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Le conte d'une Mégalomanie. - 1

Une fiction écrite par Melodistiny.

Le pouvoir désiré - 3

Cela fait plus d'une semaine que j'étais sorti de la forêt... Cette montagne n'a rien... Ce n'est qu'un monticule de terre et de roches immense. Ouais, c'est une montagne quoi... Sauf que j'en ai déjà fait le tour. Et je n'ai presque plus de pommes. Ma vie n'est qu'un échec... Il n'y a pas de magie ici. Il n'y en aura jamais pour moi ! Je pensais au futur, broyant du noir, et pour vérifier que je ne ratais rien pour la dernière fois, j'entamai la montée du monstre, pour en voir l'ensemble du terrifiant ouvrage. La pente devenait de plus en plus raide, mais il se faisait trop tard pour m'arrêter sur ce dénivelé. Je forçai un peu trop sur ma patte blessée ; elle s'écroula sur une caillasse glissante. Et les caillasses glissèrent en s'écroulant, m'emportant vers la fin de ma vie. Je ne contrôlais plus rien. La montagne tombait ! J'allais mourir. J'observai une dernière fois le soleil, qui ne se lèverait plus jamais pour moi... Quand l'éboulement freina et s'arrêta. La chance ! Merci soleil ! Je me redressai, ayant les fesses sur le nez et remarquai que la chute avait été courte, et qu'elle avait révélé une grotte ! La chance de ma vie ! Bon, cela pouvait n'être qu'une vieille maison d'ours, mais tout de même, je devais voir ! Allez Melody, motivée !

Il faisait bien sombre, la lumière ne passant que par l'entrée, et je n'avais pas de corne donc pas de magie pour m'éclairer. Je tâtai les murs, et progressai pendant dix bonnes minutes au cœur de la montagne. Alors une puissante lumière bleue m'apparut ; en la suivant je débouchai sur une impressionnante salle en dôme. Un calice nimbait la pièce de bleu, relique ou ornement sûrement magique. J'avais trouvé... Je m'approchai, et repérant un carnet de bois et d'argent poussiéreux, j'en commençai la lecture. "Ci-gît le pouvoir de Zéphir le Doux, puissant dragon intéressé des arcanes et pratiquant, de son vivant, la magie des souhaits. Quiconque boira en sa relique son concentré de pouvoir verra son vœu le plus intime réalisé !" Oh ! C'est parfait ! Il n'y a pas l'air d'avoir de mises en garde... Et le reste on s'en fout. Alors... Ce que je souhaite le plus. Je veux de la puissance. Je veux pouvoir influencer ma vie ! Je veux du pouvoir ! Oui ! Ce que je n'ai jamais eu ahah ! Je pris la relique pour en avaler l'entier contenu. La pièce redevint sombre. Ma gorge me brûlait, je tirai la langue en respirant fort, puis une explosion en moi me souleva du sol, je sentis la magie me réchauffer, à présent j'illuminais le dôme. La montée d'énergie me fit perdre connaissance. Je sentis en dernier ma tête et mon dos s'étirer, ainsi que des larmes de joie descendre de mes yeux. Si je mourais, cela se ferait en pleine jouissance, aussi mourir me plut en cet instant.

Je me réveillai... ah... difficilement. J'étais en vie, premier constat. La salle se voyait éclairée, désormais, d'une douce lumière blanche, permettant d'en admirer les moindres recoins. Je me relevai aisément, sans avoir à pâtir de ma jambe. Et bien, cette boisson m'aura au moins rendue des forces ! Je reconnus des voûtes en arc brisé ainsi que des colonnes presque écroulées soutenant encore des gargouilles. Au fond de la petite pièce, là où je sentais un mur, je découvris un squelette immense de dragon comme endormi, orné d'un lourd pendentif à sa taille, d'une couronne et de bottes en argent rouillé. Pourquoi des bottes ? Et puis pourquoi de l'argent, je croyais que les créatures magiques ne pouvaient pas l'approcher... Peut-être le résultat d'un souhait. Je m'approchai pour mieux distinguer les gravures sur les chaussures. Un fort mal de crâne me prit, je m'arrêtai reprendre mes esprits. Mais il ne me laissait pas, je reculai vers le calice. Il s'affaiblit puis disparut. Un doute me prit. Je m'avançais de nouveau, il revenait. Je reculais, il repartait. Je fermai les yeux et me concentrai quelques secondes sur ma respiration. Puis je les ouvris en fonçant sur les bottes. Mon esprit fut pris d'assaut par des sifflements graves, un bourdonnement aigu et un mal-être déséquilibrant. Je fus forcée de me stopper à un poney des bottes, suante et souffrante. Dans le reflet métallique, la lumière m'éblouissait. Je focalisai mes yeux sur elle. La lumière venait de derrière moi. Plus précisément, d'au-dessus de ma tête. Je voyais presque tout. Presque, allez mes yeux... Ah ! L'intensité lumineuse chuta, je vis tout mon corps. Quoi ! J'ai une corne ! Ahhh ! Mais... C'est moi qui produis l'éclairage ! C'est pour ça qu'il me suit, et donc que je vois alors qu'avant c'... J'ai une corne ! Oui ! Enfin, je ne suis plus un poney inférieur, ahah ! Et donc, je suppose que je vais pouvoir faire de la magie... Les céphalées me harassaient, je décidai de revenir au niveau de la relique. Bon, essayons cette magie ! Calice, ou gobelet je ne sais pas, deviens une fleur ! Enfin, une marguerite ! Et le calice, ou gobelet je ne sais pas devint un florissant bouquet de roses rouge et orange. Mais rien que cela m'épuisa fortement, je manquais d'habitude et d'endurance. Je m'entraînerai en  conséquence. Je sortis de la grotte pour exploiter ma magie en extérieur, cela aurait été bête qu'un éboulement m'enterre. La lumière intense me dérangea un instant. Je sentis le vent caresser doucement ma crinière, mon pelage... Et quelque chose de nouveau s'ouvrit en moi. Je m'imaginais m'envoler par-dessus ces pins, prenant l'air en tourbillon dans mes ailes, libre et capable d'agir... Lorsque j'ouvris les yeux. Des ailes se déployèrent de mon dos, mon ombre en soit témoin. Je souris tandis que mes yeux se plissèrent ; dpes larmes perlèrent. Ça y est... J'avais obtenu ce que je voulais dans ma vie. Enfin... Cette dominatrice m'accordait un peu, non, beaucoup de bonté ! Merci... Je profitai de me voir, ailes prêtes, dans mon reflet sombre, puis je les battis et m'envolai, battement par à-coups, sensation par jouissance par-delà la montagne. Je voulus accélérer : et en une fraction de seconde, mes oreilles se bouchèrent. Une explosion avait lieu et je passai le mur du son. Je fonçai ainsi pendant cinq bonnes minutes, puis je m'arrêtai, gelée. Je descendis sur un bois inconnu. Au sein de la forêt, gardée par ces arbres, je me blottis dans mes confortables ailes, accoudée à un pommier, et je pris ces ailes pour la crinière d'une belle jument, douce et chaude, que j'aimerais comme je m'aime maintenant... Je voulais retourner, après avoir bien profité, à la grotte de Zéphir, pour y concrétiser mon changement de vie, également je souhaitais l'honorer et le remercier pour ce qu'il m'avait donné, don plus qu'important pour moi. J'admirai ma marque de beauté un instant, et j'entonnai une chanson au soleil. Il veillait sur moi tout ce temps ! Merci. Je décollai et décidai de me booster grâce à la magie ; en moins d'une minute, pouf ! J'atterris au tombeau, et mes crins me rattrapèrent. J'allais si vite que je me persuadai que rien ni personne ne pouvait m'égaler, et encore moins me battre, il n'y a qu'un arc-en-ciel pour apparaître aussi vite, et encore, après une tempête ! Un mal de crâne, par contre, n'avait aucune difficulté à me rattraper. Il s'amplifiait à chaque pulsation de mon petit palpitant, et devint si douloureux que je m'allongeai, me tenant la tête. J'avais trop mal pour m'envoler... Alors j'eus l'idée de me servir de ma magie pour le soigner. J'essayai de me concentrer :
-Va-t-en, mal !
Mais rien. Je pensai plus fort :
-Va-t-en, mal !!
Je me dressai malgré ma souffrance. Je concentrai la magie en ma corne ; que toute celle que je possède m'exauce ! J'illuminai le jour, et malgré mon manque d'attention lié à cette migraine dévastatrice ennemie des penseurs, je lançai de toute ma volonté le sort. Et la magie m'échappa. Ma corne comme me l'aspirant, je n'avais plus aucun moyen de la canaliser en moi à cause de mon esprit brouillé. Les rayons fusèrent en toutes directions, mes yeux ne virent plus rien et j'explosai.

Encore une fois dans ce chapitre, je me réveillai. Mais cette fois faible et sans aide. Allongée lamentablement à l'entrée de la grotte, mon premier réflexe fut de vérifier mes ailes. Je les avais encore... Ainsi que ma corne. La migraine s'en était allée. Ça avait marché ah-ah... Je n'avais plus de force à présent. J'avais de puissants pouvoirs mais pas la force de les contrôler. Je l'acquerrai bien à force d'entraînement. Je me tournais vers l'entrée de l'antre. Je ne voulais plus y retourner... À cause de l'argent. Je suis devenue une créature magique. Bah ! Un mal pour un bien. Beaucoup de bien. Le meilleur moyen d'honorer Zéphir est encore de veiller sur sa tombe... Je redescendis la montagne, comptant reboucher le tombeau des pierres qui l'avaient dévoilé. Je plaçai ma volonté dans ma corne pour déplacer les caillasses... Mais rien. Je tentai encore... Rien. Je commençai à m'inquiéter. J'essayai de déplacer au sol une branche tombée. Rien. Arracher une touffe d'herbe. Un brin. Rien. Rien. Plus rien ! Allumer ma corne ? Non... Même plus ! J'avais perdu ma magie si tôt acquise ! L'émotion monta en moi, ainsi qu'une bouffée de stress : et mes ailes ? Je les déployai encore, les remuai sans difficultés : et je m'envolai. Uniquement dans mes pensées, cette fois. Non... Pas déjà. J'ai trop peu profité ! Pourquoi ! J'ai trop forcé ? La magie s'en est allée ! Je... pleurai. Et encore. Et encore. Et encore. Je n'arrivais à rien dans la vie : j'avais été conçue pour l'échec. Même un dragon sorcier ne pouvait rien pour moi ! Je restai à me lamenter jusqu'au soir, avec passagèrement des idées de suicide, ou de meurtre. Puis je trouvai comment agir désormais : en restant moi ! Sans restrictions ni barrières, ahah ! Vivre la folie ! Monde, voilà Melody... Ahahahahahahah ! Et je rentrai au village, riant et chantant à vive voix, décidée à vivre. Alors que dans l'ombre de la grotte, je laissai une partie de moi, bien déterminée à me rattraper...

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Rosycoeur
Rosycoeur : #45831
Bon, les paragraphes étaient un peu longs dans les précédents chapitres, mais là... c'est un pavé magique ! J'ai peu compris à la transformation...

Mais tant mieux, elle n'a pas été alicornifiée trop vite...
Modifié · Il y a 11 mois · Répondre

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