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Les marcheurs de nuages

Une fiction écrite par EphelI.

Premiers contacts

La neige tombait en abondance du cœur de sombres nuages, recouvrant inlassablement la terre de ses cristaux immaculés. On aurait pu croire que mère-nature, lassée de voir le monde envahi par la salissure et la laideur, avait décidé de l’ensevelir sous une couverture blanche, pétrifiant la vie sous une forme inaltérable, éternelle. Le soleil, protecteur inconditionnel de la faune et de la flore, aurait pu s’opposer à cette mise à mort injuste, mais sa journée était terminée, et la fatigue le ramenait bon gré mal gré dans l’abîme de l’horizon. Seule restait la lune, spectatrice passive qui n’avait que faire du malheur des autres depuis qu’une jument emplie de haine était devenue sa prisonnière.

Isolé au milieu de cette lente congélation, un étalon cornu se tenait bien droit sur ses quatre sabots. Il portait d’épaisses lunettes au bord carré et un manteau gris qui le protégeait du gel pernicieux amené par la bise. C’était une armure solide, mais faillible par endroits, surtout au niveau de sa tête exposée à la chute de gros flocons, particulièrement agaçants.

N’y tenant plus, le puissant magicien qu’il était fit naître autour de lui une rafale tourbillonnante qui chassa les cristaux floconneux loin de son visage. Cela pouvait sembler quelque peu précieux d’utiliser sa magie de cette façon, mais le poney s’en moquait, seule sa concentration lui importait réellement.

« Maître ! lança-t-il à l’adresse d’un interlocuteur inexistant en apparence. C’est moi votre plus fidèle disciple ! Je suis venu ici pour vous faire part des avancements de mes plans. Je sais que vous ne pouvez pas communiquer avec moi, contentez-vous donc de m’écouter... » S’asseyant sur le sol gelé, la licorne emmitouflée dans ses vêtements d’hiver commença à divulguer avec précision la prise d’otage qu’elle fomentait depuis un bon moment déjà tout en s’assurant de temps à autres que personne ne la surprenne, même si c’était plus qu’improbable.

Elle n’omit aucun détail, n’hésitant pas à prendre chaque situation possible séparément sans s’interrompre ni hésiter une seule fois. Il fallut atteindre un des cas de figures les plus extrêmes pour que l’étalon trébuche, comprenant qu’il avait omis un élément important, capable de menacer l’opération tout entière. « Ce n’est rien ! s’exclama-t-il, sa précipitation révélant une certaine crainte à l’égard de son invisible auditeur. Je trouverais quelqu’un pour s’en charger ! Après tout, il existe encore dans ce royaume des poneys au cœur dévoué, prêts à mourir pour la cause… Je… Je les trouverais ! »

Penaud, le poney commença à faire marche arrière, sa tête inclinée bien bas en signe de respect. Il n’avait que trop tardé en ces lieux, la nuit commençant doucement mais sûrement à s’installer. « Ne vous inquiétez pas, maître : Equestria est faible, tout comme sa princesse, et elle le sera d’autant plus quand j’aurais mis mes plans à exécution. Votre retour sera aisé, je vous le promets mon roi ! » Sur ces dernières paroles, la licorne fit volte-face et s’effaça dans le blizzard.





« Derpy ? J’aimerais te poser une question simple : Es-tu vraiment fan des Wonderbolts ? Comme l’interrogée opinait du chef, son supérieur sourit. Dans ce cas, tu as assurément rêvé de rejoindre leurs rangs, c’en est même devenu ton seul projet d’avenir au point de t’entraîner tous les jours aux manœuvres gracieuses -mais néanmoins complexes- permettant à des jeunes pégases tels que toi de tenter leur chance dans les concours académiques. Par conséquent, un léger détail m’interpelle et je vais m’empresser de t’en faire part : Comment fais-tu pour voler aussi mal !

Surprise par l’exclamation de son passager, la jument grise fit une embardée sur la droite, manquant pour pas grand-chose de lâcher l’épais nuage qu’elle poussait devant elle. Sans un réflexe miraculeux lui ayant permis de se cramponner, Homes aurait été assurément éjecté de ce dangereux attelage.

« Mais fais attention, bon sang ! cria-t-il pour la quatrième fois de la journée.

-Désolée, désolée ! s’excusa-t-elle en tentant de reprendre son souffle. Vous m’avez fait peur alors j’ai paniqué...

-Eh bien il ne te faut pas grand-chose ! » Fidèle à ses habitudes, la jeune pégase ne répondit rien à cette pique humiliante et reprit péniblement la route à suivre.

Les deux poneys membres de l’Agence Royale contre les Délits Magiques avaient quitté Canterlot depuis plus d’une heure déjà, mais leur destination, bien que visible dans le ciel d’azur, semblait pourtant s’éloigner aux yeux de l’étalon impatient. Il avait beau se dire que ce n’était qu’une illusion optique, l’appréhension de ne pas arriver à temps avait eu depuis longtemps raison de son entendement, et Derpy était la première à en pâtir.

« Ta cadence est actuellement de cinquante-deux battements d’ailes par minute, or il y a peu elle valait encore cinquante-quatre. Je ne suis pas un expert, mais je crois que la vitesse de vol est proportionnelle à l’effort fourni, alors accélère ou nous risquons la catastrophe !

-Je suis vraiment navrée boss, mais un pégase doit s’économiser lors d’un long vol, surtout s’il est contraint de pousser une aussi grande quantité de nuages qui nuit beaucoup à sa finesse aérodynamique. » Souhaitant illustrer son propos, la ponette grise montra d’un coup de tête l’important volume devant elle et sur lequel Homes se tenait. Malgré son soupir agacé, ce dernier ne put que se plier face à ce terme technique qu’il ne maîtrisait pas. Ce fut le premier moment de sa vie où Homes se reprocha son propre manque de curiosité à l’égard du vol pégase.

Comprenant que toutes ses démarches allaient être vaines, l’étalon lilas se retourna précautionneusement dans son nid de cumulus avant d’observer l’immense cité céleste, désireux de déterminer à l’avance leur point d'arrivée. Posée sur un immense nuage à l’épaisseur étonnement faible, elle semblait au premier abord d’une complexité labyrinthique avec ces innombrables habitations de formes et de couleurs presque identiques. Ne l’ayant encore jamais visitée, faute de temps mais surtout d’envie, seule la vieille carte de Cloudsdale comprise dans son paquetage pourrait l’aider à retrouver son chemin une fois atterri, si on pouvait appeler cela atterrir !

« Dès que nous serons à deux minutes de la ville, je te donnerai le signal et tu plongeras juste en dessous d’elle, annonça Homes en levant un de ses sabots. À ce moment, il faudra trouver grâce aux fondations nuageuses qui nous surplomberont une rue proche de l’artère principale. J’utiliserais mon foret à cumulus pour l’atteindre pendant que tu iras chercher...

-Non monsieur, je ne peux pas faire ça, l’interrompit-elle brusquement sur un ton à la fois ferme et mal assuré.

-Je te demande pardon ? la jeune Derpy déglutit avec difficulté, sachant pertinemment que sa réponse risquait d’être mal reçue.

-Il y a des courants de déflexion puissants juste sous la cité, et je suis incapable d’y faire face.

-Ne me prends pas pour un idiot, s’il te plait ! J’ai une carte aérienne devant les yeux qui m’indique que cette espace aérien est classé « Bravo ». La légende stipule qu’il n’est en théorie pas dangereux pour les pégases ayant reçu leurs accréditations de vol… » Ces mots à peine prononcés, l’étalon cornu sentit un doute germer dans son esprit. Il fit volte-face avant de questionner du regard la jument grise qui hocha la tête en signe de confirmation.

« Tu… Tu n’as pas… bégaya-t-il, venant de comprendre qu’il avait omis de vérifier son champ de compétences.

-Non, je ne possède aucun diplôme de vol, c’est d’ailleurs pour cela que je vole si mal. Vous le savez certainement, mais je suis atteinte d’une maladie de l’œil nommée strabisme. Gênante dans la vie de tous les jours, elle devient dangereuse, voire fatale lorsque le pégase qui la possède se déplace dans les airs. En me concentrant, je reste capable de me mouvoir dans des espaces aériens de classe « Alpha », par contre il m’est impossible de faire mieux. »

Homes aurait aimé voir un peu de peine trahie par cet aveu, pourtant la jeune jument ne semblait ni honteuse, ni attristée par son propre sort, se contentant d’énoncer mécaniquement les problèmes dus à son handicap comme le ferait n’importe quelle affiche de sensibilisation. Ses connaissances en sociologie pégase avaient beau être très marginales, la licorne au crin bleu savait néanmoins qu’un individu aux performances aériennes médiocres était peu, voire pas du tout respecté par ses pairs. Il n’y avait qu’à voir l’influence des Wonderbolts sur leurs poulains pour comprendre l’importance de la réussite sportive dans l’esprit des poneys ailés…

« Vous avez un autre plan, boss ? Je vous signale que nous ne sommes plus qu’à cinq minutes de Cloudsdale ! » Reprenant brusquement ses esprits, le poney parme se dépêcha de rabattre un pan entier du nuage sur sa tête et chercha grâce à de deux petites ouvertures un nouveau moyen d’entrer dans la place. Il remettrait les choses au clair avec Derpy dès que le moment deviendrait un peu plus opportun, la mission passant en effet avant tout le reste. « Pour le moment, on ne change rien : Continue sur ta lancée et pique à deux minutes du rebord, je te guiderai à partir de ce moment-là... » Sa conductrice hocha la tête, indéniablement stressée par l’épreuve à venir, ce qui était également son cas étant donné qu’ils se réorganisaient dans l’urgence.

En passant de ce fait par le dessous de la cité volante, Homes avait espéré atteindre directement son cœur sans pour autant être vu par qui que ce soit depuis ce dernière . C’était le cheminement le plus discret, et son inaccessibilité allait le forcer à prendre un risque supplémentaire et une trajectoire beaucoup plus complexe.

Grâce à son costume caractéristique des ouvriers météos trouvé dans le débarras du bureau, Derpy passait facilement inaperçue au premier coup d’œil, mais un poney muni d’une bonne paire de jumelle pouvait la reconnaître si elle s’approchait un peu trop près de Cloudsdale. Le poney cornu était pour sa part totalement invisible tant qu’il n’avait pas à sortir de son nuage. Leur discrétion dans cette opération allait par conséquent dépendre entièrement de leur capacité à s’approcher de la ville tout en restant sous la couverture que leur offraient ses fondations nuageuses. Avec une trajectoire trop haute, on les verrait à coup sûr, tandis qu’une approche trop basse les laisseraient à la merci des courants aériens. La marge était serrée, mais Homes comptait bien aller au bout de ce parcours.

« Derpy, tu es prête à plonger ? demanda-t-il en levant le sabot.

-Euh… Oui, et vous ?

-Mais bien sû… » Il n’eut pas le temps de finir sa phrase que déjà la jument piquait.

Soumis à la gravité inversée, l’étalon lilas s’accrocha aussi fort qu’il le pouvait à sa frêle embarcation, voyant avec grand effroi la terre s’ouvrir devant lui, sans rien pour l’arrêter. « Stop, stop ! Redresse ! » Cria Homes en espérant qu’elle l’entende malgré le souffle du vent. Ce fut par chance le cas car la pégase au crin blond s’empressa d’incurver sa trajectoire afin de revenir en pallier rectiligne. Ses performances de vol étaient supposées être médiocres, mais elles avaient néanmoins eu le mérite d’impressionner son passager qui sur le coup peinait à retenir le contenu de son estomac.

L’étalon à la crinière bleue prit deux bonnes secondes pour reprendre ses esprits avant d’analyser fébrilement leur position actuelle par rapport à l’immense cité volante. Leur chute avait eu beau être très impressionnante, elle ne leur avait pas fait perdre beaucoup d’altitude, si bien que plusieurs tours de Cloudsdale n’étaient pas encore masquées aux yeux des deux poneys par les assises vaporeuses de la ville. En d’autres termes, ils étaient toujours potentiellement observés !

« Accélère Derpy ! Nous sommes encore visibles ! » L’intéressée se dépêcha d’obéir, ses ailes maigrelettes brassant l’air avec une fougue grotesque et bruyante, mais néanmoins efficace. Ses yeux rivés sur son objectif, Homes attendit d’être totalement hors de vue pour donner le signal de redressement, son cœur battant d’autant plus la chamade quand sa conductrice s’engagea dans une périlleuse chandelle..

Prendre de l’altitude aussi rapidement était un exercice particulièrement ardu pour un pégase de sa trempe, comme pouvait le témoigner sa respiration haletante. Heureusement, à force d’encouragements et d’exhortations, la licorne lilas parvint malgré tout à placer la jument essoufflée sur une pente qui les mènerait droit sur le rebord de la cité volante, celui-ci étant suffisamment épais et bosselé pour les accueillir tout en restant invisible de l’intérieur. « Allez, tu y es presque ! cria-t-elle à sa secrétaire qui faiblissait de plus en plus. Encore quatre battements et c’est terminé ! »

Sa première impulsion, plus pitoyable que jamais, fit frémir son passager qui se voyait déjà aplati comme une crêpe dans le champ d’un poney terrestre.

Le deuxième battement fut significativement meilleur, redonnant à Homes l’espoir de vivre quelques années encore ; espoir qui se transforma en certitude après la troisième répétition, celle-ci les amenant à la même hauteur que leur point de touché désormais très proche.

Ce n’est qu’au moment où Derpy fournissait son quatrième et dernier effort que l’étalon réalisa qu’il avait négligé un paramètre primordial pour réussir un atterrissage, et qui n’était autre que leur vitesse. « Freine ! Freine ! » Hurla-t-il en voyant la masse nuageuse quasi verticale se précipiter sur lui. Comprenant aussitôt le danger, la pégase grise inversa sa force de propulsion exercée sur le nuage, mais emporté par son inertie ce dernier n’en fut qu’à peine affecté.

L’impact entre les deux corps célestes projeta Homes avec une telle violence qu’il s’enfonça la tête la première dans le cumulus servant de foyer à des centaines de pégases. Sonné, il lui fallut près d’une minute pour constater sa survie, comprendre où il se trouvait et chercher à en ressortir. C’était étrange, mais ses récentes recherches sur Cloudsdale ne l’avaient pas préparé à rencontrer une ville aussi… Humide.

L’immense masse cotonneuse, en plus d’être parvenu à absorber la majorité du choc, semblait également atténuer les sons, car l’étalon n’entendit les appels désespérés de sa subalterne qu’à l’instant où il surgit devant elle. « Moins fort par pitié, l’interrompit-il sévèrement. Tu veux que tous les habitants sachent où nous sommes, ou quoi ?

-Vous… Vous allez bien ? lui demanda en chuchotant son interlocutrice, un sourire profondément soulagé sur le visage.

-Evidemment que je vais bien, aide moi à sortir de là, vite ! » Confuse, la jeune jument s’empressa de dégager son supérieur qui, derrière un ton colérique, était assez satisfait de la manœuvre. En effet malgré leur atterrissage musclé, les deux poneys étaient parvenus à pénétrer dans la zone sensible sans trop attirer l’attention, leur observateur potentiel ayant assurément pris Derpy pour une ouvrière chargée de consolider l’infrastructure de la cité. Difficile de l’admettre, mais Homes s’était attendu à bien pire de la part de sa secrétaire gaffeuse !

Prenant appui sur l’espace précaire que lui offraient les fortes pentes nuageuses, la licorne au crin bleu souffla un bon coup, puis attrapa les deux sacoches dont elle était équipée. Elle en posa négligemment une au risque de la voir basculer dans le vide avant d’ouvrir l’autre, cherchant d’un sabot encore fébrile son plan de Cloudsdale. « Faites attention chef, votre sac pourrait tomber, signala sa comparse qui venait d’abandonner son vol stationnaire pour se poser à ses côtés.

-Ce n’est pas grave, rétorqua le poney parme en déployant l’épaisse carte jaunie par le temps. Il ne contient que le matériel de forage, je n’en aurais donc pas besoin. » La jument au crin blond ne répondit rien et se contenta d’éloigner le lourd équipement du précipice, un soupçon de reproche porté sur son supérieur qui l’ignora, trop occupé à retrouver sa position actuelle.

S’aidant des repères terrestres toujours visibles à cette altitude, Homes marqua du sabot leur point d’impact approximatif et remonta doucement jusqu’au centre de la ville. Ce changement de plan allongeait significativement la distance qui le séparait de sa destination, l’obligeant à s’exposer d’avantage et pendant une plus longue durée. Il allait donc devoir être prudent, très prudent sur le choix de son itinéraire… Tout comme sur celui de son habillement.

Sous le regard ébahi de la jeune Derpy, le dirigeant du bureau chargé de la délinquance magique sorti de sa sacoche un costume fuchsia, parfaitement ridicule. L’étonnement de la pégase alla croissant quand il l’enfila sans paraître le moins du monde gêné par l’allure grotesque qu’il prenait. Complétant son déguisement avec une grande paire de lunettes aux verres fumés et un chapeau haut-de-forme qui recouvrit entièrement sa corne, l’étalon se tourna vers sa collègue avant de lui demander en toute franchise de quoi il avait l’air.

Incapable de se retenir d’avantage, l’interrogée éclata de rire en voyant son supérieur, si sérieux d’habitude, être affublé comme un clown tout juste sorti d’asile. « Pardonnez ma rudesse, monsieur, mais vous êtes horriblement ridicule, finit-elle par répondre. Ce que vous portez est une insulte envers la mode et le bon goût, à un point tel que tous les couturiers d’Equestria souhaiteront sous peu votre mort !

-Alors c’est parfait. » Laissant sa secrétaire béate d’incompréhension, Homes attrapa son sac presque vide et le posa avec soin sur son dos afin de recouvrir ses flancs vierges de plumes. Il n’était pas idiot, il savait que ses habits étaient ridicules, mais c’était justement ça le but recherché.

Contrainte de masquer sa corne et son absence d’ailes, la licorne qu’il était devait évidemment porter un costume spécifique sans pour autant attirer les soupçons ; c’était la base d’une infiltration réussie. Pourtant, au fil des missions effectuées dans des villes comme Manehattan ou Stalliongrad, elle avait constaté qu’une couverture tape-à-l’œil pouvait au contraire être plus efficace qu’un profil se voulant discret. Difficile de le croire, mais un comportementaliste réputé le lui avait bel et bien confirmé : Les poneys avaient tous tendances à verrouiller leur jugement sur la première impression obtenue lors d’un premier contact, celle-ci masquant d’autant mieux les autres signaux perceptibles quand les émotions qui en découlaient étaient fortes.

Dans le cas présent, si l’on supposait que le preneur d’otages le cherche sous une apparence sobre, susceptible de se dissoudre dans la foule, la simple vue de ce costume grotesque le choquerait immanquablement. Il s’interrogerait peut être sur la santé mentale de son porteur, mais en aucun cas il ne chercherait à aller plus loin, son avis étant déjà fait. Certains pourraient considérer cette approche comme un bluff particulièrement osé, Homes ne l’aurait pas nié. Néanmoins, il était pour sa part certain de son bon déroulement.

Alors qu’il était sur le point de débuter l’ascension du talus nuageux, un bruit sourd provenant de la ville résonna jusqu’à ses oreilles. « Qu’est-ce que c’est ? demanda-t-il aussitôt, bien que cela pouvait paraître évident.

-La cloche. La cloche de Cloudsdale qui vient juste de nous indiquer la demi, répondit sa collègue, toujours amusée par son costume rose vif. Vous ne l’avez jamais entendue ? » Pour toute réponse, l’étalon se contenta d’émettre un juron sonore, assez difficile à retranscrire. Une demi-heure ! Il ne restait plus qu’une demi-heure avant la chute du premier terrestre, jamais il n’arriverait à temps !

« Derpy, part immédiatement patrouiller en dessous de Cloudsdale et tiens-toi prête à réceptionner l’otage !

-Mais chef, je ne peux pas, protesta la jument en comprenant ce qu’il attendait d’elle. Les courants sur cette zone sont trop violents pour moi !

-Tu n’auras qu’à descendre plus bas, là où les turbulences sont moins fortes.

-Mais…

-Fais ce que je te dis, bon sang ! » Retenant difficilement ses larmes, la jeune pégase finit enfin par obtempérer, certaine d’échouer et de s’en vouloir à tout jamais.

Homes la regarda s’éloigner avant de disparaître sous la masse nuageuse. C’était idiot de l’avoir envoyé là-bas, mais la tournure des évènements ne lui avait pas laissé d’autre choix que de s’en remettre à elle… Et à la chance aussi.



Ce fut en escaladant la paroi abrupte qui la mènerait à l’entrée de la cité que la licorne lilas comprit pourquoi les pégases privilégiaient le plus souvent le vol à la marche. Les nuages fournissaient en effet des prises particulièrement mauvaises aux sabots des poneys, ces derniers s’enfonçant par simple effet de gravité jusqu’au talon comme une guimauve s’affaisserait sous le poids d’un fruit. Homes avait beau porter les sucreries en horreur, cette comparaison n’en demeurait pas moins la plus parlante à ses yeux ; sans doute parce qu’il détestait déjà cette sensation d’enlisement continu provoquée par leur contact. « Et dire que je vais devoir marcher sur des kilomètres dans ces rues dégoûtantes ! » Songea l’étalon alors qu’une de ses pattes antérieure atteignait enfin le dos aplati du cumulus.

Faisant preuve d’une infinie prudence, Homes jeta un coup d’œil furtif sur le plateau céleste, lieu de vie pour la plupart des poneys ailés. Il constata à regret qu’aucun de ces derniers n’avait eu la folie de construire sa maison auprès du précipice, ce qui l’obligeait à parcourir une courte distance afin d’accéder au couvert des bâtiments. Par chance, il ne voyait personne aux alentours, et les hauts édifices du centre-ville étaient tous masqués. L’étalon parme aspira une grande bouffée d’air, puis traversa aussi vite qu’il le pouvait la zone dégagée.

Sitôt la première ruelle atteinte, le poney tout de rose vêtu s’accouda à un mur heureusement bien plus dense que ses fondations et reprit péniblement son souffle. Difficile de se le cacher, son corps commençait à perdre la vitalité de sa jeunesse. Peut-être était-il temps de trouver un créneau pour commencer une pratique sportive régulière, sans quoi les légers désagréments subis à l’heure actuelle ne pouvaient que s’aggraver avec le temps…

« Vous vous sentez bien, monsieur ? surpris, l’intéressé fit volte-face et tomba nez à nez avec un pégase au poil noir qui le regardait sévèrement.

-Euh… Oui, ça va très bien, merci.

-Dans ce cas je vous prierai d’aller faire vos pitreries ailleurs que devant chez moi. » Homes aurait aimé brandir devant cet étalon son écusson de la force public, juste pour voir à quel point ce dernier se rétracterait face à l’autorité royale. Dommage, il ne pouvait pas se permettre d’éventer sa couverture aussi prématurément.

Alors qu’il s’éloignait docilement vers les premières rues passantes, l’étalon au crin bleu commença à croiser des regards moqueurs à juste titre. Il avait beau s’y être préparé, les arrières pensées tout juste contenues de ces badauds emplumés heurtaient de plein fouet son orgueil de licorne. « Qu’ils rient, se dit-t-il en accélérant le pas. Ma tâche est noble, et lorsque je l’aurais mené à bien ils ne pourront que s’excuser de leur comportement ! »

S’étant persuadé lui-même de sa légitimité, le dirigeant de l’Agence Royale contre les Délits Magiques attaqua plus sereinement le parcours qui allait lui permettre sous peu de devenir un héros.







« Elle a fait quoi ? la question claqua tel un coup de fouet dans la place principale de Ponyville, faisant sursauter la plupart des poneys qui s’y trouvaient.

-Cherilee m’a embrassé, répondit Hooves de manière infiniment plus discrète que son interlocutrice. Si tu pouvais à l’avenir parler moins fort, je t’en serais très reconnaissant.

-Mince, désolé. Je me suis laissée emporter… » La jument au pelage menthe regarda autour d’elle et s’excusa platement auprès des poneys assis sur la même terrasse qu’eux. Son ami au poil brun en profita pour pousser un long soupir d’agacement. Lyra était décidément incorrigible ! Il regrettait déjà de lui avoir confié ce qui s’était passé tantôt…

« Et alors ? reprit-elle avec malice.

-Et alors quoi ?

-Qu’as-tu ressenti à cet instant précis, lorsqu’elle a posé ses lèvres sur les tiennes ?

-Euh… s’embrouilla le jeune étalon tandis que le rouge lui montait aux joues. Je ne sais pas trop. Ça s’est passé rapidement, tu sais…

-Quel fieffé menteur tu es, mon cher Hooves ! s’exclama la licorne, très amusée par la situation. Tu as adoré ce moment, j’en suis certaine. Mais tu n’as pas à en avoir honte, les plus belle histoires d’amour se font souvent entre individus d’âge très différents... » Vexé par ses propos lourds de sous-entendus, le terrestre chocolat dut prendre sur lui pour ne pas répondre trop hâtivement. Désireux de se rafraîchir, il attrapa son verre d’orangeade et le sirota consciencieusement tout en préparant sa réponse avec soin.

Durant toute la matinée, le soleil n’avait cessé d’assommer la ville de ses rayons, créant déjà bien avant son zénith une véritable canicule. L’après-midi promettait donc d’être invivable pour ceux qui n’avaient pas accès à une piscine ou une rivière ; une chance, ce n’était le cas de personne ici. Il faisait en effet bon vivre à Ponyville durant cette période de l’année, les quelques touristes attablés autour d’eux l’avaient d’ailleurs très bien compris.

« Ma chère Lyra, reprit-il enfin avec une politesse exagérée. Je ne doute aucunement de votre expérience en matière de fréquentations amoureuses, néanmoins je tiens à mettre au clair certains détails sur la relation qui me lie à Cherilee. En effet il n’y a absolument rien entre nous deux, je n’ai pris aucun plaisir particulier à l’embrasser, et tous ceux qui pensent que seules les adolescentes m’intéressent sont au mieux jaloux, au pire dérangés.

-Oh Hooves, comment as-tu pu croire une seconde que j’avais de telles arrière-pensées ? s’outra faussement la jeune jument avant d’éclater de rire. Au contraire, j’étais jusqu’alors certaine que tu avais inventé ce baiser juste pour te donner un peu plus de contenance ! » Hooves ne répondit rien sur le coup, puis finit par rire à son tour ; rire de son idiote susceptibilité, mais surtout de lui-même. En effet, Lyra avait beau être une amie particulièrement railleuse, elle n’avait jamais cherché à lui faire du mal, chose que sa fierté oubliait trop souvent.

« Bon, comme je suis sûr de ne pas pouvoir t’extirper cette idée de la tête, je propose que l’on change de sujet. Je vais donc prendre sur moi et faire semblant de m’intéresser à ta vie. Tu es prête ? l’étalon à la crinière brune inspira un grand coup, montrant de manière exagérée à son interlocutrice que ce qu’il était sur le point de faire lui coûtait, puis se lança. Alors, comment s’est passé ton audition de la veille, tu les as impressionnés ?

-C’est plutôt eux qui m’ont impressionnée, dit-elle, ravie de pouvoir enfin parler de ce sujet. D’abord, j’ai dû attendre près d’une heure à la gare de Canterlot avec ma lyre juste parce que le crétin qui était supposé me réceptionner cherchait une harpiste et son instrument !

-Tsss, quels idiots. Et dire qu’ils s’imaginent être les gardiens de la musique équine…

-Je ne te le fais pas dire, mais tu n’as encore rien entendu ! Vu que je me suis présenté tardivement au conservatoire, on m’a tout d’abord refusé l’entrée. J’ai donc dû me faire violence et leur faire entendre raison… » Hooves n’en entendit pas plus, son attention étant brusquement happée par une jument au poil beige et à la mine sévère. Sur son dos, un petit oiseau à la gorge rouge était posé.

Passant rapidement derrière Lyra, elle s’arrêta devant une table occupée par deux poneys forts semblables en apparence avant de les interpeller rudement. Le docteur les connaissait, il s’agissait des frères Flim Flam, la fratrie de commerçants qui avait proposé deux semaines plus tôt à plusieurs terrestres de Ponyville -dont Cherilee- un voyage particulièrement dépaysant, le départ ayant eu lieu ce matin même. Avaient-ils fait preuve de malhonnêteté envers cette jument ? À voir leurs expressions particulièrement contrariées, c’était une hypothèse assez plausible.

« Hooves, tu m’écoutes ou tu viens déjà de t’endormir ?

-Euh oui, enfin non. Vas-y, continue ton histoire, je suis tout ouï ! un peu surprise de constater une telle inattention de la part de son ami, la licorne au poil menthe prit un moment avant de reprendre le fil de son récit.

-Bref, je jouais depuis plusieurs heures dans l’amphithéâtre où l’audition avait lieu quand un membre du jury est venu me voir pour me dire que ce n’était pas du tout le genre de musique qu’ils recherchaient. Ils m’ont alors donné une partition adaptée à leurs besoins et j’ai halluciné à juste titre en la déchiffrant ! Sans rire, imagines-toi un seconde travailler des années durant sur ton instrument, puis finir par effectuer quatres malheureux bouts de notes dans des symphonies d’une demi-heure chacune ! Je ne sais pas, c’est comme si…

-Excuse-moi de t’interrompre, je reviens tout de suite, la coupa Hooves sèchement avant de se diriger vers la table où la paire de licornes se disputait violemment avec la ponette au crin rose et bleu. Il était certain d’avoir entendu l’un des deux étalons parler d’une « arrestation » ainsi que d’une « absence de droit juridique », autant de mots révélant l’existence d’un incident plutôt grave qui les concernait.

Son interlocutrice lui tournant le dos, le jeune docteur attira son attention par une petite tape sur l’épaule. Bien mal lui en pris car la jument attrapa son sabot et le tordit violemment, comme s’il représentait une menace pour elle. « Aïe aïe, arrêtez par pitié ! gémit-il, le visage crispé de douleur. Je veux juste vous parler.

-Désolé monsieur, mais je suis sur le point d’effectuer une arrestation, dit-elle en le relâchant. Je n’ai pas de temps à vous accorder.

-Attendez ! Je connais ces deux individus, de quoi sont-ils accusés ?

-Ce sont des arnaqueurs de première catégorie qui viennent de récidiver. Maintenant si vous voulez bien m’excuser… » La terrestre au poil crème voulu reprendre ses affaires avec les frères Flim Flam, mais son semblable l’arrêta de nouveau, une inquiétude croissante l’envahissant tel un immense raz-de-marée. Cela n’avait peut-être rien à voir, pourtant il craignait déjà le pire pour Cherillee et Applejack.

« J’ai une amie qui participe actuellement à leur voyage organisé, y-a-t-il eu un problème là-bas ? Un accident a eu lieu, c’est ça ?

-Monsieur, calmez-vous s’il vous plaît, l’interrompit-elle, prenant un ton aussi apaisant que possible. Il ne s’agit pas de cela, je vous assure. Ces licornes ont juste vendu de manière illégale un service magique et je suis venu faire mon travail en les appréhendant.

-C’est faux ! cria un des deux frères cornus. Elle vous ment, il y a bien un probl… » Réagissant à une vitesse presque irréelle, l’agent de lutte contre la fraude attrapa la tête de l’étalon indiscret à la plaqua violemment contre la table. Son frère, plus muet que jamais, ne fit aucun mouvement pour l’aider. « N’écoutez pas leur stupide chanson, reprit-elle une fois certaine du silence de son prisonnier. Ils seraient prêts à tout pour semer la discorde et s’en servir à leur avantage ! »

Hooves aurait bien aimé le croire, mais quelque chose sonnait faux dans son histoire. Cela n’avait rien de concret, juste un pressentiment particulièrement mauvais qui l’obligeait à se faire insistant auprès d’elle. S’approchant assez près pour n’être entendu de personne, il demanda à la jument si une opération secrète n’avait pas lieu à l’instant même.

« Monsieur, ne soyez pas ridicule, vous me faites perdre mon temps !

-D’accord, d’accord, vous ne voulez pas me l’avouer et c’est parfaitement normal, répondit-il fiévreusement. Je veux juste que vous preniez soin de mon amie. Il s’agit de d’une jument violette nommée Cherilee, et il y a aussi une pouliche orange nommée Applejack avec elle !

-Par pitié monsieur, arrêtez cela tout de suite, vous me faites de la peine ! son regard, très sérieux un instant plus tôt, était brusquement devenu moqueur, rendant son interlocuteur muet de surprise. Votre vie doit être bien morne pour que vous vous excitiez au moindre mouvement des forces de l’ordre. Vous pensez sérieusement que je serai venue seule si la situation était aussi grave ? » Mouché par cet argument et voyant que la jeune ponette prenait leur discussion avec humour, le docteur Hooves se sentit aussitôt idiot d’avoir réagi ainsi. À coup sûr, il était en train de passer pour un parano complètement obsédé par la sécurité de son amie, et Lyra n’hésitera pas une seconde à le charrier sur ce sujet, le traitant en toute légitimité de preux chevalier ou d’amoureux transi. Qu’à cela ne tienne, il l’aura bien mérité de toute façon…

Alors qu’il était sur le point de d’excuser son comportement, l’étalon au crin marron sentit la présence de son amie cornue derrière lui, sans doute venue pour lui apporter son aide. Ne lui accordant pas le moindre regard, la ponette verte interrogea immédiatement l’autre jument. « Bonjour mademoiselle, pardonnez-moi de vous déranger en plein travail, mais j’ai moi aussi une question pour vous. Je peux me permettre de la poser ? comme son interlocutrice au crin bicolore accédait à sa requête d’un hochement de tête, la licorne sourit. Je connais la plupart des poneys qui travaillent dans les forces de l’ordre à Ponyville, pourtant votre visage m’est parfaitement inconnu. Vous devez sûrement venir de Canterlot, mais je voudrais quand même connaître le bureau auquel vous êtes attachée, si vous n’y voyez pas d’inconvénients bien sûr.

-Euh, oui vous avez raison, répondit-elle nerveusement, observant avec appréhension le ‘poney brun qui redevenait tout à coup suspicieux. En vérité, je travaille pour l’Agence Royale contre les Délits Magiques, mais à cause des nombreux départs de vacances, on nous a provisoirement réaffectés. La fonction publique, vous savez ce que c’est ! »

Profitant de la brèche qu’avait ouverte Lyra dans l’attention de leur gardienne trop occupée à s’expliquer, les frères Flim Flam tentèrent une manœuvre évasive discrète. La licorne aux yeux d’ambre l’ayant aussitôt remarquée, son sourire s’élargit d’avantage encore. « Attention ! finit-elle par s’exclamer après quelques secondes d’attente volontaire. Vos prisonniers s’échappent ! »

L’intéressée fit aussitôt volte-face avant de se lancer à la poursuite des deux fuyards. Comprenant qu’ils ne parviendraient pas à la semer, l’un d’eux lança un sort qui, lancé trop précipitamment, vint frapper le sol juste devant elle. Nullement intimidée, la jument beige sauta de tout son poids sur le dos du plus lent qui entraîna son frère dans la chute, et tous trois roulèrent sur le sol devant le regard médusé des poneys situés aux alentours.

« Elle a de la poigne, cette fille ! S’écria Lyra en voyant celle-ci ligoter sans retenue ses prisonniers impuissants. Dommage que je n’ai pas eu le temps de lui demander son nom, j’aurais vraiment aimé la connaître un peu plus en détails. Elle m’avait l’air particulièrement intéressante, tu ne trouves pas ?»

Hooves ne répondit rien, trop occupé à observer l’agent royal s’enfermer dans la mairie avec le fruit de son arrestation. Cette situation n’avait rien de commune, et la présence d’une ponette surentraînée venue tout droit de Canterlot pour mener un interrogatoire loin des oreilles indiscrètes avait amplement suffi à faire rejaillir ses doutes. L’étalon inquiet savait donc ce qui lui restait à faire. Tant pis pour cette journée détente, il devait en avoir le cœur net.

« Désolé Lyra, mais je crois qu’il va falloir reporter notre après-midi baignade. J’ai quelque chose de très important à vérifier.

-Eh ben mon vieux, tu dois être salement amoureux pour te défiler de cette façon ! ricana-t-elle, un peu déçue toutefois.

-Je suis vraiment sérieux. Il y a quelque chose de grave qui s’est produit, j’en ai la certitude.

-Ok, ok. Interroge cette jument, suis la jusqu’en Arabie Séoulite si ça peut te rassurer que Cherilee va bien, je n’ai pas mon mot à dire là-dessus… la jeune ponette marqua une pause avant de reprendre d’un ton on ne peut plus menaçant. Par contre, s’il s’agit d’une combine tordue pour essayer de l’approcher, je peux t’assurer que tu auras affaire à moi, car je suis également très intéressée ! »

Dans d’autres circonstances, Hooves aurait certainement ri de bon cœur face à cette mise en garde respirant la jalousie. Mais sur l’instant, son appréhension était bien trop forte, et il se dirigea sans un regard derrière lui vers le bâtiment administratif dans lequel se trouvait la possesseuse de la vérité.

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Note de l'auteur

"Tiens, revoilà le docteur Hooves ! Moi qui pensais que son rôle se limiterait à un caméo presque inutile, en voilà une surprise…"
Bon, j’ai peut-être un peu sous-estimé son importance étant donné que mon scénario est en pleine mutation, mais je pense qu’il ne s’en portera que mieux (si vous n’êtes pas convaincus, attendez la suite et vous verrez.)
Bien sûr, n’hésitez pas à commenter si ce que j’écris est une honte, à partager si je suis digne d’intérêt, et mettre un pouce vers le haut… Quand j’aurais fini ma fic (Bon sang, voilà que je commence à parler comme un youtuber ! Il faut vite que j’aille voir un médecin avant que ça n’empire ^^)

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AuRon
AuRon : #43486
Ce docteur est très bon ^^ même s'il ne suit pas à la lettre le comportement du seigneur du temps originel, il reste néanmoins assez proche pour que cela soit cohérent : ) et c'est très rafraîchissant.
Bond qui est juste magique :D et Lyran délirante. J'ai hâte de voir la suite.
Il y a 1 an · Répondre
EphelI
EphelI : #40982
Églantine26 juillet 2016 - #40979
LA SUITE! LA SUITE! LA SUITE!
Un peu de patience et elle viendra, c'est promis ! (ceci dit, je suis très heureux que ça te plaise :-))
Il y a 2 ans · Répondre
Églantine
Églantine : #40979
LA SUITE! LA SUITE! LA SUITE!
Il y a 2 ans · Répondre

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