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Turn It On Again

Une fiction écrite par inglobwetrust.

Chapitre 18: Manehattan Partie 1

« Go to Tartarus ? »

« Hein ? Quoi ? »

Sur le chemin vers l’hôtel, Rarity vit un panneau annonçant le concert des Ponytones, accolé à celui du nom du groupe cité. Scootaloo passa une tête dehors et vit le panneau désigné par la licorne du sabot.

« Oh ! Ouais, ouais… Je vous l’avais pas dit, mais vous êtes programmé en clôture du festival local. Ça se passe pendant une journée aux Neighdowlands Stadium, c’est énorme », expliqua la pégase orange. « Ça commence en début d’après-midi, avec une autre scène gratuite pour les plus petits groupes installés devant le stade. Le festival se finit avec vous dans le stade. Go to Tartarus joue juste avant vous, ça va chauffer ! »

Quelques sourcils levés se firent voir, tandis que Sweetie se mit à rire discrètement.

« Mais… ils jouent quoi exactement ? » redemanda Rarity, peu au courant des nouveaux groupes stars du moment à Equestria.

« Tu les connais pas ? Tous les jeunes les adorent ! Enfin, je veux dire… c’est pas comme si vous étiez vieux et que… euh… » Rumble se perdit tout seul dans son explication.

« Ce qu’il essaie de dire, c’est que c’est une programmation un peu bizarre mais que, du coup, ça fera que beaucoup de jeunes viendront vous écouter, c’est bon pour relancer les ventes des albums. Business is business », expliqua l’autre pégase.

Sweetie continuait à rire. « C’est sûr que c’est éclectique comme programmation ! Mais moi, je joue quand ? » demanda-t-elle, plus sérieuse.

« Oh. » Scootaloo chercha dans ses papiers quelques instants, avant que Rumble ne lui tende celui cherché. Elle le prit dans ses sabots et récompensa l’étalon d’un petit bisou sur la joue. « Merci. Tu joues… juste avant les Ponytones, ça ne change pas. C’est assez tard, ça vous laissera le temps d’aller voir d’autres concerts si vous voulez », précisa Scootaloo.

Rarity se fit encore entendre. « Oui, mais… ils jouent quoi ces… Go to Tartarus ? » redemanda-t-elle en faisant un effort pour bien prononcer le nom.

Sweetie eût un nouveau fou rire et parvint tout de même à trouver le temps de répondre avant de ne plus pouvoir se contrôler. « Ils jouent du trash metal ! Ça va changer des Ponytones ! »

Toe et Torch avaient l’air confus. « Du… trash metal ? » demanda l’étalon du duo. Rarity, Mac et Fluttershy haussèrent les épaules à l’unisson.

« Attendez, je vais vous faire écouter », dit Rumble en sortant un petit baladeur de son sac de selle. Il sortit une petite enceinte qu’il attacha au bout du câble reliant l’instrument et lança une chanson du groupe.

« I left alone, my mind was blank as a colt’s flank

I needed time to get the memories from my mind »

Entendre ça déconcerta un peu le groupe, qui était peu habitué à ce genre de musique. A la moitié du morceau, Rarity ne put que le constater.

« En effet, c’est… différent de ce que nous faisons », dit-elle en se massant un peu les tempes, sentant déjà une migraine venir à l’idée d’en entendre plus.

Fluttershy sembla avoir subi un choc aussi, mais était en fait plongée dans ses pensées. Elle pouvait jurer avoir déjà entendu ça quelque part. Elle tenta de se souvenir et chanta à voix basse quelques-unes des paroles avant que son visage ne s’illumine.

« Je les connais ! Rose aime beaucoup ce groupe ! » s’écria-t-elle. Tout le monde tourna la tête vers elle, surpris.

« Rose ? » s’étonna Torch. « Elle n’est pas un peu jeune pour… ça ? »

Fluttershy rit doucement. « Oh, c’est Discord qui écoute beaucoup ça aussi. J’imagine que c’est ce qui se rapproche le plus du chaos en musique… Il fait souvent écouter les disques à Rose et elle aime beaucoup », sourit-elle en se rappelant les heures que passaient le draconequus et sa fille devant la platine à chanter les morceaux.

« Techniquement, ce n’est pas du ‘chaos’ », s’interposa Sweetie. « Il y a des vraies mélodies dedans et leurs paroles sont inspirés par les légendes d’Equestria. C’est presque comme des contes qui seraient chantés. Il suffit de savoir écouter pour comprendre que c’est de la musique tout aussi bien faite que ce que fait le groupe. Moi, j’aime beaucoup », affirma la plus jeune licorne.

Rarity retourna la tête vers l’une des rues et vit une autre affiche avec les visages des membres de ce groupe, tous maquillés de noir avec des piercings sous les yeux, les oreilles, la bouche et même la langue pour l’un d’entre eux, comme tout droit sortis d’un film d’horreur. La vision la fit un peu frissonner.

« En tout cas, je ne pense pas qu’ils soient du genre à venir prendre le thé… », s’amusa-t-elle, faisant rire le reste du chariot.

« Rarity, je te ferais écouter et tu ne diras plus ça après », se moqua Sweetie. « Tout le monde ne peut pas chanter de la pop comme vous cinq. Il faut bien qu’il y en ait pour tous les goûts.»

« Sweetie a raison, Rarity », s’interposa Fluttershy. « Moi, j’aime beaucoup ce qu’ils font et… » Elle hésita. « J’aime bien chanter leurs chansons quand je suis seule chez moi. Ça… ça détend après une journée difficile », finit-elle en se cachant à moitié dans sa crinière, sous les yeux surpris des autres poneys.

« Fluttershy qui chante du métal ? J’en connais qui paierait pour voir ça… », songea Scootaloo en rêvant de pièces sonnantes et trébuchantes à voix haute sur le reste du trajet.

Le groupe s’installa à l’hôtel et passa une soirée relativement calme dans la seconde ville d’Equestria qui ne dormait jamais.

Le lendemain, le groupe se mit en route vers le Neighdowlands Stadium en vue des répétitions. Scootaloo monta la dernière dans le taxi, un journal sous le sabot. Peu après le départ vers le stade, elle le sortit et le montra à tout le monde.

Une grande photo en une de Mac et Rarity s’embrassant à pleine bouche prise la veille, dans le hall de l’hôtel, avec le titre : « Un amour de concert ».

La licorne prit le journal dans sa magie et ouvrit quelques pages, qu’elle feuilleta sans grand intérêt. Après tout, ce n’est pas comme s’ils avaient quelque chose à cacher aux autres.

« J’espère que ça n’arrivera pas jusqu’à Poneyville avant que nous y arrivons », soupira-t-elle en repassant le magazine à Scootaloo.

« En parlant de Poneyville, le concert sera gratuit. Alors pas besoin de vous inquiéter pour demander des tickets pour vos familles et amis », précisa la pégase orange, qui avait dû négocier cela après le fiasco à Chicoltgo.

Mac étreignit Rarity un peu plus fort et lui murmura à l’oreille. « Ne t’inquiète pas. Quand on arrivera à Poneyville, j’expliquerais tout à Applejack. Et le reste aussi, faut qu’elle sache. Mais… je voudrais que tu sois là. J’ai besoin de toi pour tout lui expliquer. »

Rarity sourit et lui embrassa la joue. « Je serais là, promis. Je ne te laisserais pas tomber. » Les deux se penchèrent l’un contre l’autre dans le chariot, obtenant un rire de la part de Scootaloo.

« Ha ! Après, ne vous étonnez pas d’être en couverture des magazines en étant aussi bisou-bisou ! » se moqua-t-elle. Rumble leva les yeux au ciel et l’embrassa sur la bouche pour la faire taire et pour lui rendre la monnaie de sa pièce.

Il fallut presque les séparer quand le chariot s’arrêta enfin à la destination finale.

« Garde ton énergie pour ce soir », avertit la pégase à l’autre pégase avant de sortir et de mener le groupe en coulisses.

Même derrière la scène, le bruit assourdissant fait par le groupe de metal faisait trembler les murs et secouer les échafaudages, donnant quelques sueurs froides au groupe.

« Vous inquiétez pas ! Ils ont fini dans cinq minutes !! » hurla Scootaloo par-dessus son épaule, sans que bien sûr personne ne l’entendre. Rarity priait juste pour qu’elle ne soit pas devenue sourde d’ici à ce qu’ils finissent.

Le groupe arriva sur le côté de la scène et vit les Go to Tartarus ! en pleine action. Un batteur griffon, un bassiste licorne qui tenait sa basse dans sa magie, un guitariste pégase qui volait au-dessus du sol en triturant à toute vitesse les cordes de sa guitare et un chanteur poney terrestre qui donnait tout au micro. Tous portaient du maquillage noir sur leurs corps : visages, yeux, queues, crinières… Ainsi que des piercings et des bracelets cloutés. La panoplie parfaite du groupe de rock. Seul le chanteur échappait un peu à ce cirque en étant un peu plus sage, se contentant d’avoir la crinière teinte en noir ainsi qu’un piercing à l’une de ses deux oreilles, un collier noir autour du cou et la queue coupé de façon courte et noire aussi.

Leur chanson se termina dans un fracas sonore de guitares et batterie qui claquent. Rarity comprit soudain pourquoi Discord devait tellement aimer leur musique.

« I WANNA DESTROOOOOOOYYYYYYY !!!!! »

Même devant le stade vide, le groupe s’était donné à fond. Les serviettes à disposition se retrouvèrent vite pleines de sueur de rocker et les bouteilles d’eau vidées à toute vitesse.

« C’est bon ? » demanda au micro le chanteur. Un poney à la table de mixage sur sa droite lui répondit par un signe de tête affirmatif. « Merci », conclut-il en quittant la scène. A peine avait-il tourné la tête qu’il vit les Ponytones prêt à prendre leur place. Son visage s’illumina et il ouvrit grand les yeux.

Il arriva devant son batteur et lui fit un signe du sabot, en lui disant quelque chose que ne pouvait entendre le groupe pop. Le griffon tourna la tête vers eux et garda son air strict. Le bassiste et le guitariste se rassemblèrent autour du chanteur, qui les mena tout sourire, ce qui contrastaient beaucoup avec les mines sombres des autres, vers Rarity, Mac, Fluttershy, Toe et Torch.

« C’est eux ! Les Ponytones ! » s’émerveilla-t-il en s’approchant d’eux.

« S’lut », répondit le guitariste.

« Ça va, les vieux ? », se moqua le bassiste.

« Yo les ringards », ajouta le batteur, faisant ricaner la licorne et le pégase à côté de lui, qui lui firent un hoof-bump.

« Les mecs, un peu de respect ! C’est les Ponytones, ils sont super, c’est les meilleurs ! » tenta le chanteur, visiblement embarrassé par ses compères, qui ne partageaient pas son enthousiasme. Les deux groupes se regardèrent en silence pendant un moment, les Ponytones essayant tant bien que mal de garder un sourire naturel sur leurs visages face aux mines sombres de presque tout le groupe de trash metal.

« Head, on se tire, j’veux pas passer une seconde de plus avec ces vieux ringards. Ça va influer son ma punk-attitude », grogna le bassiste avant de mener les autres en coulisses, sans être suivi par son chanteur.

« Hé Head, rejoins-nous à l’hôtel avant la tournée des bars, pigé ? » lui cria le pégase guitariste avant de filer rejoindre l’arrière de la scène.

Le dit Head hocha timidement la tête avant de se tourner à nouveau vers les Ponytones.

« Je suis terriblement, terriblement navré. Ils ne savent pas reconnaître la bonne musique même quand elle est devant eux… Je suis un énorme fan ! » sourit-il en se précipitant devant Rarity pour lui serrer le sabot. « C’est un honneur de vous rencontrer et de jouer sur la même scène que vous ! »

Rarity fut un peu perplexe, mais sourit et laissa l’étalon prendre son sabot dans le sien. « Merci, monsieur… ? »

L’étalon en face d’elle lui embrassa le sabot comme tout bon gentlecolt, faisant rire Rarity, avant qu’il ne réponde. « Je suis Head Banger, chanteur-compositeur-interprète de Go to Tartarus ! » s’exclama-t-il, avant de passer à Fluttershy, Torch et Sweetie pour effectuer le même geste de politesse. Plus simplement, il serra chaleureusement le sabot de Mac et Toe, les complimentant à chaque fois pour telle ou telle chanson, se référant même à des chansons solos de Toe et Torch.

« Les Ponytones ? En place ! » se fit entendre l’un des ingénieurs du son dans la sono du stade.

« Monsieur Banger, merci pour les compliments, mais nous devons aller répéter. En tout cas, vous êtes un vrai gentlecolt », le complimenta Rarity avant de se diriger sur scène avec le groupe, laissant Sweetie seule avec l’étalon, Scootaloo et Rumble étant restés en coulisses pour discuter avec l’organisateur du festival.

Avoir l’un de ses chanteurs préférés juste à côté d’elle perturba un peu la licorne, qui n’osa pas le fixer longtemps, un peu intimidée. Surtout que le voir en vrai, et pas seulement sur une pochette de disque, l’hypnotisait d’une certaine façon.

« Je… j’aime beaucoup ce que vous faites », parvint-elle à marmonner pour engager la conversation le temps que le groupe répète.

« Oh, merci beaucoup. Ça me fait toujours plaisir d’entendre des compliments. Moi aussi, j’aime beaucoup vos chansons », rétorqua-t-il en tournant la tête vers elle, sans jamais se départir de son sourire. La licorne écarquilla les yeux.

« C… c’est vrai ? Enfin, je… je ne savais pas que vous… Euh… » bégaya-t-elle, surprise.

« Oh allons, on peut se tutoyer, miss Belle ? » sourit Head.

Elle rougit un peu. « Sweetie. Tu… tu peux m’appeler Sweetie. »

« Head Banger. Mes amis m’appellent Head », précisa-t-il en tendant à nouveau le sabot.

Sweetie hésita un peu avant de le secouer. Elle regarda Head, qui souriait toujours d’un air charmeur, avant d’enfin tendre son sabot et de secouer l’appendice gris.

« Enchanté… Head », sourit Sweetie alors que les Ponytones entamaient leur premier morceau.

Trot outside and you see the sunshine...

Sweetie, comme toujours, marmonnait les mots avec eux, s’imaginant sur scène avec les cinq poneys. Elle ferma les yeux pour mieux faire jouer son imagination, avant d’entendre d’autres mots marmonnés à côté d’elle. Elle rouvrit ses paupières et vit Head chanter les mêmes paroles à voix basse, des étoiles plein les yeux. La licorne le fixa un long moment avant que l’étalon ne remarque la paire d’yeux pointés dans sa direction.

Il se pencha à l’oreille de la jument. « Je connais toutes leurs paroles ! C’est un rêve de les voir en vrai ! J’adore la voix de Rarity ! » lui cria-t-il pour couvrir le son du groupe.

« Je lui dirai, c’est ma sœur ! » répondit Sweetie, sous le regard étonné d’Head.

« C’est vrai ? La beauté, c’est de famille chez vous ! » la complimenta-t-il avant de recevoir un coup de coude amical de la part de Sweetie, qui rougissait.

« Tu en fais beaucoup des compliments comme ça ? » lui demanda Sweetie.

« Seulement aux juments qui ont des sœurs qui jouent dans mon groupe préféré », répondit Head sans broncher.

Les deux se turent ensuite pour profiter des répétitions, Head ne cessant pas de marmonner les chansons et profitant au maximum de l’instant. Sweetie avait l’impression de voir un enfant le matin de l’Hearth’s Warming quand il déballait ses cadeaux. C’était touchant de voir ça. Le pouvoir de la musique marchait toujours. Même chez les punks.

Après quelques chansons, le groupe finit sa session et rejoignit Sweetie et Head, ce dernier applaudissant dans le stade vide.

Le groupe semblait un peu gêné de tant de compliments, surtout chez quelqu’un dont ils aimaient bien se moquer avant.

« Merci beaucoup, Monsieur Head. Nous ne pensions pas que vous aimiez autant notre musique, surtout au vu de… euh…. vous savez, ce que vous… chantez… », finit Rarity, qui avait perdu le fil de sa phrase.

Head agita un sabot. « Oh, vous savez, c’est normal. Ça fait bizarre de voir quelqu’un comme moi », il passa son sabot de haut en bas, « aimer les trucs plus… calmes », s’amusa-t-il. « Ce que je suis sur scène, c’est juste un personnage. Mais j’aime tout tant que c’est de la bonne musique. Hé, c’est même les Ponytones qui m’ont donné envie de monter mon groupe ! Je vous dois tout ! »

Rarity rit légèrement. « Oh, c’est merveilleux ! Quoi de mieux qu’être une source d’inspiration ? » demanda-t-elle en prenant la pose.

Sweetie eût une idée et se tourna vers l’étalon. « Et si on allait en discuter autour d’une tasse de thé ? » lui demanda-t-elle en faisant un clin d’œil complice à Rarity, qui se trouva d’un coup gênée, alors que les autres membres du groupe avaient du mal à masquer un ricanement.

« Volontiers, je ne passe jamais une journée sans boire du thé au gingembre ! » répliqua Head. « C’est pas très punk, mais je m’en fiche. Si être punk, c’est être vingt-quatre heures sur vingt-quatre punk, alors je ne suis pas du tout punk à part sur scène et dans les disques ! » s’amusa l’étalon.

Rarity s’interposa. « C’est une merveilleuse idée, Sweetie ! Je connais un très bon salon de thé tout près d’ici. Qui m’aime me suive », dit-elle avant de filer en coulisses, suivie par toute la troupe. Sur le chemin, ils retrouvèrent Rumble et Scootaloo. Le pégase se jeta presque au cou d’Head.

« JE SUIS VOTRE PLUS GRAND FAN !!! » lui hurla-t-il. Scootaloo leva les yeux au ciel.

« S’lut Head, ça fait longtemps », lui dit-elle sur un ton plus calme avant de l’étreindre.

« Scoots, c’est super de te revoir ! » lui répliqua Head en lui tapotant dans le dos. Rumble en resta bouche bée.

« Scoots ? Tu… tu connais… Head Banger ?! » bégaya-t-il. Les deux se relâchèrent et la pégase s’approcha de Rumble, avant de passer un sabot autour de son cou.

« Bien sûr, tu crois que je manage un seul groupe ? Head, je te présente Rumble, mon petit ami », dit-elle en faisant les présentations. Head s’approcha et serra le sabot tremblant et moite tendu par le pégase gris.

« C’est… c’est un… honneur de vous rencontrer… », bégaya à nouveau Rumble.

« Je crois que tu me l’as cassé », s’amusa Scootaloo. « J’espère que tu seras réparé ce soir », lui glissa-t-elle à l’oreille. Rumble reprit ses esprits et se donna un air plus confiant.

« Oh, Scootaloo, Rumble ! Vous venez avec nous ? Nous allons au salon de thé avec ce délicieux Monsieur Head pour prendre le thé », expliqua Rarity en revenant sur ses pas après avoir momentanément perdu la trace du chanteur.

« Oh ouais, sûr, on te suit », répondit Scootaloo en suivant la licorne. Rumble resta bloqué quelques secondes sur place.

« Boire un thé avec Head Banger de Go to Tartarus ? » répéta dans le vide l’étalon. Scootaloo dut venir le tirer par les sabots pour le décoller de sa place.

Au salon de thé, l’arrivée de la troupe ne passa pas inaperçue. Déjà parce qu’ils étaient neuf, un chiffre impair difficile à caler à une table et aussi parce que le look d’Head Banger détonnait un peu dans un tel endroit.

Ils s’installèrent, sous quelques regards intrigués, à une table ronde, Head se plaçant entre Sweetie et Fluttershy. Ils parlèrent essentiellement de musique, Head répétant toutes les deux phrases son admiration pour les Ponytones entre deux gorgées de son thé au gingembre.

En grande amatrice de thé, il surprit la pégase jaune en expliquant les subtiles nuances dans l’art de faire du thé. Même Fluttershy était épatée. Leur discussion dériva à un moment sur Rose.

« Vous savez, ma fille vous aime beaucoup. Et son papa aussi », expliqua la pégase pendant qu’Head lui servait une nouvelle tasse de thé.

« Aww, merci beaucoup. Comment s’appelle-t-elle ? Elle a quel âge ? » demanda Head, curieux.

« Oh, j’ai une photo d’elle, je vais vous faire montrer », lui dit Fluttershy en cherchant dans son sac de selle. Elle en sortit une photo qu’elle tendit à Head. Pour quelqu’un qui ne savait pas à quoi s’attendre, il fut plus que surpris.

« C’est… c’est Discord, là ? »

« Hmm-mm. »

« … »

« Oui, je sais, les gens réagissent souvent comme ça au début », précisa la pégase. « Ma fille a dix ans », ajouta-t-elle en la montrant sur la photo.

« Elle… elle est très jolie. C’est tout à fait sa mère et son… père », constata Head en lui redonnant la photo. Il sortit quelque chose de son propre sac de selle, ainsi qu’un stylo. C’était une photo de son groupe. « Comment s’appelle votre petite ? »

« Rose, comme la fleur », sourit Fluttershy. L’étalon écrivit quelque chose sur la photo avant de la donner à Fluttershy.

« Tenez, vous lui donnerez ça. Je pense qu’elle sera contente », s’amusa Head. Sur la photo, il avait écrit : ‘Pour Rose, la plus rock’n’roll des petites filles. Amitiés, Head Banger.’

Fluttershy sourit et étreignit l’étalon. « Merci, merci, merci beaucoup, elle sera très très heureuse », le remercia-t-elle.

« Aww, c’est rien. Si je peux inspirer quelqu’un pour faire de la musique comme vous m’avez inspiré, alors je serais le plus heureux des poneys », sourit-il, avant de reprendre une gorgée de thé.

« En parlant de musique, est-ce que c’est vous qui écrivez vos textes ? Sweetie m’a dit que vos paroles étaient magnifiques », dit Rarity en s’interposant dans la conversation, laissant Mac discuter avec Toe et Torch sur le sujet des paroles du prochain album. Sweetie rougit et Head aussi.

« Ce n’est pas exactement ce que j’ai dit, mais…. je trouve les paroles de tes chansons toujours très bien écrites… », avoua la jument en baissant les yeux, gênée. Head laissa s’échapper un petit rire et répondit.

« Quand j’écris, j’essaie toujours de raconter une histoire. C’est pour ça qu’on fait des morceaux assez longs. J’aime beaucoup les anciennes histoires, il y a toujours de quoi s’inspirer », expliqua-t-il en marquant une pause. « Mais bon, j’aime aussi chanter des chansons comme Anarchy in Equestria. Après tout, si je chante, c’est aussi pour m’amuser et pour donner envie aux gens de remuer leur croupe. »

« Et c’est toi qui fait la musique ? » s’enquit Sweetie, curieuse.

« Hm-mm. Musique, paroles, orchestrations, mixage… Je fais quasiment tout. Ça n’intéresse pas vraiment les autres membres du groupe. Ils viennent juste pour jouer le plus fort possible et c’est tout », expliqua l’étalon gris, avec une petite tristesse dans sa voix. « C’est pas facile entre nous parfois. Même les meilleurs amis du monde finissent par se disputer pour des trucs stupides…. »

Un certain silence tomba entre les poneys qui écoutaient la conversation. Sweetie posa un sabot sur celui d’Head pour le réconforter, surprenant un peu l’étalon, qui écarquilla les yeux et n’osa pas bouger.

Rarity brisa le silence la première. « Ne vous inquiétez pas, monsieur Head. Je sais ce que c’est, enfin… nous savons ce qui peut se passer dans un groupe. Mais à la fin, il y a toujours quelque chose qui nous réunit, même des années après », expliqua la licorne, en passant un sabot autour de celui de Mac.

« L’amour ? » tenta Head, les yeux tournés vers Sweetie, qui regardait sa sœur d’un air attendri.

« Hein ? Oh non, la musique. Mais l’amour, ça peut aussi marcher », finit-elle en embrassant Mac, qui avait suivi la fin de la conversation avec elle. Sweetie rétracta son sabot et sourit en direction d’Head.

Les discussions reprirent pendant encore un moment, sur tout et n’importe quoi, surtout sur n’importe quoi avec toutes les questions que posait Rumble au chanteur, jusqu’à ce que tout le monde reprenne le chemin de l’hôtel.

La soirée s’annonçait paisible pour beaucoup d’entre eux, moins pour le couple de pégases. Les deux groupes logeaient dans le même hôtel, proche du stade et habitués à recevoir les stars. Arrivés dans le hall de l’hôtel, Head fit le premier le mouvement qui s’annonçait inévitable.

Il s’approcha de Sweetie, qui avait rarement été loin de lui depuis le début de l’après-midi, et fit sa proposition.

« Sweetie, je connais un bar sympa pas loin qui fait de supers salades, tu veux venir avec moi ? », lui proposa-t-il. « Je pourrais aussi sortir avec mon groupe, mais j’aimerais changer de la tournée des bars à essayer tous les alcools dispos pour finir la nuit dans le caniveau. Je suis chanteur, je dois quand même faire attention à moi. Enfin, bref, ça te dit ? » Il accompagna sa demande d’un grand sourire pour la convaincre, si ça n’était pas déjà fait.

Sweetie ne le fit pas attendre longtemps pour connaître sa réponse. « Okay. Rendez-vous ici dans une heure ? » demanda-t-elle.

Head acquiesça avant de monter dans l’ascenseur que retenaient Rumble et Scootaloo pour lui. Enfin, surtout Rumble.

Rarity et Mac observèrent la scène, amusés. Sweetie se tourna vers eux.

« Quoi ? » leur demanda-t-elle en voyant leurs sourires complices. « Rarity, j’ai passé l’âge où tu surveilles avec qui je sors », s’amusa Sweetie.

Sa sœur s’approcha d’elle et lui fit un énorme câlin, la surprenant un peu. « Je sais. Je suis juste contente pour toi. » Sweetie retourna l’étreinte et le silence se fit quelques secondes. « Je sais que maman va adorer entendre cette histoire. »

Sweetie ne put s’empêcher de rire avant de la relâcher. « Attends qu’elle voit les photos de toi et Mac », rétorqua-t-elle.

« Touché », répondit Rarity avant de voir Mac arriver à sa hauteur. Il tendit le sabot pour que Rarity enroule le sien autour et la mène vers leur chambre, tel un gentlecolt. « Amuse-toi bien Sweetie, et ne rentre pas trop tard », lui conseilla-t-elle avant de partir vers un ascenseur.

« Oui, maman », lui répondit d’un ton moqueur Sweetie en prenant les escaliers, sa chambre n’étant qu’au premier étage.

Mac et Rarity se retrouvèrent seuls dans l’ascenseur pour monter quelques étages. La licorne avait un grand sourire satisfait et fredonnait gaiement, sous l’œil de l’étalon, qui profitait de cette image paisible. Juste avant que les portes ne s’ouvrent, il fit entendre sa voix.

« Il ferait un sacré beau-frère », s’amusa-t-il, faisant rire la jument.

« Oh, Mac, allons, ne sois pas si hâtif. Voyons déjà ce qu’il en sera demain. Tu sais que les choses peuvent aller vite… », expliqua-t-elle en marchant collée à Mac, qui repassa un sabot par-dessus son épaule pour l’accompagner. Elle poussa un soupir. « Ma petite sœur grandit… » Son regard se fit un peu plus triste.

« Ça va ? » lui demanda-t-il, s’arrêtant momentanément de marcher, peu avant d’arriver devant leur chambre.

« Oui, c’est… c’est toujours bizarre de la voir comme ça. Elle est de moins en moins ma ‘petite’ sœur… Elle devient une vraie jument. Tu dois savoir ce que c’est avec Apple Bloom ? » le questionna-t-elle, reprenant leur trajet en silence jusqu’à la chambre.

« Ouaip, ça m’a fait bizarre aussi la première fois qu’elle est sortie avec un étalon. C’est toujours comme si, quelque part, elle était toujours la petite pouliche qui tenait dans nos sabots… », se souvint-il, accompagnant ses mots d’un petit sourire en ouvrant la porte de leur chambre.

Ils y entrèrent, déposèrent leurs sacs de selle et s’allongèrent sur le lit. Mac se positionna contre le dossier du lit et laissa Rarity s’installer dos à lui, reposant sa tête sur sa poitrine et caressant sa crinière, les yeux dans le vide.

« J’ai toujours peur qu’un jour, elle ne veuille plus me voir, qu’elle en ait marre de sa grande sœur. Je… je ne veux pas être comme… tu sais… comme… » Elle chercha ses mots et agita ses sabots dans le vide.

« Comme une seconde maman ? » suggéra l’étalon à voix basse. Rarity sourit.

« Je pense que tu comprends ce que je veux dire », répliqua-t-elle en serrant un peu plus les sabots qui l’entouraient.

« Hé, tu sais, avec Bloom, j’ai un peu été comme son… » Mac hésita sur le mot. « Père. J’me sens encore un peu comme ça avec elle. Mais j’apprends à la laisser tranquille. Je sais qu’elle sait se prendre en sabot », conseilla-t-il.

« Je sais que Sweetie est une merveilleuse jument et qu’elle rendrait n’importe quel étalon heureux. J’ai confiance en elle pour faire attention, mais… tu sais ce que c’est, on s’inquiète toujours pour sa sœur même si ça n’est pas nos oignons », reprit Rarity en se rappelant de quelques situations gênantes pour elle, notamment lors des premiers rendez-vous de Sweetie.

Mac fit remonter la roue à souvenirs. « Tu sais, ce qui m’a fait l’plus peur pendant longtemps, c’est que j’sois plus là pour elle. Applejack était encore trop jeune et j’faisais des cauchemars rien qu’en pensant que Bloom ait plus son grand frère pour l’aider tous les jours », expliqua l’étalon, les muscles tendus.

Rarity embrassa l’un de ses sabots. « Je comprends. Même avec mes parents, ça me faisait aussi peur. J’apprends encore à lui laisser vivre sa vie. J’essaie encore d’être la grande sœur parfaite. Tu… tu as vu comment je pouvais être parfois… » Même dos à elle, Mac pouvait deviner la gêne sur son visage. Il baissa sa tête et l’embrassa sur la joue.

Rarity se retourna et lui fit face, avec un sourire retrouvé. « On est tous les deux de grands angoissés, hein ? » s’amusa-t-elle.

« Ou alors c’est juste qu’on aime nos sœurs plus que tout au monde », répliqua Mac avec le même sourire.

« J’aurais bien aimé t’avoir comme grand frère », dit la jument. Mac rit.

« Non merci, j’en ai eu assez avec deux sœurs. C’est pas toi qui as dû supporter Applejack quand elle était petite. J’suis content d’en avoir eu que deux », se souvint Mac. « Enfin… euh, j’aurais quand même bien aimé en avoir plus, ça voudrait dire que papa et maman seraient encore là… ou au moins qu’ils seraient restés un peu plus longtemps. » Un voile de tristesse tomba sur ses yeux.

« Hé, ne pense plus à ce genre de choses. On ne peut plus changer le passé. Tu as été le meilleur des frères pour Applejack et Apple Bloom. Tu peux être fier de toi », lui dit-elle en approchant son museau du sien. « Très fier. »

Mac sourit, faiblement, mais il sourit. « J’suis sûr qu’ils t’auraient adorés. »

« Moi aussi. Ils devaient être de merveilleux parents pour avoir élevé un si bel étalon. »

« Y’a que mon corps qui t’intéresse ? » la taquina Mac, souriant plus sincèrement cette fois.

« Taisez-vous et embrassez-moi, Monsieur Apple. » Elle ne lui laissa pas le temps de répondre et connecta ses lèvres aux siennes, donnant un avant-goût de la soirée à venir.

J’espère que tu t’amuseras autant que moi, Sweetie’, pensa Rarity en commençant à descendre sa bouche plus bas sur le corps de l’étalon.

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Come at me, bro(nie)!

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Ma dernière fic, inspirée par Stranger than Fan Fiction (en anglais, bientôt ici en français): [lien]

Et le récit de mon voyage à la convention brony MLP-MSP: [lien]

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BroNie
BroNie : #41673
Quand on me jete le gant, je le relève monsieur Inglo.

Bon, bon, bon. Pour une fois, je peux pas dire qu'on fait du surplace. Même si c'est 5000 mots vachement étirés pour coller un OC, on change un peu du "y a un problème dans le groupe" et ça fait du bien. Pour le reste...bon, passons le nom de l'OC en question, le show lui-même sait se moquer des patronymes ridicules des poneys. Passons aussi le brouillage des frontières entre rock, punk, et métal, ou le fait que la longue tirade sur "le métal c'est pas que du bruit", j'ai un peu l'impression de t'entendre plus toi parler que les personnages.

Mais j'ai quand même plus de mal avec l'idée que les Ponytones qui sont un groupe acapella, jouent juste derrière un groupe punk. Un festival se doit d'avoir une ligne directrice. Ca a autant de sens que de programmer Louanne en fermeture du Hellfest.

Et Head a intérêt à garder ses pattes dans ses poches : Sweetie elle est à Button, da rlz MVP.
Il y a 1 an · Répondre
jojo
jojo : #41672
Je sait pas vous mais moi je pense que le RDV galant Head et Sweetie Belle va mal ce finir pas vous ?

Sinon execellent chapitre et WHAT Fluttershy qui écoute du métal O-O !?
Vous ne cesserez jamais de m'impressionné les Brony ^^
Il y a 1 an · Répondre

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