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La Chute de Vitranis

Une fiction écrite par Nova.

Premier contact

-----Initialisation MMA (Matrice Mémorielle Automatisée) effectuée------

Émulation nouveau calendrier... Utilisateur : Mala

Produit par Tun-Tech.

Heure locale : 14 h 30

Date estimée : 21ème jour du 1er mois

Année (depuis arrivée) : 1ère

Jamais Mala ne se serait attendue à trouver d'autres formes de vie « évoluées » sur cette exoplanète fort accueillante malgré son actuelle saison hivernale. Et pire que tout, c'étaient aussi des licornes, malgré quelques légères différences physiques ! Elle essayait avant toute chose d'évaluer leur degré de civilisation... était-ce préhistorique ? Non, tous portaient des vêtements, plutôt soignés même pour les plus « aisés ». Elle rapprocherait davantage d'une époque féodale, de ce qu'elle savait de l'histoire de son propre peuple sur Vitranis, même s'il n'était pas clairement possible ni logique de poser un terme historique sur un peuple d'un autre monde.

Elle qui ne s'attendait pas à de la civilisation, même sous forme d'un vulgaire camp bardé de tentes en tissu, cela la raviva quelque peu, même si elle ne paraissait pas fort ravie. Rangeant ses jumelles, elle prit la décision d'aller à leur encontre... qui sait, peut-être pourrait-t-elle se mêler à eux. Traînant le sabot à cause de son bras pas encore totalement remis de la fracture lors de son arrivée, surtout à force de marcher, elle se dirigea vers l'un des accès visibles, toujours encapuchonnée, alors que deux sentinelles licornes lui barrèrent le passage de manière un peu automatique.

« Halte !... mademoiselle, vous approchez du camp avancé dépêché par son Altesse, le Roi Bullion. Seules les licornes mandatées sont autorisées à pénétrer dans le camp. » déclara d'un ton ferme l'une des deux sentinelles, un étalon de robe rouge à crinière jaune, emmitouflé dans une épaisse toge.

« ...Sfi' l? Ish'goh ra tlak ? (Pardon ? Qu'est-ce que vous dites ?) » répondit Mala, avant d'immédiatement tilter une triste logique à laquelle elle aurait dû penser bien avant... la langue. Elle ne venait pas de comprendre un traître mot des sentinelles, et certainement eux non plus envers la licorne grisée.

« Ah bah tiens... comme c'est cocasse, une inconnue. Et je reconnais pas le dialecte, avec ça... » fit l'autre licorne, un étalon de robe bleue avec une crinière cyan.

« Parce que t'es linguiste, peut-être ? »

« Non, mais... je sais pas, j'aurais pu reconnaître ! C'est peut-être du zèbre... ? »

« Non mais, toi alors... « C'est peut-être du zèbre... », t'es sérieux quand tu dis ça ? Ils ne parlent pas comme ça, le froid t'a gelé le cerveau... »

« Hé, ho, on s'ennuie déjà assez à mourir à garder un accès du camp, loin du feu, dans le froid ! Je n'ai clairement pas envie de me prendre la tête avec toi... »

« C'est ça, vas-y, dis-le devant l'inconnue, révèle le plan du camp tant que tu y es ! »

« Mais... elle ne comprend rien non plus, je suis sûr ! Alors me prends pas la tête... »

Rapidement, une licorne à la robe turquoise, d'une crinière longue et brune, marcha d'un pas lourd mais rapide, appuyant ses sabots dans la fine couche de neige, venant de l'intérieur du camp. Elle semblait très contrariée, habillée dans une chaude cape rouge de qualité plutôt moyenne.

« Non mais ce n'est pas fini, vous deux ? J'essaie de lire les parchemins de la Conseillère du camp ! C'est quoi ce barouf ?! » annonça la jument à brûle-sabots.

« Du calme, Érudite... une inconnue essaie de rentrer dans le camp sans autorisation. »

La jument regarda Mala de plus près, d'un œil pourpre inquisiteur, avant de soupirer sur les sentinelles.

« C'est une licorne elle aussi, espèces de philistins. Me dites pas que vous ne l'avez pas remarquée sous sa capuche, parce que franchement... »

« Érudite, le camp n'est... »

« ...pas autorisé pour les terrestres et les pégases ! Toutes les licornes sont pas à traîner auprès du Roi, que je sache ! Déjà que je fais partie de ceux qui trouvent que cette stigmatisation est complètement puérile...»

« Attention à vos opinions politiques, Érudite. Vous pourriez avoir des problèmes. »

« Écoutez, sentinelles... si vous n'êtes pas contents, vous prenez de l'avoine... et vous vous le carrez dans le fond de la croupe ! Et. Vous. La. Bouclez. »

« Non mais, dites ! Surveillez votre langage, Érudite ! On dirait une terrestre ! »

« Et arrêtez de dire « Érudite, Érudite » sans arrêt ! On a compris que vous me parliez ! Oh et puis... vous savez quoi ?! » décria-t-elle alors qu'elle s'approcha de Mala et lui incite de venir, d'un geste du sabot. Un geste qui était facile à comprendre, et que la jument grisée exécuta, sans en rajouter. « Je vais la faire entrer quand même, tiens. Je m'en fiche, je suis Érudite nommée par son Altesse, je fais c'que je veux par rapport à vous ! Ça vous fera les sabots. Et maintenant, je ne veux PLUS UN BRUIT !! FLÛTE !! »

Elle poussa un gros soupir en s'éloignant vers une des tentes d'un beau tissu rouge, la sienne, qui n'était pas des plus grandes. Mala, la suivant, quelque peu perdue, put néanmoins comprendre que la jument turquoise était... énervée par rapport aux deux sentinelles, ça, même la barrière de la langue ne gênait pas sa compréhension. Dans la petite tente, il n'y avait pas énormément de lumière, juste deux bougies bien sécurisées et divers sommiers sur le sol, seulement trois, il n'y avait guère de place pour davantage.

« Bon... veuillez m'excuser pour cette scène, mais je ne supporte pas ce genre d'abrutis. L'esprit limité et une bêtise sans nom, voilà ce qu'ils ont. Je suis Mystic Path, une Érudite, comme vous avez dû le comprendre. Et vous... ? »

« ...Ski' loka mah' rofti tlak. (...Je ne comprends pas ce que vous dites.) »

« Ah... voilà qui est gênant. Et vos mots ne me disent absolument rien... est-ce que vous me comprenez, au moins ? » demanda la jument turquoise, attendant un hochement de tête qui ne vint pas. « Bon... très bien, ça, c'est dit. Alors... hum... » Elle se désigna elle-même du sabot, essayant d'au moins faire comprendre comment elle s'appelait. « Mystic... Path... Mystic... Path... »

« Misstik... Pass... » prononça Mala de manière maladroite.

« ...vous avez un accent à couper au couteau, c'est le cas de le dire. Et vous ? » demanda Mystic en la désignant du sabot.

Cependant, Mala ne semblait rien répondre, elle se tenait la tempe du sabot... comme si des choses essentielles la concernant manquaient. Son nom ne voulait pas sortir... sûrement était-ce une conséquence de sa très longue stase et de son trauma psychologique sur Vitranis. Pourquoi se souvenir encore de milliers de choses... mais pas de son nom ?

« Ah.. zut, on ne veut pas le dire, ou on ne peut pas ? On va essayer de faire sans... allongez-vous donc, vous ne m'avez pas l'air en très bonne santé... » lança de nouveau Mystic en désignant un sommier en foin à même le sol, avec deux-trois draps un peu miteux.

Mala s'allongea donc, alors que l'érudite vint tranquillement l'ausculter. Elle se laissa faire, n'étant pas trop en état, elle ne pouvait décemment pas refuser qu'on la remette un peu sur sabots.

« Et bien, quel gris intégral vous avez là, ma chère... ça ferait presque penser à de l'argent. Ou à du fer qu'on aurait bien poli. Ça... manque de couleurs, mais je ne doute pas qu'il y a certaines qui opteraient pour un tel style... au moins, vos yeux bleus ressortent, me direz-vous. Par contre, votre bras gauche ne va pas fort... une fracture récente ? Vous avez l'air d'avoir fait avec les moyens du bord... tss, c'est dangereux de voyager dans un tel état. »

Mala laissait cette licorne palper différentes zones de son corps, elle la regardait faire... elle pouvait au moins en déduire que physiologiquement, elles n'étaient pas différentes... pas de muscles ou organes cachés et/ou supplémentaires, à première vue. C'était rassurant en un sens, au moins un semblant de médecine pourrait marcher... malgré qu'elle ne pouvait s'empêcher de trouver ça quelque peu arriéré, vu le niveau de civilisation qui avait l'air relativement bas. Mais elle ne pouvait décemment pas cracher sur le peu qu'on pouvait lui offrir.

« C'est vraiment dommage que vous ne me compreniez pas. Vous devez venir de loin, c'est bien la première fois que j'entends des mots comme les vôtres... j'ai déjà entendu un peu de tout, quand même. »

Mystic papotait, même si elle se savait incomprise par Mala... ça lui faisait du bien de parler un peu pour autre chose que donner des nouvelles ou pour houspiller. La jument turquoise semblait dotée d'un fort caractère pour une intellectuelle, mais elle se sentait compatissante pour celle dont elle était en train de s'occuper. Elle utilisa sa télékinésie orange sur quelques couvertures pour les placer sur Mala.

« Il ne faudrait pas que vous attrapiez froid, par ici, surtout en devant rester immobile. Et aussi, l'idéal serait que vous appreniez la langue... même juste un peu. J'ai de quoi vous aider pour ça... je pourrais bien vous consacrer une ou deux heures par jour... parce que bon, là, pas question pour vous de repartir de sitôt, avec votre fracture. Vous avez même eu de la chance que ça n'ait pas empiré, il n'y a rien à la ronde par ici...»

Mystic s'absenta un bref instant hors de la tente, avant de revenir, tenant un petit bol avec sa télékinésie orange, qui semblait contenir quelque chose de comestible, pour le déposer devant Mala.

« Mangez donc, je suis sûre que vous devez avoir faim. »

La jument grisée se servit donc tranquillement après une courte hésitation, comprenant que c'était un repas. En à peine une bouchée, elle prit un air de dégoût bien visible, avec un petit gémissement associé.

« Oh, quand même, je sais que l'on n'a pas un très bon avoine, mais c'est pas aussi mauvais à manger non plus... et puis il faut aller le leur dire, aux terrestres. Ils jouent la mesquinerie avec nous et les pégases... »

« Ish... da'scro. Itso' blah neh. (C'est... dégueulasse. Y'a pas d'autre mot.) »

Mala ne semblait pas dire ça par pur caprice qualitatif, mais plutôt parce que visiblement, on ne mangeait pas d'avoine sur Vitranis... même si en tout cas, ça restait comestible pour elle.

Mystic retira sa longue cape en soupirant, pour prendre quelque chose de plus léger, affichant un flanc orné d'une sorte de représentation sinueuse d'un chemin doré. Sa Cutie Mark, plus exactement. Cependant, Mala fut interloquée par cela, réagissant de manière soudaine à ce flanc.

« Misstik Pass !... Misstik Pass !... » déglutit-t-elle en désignant le flanc de son sabot valide, afin de se faire remarquer par l'érudite turquoise.

« Et ben ? Qu'est-ce qu'elle a, ma Cutie Mark ? Elle vous pose un problème ? Ça a l'air de vous surprendre... »

Curieuse de sa réaction, elle se frotta le menton avec un sabot en plissant les yeux, et souleva doucement les couvertures sur Mala, puis ensuite sa cape, pour constater son flanc vierge. Ce fut donc à son tour de prendre une mine déconfite.

« Mais... vous avez le flanc vierge ! Comment est-ce possible... ? »

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cedricc666
cedricc666 : #45590
Un flanc blanc ! Horreur ! Malheur ! Bruler l’hérétique !
Il y a 1 an · Répondre

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