Big Mac soupira en s’asseyant dans la douce ombre de la grange, et regardait le courrier pour la troisième fois. Il plongea le pinceau dans le pot de peinture rouge et tenta de se concentrer sur la « toile » en face de lui. Il avait plongé la lettre au fond de la pile, parce qu’il ne voulait pas la voir, mais elle était toujours là. En grosses lettres rouges, les mots s’enfonçaient dans son esprit.
DERNIER AVIS !
Il est venu à l’attention de la banque de Poneyville que votre hypothèque a expirée. Ceci sert de dernier avis. Merci de payer la somme due d’ici la fin du mois ou la Banque de Poneyville viendra réclamer la part de votre contrat.
Il y avait plus, mais ce n’était que des termes légaux. Des mots de luxe sur du papier de luxe, avec des étalons luxueux dans des costumes luxueux derrière. C’était aussi une menace : payez-nous, ou nous prenons votre maison, et nous vous mettons à la rue. Applejack vendrait des pommes toute la journée et dormirait dans son étal le soir. Granny Smith serait mise à la retraite. Apple Bloom serait prise en charge par l’état et serait mise dans une belle famille, loin de la ferme. Nous prenons votre maison, votre famille et votre vie. Et nous allons le faire avec une jolie lettre à en-tête.
Qu’ils aillent se faire voir.
Non, pensa-t-il, ce n’est pas juste. Tu dois des pièces à cette banque après ton prêt pour te payer ce nouveau verger. C’était une bonne idée au départ, et le verger ouest avait été une aubaine pour la ferme, jusqu’à cette année. Maintenant, avec la tempête venue de la forêt Everfree il y a deux mois, la récolte avait été plus basse que jamais.
En plus de vendre des pommes, Big Mac livrait des journaux, et avait vendu des vieilles bricoles (mais pas Madame je-sais-tout !). Il n’en avait pas assez. Big Mac soupira et continua de peindre la pancarte. Il se sentait vulgaire, mais tout cela l’était, même la peinture utilisée sur la pancarte. Il ne voulait pas utiliser de rouge, mais ça semblait le plus approprié. Peut-être l’idée venait-elle de ce qu’il avait entendu la semaine dernière au marché alors qu’il vendait des pommes…
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Une semaine plus tôt…
Big Mac tira le chariot jusqu’à la place et l’ouvrit pour dévoiler sa maigre marchandise. Les pommes devenaient trop mûres, et son emplacement habituel n’attirait que peu de client. Probablement parce que la lumière au zénith montrait que ses pommes étaient d’un rouge sombre plutôt que d’une rougeur saine et brillante. Il s’installa derrière son chariot, à l’ombre de la boutique de fleurs. Peut-être qu’un changement d’emplacement aurait un bon effet sur les ventes. Ça ne pouvait pas faire de mal.
« Hahahah ! Daisy ! Qu’est-ce qui te fait dire ça à propos de Big Mac ? » La voix de Lily provenait de derrière les œillets.
Les oreilles de Big Mac se dressèrent. Alors que le soleil s’inclinait à l’horizon, quelques clients était toujours au marché. Les vendeurs parlaient souvent entre eux, mais entendre son nom capta l’attention de Big Mac.
« Eh bien, tu sais ce qu’on dit à propos des étalons avec de gros sabots, hein ? » Cette fois, c’était la voix de Daisy. « Ça me laisse imaginer le reste…. » Les yeux de Big Mac s’écarquillèrent, et il rougit d’un rouge encore plus intense que son pelage ; ses jambes étaient comme enracinées au sol.
Soupir « J’aimerais un gentil étalon comme Big Mac. S’il me proposait une roulade dans le foin, si tu vois ce que je veux dire, je ne sais ce qui me retiendrait. » Big Mac entendit Roseluck cette fois, et sa mâchoire était grande ouverte.
« Tu sais ce que j’ai entendue ? Il est très bien pour évacuer le stress. Beaucoup de juments le disent. » La voix de Daisy encore, mais cette fois Big Mac faillit protester. Il n’avait jamais rien fait de la sorte !
« Beaucoup de juments ? Mais qui ? » demanda Lily derrière ses jonquilles. Oui, qui ? pensa Big Mac.
« Une dame ne raconte jamais, voyons… »
« De quoi vous parlez, vous trois ? » Cheerilee ? Le cœur de Big Mac fit un bond. Depuis la St-Valentin, il pensait beaucoup à elle. Ils étaient sortis ensemble quelque fois, mais il était présomptueux de dire qu’elle était sa petite amie. Il se baisse plus près et mis son oreilles près des bouquets de tulipes.
« Oh tu sais, des trucs de jument. Dis-moi, Cheerilee, tu connais bien Big Mac, n’est-ce pas ? » demanda Roseluck. Sa voix était pleine d’ardeur, comme un poulain demandant à avoir un autre cookie. « Comment il est ? »
Cheerilee soupira. « Honnêtement, je ne peux pas en dire beaucoup. J’ai du mal à sortir deux mots de lui, et ces mots sont ‘ouaip’ et ‘non’. Je pense qu’il a un gros…cœur. » Big Mac se pencha un peu plus ; tout ce qu’il pouvait entendre était le souffle des feuilles qui faisait tourner les fleurs. « Mais je suis sûre de pouvoir vous en dire plus bientôt, je dois le voir la semaine prochaine. Je suis sûre qu’il voudra sortir avez moi, qu’en penses-tu ? »
Surpris, Big Mac tourna sa tête et se retrouva nez-à-nez avec Cheerilee. Elle avait enlevé le bouquet du stand, révélant son visage (ou au moins son oreille). Elle lui sourit de bon cœur, le cachant du regard des autres avec sa tête. Il rougit vigoureusement, hocha la tête, puis partit. Roseluck ria sottement, « Tu dois me dire tout de lui ! »
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Avec de l’espoir, personne ne parlerait de ce qui se passerait dans la grange aujourd’hui. Big Mac sentait de la sueur couler sur sa crinière alors qu’il posa le dernier clou sur la pancarte et recula pour admirer son œuvre. La pancarte arrivait jusqu’à son menton, mais tous ceux qui passeraient sur la route pourrait facilement le voir. En grosses lettres rouges, on pouvait lire :
UNE ROUALDE DANS LE FOIN AVEC BIG MACINTOSH : 50 PIECES. SATISFACTION GARANTIE.
Il y avait aussi une grosse flèche rouge pointée vers la grange derrière la pancarte. Big Mac avala la boule qui s’était formée dans sa gorge, entra dans la grange, s’assit sur une pile de foin à côté d’un bocal vide et attendit. En comptant bien, il lui fallait au moins sept clients pour payer sa dette d’ici demain matin. Il s’assit, transpirant, dans la douce ombre de la grange, attendant un client. Personne ne viendra. Presque personne ne passe par la ferme de toute façon. Je peux juste rester ici et penser à ce que je dirais au banquier demain. Je dois le convaincre de ne pas saisir la ferme. Peut-être que si je lui payais la moitié et que je lui expliquais-
Ses pensées furent interrompues par un craquement dans la porte de la grange.
« Big Mac ? » Une pégase bleu pâle flotta dans la grange et se posa avec un petit nuage de poussière autour de ses sabots. Repliant ses ailes, Cloudkicker regarda dans la grange durant quelques secondes avant qu’elle ne trouve Big Mac assis sur une pile de foin, caché dans l’ombre. « Te voilà », dit-elle en refermant la porte. « Je me sens un peu tendue. Tu penses que tu peux m’aider ? » Elle déambula dans la grange, ses yeux pleins de désirs fixés sur Big Mac.
Sans penser, il répondit, « N-non ! »
Elle lui fit une adorable moue tandis qu’une aile ouvrit sa sacoche. Cinquante pièces tintèrent dans le bocal pendant qu’elle fourrait son nez contre son torse, souriante. « Pourquoi pas maintenant ? »
« Euuhhh », le cerveau de Big Mac se figea. Qu’est-ce qu’il faisait ? Ça semblait irréel. Alors que Cloudkicker fourrait son nez encore plus profondément contre son pelage, reniflant son odeur, il enroula instinctivement ses pattes avant autour d’elle. Pas serré, mais comme si il tenait quelque chose contre son torse. Elle se tordait contre lui, se frottant comme un chat sur un canapé, gémissant doucement. Big Mac ferma ses yeux.
Elle renifla et murmura, « Oh j’avais vraiment besoin de ça. Qu’est-ce que tu attends ? » Sa queue balaya son visage, envoyant toutes sortes de sensations plaisantes dans son corps. Big Mac ouvrit ses yeux et regarda plus bas. Elle était là, disponible, prête pour lui, et la façon dont elle le touchait le faisait se sentir si bien. Elle baissa les yeux après un moment et gloussa. « Oh, Big Mac, tu as un si grand…sabot. »
Big Mac ravala sa salive et dit, « Ou-ouaip. »
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P.S je plaisante bien sur !