Chapitre 23: La fureur du soleil.

Est-ce qu’il aime le thé ou pas ?... Ou sait-il ce que c’est le thé ? Est-ce qu’il sait boire dans une tasse au moins ? Ou ne sait-il que boire des litres et des litres d’alcool dans un tonneau jusqu’à en régurgiter ?

Voici les terribles questions qui assaillaient l’esprit de Celestia qui restait là, assise, à observer la grande table de son appartement privé qui avait été préparée pour recevoir elle et ce guerrier du royaume de Blanches-Cimes ; un service à thé en porcelaine, des cuillères en argent, des petites douceurs raffinées posées sur un plateau de verre et un bouquet de fleurs d’automne, une belle variante d’oranges et de jaunes, pour détendre l’atmosphère. Sans compter un moelleux coussin déposé sur la chaise pour plus de confort.

Ce genre de réception avait bien marché auparavant, quand des hauts-dignitaires du royaume et de pays étrangers venaient discuter avec elle pour de petits ou graves problèmes. Une conversation autours d’une tasse de thé dans une bonne ambiance afin d’éviter des guerres longues et sanglantes. Enfin en y repensant, cela n’avait pas toujours marché.

Mais prise de doutes, Celestia du soleil saisit par magie une pile de vélins déposés au fond d’un tiroir de son magnifique bureau en bois précieux ; le rapport de son élève Twilight Sparkle au sujet d’Ulrik de Varlëniss. Elle consulta encore les papiers avant de soupirer de résignation.

-C’est bien maigre…

En consultant ces pages tout en ajoutant son expérience personnelle et du récit de certains témoins, le Chevalier Ulrik de Varlëniss se résumerait en un féroce guerrier marqué par les batailles et les horreurs qui allaient avec. Tellement renfermé sur lui-même qu’il s’exprimait en quelques mots à peine. Si on devait donner une image à son caractère, ce serait comme un volcan endormit ; calme et serein ainsi que redoutable d’apparence, mais dès qu’il se réveillait ; les conséquences seraient extrêmement violents. Quant à son pays d’origine ou ses habitudes, c’était encore plus flou : Il viendrait, selon ses propres dires, d’un pays à la beauté sauvage mais avec des conditions rudes et que son passe temps était de guerroyer, boire et jouer au carte et… « Sauter la gueuse ». Sans compter sa haine farouche des dragons et de la magie qui pour l’instant les raisons n’étaient fondées que par sa propre crainte.

Toisant à nouveau la disposition de la table, elle leva ses yeux au plafond et alla sortir de son armoire de « ce qui est bon » une bouteille de mélange d’alcools tellement forts qui ferait souffrir le foie d’un Ursa Major. Apparemment se serait bien le genre d’immondice que boirait cet espèce de barbare en armure.

-Si c’est ce que je pense et qu’il boit cette… Chose croupe-sec, je lui offre mon trône et ma couronne, se dit elle à la vue du liquide, déjà un quart de vide, transparent de cette gnôle du Tartarus. Enfin,… S’il survit après ça.

Plaisanterie à part, Celestia tapota la nappe avec sa patte droite ornée de bijoux en or et en pierres de couleurs chaudes. Patientant l’arrivée de l’humain, qui devra s’expliquer sur sa conduite déshonorable envers sa protégée et ses amies, et trouver un terrain d’entente pour qu’il ait sa place à la cour royale. Sinon, elle n’aurait pas d’autres choix. Elle devra prendre aux mots les paroles de son neveu et de Spike. Equestria ne pouvait s’embarrasser d’une personne aussi dangereuse que ce chevalier noir, s’il refuserait d’être de leur côté ou s’il se comporterait comme un vulgaire pique-assiette.

Sachant l’ambiance serait tendue dès qu’il arrivera, l’alicorne blanche regarda de droite à gauche, de haut en bas comme pour s’assurer que personne ne la voie. Déboucha la bouteille de cette boisson infernale et avala une petite gorgée. Pour se donner du courage, comme diraient les soulards au fond d’un tonneau vidé récemment.

Jamais ces organes internes n’avaient autant hurlé à la révolte. Elle toussa en tapant sur son torse après la désagréable impression d’avoir avalé un fond d’acide corrosif dans la fiole d’un alchimiste en herbe.

Revenant parmi les vivants la jument royale examina l’étiquette de ce tord-boyau mais le papier fut arraché pour une mystérieuse raison… Elle avait dans son placard des liqueurs, des vins, des cidres et des victuailles d’un raffinement et d’un goût hors de prix, et pourtant elle avait cette bouteille de gnôle tellement… Imbuvable que n’importe quel distillateur ayant un minimum de savoir-faire arriverait à imiter sans problème la recette. Et pourtant, au lieu de la vider dans les latrines elle avait l’avait gardé en souvenir.

Comme ce casque doré qui trônait derrière une vitrine…

C’était cette époque où elle avait un trait de caractère qui ressemblait le plus à sa jeune sœur ; Celestia était aventureuse. Elle aimait aller sortir le soir dans la ville et les villages aux alentours de la capitale, changer d’apparence et se fondre parmi le peuple pour s’amuser loin des contraintes royales. Même si personne n’avait sut la démasquer, c’était une nuit de fête bien arrosée qu’elle avait fait la connaissance de son chevalier servant personnel ; Atanial Coeurdore. Et qu’ils avaient acheté cette gnôle à un vendeur louche dans une ruelle sombre pour agrémenter leur première soirée.

En y repensant à ce bon vieux temps, l’alicrorne ricana sans joie, juste un peu nostalgique. Elle avait trouvé son prince, son roi. Et voilà tout ce qui reste de lui ; un casque à moitié cabossé et une bouteille d’infâme liqueur. Le prix d’avoir protégé le royaume.

-Pourquoi ? maugréa-t-elle en avalant une autre gorgée. Tu m’avais promis que tu reviendrais pour moi.

Elle reposa la bouteille à nouveau et tourna son attention à la porte de sa chambre, s’attentant à voir venir son invité, mais le temps passait et cela inquiétait la princesse. Son capitaine n’était point du genre à retarder les choses. Espérant que son chambellan ait bien transmis ses ordres.

La princesse sortit dans son balcon espérant voire Shining et son escorte mais à part quelques rares passants venant profiter de la cour extérieure du palais et du jardin, il n’y avait pas trace de ses invités. Mais bien loin, dans un lieu désert du parc il y avait comme une sorte d’agitation dans le labyrinthe du jardin où se trouvait des statues étranges, comme celle représentant le chaos ; Discord. Il n’y avait que de légers sons étouffés de cliquetis d’armes.

Elle plissa les yeux pour mieux observer le phénomène et crut voire l’amie licorne de Twilight et un soldat de sa sœur cadette ; Rarity et LameNoire.

Le champion lunaire semblait défendre la couturière face à des poneys encapuchonnés. Elle s’apprêta à s’envoler pour voire de plus près de ce qui se passait.

Soudain, elle entendit frapper sur le ventail, s’attendant à l’arrivée du chevalier, elle dit d’entrer.

Un membre de sa garde, armé d’une hallebarde entra en tenant une lettre à son sabot.

-Une missive pour vous, votre Majesté, dit le soldat solaire.

Ne s’attendant clairement pas à recevoir une lettre quelconque durant cette journée, Celestia fit un geste dédaigneux envers la missive en déclarant.

-Pour le moment j’ai une chose très importante à faire aujourd’hui, posez cela sur mon bureau, elle tourna le dos au garde.

-Mais… Votre Majesté, il s’agit d’une lettre signée de votre protégée ; Twilight Sparkle.

-Twilight ? La dame du jour prit l’enveloppe cachetée d’un sceau en cire violet symbolisant une étoile et l’ouvrit. Mais entre-temps elle se posait une troublante question ; pourquoi Twilight lui enverrait-elle une lettre alors qu’elle se trouvait au palais et par l’intermédiaire d’un soldat à la place de Spike ? Le contenu ne contenait qu’une simple feuille vierge.

-C’est une plaisanterie ? s’étrangla la princesse en retournant la tête.

Mais le coup de la hallebarde qui trancha l’aile droite de Celestia, alors qu’elle avait le dos tourné, dans un nuage de sang, de chair et de plumes blanches, n’était pas une plaisanterie.

Prise d’une violente douleur, la princesse du jour tomba sur le flanc gauche tout en crachant un bref cri.

-Vite, tuez la garce ! cria un autre garde à l’armure dorée accompagné par d’autres complices déguisés qui s’engouffrèrent dans la chambre privé de Celestia.

Ils l’encerclèrent en pointant leurs armes sur son corps afin de ne lui laisser aucune échappatoire, alors qu’elle tenta en grinçant les dents de se redresser malgré son membre mutilé. Le sang royal coulait abondamment de la crevasse sanglante qui lui servait autrefois d’aile.

-Pour Equestria ! crièrent-t-ils à l’unisson avant d’abattre leurs armes.

Mais avant que le fer des armes n’acheva la vie de l’alicorne blanche, une puissante et pure lumière brulèrent les yeux des assassins qui lâchèrent leurs armes en gémissant et en hurlant, l’éclat de cette magie fut telle qu’elle brilla à des lieux à la ronde dont personne ne put ignorer.

Au même moment ; aux abords d’une rivière non loin des murs de la ville, un peintre se concentra à rajouter les dernière retouches sur son tableau représentant sa jolie dulcinée qui se tenait sur une position… Artistique dirait-on, au milieu des feuilles et des arbres colorés de l’automne pendant au moins six heures. Quand soudain, une lumière blanche le déconcentra pendant un bref un instant.

-Il va y avoir de l’orage ? En pleine saison d’automne ? demanda la jolie jument en scrutant le ciel bleu parsemé de nuage.

Hélas le seul orage qu’elle entendait était son étalon qui jura tous les dieux de l’avoir fait raté six heures de travails sur son tableau.

-RAAAAAH ! DOUCE CELESTIA ! POURQUOI ? POURQUOI ? fit-il en jetant son matériel dans la rivière.

Les assassins gesticulèrent au sol, leurs yeux à jamais aveuglés par la magie de Celestia qui avait brillée tel le cœur du soleil même. Elle se tenait debout au milieu de la pièce, équipée de son armure et de sa grande hache en or, les yeux flamboyants et une aile faite de feu brûlant avait remplacé son aile d’origine manquante, même si du sang continuait à suinter de son moignon, elle ne sentit aucune douleur… Jusqu’à la fin de son état de déesse guerrière.

La divine Celestia regarda les misérables aveugles qui avaient tenté de l’assassiner avec un air de profonde colère. Elle saisit le garde qui lui avait arraché son aile droite en le soulevant par la gorge. Elle examina le visage aux orbites carbonisées, et ne reconnut pas le visage de ce garde.

La garde royale et la garde de nuit comptaient une cinquante guerriers triés sur le volet, pas plus, par les deux princesses ou par les deux capitaines, et les souveraines connaissaient, au moins du nom, chacun des gardes qui, sur leur foi juré, avait fait le serment de les protégés et de les servir sur leurs vies. Ces poneys-là, n’étaient que des usurpateurs.

-Misérable cloporte ! gronda-t-elle d’une voix qui ferait fuir un dragon dans sa grotte pour pleurer comme un môme. Qui t’as donné les trente deniers pour accomplir cette triste besogne ?

Des crocs noirs comme le charbon sortaient de la bouche de la princesse.

Mais l’aveugle ne disait mot préférant serrer les dents pour tenir le secret quoi qu’il en coûterait, hélas pour lui, son armure se mit à chauffer, jusqu’à devenir rouge, cuisant ainsi le poney en armure comme un ragoût de bœuf de l’empire dans une casserole. Il s’agita pour s’échapper alors que sa chaire finirait carbonisé comme ses globes, alors il avoua.

-OLTON… OLTON DREST !… C’EST LUI !… OLTON !

Ce même Olton de la famille Drest qui avait tenté de forcer Cadance par le passé ? Il est revenu ?

-Ou est-ce porc !

-HAAAA ! PRISON ! DANS LA PRISON ! SOUS LE PALAIS ! HAAAA ! PITIEEE PRINCESSE…. hurla le meurtrier alors que ça sentait la chaire cramée, mais pas assez nauséabond que l’odeur de la trahison, et que le métal se déformait sous la chaleur.

Celestia aurait bien pu laisser ce traître finir rôti comme un dîner carnivore des griffons, mais ce n’était pas dans sa nature d’être cruelle, bénis soient les dieux…

Elle le jeta par la fenêtre tout en brisant les vitres. On entendit un long cri jusqu’à l’atterrissage grotesque d’un tas viande et d’un amas de métal.

Il fallait qu’elle rejoigne sa petite sœur, si des assassins avaient réussi à infiltrer sa garde personnelle, alors la garde de nuit était forcément touchée, et sa sœur risquerait d’avoir moins de chance qu’une aile arrachée par traîtrise. Et si quelque chose serait fait contre Twilight, sa petite Twilight, la Dame Protectrice du Jour fit serment qu’aucune armée, aucun démon en armure d’airain, aucun dieu ne pourrait protéger celui qui aurait fait l’erreur de s’en prendre à son élève qu’elle aimait tant.

Mais avant qu’elle ne franchise le seuil, elle s’arrêta pour s’adresser une dernière fois à la poignée de tueurs, qui gisaient, terrorisés dans leur ténèbres.

-Priez, si un dieu vous prend en pitié. Car je vous ferez payer chaque vie innocente que vous aurez occis par votre cupidité.

Une fois dans le couloir, Celestia prit la direction des appartements de sa sœur en galopant sous les cliquetis de son armure d’or. Les serviteurs crurent voire, non pas la douce et belle princesse Celestia, leur monarque pleine de compassions et de gentillesses. Mais un monstre tout droit sorti des entrailles infernales du monde. Et en partie, ils avaient bien raisons.

Twilight, était à la grande bibliothèque du château, comme à son habitude. Assise devant un écriteau de bois finement sculpté, elle lisait un livre ancien à la couverture rouge usée sur les coins et aux pages jaunis par le temps, tout en prenant des notes sur un parchemin, au milieu de cette immense salle aux milles trésors de la connaissance et des poneys qui en profitaient dans le calme. Depuis que l’Ame de Cristal fut brisé par un mystérieux voleur, elle se mit à feuilleter des ouvrages, dont certains dataient depuis des millénaires qu’il fallait l’autorisation expresse des princesses ou du maître-archiviste de Canterlot pour espérer poser un seul regard sur la forme du grimoire, pour rechercher une autre gemme de pouvoir ou un objet au but similaire que l’objectif fixé entre l’étudiante et son mentor.

Tous ses mensonges pour préserver un soi-disant « secret d’Etat », ses amies, son frère, Luna, Cadance et même son assistant numéros un ; Spike, étaient tenus à l’écart du véritable travail que la petite étudiante orpheline cherchait à accomplir avec son professeur. Twilight se destestait pour ça mais en réalité ce fut elle-même qui désirait garder sous silence cette mystérieuse affaire. D’ailleur, le dragonnet croyait avec, une naïveté bien infantile, que le secret sur la véritable raison de son étude de l’utilisation du cristal n’était qu’un moyen de défense contre les dangers qui menaçaient la vie des poneys. Hélas, cela ne concernait que Twilight, et elle seule. Celestia ne pouvait que la conseiller, et la soutenire…Mais, le plan ne pourrait s’accomplir que si la licorne violette manipulerait cet objet sans problème.

Il en allait de sa propre vie. Elle aimait tous les instants qu’elle avait passés avec ses proches ; rire pour des farces, jouer pour passer le temps, discuter ou se disputer pour une broutille. Cette joie dans l’amitié et l’amour. Ces magnifiques et délicieux moments partagés avec ses amies. Elle adorait sa vie. Mais elle se devait au moins d’essayer de réussir pour n’avoir aucun regret. Mais si finalement rien de concret n’apparaissait, si son ultime chance de salut avait éclaté en milles morceaux… Alors ainsi soit-il.

En parlant de sa vie, elle pensait à son passé, à son enfance… Pourquoi Celestia l’avait-elle choisit parmi les milliers d’autres orphelins que cette foutue guerre abominable avait privé de parents ? Était-ce un coup du destin que la princesse du jour l’ait recueillit dans cet orphelinat de Canterlot ? Cette établissement que son frère l’ai laissée pour ensuite partir combattre au front alors qu’i l n’avait que quatorze années.

Elles ne s’étaient jamais dit, mais Celestia était bien plus qu’un professeur, Twilight n’avait jamais connu sa mère et son père à l’inverse de son frère, qui les décrivaient comme un couple de licornes modèles et aimants. Mais elle n’avait aucune image d’eux, sauf son imagination, et tout ce qui pourrait s’apparenter à un parent, formait le visage de Celestia.

Mais elle chassa cette idée idiote de son esprit, Twilight n’était pas de sang royale et encore moins une alicorne. Elle n’était qu’une élève à l’avenir prometteur oui, mais pas une fillette que la Dame du Jour doit s’occuper au risque de délaisser le royaume…

La jeune jument appuya le dos contre le dossier et se massa les tempes pour chasser cette migraine désagréable. Elle regarda les vitraux colorés qui offrait un magnifique reflet coloré dans la bibliothèque.

-Je ne regretterais pas de le lui dire ce simple, mot… Je le voudrais tellement… murmura-t-elle en fixant les verres.

Aussi rapide qu’inattendu, un éclat blanc l’aveugla en une fraction de seconde. Elle haussa les sourcils en se demandant comment un éclaire pourrait apparaître en plein automne et surtout qu’il y avait un ciel peu nuageux.

-Il va y avoir une tempête ? demanda un étalon en jetant un œil un instant vers les fenêtres.

C’était exactement ce que la licorne se disait. Elle se retourna pour voire son interlocuteur, et reconnut la jeune recrue de la garde royale, Flash Sentry. Equipé de son équipement complet de protecteur du soleil ; lance, épée et bouclier compris. Ce n’était pas l’armure dorée qui faisait rougir la frêle licorne.

Flash était un beau jeune pégase, les muscles développés par l’entraînement difficile des soldats de Celestia, la crinière bleue et des yeux comme un océan glacial du nord et, en contraste, la robe de son pelage ressemblait au sable chaud d’un désert aride.

Mais le plus impressionnant, était de savoir que le pégase n’était pas plus âgé de dix-sept printemps et qu’il était arrivé à obtenir l’armure dorée alors que la plupart de ses frères d’armes étaient des adultes dans la force de l’âge avec de l’expérience militaire déjà acquise.

Certains rumeurs de jeunes juments désirant l’approcher, raconteraient, qu’il doit son talent martial et à sa vigueur sur le fait qu’il serait le descendant de grands héros pégases de Cloudsdale ; la Cité Pégase dans les Nuages. Ou qu’il avait été élevé depuis tout jeune aux armes selon une coutume ancestrale mais abandonnée de Cloudsdale auquel chaque fils aîné de chaque famille devait être donné à l’armée. Ou alors qu’il serait sorti du ventre de sa mère avec une épée et une lance.

Si au moins un dixième de ses racontars étaient vraies, Flash deviendrait sans problème le héros d’une ballade fleure bleue… S’il avait un talent inné aux armes et un corps désirable pour toutes juments. Il tout de même fier comme un paon et un séducteur.

Pourtant cela n’empêchait guère à Twilight de rougir et de… Se laisser approcher.

Le jeune étalon, posa son regard bleu sur la jument qui se retourna sur son étude pour cacher son émotion. Depuis qu’il avait vue pour la première fois au tournoi de Poneyville l’élève de sa souveraine, il fut vit attiré par cette jolie maigrichonne, et depuis l’incident avec le colosse estropié, il avait saisit là une occasion de tenter sa chance en se portant volontaire auprès du capitaine pour servir de bouclier-lige.

-Que lisez-vous ? demanda-t-il à voix basse juste à quelques centimètres derrière la jument violette, beaucoup plus intéressé à toiser la silhouette gracile, mais fragile de la licorne violette que de savoir les lieus de cultes anciens et des dieux oubliés.

-Euuuuh… Je… Je, elle sentait le souffle chaud de Flash juste sur sa nuque et rien que cette sensation lui donnait l’impression d’avoir des fourmis ramper sous sa peau et l’empêcha de se concentrer pour parler. Un moyen… Pour me… Un sujet d’étude pour la princesse Celestia sur les anciennes civilisations d’Equestria. Rien de bien trépidant, même si je trouve intéressant.

-Vraiment ? Je ne trouve que c’est bien plus passionnant que ça, il se pencha en avant de plus en plus.

-Ah… Ah bon ? Vous trouvez ? elle sentit le métal graissé mélangé à l’odeur corporelle du jeune soldat.

-Disons, que vous aplatissez votre beau visage sur ces pages, il posa un sabot sur l’épaule de Twilight.

Par ce simple contacte, Twilight eut comme un choc. Elle réalisa qu’elle avait effectivement le museau à quelques millimètres des feuilles jaunis sans se rendre compte. Mais surtout que le contact de ce garçon contre sa fourrure lui donnait encore une étrange sensation, gênante et désirable à la fois. Elle se remit le dos droit pour trouver un peu de confort, mais presque automatiquement le sabot de Flash Sentry massa délicatement l’épaule en faisant de petits cercles.

-Oh… Euh… Oui, oui, c’est vrai. Je suis juste un peu fatiguée.

Le visage de la licorne s’empourpra encore plus, ses oreilles s’aplatirent, ses yeux s’arrondirent et sa bouche s’ouvrit pour laisser passer un souffle saccadée. Le sabot du pégase caressa la base de son cou et la poitrine avec grande délicatesse tout en respirant au niveau de l’échine.

C’était une torture, car la jeune licorne avait à peine seize ans et porte encore sa virginité, et comme tous les jeunes de son âge, elle désirait ardemment comme elle craignait de connaître les affres torrides de l’amour, être dans les bras d’un compagnon, sentir des plaisirs charnels interdits et faire des jeux qui ôteraient toutes innocences. Mais hélas, Twilight était une personne souvent occupée par ses études et les projets avec ses proches qu’elle ne prenait pas le temps de trouver quelqu’un. Encore moins après l’arrivée de cette montagne de muscle en armure noire.

Le fait d’avoir un étalon qui semblait s’intéresser à elle, même s’il avait une réputation de coureur de jupon, même si ce n’était que du simple désire primaire à la place d’un amour sincère, était un cadeau du ciel.

Elle rejoignit le sabot aventureux de son protecteur au sien et se risqua un regard… Il était vraiment beau, sans compter ce corps encore jeune mais musclé. Pas trop pour le faire ressembler à Bulk Biceps et juste assez pour atteindre le niveau de son frère.

Elle se mordit les lèvres inférieures en se retenant de ne pas sauter sur l’étalon pour le dépouiller de sa ferraille et de le gouter de long en large.

« Quand je penses qu’au départ, tu n’étais qu’un pauvre idiot sans envergure. » se rappela la licorne de leur première rencontre, malheureux, lors du tournoi.

Le pégase révéla un sourire charmeur à Twilight Sparkle, car de plus près elle était vraiment belle, et de spécial. Elle n’était pas qu’une jolie jument comme tant d’autres à travers le royaume, ni une de ces tas de viande qui ne servaient que pour satisfaire les étalons en s’exibant. Twilight avait un charme, une beauté qui lui était propre, qui la rendait unique. En plus de son caractère adorable de tête-pensante et cultivée. La licorne violette était peut-être très svelte, voir maigre, même pour une licorne qui sont d’ordinaire une race peu physique en raison de leurs habitudes avec la magie de leurs cornes.

Le jeune garde royale approcha son museau pour embrasser Twilight, mais elle l’arrêta rapidement en lui plaquant un second sabot sur les lèvres en murmurant d’arrêter.

Au grand soulagement de Twilight, personne dans cette immense salle ne faisait attention à ces deux tourtereaux collés l’un à l’autre derrière un écriteau.

-P… Pas… Pas maintenant, pas ici… bafouilla-t-elle en en suant.

-Votre loge ? dit-il en allant droit au but.

-Peu… Peut-être, mais elle pensa à Spike qui logeait lui aussi dans la même chambre qu’elle. Ou un coin plus… A l’abri des regards…

A ces derniers mots, elle sentit son cœur battre comme un tambour de guerre, elle avait de la peine à se rendre compte qu’elle avait facilement cédé aux avances de ce garde qu’elle connaissait à peine depuis deux jours.

-Je connais bien un endroit, susurra-t-il à son oreille.

Son esprit lui hurlait que c’était de la folie, mais son envie ravageait son corps maigrichon comme une nuée de sauterelles ravageant un champ de blé en été. Elle ne pouvait pas, non, ne voulait pas revenir en arrière. Car elle n’aurait certainement plus l’occasion sachant ce qu’elle risquerait à l’avenir. Elle était jeune et en phase d’être une jument faite, elle pouvait bien se le permettre.

Elle ferma rapidement son livre et rangea sa plume, son encrier et ses notes dans une sacoche et se dirigèrent tous les deux vers la sortie en se tenant à une distance respectable sans éveiller les soupçons des gens.

La licorne stressais mais jubilait aussi de pouvoir au moins faire sa première liaison, et avec un soldat d’élite en plus. Saurait-il être utile à autre chose que brandir une épée de fer ?

Alors qu’ils s’approchèrent de la grande porte, celle-ci vola en éclat dans un fracas de bois et de poussière. Et sous les cris des poneys venus consulter des livres et le sifflement des lames et de projectiles tirés à l’arbalète, des assassins en mentaux à capuchon et masqués par des foulards pénétrèrent dans la bibliothèque du château tuant tous ceux qui leur barreraient la route. Fuyant les assaillants, les poneys et les griffons présents se jetèrent à terre ou se cachaient sous les bureaux ou les parmi les étagères.

Une licorne masquée, observant dans toutes les directions repéra l’objet de la cause de se massacre gratuit. Elle pointa un sabot gantée de bandage et armé d’un poignard empoisonné désigna une Twilight sonnée qui réalisa à peine ce qui était en train de se passer.

-C’est elle et n’oubliez pas ! Il la veut vivante et entière.

Les tueurs foncèrent sur la frêle ponette qui tomba sur le dos en voyant ces ponneys masqué l’attaquer. Elle leva les pattes et poussant cris pour se protéger.

Mais l’un des attaquants fut happé par la lance projetée par Flash qui l’empala à même le sol, un second vit sa mâchoire et une bonne partie de ses dents voler en éclat quand le jeune garde royale s’interposa entre la jument et eux à coup de bouclier et un troisième fut transpercé entre les côtes avec l’épée du pégase au couleur de sable.

Debout face à de sombres assassins, Flash Sentry faisait rempart à Twilight Sparkle pour protéger sa vie. Cette dernière ce rappela encore de cette journée, elle, à terre complètement terrifiée, des monstres venant lui faire du mal et un guerrier qui veillait sur elle l’épée en main.

-Dégages gamin ! Vas jouer au petit soldat dehors ! menaça un soudard avec une épée courte ensanglanté.

-Je suis un garde royale de sa Majesté Celestia. Je dévore dix des comme toi au petit déjeuner, répliqua le pégase en brandissant son arme.

L’assassin leva son épée pour fendre le crâne de Flash en deux, mais avec une facilité déconcertante ce dernier lui trancha la patte armée et l’embrocha par la gorge quand il tomba dans à râle immonde, d’autres sbires surgissent pour lui porter des coups, mais ils avaient à faire à un garde royale qui défendait l’élève favorite de la princesse Celestia. Les lames s’entrechoquèrent dans une mélodie d’acier et de sang. Les encapuchonnés tombèrent comme des mouches devant le talent martiale de Flash Sentry. C’est alors que la licorne qui menait la troupe surgit comme une ombre et blessa le museau du protecteur de Twilight avec sa dague. Elle recula alors que l’étalon grogna en secouant la tête. Il lâcha un juron avant de répliquer mais à l’ instant où il s’apprêtait à trancher la tête de la jument masquée. Il tomba raide.

-FLAASH ! cria Twilight en voyant son protecteur s’effondrer sans aucune raison aux sabots de son adversaire.

La licorne tenta de lui porter secours mais les derniers membres du groupe s’interposèrent l’un d’eux lui visa avec une arbalète tendit qu’un autres lui frappa d’un coup de sabot sur la mâchoire.

-J’ai dit qu’on ne l’abîme pas, intervint la licorne avec un ton ennuyé.

Alors que plusieurs poneys saisirent l’élève de Celestia pour l’emmener, le jeune garde tenta de se relever en poussant des cris étouffés par une violente paralysie, hélas en vain. Trop effrayée pour utiliser correctement sa magie, Twilight se débattit pour échapper à ses ravisseurs.

C’est alors que tout se brisa en elle. Devant ses yeux, Flash Sentry la jeune recrue prometteur de garde royale de sa Majesté Celestia du Soleil fut égorgé comme un animale alors qu’il gisait par terre empoisonné.

-Vous l’avez tué ! VOUS L’AVEZ TUE ! cria-t-elle hystériquement.

-Fermes ton clapet, maudite putain ! Ou tu le rejoindras, s’énerva un assaillant qui lui frappa au ventre pour la faire taire.

-Franchement je ne sais pas ce que Celestia te trouves. Tu sais lire beaucoup de livre et manipuler parfaitement les sortilèges de cours d’école. Mais tu n’es qu’une petite pleurnicharde trop couvée dans le confort de château, se moqua la meurtrière en redressant par la crinière la tête en larme et le museau en sang. On y va !

Alors que les ravisseurs se dirigeaient par là ou ils étaient arrivés en trainant la licorne violette, un grand vent chaud frappa de plein fouet le visage des assassins.

Comme un monstre de feu sortit de l’imagination d’érudit fou, Celestia du Soleil traversa la salle en laissant derrière elle une traînée de flammes incandescentes. Rugissant telle une lionne sur des hyènes qui avaient l’audace de toucher à son lionceau.

Pris de panique, les derniers poneys encapuchonnés brandissant leurs armes, tiraient ou tentèrent de fuir, mais telle un météore, Celestia les extermina dans une orgie de d’acier de flammes. Tournoyant avec sa grande hache dans tous les sens, les assassins mourraient en charpie. Tous, sauf un.

Celle qui avait abattu Flash Sentry tenait Twilight avec son couteau sous la gorge. Et Celestia s’arrêta, mais grogna en montrant ses crocs acérés et noirs comme une bête sauvage.

-C’est donc ça le vrai visage de Celestia ? railla la licorne masquée confiante de l’éfficacité de son « bouclier ». Si Luna et Cadance sont comme toi, les alicornes sont vraiment une race monstrueuse et contre nature.

Twilight voulait appeler à l’aide, mais elle voyait là une créature de flammes et de lumière en armure d’or et tâchée de sang. Et non la vraie princesse Celestia. Celle qu’elle aimait. La captive était choquée, non, complètement terrifié devant cette… Chose.

-Tu vas rester sagement là et tu ne bouges pas d’un muscle et tu ne fera pas briller ta jolie corne… Ou sinon… elle pressa le poignard enduit de poison encore plus fort. Une seule entaille et ta petite courtisane mourra dans une belle agonie sans que tu ne puisses rien faire.

Celestia suintait de tout son corps d’une envie de réduire en bouille cette vermine masquée, de lui arraché la tête pour voir si elle avait bien une grande bouche. Mais le couteau menaçant de supprimer la vie de Twilight suffisait à freiner ses attentions.

La corne de la licorne inconnue brillait d’un éclat vert pour se préparer à une téléportassion avec sa captive. Mais au lieu de disparaître, rien ne se passa. Ou plus précisément une aura violette emprisonnait ses membres et sapait sa magie.

L’assassin était tellement concentré sur la monstruosité qu’est Celestia qu’elle avait oublié la frêle petite licorne violette qui enveloppait la tueuse de sa magie.

Elle voulait l’arrêtait mais ses membres, sa peau, sa chaire et ses os partait lentement en poussière.

Les yeux fermés et les dents grincés, Twilight Sparkle l’apprentie magicienne détruisait chaque atome de la licorne masquée comme en réduisait en poussière une feuille de papier brûlé. Elle ne pouvait qu’hurler de terreur avant de ressembler à un cadavre de plusieurs siècles.

Après avoir usé de ce sortilège meurtrier Twilight s’effondra en pleurant, et se roula en boule.

-TWILIGHT ! cria Celestia dans sa voix surnaturelle.

En entendant cela, l’apprentie magicienne se recula comme un chaton devant un molosse affamé. Les yeux rougis par les larmes et le visage marqué par la violence.

Voyant Twilight effrayée, la princesse comprit avec horreur qu’elle n’était plus elle-même. Elle se retransforma pour apparaître comme avant. Une Celestia belle et douce, avec un moignon ensanglanté en guise d’aile et la face inondée de flots de remords.

-Pardon… Pardon… Pardon ma chérie, je ne voulais pas te faire peur, dit elle avec sa voix d’origine déformé par la tristesse. Je te demande pardon. Mais c’est fini, c’est fini maintenant.

La licorne tremblait toujours, s’éloignant à fur et à mesure que son mentor s’approchait doucement.

-Pitié Twilight, ne me fais pas ça. Ne me rejette pas… la princesse du jour pleura alors que son cœur se brisait petit à petit devant la mine horrifiée de sa protégée. Tu es tout pour moi, tout… C’est grâce à toi que je me suis remise de la perte de mon amour d’autrefois. Tu avais été ma seule raison de vivre. Quand je t’ais recueillis tu n’étais qu’une toute petite pouliche toute mignonne et je savais que j’ai trouvé mon nouvel amour. Toi Twilight.

Celestia stoppa sa progression pour s’effondrer au sol en gémissant et en suppliant.

- Jamais je ne te ferais du mal. Tu m’entends ? Jamais. Ni à toi ni à tes amies, ni à ton frère… Ne me laisses pas Twilight je ne pourrais pas vivre si tu as peur de moi, si tu me rejettes. Pardon… Pardon…

-Ma… Maman, dit faiblement la licorne.

A ce simple mot, Celestia leva la tête pour voire sa petite s’approcher vers elle comme une enfant maltraité cherchant du réconfort.

-Maman, continua la petite licorne violette.

-Oui, Twilight oui, c’est maman, dit Celestia s’emportant de joie.

-Maman, continua Twilight Sparkle en plongeant dans les pattes de celle qui l’avait élevé et aimé.

-Oui, oui, mon bébé, oui. Maman est là, embrassa Celestia sur la tête de sa fille avec tendresse tout en se rappelant le jour ou elle tenait une petite Twilight entre les sabots.