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Entre Frère et Sœur

Une fiction écrite par Appledreamer.

Chapitre 8 - Bleu comme perle, rouge comme sang

L’île aux démons.

Les pauvres naufragés du Saphir venaient de faire cap sur l’île réputée la plus meurtrière de toute la mer Céleste. Par nécessité, ils devaient accoster sur cette île. Mais ils risquaient bien de perdre plus qu'ils ne pourraient gagner.

Deux navires de guerre approchaient dans un silence tendu.

A bord du Saphir, tout le monde restait figé, attendant l'instant fatidique de savoir s'ils pouvaient, ou non, venir sur l’île. Sachant qu'un non serait synonyme d'une mort douloureuse et, plus sûrement, explosive.

« Messieurs, Mesdames. Je vous prierai de rentrer de suite. Il ne faudrait surtout pas qu'ils voient trop des passagers de ce navire », invita le capitaine Hazel Twinkle. Ce dernier s'était changé en capitaine plus lambda, avec un tricorne bleue un peu usé, il ne portait plus de veste mais seulement une bandoulière à laquelle était attachée une courte épée de marin. « Je vais me charger de leur parler. Restez à l'intérieur jusqu'à notre amarrage.»

Les Honeys rentrèrent de suite en toute hâte sans poser de questions.

« Je vous fait confiance capitaine. Sachez que nos vies sont entre vos sabots », termina Shock Stone, suivant les Honey, ainsi que Desire.

Sur les paroles de l’aristocrate, le capitaine fit un simple hochement de tête, faisant comprendre qu'il était pleinement conscient des enjeux.

Kilian et Marie allaient suivre, mais le capitaine les interpella.

« Si ça ne vous dérange pas, je voudrais que vous restiez avec moi sur le pont. Votre présence convaincra sûrement les pirates de la véracité de nos dires sur notre provenance. »

« Est-ce qu’on doit juste rester là et faire le beau ? » ironisa Marie.

Le capitaine continuait de garder un regard dur et strict, il tourna son regard vers les deux navires de pirates qui projetaient leurs ombres sur le Saphir de leurs grandeurs.

« Soyez juste là », termina à nouveau Hazel Twinkle.

Les deux navires pirates vinrent de se poster des deux côtés du Saphir. L'un plus en retrait que l'autre. Mais leur présence était terriblement imposante. Les deux navires étaient si grand qu'ils dépassaient de loin le niveau du pont du Saphir. Mettant nez à nez le capitaine du Saphir avec les canons à poudres destructeur du bateau pirate.

Une cloche sonna, le son venant du bateau proche du Saphir. A y regarder de plus prés, le navire pirate ressemblait à un galion du XVIIème siècle. Avec tous ces canons de plomb rangés, ses doubles mâts massifs aux voiles abîmées et pourries par la pluie, et sa peinture jaune et rouge très écaillée. Et pour finir, une figure de proue, montrant une tête de griffon au bec hurlant.

« Ohé du bateau !!! » hurla justement une personne sur le navire de guerre.

Là, une silhouette féline à la tête d'aigle se montra au bastingage.

C'était un griffon aux plumes grises et noires qui regardait avec un air très détendu, une serre tranquillement posée sur le rebord, la tête posée sur sa serre.

« D’où est ce que vous venez étrangers ? Qu'est ce que vous transportez ? Et que venez vous faire à la Perle-Bleue ? » questionna le boucanier.

Le capitaine Hazel Twinkle resta le plus imperturbable possible. Figé et droit comme un I, il expliqua sa présence.

« Nous venons de Prance. Nous avons des affaires urgentes ici à la Perle-Bleue à traiter avec les marchands du quartier ouest de l’île centrale. Et nous ne transportons rien, seulement des dignitaires. »

Le griffon écouta sans réellement s’intéresser. Il se curait le bec avec l'une de ses griffes et parla sans même stopper son occupation.

« Prance hun ? 'Crrrrii...Craaa' Vous avez même pas un peu de liqueur du sud ? Celui de Champagnol ? Ou de Bordelois ? »

« Rien », dit Hazel sans broncher.

Le griffon se gratta le menton, l'air penseur, tout en regardant vers le capitaine.

« Vous avez pas l'air d'un des gros bourre-pif de Prance. Puis vot' navire a l'air très calé en industrie équestrienne », raisonna le griffon, plus intelligent qu'il en avait l'air.

« Nous l'avons acheté à un pirate qui avait pillé son contenu et massacré tout ses occupants », raconta Hazel Twinkle, toujours sûr de lui.

« Ah ouais ? Bah... », Le griffon continua à rester songeur un instant. Puis, d'un seul coup, il haussa des épaules « Bof ! Je préfère vous tuer. C'est trop louche vot' histoire. »

Le griffon leva une de ses pattes et montra un poing levé et serré. Tous les canons du navires se mirent soudainement à pointer bien distinctement vers le Saphir, une lueur rougeâtre venant du fond des machines mortelles.

« UNE MINUTE ! » cria soudainement Marie.

Le griffon chercha d’où était venu le son, puis quand il vit Marie, stoppa net son action.

Il semblait un peu surpris de voir ce qu'il voyait.

« Bah ça alors ! Un singe qui parle ! » dit-il, presque bec bée.

Marie fulmina sur le champ, « NON ! JE SUIS HUMAINE ! PAS UN SINGE ! »

« Hu-quoi ? », balbutia le griffon, confus de voir une nouvelle bête parlante.

« Bon ! On s’en fiche ! Seulement, est-ce que vous croyez sérieusement que l'on est d'Equestria ? », questionna Marie, sur les nerfs d’avoir été sur le point d’être atomisé.

Le griffon était complètement incertain, son poing levé était maintenant en train de gratter son crâne emplumé.

« Bah... »

« Est-ce qu’on ressemble à des poneys ? », dit Marie, voulant l'enfoncer encore plus dans son doute.

« Je... Non... Je crois que... » Puis le griffon cessa de se questionner et grimaça de douleur sous la réflexion, « Oh et puis merde de pigeon ! Passez ! Mais d'abord payez la taxe ! »

Une bourse d'argent fut lancée jusqu'au griffon qui la rattrapa dans ses serres d'aigle, le sac rempli de pièces toutes rutilantes et clinquantes. Il sourit d'un sourire de bienheureux, cupide et avide.

« Merci bien les gars ! Et heu... Bienvenue à la Perle-Bleue ! »

Sur ce, il disparut du bastingage. Deux secondes plus tard, les navires pirates commencèrent à se déplacer et à rebrousser chemin. Laissant sur le pont une humaine et un humain le cœur au bord des lèvres.

« Whoah ! J'ai bien cru faire un infarctus », se lamenta Kilian.

« Non mais attends ! Pour qui il se prend ce mec ! Quand on a des plumes a la place du cerveau on se la ferme ! » s'énerva Marie, « J’espère que l'on va pas trop croiser d'abrutis dans son genre. »

Le capitaine Hazel Twinkle se rapprocha. « Merci bien Mademoiselle Marie. Je savais bien que votre présence nous serait utile. »

« Si c'est pour nous empêchez de recevoir des boulets dans la face ! Alors je suis toujours partante ! », assura Marie, « Mais vous ! Vous aviez un plan de secours si votre petit discours ne fonctionnait pas ? »

Le capitaine Hazel replaça d'un coup de sabot son tricorne bleu marine sur sa tête.

« Bien sûr », dit-il tout simplement.

Apparemment cela ne nécessitait pas plus d'explication de sa part. Cela dit, il se dirigea vers la cabine de navigation afin d'acheminer le Saphir vers le port. La voie vers la Perle-Bleue était maintenant pleinement ouverte. Une rapide réparation, puis tout droit vers le nord, et Equestria.

Alors qu'il se reposait de leur inquiétude passée avec le griffon. Marie et Kilian remarquèrent un autre navire plus lointain, qui sortait lui aussi du brouillard intense qui entourait l’île.

« Tiens ?! Pirate, tu crois ? », demanda Kilian curieusement.

Marie observa plus précisément, et vit que le navire était une sorte de caravelle muni de roues à aube lui aussi, ou à brasse. Il avait des drapeaux bleu qui surmontait ses mâts.

« Non. Je crois pas. Il a l'air moins sale et armé que les pirates. »

La petite caravelle approcha doucement de l’île, voulant pouvoir accoster à son tour, mais fut interceptée par deux navires pirates, sûrement pour la vérification que eux aussi avaient eu.

« Tu crois qu'ils vont passer ?» redemanda Kilian naïvement.

« Je crois que- »

BOOUUUUUUUMMM !!!! CRAAAAAAAC !!!

La caravelle avait explosé.

Les bateaux pirates venaient d'anéantir le navire. D'une rafale de feu et de plomb, ils coulèrent la caravelle peu armée. La réduisant à néant.

Ce n'était plus qu'un brasero géant d’où quelques explosions venaient rugir de temps à autre. Aucune personne n'avait pu en réchapper.

Leur sale besogne faite, les navires pirates rebroussèrent chemin à leur tour.

Cet horrible spectacle de son et lumière venait de scotcher Kilian et Marie sur place. Voilà l'exemple de ce qui aurait pu les attendre.

« Je veux que l'on parte d'ici. Le plus rapidement possible ! » s'ébroua Marie.

« Idem ! », acquiesça Kilian.

Après cet horrible spectacle, le Saphir fit voile vers l'un des ports d'une l’île miniature de la Perle-Bleue entourant l’île principale.

Plus ils s'approchaient, mieux ils voyaient. Et en arrivant prés des quais, ils découvrirent que l’île et les îles aux alentours étaient parsemées de villages, certaines constituant des villes agglutinées, toutes construites sur les pentes de l'archipel, fabriquées en matériaux récupérés, bois, pierre, métal. Les bâtisses étaient de pittoresque bidonvilles.

Le Saphir vint s'amarrer à l'un des quais. Proche de quelque bateaux de pèche, ou de bicopes de hautes mers. La luxuriance du navire était flagrante.

Devant les quais se trouvait une petite place pavée où passait des multitudes de gens et choses.

« Ça semble être très animé dans le coin », remarqua Marie, « C'est tant mieux pour nous, j'imagine. »

Le capitaine Hazel Twinkle, s'approcha des deux humains accompagné de deux autres poneys marins.

« Bien ! Nous avons deux pièces à trouver pour les réparations. Nous allons nous séparer pour plus d'efficacité. Vous vous occuperez de prendre le piston dans le quartier ouest de l’île de la Perle. Vous êtes moins suspects que n'importe quel poney ici. »

« Ça c'est étonnant », rigola Kilian.

« Et que font les autres pendant ce temps ? » questionna Marie aux sujet des Honeys et des aristos.

« Ils restent sur le navire. Ils le garderont et le protégeront avec le reste de mes marins. »

« OK ! Alors séparons nous ! Oh ! Une seconde ! C'est laquelle l’île de la Perle ? » demanda Marie.

« C'est l’île principale au milieu de l'archipel. »

« Mais !? Comment on la rejoint sans bateau ? », demanda Kilian perplexe.

« Vous n'aurez qu'a prendre le pont-bateau qui y mène. C'est à l'est en direction de l’île de la Perle », informa le capitaine.

« Un pont-bateau ? » réfléchit Marie.

« Vous comprendrez quand vous verrez. » Et sur ces mots, le capitaine descendit sur le quai, accompagné de ses deux marins.

Mais il fut stoppé à sa sortie par un vieux griffon sale, coiffé d'un pourpoint, et d'un drôle de chapeau haut de forme.

« La taxe, je vous prie ! » ordonna grossièrement le griffon.

« Quoi ? Mais on vient de la payer ! » s'offusqua Marie.

Le griffon sortit un cahier de notes et un crayon, puis commença à écrire.

« Il y une taxe d'entrée. Et une d'amarrage pour les navires », dit-il le plus désagréablement possible d'une voix grinçante.

« Mais c'est du vol ! », s'offusqua à son tour Kilian.

Le griffon fit un sourire malicieux, « Rien ne vous empêche de jeter l'ancre dans la baie. »

« Cela suffit ! » dit promptement Hazel Twinkle.

Il sortit une bourse rempli de pièces d'argent d'une de ses sacoches de sa bandoulière, la lança au griffons qui la rattrapa sans problème, puis sourit plus malicieusement encore.

« Bienvenue à la Perle-Bleue. Votre signature s'il vous plaît. »

Le capitaine Hazel Twinkle prit le crayon dans sa bouche et signa rapidement d'une croix sur le registre. Le griffon prit le crayon de la pointe, et partit aussi sec sans même un au revoir.

« Pourquoi on doit payer ça ? C'est clairement du vol ! » s'énerva Marie.

« Parce que. Si l'on s'était mis dans la baie, les pirates n'auraient fait qu'une bouchée de nous », avoua le capitaine, « C'est leur protection que nous payons tant que nous sommes sur cette île. »

« L'argent est vraiment la seule chose qu'ils aiment », rumina Kilian.

Le capitaine souffla des naseaux, restant toujours aussi statique.

« Ce sont des griffons », rabroua Hazel Twinkle.

Ainsi, le capitaine partit, accompagné de ses poneys, vers une des pièces manquantes du Saphir, tout comme Kilian et Marie, qui partirent dans une direction différente.

Nos deux sympathiques amis s’aventurèrent alors dans les quartiers de l’île. Ils leur fallait trouver le fameux pont-bateau, qui les mènerait aux quartiers ouest, là ou se trouvait le piston de rechange qu'ils devaient ramener.

« Tu as de quoi payer ? » demanda Kilian à sa sœur.

« Oui oui. Parle pas de ça », stressa Marie qui regarda autour d'eux alors qu'ils marchaient ensemble dans les ruelles animées de l’île.

Jamais auparavant un être humain n'avait foulé le sol de l’île. Mais ces nouveaux étrangers à l'étrange démarche et à l'allure peu commune n'étaient pas en reste face aux gens, et choses, qui parcouraient l’île de la Perle-Bleue.

Kilian et Marie marchaient, mal dans leurs bottes, au regard de créatures encore jamais vus de yeux d'humains.

Alors qu'ils descendaient la rue bordée par des bâtisses bricolé de bois et de roc, il y avait au milieu du chemin de terre, un petit ruisseau qui coulait. Un ruisseau qui ne sentait pas la rose.

Des attroupements de quadrupèdes à l'allure de zèbres chamans ou guerriers marchaient dans les rues en troupeau bien compact. Aucun zèbre ne semblait être seul, ils étaient toujours accompagné d'un congénère.

Ils lançaient des regards méchant à chaque passant qui se trouvait sur leur chemin. Heureusement pour Marie et Kilian, ce n'était pas le cas.

Mais plus que les zèbres, il y avait des griffons. Partout, ces créatures mythique foisonnaient de toute part. Ils semblaient être les plus nombreux dans les rues. Et sûrement les plus nombreux dans toute l’île.

Chaque griffon était coiffé d'au moins un vêtement, allant d'un chapeau plus ou moins élégant, à la guenille servant de foulard.

Les zèbres et les griffons étaient apparemment majoritaires. Mais l’île avait son lot de curiosité.

Kilian remarqua un chien couché bien tranquillement près d'une échoppe, qui releva sa tête, puis une autre. Ce qui l'étonna complètement.

Marie aperçut des personnes se balader sous d'épaisses capes. Quand l'une d'elle passa à côté d'elle, elle aperçut deux yeux bleu fluorescent, sans pupille ni iris.

Enfin, quand ils approchèrent d'une intersection, au tournant de la ruelle, ils furent abasourdis de tomber nez à nez avec un taureau. Énorme ! Marchant sur deux pattes, et tirant une charrette en bois remplie de… d'une chose recouverte d'un drap ensanglantée. Mais une énorme queue de scorpion pouvait être aperçue traînant à l'arrière du chariot.

Pour finir, il y avait eux mêmes. Kilian et Marie n'attiraient pas l'attention. Seulement, parfois, des passants haussaient le regard en voyant ces deux grands bipèdes, mais jamais il n’y avait de réaction disproportionné à leur vue. Pas d'appel, ni de geste. Kilian et Marie se fondaient parfaitement dans le décor diversifié et chaotique de l’île aux pirates. Ce qui était tout à leur avantage.

« Jamais encore je n'avais vu autant de bizarreries », fit remarquer Marie, « Même les quartiers les plus mal famés de la Terre n'ont pas d'aussi étranges choses », dit-elle à la vue de griffons qui transportaient des cages d’où sortaient des pattes reptiliennes.

« C'est génial ! Mais dégoûtant » avoua Kilian, « J'adore l’inconnu. Et il pullule autour de moi ! »

« Quoi que l'on fasse, on reste ensemble », ordonna Marie, « Et surveille tes poches. »

Kilian tâta sur le champ ses bandoulières et poches de pantalons. Rassuré de voir que tout allait bien , il commença tout de même à se méfier plus encore des gens autour de lui.

Quelques minutes plus tard, ils atteignirent les côtes aux antipodes d’où se trouvait le Saphir.

« Bon ! La vue et magnifique ! Mais où est ce pont-bateau ? » demanda Marie tout en s'étirant, heureuse d’être sortie un instant de ces ruelles engorgées d'autant de passants douteux, et sales.

« Hmmmmm … Je crois que c'est ceci ! » interpella Kilian, pointant du doigt une structure des plus imposante et époustouflante.

« Ah oui », commença Marie, « Ça, c'est vraiment pas commun. »

D'une partie de l’île commençait un pont. Mais pas un pont fait de poutres, d'arches, ou de piliers. Mais un pont fait de bateaux !

Le pont était fait entièrement de bateaux collés les uns après les autres ! Allant de la caravelle au galion,au voilier. Le pont était un emboîtement de navires flottants et complètement délabrés. Qui, sur leur dessus créait un chemin continu vers l’île principale.

« Voilà notre chemin ! » dit Marie, satisfaite.

Plus tard ils descendirent le pont-bateau pour enfin arriver au quartier marchand. Sur leur chemin ils avaient remarqués que quelques personnes semblaient vivre dans le pont. Des bougies et torches étaient allumées. Des griffons voletaient de bateaux à bateaux, rentrant par les sabords, ou des individus passer par les trappes.

Le pont-bateau était une véritable fourmilière.

Arrivant enfin sur l’île principale sans subir de problèmes, ni de dangers. Kilian et Marie se trouvèrent au début du quartier marchand.

Et les rues d'auparavant étaient bien mornes et peu exotiques comparées aux étalages que leur offrait tout d'un coup la rue des marchands.

« DARD DE PANDABEILLE !!! DARD DE PANDABEILLE !!! »

« ÉCAILLES D'HYDRE !!! TOUT DROIT VENU DES TERRES DÉSERTIQUE !!! »

« CORNE DE JACKALOPE ! PARFAITE POUR LES POTIONS ! »

Des cris de vendeurs ! Ici et là sans discontinuer ! La rue était en vérité une avenue énorme où circulait sans cesse des marchandises bizarres, étrange, étonnante, abracadabrante, et…

« CORNE DE LICORNE !! »

Kilian se trouva face à un marchand griffon borgne, à l’hygiène, comme toujours, peu évidente. Qui lui proposait des cornes… de licornes.

« Vous monsieur ! Une belle corne pour vos potions et lotions de beautés ! », proposa le marchand soupçonneux. Qui présenta une corne rose dans ses serres.

La corne devenait poreuse, et des morceaux étranges commençaient à s'en détacher. Il y avait même une étrange consistance, à la base de la corne. C'était...

Le sang de Kilian ne fit qu'un tour.

« Bon Marie ! Vite on dégage ! » Il poussa sa sœur en vitesse loin de cette échoppe vraiment effrayante.

« Brrrrrrrrrr !!! Plus jamais je ne veux voir ça ! Plus jamais ! » se lamenta Kilian, « C'est complètement immoral ! »

« Je ne crois pas que l'on soit sur l’île de la justice Kilian », ménagea Marie, « Mais c'est vrai que c'était dégueu. »

« Trouvons vite un piston. Et barrons nous d'ici ! » termina le jeune homme à l'innocence brisée.

Kilian et Marie commencèrent à fouiller du regard l'avenue. N'importe quel marchand de pièces détachées était acceptable. Mais plus ils cherchaient, moins ils voyaient.

Les échoppes et étalages n'étaient pas vendeuses de machines, bricoles, ou pièces détachées. Non. Mais de potions, fourrures, armes ! Mais rien en ingénierie.

« On risque de galérer un bon moment si on continue à marcher à l'aveuglette », se plaignit Marie. Elle ne voulait pas risquer de rester trop longtemps à tourner en rond, au milieu de tout ces passants plus suspects les uns que les autres. Elle ne cessait de toucher ses bandoulières pour voir si quoique ce soit avait disparu.

« Tu as toujours Nova ? » demanda-t-elle à son frère.

Kilian tapota doucement sur une sacoche arrondie de sa ceinture. « Elle est là. Toujours présente », rassura-t-il.

Marie resta calme à la nouvelle, « Ok. Allons voir un marchand pour demander où on trouve des pistons. »

La jeune femme chercha du regard un étalage moins suspect que les autres. Il y avait un vendeur de peaux de bêtes, de fourrures et d'écailles. Un vendeur de liqueur en bouteilles, dont certaines avaient des lueurs qui en émanait. Et puis encore des vendeurs d'armes, présentant des hallebardes, épées équestriennes, lances de griffons, dague de dragon.

Le regard de Marie porta plus sur une échoppe mieux décoré. Sur l'étalage, des tissus en lin de toute beauté venaient décorer les tables et étagères garnies de fioles et de flacons. Il y avait aussi des panneaux bien découpés présentant des prix, au contraire des autres échoppes avec des morceaux d'écorce ou planches de bois pourris. Aux yeux de Marie, c'était certainement le bon plan.

« Celui-là me semble plus sûr. Allons-y Kilian ! »

Kilian grimaça légèrement à la vue du marchand proposé. « T'es sûre ? », demanda-t-il. Il aperçut le tenancier de l'échoppe. Un drôle de zèbre avec des bijoux ornant son cou, et un bandana de motif à l'aspect indien, des traces de maquillage pouvait être vues de loin sur son visage. Ce zèbre ressemblait plus à un dandy qu'à un marchand, en vérité.

Marie insista, « Oui ! Allez Kilian ! Ne perdons pas de temps ! »

Les deux slalomèrent entre les passants à travers le brouhaha constant de l'avenue marchande. Alors que le marchand patientait patiemment qu'un client vienne, sourire aux lèvres, à l'approche des deux humains, son visage s'illumina.

« Voyez vous ça ! De nouveaux venus dans la tanière de Dumela ! » s'égaya-t-il, « Bienvenue, estimé client ! Je suis Dumela le joyeux ! Grand herboriste ! »

Marie fut surprise devant l’enthousiasme du zèbre.

« Bonjour. Nous sommes là pour quelques infos », dit-elle d'un ton froid.

Le zèbre mis un sabot à son menton. « Hmmmmm… Je ne vends pas de ça dans ma boutique. Mais si vous accordez quelques instants à mes articles, je pourrais peut-être... »

« Vous savez où se trouvent des pistons à vendre ? » coupa net Marie.

« Des pistons ? Ces machins dans les machines ? Oui je connais un endroit où on les vend ! »

« Où ? »

Le zèbre sourit malicieusement, puis fit une pirouette près de ses flacons avant d'entonner ses paroles.

« Je vous dirais où ! Mais pas sans un sou ! Donnez-moi un instant, et, PEUT-ETRE, arriverez-vous à temps ! »

« Hein ? » s'étonna Marie.

« Vous faites souvent des rimes ? », s’interrogea Kilian. Il n'était pas sans faire le rapprochement avec le zèbre le plus célèbre de la série.

Le zèbre rit de bon cœur. « Non. Ma sœur, Imamu la lune, aime particulièrement cette tradition de chez nous. C'est une marque de noblesse et d'esprit que de savoir rimer en Zebrica. »

« Bien bien ! Et donc vous allez nous aider ? » s'impatienta Marie.

« Je ne vous aiderai que si vous achetez un de mes articles ! La journée est rude et les bénéfices sont au plus bas », se lamenta le dandy zèbre, feignant une petite mou à la triste bobine.

« Et qu'est ce que vous vendez ? », interrogea Marie, énervée de se sentir pigeonnée.

Le zèbre tira sur une cordelette, qui souleva soudainement les tissus en arrière de son échoppe, révélant plus encore de flacons mystérieux, à la forme étrange, aux couleurs bizarres, certains contenaient même des drôles de tubercules que l'on aurait déshydratés et distillés.

« Voici mon trésor ! » présenta Dumela, « Potion de jeunesse ! Philtre d'amour ! Essence de changelin ! Sang de dragon ! Potion d’invisibilité ! Ou d'invincibilité ! Tout est là ! »

« C'est de l'arnaque », commenta simplement Marie, qui fit tressaillir Dumela d'un seul coup.

« Arnaque ! Très cher client ! Ici, ces potions sont crées dans l'amour de l'herborisme ! Voyez plutôt ! »

Le zèbre déboucha une fiole qui fit un petit 'pop !' d'ouverture, puis avala le contenu d'une traite.

Un léger grondement commença à se faire entendre. Dumela le joyeux grimaça légèrement, puis sourit toutes dents dehors, et disparut dans un éclatement de fumée.

Kilian resta bouche bée, tandis que Marie se contenta de faire les gros yeux.

« Alors ? » dit la voix de Dumela, « C'est de l'arnaque ? Me voilà invisible ! Je suis transparent de tout soupçon, chère cliente soupçonneuse ! »

« Mouais mouais. Si on vous achète un flacon, vous nous direz enfin notre chemin ? »

« C'est un accord ! », dit Dumela, une fiole flottante venant se vider dans le vide, puis le zèbre réapparut à nouveau, sans qu'il n'ait changé de place.

« Ok ! Laissez moi voir ma plaque ! » s’enthousiasma Kilian devant le nombre de possibilités que lui offrait ces potions. Le zèbre eut une drôle de tête à l'annonce du garçon.

Alors qu'il fouilla pour trouver sa plaque de patte dorée, il trouva un objet peu commun.

Il se figea sur la seconde, abasourdi de reconnaître la forme, la texture, et sûrement…

Kilian retira l'objet de sa poche. Et trouva dans sa main une figurine en plastique.

Une figurine d'Applejack.

« Bah ça alors ! » s’émouva-t-il, « Je l'avais complètement oublié ! »

Sa sœur regarda l'objet et fut aussi surpris que lui.

« Tu l'avais depuis quand ? »

Kilian tourna dans ses doigts l'objet. Il avait une valeur sentimentale à ses yeux.

« Je crois que je l’ai laissé dans ma poche de jean tout le temps. Avec tous ces événements, je n'y avait plus fait attention », il serra dans son poing la figurine. Cette petite Applejack, sa toute première figurine en vérité.

« Ça sera notre porte bonheur ! » annonça-t-il.

Marie leva les yeux au ciel mais n’objecta pas, c'était encore une gaminerie de son frère. « D'accord. Comme tu veux. Maintenant, revenons à nos moutons. Vous ! »

Le zèbre avait rapidement rassemblé des potions, les plus chères, devant ses clients.

« Comme vous voyez ! Le meilleur de chez Dumela ! » Il présenta une fiole verte émeraude quelque peu luisante. « Je pense que ceci pourrait vous convenir ! »

Ainsi, nos deux humains partirent de l'étrange échoppe, une bonne affaire conclue.

Dans la main de Marie, deux petite fioles vert émeraude, avec une petite notice expliquant l'utilisation exacte de la mixture.

« Essence de changelin. Potion métamorphe. Donne l'apparence exacte de la personne que vous désirez. Mettez y un poil, écaille, ou griffe de l'apparence voulu. Durée d'effet : vingt-quatre heures », expliqua Kilian notice en main.

Marie continua d’ausculter l'étrange mixture avec une grande réticence quant à son utilisation.

« Il n'y a rien d'autre ? Les ingrédients ? Effets secondaires ? » suggéra-t-elle.

 

Kilian retourna la feuille, voyant que du texte continuait à l'arrière.

« Oui ! Il y a… Attention ! Potion non appropriée aux créatures amphibienne. »

Marie regarda son frère, l'air confus. Kilian fit de même.

« Tu pense que l'on devrait retourner le voir ? » proposa Kilian.

Marie regarda en arrière, vers la boutique de potion, et s’aperçut qu'un gros panneau avec écrit 'Fermé' venait d’être apposé devant l'échoppe.

« Trop tard. Et puis on a pas de temps à perdre. Les boutiques que l'on cherche se trouvent juste à coté. »

Marie trouvait ça étrange. Pourquoi ce Dumela, ce drôle de dandy zébré, venait de fermer boutique?

Mais peu importe finalement. Ils se dirigèrent vers le quartier des ferrailleurs. Arrivé là-bas, ils trouvèrent rapidement une quelconque boutique vendant des pièces de rechange, des minerais précieux, des plans de machines révolutionnaires, volés professionnellement et vendus à bas prix.

« BAS PRIX ! PAS CHER VOS PISTONS ?! », s'étrangla Marie, « PIAFS ÉCERVELÉS ! »

Kilian tira sa sœur vite fait de la tente du ferrailleur, l'amenant vite dans la rue avant que les choses ne tournent mal.

Le vendeur avait proposé un simple piston deux cent pièces d'or. Alors qu'une potion de métamorphose avait coûté vingt pièces d'argent dix minutes plus tôt. C'était de l'arnaque pure et simple. Surtout que, pour Marie, ce prix venait de siffler une jolie partie de leur argent personnel.

« Ça va Marie. On peut faire face. Mais n’oublie pas que l'on est sur une île de pirates ! » raisonna Kilian. « Garde ton sang froid ! »

« Ouais ouais ! Tu as raison ! » se calma Marie, retrouvant ses esprits, « Mais c'est du vol ! Jamais on s'en sortira dans ce monde de fou si on se fait voler comme ça ! »

Au même moment, dans la tente voisine, une voix tout aussi énervée venait elle aussi de se mettre en action.

« ON NE MANQUE PAS DE RESPECT AU CAPITAINE BLOODY DO ! »

Une pégase sortit de la tente, lancée comme une boule de bowling. Elle se rattrapa d'un poil de crinière dans un battement d'aile, continuant ses injures envers le marchandeur.

« ORDURE ! TES PRIX SONT MÊME PAS DIGNE D'UN VRAI PIRATE ! »

Un grondement sourd commença à venir de l'intérieur de la frêle boutique. Un pas lourd vint faire trembler le sol quand soudainement une main passa de sous les tissus constituant la porte de l'échoppe.

Un grand minotaure aussi baraqué qu'une armoire à glace venait se présenter comme un taureau enragé face au petit pégase. Pégase portant d'ailleurs comme seule vêtement un chapeau d'amiral, un bicorne rouge sang présentant des bords noir, la pégase étant elle-même rouge a la crinière noir et gris cendre.

Elle fixait avec détermination le minotaure de ses yeux rouge rubis, elle ne bronchait pas une seconde. Ce qui commençait grandement à importuner le minotaure déjà très en colère.

« Estime toi heureux que je t'accepte dans ma boutique ! » gronda-t-il de sa voix rauque, « Les poneys sont une plaie ici ! Tu acceptes le prix ou tu dégages ! » Il souffla des naseaux sur le visage toujours déterminé du pégase. Qui passait maintenant à la provocation.

« Tu ne semble pas connaître encore mam'zelle Bloody Do. Je pense qu'une leçon serait approprié à ton égard. RACLURE DES MARAIS ! »

Le minotaure attrapa d'un coup le cou du poney, serrant dangereusement la trachée de l’arrogante Bloody Do, qui hoqueta sous la pression soudaine mise sur sa respiration.

« Je devrais peut-être te donner aux marchands du quartier nord », raconta-t-il, un sourire sadique dans ses yeux, « Un poney qui disparaît n'est rien ici. »

« HÉ LA ! » appela subitement une voix juste à côté d'eux.

Le minotaure, qui s'était baissé pour chopper le cou du pauvre poney, releva lentement la tête pour s’apercevoir qu'une créature au physique similaire au sien venait de se poster, mains sur les hanches, face à lui.

« Tu la lâches sur le champ ! » ordonna Marie.

Le minotaure, légèrement surpris, sourit d'amusement devant ces drôles de créatures qui venaient le défier. La pégase était tout aussi surprise de voir venir de l'aide.

« Qu'est-ce qui m'y oblige ? » défia le minotaure.

« Un sac d'or. »

Kilian vint lancer un sac aux sabots de la bête. Qui tout cupidement lâcha le poney pour occuper ses mains d'une chose bien plus rutilante et bénéfique.

La capitaine Bloody Do respira fortement sous le relâchement, et se reposa après avoir vu un instant la vie en violet.

« Vous êtes bien généreux, messire », parla le minotaure, « Je vous laisse la vie de ce misérable pégase. »

Sur ce. Il rentra dans sa tente, faisant sautiller le sac clinquant trébuchant dans sa main.

Kilian vint s'accroupir auprès du pégase, vérifiant si tout allait bien.

« Vous allez bien ? »

Le capitaine Bloody Do l'écarta d'un sabot brusquement, et détourna la tête, évitant de voir le garçon.

« Je vais super bien ! Dans le meilleur des mondes ! » Elle se remit à quatre pattes, puis replaça son chapeau. « Votre aide n'était pas nécessaire. ». Un léger cliquètement se fit entendre de l'une de ses pattes, mais rien n'était en vu.

« On imagine ! Vous avez l'air de bien vous débrouillez avec ce gars », critiqua Marie, « Mais on dirait qu'ici tout le monde est un voleur sans foi ni loi. Ni principes, ni valeurs »

La pégase essuya son museau d'un coup de manche, toujours en regardant ailleurs que vers les deux humains.

« Qu'est ce que ça peut vous faire ? Vous êtes clairement pas d'ici ! Alors ficher le camp avant d'avoir des ennuis ! »

« Ouais vous avez bien raison ! Merci pour rien ! Allez Kilian, on s'en va ! » s'énerva Marie.

Kilian resta en arrière, regardant toujours accroupi le pégase qui continuait à l'ignorer du regard.

« Va-t-en gamin ! J'ai mes manticores à fouetter ! » lui brusqua-t-elle. Mais Kilian restait impassible.

Marie s'était arrêtée, attendant patiemment pour voir ce qu'allait faire son frère. Le connaissant que trop bien, elle avait quelques idées en tête.

Kilian était curieux de savoir une chose.

« Vous êtes la capitaine Do ? »

« Je suis la capitaine Bloody Do ! » entonna-t-elle, « La sanglante ! Celle que toute créature doit redouter ! »

« Vous connaissez Daring Do ? »

La pégase sortit soudainement un couteau de derrière sa patte droite. Un cliquetis qui vint dégainer une lame au double tranchant, pointu comme un pic.

Kilian leva les mains de surprise et de terreur de voir quand un instant, il était braqué.

Marie courut, dégainant à son tour la hache qu'elle pointa vers ce poney fou, qui osait s'en prendre à son frère.

« LÂCHE LE SUR LE CHAMP ! OU JE TE FENDS EN DEUX ! » menaça Marie, perdant complètement son sang-froid à nouveau.

« D’où est-ce-que vous connaissez ma fille ? PARLEZ ! » interrogea Do.

« On l’a jamais rencontré ! Promis ! On te veut aucun mal ! C'est juste un nom qu'on a entendu ! J'ai fait la liaison c'est tout ! » expliqua Kilian, pris au dépourvu.

Kilian venait d'apprendre qu'il se faisait menacer par la mère d'une des héroïnes les plus appréciés de Rainbow Dash. Et il pouvait dire que le caractère de Daring Do semblait être largement hérité de sa maman.

« Personne ne doit connaître l'existence de ma fille ! Si je vous laisse partir, rien ne garanti qu’il ne lui arrivera pas malheur ensuite.» Elle fit perler une légère goutte de sang du cou de Kilian qui se trouvait à genoux devant lui. L'action commença à enrager Marie.

« ON S'EN FOUT DE VOTRE FAMILLE ! Rendez moi mon frère ! Et si c'est vous qui faites du mal à ma famille, JE NE RÉPONDS PLUS DE RIEN ! »

La pégase ne faiblissait pas sous la menace de Marie, mais elle avait été touchée par certains mots qu’elle avait dit, que Kilian finit d'achever.

« On vous a aidé tout à l'heure avec ce minotaure. Pourquoi on vous voudrait du mal ? Tout ce qu'on veut, ma sœur et moi, c'est partir de cette île pour Equestria. On est des touristes ! »

La pégase regarda dans les yeux de l'humain. De si petit yeux comparés aux iris énorme que voyait Kilian. Ceux rouge rubis de Bloody Do venaient brûler son regard de leurs rouge éclatant. Kilian avait du mal à tenir le regard.

Puis elle lâcha tout.

Le capitaine pégase relâcha le pauvre garçon humain, rengainant sa lame en un éclair. Ce qui calma sur le champ Marie, qui tremblait d'adrénaline tellement elle se retenait de sauter sur la pégase à grand coup de hache. Kilian, lui, souffla un grand coup, la peur écartée. Il se releva vite, revenant près de sa sœur.

« Vous êtes des marins d'eau douce. Des terriens. Vous êtes pas plus dangereux qu'un breezie. Je m'en suis rendu compte maintenant. »

« Sympa que vous en soyez rendu compte », dit sarcastiquement Marie, « La prochaine fois que vous retentez une chose pareille envers nous, l'effet de surprise ne sera plus dans votre botte ! », Marie rangea la hache à sa ceinture, « Et maintenant, on va partir avant que je veuille voir un pégase en descente de lit. »

« Attendez ! » interpella la pégase.

L'appel surprit les deux humains.

« Je veux m’excuser auprès de vous. Plume de sirène ! Vous avez dit tout à l’heure qu'aucun pirate n'avait d'honneur ici. Et bien vous en avez trouvé un ! »

« Et qu'est ce que vous avez en tête ? » demanda Kilian qui se frottait le cou, maintenant beaucoup plus méfiant à son propos.

« Je connais une taverne qui accepte les bêtes comme moi. S’ils acceptent les poneys, forcément qu’ls vous accepteront vous aussi ! Je paierai les liqueurs ! Prenez ça comme une partie du remboursement que je vous dois. »

Kilian et Marie se regardèrent histoire de savoir si oui ou non il fallait accepter une telle proposition.

« Nous avons des gens qui nous attendent… Où se trouve votre taverne ? » demanda Kilian, indécis.

« Près des quais sur l’île est. Vous allez pas refuser un coup à boire d'un capitaine quand même ? »

« Plutôt d'une assassin », insulta Marie.

La pégase Bloody Do fronça du regard, regardant vers l'humaine provocatrice.

« J'ai un gosse. Un marmot de quelques ans à peine. Je cherchais seulement à la défendre. Je suis sûre que vous comprenez. »

« Peut-être », répondit Marie, pas prête de pardonner au pégase.

Mais Kilian, lui, accepta.

« C'est sur l’île où on doit aller. On dépose le piston, puis le temps qu'ils réparent, on boit un coup. T'en dit quoi Marie ? »

Marie regarda longtemps vers la créature à quatre pattes. Elle n'avait pas du tout confiance. Mais la proposition de son frère était raisonnable. Étonnamment.

« C'est d'accord. Mais n'imaginez pas que l'on vous pardonnera pour trois bouteilles de schnapps. »

Le pégase partit en avant des deux humains, les invitant à la suivre dans la foule animée de la rue.

Elle replaça son bicorne, puis sourit d'un sourire primé de joie et de malice.


« Vous, vous ne connaissez pas encore les coutumes de la Perle Bleue. »

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Note de l'auteur

Voici mes œuvres, scanné avec le scanner le moins efficace du monde ! Ouais j'ai galéré, mais je m'adapterai aux besoins.
Pour votre plaisir, voici donc quelques dessins. Je travaille encore sur mon style.

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MisterX
MisterX : #41429
Je ne la trouve pas vraiment discrète, la mère de Daring, pour quelqu'un qui cherche à garder ça secret. Le crier en pleine rue... C'est pas vraiment une bonne idée.
Il y a 1 an · Répondre
Appledreamer
Appledreamer : #39221
cedricc66627 mai 2016 - #39212
La mère de l'aventurière? Sa fille, une pouliche ? Ho ? Sa confirme le décalage temporelle. Plus on en apprends et plus ça s’épaissit. Et cette île aux pirates. "Oyez moussaillons d'eau douce! Faites coulez le rhum a flot, sabre de bois !!!" Mais rhaaaaaaaaaa cette ambiance. Chuis toujours content de voir un nouveau chapitre. Et puis ces deux là... C'est à croire qu'ils les attires les ennuis. X) Et dire qu'ils ne sont même pas arrivés a Equestria...

PS: J'ai vu tes dessins. Je ne critiquerai pas trop étant donné mon talent en la matière... Disons que si t'est débutant, c'est pas mal. Avec de la maitrise tu fera de jolie chose.


"Par la mal peste ! Marin d'eau douce !" Ouais j'ai voulu bien insister sur le coté extraordinairement bizarre de l’île, et son coté flibustiers. Puis ce ne sont pas des ennuis qu'ils attirent mes petits humains. C'est de l'aventure ! X)

Après mes dessins ne sont que des croquis a mes yeux, mais si tu veut des belles choses, j'ai du h******. Oups ! Désoler. :3
Il y a 2 ans · Répondre
cedricc666
cedricc666 : #39212
La mère de l'aventurière? Sa fille, une pouliche ? Ho ? Sa confirme le décalage temporelle. Plus on en apprends et plus ça s’épaissit. Et cette île aux pirates. "Oyez moussaillons d'eau douce! Faites coulez le rhum a flot, sabre de bois !!!" Mais rhaaaaaaaaaa cette ambiance. Chuis toujours content de voir un nouveau chapitre. Et puis ces deux là... C'est à croire qu'ils les attires les ennuis. X) Et dire qu'ils ne sont même pas arrivés a Equestria...

PS: J'ai vu tes dessins. Je ne critiquerai pas trop étant donné mon talent en la matière... Disons que si t'est débutant, c'est pas mal. Avec de la maitrise tu fera de jolie chose.
Il y a 2 ans · Répondre
Lapresley
Lapresley : #39189
yessssss yesssssssssssssssssssssssssss un nouveau chapitre :3
Il y a 2 ans · Répondre

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