« Tu veux quoi avec ta lueur ? Kilian, arrête de briller une seconde ! »
« C'est mon sort de soin. J'y peux rien si ça me rend si brillant », se la raconta Kilian, un clin d’œil envers sa sœur.
Un coup de poing rageur résonna dans la nuit. Suivi d'un ralement plaintif.
Le duo se trouva dans ce qui ressemblait à un jardin. Sûrement celui du château des deux sœurs. Laissé à l'abandon lui aussi, il ne restait que quelques bancs de pierres couvert de lierres.
L'endroit était désert. Il n'y avait qu'une multitude de plantes et de fleurs. Une mare de moyenne taille recouverte de nénuphars et d'algues invasives. Tout autour, des saules pleureurs recouvraient les lieux comme des murs végétaux. Ils cachaient ce jardin de leurs rideaux de lianes. Gardant cet endroit comme un lieu secret. La présence des deux humains semblait irréaliste.
Ce jardin secret garderait les deux aventuriers en sécurité.
« Chouette endroit ! Ça devait être ici qu'ils venaient faire leurs petites cachotteries », rigola coquinement Marie. Kilian grimaça de dégoût. « Marie ! Arrête ça. Tu me déconcentres. »
Le garçon ne manquait pas de force. Le médaillon lui en fournissait sans discontinuer. Et c'était tout simplement formidable !
Kilian ne comprenait toujours pas pourquoi cet objet était venu à son secours. Même s'il savait qu'au fond de lui, les réponses existaient. Il l'avait ressenti, 'l'arc de lumière'. Son aura fût teintée d'une existence ancienne, doté d'un sentiment. Celui d'une autre personne. La Meghan…
Mais malgré cette résonance divine, elle restait stoppée par la présence d'un objet que Marie jugea prudent d'emporter.
La hache à double tranchant, à l'une des lames noir ébène, aspirait la moindre lumière venant du garçon.
Kilian n'était pas le seul à se questionner sur la provenance du bijou divin. Marie cogitait aussi dans son coin.
« Tu sais d’où vient ton drôle de médaillon ? Parce que tu vois… La magie, je m'en méfie pas mal. Alors un machin surpuissant qui apparaît de nulle part... »
« Je pense que... », le garçon ne savait pas quoi en dire, mais il pensait au moins une chose. « Si c'est venu à ma rescousse, alors c'est que ça ne doit pas être si mauvais. »
« Hum hum. Toi et ton éternel optimisme », soupira Marie. « Dans tous les cas, surveille le ! Préviens moi si ça tourne mal. »
Kilian ne put s’empêcher de faire le rapprochement avec sa sœur. Et elle ? Allait-elle bien ?
« Et toi Marie ? Comment ça va ? »
« Meilleur depuis tes soins », assura la jeune femme battante. « Je pense qu'une fois de retour à la maison, un petit-déj' au lit, une douche et la vie n'aura jamais été aussi rose. »
L'aventurière se leva, moulinant ses membres, elle testa sa nouvelle forme, contente d’être de nouveau sur pied.
« C'est dingue comment quelques étincelles magique vous remet d'aplomb dans ce monde », se réjouissait Marie qui s'étirait de part et d'autre, des pieds à la tête.
« Ouais... », parla tout bas le frérot. Sa sœur semblait en meilleur forme. Elle semblait même en super forme.
Les douleurs de tout à l'heure n'existaient plus. Les problèmes de magie noire et de possession s'étaient volatilisés. Kilian l’espéra. Mais même si c'était vrai, il y avait un autre problème.
Marie s'approcha de la mare. Elle regardait les environs, respirait l'air frais de la nuit. Elle se sentait comme si plus aucun malheur ne pourrait l’atteindre. Elle était à la fin de sa quête ! Le retour à la maison, elle le ferait ce soir !
« On a quand même bien rigolé avec ces poneys ! J'avoue, moi, j'ai quelque peu paniqué. J'ai failli péter un câble à un moment donné. »
« Plusieurs fois », rajouta Kilian dépité.
« Ouais, d'accord, plusieurs fois. Mais toutes ces aventures ! Les pirates ! La forêt ! Les poneys fermiers ! La sorcière et cette magie de dingue ! Ouah ! Kilian je peux te le dire... »
Son frère leva son visage, prêt à entendre.
« Je n'ai jamais vécu plus géniale aventure ! Avec toi, c'était complètement fou. Et avoir un frère sur qui compter, c'est rare, c'est vraiment rare », avoua Marie d'un ton sincère.
Kilian sentit son cœur se serrer. Il était ému, mais un poids de culpabilité venait l'étouffer au travers de la gorge.
« Avec toi, Kilian, je l'ai su dès le début dans cette forêt maléfique ! Je pourrais te faire confiance et sortir vivant de ce monde de fou. Tu me l’a prouvé des dizaines de fois dans nos périples. T'es un vrai ' frérot '. »
C'était la goutte de trop ! Kilian se tourna ailleurs, sinon Marie verrait des larmes de joies, mais aussi d'une tristesse infinie pour ce qu'elle aurait à entendre.
« Euuuh… Kilian ça va ? », demanda Marie.
« Hein ? Euh... ouais ouais ! *snif snif* Juste que tu m'a ému, sœurette. »
« Et j'arrive pas à faire ça souvent hein !? » rigola Marie qui réussit à faire rire son frère tout autant.
C'était un doux moment dont Kilian et Marie profitaient à fond. Ils en avaient bien besoin.
Ces deux frères et sœurs avaient vécus de sacrés péripéties. Alors, ce petit moment au bord de la mare laissait un sentiment de paix aux deux frères et sœurs. Un instant qui fut hélas bien trop rare ces derniers temps pour les deux aventuriers.
« Je suis heureuse de pouvoir quitter, enfin, ce pays. Ce monde ! » parla Marie. Elle regarda son frère, heureuse mais soudainement inquiète, « Et que va-t-on dire aux parents ?! Tu imagines ? Il faudra trouver une excuse plausible. »
Mais tandis que sa sœur restait à rêver de son retour prochain, Kilian cherchait les premiers mots.
Ceux qui mettraient la vérité au grand jour.
Il n'abandonnerait pas maintenant. Il s'était battu, il avait risqué sa vie ! Pour ce monde, Il était prêt à révéler ses intentions. Mais de tous les obstacles brandits sur son chemin, l’empêchant de rester vivre en Equestria, sa sœur serait le plus dur. Et tout se jouerait maintenant.
Kilian regarda le joyau entre ses mains.
Cette gemme de couleur rubis ne lui inspirait rien d’autre que la déchirure. Le mal incarné ! A moins que cela ne soit son reflet …
« Ton pouvoir est le bienvenu Kilian ! »
« Hein !? Quoi ?! » se réveilla le garçon.
« Avec ton médaillon ! Ouvrir le portail sera un jeu d'enfant ! » expliqua Marie rayonnante, « Plus de problème de puissance. »
« Ah ! … Ouais... »
La jeune femme n'était pas aveugle. Surtout concernant son frère. Alors quand elle vit les yeux bas de son frangin et son ton morose, dépité par quoi que ce soit, elle s'inquiéta.
« Eh ! Kilian ? Il y a un problème ? »
Cela allait être dur. Kilian soupira d'un long souffle triste et résigné.
« Marie ? »
« Ouais ? » répondit-elle, sentant évidemment que quelque chose de mauvais arrivait.
« Tu te rappelle de notre discussion dans le carrosse ? »
Marie hocha de la tête. « Oui. Celui de notre retour. Tous les deux. »
« Et bah en fait, Marie. », commença le frère, mais sa gorge se serra au prochain mot, comme sachant que la moindre réponse serait terrible, mais sa décision était prise.
« Je pense que tu seras … la seule à rentrer. »
C'était fait.
Sur cet instant, Marie sentit son corps se raidir. Brusquement, sans savoir pourquoi, elle ressentit une colère profonde surgir, revenir de ses tripes. Avec cela, un désespoir s’abattit sur elle.
« Seule ? » ne fit que dire la jeune femme.
« Oui. »
Elle s'éloigna de son frère, pas à pas, elle s'approcha du bord de la mare, pour rester statique. Sans la moindre réaction de sa sœur, Kilian continua de parler.
« Depuis le jour où j'ai posé le pied dans ce monde, en Equestrian ma vie ne pouvait pas être plus belle ! Chez nous aussi, la vie était merveilleuse. Mais ici, ce fut comme un rêve devenu réalité. »
Kilian fut lancé dans son discours. Plus rien ne pouvait l’arrêter. Plus aucune peur ne le retenait. Marie écoutait de dos, elle ne se retournait pas.
« J’ai senti mon cœur battre à l'unisson avec cette terre, le jour ou j’ai compris où j'étais tombé. Avec toi, sœurette ! Il fallait te mettre à l'abri. Quand tu as décidé de trouver le moindre moyen pour rentrer, je t'ai suivie pour m'assurer de t'aider et de te protéger. Mais tandis que tu ne pensais qu'à t'endurcir, à devenir plus forte et à te défendre, te battre envers et contre tous les dangers, toutes les différences et les nouveautés. Moi je les ai accueillis, je les ai regardés, et les ai apprises avec passion ! La Nuit des cauchemars ! Les villageois de Cap-Roc ! Les bourgeois de Canterlot ! Tout cela fait partie de moi à présent. »
Il se leva doucement, serrant fortement le joyau qu'il aimerait détruire entre ses mains, il le regarda férocement.
« J'ai culpabilisé. Depuis le jour où tu m’as promise de rentrer avec toi, je n'ai pas cessé de penser au mal que je te ferrais. A ce que j'abandonnerais dans tous les cas. »
Marie se retourna devant son frère. Elle écoutait avec attention la moindre de ses paroles. Elle espérait que tout cela soit faux. Que son discours n’était qu'une illusion dû à la fatigue.
« Je t'aime, sœurette. Et c'est parce que je t'aime que j'ai commis des fautes. »
« Quoi ? De quoi tu parles ? », parla Marie complètement sonnée par les paroles de son frère.
« Il y a quelque chose. Qui est survenue la première fois, dans la Nuit des cauchemars. Quand nous avons combattu cette sorcière et que tu…tu vois de quoi je parle ? »
Marie se retourna de nouveau, « Non. Je ne vois pas. »
« Marie ! Il faut arrêter d’être butée. Et voir la réalité ! Cette chose que tu as, elle s'est révélée à plusieurs reprises ! Elle te dévore de l’intérieur. Si tu ne m'en fais pas part, ça empirera ! Celestia a dit ... », Kilian se stoppa net.
Alors qu'il réussissait à briser lentement mais sûrement cette carapace que sa sœur s'était faite. Alors qu'il pensait parvenir enfin à les libérer, lui et elle, du poids qui les retenaient, le mot de trop intervint.
« Celestia ? » répéta doucement Marie, dans un ton si lourd de colère que Kilian en trembla.
« Oui, j'ai… J'ai parlé à la princesse. »
« Quand ? » demanda-t-elle. Marie serra les poings. Sa demande sonnait comme un ordre. Kilian s'exécuta.
« Ce soir. »
« QUAND !? », tonna Marie !
Kilian ne pouvait plus rien caché. Il en avait trop dit.
« Je voulais qu'elle te sauve Marie. Ton mal allait nous détruire tous les deux. Elle avait proposé de nous aider si j'acceptais de coopérer. Pour moi, ce fut la meilleur option. »
« Pourquoi ? Pour garder ta sœur en cellule ! » tonna de nouveau Marie, la voix toujours remplie de colère, se laissa envahir par une haine brûlante. « Tu voulais rester dans ce monde ! Alors mettre ta 'sœurette' en prison comme une folle à lier ! C'était la meilleur option d'après toi ! »
« Non Marie ! Tu ne comprends pas ! Si tu rentres chez nous dans ton état, tu commettras du mal autour de toi, comme jamais tu pourrais le faire ! Il n'y a qu'en Equestria que tu puisse être soignée. Comme toujours, tu fais ta tête de mule ! Tu es têtue et bornée ! » s'énerva Kilian à son tour.
« J'EMMERDE EQUESTRIA ! J'EMMERDE CELESTIA ET TOUS CES PONEYS ! Une fois rentrée, cette foutue magie disparaîtra ! Elle et tous ses problèmes ! »
« Tu te trompes, Marie ! Elle restera là ! Cette magie noire qui cherche à te dominer. Elle n’arrêtera pas tant que tu ne feras rien pour la contrer. Et avec l'aide de la princesse, et mon aide, on peut encore tout arranger. »
Marie s'éloigna de son frère, elle croisa les bras, laissa les larmes couler le long de ses joues. Jamais encore, elle n'avait ressentie plus grande douleur. La personne en qui elle avait le plus confiance, venait de la déchirer. Elle n'avait plus personne ! Qui pourrait l'aider désormais ?
Kilian entendit les sanglots étouffés de sa sœur. Cela lui brisait le cœur. Il n'avait jamais voulu que de tels malheurs ne lui arrive. Il ne savait pas comment ils avaient été transportés jusqu'ici, comment et pourquoi ! Mais malgré tout, il ferait son possible pour aider sa sœur.
« Marie. Je suis désolé. »
Les longs sanglots se calmèrent quelque peu, la jeune femme toujours de dos, Kilian se rapprocha pas à pas.
« Tu sais. Je suis ton frère. Et jamais je ne prendrai de décisions pour te faire du mal. » Il n'y avait plus de sanglots, seulement des reniflements de tristesse. Marie tremblait.
« Écoute, Marie ! Il faut te soigner ici ! Et peu importe les défis qui t'attendront. Je serais là ! Avec toi sœurette. Je te le promets. »
« Il ment. »
Une voix lugubre résonna dans le lieux. Sombre et froide, comme un fantôme. Kilian sentit une présence malveillante envahir les lieux.
« Marie ? »
Le jeune garçon s'approcha de sa sœur. La lueur du médaillon faiblit sous l'aura de la jeune femme. Qui sembla être l'épicentre de la présence ténébreuse.
« Tu peux me faire confiance, Marie ? »
« Il ment. »
La voix résonna de nouveau. Elle venait de Marie. Tout autour, le jardin s'assombrit. La voix fantomatique enveloppait la jeune femme d'un froid glaciale. Un mur comparable à la lumière divine du garçon, mais faite d'une magie emplie de haine, si palpable, que Kilian aperçu l'eau de la mare se glacer à vue d’œil aux pieds de la jeune femme.
« Je ne mens pas Marie ! Tu dois te battre ! Tu es plus forte que cette magie ! Je t'aiderais ! » encouragea le garçon désemparé. Il sembla que sa sœur devint aussi inerte qu'une statue.
Seul resta la présence.
« C'est évident. Il ment », parla la voix, « Il t'a trahi. Tu ne peux plus lui faire confiance. Il te poignardera dans le dos, si tu le laisses en vie. »
« Quoi !? N'écoute pas cette voix Marie ! Je suis ton frère ! Jamais je ne te voudrais du mal ! »
« Pourtant du mal, il t'en a fait. Il n’arrêtera pas, jusqu'à sa mort. Tu n'a plus besoin de lui ... »
Les bras de Marie se décroisèrent, laissant tomber devant les yeux de Kilian l'arme mortelle. La hache de Marie luisait sous les rayons de la lune. Dans sa main droite, la jeune femme empoigna avec force le manche du fléau, tournant la lame noir ébène vers l'extérieur.
« Laisse-toi aller. Je m’occupe de tout », termina la voix langoureusement.
Kilian resta figé de terreur. Son visage empli de peur, il n’arrivait pas à croire ce qui se produisait.
Il avait échoué ? Sa sœur ne lui répondait plus. Devant lui, elle se retourna pour ne montrer qu'un visage inexpressif. Ses yeux se froncèrent d'un air déterminé. Ses pupilles luirent d'un rouge sang. Elle venait de trouver sa cible.
« J'écraserai », parla la fille. Ce n'était pas sa voix, mais celle de la présence.
« Tous », elle leva la hache face à elle, la lame noire pointant vers Kilian.
« Les. » Kilian se prépara ! C'était sa sœur ! Il ne lui ferait aucun mal !
« Obstacles. » Elle disparu.
Soudainement, l'endroit tomba dans un silence pesant.
Le froid glacial entourant Marie venait de s'évaporer. Il n'y avait plus que Kilian qui restait sur ses gardes. Le garçon se sentait écrasé par les ténèbres environnants. Parmi les rideaux de feuilles des saules pleureur, une forme bougea, puis s'évapora !
Un vent léger perçait comme la lame d'un couteau le courage du héro. Il se sentait épié.
Brusquement ! Une bourrasque de vent souleva les eaux et la terre sur tout son chemin ! Traversant le jardin jusqu'à atteindre Kilian qui, d'une main, stoppa net le bélier.
D'un geste, il arrêta sa sœur. Sa lame maudite cogna avec force sur la lumière de son frère. Le contact de ces deux forces contraires créa un scintillement unique ! Une fracture.
Kilian s'éleva du sol dans une lévitation. Il ne cherchait pas le combat avec Marie. Mais cette dernière lui forçait la main.
« Je ferais tout pour t'aider, sœurette. Et pour ça. Ni toi ou moi devons mourir. »
De sa main droite, Kilian forma un sort. Marie retira sa hache, se préparant à une seconde charge rageuse.
La lumière douce du médaillon brilla de plus belle, Kilian se prépara à la charge de sa sœur.
Les deux frères et sœurs combattirent.
Marie s'élança dans un coup surpuissant ! Elle abattit toute sa force, prenant sa hache comme un prolongement d’elle-même, elle dansa telle une tornade furieuse autour de son frère.
Elle ne trahissait aucune émotion, seule une détermination certaine pour écraser l'obstacle devant elle.
Les coups et enfilades, par contre, étaient des décharges si puissantes, que Kilian sentit une haine profonde, une douleur forte émanant de chacune de ces attaques. Le garçon y répondait par des mouvements légers et simples. Comme si chacune des agressions recevait comme réponse une attaque d’une douceur remplie de compassion envers sa sœur. Il sentait sa détresse, le médaillon l’aidait à le protéger. Pour le moment.
Marie ne cessait de disparaître et d’apparaître. Elle ne cessait d'attaquer, voulant briser cette lumière bienveillante. La force maléfique qui la possédait cherchait la moindre faille pour réduire à néant ce frère qui osait vouloir sauver cette fille, maintenant sous son pouvoir.
Mais alors que Marie bougeait sans arrêt, sans aucun signe de fatigue, Kilian formait toujours un sort. Il jugea un moment opportun. Alors, il le lança.
Ses yeux brillaient d'un blanc immaculé ! Le sort, il ne le connaissait pas. Mais le médaillon avait cette mémoire, celle de La Meghan. Il s'offrit à lui une multitude de sortilèges.
Dans sa paume, une orbe lumineuse se transforma en des aiguilles d'horloge. Il tourna sa main dans le sens inverse du temps. Et alors, ce dernier se plia à sa volonté.
Marie ralentit. Ses mouvements commencèrent à se figer. Dans les secondes qui suivirent, elle ne bougea plus. Au fur et à mesure que Kilian maintenait son sort, Marie ne devint plus une menace.
Elle resta figée. Dans une position furieuse, prête à abattre sa lame du mal sur Kilian. Celui-ci lévita sur les côtés de sa sœur. Il soupira tristement. Il était désespéré.
« Et maintenant quoi ?! » hausa Kilian, « Que se passe-t-il Marie ?! Je vais t'assomer ! Et t'amener à la princesse ? COMME UNE CRIMINELLE !? »
Le garçon resta un moment, à admirer sa sœur, la personne qu'il avait tant admiré. Qu'il admirait toujours en vérité. Ils étaient amis ! Les meilleurs amis. Et voilà que cette aventure les déchiraient.
« Je n'ai jamais voulu que tout cela arrive. Je n'ai jamais voulu te voir souffrir ! Si j'avais pu, tu ne serais jamais venue avec moi. »
Il regarda sa sœur lentement défiler sous ses yeux. Ceux de sa sœur n'étaient plus que d'un rouge sang bouillonnant de colère et de mépris. Elle avait la haine envers ce monde, envers lui et sa traîtrise, la seul personne en qui elle avait eu pleinement confiance.
« Si il y avait une autre option... Celle de rentrer sans t'obliger à te soigner en ce monde. Crois-moi, je la prendrais sans hésiter. Mais ... » Kilian n'en pouvait plus. Il renifla, laissa couler les larmes. « Il n'y a pas d'autres options. »
Le frère laissa parler sa tristesse. Toutes les larmes de son corps tombèrent de ses yeux.
« Je voudrais tant * snif * que nous soyons à nouveau * snif * des amis. » Il posa sa main valide sur l'épaule de sa sœur. Elle était glacée, mais nul froid ne l’empêcherait de la toucher.
Kilian embrassa Marie. Il la serra dans ses bras, comme il ne l'avait jamais fait auparavant. Il serra de tout son cœur sa sœur.
Hélas, trop près du cœur.
Le médaillon toucha la haine noir, la lame ténébreuse que Marie empoignait.
Le sort fut rompu.
Kilian ne sut pas qu'elle était cette émotion étrange. Cette sensation intense.
Un court moment, il sentit une souffrance immense. Puis arriva ce sentiment de paix sans pareil. Tous ses problèmes s’envolèrent. Il n'avait plus de chaud, ni de froid. Sa respiration s’accéléra pourtant, et il voyait toujours.
L'entaille sur son torse. De bas en haut. Un flot ininterrompu de sang s'écoula de son corps. Emportant avec lui toute la chaleur, ne laissant que le froid. Celui de la mort.
Agenouillé au sol, Kilian toucha de surprise son sang fuyant. Il regarda ses doigts dans l'incompréhension la plus totale. Et se posa la question.
« Pourquoi ? »
Devant lui, Marie ne bougeait plus.
Sa hache à la lame noir avait son tranchant peint du rouge du garçon. La fratricide ne dit rien. Elle se contenta de regarder.
« Marie… … Je… ». Kilian sentit ses membres s'atrophier. Un regard au sol lui montra ses jambes devenir aussi solides que du roc. Il se pétrifia.
Son regard s'embruma. Il n'avait plus que quelques secondes avant de…
« Marie ... » Il n'aurait jamais voulu. Jamais… Jamais…
« Pardonne-moi. »
La pierre enveloppa son visage. La lumière du médaillon s'éteignit dans un crépuscule mourant. Les mains posaient sur ses genoux, la tête fixée en direction de sa sœur. Un dernier sourire.
Il s'évanouit.
Marie ne bougea pas d’un cil devant la scène. Son regard inexpressif se tourna vers le joyau au sol.
Elle passa sans broncher à côté de Kilian défunt. Sans un regard.
Elle s'occupa de mettre le joyau en route et, en un éclair, disparu dans le néant.
Plus rien ne restait dans ce jardin abandonné. Le calme de la nuit vint s'occuper de nettoyer les douleurs et les fractures des lieux. Accompagné d'un vent nouveau, doux et frais qui balaya le sol et ses environs.
Mais aucun chant d'oiseau ne vint, pas même le croassement d'un crapaud buffle, ou les hurlements des timberwolves. Aucune douce mélodie nocturne ne s'occupa de redonner la vie à cette endroit.
La lumière des plantes et des lucioles s'atténuèrent. La lune elle-même se voilà d'un nuage. Dans le plus grand des silences, le monde se recueillit.
Equestria venait de perdre un ami.
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Oui ce n'es pas fini.
Pour les fautes. D'habitudes Inglo me corrige. Mais j'étais tellement pressé de publier mon chapitre que je l'ai corrigé moi-même. Et je ne suis pas un Molière. X)
Qui ? Marie ? Elle est fière, mais pas sans émotions. Puis après tout ce qu'elle vient de vivre.
Concernant la fin, eh bien ..., je n'ai pas encore dis mon dernier mot. :)
Oui, c'est une très bonne fin, la change pas stp
Mais j'ai constaté quelques fautes de français dans ce chapitre. Rien de bien méchant, mais... je voulais juste le signaler. ^^"
La fin ? Oh non pas du tout ! Je ne peux pas laisser cela se terminer ainsi. Oh non ! C'est n'es pas fini ...
On a la un finale à la limite du sombre et maintenant on a une Marie Sue toute puissante dans la nature :)