Je me réveillai lentement, le regard embué.
Je reconnus de suite la pièce dans la quelle j'avais trouvé Jonathan et son frère. Mes avants-bras attachés dans mon dos, mes chevilles et mes cuisses liées entre elles, je sentais également une corde autour de mon cou. Tournant la tête, je vis que cette corde était nouée autour d'un crochet, en bref, j'allai avoir du mal à me libérer. Cependant, je ne cessai de remuer depuis mon réveil, dans l'espoir de me dégager, en vain. Je cherchai à présent ma ceinture du regard lorsqu'un jais de lumière apparut, m'éblouissant, c'était la porte que l'on venait d'ouvrir. Aussitôt, une silhouette masculine s'y découpa et une voix venant du même sexe se mit à résonner :
« Ce ne serait pas ça que tu cherches ? » L'homme brandit quelque chose qui ressemblait effectivement à ma ceinture, grognant et recommençant à remuer, je me mis à crier sur le traître dont j'avais reconnus la voix :
« Rend moi ça, sale traître !! »
Mark se mit à rire à gorge déployée, s'avançant. Il s'accroupit devant moi, agitant la ceinture avec un sourire plein de malice, à présent, je le voyais parfaitement, il avait enlevé tous ses piercings.
« C'est ça que tu veux, mon petit chaton ? Eh bien désolé mais je préfère la garder, tu vois, j'ai peur que tu ne te blesses av... » Je ne le laissai pas finir sa phrase, réussissant à lui donner un double coup de pieds -vu que ceux-ci étaient ensemble- dans sa partie intime. Le jeune homme se tordit de douleur et j'attrapai ma ceinture au passage, toujours avec mes pieds. Me penchant, j'attrapai un couteau avec mes dents, par le manche et tentai de me débarrasser de mes liens, malheureusement, le boss adverse claqua des doigts et aussitôt, deux montagnes de muscles me plaquèrent au sol, me confisquant l'objet de ma libération en me faisant une entaille sur la joue, avec leur si grande délicatesse.
J'essayai vainement de me dégager de leur emprise tandis que leur chef se relevait en me lançant un regard noir comme une nuit sans lune, se penchant ensuite à nouveau vers moi, m'attrapant par la gorge et commençant à serrer dessus.
« Eh bien ? Tu n'aimes pas nos manières peut-être ? Quel dommage... Tu vas pourtant devoir t'y habituer ma chère » Acheva-t-il en serrant d'avantage sur ma gorge tandis que je poussai des cris étranglés, remuant d'avantage. Il claqua à nouveau des doigts avec sa main valide et je sentis de suite un bout de tissu dans ma bouche avant qu'un nœud ne soit fait derrière ma tête, avec ce même bout de tissu. Ensuite, on relia les cordes de mes chevilles à celles de mes cuisses, me forçant à être à genoux, puis finalement, on rajouta des cordes au niveau de mon ventre pour les passer derrière un poteau contre le quel on me posait.
Je remuai comme une diablesse, poussant des gémissements enragées, en vain, je ne pouvais pratiquement plus bouger.
Marc s'avança à nouveau vers moi et se mit une fois de plus à ma hauteur, confiant au passage ma ceinture à l'un de ses gardes du corps, et prit mon menton entre ses longs doigts fins, plongeant son sombre regard dans le mien. Puis, tandis que je le foudroyai du regard en continuant de remuer, je crus voir une forme de tristesse dans ses yeux, tandis qu'il reprenait :
« Oh Ysé... Tu sais, si tu le voulais, tu pourrais être bien plus forte que ça, tu pourrais, si tu le voulais, régner un jour sur Equestria, avec moi... Réfléchis. Réfléchis et imagine toutes les possibilités qui s'offrent à toi, que préfères-tu ? Vivre cachée dans l'ombre en protégeant des stupides poneys qui te feraient la peau si ils savaient qui tu étais ou régner sur eux ? Leur faire comprendre que tu leur es supérieure, qu'ils ne sont rien ! » Je levai les yeux au ciel devant tant d'idioties, ce que le brun me disait en ce moment même était si cliché ! Il n'eut pas besoin d'enlever mon bâillon pour avoir ma réponse, la voyant dans mon regard. Il soupira en se relevant.
« Dommage... J'aurais pu faire de toi une reine... »
Il sorti sur ces mots, avec ses deux gorilles, me laissant seule et dans l'obscurité.
**
Je somnolais, molle comme un mannequin, je ne sentais pratiquement plus les cordes qui m'entravaient, tant cela faisait longtemps qu'elles étaient là. Je mourais de faim et je luttais contre le sommeil difficilement, si je m'endormais dans cette position, j'allais avoir mal le lendemain et pour faire partir la douleur... J'étais donc condamnée à mourir de faim et de fatigue, enfin, ça m'étonnerait que ce soient les plans prévus par les mercenaires, mais bon...
Je grimaçais, voilà un bon moment que j'avais envie d'aller aux toilettes, cependant, je me retenais un maximum, dans l'espoir que quelqu'un vienne, mais je devinais là leur technique de torture préférée : Laisser leur prisonnier dépérir pour ensuite lui proposer tout ce dont il a besoin en échange d'informations.
Les Bad Girls et Bad Boys vivaient ce genre de formation, assez jeune, afin de ne pas révéler d'informations avant qu'on ne leur vienne en aide, cependant, cela ne durait qu'une semaine et on était libres de nos mouvements, avec les mercenaires, ça pouvait durait des mois et on était entravés.
Bien sûr, il finirait par venir me donner à manger et à boire, mais le nécessaire pour m'empêcher de mourir, sinon, il viendrait sûrement une fois par semaine pour me demander ce qu'ils voulaient. Ils doivent cependant se douter qu'en tant que Number One, il sera sûrement quasi-impossible de me faire cracher le morceau un jour ou l'autre, plutôt crever.
Tandis que je me retenais à en souffrir pendant encore quelques minutes, je finis par lâcher, sentant mon sous-vêtement s'humidifier. Je fermai les yeux, pleine de honte, je ne capitulerai cependant jamais, après tout, le plus dur c'était lors des premiers jours, après, on s'habitue, normalement.
Au moins, l'odeur piquante me réveillait suffisamment pour ne pas que je m'endorme. Maintenant que j'y pensais, j'étais allé aux toilettes juste avant la fête et n'avais rien bu depuis, du coup, cette envie devait venir de 24 heure plus tôt, ça ferait donc 24 heures que je suis ici, logiquement. Après, je peux me tromper, car bien-sûr le temps me paraissait bien plus long... Si seulement j'avais ma montre... Mais jamais Marc ne me l'aurait laissée, il avait la même après tout. D'ailleurs, c'est étrange qu'il n'ait pas déjà fait tomber les Bad Boys, j'imagine qu'il a dû vouloir attendre d'avoir un otage Bad Girl pour en faire tomber l'agence en même temps.
En effet, le système de sécurité était différent selon les agences et les agents n'étaient pas autorisés à entrer seuls dans les agences des uns et des autres, en bref, Marc ne savait rien du système de sécurité de mon agence et personne ne lui ouvrirait étant donné qu'il n'était pas de cette agence, et il en va de même pour les Bad Boys et moi. Tout cela était justement fait pour les cas de traîtrise, ainsi, si une agence tombe ou se fait attaquer par surprise, elle pourra compter sur l'autre, hors, si les deux tombent ou se font attaquer en même temps, si les effectifs ennemis sont nombreux, alors Equestria est perdu.
Il faut le dire, Marc a bien pensé sur ce coup-là... Mais il a mal choisi sa cible, pas de bol.
**
Je me réveillai en sursaut, levant la tête dans un gémissement de douleur, voilà plusieurs jours que j'avais cessé de lutter, me disant que c'était inutile et, comme prévu, j'avais tous les matins très mal à la nuque. Mais le plus important en ce moment même était la porte qui venait de s'ouvrir à la volée. Edward s'avançait dans la salle, s'agenouillant devant moi. Je devais vraiment faire pitié, mon odeur était immonde, je vis d'ailleurs le jeune-homme grimacer, mes cheveux étaient gras et me grattaient atrocement, j'étais épuisée et affamée au point d'en avoir mal au ventre, j'avais également l'impression que ma gorge était un désert. Depuis des jours, je ne faisais plus aucun geste, plus aucun bruit, trop fatiguée pour. Comme je l'avais imaginé, Marc était revenu plusieurs fois pour me demander de le rejoindre, insistant un peu plus à chaque fois, mais je refusais, toujours aussi ferme. Mon dernier « repas » remontait à... 5 jours je crois ? Je ne sais plus... Et il était grand temps de me faire boire, sauf si, peut-être, avaient-ils décidé de me laisser mourir.
Mais alors pourquoi Edward était là ?
Je soutenais son regard sans broncher, la même expression qu'avec les autres : impassible. Je me sentais cependant rassurée par sa présence, j'avais envie de le serrer dans mes bras en pleurant, de le supplier de me sortir de là, de m'endormir contre lui et d'oublier ma souffrance... Mais je ne fis rien, et pleurer accélérerais ma déshydratation de toute façon. Doucement, il me caressa la joue, un geste qui me surprit tant que je regardai sa main, le regard des plus interrogateurs. Puis, tout aussi doucement, il passa sa main dans mes cheveux et atteignit le nœud de mon bâillon, le défaisant.
Le tissu tomba sur mes genoux tandis qu'il parla finalement, m'attrapant le menton pour replanter ses yeux dans les miens.
« Ysé... J'ai parlé au boss et on a conclu un marché : soit tu nous rejoins et nous dit tout ce qu'on veut savoir, soit tu deviens ma servante. »
Je le regardais, les yeux écarquillés. Sa quoi ?! Plutôt mourir que de devenir l'esclave d'un mercenaire ! Même si le mercenaire en question n'était autre qu'Edward, Jamais !
« Je... » Ma gorge me fit souffrir, je me la raclai avec difficulté, tentant de prendre une voix pas trop enrouée ce qui était quasi-impossible. « Je préfère mourir plutôt que de trahir les miens ou me mettre à tes services.
-Tu n'as pas le choix, c'est soit l'un, soit l'autre.
-Donc, j'ai le choix.
-Tu as très bien compris ce que je voulais dire ! » Me répliqua-t-il sèchement. Je soutenais à présent son regard froid comme la glace avec une flamme de défi, lui répondant :
« Et pourquoi à TON service au juste ?
-De un, parce que c'est moi qui l'ai proposé et de deux, parce que je suis « Number One. » comme vous dites » Me répondit-il en mimant des guillemets avec ses doigts.
Cette histoire me paraissait louche mais après tout, je n'avais pas le choix, effectivement. Sois trahir, soit subir. Et jamais je ne trahirai.
Je devrai donc subir.
« J'accepte » Répondis-je, le ton toujours aussi glacial et tranchant. Le jeune homme passa alors dans mon dos et commença à enlever mes liens, commençant par mes bras pour me laisser libérer mes jambes et chevilles.
Ces mêmes bras étaient cependant très engourdis, munis des traces rouges des cordes qui ne partiraient sûrement pas du jour au lendemain. J'enlevai donc les cordes faiblement, étant malgré tout soulager de bouger à nouveau. Tandis que j'achevai ma tâche, Edward me tendit une main. Je l'attrapai faiblement et il tira pour me relever, cependant, mes jambes étaient en tous points semblables à de la gélatine. Alors que j'arrivai enfin à donner un minimum de forces à mes jambes, je m'écroulai de suite, étant rattrapée de justesse par le brun aux yeux bleus. Il passa un bras dans mon dos et un autre sous mes genoux, me soulevant en ignorant la crasse et la puanteur qui me recouvraient.
Malgré moi, je me sentis rougir, c'est alors qu'étrangement, je repensai à l'arrogant Shay ; était-il inquiet pour moi ? Me cherchait-il ? Et c'est moi ou Edward lui ressemble pas mal ? Se doute-t-il de quelque chose ? Et Eden au fait ?! L'agence a dû la prévenir mais... elle doit-être effondrer ! Ça fait combien de temps que je suis là ?...
Tandis que les questions fusaient dans ma tête, je me sentais glisser dans les bras de Morphée. Tentant de résister un court instant, je finis par m'endormir profondément alors que le jeune homme arrivait à l'entrée de la base, sous les regards hilares que ses collègues me lançaient, tant je faisais pitié.
**
Je marchai dans un long couloir blanc sous ma forme équestre, il faisait sombre, la lune et les étoiles brillaient par la fenêtre et seules les lumières des sorties de secours éclairaient le boyaux immaculé à la moquette gris-bleu.
Finalement, j'arrivai devant une porte entrouverte. Jetant un œil dans l'entre-bâillement. Je reconnus alors une chambre d'hôpital : Les murs étaient d'un bleu léger et le seul mobilier présent était composé de tables de chevets et de lits tous encadrés par des rideaux fermés, sauf un dont les rideaux étaient ouverts. Regardant ce lit, je reconnus de suite ma mère, entourée par une infirmière et les princesses Celestia et Luna. L'infirmière se dirigea vers la porte, je me cachai donc derrière celle-ci avant de les espionner à nouveau. De suite, Celestia prit la parole :
« Twilight, ce sont de magnifiques enfants que voilà... Comment comptes-tu les appeler ?
-Je... Je ne sais pas Tia... Je ne suis pas sûre de les garder... » Mon cœur rata un battements : « Les » ?! J'ai un ou une jumeau, jumelle?! De quoi ?! Oui, la princesse a une fille nommée Nova Star mais elle est plus âgée que moi et vient d'un premier avec un certain Flash Sentry, mort 3 ans après, suite à une attaque de mercenaires, les poneys les avaient heureusement pris pour des malheureux ayant perdu la raison et non pour des terroristes voulant s'emparer de leur royaume et les anéantir. Mais alors qui ?
« Écoute petite sœur, il est vrai que tu te retrouves veuve pour la deuxième fois mais, ce n'est pas une raison pour être une mauvaise mère ! Malgré l'absence de leur père et de leur beau-père auquel ils s'étaient attachés, Nova et Crescendo sont très heureux et savent que ce n'est pas facile non plus pour toi... Ces deux là n'ont pas eu le temps de s'attacher à leur père et souffriront donc moins que leur frère et leur sœur... Et Nova et Crescendo sont des vrais amours et ils sont grands ! Je suis sûr qu'ils vont se faire une joie de t'aider ! » S'exclama la princesse de la nuit, voulant à tout prix réconforter sa cadette, cependant, celle-ci parut s'offusquer à ces paroles :
« Grands ?! Nova n'a que 10 ans et Cresc' 13 ! Ce sont encore des enfants !
-Nova est certes un peu jeune mais son frère est un adolescent...
-Mais je viens de mettre des jumeaux au monde Tia ! Des jumeaux ! Il s'est peut-être déjà un peu occupé de sa sœur quand elle était petite mais jamais de deux poulains en même temps ! Et il doit se consacrer à ses études, comme Nova d'ailleurs, il fait déjà assez le pitre comme ça... Et moi je dois m'occuper du royaume et... et sans William... » La princesse de l'amitié s'arrêta, les larmes aux yeux. Ses aînées allaient la réconforter lorsqu'un cri perçant retentit, Celestia activa sa magie et sortit une version miniature de ma forme équine qui pleurait, j'espérais apercevoir mon frère ou ma sœur mais je me réveillai déjà...
Quelle ne fut pas ma surprise à mon réveil de voir que j'étais en tenue de domestique.
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Je demande à Ysé et... Elle est d'accord après qu'elle même ai eu son lot de vengeance^^
Ça viens, ça viens... Tu ne vas pas être déçus!