« QUOI ? » résonna une voix féminine dans la grande gare Celestia parmi les arches et les routes pavées des départs de carrosses. Un garde royale remplissait sa mission: prévenir une jument que l'on venait de lui poser un lapin.
« Je suis désolé de vous l'apprendre, madame Honey. Mais ils ont été expressément invité par la princesse. Seigneur Kilian m’a chargé de vous avertir de leur départ. »
La jument n'en croyait pas ses oreilles. Ils sont invités par la princesse ! C'est génial ! Non ! Attendez une seconde !
« Mais nous devions nous retrouver ici pour Canterlot ! Ces deux bipèdes sans poils n'oseraient quand même pas... »
« Rassurez-vous, madame Honey. Seigneur Kilian m’a chargé de vous donnez ceci. » Le garde poney massif sortit une bourse en tissu sonnant et clinquante, « Pour vos frais, madame. Ils se chargeront de vous revoir à la capitale. Sur ce, bonne journée citoyenne ! », Puis il partit, sa course étant faite, le poney d'or reparti dans la foule de la gare Celestia, laissant la jument sur son derrière.
« Ça par exemple ! » s'étonna Tea Honey. « La princesse veut les voir. Ils sont bien plus spéciaux que je l'aurais cru. »
« On les reverra, maman ? » s’interrogea Star Honey assis sur leurs bagages.
« Sûrement, mon rayon de miel. »
« Tant mieux ! Parce que regarde ce que j'ai fait ! » Le petit poulain enfouit sa tête dans son sac pour sortir un livre à la couverture vierge. Mais quand il présenta une page, Tea Honey fut un peu abasourdie.
« C'est toutes les infos sur eux. Je suis sûr que les 'nu-mains' sont pas encore répertoriés dans le grimoire de cryptologie de Silver Hooves. »
« Euh… Tu en es sûr mon cœur ? »
« Bien sûr ! Je l'ai lu cent fois ! »
La jument se rapprocha d'une page ou se trouvait un dessin étrange ressemblant aux deux bipèdes.
Elle regarda attentivement, mais de drôle de formes triangulaires se trouvaient sur le corps d'un des deux êtres. Peu importe comment, elle n'arrivait pas à comprendre l'utilité de ces choses.
« Mon cœur, c'est quoi c'est deux triangles sur celui-là ? »
« Je crois que c'est des bosses pour de l'eau. »
« De l'eau dans le torse ? »
« Bah oui ! Comme les dromadaires de Saddle Arabia ! » Le poulain en semblait convaincu. « Ça veut dire qu'ils viennent de pays chauds ! Mais pourquoi Kilian n'en a pas ? »
« Mystère et boule de foin mon cœur », s'amusa Tea Honey. Son petit poulain irait à l'école de magie s'il continuait aussi bien, « tu pourras leur poser la question à Canterlot. »
« Et aussi pourquoi ils n'aiment pas être tout nu ? »
« Aussi, mon petit Honey. Aussi. »
C'était maintenant une longue attente qu'allait subir les Honey. La gare Celestia de Manehattan était remplie à ras bord de calèches, voyageurs, et marchandises ne demandant qu'à partir. Les routes pavées sortaient du grand dôme couvert comme des tentacules, serpentant sur la terre d'Equestria et se dirigeant vers toutes les directions disponibles et imaginables.
Sur l'une d'elle, un carrosse bariolé couvert de quelques dorures grandiloquentes roulait au côté de quatre gardes en armure dorée sur une voie partant dans les terres profondes. Ses passagers n'avaient pas pu voir grand chose de la tentaculaire ville de Manehattan. Pris sur leur chemin, ils se dirigeaient vers ce qui était la ville la plus luxueuse, belle, et ancienne cité de tout Equestria. Canterlot.
A l'intérieur, un jeune garçon humain était assis proche de la fenêtre, tandis que devant lui, une jeune femme boudait. Regardant le paysage passer, il se délectait des bois et des rivières. Des quelques passants poneys qui transportaient fruits et légumes sur leurs dos. Des vergers apparurent même un peu plus tard, montrant une multitude d'orangers. Dommage. Aucune pomme.
Ça serait génial de voyager à pied. On doit en rater des choses, pensa-t-il.
Avoir laissé les Honey était vraiment regrettable. Mais c'était une occasion en or pour eux de s'infiltrer dans le château par la grande porte ! Et de trouver sans problèmes, allez savoir, l'illustre grimoire de Starswirl. Quand à savoir ce que la princesse leur voulait était un mystère. Mais Celestia n'était pas maléfique alors ce n'était sûrement que pour les rencontrer. Pourquoi autre chose ?
Peu importe pour le moment. Marie et Kilian en sauraient plus une fois la capitale atteinte.
Au fur et à mesure, le chemin se densifia. Ne montrant que plus d'arbres et de buissons. Plus aucune habitation.
Le garçon aimait voir autant de ces choses magnifiques. Ici, tout semblait plus vert et lumineux.
« Kilian ! »
Le jeune homme sortit de sa béatitude pour se rendre compte que sa sœur, bras croisés, la regardait d'un air inquisiteur. Kilian savait bien ce qui n'allait pas. Il espérait passer le reste du voyage sans y avoir à faire.
Il soupira fortement puis se mit droit devant sa sœur. Cette dernière continuant de le fixer lourdement.
« Comment tu peux ? » lui dit sa sœur.
« Je peux quoi ? » répondit Kilian.
« Tu sais très bien quoi ! »
Kilian baissa légèrement la tête dans la honte.
« Marie… Je ne t'aban... »
« Non ! Tu le fais Kilian ! Et pas que moi ! Mais aussi toute notre famille ! Papa ! Maman ! Les oncles, les tantes ! Cousins, cousines ! Tout le monde ! »
« Si c'est mon choix, tu dois le respecter ! » se targua Kilian.
« Jamais je ne t'ai laissé tomber Kilian ! » s'énerva de plus belle sa sœur, « Et maintenant, toi, tu me laisses pour le monde magique et gnan-gnan des poneys bonbon ! »
« Je te le répète, je ne t'abandonne pas ! »
« Je croyais que l'on était d'accord Kilian ! » se calma soudainement Marie. « Je croyais que c'était nous deux et rien d'autre ! Tu veux rester, et pourquoi !? Et ta famille, Kilian?»
Marie se baissa le visage dans les mains. Kilian ne supportait pas de voir sa sœur blessée comme cela. Il avait fait un choix, mais ce choix avait rendu sa sœur, d'un coup, folle d'inquiétude, et de tristesse.
Kilian se baissa près de sa sœur.
« Marie, je te le promets ! On trouvera un moyen de rentrer ensemble ! Jamais je ne te laisserais seule ! Promesse Pinkie ! »
Marie releva doucement la tête pour voir les yeux de son frère déterminé.
« Pinkie Promesse sœurette ! »
« T'es vraiment trop con, Kilian », rabroua Marie. Une autre promesse, pour l'instant que valaient-elles ces promesses? Mais Marie resta heureuse de voir que Kilian restait son frère malgré tout. « Fais un seul faux bond et je te jure ! Je te plonge dans du béton et te transporte jusqu'à la maison ! »
Kilian avala sa salive de travers. « T'es sérieuse ? »
Marie sourit narquoisement. « J'hésite entre le béton, ou le ciment. »
Sa sœur était indécrottable. Son humour sera toujours bien trop sombre et dur pour Kilian.
« Marie, s'il te plaît. Évite ce genre d'humour avec les autochtones. »
« Pfffff... », soupira Marie. Elle avait du talent mais les gens ne l'appréciait pas.
Grâce à cette conversation, le voyage se déroula plus sereinement. Maintenant qu'un lourd poids du cœur des deux humains était enlevé, ils purent se consacrer plus calmement au voyage. Un voyage qui prit des heures, et des heures. Du moins, ça en avait l'air. Kilian et Marie n'avait même pas de montre.
Tout ce que leur avait dit le garde royale d’élite était qu'ils rejoindraient dans la soirée un curieux village du nom de 'Hollow Shades'.
La dernière étape serait ensuite de passer la montagne de 'Foal Mountain', et d'enfin arriver à Canterlot.
Et quand l'on parlait du loup. La nuit tombait justement dans la forêt qu'ils venaient de pénétrer. Une sombre, moins sombre que la forêt miroitante, mais tout de même ténébreuse. Et ici, aucune pierre réfléchissante pour éclairer les rayons de lune.
Marie regarda avec attention la forêt. Ils roulaient sur une route encore pavée et bien entretenue. De plus, leur escorte avait sorti des lampes à l'huile. Tout semblait sûr et normal. Mais Marie se méfiait désormais des voyages en carrosse en pleine forêt.
« Tu t'inquiètes pour rien, sœurette. On est en Equestria ! En plus, on a la crème de la crème comme gardes ! Ils sont l'élite de la princesse. Les 'gardes solaires', 'les sabots de feux', des vrais pros ! »
Marie jeta un œil vers son frère avant de voir une dernière fois plus attentivement la forêt qui s'ébruitait sous un vent d'automne.
Marie recula puis s'enfonça plus confortablement dans son siège. Son frère n'avait pas tort. Et puis, pour une fois, pourquoi ne pas profiter du calme et se laisser bercer par le tremblement du carrosse?
Mais non.
Car soudainement, le retentissement d'une explosion et l'éclat d'une lumière orange vint illuminer les deux humains. A l'extérieur du véhicule, de nouvelles explosions venaient à nouveau, encore et encore.
Marie se raidit, posa en vitesse sa main sur sa hache prête à la dégainer, dans l'anxiété elle se pencha vers les fenêtres. Puis des coup de sabot vinrent sonner à la porte.
Marie entrouvrit la fenêtre pour voire un garde poney attendant.
« Messires. Nous arriverons bientôt à Hollow Shades. »
Marie était un peu surprise.
« Très bien », convint-telle.
Un seconde après, le carrosse se remit en route. Marie regarda son frère qui étonnamment avait lui aussi sa main posée sur sa dague.
Kilian sourit dans la gêne.
« On a fait la forêt tous les deux. »
« Oui, oui », sourit Marie à son tour. « Je suis contente de voir qu'au moins tu retiens tes leçons. »
Quelques minutes après, ils s'approchèrent de plus en plus des détonations. Et des rires et de la musique pouvaient être entendus plus encore en s'approchant. Une fête était en cours, il semblait.
Dehors, les arbres de la forêt se dégageaient pour laisser place à des zones ouvertes, aux terrains plats parsemés de rochers ronds, mais les arbres étaient si grands que leurs cimes venaient couvrir la clairière, laissant les rayons de la Lune en-dehors de la flore d'Hollow Shades. Mais ce n'était pourtant pas oppressant, ni même inquiétant. La forêt paraissait comme un doux rêve qui venait bercer ses occupants de sa pénombre réconfortante, de nuit, et sûrement comme de jour.
Et peu à peu, d'un coup, une maison singulière se présenta sur la clairière, puis une autre, et une multitudes d'autres. Des maisons de bois blanc et noir qui s'érigeaient sur des plateformes en hauteur, certaines même sur les arbres, des maisons sylvestres sur lesquelles étaient accrochés des guirlandes, masques terrifiants, et citrouilles blanches. La ville était en fête. Et alors que Kilian et Marie s'amenaient dans le centre-ville, ils s’aperçurent que les habitants n'étaient pas tous des poneys poilus, cornus, ou emplumés. Non. Mais des poneys aux ailes d'écailles.
« Des batponeys ! Marie, ce sont des poneys de la nuit ! » s'excita Kilian à la vue de ces habitants.
« Mouais. C'est vrai que depuis que l'on est dans ce monde, on arrête pas de voir toutes sortes d’espèces. »
« Et tu trouves ça comment ? » taquina Kilian.
« Je trouve ça… intéressant. »
Mis à part l'arrivée de cette nouvelle race de poneys, Kilian et Marie se questionnaient sur le pourquoi et le comment de la jouissance de la ville. Tout était en fête. Des feux d'artifice venaient illuminer encore, et sous ces lumières festives des poulains couraient déguisés en petits lutins vers des portes de maisons. Un attroupement dansait devant une scène en pierre sur laquelle chantait et tambourinait des musiciens. Les maisons, certaines reliées par des passerelles, étaient décorées de peintures bleue et blanche avec de l'orange, montrant des créatures mythique jamais vu des yeux des hommes. Des poneys volaient, et à chaque feu d’artifice qui éclatait, les habitants criaient de joie et sautaient en l'air. Des places étaient surélevées ou à terre, et dessus on dansait la guinguette, les poneys tonnaient du sabot à chaque changement de partenaire. Rythmé, cadencé, les habitants d'Hallow Shades dansaient avec les ténèbres dans le village seulement éclairé de petites lumières bleutées.
« C'est vraiment festif. Qu'est-ce qui se passe ? » se demanda Marie.
« Ça ressemble à la nuit des cauchemars. C'est une fête un peu comme Halloween. »
« Eh bien, on dort ici ce soir. Alors je me demande bien comment on va faire pour être en paix. »
« J'aimerais bien voir un peu plus de cette fête. Les festivités locales, ça doit pas être manqué. »
« C'est vrai. Et puis t'es déjà habillé pour la fête. Un être humain, c'est forcément monstrueux avec nos doigts boudinés et nos peaux sans poils », se moqua Marie.
Tandis que le carrosse s'arrêta enfin à sa destination, face à une auberge présentant deux tours de bois de chaque côté, avec une superbe arcade en son entrée. Étrangement, des poneys s'amassèrent près du carrosse. Un vieux batponey vint s'approcher des gardes poneys qui s'étaient mis en cercle autour du véhicule, afin que la sécurité soit optimale pour les invités d'honneur de la princesse.
Le vieux batponey était lui aussi regardé d'un drôle d’œil, apparemment il était quelqu'un dans ce village. Il était déguisé avec une cape de vampire et avait un col élancé comme les ailes d'un dragon à la mesure d'un Dracula.
Sa présence amena des curieux à s’intéresser plus en avant au carrosse et de sa garde d'honneur. Un rassemblement surprise commença à se manifester à l'entrée de l'auberge. Ce qui inquiéta les deux VIP.
« Je crois que l'on a attiré l'attention », affirma Kilian. « On va devoir faire une entrée en scène. »
Marie roula des yeux. « Qu'est ce qu'ils sont curieux ! Mais moi je suis bien plus curieux qu'eux. », Marie ricana diaboliquement quand un sort aux aspects néfastes se forma dans sa main.
« Euh Marie ? C'est quoi ça ? » s’inquiéta Kilian, « Tu vas pas faire de grosse bêtise. C'est pas ton genre hein ? » Le garçon sourit nerveusement. Sa sœur n'allait quand même pas les …
« DRACOLIS NERVAMOUS ! »
La porte du carrosse s'ouvrit, vomissant une fumée noire terrifiante qui fit reculer de peur tous les poneys curieux, même les gardes. Un visage squelettique se présenta dans le cadre de la porte, et une voix, celle de Marie, parla d'un ton caverneux et menaçant.
« BONSOIR MES TRÈS CHÈRES VICTIMES !! AH ! AH ! AH ! », Marie rit de plaisir à la vue de certains poneys qui semblaient s'enfuir, d'autres recroquevillé dans leurs costumes en papier mâchés. Elle était terrible, elle était horrible, elle était la meilleure pour l'horreur !
« TREMBLEZ ! TREMBLEZ ! AH ! AH ! AH ! »
« Incroyable ! Bravo, c'est du grand art mademoiselle ! »
Marie se calma soudainement pour voir que le vieux poney Dracula était face à elle. Et que son petit spectacle semblait bien lui plaire.
Le sort de Marie se calma soudainement pour dissiper la fumée, ainsi que son masque squelettique, sa voix elle aussi revint à la normale.
« Bravo ! Vous avez du talent ! Pour la nuit des cauchemars vous êtes la bienvenue. Oui oui ! »
Le vieux poney se tourna vers ses citoyens apeurés, tous étaient partis derrière les angles des murs, dans les tonneaux ou les poubelles.
« Très chers habitants de Hollow Shades ! Mes amis ! Souhaitons la bienvenue aux invités d'honneur de notre princesse ! Bienvenue ! »
Des légers tambourinements furent entendu, les quelques poneys encore présents frappèrent du sol en applaudissement sans grand entrain, affublés de visages craintifs.
« OUAH ! C'était génial ! »
Sur le côté du carrosse, une pouliche était restée, et applaudissait presque euphorique la représentation terrible de Marie.
« Vous étiez géniale ! Vous êtes magicienne, c'est ça !? » lui cria la pouliche, surexcitée devant autant de classe.
« Voyons, voyons Trixie. Tu pourras écraser de questions nos invités plus tard. Un peu de retenue ma grande », s'interposa le vieux batponey, « Vous devriez animer notre fête cette nuit mademoiselle. Vous êtes talentueuse pour faire peur », s'adressa-t-il à Marie.
« Pas suffisamment, on dirait », plaisanta Marie, riant à moitié jaune. Pour les blagues et les fourberies, c'était les seules choses où elle était plus ou moins fo-folle ! Il n'y avait rien de plus énervant de voir quand ces dernières ne fonctionnent pas.
« Quand même, la moitié de la foule a disparu. Oh mais j'en oublie les bonnes manières ! Je suis le maire de Hollow Shades. L'étalon maire, monsieur Blood Sugar. » Le vieux poney racla sa gorge un instant, comme prêt à cracher au sol, mais il s’arrêta puis avala, « je ne bois jamais d'eau, que des boissons sucrées eh eh ! »
« Okkkkk », se fit dégoûter Marie. « Où allons nous dormir ? »
« Oh ! Suivez-moi ! Vous êtes nos invités, donc vous n'aurez pas à payer la chambre ! Nous espérons que vous viendrez faire la fête avec nous ! A Hollow Shades, la nuit des cauchemars est fêtée une semaine en avance ! En mémoire de la princesse de la nuit, Luna. »
« Génial ! » se réjouit Kilian, sorti du carrosse la tête baissée. « On sera là, comptez sur nous ! Des bonbons ou des sorts !»
« On verra », répondit Marie, incertaine.
Les poneys tout autour s'étaient tus. Le visage blême, ils regardaient avec crainte et curiosité ces deux êtres bipèdes à l'allure étrange, presque exotique. L'entrée en scène de Marie avait refroidi plus d'un poney fêtard dans le périmètre, et effrayé plus d'un poulain, ou pouliche en quête de bonbons. Sauf la petite Trixie, toujours en admiration devant de tels talents magiques. La forme n'y fit rien, seules les capacités comptaient pour la petite licorne. Et ces deux drôles de singes étaient de sacrés magiciens. Sûrement des illusionnistes experts avec plein d'objets et pouvoirs impressionnants.
« Trixie veut apprendre ! Dites moi c'est quoi vos secrets ! » continuait de hurler la petite pouliche bleu ciel.
« Trixie ? » se dit Kilian soudainement. « Trixie Lulamoon ? »
« Comment vous… euh, ouais ! La seule et unique monsieur ! », se présenta la petite près de Kilian, ce dernier qui sautilla de bonheur devant sa découverte. Il sortit son carnet en un éclair en le présentant devant la pouliche.
« Une petite signature, miss ! S'il vous plaît ! C'est pour un de vos fans ! » s'agenouilla Kilian devant Trixie, se mettant à son niveau.
« Fan ? Euh… oui ! Trixie savait qu’elle était puissante ! Vous avez entendu parler de mon spectacle d'école de l'hiver dernier ? »
« Bien sûr, bien sûr ! » s'excitait Kilian, regardant avec attention la pouliche apposer sa marque tout sourire béat.
« J'avais utilisé de la neige pour animer un poney de neige ! » raconta-t-elle, « Il devait faire tout ce que je lui ordonnais ! Des galipettes, des blagues, porter des objets. »
« Il devait ? », s'interrompit Kilian dans son bonheur aveugle.
« Eh bien... »
« Il a explosé et recouvert tout le monde de neige dans la classe ! » parla d'un coup un poulain déguisé en chevalier de carton. « Il a d'abord gelé la maîtresse puis a déchiré toutes les copies du cartable de Trixie », se moqua le poulain pas bien sympa. Trixie baissa la tête dans la tristesse et l'accablement. Mais voulut réprimander quand même son méchant camarade.
« Il a marché quand même ! Et je deviendrais la plus forte des magicienne ! Trixie la ... »
« La ratée ! Ah AH AH !! Tu peux toujours devenir un clown avec tes bêtises ! » Sur ses insultes bien placées, le sale garnement parti en riant rejoindre un autre groupe de petits lutins et démons.
Kilian n'aurait jamais cru voir ça. Trixie Lulamoon dans cet état ? La petite était toute secouée par ces moqueries. Kilian ne pouvait pas la laisser comme ça.
« Tu sera sûrement grande et puissante Trixie. Ne laisse personne te dire le contraire ! » encouragea le jeune humain. Il sembla faire son effet car la petite, mais grande, Trixie releva son visage attristé vers le garçon, captant les paroles d'espoirs données par le garçon, « Une bonne magicienne ne pleure pas devant son public. Si tu veux être la meilleure, alors montre aux autres que leurs insultes ne t'atteigne pas. Tu vaux mieux qu'eux. »
« Je vaux mieux ? » Trixie n'était pas sûre. Mais son regard peu à peu changea, allant de l'apitoiement à la détermination, et peut-être même à un peu de colère. « Oui, je vaux mieux. Je vais m’entraîner comme une championne ! Vous m’apprendrez vos tours !? »
« Pour la future meilleure magicienne et prestidigitatrice de tous les temps ? Bien sûr ! » lui assura Kilian. « Tout à l'heure, on se reverra à la fête. »
« YOUPI ! » La pouliche était enfin réconfortée. Même plus, elle était motivée par un but désormais. Elle partit au galop, montant les marches sinueuses du village perché parmi les arbres.
« A TOUT A L'HEURE GRAND MACHIN ! LA GRANDE ET PUISSANTE TRIXIE !!! » hurla-t-elle toute requinquée. Une petite étincelle d'espoir et de promesse venait de s'embraser, une nouvelle fois.
Un travail rondement mené, pensa Kilian, tout gonflé de fierté et de bonheur. Bon sang, ça ne serait pas une larme sur sa joue ?
« Eh oh ! L'ange gardien ! » appela la voix froide de sa sœur.
Kilian se retourna pour voir la porte de l'auberge ouverte sans sa sœur au-devant.
« Je suis là-haut idiot. »
Kilian leva la tête vers l'une des fenêtres du bâtiment sylvestre, et remarqua sa sœur l'appelant depuis le rebord.
« Il y a deux lits dont un près de la fenêtre. Tu prends lequel ? »
« Côté mur ! »
« Trop tard », sourit Marie, contente de sa malice. « Premier arrivé, premier servi. »
Évidemment, pensa Kilian, j’espère au moins qu'elle me laissera un second oreiller.
Les gardes poneys s'étaient chargés des bagages. Surtout 'du' bagage en fait, la grosse malle faisait toujours aussi peur. Maintenant, Marie et Kilian devaient décider de savoir si oui ou non ils participeraient à la fête.
La pièce était plutôt petite, ne présentant que deux lits en chêne blanc entourés de murs bleu nuit rendant la chambre obscure, il y avait bien des chandeliers mais la lumière bleutée des feux était ténébreuse et mystérieuse.
« C'est sacrément sombre ici », fit remarquer Kilian, regardant par la fenêtre l'aspect boisé et ténébreux de Hallow Shades, « c'est la ville des batponeys. Dans tout Equestria, ça doit être l'endroit qui en réunit le plus. »
« Fascinant », soupira de fatigue Marie, allongée sur son lit.
Kilian continuait de regarder sans grande attention le village. Car en fait, quelque chose venait le perturber. Une chose terrible ! Une chose atroce ! Une pulsion animale que tout être vivant doit assouvir.
« J'ai faim. »
« Comment ça ? » se redressa Marie.
« J'ai la dalle ! Depuis le 'goûter' dans le carrosse, on n'a rien mangé d'autre ! Je vais aller voir ce que l'on peut se mettre sous la dent », partit Kilian vers la porte. « Puis en même temps, on peut aller faire un tour. Tu devrais venir, ça va te changer les idées ! »
« Quelles idées ? Je me sens très bien moi », se laissa retomber Marie, « Et puis après tout… c'est bien une fête sur la peur ? »
« En quelque sorte. Pourquoi ? » se questionna l'innocent garçon.
Marie eut un sourire machiavélique, puis se mis debout d'un bond. « J'ai une petite faim aussi ! On va se manger des bonbons et faire peur par la même occasion ! T’as de la chance que l'on a mangé qu'un vieux sandwich aux concombres pendant le trajet.»
« C'est le jambon beurre d'Equestria. Puis même toi, tu es une grosse gourmande », se marra Kilian.
« Pffffff… Ces végétariens », se lamenta Marie. Comment avaient-ils fait pour ne pas mourir de faim depuis Roche-Noir ?! C'était un mystère. Légumes et fruits mais pas une once de viande ! Ce n’était pas humain.
Ils partirent en descendant l'escalier principal de l'auberge. En chemin, ils croisèrent le garde poney, leur escorte.
Cet étalon était toujours en armure. Depuis le début du voyage, à aucun moment, il n'avait enlevé une pièce de son armure. Ni lui, ni ses autres compagnons. C'était l’apanage des élites peut-être.
« Messires ? Ou allez vous ? » demanda l'étalon toujours de sa voix résonnante de métal.
« On part faire un tour ! On revient avant l'aube », prévint Marie. Les deux humains passèrent devant le garde sans s’arrêter, ce dernier ne fit que s'agenouiller dans un révérence.
« Très bien nous vous attendrons. » Le ton de sa voix ne changeait pas, pas une seconde. C'était vraiment un professionnel.
Dehors, la peur et l'horreur enfantine faisait rage ! C'était la nuit des cauchemars ! La première pour Marie et Kilian. En Equestria, il fallait rire de ses peurs, se moquer de ce qui vous effraie. Lutins ou diablotins participaient à ce carnaval de blagues et de chansons. Mais le plus intéressant venait en fin de nuit ! Malheur aux poulains qui n'auront pas assez de sucreries.
« Je connais assez bien cette fête », expliqua Kilian à Marie. « Le but est d'avoir le plus de bonbons pour ensuite les offrir à Nightmare Moon. L'alicorne des cauchemars de la nuit. »
« Pourquoi ça ? » demanda Marie, alors qu'ils parcouraient les rues montantes et descendantes.
« C'est une légende. On dit que si tu n'offres pas au cauchemar de quoi se rassasier, c'est toi qu'elle mangera ! BOUUUUUUUUHH !!! » effraya Kilian en gigotant comme un revenant. Mais Marie n'était pas amusée. Quel bide son frère.
La fête était déjà bien entamée. La plupart des citrouilles blanches étaient déjà éteintes, des maisons déjà fermées. La nuit passait et les villageois semblaient se diriger vers une place-basse, au rez-de-chaussée du village.
Depuis un point de vue, Kilian et Marie remarquèrent qu'un attroupement conséquent de villageois était dans la clairière de la forêt face au village. Des feux, des lampes, de la musique en venait. Dans les rues où ils se trouvaient, des poulains couraient en cette direction, hurlant que c'était bientôt l'heure.
« Venez vous autres ! On va rater le championnat ! » Un petit batponey déguisé en fantôme traînait d'énormes sacs de bonbons sur lui, le pauvre était exténué. « Ouais ouais ! Partez devant je vous suis ! » assura le petit Busy.
Cette empressement intéressa Kilian et Marie, qui étaient en quête d'informations.
« C'est quoi ce championnat ? » demanda Marie, qui surprit le poulain qui cria d'un cri, petit mais strident, avant de s'enfouir sous ses sacs.
« Holà ! Gamin, on va pas te faire de mal », rassura Kilian, agenouillé près du petit batponey.
« Vous êtes les gens… heu… les gens d’ailleurs ? » entendirent chuchoter les deux frères et sœurs.
« Humain, petit gars ! Nous sommes des humains. Alors, dis-nous, c'est quoi ce championnat ? » demanda à nouveau Marie, bras croisés.
« Si tu nous le dit, on t'aide avec les sacs », proposa Kilian.
Ni une ni deux, le poulain sortit de sa cachette tout souriant et montrant déjà la voie à suivre.
« Par ici ! Le championnat, c'est pour ceux qui rapporte le plus de bonbons ! » s'enjouit-il. Kilian et Marie prirent un sac chacun sous chaque bras, puis suivirent leur nouveau petit guide.
C'était l'événement de la soirée, tout les poneys s'empressaient de voir lequel des poulains aura été le plus terrifiant des monstres. A n'en pas juger, c'était comparable à un concours de déguisements. Mais tous les poneys de Hallow Shades n'étaient pas pressés de voir le grand gagnant, ou gagnante, du concours.
Sur le chemin, alors que le petit Busy galopait, puis s’arrêtait, puis enfin re-galopait en attendant les deux humains, le petit groupe rencontra une jument rose pâle, à la crinière blanche et rose claire, qui fermait la porte d'une maison bien singulière comparée au reste des maisons sylvains. La jument était déguisée en bergère. Avait-elle compris le thème de la fête ?
« M'dame Rose Bonbon ! Vous n’êtes pas à la fête ? » interpella le poulain, qui eut pour effet de déstabiliser soudainement la jument qui eut l'air apeurée pendant deux secondes.
« Oh ! Petit Busy, tu n'es pas non plus à la fête ? Tu devrais te dépêcher de rejoindre tes camarades. », conseilla d'une toute petite voix la jument qui était en faite une poney terrestre. Sa crinière bouclée descendait tout le long jusqu’au sol, et cachait une part de son visage. Kilian ne pouvait s’empêcher de penser à une certaine pégase.
« Avec tous les bonbons que vous avez fait, M'dame ! Il y en avait tellement à prendre ! » soupira de fatigue le poulain. « Vos bonbons menthe-banane sont les meilleurs ! »
« Essaie plutôt ceux chocolat-framboise. Ce sont ceux que me faisait ma maman, ils sont délicieux », conseilla une nouvelle fois la délicate jument.
« Vous êtes confiseuse ? », questionna Marie, curieuse.
« Oh ! » La jument n'avait même pas remarquée dans le noir les deux grands bipèdes qui suivaient le poulain. La question de Marie fit sursauter de nouveau la jument.
« Nom d'un bonbon rassis ! Je ne vous avais pas vu. Qui êtes vous ? Vous êtes grand !»
« Nous sommes des êtres humains, invités de la princesse et en voyage. Je m'appelle Kilian et voici ma sœur Marie. » La jeune femme salua d'une main à la présentation de son frère. La jument rose plissa des yeux dans l'observation. Dans l'obscurité, il était difficile de voir de quelle couleur pouvaient être ses yeux, mais Kilian et Marie sentaient bien les deux iris de la poney terrestre les traverser de part en part. C'était glaçant pour une jument à l'air pourtant sympathique.
« Des humains ? La princesse Celestia ? Elle veut vous voir ? Ça c'est un grand honneur, je pense. Moi je préfère m'occuper de mes sucreries. Comme me disait ma mère, les bonbons c'est comme les poneys. Chacun ont un goût. »
« Vous allez à la fête alors, M'dame Rose Bonbon ? » s'impatienta le petit Busy qui ne cessait de jeter un coup d’œil rapide à l'évolution de la fête, cette dernière qui commençait à prendre de l'ampleur.
« Je vous rejoins, mon petit Busy. Je ne manquerais ça pour rien au monde. Profiter de mes bêtises. », puis Rose Bonbon se tourna vers les deux humains, « Vous aussi profitez. Mes bonbons sont pour tout le monde. Joyeux Cauchemars ! » Sur ses douces paroles, Rose Bonbon s'en alla autre part dans le village.
Marie regarda attentivement la direction ou était partie la jument. Quelque chose ne tournait pas rond.
« Dis moi, Busy. Elle est vieille ou jeune, Rose Bonbon ? »
« Hein ? Elle est jeune ! M'dame Rose Bonbon a vingt-cinq ans ! Elle fait les meilleurs bonbons d'Equestria ! C'est une experte ! »
« C'est vrai qu’elle parle bizarrement », remarqua Kilian, « Elle peut être trop délicate ou gracieuse. Quand on a des manières jeune, on devient vite vieux devant les autres », rigola Kilian.
« Peut-être... », se laissa convaincre Marie. « Bon ! Et ces bonbons ! Il y en a à la réglisse ? »
« Tu es monstrueuse, Marie. »
Quelques minutes de marche plus tard, voilà qu'ils arrivèrent enfin à l'entrée de la clairière. Dans une ambiance heureuse et folklorique, les poneys déguisés en multitudes de monstres, cerbères, fantôme, manticore, changelins dansaient et chantaient, insouciants.
« Faisons bonne impression, Marie. Ton coup du 'Dracolis Nervamous' ne nous a pas arrangé », rabroua Kilian, « Et évite les blagues morbides. »
« Même celle sur Paf le chien ? » s'amusa Marie.
« Surtout celle là. »
« D'habitude, c'est moi la rabat-joie », marmonna Marie.
A l'arrivée des deux humains, des yeux se braquèrent. Alors qu'ils rentraient dans le cercle de fête, Kilian et Marie eurent l'attention de nombreux poneys sur leur chemin. Ils s’arrêtèrent de danser, s'écartèrent l'air ahuri ou craintif. L'entrée était déjà des plus marquantes.
« Salut ! Bonsoir ! Bonne fête hein ? » voulut commencer Kilian, sans grand résultat, un poney venait de sauter derrière une citrouille.
« Laisse tomber Kilian. Ces équidés sont peureux », parla Marie, sans se soucier de leur présence.
Là où ils marchaient, la joie et l'amusement se figeaient temporairement pour laisser place à la méfiance. Quelques poneys chuchotaient entre eux dans l'assemblée, tout en regardant Marie dans un léger mépris.
« On y est ! Sur la scène là ! » indiqua le petit Busy, qui montra face aux regroupements de villageois une longue scène de bois sur laquelle était de nombreux poulains et pouliches. Tous avec des monticules et des monticules de sacs de bonbons.
L'avancée vers la scène attira le regard de quasiment tous les poneys de la fête. Et sur l'estrade, un certain vieux batponey était là pour les accueillir.
« Vous voilà ! Je suis heureux de voir que vous avez su trouver le chemin. » Le maire Blood Sugar, fidèle à son nom, avait dans l'une de ses ailes un grand verre de diabolo grenadine au vu de l'odeur. Il le sirotait, mais le verre ne paraissait jamais se vider.
« Déposez les sacs ici, siouplait ! » indiqua le petit Busy, près de son groupe d'amis qui se reculèrent instinctivement devant l'approche des deux humains.
Ceci étant fait, Kilian et Marie s’apprêtaient à rejoindre un joli emplacement près d'un buffet sucré: pomme d'amour, muffins, boissons à volonté ! C'était l'objectif ! Mais le vieux maire en décida autrement.
« Restez avec moi, nous allons vous présenter plus humblement au reste du village », tira le batponey sur la manche de Marie.
« Mais c'est que nous voudrions... »
« Non non. Ne faites pas votre timide, mademoiselle. Ils vont vous adorer. »
Kilian tenta de se glisser discrètement hors de la scène, il pouvait encore aller manger un morceau, peut-être un petit muffin. Mais Marie agrippa son col fortement puis le regarda dans les yeux, énervée.
« Où tu crois aller ? Tu fais ça avec moi ! » fustigea la grande sœur. Elle poussa son frère en avant de la scène un peu penaud puis le rejoint.
« Mes très chers amis ! Habitants de Hallow Shades ! » hurla le maire dans un micro bizarre en forme d'entonnoir ressemblant au haut-parleur d'un tourne-disque.
« Nous avons l'honneur et l'immense joie d’accueillir dans notre modeste village les invités d'honneur de la princesse Celestia. Des personnes au grand style, et de la plus haute importance. Qui méritent tout notre respect. Et pour ne pas faillir à notre hospitalité ». Il se racla une nouvelle fois la gorge dans un rauquement grinçant, qui rendit mal à l'aise toute l'assemblée, mais surtout les deux invités.
Pourquoi nous, se lamenta Marie
« Pour ne pas faillir à notre hospitalité. Nous les avons invités à notre superbe nuit des cauchemars ! Et je pèse mes mots ! Maintenant nos invités vont se présenter. »
Le maire passa le micro à tête bizarre à Marie. Cette dernière était surprise et attrapa le haut-parleur toute tremblante.
Les poneys la regardait. Ils la fixaient tous d’un regard jugeur, curieux ou craintif. Encore.
Ce ne sont pas des petits poneys qui vont t’abattre, ressaisis-toi ! s'encouragea-t-elle.
Elle amena le micro près de sa voix. Il fallait dire les mots juste sinon ça pouvait barder, peut-être. Kilian, derrière sa sœur, comprenait ce qu'elle endurait. Marie n'était pas vraiment une oratrice, ses blagues le prouvait. Alors faire un discours ! Mais qui sait, les miracles existaient.
« Je… je suis contente d’être avec vous ce soir, poneys. Euh non ! Je veux dire habitants de Hallow Shades. J'aime beaucoup votre déco et vos poulains sont très gentils… très mignons.»
D'accord ! Ce n'était pas un miracle. Kilian se frappa le visage mentalement. C'était un très mauvais début.
« Alors euh… Moi, c'est Marie. Et je suis humaine. Donc on va pas vous manger. Parce que ouais, on est carnivores. Ah ah ah... Kilian c'est à toi ! » Marie confia le micro à son frère qui avait maintenant le devoir de tout rattraper.
Il regarda sa sœur gênée, lui lança des yeux énervé du type,
Mais qu'est-ce-que tu fait ?
Bah je sais pas débrouille toi !
Je suis pas mieux !
Débrouille-toi !!!
Kilian se tourna vers le public, toujours sans réaction. Ils ne disaient rien, les poneys regardaient dans l’expectative.
« Bonsoir tout le monde ! C'est le soir de la nuit des cauchemars. Et ma sœur et moi sommes heureux de participer à cette illustre fête avec le plus terrifiant des villages ! » Son discours fit de l'effet. Déjà, des sourires se montraient sur certains visages. Et une surprise se montra à Kilian car une certaine pouliche sortit de devant la foule, se montrant au plus près.
Kilian l'aperçut et ne s'en sentit que plus motivé ! C'était l'heure du 'Show Man' !
« Étalons et juments ! Je vous remercies tous pour votre terrible accueil ! Je m'appelle Kilian ! Et je vous promets que ma sœur et moi ferons de cette nuit une nuit mémorable ! » Voilà que des applaudissements montaient ! Des petits cris de joie commencèrent à se faire entendre dans la foule.
Alors que son frère faisait son show, Marie se sentait minable de ne pas avoir su faire monter l'ambiance. Elle n'était pas grande dans ce domaine. Par contre, elle l'était dans d'autres. Dans l'observation par exemple.
Marie s'aperçut que la jument de tout à l'heure, Rose Bonbon non ? se trouvait maintenant dans la foule, une sucette à la bouche. C'est bizarre, elle lui semblait qu'elle la fixait.
Elle est dérangée celle-là ! J'aime pas les poneys trop gentils, se disait Marie. Mais d'un coup, une chose titilla son œil sur le côté.
Derrière la scène il y avait quelqu'un.
Un étalon vert feuille, un pégase, se trouvait à piller un sac de bonbons. Il les fouillait et regardait avec attention les friandises qu'il sortait sur son sabot.
Marie n'était pas sûr de savoir quoi faire. Fallait-il tout stopper, dénoncer ? Son frère commençait à bien les faire voir des autochtones. Il leur faisait faire la ola, c'est peu dire. Mais ce voleur allait s'enfuir ! Bon après tout ce n'était que des bonbons. Mais ça pouvait être aussi ses bonbons !! Il fallait qu'elle s'éclipse ! Kilian se débrouillait bien.
Un pas en arrière, deux pas en arrière. Il y avait une ouverture, Kilian attirait l'attention de tout le monde.
« Je veux le cri des monstres les plus terrifiants de cette nuit ! Hurler à la Lune, habitants de Hallow Shades !!! » Marie se demandait s'il n'en faisait pas un peu trop là.
Mais ça y est, elle était descendue, le voleur ne l'avait pas remarqué. Cet Arsène du dimanche allait recevoir une bonne leçon.
« On t’a jamais dit que voler c'était mal, pégase ! »
Le pégase vert feuille sursauta de surprise ! Il renversa les sacs de bonbons sur son chemin et partit au triple galop dans la terreur absolue. Ce coquin n'allait pas s'en tirer !!
« Reviens ici lâche ! » Marie partit à sa poursuite, il renversait chaque sac sur son chemin mais rien n’arrêtait la jeune femme en colère, une enjambée suffit, elle allait l'attraper !
« Laissez-moi tranquille !!! » L'étalon hurla, il tenta de monter sur scène, complètement affolé ! L'étalon dérapait sur le sol, dans la peur absolue d’être poursuivi par une force de la nature.
« Pas si vite ! »
Marie sauta d'un seul coup dans un élan pour s'abattre sur le dos du pauvre étalon, l’aplatissant comme une crêpe sur le sol, le pauvre eut le souffle coupé.
« J'aime pas les voleurs ! Ni les lâches ! Tu voulais voler les bonbons de ces gosses ? »
« Non non ! Pitié ! » suppliait-il. Le pégase ne pouvait plus faire un geste.
« DRACOLIS NERVAMOUS !!! »
Hein ! pensa Marie. Une personne venait de crier l’incantation de…
Un épais brouillard venait de se lever pour venir engloutir toute la scène. Sortit de nulle part, les flammes s'éteignirent, l'obscurité avala tout. La foule même était happée dans l'épaisse vague de fumée. C'était la panique ! Kilian s'était tut au micro, on hurlait de ne pas perdre son calme, là des cris de peur et de panique vinrent de la scène. Les enfants !
Marie sentit son voleur lui échapper de ses mains. Cet enfoiré profitait de la confusion pour lui fausser compagnie !
« Attends toi ! J'en ai pas fini ! », mais rien à faire. Il s'était enfui et la jeune femme ne voyait pas à deux mètres.
« Marie ! Marie, t'es où ?! » La voix de Kilian résonnait dans cette purée. Son frère la cherchait.
« Ici, ici ! Fais gaffe c'est... »
PAF ! Kilian tomba dans les pommes ! Renversé dans les sacs de bonbons.
« Aie ! Putain ! Mais qu'est ce qui ce passe ? Où tu étais ? »
« Je poursuivais un voleur. »
« Un voleur ? Comment ça ? »
Mais avant même que sa sœur ne réponde, le brouillard se dissipait. C'était fini, désormais la clarté revenait, les rayons de la lune éclairaient à nouveau la clairière. Les habitants avaient été pris de panique pendant un court instant, mais heureusement tout allait bien. Le maire prit le micro, voulant rassurer ses concitoyens.
« Mes amis ! Mes amis ! Du calme, du calme ! Tout va pour le mieux ! C'était sûrement une mauvaise farce d'un petit garnement. C'est la nuit des cauchemars voyons. »
Puis une jument sortit de la foule, pointa du sabot la scène derrière la maire. Puis se mit à hurler de terreur.
« AAAAAAAAHH !!! Les enfants ! NOS POULAINS ONT DISPARU ! » hurla-t-elle ! Le maire se retourna et lâcha le micro dans dans la stupéfaction totale. Plus aucun poulain ! Ils avaient tous disparu de la scène !
C'était de nouveau la panique ! Les poneys se regardaient dans la peur et l’incompréhension. On regardait sous chaque table ou buissons de la clairière. C'est dans cet affolement que Kilian et Marie revinrent sur scène. Ils avaient tout entendu.
« Les gosses ont disparu ? C'est quoi cette histoire ? » parla Marie dans la confusion. Qui voudrait voler autant d'enfant réunis ?
Kilian, lui, eut son visage blême. Il y avait aussi une petite pouliche qui manquait.
« Trixie ! Où est Trixie ?! Elle a disparu aussi ! Oh non !!! » C'était la cata ! La grosse cata !!!
« Pas elle ! Pas un personnage de série ! Marie, il faut la retrouver ! » attrapa Kilian au bras de sa sœur.
« Et puis quoi encore !? On a suffisamment d'ennuis comme ça ! Ils n’ont pas de gardes ici ou de police ? Ils s'en occuperont. »
Et justement, dans tout ce chaos, des gardes approchèrent, lances et hallebardes dégainées.
« Tu vois ! Ils savent quand même mener une enquête... j'imagine. »
Les gardes se rapprochèrent d'eux. Puis brusquement les entourèrent, pointèrent leurs armes droit sur le torse des deux humains. Ils étaient en joue, ils ne rigolaient pas.
Marie et Kilian levèrent leurs mains tout doucement. Ce n'était pas vraiment ce qu'ils espéraient.
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Bon plus sérieusement Vu que la famille de shuterfly est devenue canone , je suis pour une théorie de l'univers alternatif
De plus , il a été dit que Luna est bannie depuis 'plus de milles ans' .
Là on tombe sur un nawaque Chronologique
Mais bon j'apprécie toujours autemps l'Aventure des deux fameux nu-mains
Continu tu a tout mon soutient
Plus sérieusement je soupçonne le maire d'être à l'origine de ce foalnapping général.
Alors c'est a cause de Kilian que Trixie est autant orgueilleuse ? Et elle parle déjà de cette façon aussi petite ?
Sinon, elle m'a rappelé le village des Wookies ta cité de batpony.
Pauvre gosses ? Je suis curieux de savoir ce qu'il s'est bien produit. ET nos deux héros sont toujours autant poisseux.