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La Chute de Vitranis

Une fiction écrite par Nova.

Bas les masques

Heure locale : 23 h 30

Date estimée : 13ème jour du 3ème mois

Année de l'existence en cours (39ème) : 752ème

Ainsi débuta une longue période de patience, d'observation de l'évolution d'Equestria... là où Mala expérimentait habituellement durant de longues décennies, au risque souvent de sa propre vie, elle ne fit qu'observer le temps défiler si lentement, et éventuellement s'occupa avec recherches et activités sûres, qu'elle savait que ça n'attenterait pas à sa vie, cette existence étant dédiée à pousser sa chronologie le plus loin possible, afin de saisir tenants et aboutissements de l'Histoire.

Cependant, pendant près de six siècles, elle connaissait déjà nombre d’événements qui s'étaient déroulés... surtout des choses peu ou pas intéressantes, Equestria étant plongée dans une profonde paix à l'apparence parfaite et paisible... du moins en apparence. Même si la jument grisée n'éprouvait plus de sympathie particulière à l'encontre des sœurs royales, elle ne pouvait qu'imaginer la peine dissimulée que portait Célestia à travers les âges, alors que cette dernière transparaissait toujours aussi radieuse pour les générations de poneys sur lesquels elle veillait.

Dès la 610ème année dépassée, cela rentrait dans de l'inédit pour Mala... même s'il n'y avait rien de bien palpitant après tout. Toujours plus de villes fondées, de villages établis... Manehattan, Baltimare, Las Pegasus, Hoofton, Fillydelphia... Equestria devenait vaste, très vaste. Tout comme la Forêt Everfree, qui recouvrait une part non-négligeable de la région, les ruines abandonnées de l'ancien château des Deux Soeurs complètement recouvertes en son sein.

752 ans, c'était long... très long. Surtout qu'il ne se passait rien de réellement spécial ou qui méritait de l'attention. A force de se baigner au crépuscule de sa vie, le corps de Mala ressortait toujours plus fort, mais sa mauvaise part également... le temps accentuait cette dernière, au point qu'elle finissait, en ces temps-ci, par devenir réellement oppressante. Par cette sombre nuit de fort orage, où les neiges du pic avaient fondu, l'hiver commençant à être lavé par les torrents d'eau claire, tandis que les éclairs illuminaient les façades trempées et rocheuses de la zone ainsi que de l'astronef échoué.

En mal de sommeil, la jument grisée, visiblement à un âge encore relativement jeune physiquement parlant, se tenait les tempes, allongée dans un simili-sommier. Entre l'orage et la force oppressante de sa sombre part en elle, il lui était difficile de penser calmement ou de dormir. Elle avait été trop sûre d'elle sur sa capacité à la gérer au fil du temps qui s'écoulerait... mais après tout, qu'aurait-elle pu faire d'autre ? Cette sombre part faisait tellement partie d'elle, et elle n'avait pas le savoir pour la ralentir ou l'arrêter... était-ce inéluctable, simplement car son esprit se dégradait ?

« Bel orage, n'est-ce pas ? » déclara sournoisement cette sombre part en se matérialisant près du sommier.

« Tu t'arrêtes jamais de venir me briser les... » commença Mala en soufflant de malaise.

« Oh... mais s'il te plaît, arrête donc d'avoir l'air surprise et indignée. Toi-même tu sais que je vais pas disparaître comme par magie... hin hin hin. »

« Nnnng... tu es insistante. »

« Tout comme toi. Tu as une persévérance qui frise le ridicule ! »

« Parce que je n'ai plus que ça... pour sortir du miasme dans lequel je me suis fourrée. »

« Tu peux effacer autant de souvenirs que tu veux... tu ne fais en réalité que me donner davantage de légitimé ! »

Mala laissa un long silence peser, brisé quelques fois par l'orage qui tombait, essayant de penser, difficilement.

« Réfléchis donc, bécasse ! » reprit ensuite la part sombre. « Tu as de moins de moins de bonnes choses à te raccrocher... enfin, si tu peux appeler ça de bonnes choses ! »

La jument grisée ne disait toujours rien, luttant pour tenter de garder un semblant de conscience et de lutter contre ses migraines grandissantes. Elle remuait, se tortillait, et visiblement la douleur lui était assez difficilement supportable.

« Sept siècles à te tourner les sabots, c'est chiant, n'est-ce pas ? Ça n'aide vraiment pas, tu as laissé un beau champ bien libre pour progresser... et je pense que l'on s'est suffisamment amusées avec ça, il est temps d'enfoncer le clou ! »

C'est alors que les murs de l'astronef commençaient à changer... devenant comme de la chair mauve comme son aura magique, parsemée de veines bleues comme le sang des licornes vitraniennes... l'orage ne s'entendait plus, alors que Mala semblait se relever dans ce qu'il semblait forcément être une hallucination morbide, sous le regard et sourire mauvais de la part d'ombre.

« Alors ? Viens donc, essaie de me défaire ! Essaie de libérer ton esprit ! » scanda encore la part sombre envers Mala, l'invitant à l'affronter.

Cette dernière, s'étant remise sur ses sabots, ne semblait étrangement plus parasitée par ses migraines... sa corne luit en bleu, de manière ordinaire, avant de passer en mauve et que les fissures de même couleur lui apparaissent à la base de la corne, signifiant son niveau de magie. Elle fonça, corne en avant, chargée, sur la double d'ombre, alors que cette dernière disparut de manière prévisible avant de se faire toucher, réapparaissant à l'autre bout de la salle de chair, ne perdant pas ses airs mauvais.

« Incapable. Tu as toujours été une incapable... hin hin... Incapable de faire valoir tes mises en garde sur les juments artificielles, incapable de les maîtriser, incapable de les arrêter. Et si on parle que de ça encore... tu as été aussi incapable de garder une amie qui t'a fait confiance sur deux siècles. Tu n'es bonne qu'à rater ce que tu entreprends ! »

Mala ne répondit que par un grognement, envoyant un tir de magie pourpre concentré en sa direction, celui-ci transperçant le mur de chair au fond, avec la part sombre qui simula faussement une blessure, avant de ricaner. La jument grisée semblait, sous l'impulsion, agir de manière irrationnelle.

« Tu accumules un savoir qui pourrait défier pratiquement n'importe qui sur ce monde à la traîne, et tu n'en fais rien de pertinent. Tout comme tu avais le savoir et les moyens de court-circuiter directement les juments artificielles, et tu n'as même pas fait ça correctement. Il y a peu d'esprits forts sur Equestria... fais un truc, petite incapable à la manque! »

« Tu vas... la fermer... » finit enfin par répondre Mala, serrant les dents, alors qu'une autre aura magique s'emparait de sa corne, qui vira doucement au violet sombre, tandis que ses yeux virent au vert fluorescent. « Tu... Vas... La... FERMER !! »

Le type de magie qui commençait à émaner d'elle ne ferait aucun doute chez les connaisseurs... elle semblait user de la magie noire, chose qu'elle n'avait jamais tenté auparavant, ni même dans ses précédentes existences, le cas de Sombra lui parlant assez fort pour en savoir les terribles effets. Mais sous sa rage irrationnelle, sous son tourment... elle ne réfléchissait plus de manière prudente.

Elle chargea un tir de magie obscure, alors que la part sombre de la jument ne bougea pas, esquissant le plus grand des sourires... avant de se laisser toucher par ce dernier, disparaissant, sans réapparaître. Les yeux demeurant verts et pourpres, Mala tourna tout autour d'elle alors que « l'illusion de chair » commençait à se dissiper.

« Alors !? ALORS !? On la ramène moins maintenant, hein ?! Reviens ici, j'en ai pas fini avec toi !! » hurla Mala dans le vide, cherchant la part sombre.

Cependant, les murs révélaient de nombreuses inscriptions bleues, en vitranien, peintes partout sur les parois de l'astronef, comme si une vaste illusion venait de tomber depuis des lustres et des lustres... les mots n'étaient surtout que des reproches comme « Monstre », « Idiote », « Mère indigne », « Condamnée », « Menteuse »... ce genre de champ lexical qui la rendait malade. Seulement, à y voir de plus près... tout semblait peint avec du sang. Son sang. L'illusion tombée, l'on pouvait voir que la jument grisée s'était scarifiée depuis déjà quelques temps, et les inscriptions ne devaient pas dater de plus de 10 ans.

Cependant, Mala ne semblait nullement remarquer l'état de ses bras et jambes couvertes de scarifications... qui disparaîtront de toute manière au prochain bain. Ce sont plutôt les mots que lui masquaient depuis longtemps sa part sombre qui la faisaient enrager. Cette dernière ne revenait toujours pas, et ne répondait même pas aux provocations de Mala, toujours plus intenses, tout autour d'elle.

« Tu vas voir ! TU VAS VOIR !! Quand elles arriveront en Equestria... je vais les arrêter ! Je vais les neutrali... non... JE VAIS LES TUER !! TU VAS VOIR !! JE VAIS LES TUER POUR CE QU'ELLES ONT FAIT ! JE VAIS LE RÉUSSIR !! ET RIEN NI PERSONNE SUR CETTE PLANÈTE D'ARRIÉRÉS NE VA M'EN EMPÊCHER !! »

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cedricc666
cedricc666 : #45720
J'avais raison... (chapitre d'avant). Sa folie progresse a un stade devenu critique.
Il y a 11 mois · Répondre

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