Octavia mourait d’inquiétude. Elle tournait en rond dans le salon de Bonbon, marquant son chemin dans le tapis qu’elle arpentait. La propriétaire leur avait gracieusement offert la possibilité de rester aussi longtemps qu’elles le voudraient, disant que l’inquiétude sur le visage d’Octavia était la seule justification dont elle avait besoin. La peur dans les yeux de Bonbon avait presque fait pleurer la jument grise. Revoir sa mère avait fait renaître beaucoup de choses qu’elle avait réussi à laisser derrière elle, notamment le sentiment de solitude. Se rappeler qu’elle avait des amies loyales était tout ce dont elle avait besoin.
Vinyl restait proche d’elle, la regardant avec des yeux emplis de douleur. Il était facile de voir qu’elle n’avait aucune idée pour l’aider. Après leur fuite de l’université Vinyl avait proposé toutes les solutions qu’elle trouvait, espérant que l’une d’entre elles pourrait résoudre le problème.
"On fuit la ville," dit-elle fermement.
"Tu sais qu’on ne peut pas," répondit Octavia.
"On change nos inscriptions et on prend nos cours à distance.
-Ton ordinateur est toujours à la chambre.
-On simule notre mort ?
-Ça ne résoudrait rien."
Alors que les heures passaient, elles se retrouvèrent enlacées sur l’un des canapés, le désespoir et l’anxiété dessinant des tableaux dans leurs têtes. Vinyl voyait Octavia emmenée par sa mère très loin, plongée dans la solitude et l’isolation à nouveau. Imaginer sa chère violoncelliste pleine d’esprit et de créativité enfermée était suffisant pour faire trembler Vinyl de rage. Quel monstre pouvait réellement traiter sa fille ainsi ?
Octavia voyait un psychologue froid et distant lui disant qu’elle n’aimait pas Vinyl et lui expliquant pourquoi d’un ton parfaitement monotone tandis que sa mère acquiesçait. Elle voyait Vinyl seule dans une allée sombre derrière un bar, appelant son numéro et ne recevant aucune réponse alors que la nuit devenait de plus en plus noire et que la neige tombait de plus en plus fort. Elle voyait ses amies se demander où elle était passée pendant un mois ou deux, puis l’oublier lentement. Elle ne pouvait même pas réunir la force de pleurer en pensant à ces scénarios horribles.
Mais plus que tout elle voyait sa vie, passé et présent, se déchirer dans les deux directions. Son passé était contrôlé et géré comme si elle n’était qu’une expérience pour créer la fille parfaite. Polie, manipulable, complètement dépendante, intelligente mais pas suffisant pour penser par elle-même… Était-ce ce que sa mère voulait faire avec elle ? L’avait-elle réellement aimée, ou au moins eu n’importe quel sentiment pour elle ?
Pourquoi suis-je née si je n’ai pas le droit de vivre ?
Étrangement, cette pensée lui tourna dans la tête un moment, comme les premières étincelles d’un feu. Pourquoi n’avait-elle pas le droit de vivre ? Ce n’était sûrement pas pour sa sécurité, elle avait essayé ! Elle avait vécu les six derniers mois sans problèmes ! Elle avait goûté à la vie, l’amour et l’amitié sans aucune répercussion. Mais la partie de sa nouvelle vie qu’elle préférait était l’indépendance. Elle avait vécu ces choses de sa propre volonté, à sa propre manière. Les flammes à l’intérieur d’elle grandirent, se gonflant à chaque réalisation.
Maintenant qu’elle avait goûté à la vie… elle ne pouvait plus revenir en arrière. Sa vie d’avant l’université était une noyade, et chaque seconde passée avec Vinyl était une bouffée d’air, lui permettant de réfléchir clairement. Son feu faisait rage désormais, et elle aimait ça. Octavia savait ce qu’elle devait faire. C’était le seul moyen.
"Vinyl," dit-elle à haute voix. "Je vais aller parler avec ma mère. Seule."
Vinyl, si gentille et toujours prête à la soutenir à n’importe quel moment, la regarda avec de grands yeux. "Quoi ?! C’est la pire des idées qu’on a eues !"
Une troisième voix inquiète se fit entendre dans les escaliers. "Quelle idée ?" demanda Bonbon.
Octavia fit signe à Vinyl de ne pas répondre, mais il était déjà trop tard. "Octavia veut aller voir sa mère ! Après tous les ennuis qu’on a eus pour la cacher."
Bonbon se mordit la lèvre anxieusement. "Je ne pense vraiment pas que ce soit une bonne idée.
-Tu vois ?" Vinyl agita son sabot en direction de la jument crème.
"Je pense qu’elle devrait y aller," dit calmement Lyra en entrant dans la salle. Elles sentaient toutes les deux le sucre et les confiseries. Octavia hocha la tête en signe de remercîment. "Sa mère est littéralement la source de tous vos problèmes. Le plus tôt vous vous en occupez, le plus tôt tout redeviendra normal.
-Elle te forcera à partir !" dit désespérément Vinyl.
Octavia hocha la tête. "Seulement si je la laisse faire. Et ce n’est vraiment pas ce que je compte faire.
-J-Je viens avec toi alors. Je la combattrai !
-Et ça, ça ne résoudrait rien." Octavia caressa la joue de Vinyl. "Je t’aime, mais je dois lui parler seule. Tu m’as déjà tellement aidée, bien plus que tu ne l’imagines. Sans toi, je n’aurais jamais fait ça. Alors s’il te plait, fais-moi confiance."
Ses mots venaient tellement du fond de son cœur que Vinyl sentit ses yeux se mouiller. "Je t’aime aussi bébé. C’est toujours une idée horrible, mais je t’aime quand même," dit-elle, la voix enrouée.
Lyra s’éclaircit la gorge. "Je sais peut-être quelque chose qui pourrait t’aider Vinyl." Ses oreilles se relevèrent, Bonbon ouvrit la bouche pour objecter mais la referma sous le regard de Lyra. "Il y a quelques mois, quand on est entrées à l’université, j’étais vraiment horrible. Tu le sais sûrement mieux que n’importe qui, à part peut-être Bonbon. Mais ce n’est pas ce qui compte. J’étais désagréable avec les gens autour de moi pour aucune autre raison que d’entretenir mon horrible sens de l’humour. En gros, j’étais méchante.
"Je me suis petit à petit écartée des gens qui essayaient d’être mes amis, et pire que tout je ne savais même pas pourquoi je le faisais. Heureusement pour moi, Bonbon n’a jamais appris à rester loin des méchants poneys." Bonbon toussota mais sourit alors que Lyra continuait. "Elle m’a aidée à devenir assez forte pour comprendre ce que j’étais, puis m’a aidée à changer. Je ne sais pas si c’est évident vu de l’extérieur, mais je ne suis plus la même jument que celle que j’étais au début de l’année. Et… je crois qu’Octavia non plus."
Vinyl regardait son amante, voyant la vérité dans les mots de son ancienne ennemie. "Ouais… Elle l’est, mais ne l’est pas.
-Exactement." Lyra acquiesça. "Je ne connais pas toute votre histoire, et honnêtement j’ai l’impression que vous venez juste d'apparaitre dans nos vies, mais je parie que tu l’as aidée à devenir qui elle est maintenant. Ce que tu as à faire est comprendre qu’elle est assez forte pour gérer cela, comme Bonbon me fait confiance pour ne pas devenir une salope à nouveau.
-J’ai confiance en elle," commença Vinyl avant de se tourner vers Octavia. "J'ai confiance en toi. Je sais que tu peux parler à ta mère. C’est en moi que je n’ai pas confiance." Elle fit un pas en avant. "Tu as peut-être remarqué mais je suis un peu protectrice.
-Vraiment ?" chuchota Octavia en souriant.
"Ouais. Et j’ai aussi peut-être eu quelques rêves dans lesquels j’envoie ta mère à l’hôpital.
-Ah. Donc tu veux être celle qui va la voir ?
-Heu, non, en fait je préférerais ne jamais la voir. J’ai juste… Bon sang je ne sais même pas ce que je veux." Elle tapa du sabot de frustration. "Je veux juste que tu sois saine et sauve, et je sais que ça contredit le fait que je pense que tu peux la battre, mais-"
Octavia la fit taire avec un baiser. "Je sais ce que tu veux. Mais je dois le faire.
-Dis-moi juste une chose," reprit Vinyl, calmée par le contact d’Octavia. "Pourquoi est-ce qu’elle est comme ça ?"
Les autres la regardèrent avec curiosité. "J’imagine que je dois vous dire ce que je sais." Elle se mit à tourner en rond dans le salon, essayant de se souvenir de tout ce qu’elle savait. "J’ai réussi à découvrir quelques choses en écoutant les femmes de ménages et les majordomes- Hey !" dit-elle alors que Lyra et Bonbon échangeaient un regard. "Ce n’est pas moi qui les ai engagés !
-On n’a rien dit," répondirent simultanément les deux juments. "On comprend.
-Enfin bref." Octavia se mordit la lèvre en se concentrant. "Je n’étais qu’une pouliche à l’époque mais je me souviens de cette conversation entre deux cuisinières."
Octavia entra discrètement dans le hall, le tapis amortissant ses pas. Elle détestait avoir des leçons aussi tôt le matin ! Elle voulait sortir voir les pégases écarter les nuages. Ce n’était pas juste. Elle atteignit une porte et jeta un coup d’œil de l’autre coté. Si une domestique la voyait fuir son professeur, sa mère serait immédiatement au courant. Elle ne pouvait faire confiance à aucune d’entre elles, ça elle le savait par expérience. Il y avait deux étalons dans le salon de thé, discutant tranquillement. Ils étaient les nouveaux assistants, les deux derniers ayant été ‘envoyés ailleurs’ à cause de mauvais conseils, ou quelque chose comme ça. Octavia resta là immobile à écouter.
"L’offre la plus étrange que l’on m’ait faite, ça c’est sûr," pouffa l’un d’eux. "Mais quand elle vient te chercher, tu ne dis pas non.
-Sans blague," répondit le second, ayant l’air bien moins calme que son collègue. "J’ai fait quelques recherches avant d’accepter la place. Elle est plus froide que de la glace. Apparemment elle était aussi rêveuse que sa fille. Voulait être une actrice ou artiste, quelque chose de chic. Mais quelque chose est arrivé et du jour au lendemain elle est dans les affaires, se faisant des amis haut placés et taillant dans ses concurrents avec une détermination sans limites.
-Bon sang, qu’est-ce qu’il s’est passé ?
-Aucune idée. Mais peu importe ce que c’était, ça l’a bien dérangée." Il porta sa tasse à ses lèvres.
Vinyl siffla. "On dirait que quelqu’un a eu des problèmes."
Lyra et Bonbon gardèrent leurs bouches fermées par politesse. Octavia afficha un petit sourire fatigué. "Rien de tout ça n’est neuf, je ne pense pas que ça puisse être utile.
-Eh bien… peut-être que si," dit Vinyl en se grattant la tête. "Elle est habituée à être aux commandes, pas vrai ? Je veux dire, d’après ce que j’ai vu c’est même toute sa personnalité. Et elle ne t’a pas parlé de son passé elle-même, non ?" Octavia hocha la tête. "Alors elle ne s’attendra pas à ce que tu connaisses des petits détails douloureux. Peut-être que tu lui rappelle le moment où elle ne contrôlait rien. Elle se retrouverait sur la défensive."
Octavia ouvrit la bouche pour répliquer puis la referma. "C’est… une très bonne idée." Elle avait l’air vraiment surprise, ce qui fit rougir Vinyl.
"J’ai eu l’idée grâce à un conseil que Psych m’a donné il y a très longtemps. Quand on se disputait encore, il m’a dit que tu étais un peu susceptible à propos de ta crinière, et que si je voulais t’atteindre je devrais surement utiliser ça.
-… Et à la place tu m’as complimentée. Je me suis demandée d’où ça venait." Octavia sentit une énorme vague d’affection pour Vinyl qui lui fit presque mal à la poitrine. Elle s’éclaircit la gorge. "Eh bien, on dirait que je ne l’affronterai pas complètement désarmée finalement." Le couple échangea un sourire.
Bonbon se mordit la lèvre nerveusement. "Je ne veux pas casser l’ambiance mais c’est tout de même elle qui paye pour tes études, ta nourriture et ton appartement, ce genre de choses.
-Oh elle va me couper les vivres, je ne pense pas qu’il y a un moyen d’empêcher ça. C’est impossible de continuer à vivre sur le campus."
Lyra et Bonbon échangèrent une série de petits gestes jusqu'à ce que Bonbon soupire. "Je t’offrirai bien une place ici mais on n’a que deux chambres…" C’était évident que leur hôtesse se sentait vraiment gênée.
"Je sais, ne t’inquiète pas. Je ne serai pas un fardeau. Je trouverai quelque chose.
-On a besoin de trouver une autre source de revenus," marmonna Vinyl, déambulant à son tour.
Après un moment de silence, les oreilles d’Octavia se redressèrent. "Il y a quelque chose que je pourrais faire…" commença-t-elle lentement. Vinyl s’arrêta net et la regarda avec espoir. "Je peux reporter mes cours à dans six mois.
-Reporter ?" demanda Vinyl.
"Arrêter les cours pendant un semestre et revenir pour l’année prochaine.
-En quoi ça aiderait ? Tu seras toujours à la rue."
Bonbon eut l’air de comprendre. "Oh ! Tu peux trouver un travail à plein temps et économiser pendant six mois pour pouvoir tout payer en revenant !
-Tu devrais avoir assez en travaillant tout ce temps," ajouta Lyra en acquiesçant.
"Ouais super" dit sèchement Vinyl. "Et pendant ce temps t’habiteras où ? Et même, il se passera quoi quand tu reprendras les cours et que tu ne pourras plus travailler ? Comment tu feras pour tout payer ?
-Je vais me trouver un appartement. Quelque part, un truc petit pour quelques mois. Mais je vais devoir payer pour ma nourriture aussi… et des factures…" Octavia sentit sa confiance s’envoler, et Vinyl le voyait bien.
"Je peux aider," dit-elle rapidement, réfléchissant en parlant. "Ça fait des lustres que je n’ai pas fait un show, on dirait que c’est le moment de m’y remettre. Je n’étais pas millionnaire, mais ça devrait être assez pour payer la nourriture et les factures d’une jument." Après une seconde d’hésitation, elle ajouta. "J’étais assez populaire avant d’arrêter. Si je peux atteindre encore plus haut, je pourrais peut-être même payer le loyer.
-Tu ferais ça ? Me donner tout ton argent ? Octavia était sous le choc. Du support émotionnel était une chose, mais donner aussi facilement tout ce qu’elle gagnerait était quelque chose de totalement différent.
Vinyl avait l’air perdue. "Ben oui, pourquoi je ne le ferai pas ?" Elle fut presque expédiée au sol par la force avec laquelle Octavia l’étreignit.
"Tu es tellement mignonne quand tu es perdue," murmura-t-elle, plantant un énorme baiser sur la joue de Vinyl.
"C’est généreux de ta part Vinyl," dit Lyra calmement. "Je respecte."
Bonbon rayonnait en voyant le couple et prit Lyra dans ses pattes. "Oh, c’est tellement mignon !"
Alors que leur amies discutaient, Vinyl ne put s’empêcher de murmurer à l’oreille d’Octavia. "Ça va être dur de vivre sans toi.
-Je sais. Ce n’est que pendant six mois, mais on sera tellement occupées par le travail… ça va être dur." Octavia sentit un poids dans sa poitrine, mais qui n’avait pas grand effet sur les flammes de sa détermination. "Ce n’est pas parfait mais c’est notre vie. On y arrivera. On peut le faire." Vinyl resserra son étreinte pour approuver. Alors qu’elles se séparaient, Octavia pouffa. "J’imagine que je vais devoir apprendre à écrire un CV."
Bonbon secoua la tête en souriant. "Je ne pense pas que tu en auras besoin. Que dirais-tu de travailler pour une petite confiserie en pleine expansion ? On a un petit nombre d’employés et une tête de plus ne serait pas en trop."
Lyra sourit. Quelque chose qui sortait de l’ordinaire mais c’était un sourire sincère. "Pourquoi n’ai-je pas pensé à ça ?" Elle se tourna vers Bonbon. "Tu te souviens du service de restauration dont je te parlais l’autre jour ?
-Que l’on ne pouvait pas faire parce que l’on n’avait pas assez d’employés ?" répondit Bonbon innocemment, les yeux brillants.
"Tu es l’associée parfaite, tu le sais ça ?" Lyra aurait presque sauté de joie si elle en était capable. Bonbon accepta simplement le compliment.
Octavia était aux anges. Travailler avec ses amies n’était pas si mal. Leur bonheur était contagieux et lorsqu’elle se tourna vers Vinyl, elle vit qu’elle n’était pas la seule infectée. Vinyl semblait être en pleine réflexion mais un sourire grandissait sur ses lèvres. "Hey," commença-t-elle, en marquant une pause pour remettre ses idées en ordre. "Vous allez ouvrir un service de restauration ?
-Pourquoi pas ?" dit joyeusement Bonbon. "Les clients adorent nos pâtisseries et on a déjà eu quelques demandes. La seule chose qui nous arrêtait était de trouver le poney parfait pour s’en occuper.
-Vous savez tous mes shows étaient dans des petits restaurants ou ce genre de trucs. Vous pensez que peut-être, on pourrait… s’associer ? ‘Venez pour la musique restez pour la nourriture’ ?"
Octavia faillit crier de bonheur. "Une coentreprise ! Si je m’en occupe je verrai Vinyl tous les jours mais je travaillerai quand même !
-Je pense qu’on vient d’engager la bonne jument," murmura Lyra. Bonbon acquiesça et ajouta. "Je pense qu’on est d’accord dans ce cas-là."
Tout était en place. Le futur d’Octavia n’était plus en danger et la pression dans la pièce avait disparu dans les minutes qui venaient de passer. Elle se sentait remplie d’un énorme amour pour ses amies, qui détruisait les quelques peurs qui lui restait. Sa mère n’avait plus aucun pouvoir sur sa vie et il était temps de l’informer de cela.
"On pourra discuter des détails plus tard. Quelqu’un peut me prêter son téléphone ?
Le sourire de Vinyl disparut alors qu’elle sortait son portable de sa crinière et le lui tendait. "Tu vas l’appeler ?
-Oui. Je pense que je vais la voir au Blue’s Tavern. Terrain neutre." Elle composa le numéro (avec quelques difficultés, le téléphone étant prévu pour les licornes) et inspira profondément. Les autres se rassemblèrent, prêtes à écouter. Vinyl colla son oreille sur l’autre coté du téléphone, inquiète. C’était une expression qui n’avait rien à faire sur le visage d’une jument aussi insouciante, pensa Octavia, et à partir d’aujourd’hui elle allait faire son maximum pour ne plus jamais la revoir comme ça.
Le téléphone sonna deux fois et décrocha. "Lapis Lazuli. Parlez," se fit entendre l’accueil froid.
"Bonjour mère," répondit calmement Octavia. Vinyl forma le mot ‘Lapis’ sur ses lèvres avec un regard interrogateur. Octavia hocha la tête et forma ‘après’.
"Octavia. Où es-tu ?" Son ton était parfaitement neutre, rendant impossible la compréhension de ses sentiments.
"Je te verrai au Blue’s Tavern, dans la ville. Au revoir.
-Non, tu vas–" Octavia raccrocha. Son sabot ne tremblait pas du tout lorsqu’elle rendit le téléphone à Vinyl, qui la regardait avec… admiration ?
"Tu n’as pas idée à quel point tu es sexy quand tu es déterminée," murmura Vinyl, le souffle coupé. Lyra et Bonbon, sentant l’ambiance changer, s’excusèrent discrètement et redescendirent.
"Est-ce que j’ai parlé assez clairement ? Peut-être m’a-t-elle mal comprise." Octavia entoura le cou de Vinyl de ses pattes.
"Elle t’as comprise bébé. Elle est sûrement en train de trembler dans ses bottes en peau de dragon." Elles s’embrassèrent pendant de longues minutes, se serrant le plus fort possible. Octavia finit par retirer ses pattes, mais Vinyl resta collée à elle.
"Je devrais y aller avant elle Vinyl."
La licorne pressa son visage contre la nuque d’Octavia. "Tu es sûre qu’on n’a pas le temps ?" murmura-t-elle.
Souriant, Octavia attira son amante. "Pour toi, peut-être.
-Ouch." Vinyl la suivit vers les escaliers. Elles hésitèrent un instant, puis s’embrassèrent passionnément. Tout ce qu’elles pouvaient dire avait déjà était dit.
---
Octavia entra dans le bar sans un mot. La taverne était assez calme à cette heure de la journée, seulement les habitués et elle. Elle commanda du vin avant de s’asseoir, bien qu’elle ne sache pas si c’était pour elle ou sa mère. L’étalon au bar ne demanda même pas de pièce d’identité. Elle respira profondément en essayant de se concentrer, en vain. Le feu à l’intérieur de sa poitrine vacilla. Elle n’avait pas vu sa mère depuis longtemps et elle n’avait aucune idée de comment elle allait réagir. Elle pourrait être paralysée, ou bien à bégayer, ou n’importe quel autre comportement ridiculisant. Tout ce qu’elle pouvait faire était se rappeler pour qui elle faisait et espérer que ça lui donne du courage.
La porte s’ouvrit et sa mère entra, la crinière aussi bleue que ses yeux. Elle portait un collier d’argent avec une gemme bleue incrustée. Octavia se força à respirer lorsque son regard lui tomba dessus. Elle eut du mal à garder son visage neutre, son cœur s’accélérant à chaque seconde.
Lapis se dirigea vers elle, inclina la tête en la jugeant, puis s’assit. Octavia ne put s’empêcher se laisser passer une expression d’étonnement. Elle s’attendait à ce que Lapis refuse de s’asseoir et lui ordonne de la suivre immédiatement. À la vue du léger sourire de sa mère, elle comprit qu’elle avait anticipé ça et décidé de faire quelque chose qui déstabiliserait Octavia et la mettrait sur la défensive-
Stop
"On ne joue plus mère. Nous devons parler en tant que famille," dit calmement Octavia.
L’expression de Lapis ne changea pas. "Tu as grandi," répondit-elle, et Octavia savait qu’elle ne parlait pas de sa taille.
"Oui en effet. Mère, j’ai-
-J’ai entendu des histoires." Lapis la coupa. "Des rumeurs, principalement. Ils disent que tu as pris une courtisane comme partenaire. J’espère sincèrement qu’il n’y a aucune vérité derrière ces dires."
L’envie de se lever et de hurler monta sensiblement dans Octavia, mais elle resta calme. Elle ne ferait que montrer à sa mère qu’elle n’avait pas grandi du tout. À la place, elle sourit chaleureusement. "C’est une bonne chose que tu sois assise alors, parce-que-"
Lapis la coupa à nouveau. "Tu n’es pas retournée dans ta chambre depuis un certain temps. Certains frémiraient en pensant à ce que tu as pu faire.
Octavia maintint un ton courtois. "Des choses répugnantes, sans aucun doute, presque autant qu’espionner sa propre fille." Enfin, une réaction ! Le sourcil gauche de sa mère se leva pendant une demi-seconde. Elle n’avait sûrement pas prévu qu’Octavia se batte. Intérieurement, elle sauta de joie.
"J’ai du mal à croire que m’inquiéter pour ma fille, pour laquelle j’ai dépensé du temps et de l’argent, soit aussi terrible que se vautrer dans les tonneaux que ta compagne de jeu fréquente sans aucun doute.
-Elle n’est pas-
-Et enfin, si tu voulais me faire changer d’avis sur elle tu aurais pu me donner rendez-vous dans un endroit avec un peu plus de charme. Cet endroit ne donne pas une bonne image du genre de lieux que tu fréquentes ces derniers temps."
Octavia resta silencieuse. Elle devait changer quelque chose. Si elles continuaient ainsi, elle ne pourrait jamais présenter sa version des choses et rien ne serait réglé. Alors elle attendit aussi calmement qu’elle le pouvait après avoir entendu l’amour de sa vie se faire insulter deux fois de suite, et lorsque sa mère eut terminé, elle répondit. "Tu as fini ?"
Et elle pouffa.
Ce fut seulement un petit rire, mais la réaction dans les yeux de sa mère était inestimable. Octavia continua de sourire alors qu’elle reprenait. "Honnêtement mère, m’interrompre sans arrêt est très immature. Tu me fais honte.
-Vraiment ?" La patience de Lapis sembla diminuer. "Alors tu dois comprendre mon mécontentement face à tes actions. Être honteuse de sa propre famille est profondément agaçant n’est-ce pas ? Qu’est-ce qui a bien pu te passer au travers de la tête lorsque tu as décidé de ternir notre réputation ?
-De l’amour, principalement. Tu dois imaginer à quel point ça m’a surpris puisque je n’ai jamais rien ressenti de tel. »
Octavia sentit la tension exploser entre elles. Il n’y avait plus de demi-tour possible.
"L’amour ?" cracha Lapis. Elle ne jouait plus désormais. "J’ai passé la plus grande partie de ma vie à t’élever avec tous les avantages possibles, t’offrant chaque opportunité possible pour que tu réussisses. Tu étais censée être parfaite, capable d’accepter mon héritage."
Octavia resta silencieuse un moment. "C’est ça l’amour selon toi ?" demanda-t-elle doucement. Elle sentit que le mince reste de connexion qu’elle avait avec sa mère se brisa, comme une corde de violoncelle. "Je n’étais qu’un projet à tes yeux ? Une héritière à entraîner, et non une fille à aimer ?
-Fille, héritière, jouer sur les mots est la plus basse forme de réponse que l’on puisse faire Octavia. Tu vois ce que tout ce temps loin de moi t’a fait ? Tu as déjà oublié tes manières. Le plus tôt je t’emmène loin de cette folie, le plus tôt tout redeviendra normal. Nous partons demain."
Secouant la tête tristement, Octavia sentit la peur qu’elle avait face à sa mère disparaître. "Tu délires mère. Je reste ici."
Lapis sourit. "Et comment paieras-tu tes études et ton logement ?
-Avec le travail pour lequel je viens de me faire embaucher il y a une demi-heure."
Ce n’était clairement pas la réponse qu’elle attendait. "Et tu penses que tu pourras travailler et continuer à étudier ?" Elle souriait mais essayait aussi de cacher une pointe d’inquiétude.
"Non, ça serait irréalisable. Je vais faire une pause pendant un semestre pour économiser, puis je passerai à mi-temps et retournerai à l’université.
-Tu penses que tu as été minutieuse, pas vrai ?" grinça Lapis au travers de ses dents serrées. Voir que ses mots avaient un tel effet n’était pas aussi réjouissant que ce qu’avait anticipé Octavia. Elle ne ressentait que de la peine pour sa mère, pour ce qui lui était arrivé dans sa vie qui l’avait poussée à devenir ainsi. Mais c’était bien trop tard pour elle. Si elle n’avait pas aimé Octavia pendant dix-huit ans, elle ne commencerait pas maintenant. C’était dur, mais Octavia refusa de se leurrer. "Où vivras-tu pendant ces six mois ?" continua Lapis.
"Ma petite amie m’aidera à payer un appartement, en utilisant l’argent gagné grâce au partenariat que nous avons mis en place avec des amies et que je gérerai," répondit-elle simplement.
Lapis Lazuli, fléau de l’économie mondiale, propriétaire d’un cœur de pierre et incontestablement la pire mère ayant jamais existé, semblait complètement perdue. Octavia se demanda si elle avait déjà ressenti une défaite pareille, tellement elle semblait abattue.
"Que t’est-il arrivé Lapis ?" demanda gentiment Octavia. Il était temps de prouver qu’elle était assez mature pour tenir sur ses propres pattes, non pas en achevant son ennemie à terre, mais en lui tendant la patte. "J’ai entendu parler de ton passé. Je sais que tu n’as pas toujours été aussi manipulatrice. Qu’est-ce qui s’est passé ?" Elle tendit un sabot de l’autre coté de la table, voulant tenir celui de sa mère. Mais la jument le repoussa, ayant l’air de croire qu’il y avait eu une erreur quelque part et qu’elle n’avait pas réellement perdu.
Enfin, que ce soient les derniers restes de sa compassion ou quelque chose totalement autre, elle s’ouvrit. Peut-être que c’était justement le fait qu’Octavia avait été élevée ainsi qui lui permettait de comprendre les sentiments de sa mère aussi bien, mais elle sentit sa résistance et sa personnalité détestable disparaître. "Je n’étais pas assez douée," dit-elle
"Pour qui ?
-Pour l’école de musique de Trottingham. Je jouais du violoncelle comme toi. Je n’avais pas un don mais j’aimais ça tout de même. Même après avoir rencontré ton père c’était toujours mon rêve. Mais j’étais autodidacte, et je n’avais aucune chance contre les autres candidats. Ils m’ont ri au nez pendant l’audition."
Commençant à connaître le passé de sa mère, Octavia la poussa un peu. "Il y a d’autre écoles de musiques. Excellentes.
-Tu ne comprends pas. Ça devait être Trottingham. C’était la meilleure de mon temps. J’avais idéalisé chaque seconde de mon acceptation et mon ascension à ma vraie place. Lorsqu’ils m’ont refusée, j’étais détruite.
-Et ce pour ça que tu es devenue…
-C’était le début. J’étais énervée, contre moi et l’école. Avec le temps, ma colère s’est transformée en amertume, et s’est développée en un désir implacable de reprendre ce qui aurait dû être à moi. Aucun des autres candidats ne le méritait, tu comprends. Ils avaient le talent, mais pas la passion. Pas comme moi. Je le méritais plus." Le ton de Lapis était presque désespéré, comme si elle suppliait Octavia de comprendre son point de vue. Elle voulait son approbation. C’était assez déroutant.
"Qu’est-il arrivé ensuite ?" demanda Octavia, bien qu’elle devina en partie.
"Ton père m’a quittée avant que je sache que j’étais enceinte. Il a dit qu’il reviendrait lorsque j’aurais tourné la page. C’était il y a longtemps." Elle marqua une pause, regardant la table. "J’ai… décidé de t’élever seule, et m’assurer que tu ne rencontres pas les mêmes problèmes que moi.
-Tu voulais juste vivre au travers de moi ? C’est pour ça que tu m’as isolée et disciplinée comme ça ? Qu’est-ce que c’était que ce charabia sur ton ‘héritage’ alors ?"
Les lèvres des Lapis se retroussèrent en un sourire las. "‘Légataire de mon héritage’ sonne mieux que ‘récipient pour revivre mon passé’, tu ne trouves pas ?
-Tu es incroyable ! Est-ce que tu t’entends au moins ?" Octavia ne pouvait s’empêcher de perdre son calme. "Je savais que tu étais une mauvaise mère, mais c’est juste monstrueux.
-Ton choix d’adjectifs m’importe peu. Tu m’as fait parler de choses que je n’ai pas évoquées depuis des décennies. Aime-le ou pas, tu suis mes pas."
C’était surprenant à quel point cette pensée dégoûtait Octavia. "C’est une confession d’une coupable Lapis, pas un interrogatoire.
-Coupable ? Coupable de t’avoir donné la meilleure éducation possible ? Coupable de t’avoir fait développer tes talents musicaux et de te les avoir fait perfectionner ? Oh je suis sûre ça du être terrible pour toi." Lapis pouffa de colère. "Tu es comme les autres candidats, tu sais. Détruisant tout juste avant que j’accomplisse mon rêve.
-Coupable de m’avoir gardée isolée des poneys de mon âge. Coupable de m’avoir arraché la moindre intimité que j’avais à coups de psychologues. Coupable d’avoir un syndrome d’auto-apitoiement tellement grand qu’il ridiculise le manque de confiance en moi que tu m’as donné. Tu es définitivement pourrie. J’ai honte d’être ta fille."
Lapis se redressa brusquement, heurtant la table. "Honte ? Que connais-tu de la honte, à t’enfuir ainsi avec une prostituée ?
-Elle est mille fois plus pure que toi. Elle est dans une université pour prendre des cours de musique comme ceux pour lesquels tu as été refusée. Elle a échoué dans tous ses cours au lycée sauf la musique, et est partie un an trop tôt. Tu veux savoir pourquoi elle a réussi là où tu as échoué ? C’est parce qu’elle continuait d’essayer. Elle n’a pas abandonné, elle n’est pas rentrée chez elle, et elle n’a définitivement pas eu un enfant et passé dix-huit ans à ruminer ses échecs pour qu’elle puisse vivre au travers des réussites d’un autre !" Octavia était à court de souffle à la fin mais elle réussit à garder son ton régulier et résista à l’envie de crier.
Elles se regardèrent un long moment de tension, toutes les deux ayant enfin dit ce qu’elles avaient à dire. Octavia ne ressentait plus aucune pitié pour sa mère. Si elle était déterminée à rester la jument détestable pour laquelle elle avait gâché la moitié de sa vie, alors rien de ce qu’Octavia pourrait dire ne la changerait. Lapis se retourna pour partir. "Tu as tout ce que tu veux. Souviens-toi de qui te l’a donné," cracha-t-elle.
"Je le ferai," répondit Octavia. "Son nom est Vinyl Scratch." Sa mère se raidit, et continua à avancer.
Dans le silence qui suivit la fermeture de la porte, Octavia réalisa que les autres clients la regardaient. Un par un, ils levèrent tous leur choppe. Le barman s’approcha nerveusement avec le verre de vin qu’elle lui avait demandé, et le plaça devant elle. "Je vous l’aurais apporté plus tôt madame mais vous sembliez, heu, occupée."
Octavia prit le verre et le souleva vers les poneys présents puis le porta à ses lèvres.
"C’est le meilleur vin que j’aie jamais goûté," lui dit-elle honnêtement.
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Vinyl était en train de creuser une tranchée dans le salon. Mille pensées anxieuses lui traversaient l’esprit, se battant pour attirer son attention. Lyra et Bonbon avaient essayé de la distraire mais elles devaient retourner travailler. Elle s’était tellement mordu la lèvre qu’elle saignait légèrement. Au début elle avait comparé ça avec le stress des examens, mais les examens ne menaçaient pas de lui prendre la jument qu’elle aimait plus que tout.
Elle m’a dit qu’elle voulait s’occuper de ça toute seule, mais c’est peut-être un code pour dire ‘cache-toi dans les ruines avec un extincteur et saute dans les flammes au dernier moment pour me sauver.’
C’était absurde, et c’était exactement ce qu’Octavia attendait d’elle. Est-ce qu’elle la laissait tomber en faisant pour une fois ce qu’elle lui avait dit de faire ? Vinyl gémit et se dirigea vers les escaliers mais s’arrêta avant de les atteindre. Elle avait essayé de sortir plus d’une fois, mais à chaque fois qu’elle y arrivait presque, la demande d’Octavia lui revenait en mémoire : Fais-moi confiance.
"Tu vas me tuer bébé," murmura Vinyl, la voix rauque.
Elle se concentra sur des moments plus heureux, quand elles trébuchaient toutes les deux dans leur relation, quand leur bonheur n’était pas menacé, quand elles ne faisaient que se câliner et parler de tout ce à quoi elles pensaient ; mais chacun de ses souvenirs ne faisait que renforcer l’absence d’Octavia.
La porte des escaliers s’ouvrit et Vinyl faillit s’écrouler dans sa hâte de se retourner. Lyra grimaça à la vue de la scène. "Désolée de te donner de faux espoirs. Comment ça va ?
-À ton avis ?" grogna Vinyl en se redressant.
"T’inquiéter pour elle ne changera rien, alors pourquoi le faire quand même ?" Lyra se glissa dans la cuisine et prit un verre d’eau.
"Tu n’as pas l’air de comprendre ce truc qu’est ‘l’amour’ très bien."
Pouffant, Lyra retourna dans le salon. "Je le comprends bien assez. Ça vaut la peine de s’inquiéter seulement si le résultat est incertain.
Vinyl s’effondra sur le canapé. "Tu sais mieux que moi hein ?
-Allez Vinyl, tu as vu le changement de comportement de Octavia. Elle pourrait regarder une avalanche et la faire remonter la montagne.
-Ouais, elle peut être assez badass quand elle veut," répondit Vinyl fièrement.
"Alors laisse-la être badass. Je pense que tu as assumé la partie ‘cool’ du couple assez longtemps." Le sourire était évident dans la voix de Lyra mais Vinyl était trop occupée à compter les fils du coussin pour s’en apercevoir.
"Elle a toujours été plus cool que moi. Je veux dire, regarde-nous. Je suis celle qui reste à flipper à la maison pendant qu’elle se bat dehors. Je suis pathétique.
-Si ça peut te réconforter," dit une voix amusée mais exténuée. "On peut être deux à flipper à la maison."
La tête de Vinyl de redressa d’un coup, ses pupilles s’agrandissant pour absorber le plus d’Octavia possible. La jument grise n’avait pas un seul cheveu dérangé, mais elle semblait tout de même épuisée. La DJ sauta hors du canapé et la plaqua au sol en un quart de seconde. Elles roulèrent sur le tapis sans aucune grâce ni élégance. Lyra rigola tout le long des escaliers.
Octavia regarda son amante avec un sourire fatigué. "Ça me rappelle des choses."
Sans autre mot, Vinyl l’embrassa, évacuant toute sa peur et ses inquiétudes dans cette preuve d’amour. Elles ne se séparèrent pas pendant de longues minutes, utilisant ce temps pour transformer leur stress en passion. Lorsqu’elle se recula, tout ce que Vinyl put faire fut poser la question la plus simple possible : "On est en sécurité ?
-Oui," répondit Octavia, serrant Vinyl plus fort. "Enfin."
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Bon, a part ça, j'doit avouer avoir vraiment aimer ce combat psychologique entre Octavia et sa mère.
Surtout cette dernière réplique
"Tu as tout ce que tu veux. Souviens-toi de qui te l’a donné," cracha-t-elle.
"Je le ferai," répondit Octavia. "Son nom est Vinyl Scratch."
HAAAAAAAAAANW!!!!!!! °u°
est ce que on saurât un jour qui est le père d'octavia
un peu plus sur psich