« Et j’achèterai une Fendmare Stratocolster, » continua Vinyl dans sa liste de « Choses que nous devons acheter dès que possible », tandis que Octavia était étendue à côté d’elle dans leur grand lit, gloussant à cause de la vivacité de sa jument.
« Je pensais que tu détestais les Fendmares, » marmonna la violoncelliste sur un ton moqueur.
« Et ensuite on achètera un grand piano blanc... » continua la licorne, n’écoutant pas les remarques de sa jument. « Et on t’achètera un super violoncelle... Un Coltivarius, peut-être ? »
« Coltivarius fait des violons, pas des violoncelles, » rétorqua la jument grise avec un soupir. Je me demande si Vinyl va un jour arrêter de délirer juste parce qu’on a beaucoup d’argent...
Quelques semaines ont passé depuis l’enregistrement de leur premier single; à présent elles étaient en train d’enregistrer un album complet et à ce moment précis, les deux juments étaient allongées sur leur lit, réfléchissant à propos des différents titres possibles pour les pistes; cependant, la discussion avait vite dérivé vers “Qu’achèterons nous une fois l’album fini”.
« C’est pareil... » Vinyl frissonna légèrement. « Et ensuite il faut absolument qu’on achète un- Mhmmmfmfm ! »
Malheureusement, Octavia n’avait pas envie d’écouter les divagations de sa jument et décida simplement de la faire taire avec un baiser. Évidemment, la violoncelliste réussit alors que Vinyl retourna le baiser avec joie. Roulant sur le lit, elles continuèrent de faire un combat de langue pendant plusieurs minutes qui semblaient être des heures; mais elles se séparèrent finalement.
« Mmhm, Tavi, tu es toujours aussi bien, » dit Vinyl, des flammes de moquerie dansant dans ses yeux. « Tu ne vieillis pas du tout. » Elle fit un clin d’œil à sa jument, qui rencontra son regard avec un air contrarié.
« Très drôle, Vinyl. » Elle feignit un bâillement. « Et dire que j'étais là, réfléchissant à propos de cette proposition de plan à quatre... » Elle dessina des cercles sur la couverture avec son sabot, battant des paupières.
Vinyl toussa alors que ses yeux s’agrandissaient un peu. « Oh, allez, Tavi ! Tu sais que c’était une blague ! » Elle se relaxa un peu, voyant que sa jument rigolait de sa réussite a avoir réussi à rendre la licorne blanche embarrassée. « Et puis, je suis sûre que Lyra n’accepterait jamais de laisser quelqu’un d’autre goûter à sa Bon-Bon, » finit Vinyl avec un grand sourire.
Octavia gloussa un peu. Puis, une réalisation soudaine frappa la jument blanche. Goûter... Bon-Bon... Comme, goûter son Bon-Bon...
« Tavi... » dit Vinyl d’une manière claire, tendant son sabot. « Mes lunettes, s’il te plaît. »
Octavia resta figée par l’incompréhension. « Mais tes lunettes sont...- » commença-elle, juste pour être interrompue par la licorne blanche.
« Non, Tavi. Mes lunettes »
Oh, ses lunettes spéciales... La jument grise acquiesça, prenant les lunettes de soleil de sa partenaire dans un meuble voisin. Elle soupira alors que Vinyl prenait les lunettes d’une façon solennelle. Elle recommence avec ses jeux de mots... De toutes les juments vivant à Equestria, il fallait que je tombe amoureuse de celle-ci...
Vinyl s’éclaircit la voix. « T’as compris, Tavi ? » Recevant une réponse affirmative, la pianiste continua. « Lyra ne laissera personne goûter son Bon-Bon. » Vinyl mit les lunettes d’une façon vive et brutale. « AAAAWWW YEEEEEAAAH !!! »
Octavia se frappa le front, regardant sa jument retirer les lunettes avec un sourire stupide toujours accroché à son visage.
« T'es contente là ? » Demanda-t-elle, déposant un baiser, doux et léger sur le coup de la pianiste.
« Mmhm, » Répliqua Vinyl, fermant simplement ses yeux.
Soudain, des grondements sourds se firent entendre de l'extérieur faisant sursauter les deux poneys musicales. Quelque chose se déroulait dans la rue : elles pouvaient entendre des poneys crier, et beaucoup de musique s'échapper des haut-parleurs.
« Une parade ? » Demanda Vinyl pleine d'espoir.
« Ou... » Octavia ne put pas conclure sa sinistre spéculation. Elles savaient toutes les deux que la guerre pouvait venir de l'Ouest ; et que cela pouvait débarquer à Los Pegasus. En fait, ni l'une ni l'autre n'avait prêté attention aux dernières nouvelles, étant fortement impliquées dans leur projet créatif.
Vinyl tressaillit et rencontra le regard un peu désenchanté de Octavia, qui brûlait de détermination. « Nous devons aller jeter un coup d’œil. »
« D'accord. » Accorda la violoncelliste sans hésitation, surprenant Vinyl par sa certitude. Elle... Elle ne m'a pas remise en question, elle s'est juste... mise d'accord avec moi. Une sensation tiède rampa dans la poitrine de la pianiste. Elle me croit, conclut Vinyl, en suivant sa jument hors de l'appartement. Elle me croit. Et c'est tout ce qui compte.
***
« EEEEET MAINTENANT, LES NOUVELLES POUR CEUX QUI VIENNENT JUSTE D'ARRRRIVER ! » Prononça une voix que perçurent Vinyl et Octavia pendant qu'elles se faufilaient à travers l'énorme foule de poneys hystériques. Le parc à côté de leur maison était rempli d'équidés colorés, qui parlaient entre eux gaiement, arborant de grands sourires sur leurs visages. Confuses, les deux juments percèrent à travers la foule en direction de la scène improvisée, sur laquelle un étalon vêtu d'un costume noir se trouvait, tenant un micro avec sa télékinésie, sa voix joviale fusait à travers le parc.
« GRÂCE A NOS BRAVES SOLDATS, LA GUERRE EST FINALEMENT TERMINÉE ! » Il s'arrêta, laissant les poneys exploser de joie. « SON ALTESSE LA PRINCESSE CELESTIA ET L'EMPEREUR DES GRIFFONS ONT SIGNÉ UN TRAÎTÉ DE PAIX, ET LES TROUPES DES GRIFFONS SONT EN TRAIN D'ÉVACUER NOS TERRES ! » Le poney commença à taper sur le sol avec ses sabots en signe d'approbation, sifflant et hurlant. Octavia et Vinyl échangèrent des regards confus, et des regards pleins d'espoirs. « DE PLUS, SON ALTESSE LA PRINCESSE CELESTIA A ÉGALEMENT EXPRIMÉ SON IMMENSE GRATITUDE ENVERS LES FORCES SPÉCIALES QUI AVAIENT ÉTÉ FORMÉES PAR LES PÉGASES HOMOSEXUELS ! DU FAIT QU'ILS AIENT ÉTÉS LE FACTEUR DÉCISIF QUI CONDUISIT À LA VICTOIRE, À PARTIR DE MAINTENANT, LE MARIAGE DE MÊME SEXE EST LÉGAL DANS TOUT EQUESTRIA ! VEUILLEZ APPLAUDIR NOS CHERS AMIS FILLY-FOOLERS ET COLT-CUDDLERS ! »
Les poneys alentours commencèrent à applaudir et à s'exclamer, faisant énormément rougir Vinyl et Octavia. Cela semblait tellement... être un rêve. Si irréel. Mais pourtant, c'était vrai : la brise hivernal soufflant à travers le parc, le son des sabots martelant le sol, la chaleur que les corps des poneys reflétaient. La guerre était finie. Octavia porta un regard sur Vinyl, qui acquiesça, comprenant immédiatement sa jument. La guerre était finie. Une bonne fois pour toute.
Au-loin, Octavia vit Lyra et Bon-Bon faisant de timides signes à la foule. Elle porta un regard sur Vinyl, dont le visage était devenu écarlate, ses magnifiques yeux rouges couverts par ses habituelles lunettes. Oh non, pas pendant un tel instant, pensa la violoncelliste, elle retira les lunettes de la jument blanche, les jeta sur le sol, et tira sa compagne dans un baiser passionné. Peut-être pour la première fois de sa vie, elle se fichait de tout le reste, des autres. Tout ce dont elle se souciait était la magnifique licorne qui était rentrée dans sa vie si vite, et qui l'avait si fortement influencée.
Pendant ce temps, une licorne blanche avança sur la scène, acclamée par des applaudissements tonitruants de la foule ponctués de quelques cris, majoritairement de la part des juments, mais venant aussi occasionnellement d'étalons. Sa courte crinière noire était soigneusement coupée et ses yeux bleus souriaient. Le présentateur annonça fièrement. « VEUILLEZ ACCUEILLIR... LE SEUL ET L'UNIQUE... FRAAAANK SINEIGHTRA ! »
Vinyl et Octavia cessèrent de s'embrasser pour regarder la scène. La licorne blanche prit le micro et, faisant signe à la foule, commença à chanter, échangeant quelques plaisanteries avec le public en premier lieu.
Les juments écoutèrent ébahies l'interprète chanter, sa puissance vocale était vraiment impressionnante, mais sa voix était douce comme du miel, à la limite de tressaillir ; mais il faisait toujours en sorte de garder le rythme. Sans dire mot, Vinyl tendit un sabot, demandant Octavia pour une danse. La jument grise accepta, et elles commencèrent à danser, se déplaçant lentement sur le petit morceau de sol que leur avaient cédé les poneys en se reculant, laissant le champ libre aux deux amoureuses.
Vinyl ferma les yeux de bonheur, bougeant doucement, ses sabots sentaient la fermeté, le calme du rythme de la chanson, alors que son cœur battait tranquillement. Tant que Octavia se trouvait avec elle, plus rien n'avait d'importance.
Elle pensa à ce qu'elles avaient vécu ensemble : les horribles lois ; la terrible addiction ; la mort et la misère ; des secrets et des mensonges. Mais elles avaient tout surpassé. Tout, côte à côte, ensemble. Elle n'avait besoin de personne d'autre au monde ; et, si jamais quelque chose autour d'elle perdait un jour son sens, se retournait contre elles ou devait s'effondrer dans le néant, elle savait que son cœur battrait aussi longtemps que Octavia serait proche.
Il lui semblait que cette chanson avait été écrite à propos d'elles : elles avaient été de simple étrangères dans la nuit, du temps du petit bar de Manehattan. Elles étaient tombées amoureuses, et le moment était venu pour elles de vivre heureuses jusqu'à la fin des temps. La guerre était partie ; désormais, elle devait faire un dernier pas pour atteindre le bonheur éternel...
« Tavi, veux-tu m'épouser ? »
A l'instant précis où Vinyl posa sa question, celle qui allait sceller pour toujours leur destin, la foule fit un tonnerre d'applaudissements car le présentateur venait de répéter les formidables nouvelles pour tous les poneys qui venaient d'arriver.
« Je t'entends pas chérie ! » Cria Octavia, mais elle réalisa immédiatement qu'aucun son ne s'échappa de ses lèvres ; ou, pour être plus précis, les acclamations de la foule avaient aspiré ses mots. Un air interrogatif se dessina sur le visage de sa compagne, lorsque tout à coup, une pensée traversa l'esprit de Vinyl – c'était visible sur elle – et elle galopa en direction de la scène, laissant une Octavia dubitative se questionnant sur ce que sa compagne projetait.
Vinyl poussa les poneys sur le côté, ne se préoccupant même pas de s'excuser. Elle voyait son but, et rien d'autre n'avait d'importance ; elle savait qu'elle devait absolument atteindre la scène. Un pas de plus... Elle escalada le rebord et, à la surprise du présentateur, attrapa le micro d'un coup bref, avec sa télékinésie.
« TAVI, VEUX-TU M'ÉPOUSER ?! » Cria-t-elle dans le micro ; le son était décuplé, et le public s'était tut à l'instant même où la licorne était apparue sur la scène. « Octavia Philarmonica, je t'aime de tout mon cœur, et je veux être à tes côtés, dès à présent et pour l'éternité. » Dit-elle calmement, sa voix était ferme et déterminée. « Veux-tu m'épouser ? »
Le silence tomba dans le petit parc. Les poneys échangèrent des regards interloqués, jusqu'à ce qu'une certaine poney grise se précipite vers la scène, des larmes dans ses yeux troublaient sa vision. Elle pleurait, et souriait en même temps. Jamais dans sa vie elle ne s'était sentie aussi heureuse. Elle courut sur la scène et serra fort sa compagne, déposant un baiser passionné sur ses lèvres. Cessant son action en un instant, elle sourit lorsque le présentateur, qui avait sûrement compris ce qui était en train de se passer lui tendit le micro avec un sourire. Mais Octavia n'en avait pas besoin. Regardant dans les yeux envoûtants de Vinyl, elle inspira profondément et cria de toutes ses forces, laissant la passion remplir sa voix, qui résonna à travers tout le parc, flottant dans les rues de Los Pegasus.
« OUI, VINYL ! OUI, JE LE VEUX ! OUI ! OUI ! »
Après quoi, les juments s'embrassèrent affectueusement, pour le plus grand bonheur du public, qui martela le sol avec ses sabots, montrant toute leur approbation avec de grands applaudissements et de grands cris. Mais Octavia ne les voyait pas, ne les entendait pas ; tout comme Vinyl. Il n'y avait qu'elles qui existaient à cet instant. Seul leur amour existait à cet instant. Et rien d'autre n'avait d'importance.
Une phrase particulière d'une chanson particulière résonna dans leurs têtes, simultanément, lorsque leurs lèvres et leurs langues scellèrent le futur qu'elles venaient juste de décider pour elles-mêmes, le futur qui n'était pas seulement brillant, mais qui était aveuglant de par sa brillance.
Tout allait bien pour les étrangers dans la nuit... Deux étrangères dans la nuit~
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Ref: CSI miami, et l'originale c'est "Won't Get Fooled Again" de "The Who"
(pour trouver le "YEEAAHHHH" allez à 7.44)
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