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NightWings

Une fiction écrite par Galzra87.

Chapitre 1 : First Flight

Je vais commencer par le commencement, par mon premier souvenir. Mon tout premier souvenir, le premier qui me revient en mémoire, est celui du jour de mon premier vol. C’est tellement exaltant de voler, cette sensation de liberté, de disparition de la gravité, le vent qui nous fouette le visage, le bleu immense et infini du ciel. La plupart des pégases oublient ces sensations avec le temps, en grandissant, se contentant de savoir voler et d’en tirer de la fierté. Contrairement à moi. Chaque vol fût, est et sera toujours un petit miracle pour moi. À chaque vol, je ressens ces sensations, les mêmes que lors de mon premier envol, à peine atténuées par l’habitude.

Et chaque fois que je repense à ce jour, je repense à mes parents. Mes parents… Encore aujourd’hui, ils me manquent terriblement.

Mon père était un pégase à la fourrure d’un gris bleuté, la crinière d’un bleu nuit profond et aux yeux d’or scintillants. Il avait le même type d’ailes que moi, d’une ossature de la couleur de son pelage et à la peau bleue/noire. Ah, et sa cutie mark représentait une ceinture de judo. Ma mère, elle, était plus discrète, plus commune. Son pelage était d’un turquoise vibrant, associé avec une crinière mauve. Elle avait des ailes normales, des ailes de cygne. Elle avait comme cutie mark un soleil caché par un nuage d’orage.

Bien que cela remonte à plusieurs années, je m’en souviens parfaitement : avec mes parents, nous étions allés au parc de Cloudsdale faire un pique-nique. C'était une véritable curiosité! Il date de l’époque où le commandant Hurricane fonda Cloudsdale avec l’aide précieuse des licornes. De la terre fut monté sur le nuage principal, disposé en buttes, et des arbres y furent plantés ainsi que de la pelouse. Un vrai morceau de la surface dans les cieux si l’on peut dire. Mais je m’égare.

Retournons au jour de mon premier vol : pendant que mes parents préparaient l’endroit où nous allions manger, je courais de droite à gauche, excité comme une puce. Soudain j’aperçus des pégases, des poneys d’à peu près mon âge, faire la course. J’avais tellement envie de voler, envie de savoir ce que ça faisait ! Chaque fois que j’avais essayé, le saut qui aurait dû me permettre de m’envoler se terminait lamentablement par une chute. Mais cette fois, c’était différent, je le sentais. Je ne saurais pas l'expliquer mais j’ai senti que ce serait différent ce jour-là. En voyant ce trio de pégases riant aux éclats, semblant tellement s’amuser, je décidai de retenter ma chance. Je pris mon élan, sautai aussi haut que possible… Puis avant de retomber, j’ouvris grand mes ailes et, au lieu de tenter de reproduire le rythme des ailes d’un colibri comme m’avait conseillé ma mère, je laissai mon corps décider du rythme, d’y aller à l’instinct. Je me sentis arraché à la gravité, mes ailes fouettant l’air presque silencieusement. Je voyais la surface des nuages s’éloigner rapidement en dessous de moi, tandis que je virevoltais dans les airs. Je hurlai de joie, grisé par cette sensation merveilleuse, fier de savoir enfin comment voler ! Je passai plusieurs minutes ainsi, m’essayant sans grand succès à quelques figures de voltiges comme celle des Wonderbolts. Enfin, après un long moment, j’entendis un claquement d’ailes discret, semblables au mien, et vis mon père se rapprocher rapidement de moi, un sourire aux lèvres.

« Il est temps de redescendre, Galzra, le repas va être servi. Je vais te montrer comment on atterrit. Suis moi et surtout regardes moi faire avant d’essayer ! » me dit-il.

Il partit en piqué vers le sol, selon un angle qui lui donnait de la vitesse et lui permettait de changer de direction à tout moment en cas de besoin. Arrivé à quelques mètres du sol, il rouvrit ses ailes… et fut percuté par une traînée arc en ciel !

Il se reçut durement sur le sol, se mettant instinctivement en boule afin de ne pas se blesser. Il culbuta ainsi sur quelques mètres avant de s’arrêter. Je descendis rapidement en piqué, inquiet. Au moment d’atterrir, je décidai de faire du surplace, histoire de ne pas me faire moi aussi percuter par cette traînée arc-en-ciel. Sur le moment, je me demandais ce qui avait bien pu se passer. La réponse ne tarda pas bien longtemps à arriver.

« Tout va bien, m’sieur ? Rien de cassé ? Ch’ui vraiment désolé, je vous ai pas vu venir et j’ai pas pu ralentir à temps. » dit une voix un peu au-dessus de moi.

En me retournant je remarquais que la voix appartenait à un - non, une - pégase bleu ciel aux crins arc en ciel ébouriffés. Avec une cutie mark en forme de nuage d’où sourdait un éclair arc-en-ciel.

« Rien de bien méchant, quelques bleus de plus à ajouter à ma collection. » Répondit en riant mon père pendant qu’il se remettait debout.

« Encore désolé monsieur, je m'entraînais pour pouvoir rentrer au Summer Flight Camp l’année prochaine et ….» commença à expliquer la pégase.

« Dashie ! Qu’est ce qui s’est passé ici ? » l’interrompit une voix forte.

Le nouvel arrivant devait avoir à peu près l’âge de mon père. Ses crins arc-en-ciel le désignaient clairement comme le père de la pégase, comme le confirma rapidement cette dernière.

« Papaaa ! Je t’ai déjà dit de pas m’appeler Dashie en dehors de la maison ! » dit la pégase en râlant.

Sans se préoccuper de l’intervention de sa fille, son père se dirigea droit vers le mien :

« Tout va bien ? Il n’y a aucun blessé ? Je vous prie d’excuser le comportement de ma fille, le fait qu’elle s'entraîne pour rentrer au Summer Flight Camp ne lui donne pas le droit de voler n’importe comment ! » s’indignait le père de « Dashie ».

« Ne vous inquiétez pas, il n’y a rien de grave ! » répondit mon père. « Toutefois jeune fille, » dit-il en se tournant vers la jeune pégase « Fais plus attention la prochaine fois. Imagine que tu ais heurté un poney âgé qui n’aurait pas pu réagir comme moi. Tu aurais pu le blesser gravement, très gravement même! »

« Excusez-moi » fit d’un air penaud la jeune pégase, qui avait entre temps atterri près de son père.

« Il n’y a pas de mal pour cette fois, fais juste attention où tu voles la prochaine fois » répondit mon père avec un sourire.

« Oui m’sieur ! J’vous promets de faire attention la prochaine fois » dit la pégase en faisant un semblant de salut militaire.

« Tu peux atterrir, fiston, il n’y a aucun risque » me dit mon père.

J’acquiesçais et m’appliquai pour ne pas rater lamentablement mon atterrissage devant des inconnus. Je réussis à me poser doucement sur le sol. La jeune pégase fut devant moi en un instant, semblant aussi rapide sur ses sabots que en vol.

«Salut moi c’est Rainbow Dash ! C’était ton premier vol ? Quel âge tu as ? Tu es pas un peu grand pour ne savoir voler que maintenant ? » me demanda- t- elle.

« DASHIE ! Sois gentille avec lui, il ne t’a rien fait ! » s’écria son père.

« Pardon, je suis simplement curieuse, il a l’air de faire son baptême de l’air et pourtant il a l’air d’avoir le même âge que moi ! » s’excusa Rainbow Dash

Je pris mon courage à deux mains pour répondre à son père :

« C’est rien m’sieur. Y’a pas de souci. » me tournant vers Rainbow Dash , « Moi c’est Galzra, Galzra NightWings. Oui, aujourd’hui c’est mon premier vol. Je vais avoir 5 ans le mois prochain et… »

« Et bah pour un premier vol, chapeau ! » me coupa la jeune pégase.

« Que… ? »

« Bah oui, vu comme tu enchaînais des figures, au départ, je pensais que tu savais voler depuis plusieurs années, mais vu la façon dont tu hurlais de joie, je me doutais que c’était ton premier vol » me coupa Rainbow Dash.

J’étais abasourdi, les rares pégases de mon âge que j’avais rencontré se moquaient de moi parce que je ne savais pas voler.

« Papa ! Papa ! On peut aller jouer ? » demanda Rainbow Dash à son père.

« Allez mais ne t’éloignes pas trop, je veux pouvoir te voir ! » lui répondit son père.

« Va jouer Galzra, je dois discuter avec le monsieur.» me dit mon père.

« Mais, et le repas ?..... »

« Va prévenir ta mère que nous mangerons plus tard, voilà tout » me coupa gentiment mon père.

Après avoir été rapidement prévenir ma mère pour mon premier vol et le retard qu’aurais le repas, je retournai auprès de Rainbow Dash qui m’attendait dans les airs

« Plus vite ! On va finir par rouiller si tu continues si lentement » me taquina-t-elle.

J’entendis soudain des bruits d’ailes derrière moi, et vit l’expression de Rainbow Dash se muer en colère. En me retournant, j’aperçus trois pégases, le même trio que j’avais aperçus en train de voler plus tôt dans la matinée.

« Alors Rain-Bow Craaaash, il parait que tu voles si mal que tu t’es encore crashé dans quelqu’un ? » Dit celui du milieu, au pelage chocolat et aux crins couleur café au lait.

Je ne connaissais peut être pas ces pégases, mais j’ai vite compris que leur comportement n’était pas exceptionnel, loin de là.

« Casse-toi Billy ! J’ai peut-être eu une baisse d’attention, mais moi au moins je sais voler plus vite que toi » répondit du tac au tac et d’un air énervé Rainbow Dash.

« Qui c’est lui ? Un bébé qui vient juste de comprendre comment battre des ailes? Hahahahaha » ricana grassement le pégase à sa gauche.

Je sentis mes joues s’empourprer à cette pique, honteux et ne comprenant pas pourquoi ces pégases que je ne connaissais même pas se moquaient de moi. Dire que c’était leur vue quelques dizaines de minutes plus tôt qui m’avait donné l’inspiration nécessaire pour mon premier vol.

« Il vient peut-être de faire son baptême de l’air, mais lui au moins, il est 20% plus cool que vous! Et j’vais même te donner un scoop, Machin : il sait mieux voler que toi ! »

« Pfff, causes toujours Rainbow Crash, nous au moins, on a nos cutie mark ! Lui c’est encore un blank flank ! Allez les gars, on s’arrache » dit le dénommé Billy, joignant ses actes à la parole. Ses amis firent de même, et le trio partit en ricanant.

J’ai senti des larmes me couler le long des joues pendant que je me demandais pourquoi ils s’en étaient pris à moi.

« Hey, pleures pas ! C’est juste de gros idiots, ne fais pas attention à ce qu’ils ont dit ! Tu voles très bien, même si tu as appris qu’aujourd’hui. S’il te plaît, ne pleures pas, c’est rien. » tenta de me consoler Rainbow. « Si ça peut te consoler je peux t’apprendre à mieux voler pour que tu puisses leur rabattre leur caquet. »

En reniflant pour ravaler mes larmes, je hochai la tête pour la remercier, n’osant pas parler de peur d’avoir la voix qui se brise.

« Hey, suis moi, mon amie Fluttershy est là-bas, je suis sûr que vous vous entendrez bien, t’as l’air aussi timide qu’elle. » me lança Rainbow Dash en s’envolant.

Je m’élançai à mon tour, battant des ailes aussi fort et aussi vite qu’il m’était possible pour essayer de la suivre.

« Ha ha ha, ça te dit une petite course ? Le premier arrivé au gros nuage là-bas a gagné ! » me dit Rainbow d’un air joyeux.

« Pourquoi pas ? » répondis-je prudemment.

« Ok, c’est parti ! »

Rainbow Dash accéléra brusquement, atteignant une vitesse hallucinante. Je fis de mon mieux pour la rattraper, mais j’avais déjà du mal à suivre son rythme normal, alors la rattraper quand elle se donnait à fond...

Sans surprise, elle gagna haut la main notre petite course.

« Hahaha, Génial ! Bon, c’était pas très équilibré, comme tu viens juste de faire ton baptême de l’air, mais l’important c’est le plaisir de voler pas vrai ? » me dit Rainbow Dash, essoufflée mais souriante. « Allez viens, Fluttershy est là-bas. »

Elle me conduisit jusqu’à un coin en retrait du parc, l’un des endroits les plus calmes et tranquilles. En atterrissant, je remarquais une jeune pégase jaune, aux membres dégingandés et aux crins roses, se cacher rapidement derrière un petit bosquet d’arbres, en poussant un petit cri aigu.

« Allez Fluttershy, montres toi, c’est un ami. T’as pas de raisons d’avoir peur. » lança Rainbow Dash.

« T-t-t-tu es s-sû-sûre ? J-je voudrai pas le vexer, mais ses ailes sont un peu effrayantes » répondit en bégayant et d’un ton très bas Fluttershy, toujours cachée.

« Fluttershy, je t’ai déjà vu câliner des chauves-souris, explique moi pourquoi ses ailes t’effraieraient » soupira Rainbow Dash, en roulant des yeux, visiblement exaspéré.

« Oui, mais les chauves-souris ont de toute petites ailes toutes mignonnes. Pas des ailes comme un grand, gros et féroce dragon. »dit Fluttershy depuis sa cachette. On sentait nettement le tremblement de peur involontaire dans sa voix.

Je repliai soigneusement mes ailes afin de les soustraire au regard de Fluttershy et la rassurer. Je pris la parole pour essayer de lui montrer que j’étais amical :

« B-bonjour. Moi c’est Galzra Nightwings, et toi c’est Fluttershy c’est ça ? »

« Squeeeee ! » fut la seule réponse que j’obtins.

« Oh ça suffit Fluttershy, je sais que tu es timide, mais là c’est trop ! »S’écria Rainbow Dash en s’élançant.

Elle disparut derrière les arbres, et Fluttershy apparut, arc-boutée des quatre fers pour essayer d’empêcher Rainbow Dash de la sortir du bosquet.

En me voyant, Fluttershy lâcha un autre cri aigu. Rainbow Dash la poussa sans ménagement et la fit sortir entièrement de sa cachette.

La première chose que je remarquai est qu’elle aussi avait sa cutie mark, 3 papillons roses disposés en triangle. J’étais donc le seul pégase à ne pas avoir la mienne ?

« Hmm, oh, bonjour. Moi c’est Fluttershy »dit très doucement la pégase jaune.

« Salut »répondis-je doucement pour ne pas l’effrayer.

« Hem, tu aimes les animaux ? » me demanda Fluttershy, un peu plus rassuré.

« Bien sûr ! J’adorerais avoir un animal de compagnie à la maison, mais mes parents me disent qu’on ne peut pas avoir un animal seulement si on en veut un, que ce serait pas bien pour lui. »

« Et ils ont raison ! S’occuper d’un animal est une grosse responsabilité !»commença Fluttershy. Étrange, comme elle semblait moins timide au moment où elle parlait d’un sujet qui lui tenait visiblement à cœur. « Un animal a besoin d’attention, de soins et surtout d’amour » continua-t-elle, visiblement passionnée par les animaux.

« Okay okay Fluttershy, ne t’emballes pas trop, on est pas à une conférence contre l’abandon des animaux » la taquina Rainbow Dash.

« Hm oh, désolé Raindow Dash, c’est juste que … »commença Fluttershy.

« Je sais, je sais, tu adores les animaux, et ils te le rendent bien. » la coupa Rainbow Dash. « C’est pas tout ça, mais si on s’amusait un peu ? Je m’ennuie moi! On fait un cache-cache ? » lança–t-elle.

Ainsi, nous passâmes la journée à jouer, prenant à peine le temps de manger à midi. Entre les parties de cache-cache, les courses que Rainbow semblait apprécier et les autres jeux, le temps m’a paru filer à toute vitesse. Vint le moment de rentrer chez moi, épuisé mais heureux et excité comme une puce.

Nous n’avions pas une grande maison, mais c’était un royaume pour moi. Au rez de chaussée, une petite cuisine, une chambre d’ami, un salon avec un divan et une petite bibliothèque. Une mezzanine accessible par le salon donnait sur l’étage, avec ma chambre, celle de mes parents et une petite pièce vide qui servait de débarras. Le plus de la maison, c’était le petit balcon sur lequel donnait les chambres. En été on pouvait y prendre le soleil, ou simplement le regarder se coucher.

Comme tous les soirs, avant de m’endormir, mon père choisissait un livre dans notre bibliothèque et me lisait un conte (ou continuait celui de la veille s’il ne l’avait pas terminé).

Ce soir-là, je le vis longuement hésiter, tapotant la reliure de chaque livre les uns après les autres, puis finalement sortir un vieux livre à la reliure patinée par le temps.

Bien que l’édition soit différente, je reconnus instantanément l’image sur la couverture, une tête de licorne stylisée. Je connaissais l’histoire de ce livre en long en large et en travers. Elle racontait l’histoire de la déchéance de la Princesse Luna, devenue Nightmare Moon et emprisonnée sur la Lune par la Princesse Célestia avec l’aide des Eléments de l’Harmonie pour empêcher que la nuit éternelle tombe sur Equestria.

« Papaa, je connais déjà cette histoire ! Et pourquoi on a deux livres avec la même histoire dedans d’abord ? »lançais-je à mon père depuis le haut des escaliers.

Il eut l’air gêné, se dandinant sur ses pattes. Puis il leva les yeux vers moi.

« Ce n’est pas tout à fait la même histoire. En réalité, l’autre livre est une version assez… inexacte sur bien des points, un conte simplifié et exagéré. Celui-là est la véritable histoire de la chute de la Princesse de la Lune et aussi l’Histoire des pégases nocturnes… Je pense que tu es assez grand pour la connaître. »

Intrigué, je me dirigeai vers ma chambre et me mit au lit, tandis que mon père s’installait sur une chaise à côté de moi. Il commença à lire :

« Autrefois, les princesses de la Nuit et du Jour régnaient sur Equestria. Ensemble, elles traversèrent de nombreuses et périlleuses batailles pour maintenir l’indépendance d’Equestria, alors même que leur règne venait de commencer. Les batailles les plus connues et les plus appréciées des conteurs sont notamment la guerre contre Gryphonnia ainsi que celle contre le peuple des Diamond Dogs, originaire d’Outreterre…. »

« Papa ? »

« Oui ? »

« C’est quoi l’au-tre-terre ? »demandais-je à mon père.

« L’Outreterre, c’est le nom qu’on utilise pour désigner les immenses cavernes profondément enfouies sous la surface et reliées entre elle. »me répondit posément mon père.

Il enchaîna :

« La guerre contre les Diamond Dogs, précédant de près de 600 ans la guerre contre Gryphonnia, nous fit connaître des autres races de poneys, qui ignoraient jusque-là notre existence. Ce fut à ce moment-là que nous, les pégases nocturnes, avons commencé à sortir des tunnels de l’Outreterre (principalement pour commercer) et que quelques colonies de pégases nocturnes s’installèrent à la surface. Les pégases nocturnes qui décidèrent de vivre à la lumière du soleil et de la lune eurent quelques modifications mineures dues à la vie extérieure, menant à des ailes plus grandes et plus larges et une vision en plein jour. Nous n’étions alors pas intégrés à Equestria, nous vivions en marge de ses frontières, méfiants envers les autres races de poneys, restant entre nous la plupart du temps. Malgré cela, la Princesse Luna, très tôt, décida de veiller sur notre race, rendant visite aux différentes colonies, que ce soit à la surface ou, plus tard, en Outreterre. Elle s’occupa de nous, transformant notre civilisation nomade, nous apprenant à manipuler les nuages. Elle nous incita ainsi à former un conseil élu par le reste de notre race pour nous gouverner. De cette manière, notre peuple resta très uni malgré l’éloignement entre ceux vivant à la surface et ceux vivant en Outreterre. Plusieurs générations plus tard, elle vint présenter une requête à notre Grand Conseil : elle avait besoin de volontaires afin de créer une unité de Gardes Royaux Nocturnes. Sa grande bonté et l’aide généreuse qu’elle nous avait apporté tant d’années auparavant aboutirent à une mobilisation massive. Un nombre bien plus important de volontaires que la Princesse Luna aurait pu en prévoir se présenta pour faire partie de sa garde personnelle, la Garde Lunaire. Elle décida conjointement avec le conseil d’un nombre de volontaires et opta pour un système de roulement. Tous les 10 ans, de nouveaux volontaires seraient formés par les anciens gardes, permettant ainsi un renouvellement raisonnable de la Garde Lunaire sans que notre peuple en soit trop affaibli. Elle fit fabriquer les armures de sa garde personnelle par les meilleurs artisans de Canterlot et à ses propres frais, contrairement à la coutume de l’époque qui voulait qu’un garde doivent payer son armure sur ses propres deniers.

Ce système fonctionna pendant près de 500 ans, les Gardes Lunaires devinrent connus et respectés dans tout le pays d’Equestria tout comme le reste du peuple des pégases nocturnes. Certes nous étions toujours mal vus de l’aristocratie équestrienne, à cause de nos origines, mais le reste des poneys, nos cousins pégases en tête, nous estimaient tout autant que la Garde Solaire. Bien qu’étant en période de paix, les tentatives d’assassinat sur les Princesses étaient légions, qu’elles soient l’œuvre de membres de la famille royale des licornes, de pégases à plumes recherchant l’indépendance de leur peuple ou d’autres créatures aux motifs divers. Plus d’une fois, les Gardes Lunaires et Solaires firent leur devoir, donnant parfois leur vie pour protéger leurs Princesses. Cette période cessa finalement, les agitateurs, leurs enfants et petits-enfants étant passés de vie à trépas, les motifs d’assassinats disparurent et par là même les tentatives de meurtres sur les Princesses.

S’en suivit une courte période de paix, car le Roi Adamus 6e du nom, Haut Roi de Gryphonnia, inquiet que l’Harmonie régnant entre les poneys ne les rendent dangereux pour son royaume, décida que la meilleure défense était l’attaque. Il rassembla les griffons en de vastes armées, fit fabriquer de terribles machines volantes, capables de transporter toutes les troupes et les vivres nécessaires à la guerre ainsi que l’armement le plus sophistiqué conçus par ses scientifiques.

C’est ainsi que, en la huit centième année du règne des Princesses Luna et Célestia, les griffons débarquèrent sur la côte Est d’Equestria. Leur tactique était simple, mais efficace. La nuit, les armées griffonnes avançaient, balayant tout sur leur passage, fortifiant leurs camps jusqu’au matin. Lorsque nos troupes, en majorité composés de pégases, de licornes et de terrestres arrivaient, ils se retrouvaient face à des canons soigneusement disposés, des zeppelins surveillant leur arrivée. Les pertes étaient effroyables. Les sorts de vision nocturne des licornes permettaient de résister quelque peu à la nuit tombé mais face aux griffons équipé de lunettes magiquement teintées, les troupes équestriennes ne faisaient pas le poids. L’armée griffonnes put ainsi avancer à une vitesse soutenue en direction de Canterlot, la détruisant sous les bombes des zeppelins. La guerre était en défaveur de nos princesses, jusqu’à ce que la Princesse Luna obtienne le consentement de sa Sœur d’enrôler les pégases nocturnes en une armée. La majorité des nôtres, à l’époque, s’engagea dans cette armée, nommée Les Ailes Nocturnes par son Altesse Luna. Ils reçurent des armures bardées d’enchantements protecteurs, des armes ainsi qu’une formation tactique. Cette armée fut tenue secrète jusqu’à son engagement, afin d’éviter aux griffons de s’organiser en prévision. Son rôle était de les harceler jusqu’au lever du jour et de les empêcher de monter leurs camps fortifiés afin que l’Armée Régulière puisse les attaquer sans être décimée par les canons et les bombes.

Cette tactique fonctionna brillamment, repoussant rapidement les griffons et les boutant hors d’Equestria, non sans d’horribles pertes dans chaque camp. Un traité de paix fut signé entre Gryphonnia et Equestria, obligeant le fils du Haut Roi à venir vivre quelques années à la cour de Canterlot en tant qu’hôte, afin de montrer l’absence d’intentions de conquête.

Après cette guerre, Gryphonnia devient au fil du temps un allié de poids. Et son aide fut requise lors de la venue de Discord, Maître du Chaos et de la Discorde, qui plongeât Equestria dans le désordre jusqu’à l’utilisation des Eléments de l’Harmonie par les Princesses, transformant Discord en simple statue de pierre, trônant encore aujourd’hui dans les jardins du palais et dorénavant perchoir à pigeons.

Les Eléments d’Harmonie furent utilisés une seconde fois par les Princesses Luna et Célestia afin de détrôner l’usurpateur Sombra, autoproclamé Roi du Royaume de Cristal. Malheureusement, la puissance des Eléments fut si grande qu’elle bannit aussi bien le maléfique Sombra que ses malheureux sujets.

La paix revint finalement sur Equestria, apparemment sans tâche. Malheureusement, malgré notre rôle auprès de la Princesse Luna, nous avons été incapables de voir le Mal s’insinuer en elle.

Tout commença par la célébration du Solstice d’été, véritable ode à la beauté du jour, qui fut un succès retentissant et unanimement apprécié par tous.

Au contraire, la célébration du Solstice d’hiver fut un véritable fiasco. Très (trop) peu de poneys ont participé à cette célébration malgré la magnifique pleine lune qui éclairait la fête et le ciel sans nuage qui dévoilait l’infinité des étoiles. Peut-être à cause de l’hiver. Toujours est-il que la Princesse Luna accusât durement le coup, remarquant que presque personne ne s’intéressait à SA fête. Elle commença à jalouser sa grande sœur, qui ne remarqua pas la colère qui grandissait au sein de son esprit. Si la princesse Célestia avait réfréné les taquineries qu’elle dispensait à sa sœur, peut-être la fin de tout cela aurait été différente. Mais pour les réfréner, encore aurait-il fallu remarquer les changements subtils intervenus chez la Princesse Luna, sa propension à la solitude et son attitude de plus en plus guindée et autoritaire envers ses sujets, et même envers ses propres gardes.

Et puis un jour, la Princesse de la Nuit utilisa un sortilège qu’elle avait mis au point en secret afin de devenir plus puissante que sa sœur. Elle se servit de ce sortilège pour augmenter ses talents magiques à leur paroxysme. Elle utilisa sa rage, sa jalousie, sa colère et sa haine afin de nourrir le sort, ce qui provoqua irrémédiablement sa folie et changea jusqu’à son apparence. Son pelage devint d’un noir de jais, ses yeux devinrent des orbes turquoise aux pupilles de lézard. Elle ressortit l’armure qu’elle portait lors de la guerre contre les griffons, parachevant sa transformation. Au matin, elle refusa de faire se coucher la Lune afin que le Soleil se lève.

Sa sœur, alertée par ce refus, chercha à la rencontrer afin de savoir ce qui n’allait pas. Lorsque la Princesse Célestia vit ce qu’était devenu sa sœur, elle comprit enfin ce qui se passait. Elle demanda, exhorta, supplia sa jeune sœur de penser à leur peuple. La princesse de la nuit lui ria au nez, lui déclarant que son peuple n’avait pas daigné lui accorder de l’attention, qu’il abhorrait la nuit autant qu’il aimait le jour. La princesse Luna se proclama la véritable Reine d’Equestria, se renommant NightMare Moon et jura à sa sœur que la nuit serait, à compter de ce jour éternelle. La princesse Célestia, attristée, tenta de forcer sa jeune sœur à la raison, mais le sort impie utilisée par NightMare Moon lui permit de remporter le duel magique. Affaiblie, Célestia se téléporta dans la salle renfermant les Eléments de l’Harmonie, se préparant à les utiliser pour faire revenir sa sœur à la raison. Mais encore une fois, elle sous estima la puissance des Eléments. Au lieu de dissiper le sort de sa sœur, elle la bannit sur la Lune pour un millier d’années. La princesse Célestia pleura son erreur et décida de cacher les Eléments au cœur de l’ancien Château Royal, situé au cœur de l’Everfree Forest. Elle prit en charge la responsabilité de la Lune et du Soleil depuis lors.

Peu nombreux furent ceux qui peuvent simplement affirmer avoir vu la Princesse de la Nuit avant sa crise de démence destructrice. J’en fais partie, en tant qu’ancien Garde Lunaire. J’écris ici l’Histoire de mon peuple et l’Histoire de la Princesse de la Lune, afin que nul n’oublie qu’elle finira par se libérer de sa prison. Et ce jour-là, les Eléments de l’Harmonie seront la seule chose qui l’empêchera de s’emparer du pouvoir et de faire durer la nuit éternellement. »

Captivé, je ne remarquai pas tout de suite que mon père s’était arrêté de lire. Quand je pris conscience qu’il ne lisait plus, je le vis fermer délicatement le livre. La voix rauque, il s’adressa à moi : «Galzra, qu’as-tu pensé de ce que je viens de te lire ? »

La question semblait sérieuse, je pris un peu de temps avant de répondre : « Heu, je suis triste pour la jeune Princesse Luna. Elle est peut être devenue totalement folle, au départ elle voulait simplement un peu d’affection. C’est dommage qu’elle n’ait pas su voir qu’elle en avait déjà. En tout cas, c’était une très belle histoire, bien plus triste que l’autre version, mais aussi bien plus belle ».

« Ce n’est pas une histoire, fiston. C’est ce qui s’est réellement passé. Sache que tout ce qui est dans ce livre est vrai. Tu es un peu jeune pour que l’on discute plus de ça, mais plus tard, quand tu seras plus grand, tu devras étudier une autre version des faits, fausse par contre. Ne la crois pas, mais ne dis jamais, je dis bien JAMAIS quoi que ce soit à propos ce que je viens de te lire. Tu me le promets ? » Mon père me regardait intensément. Je voyais dans ses yeux que ce n’était pas une promesse à faire à la légère, vide de sens.

« D’accord Papa, je te le promets. Je ne parlerai jamais de ça à qui que ce soit d’autre que toi. Heu, et à Maman aussi peut être »répondis-je.

Mon père sembla retrouver instantanément sa bonne humeur et ria. Il m’ébouriffa la crinière, m’embrassa et me mit au lit.

Je m’endormis rapidement, rêvant de mondes souterrains, de batailles contre de féroces Diamond Dogs, et d’un monde mort où la nuit régnait éternellement.

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Note de l'auteur

Voulant réduire le nombre de mots anglais, j'ai traduit batpony par pégases nocturnes. Dans les chapitres suivant, il est probable que je jongle entre ces deux appellations, principalement pour éviter les répétitions.

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La Furry
La Furry : #2490
pour moi est plaisant a lire et suis plutôt pressé de voire la suite de ta fiction proche de la réalité su un point . dommage que je suis pas plus au courant, la série officiel ne ma pas tros attiré or les épisode ou il avez un réel impacte sur histoire équestrial
Il y a 4 ans · Répondre
Ponycroc
Ponycroc : #869
pour répondre à ta note, je t'assure qu'il vaut mieux que tu fasse un choix entre un terme ou l'autre. (je te conseil batpony perso ;) )
Il y a 4 ans · Répondre

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