Héliocentrisme
Zenith
Partie 1 : Illumination
«Quelque chose te dérange ?»
Sunset leva le museau de l’ouvrage qu’elle lisait, du moins qu’elle essayait de lire, pour se tourner vers son professeur.
«Non pas vraiment» Marmonna-t-elle d’un ton qui ne convainc pas la princesse.
Celestia soupira légèrement. Sunset fit tourner sa plume entre ses sabots d’un geste nerveux. Cela faisait une heure qu’elle avait rejoint son mentor dans sa véranda personnelle. Dès l’instant ou l’alicorne l’avait saluée, Sunset comprit que son professeur décelait le mal-être que la licorne dissimulait depuis une semaine. Cela faisait presque deux ans que Sunset était devenue l’apprentie de Celestia et cette dernière commençait à lire de mieux en mieux à travers son élève.
«Es-tu sure Sunset ?» Insista doucement la princesse en abandonnant la missive qu’elle lisait.
La licorne hésita, se mordit les lèvres puis retourna à sa fausse lecture. Au bout de quelques minutes elle leva à nouveau le museau du recueil de métamorphose.
«Est-ce vrai que vous avez pris une autre élève ?» finit par demander Sunset d’un ton abrupt.
Celestia lança à son apprentie un regard profond que la licorne ne put déchiffrer. Était-ce un soupçon d’agacement qu’elle pouvait lire dans ces yeux améthyste ? Ou était-ce cette assurance calme dont la princesse semblait émaner en permanence ?
«Oui» Acquiesça lentement Celestia.
Sunset se rembrunit. Elle connaissait déjà la réponse mais elle ne voulait y croire. Pourquoi Celestia aurait besoin d’une nouvelle élève ? Et qui était cette privilégiée ?
«Elle se nomme Twilight Sparkle, c’est une licorne» Continua la princesse comme si elle lisait dans les pensées de Sunset «J’ai découvert ses talents lors de son examen d’entré de votre école. Twilight présente une intelligence, une rigueur et un pouvoir exceptionnels. Cela fait longtemps que je suis son évolution et j’ai décidé de devenir son professeur.»
«Comment ça «Cela fait longtemps» ?» Releva Sunset dans un accès de jalousie clairement visible.
«Ma nièce la princesse Mi amore Cadenza, ou Cadence, est sa foal-sister depuis quelques années» Expliqua Celestia sans perdre son calme. «Cadence devait apprendre à s’occuper de jeunes poulains afin de comprendre et maîtriser sa magie de l’amour. Et Twilight a toujours été une pouliche remarquable dès son plus jeune âge. Je l’ai donc choisie afin que Cadence puisse être en contact avec une pouliche au fort potentiel. A l’inverse je voulais connaître les capacités de Twilight, savoir si je pouvais faire d’elle mon élève»
Sunset se mura dans un silence buté. Elle aurait pu s’intéresser plus profondément à cette jeune licorne. Plusieurs mystères semblaient se dissimuler dans l’histoire de Celestia, des zones d’ombres curieuses, notamment sur les raisons qui l'ont amenée a choisir cette pouliche en particulier. Pourtant la licorne dorée ne poussa pas la curiosité plus loin. En réalité elle se fichait de savoir qui était cette licorne dont tout le monde parlait à l’école. Cette «Twilight Machin» qui avait fait un sort d’une incroyable puissance le jour de son examen d’entré. Apparemment il s’agissait d’une histoire d’accélération du temps et de métamorphose, une rumeur disait qu’elle avait même changé ses parents en cactus et avait fait apparaître un dragon. Sunset ne voulait écouter les idioties et les rumeurs sur «l’élément le plus prometteur de l’école de Canterlot». Tout ce qui comptait pour Sunset était son mentor. Désormais Celestia devrait jongler entre ses devoirs de princesse, son rôle de mentor auprès de Cadance, de Sunset et de cette nouvelle peste. Autant dire que Sunset devinait que l’alicorne allait lui consacrer beaucoup moins de temps qu’auparavant. Déjà la jument blanche avait ôté de leurs emplois du temps les mercredi après-midi, autrefois consacré à la magie physique. Sunset était donc obligée de reprendre ces cours avec Boreal Drop après deux ans d’absence. Autant dire que le décalage entre les cours particuliers de Celestia et ceux pris avec les autres avait passablement ulcéré Sunset qui avait fini par simuler un mal être pour pouvoir quitter le cours. Elle s’était enfermée dans sa chambre afin de faire exploser sa rage et sa frustration à l’abri des regards indiscrets.
Celestia décela les pensées sombres de son élève. Délicatement elle s’approcha de celle-ci et caressa d’un sabot léger la crinière de Sunset. C’était un simple geste d’affection entre un mentor et son élève. Cela ne durait que quelques instants mais suffisait à apaiser Sunset. La licorne lança à son professeur un œil attristé.
«Ne t’inquiète pas Sunset» Murmura Celestia. «J’aurai toujours du temps pour toi. Cadence grandit et prend son indépendance. Elle préfère aujourd’hui prendre ses cours avec sa promotion qu’avec moi. Twilight aura besoin de mon aide les premiers temps mais quand elle sera sure de ses bases nous reprendrons les cours du mercredi. Peut être même que vous pourriez travailler ensemble»
«Non» Refusa Sunset «Je la rencontrerai un jour, peut être, voir sûrement. Mais je préfère être seule avec vous»
Celestia eut un sourire compréhensif.
«Chaque chose en son temps» Admit-elle «Twilight elle-même est une jument assez timide. Un jour viendra où vous serez de grandes amies»
Sunset doutait qu’un tel jour arrive mais n’en dit rien. Malgré les paroles de Celestia elle se sentait toujours un peu abandonnée. Elle offrit un petit sourire à son mentor et commença sérieusement à s'intéresser à son livre de sort. Celestia s’installa à ses côtés pour continuer son propre travail. L’ambiance s’était détendue dans la véranda princière. Dehors le temps se rafraîchissait mais à l’intérieur de la pièce de verre, une chaleur commençait à se répandre.
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Depuis que Celestia avait pris sous son aile blanche cette petite peste mauve, Sunset semblait haïr tout Equestria. Elle était toujours aussi remontée contre cette Miss Parfaite qui comblait tant la princesse du jour. Afin de ne pas nuire à sa relation avec son mentor, Sunset exerçait des efforts considérables pour dissimuler l'animosité qui la faisait bouillir à chaque fois que le sujet était à peine effleuré. Les accès de jalousie qu’elle avait fait exploser durant les premiers temps de cette époque nouvelle avaient refroidi Celestia. L’alicorne avait même réprimandé sévèrement son élève, la jugeant «possessive» et surtout, suprême insulte de la part de celle qu’elle admirait tant, «ridicule». La brimade avait touché Sunset en plein cœur, l’affaiblissant au point que la licorne s’était enfermée tout une après-midi dans sa chambre afin de déverser des larmes de rage et d’injustice. Sunset ne pouvait rester dans cette situation, ignorée par son professeur et ignorant le reste du monde. Après plusieurs nuits blanches de réflexion elle avait dû faire un choix : S’ouvrir aux autres, accepter Twilight et devenir une mage comme les autres ou continuer ses efforts pour dissimuler ses véritables desseins et devenir l’une des plus grandes licornes d’Equestria. Depuis des années Sunset avait réussi à duper ses camarades et ses professeurs en leurs faisant croire qu’elle pouvait être gentille, patiente et compréhensive. Avant l’arrivée de l’autre, Celestia elle-même se laissait séduire par l’assurance innée de Sunset.
Au fond ne serait-ce pas une perte de temps de changer aujourd’hui de personnage ? De faire de son masque sa véritable identité alors que tout ses mensonges et ses manipulations étaient si facilement acceptés par tous ? De plus Sunset avait comprit la plus grande faiblesse de Celestia : la princesse ne voulait voir la part sombre de ceux qu’elle aimait. Comment une jument aussi intelligente, perspicace, puissante, la souveraine unique d’un royaume millénaire pouvait se laisser ainsi mener par le bout des naseaux par une si jeune licorne ? Il était vrai que quand Sunset dévoilait les pires aspects de sa personnalité, Celestia avait tendance à se défier d’elle. Mais depuis que Sunset exerçait tant efforts de manipulation pour améliorer son image auprès de ses professeurs, son mentor s’adoucissait à son sujet. Celestia commençait à s’ouvrir à nouveau à son élève, à avoir des gestes d’affections doux et aimants. Si c’était pour le bien de leur relation, Sunset ne devait-elle pas se jouer de la plus grande jument d’Equestria ? Au fond, ces mensonges, ces faux airs qu’elle exerçait n’étaient usés que pour rester auprès de Celestia. C’était bien la faute de cette peste mauve si Sunset devait tant mentir à leur professeur. Sans Twilight, Sunset se serait adoucie aux fils des années. Sans Twilight, Celestia aurait fait de Sunset l’une des plus grandes licornes. Sans Twilight, Sunset aurait accompli son destin plus rapidement.
Allongée sur son lit Sunset observait le plafond blanc de sa chambre. Il lui restait encore du temps avant que son réveil ne sonne, mais la licorne ne pouvait se rendormir. Elle préférait méditer toutes ses pensées sombres, se convaincre que ses choix étaient les bons. Détester Twilight était le seul moyen que la licorne avait trouvé pour ne pas se faire ronger par la culpabilité. A force de haine, Sunset s’était convaincue véritablement que tous ses problèmes, tout ses maux venaient de cette peste mauve. Mais haïr quelqu’un à ce point était éreintant, bien plus que tout les ronds de sabot qu’elle pouvait faire dans la journée. Mais ces longues journées d’hivers passées auprès de Celestia étaient bien la récompense de tout ses efforts.
Sunset finit par se lever une heure plus tôt qu’habituellement. Elle avait plusieurs choses à faire ce jour là et mieux valait commencer maintenant. La pouliche, après un brin de toilette discret pour ne pas réveiller qui que ce soit dans les dortoirs, s’installa à son bureau. Sa chambre s’était incroyablement égaillée en ces années auprès de Celestia. Minimaliste à son arrivée à l’école, elle contenait désormais une belle bibliothèque remplie d’ouvrages précieux, tous offerts par la Princesse, de cartes de terre et du ciel ainsi qu’une photo de ses parents et une autre de la Princesse, d’un superbe mobile représentant le système solaire et d’un magnifique tapis envoyé par ses parents, rouge et doré avec le Soleil embrasé de Sunset en son centre. Bientôt se rajouterait sur les murs un collage photo de la promotion de la pouliche. Bien qu’elle trouvait le concept ridicule à souhait Sunset devait se contraindre à faire cet effort social auprès de ses amis. C’était d’ailleurs son premier projet de la journée : finir ce stupide collage pour poulain et le mettre sur l’un de ses murs. Depuis quelques jours, Sunset accueillait dans sa chambre les plus mauvais éléments de sa classe, ou «ceux ayant besoin d’aide» comme elle les appelait publiquement, afin de les aider dans leurs devoirs. L’école exigeait un niveau constant d’érudition et certains poneys avaient du mal à le suivre. Sunset donnait parfois un coup de sabot sur tel sort ou projet afin de tenir ses «amis» à niveau. Ces «cours» étaient toujours donnés dans sa chambre. Cette dernière recelait de tant de dons superbes de la Princesse que tout jeune poney y pénétrant étaient intimidé. A l’exception de cette idiote de Calicot qui avait préféré souligner l’absence de photo d’amis de Sunset. La licorne tricolore avait même fait l’affront candide à Sunset en lui offrant quelques photos de leur promotion. Sunset, qui ne voulait pas que cette naïve idiote se doute de quelque chose, avait été contrainte d’accepter le présent avec le sourire. Malgré son attitude envers elle Sunset ne supportait toujours pas Calicot et ses taches disparates. Cette dernière était certaine d’être devenue amie avec la protégée royale et ce n’était pas dans l’intérêt de Sunset de nier cette version des faits.
La licorne orange finit par accomplir son premier objectif de la journée : finir ce fichu collage et l’accrocher en évidence dans la pièce. Elle put enfin se consacrer à l’un de ses moments favoris : l’étude de ses livres. Pendant le reste de son temps libre, Sunset dévora ses livres et ses notes de cours, transportée par l’ivresse du savoir. Et quand il fut temps d’aller en classe, c’était avec un sourire factice mais une véritable énergie que la licorne partit en cours.
Plus tard dans la journée, Sunset rejoignit son mentor dans la véranda royale. Quelque chose dans le sourire de Celestia annonçait une nouvelle. Lors de son cours, la princesse feignait une sorte de monotonie dans un jeu d’actrice qu’elle savait piètre. Ses yeux brillaient comme les premières étoiles du soir et ses plumes s’agitaient fébrilement. L’alicorne faisait tout pour piquer la curiosité de son élève qui, après une longue indifférence, ne tient plus et demanda à son professeur ce qu’elle avait en tête.
«J’ai un petit quelque chose pour toi» dit la Princesse d’une voix pleine de mystère.
Elle fit apparaitre un paquet cadeau dont le papier d’un rouge soutenu agrémenté d’or reflétait la lumière des chandelles. Sunset prit délicatement le présent dans ses sabots. Elle lança un regard suspicieux envers Celestia, son mentor lui avait fait tant de petites farces comme les boîtes à serpentins sauteurs qu’elle préférait se méfier de ce cadeau spontané. Suite à un examen rapide du paquet, Sunset se dit qu’il s’agissait d’un nouvel ouvrage et commença à déchirer le papier. Il s’agissait bien d’un livre, Sunset sourit de plaisir, elle adorait ce genre d’affection de la part de Celestia. L'objet était relié d’un beau cuir mat. Au centre de la couverture le soleil embrasé de Sunset semblait briller doucement. La licorne était touchée d’une telle attention, sans doute un ouvrage spécialement conçu pour elle. Aucune inscription ne se trouvait sur la couverture, Sunset ouvrit donc le livre afin d’en connaître le contenu. Mais à l’intérieur les pages étaient blanches, aussi vierges que le flanc d’un poulain nouveau né.
«C’est un carnet ?» Demanda Sunset d’un ton poli tandis qu’elle étudiait l’objet sous tout ses angles.
«Bien plus que cela» Susurra Celestia avec malice.
Elle fit apparaître un autre livre et le présenta à Sunset. Il était en tout point semblable à celui que l’étudiante tenait entre ses sabots à l’exception que le Soleil de la couverture était celui de la princesse.
«Ces deux carnets sont liés» Expliqua l’alicorne «Si tu écris dans l’un»
Elle prit d’une mouvement de corne l’une de ses plumes pour gratter quelque chose dans son livre et fit à Sunset d’ouvrir le sien. Cette dernière s’exécuta et lut avec surprise sur les pages auparavant blanches «Les écrits apparaissent dans l’autre». La jument orange lança un regard ébahit à son mentor.
«Comme ça nous serons toujours en contact» Dit Celestia d’un ton chaleureux. «Je sais que ces derniers temps, nous nous voyons moins et que cela te peine. Moi-même étais-je triste par cet éloignement. J’avais peur que ce moment sombre que nous avons vécu ne dure. Mais comme toujours ma chère élève, tu as fais de grands efforts pour te rendre agréable envers les autres, et ce algré ton caractère indépendant. Ces carnets vont nous permettre de discuter dès que tu en ressens le besoin, ou que moi même je me languis de ta compagnie»
Sunset fut profondément touchée par ces propos. Elle se colla quelques instants contre Celestia, frottant le bout de son museau dans l’encolure de celle-ci. La princesse rendit son étreinte en caressant doucement la crinière de son élève.
«Merci» Dit Sunset dans un souffle «Merci. Je le chérirai toujours»
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Je n'ai pas lu les comics ; je ne me base sur rien d'autre que ce qu'on voit dans la série et les films.
Hey ! Merci pour les corrections, je vais essayer de revoir la forme et la grammaire.
Je me souviens pas que tu l'aies dis déjà, peut être... J'ai jamais vraiment lu cette fiction mais je vois pourquoi tu dis ça. En fait j'ai essayé de rester dans la ligne conductrice du comics, avec des paralleles et des scenes semblables, parce qu'il est canon il me semble. Du coup si l'autre auteur a fait de même, les deux histoires se ressemblent.. fin bon, de mon côte je m'en fiche un peu, ce n'est comme si j'avais cherché à piquer l'idée. Jespere que ça ne genera personne en general.
Merci pour ton commentaire !
"Ou était-ce cette assurance calme dont la princesse semblait émaner en permanence ?"
Cela devrait plutôt être :
"Ou était-ce cette assurance calme qui semblait émaner en permanence de la princesse ?"
Ou bien encore :
"Ou était-ce cette assurance calme que la princesse semblait émettre en permanence ?"
Il y a aussi quelques passages où tu utilises le passé composé alors qu'il faudrait du plus-que-parfais, comme ici :
"notamment sur les raisons qui l'ont amenée a choisir cette pouliche en particulier"
Cela devrait être :
"notamment sur les raisons qui l'avaient amenée a choisir cette pouliche en particulier"
Sinon, l'histoire me plait. Rien de très révolutionnaire pour l'instant, mais j'accroche. Je te l'ai peut-être déjà dit, mais ta fiction me rappelle celle-ci :
[lien]