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The Snow on Her Cheek

Une fiction traduite par System.

Chapitre 15 - One More for My Baby...

« Donc, quand ma famille m'a mise dehors... » Commença Vinyl, se penchant en arrière, son sabot caressant inconsciemment la crinière d'Octavia. « Disons que... les choses sont devenues difficiles. » Elle fronça les sourcils, comme si elle souffrait, lorsque les souvenirs devinrent de plus en plus réels. « Quand j'y repense, j'ai été stupide de ne prendre aucun argent avec moi, mais là encore, je suppose que je n'étais juste pas prête... » De qui je me moque ? J'étais totalement prête pour ça... Idiote, Vinyl. Idiote.

« Tu sais, tu dois gagner de l'argent pour subsister, hein ? » Continua Vinyl, les yeux d'Octavia étaient fixés sur Vinyl, absorbant chacun de ses mot, chacun de ses geste.

La licorne tressaillit et se tut un moment ; assez longtemps pour qu'Octavia se rende compte que quelque chose n'allait pas.

« I-i-ils m'ont violée, Tavi... Un par un... » Dit Vinyl dans un sanglot, ses yeux étaient larmoyant, son regard était à la dérive, fixant des démons invisibles du passé.

La violoncelliste tressaillit de terreur, son esprit était incapable de comprendre la phrase dans sa totalité, mais ses émotions lui montraient que c'était effectivement quelque chose d'horrible, horrible au-delà du compréhensible.

« Q-qui ? » Demanda péniblement Octavia, grinçant à moitié. Non. Non, Vinyl... S'il-te plaît, non...

« Les clochards. » Répondit Vinyl avec un étrange mélange de dégoût et de paresse dans sa voix. « Des étalons, le plus souvent. 'les ai jamais aimés de toute façon. Mais... » Elle sourit tristement, et ce sourire sombre, d'un cœur se déchirant était presque suffisant à déchirer celui d'Octavia. « Je... les laissés... J'avais besoin d'argent d'une manière ou d'une autre... ou... de nourriture... » Derrière ce sanglot, l'histoire de la jument se transformait en d’indistincts fragments de phrases et de mots, bien que, chacun de ces fragments semblait très important.

Octavia enlaça fortement sa compagne et commença à lui caresser sa crinière, murmurant de douces absurdités dans son oreille, voyant la pianiste se détendre entre ses sabots.

« Jamais... Je ne voulais... » Vinyl s'arrêta enfin dans un sanglot silencieux, son corps fermement pressé sur celui de sa compagne, la chaleur et l'amour d'Octavia purifiait sa tête de toutes ces pensées sombres.

Les deux juments passèrent les minutes qui suivirent dans le silence, aucune des deux n'était sûre de ce qu'il fallait dire. Finalement, Vinyl décida de continuer son histoire, mais en étant plus optimiste cette fois.

« Donc, jour après jour, j'essayais de trouver un bar où ils voudraient bien m'accepter en tant que pianiste, mais sans résultat. Cependant, à un bar – celui où je t'ai rencontrée... » Vinyl sourit et embrassa gentiment sa violoncelliste sur le front. « Ils m'ont laissée montrer 'de quoi j'étais faite'. Et, aussi incroyable que cela puisse paraître, George était dans l'audience ce soir là. Au début, quand il est venu vers moi et qu'il m'a dit qu'il était un pianiste de jazz, et qu'il a ajouté que j'avais 'un talent qui avait besoin d'être perfectionné', je ne l'ai pas cru, bien sûr. » La licorne gloussa, sa tristesse s'était effacée, remplacée par des souvenirs plus agréables. « Comment pouvez-vous jouer du piano ? Vous êtes aveugle ! Je lui ai dit. » Elle remua la tête avec un sourire.

« Mais il ne voyait pas où tu voulais en venir. » Continua Octavia avec un sourire.

« Exactement. » Vinyl acquiesça. « Rapidement, il devint mon mentor. » Elle sourit, et en toute honnêteté, ce vrai sourire était suffisant à Octavia pour qu'elle arrête de s'inquiéter. « Ces jours furent... » Elle ferma paisiblement les yeux. « Les jours du jazz ; purs et magnifiques. J'ai vraiment appris à me guider à travers la musique... Tout était bien. Jusqu'à ce qu'il devienne célèbre, c'est... » La licorne soupira, et son visage s'assombrit un peu.

« Qu'est-ce que tu veux dire ? » Demanda Octavia, levant la tête pour rencontrer le regard de sa compagne, qui était maintenant fixé sur le mur d'en face.

« Tu vois, il est devenu graduellement populaire auprès de l'audience de Manehattan. Avec la popularité viennent les concerts, et il a du engager des managers, et, bien... » La pianiste gloussa tristement. « Il n'avait presque plus de temps à me consacrer. Un jour, un des managers est venu à moi et m'a proposé de l'argent, en échange de mon 'départ le plus rapide'. Il disait qu'il dirait à George que j'étais partie de mon propre chef et que j'avais trouvé une place dans un bar d'une autre ville. » Vinyl se retourna, faisant bouger Octavia de sa position confortable. « J'ai refusé l'argent et je suis partie. J'ai été stupide de refuser l'offre. Je savais que George était trop occupé pour m'enseigner de toute façon... »

« Le sait-il ? » Demanda Octavia après un moment de silence gênant.

« Non. » Vinyl rigola. « Non. Ça le blesserait énormément, d'apprendre que son propre manager m'a presque mise à la rue, encore. Il croit toujours que j'ai trouvé un bon boulot. D'accord, en fait j'ai un bon boulot maintenant. » Elle sourit et fit un clin d’œil à Octavia.

La violoncelliste acquiesça, et le compartiment fut une fois encore occupé par le silence ; bien que, cette fois c'était un silence pensif ; un silence de contemplation ; un silence philosophique.

Soudain, Vinyl grogna. Son corps entier était transpercé par des pics électriques de douleur. Ça la frappait comme une flèche punitive de la justice ; la punition ultime pour ses péchés. Cependant, cette fois, elle remarqua (si je peux enfin remarquer quelque chose dans de telles conditions) que la torture fut rapidement concentrée à un endroit particulier de son corps – sa corne. Malgré que la douleur était toujours insupportable, au moins elle n'était pas incontrôlable comme elle l'avait été. Mais sa corne faisait partie de sa tête, et l'empêchait toujours de former des pensées convenables.

Heureusement, Octavia réalisa immédiatement ce qui était en train de se passer, et ouvrit sa sacoche, pour sortir le tube de pommade. Elle commença à appliquer sérieusement le médicament sur la corne de Vinyl, mais doucement, pour ne pas lui créer plus de douleur. Elle commença à chantonner un air chaleureux, ce qui détendit Vinyl, malgré la souffrance. Je suppose que le pouvoir de la musique est infini... Pensa la licorne à travers les larmes ; c'était des larmes de souffrance et des larmes d'une sensation si intense qu'elle ne pouvait pas être décrite avec des mots : une sensation d'amour infini, une incessante dévotion à sa compagne, une sensation de crainte, et d'inspiration, et de détermination, et d'espoir...

Lorsque l'obscurité s'abattra sur la ville,

Je serai à tes côtés, ma chère Vinyl~

Octavia chantait, pleurant, incapable de regarder dans les yeux de sa compagne, de peur qu'elle voit cette douloureuse expression qui l'avait effrayée il n'y pas si longtemps que ça.

Il n'existe aucune chose comme la peine ou la pitié,

Il n'existe rien dont nous devons être effrayées~

La voix d'Octavia, profonde et puissante alla directement dans les oreilles de Vinyl comme un torrent, juste au moment où le médicament commençait à faire effet. La tête de la pianiste était lourde, ses paupières se fermèrent automatiquement.

Parce que tu sais que je serai toujours à tes côtés~

Oui, je sais que je resterai toujours à tes côtés~

La violoncelliste finit sa chanson, regardant sa compagne, qui visiblement semblait endormie. Elle sourit et embrassa la licorne sur le front, juste à côté de sa corne ; un rapide et doux baiser, pour ne pas la réveiller.

Elle se pencha sur sa compagne et ferma les yeux. Qu'est-ce que nous allons faire ? Se demanda-t-elle, des images de la semaine précédente se précipitaient dans sa tête, occupant tout son esprit. Elle soupira. Le futur était imprévisible. Ni elle ni Vinyl ne savait ce qui allait arriver demain. Mais à cet instant précis, elle était sûre d'une chose.

Peu importe ce qui pouvait arriver, elles feraient face ensemble. Peu importe ce qui était arrivé, elle resterait toujours auprès de Vinyl.

Après quoi, Octavia glissa paisiblement dans son sommeil, les battements réguliers du train la réconfortait, lui chantant une douce berceuse.

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