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Turn It On Again

Une fiction écrite par inglobwetrust.

Chapitre 13: Chicoltgo (Part II)

De l’autre côté de l’hôtel, Scootaloo était retournée dans sa chambre, déjà en train de penser à toute la paperasse et aux plaintes qu’elle aurait à faire face après l’annulation du concert. Mais tout ça importait peu maintenant car c’était tout le reste de la tournée qui risquait de capoter. Et avec ça le moral de son amie, qui s’était donnée tant de mal pour essayer de recoller les morceaux au sein du groupe, qui le lui avait bien mal rendu.

Elle était si heureuse de faire cette tournée, si heureuse pour sa sœur, si heureuse de pouvoir être sur scène avec elle. Tout ça pour rien, ou si peu. C’était injuste, tellement injuste pour elle, pensa Scootaloo. Elle pouvait facilement comprendre la frustration que pouvait ressentir Sweetie.

Elle se rappela de leur jeunesse. Son amie avait été la dernière à avoir sa marque de beauté et après que ses deux autres amies l’aient obtenu avant elle, elle avait été très déprimée. Bloom et Scootaloo devaient souvent lui remonter le moral pour l’empêcher d’avoir constamment des idées noires sur son futur. Elle avait peur de rester avec le flanc vierge toute sa vie et sa frustration se mêlant à cette crainte la fit beaucoup souffrir à l’époque.

Elle devait sûrement ressentir la même chose maintenant. A part que sa peur était maintenant de perdre sa sœur pour toujours, malgré le lien de sang qu’elles partageaient. Tout ça à cause d’un stupide groupe. Elle devait sûrement avoir d’énormes regrets sur son idée de le reformer.

TOC TOC

Un coup venu de la fenêtre fit sortir la pégase de ses pensées. Elle s’en approcha et distingua la silhouette de Rumble qui portait Sweetie sur son dos. Elle fit coulisser la vitre et les laissa entrer.

Rumble se pencha et laissa Sweetie descendre. Aussitôt, Scootaloo se précipita sur elle et la prit dans ses sabots. Elle fit signe à son compagnon de les laisser seules et il sortit de la chambre.

Après que la porte se soit refermée, Scootaloo recula pour observer le visage de Sweetie, qui semblait marqué, toujours sous le choc.

« Comment tu te sens ? » demanda son amie.

Elle baissa les yeux. « Rumble m’a tout raconté. Je… j’ai du mal à croire que Rarity ait vraiment fait ça. Elle… Ce… ce n’était pas ma sœur… Je… » Les mots sortaient de plus en plus difficilement et elle frotta un œil avec son sabot pour essayer de retenir vraiment une larme. « Je… je ne la reconnais plus depuis le début de la tournée… C’est pas ma sœur… C’est pas… »

Elle ne put finir et les larmes se mirent à couler abondamment. Elle serra fort son amie et pleura dans sa fourrure pendant un long moment. Voir Sweetie ainsi fit beaucoup de peine à Scootaloo, qui la laissa mouiller son pelage orange de ses larmes, passant ses sabots dans son dos pour la réconforter, au moins pour lui montrer qu’elle était là pour elle.

Les sons de ses sanglots remplirent la pièce encore quelques minutes. Scootaloo ne pouvait rien faire d’autre que de la laisser pleurer, pleurer sur son échec, pleurer en regrettant d’avoir tant voulu que le groupe se reforme, pleurer parce qu’elle s’était fâchée avec sa sœur, pleurer parce qu’elle croyait avoir tout gâché.

Enfin, ses larmes cessèrent de couleur et quelques hoquets indiquèrent qu’elle s’était calmée, au moins temporairement.

Scootaloo prit sa tête entre ses sabots et la fixa pendant quelques secondes. « Pourquoi ça te tient tant à cœur, Sweetie ? » lui demanda-t-elle.

La licorne essuya ses yeux avec un mouchoir que lui tendit la pégase avant de répondre, un peu décontenancée par la question.

« Pour Rarity. Je savais qu’au fond d’elle, elle voulait que l’histoire du groupe se finisse mieux. Je croyais que ça la rendrait heureuse de rechanter. Mais c’est comme si elle s’en fichait maintenant. Comme si tout ce que j’avais fait ne servait à rien », expliqua-t-elle en passant ses sabots autour de la taille de son amie, en reposant sa tête sur son épaule.

« Tu croyais que les choses pouvaient être comme avant ? » demanda Scootaloo à voix basse en déployant son aile pour offrir un peu de chaleur à la licorne.

Elle se tût pendant quelques secondes. « Je ne sais pas. Peut-être. Après la dernière tournée, c’est comme si Rarity avait perdue de sa joie pour toujours. Je croyais qu’elle pourrait la retrouver. Qu’elle soit un peu plus ‘grande sœur’ et pas ‘petite sœur’ », détailla Sweetie en se remémorant les nombreuses fois où elle avait endossé ce rôle depuis la fin du groupe il y a dix ans.

« Tu sais quand même que ça pourra jamais être pareil ? Seulement… » La pégase chercha ses mots. « Différent. On peut jamais faire revenir le passé exactement comme il était. On est tous des poneys différents d’il y a dix, quinze ou vingt ans. Tous. Mais y’a quand même une chose qu’on a tous en commun ici. »

Sweetie recula sa tête, regarda Scootaloo et leva un sourcil. « Quoi ? »

La pégase fit un signe de tête vers la marque de beauté de Sweetie : le micro entouré d’une clé de sol. « La musique. C’est ce qui a réuni le groupe, c’est ce qui les a fait devenir amis et je suis sûre que c’est ce qui les aidera à comprendre pourquoi ils ont voulu se revoir et pourquoi ils sont tous là, dans cet hôtel, dans cette ville, à cet instant précis. Tu comprends ? »

Pour la première fois depuis quelques jours, Scootaloo vit un sourire sur le visage de Sweetie. « Il faut juste leur faire comprendre ce qui est vraiment important », répéta la licorne.

La pégase hocha la tête et aida Sweetie à se relever. « Ouaip. Et c’est ta sœur qui a le plus besoin de le comprendre. Surtout maintenant. »

Le regard de la licorne s’assombrit un peu. « Tu es sûre qu’elle a envie de me voir ce soir ? Je ne sais pas si… tu sais, vu ce que tu m’as raconté… » dit-elle en baissant les yeux.

« Hé », Scootaloo lui fit lever la tête en utilisant une de ses ailes. « Rumble n’a pas tout vu, tu sais. On t’a écouté à la radio quand tu as dit que le concert était annulé. Rarity était complètement prostrée, incapable de dire un mot. Elle avait l’air vraiment inquiète pour toi », avoua-t-elle. Elle marqua une pause. « Je connais ce regard. Je l’ai vu chez Rainbow le jour où on a reçu la lettre pour me dire si j’avais eu le poste de manageuse des Wonderbolts. Elle tremblait complètement, elle se faisait un sang d’encre, comme si elle repassait son audition pour y entrer. Mais quand elle a vu que c’était oui… »

Scootaloo se rappela avec joie de cet instant, un regard rêveur dans les yeux et un sourire qui l’était tout autant sur son visage. « … On s’est pris dans les sabots et on en a pleuré de joie tout le reste de la journée. Ça a été difficile, mais quand on y arrive, on oublie toutes les souffrances, tous les sacrifices. C’est sûr que se réconcilier avec ta sœur, c’est pas comme entrer chez les Wonderbolts. Mais… »

Elle tendit le sabot, qu’accepta Sweetie pour se remettre sur ses quatre pattes. « C’est bien plus important. Alors vas la voir. Tu vas encore pleurer, mais pour une bonne raison j’espère… Nan, j’espère pas, j’en suis sûre », se corrigea d’elle-même la pégase en refaisant un petit câlin à son amie, qu’elle retourna avec la même force.

« On y va ? » lui demanda Scootaloo après quelques secondes.

Sweetie la relâcha. « On y va. »

Rumble attendait toujours dans le couloir et vit sortir les deux juments. Leurs sourires retrouvés fit rapidement disparaître l'inquiétude qu’il avait ressenti en les laissant seules toutes les deux.

« Ça va, Sweetie, tu te sens mieux ? » lui demanda-t-il tout de même. Elle était assez secouée quand il l’avait ramené à l’hôtel.

D’une petite voix, la licorne lui répondit par l’affirmative. « Scoots a trouvé les bons mots », répondit-elle en souriant vers son amie, qui alla se mettre à côté de Rumble. L’étalon caressa la joue de la pégase du museau.

« Elle les trouve toujours. C’est pour ça que je l’adore », la complimenta Rumble. Scootaloo renvoya le câlin et ajouta, d’un air malicieux.

« Si y’avait que ça… »

Sweetie ne put s’empêcher de rire de bon cœur. Mais les pensées de sa sœur lui revinrent très vite à l’esprit. « Scoots, amène-moi à la chambre de Rarity. »

La pégase obéit et la mena rapidement devant la chambre, située quelques étages plus bas. Sur le chemin, Scootaloo lui expliqua la réunion imprévue que le groupe devait faire d’ici peu. Sweetie approuva l’idée, en sachant que c’était sans doute la dernière chance pour le groupe de ne pas imploser une seconde fois.

Sweetie savait qu’elle avait une grande pression sur ses épaules et la sentit peser de plus en plus lourd en approchant de la chambre. Dans quel état serait sa sœur ? Voudrait-elle seulement lui parler ? Trouverait-elle les mots justes ?

Son esprit bourdonnait de questions sans réponses. Mais elle les trouverait vite.

Le trio arriva devant la porte où se trouvait Mac. L’étalon n’avait pas bougé d’un pouce et était proche de s’endormir quand il entendit des pas venir du couloir. Il leva la tête et vit Sweetie entourée des deux pégases.

Il se releva, le regard peiné. « Sweetie, j’suis désolé pour ce qui s’est passé », lui dit-il en espérant se faire pardonner, baissant le regard.

Un peu surprise, Sweetie lui sourit, se cabra et passa un sabot autour de son grand cou. « Ne t’inquiète pas, Mac. Scoots m’a tout raconté, je sais que ce n’est pas de ta faute. Comment va Rarity ? » demanda-t-elle avant de le relâcher.

Mac tourna la tête vers la porte et répondit. « Ça fait au moins une demi-heure que j’ai rien entendu. J’pense qu’elle s’est endormie », suggéra-t-il.

Sweetie s’avança devant la porte et l’étalon recula. Scootaloo sortit la clé de la chambre d’un sac de selle et, avant de tourner le loquet pour déverrouiller la serrure, elle se tourna une dernière fois vers la licorne.

« Prête ? » demanda-t-elle.

« Prête. Laisse-moi y aller seule. Quand elle est comme ça, je suis la seule à pouvoir l’approcher », expliqua Sweetie.

Quelques secondes de silence suivirent. Scootaloo fit le dernier mouvement et un ‘clic’ indiquant que la porte était ouverte se fit entendre. Elle poussa la porte et laissa Sweetie entrer, sous le regard des deux étalons encore présents. Sitôt la licorne entièrement dans la chambre, la pégase referma la porte, sans la verrouiller. Elle se retourna vers Mac et Rumble avant de s’asseoir contre un des murs du couloir.

« Et maintenant ? » demanda Rumble.

« Mac, va chercher les autres et dis-leur de venir d’ici une demi-heure. Et toi », dit-elle en se tournant vers Rumble et en tapotant l’emplacement libre à côté d’elle, « viens poser ta croupe ici et prends-moi dans tes sabots. J’ai besoin de compagnie. »

L’étalon gris vint s’installer à côté d’elle et la laissa allonger sa tête sur son ventre. Mac partit chercher les autres, espérant que Sweetie parvienne à raisonner sa sœur.

Cette dernière venait d’entrer dans la chambre depuis à peine quelques secondes. Elle était plongée dans le noir presque complet, si ce n’est une petite lampe de chevet allumée sur la gauche du grand lit au centre de la pièce. Elle vit des draps froissés au pied du matelas depuis le couloir menant au lit.

La faible lumière ne lui permettait pas de distinguer grand-chose de là où elle se trouvait. Elle fit quelques pas et fut saisi par un vent frais qui la traversa. Elle s’arrêta et plissa les yeux, voyant que la fenêtre coulissante était tournée.

Pourtant il fait assez froid dehors…, pensa-t-elle tout en continuant à avancer prudemment. En passant devant l’entrée de la salle de bains sur sa droite, des couleurs vives attirèrent son attention. Elle tourna la tête et ses sabots entrèrent en contact avec le carrelage froid.

Dans la poubelle sous le lavabo, le chemisier jaune et vert que Rarity portait toujours sur scène avec le groupe, un peu déchiré mais encore utilisable. Sweetie utilisa sa magie pour le sortir de là et le déposa sur le rebord de la baignoire, laissant cela à plus tard.

Elle retourna dans le couloir et s’avança vers la lumière, toujours sans trace de sa sœur.

Quand la chambre se fit voir entièrement, elle se pétrifia sur place.

Rarity se trouvait à cheval entre le rebord de la fenêtre donnant sur la chambre, l’autre moitié de son corps pendant dans le vide, le regard fixé sur les quinze étages en contrebas. Le temps que Sweetie reprenne ses esprits, elle ne bougea pas, comme si elle réfléchissait encore entre deux possibilités.

« NON ! »

Instinctivement, Sweetie fonça vers Rarity et la prit dans ses sabots avant de la plaquer au sol en l’entendant pousser un cri de surprise. Elle la tint fermement dans son étreinte, comme pour ne plus jamais la relâcher. Plus jamais.

Toutes deux restèrent sous le choc pendant quelques secondes, incapables d’esquisser le moindre mouvement ou la moindre parole. Finalement, Sweetie leva le regard vers sa sœur et se mit à pleurer.

« Rarity, q-qu’est-ce qui t’a pris ? D-dis moi que… que tu ne pensais pas à ça… », haleta-t-elle en la forçant à la regarder dans les yeux.

Rarity resta encore sous le choc quelques secondes, avant que ses lèvres ne se mettent à trembler. « S... Sweetie… », bégaya-t-elle en premier. « C-C’est bien toi ? »

Elle caressa doucement le visage de sa sœur.

« Je suis là… je suis là… », répéta Sweetie en la serrant un peu plus fort.

« Sweetie… C’est vraiment toi… » Rarity sourit pendant un très court instant avant de se mettre à pleurer et que les coins de sa bouche ne se retournent. « Sweetie… Ne m’abandonne pas… Ne me laisse plus jamais seule… J-je suis… d-désolée… », sanglota-t-elle en enfonçant son visage dans la poitrine de sa sœur.

Sweetie se mit à pleurer aussi et accompagna sa sœur dans le concert de larmes. « Je suis là… je ne bouge pas… S’il te plaît, reste avec moi… J-j’ai besoin de toi… » parvint-elle à dire entre deux hoquets.

« Sweetie… ne me laisse pas… »

« Shh… je suis là… je ne bouge pas... »

« J-je suis désolée… »

« Shh… »

« J-je suis d-désolée… »

« Je suis là, Rarity, je suis là…. »

« P-pardonne moi…. »

« R-Rarity… s’il te plaît… D-dis-moi que tu n’y as pas pensé… »

« J-J’ai été s-stupide… P-pardonne moi… »

Les voix chevrotantes se répondaient l’une à l’autre et les pleurs s’entremêlaient dans l’espace sonore. Les deux sœurs s’étreignirent longuement, pour rattraper le temps perdu et acter leur réconciliation, même forcée par les évènements.

Elles pleuraient pour la même raison : la peur de perdre sa sœur pour toujours.

Sweetie fut la première à retrouver ses esprits, en tout cas assez clairement pour parler sans être stoppée par ses pleurs.

« Rarity, qu’est-ce qui t’a pris ? »

Rarity était toujours la tête enfoncée dans la poitrine de sa soeur, encore en train de pleurer ses dernières larmes. Elle répondit d’une voix étouffée.

« Je… je ne sais pas. Je… je croyais avoir tout perdu. Mes amis, le groupe, toi… » Elle hoqueta. « J-Je suis désolée si je t’ai fait peur…. Je ne sais pas pourquoi j’ai fait ça… »

Sweetie passa plus doucement ses sabots sur le dos de sa sœur pour la réconforter.

« Je suis là, c’est bon, calme-toi. Je vais rester avec toi, je ne bouge pas, d’accord ? » la rassura Sweetie.

Rarity hocha doucement la tête de là où elle se trouvait et Sweetie sentit son mouvement. « Je suis désolée de t’avoir fait subir ça. C’est… tout ça… ça m’est monté à la tête… » expliqua-t-elle.

Sweetie prit la tête de sa sœur entre ses sabots et regarda son visage fatigué, avec le maquillage qui avait coulé depuis longtemps et avait même séché sur ses joues. « Ce n’est pas grave, Rarity. Ce qui compte, c’est que tu comprennes ce que tu dois faire pour que ça n’arrive plus. »

Rarity ne répondit pas et baissa les yeux, laissant Sweetie poursuivre. « J’ai eu si peur de te perdre, je… » Son estomac se noua et elle se remit à pleurer légèrement.

Cette fois, c’est Rarity qui la prit dans ses sabots pour la réconforter. « Je suis là, ne t’inquiète pas. Je ne ferai plus ce genre de bêtises, promis. »

Sweetie renifla quelques fois et hésita un peu avant de poursuivre. « Rarity, je… je… je t’aime, tu sais. Ne l’oublie jamais. Tu es ma grande sœur et ça ne changera jamais. Je tiens beaucoup à toi, plus que n’importe qui d’autre au monde», finit-elle en resserrant son étreinte sur l’autre licorne.

Rarity sourit et embrassa sa sœur sur la joue. « Moi aussi, Sweetie. Tu es une merveilleuse sœur, la meilleure dont je puisse rêver. Je t’aime très très fort », lui répondit-elle, avec les premiers mots qui lui venaient à l’esprit.

Elles s’étreignirent encore longuement, profitant de leurs retrouvailles et de ce moment de bonheur, heureuses d’être à nouveau réunies en tant que sœurs. La fatigue finit par prendre le dessus et Rarity s’endormit rapidement, exténuée physiquement et nerveusement après cette journée.

Sweetie la remonta sur le lit et s’installa avec elle, comme elle l’avait fait parfois étant petite, quand elle avait peur et avait besoin d’être rassurée en sentant la présence de sa sœur à côté d’elle.

TOC-TOC

Un coup à la porte lui rappela ce qui était au départ prévu à cette heure-là.

« Hmm… »

Rarity poussa un petit grognement et s’agita quelques secondes avant de se rendormir. Sweetie se leva lentement du lit en essayant de ne pas réveiller sa sœur. Elle marcha sur la pointe des sabots jusqu’à la porte, qu’elle ouvrit.

Tout le groupe était au complet, les visages un peu tendus à l’idée de se confronter à celle qui avait piqué une crise monumentale il y a à peine quelques heures. Fluttershy semblait la plus inquiète pour son amie.

« Sweetie, il est l’heure », expliqua Scootaloo.

« Oh… je… », elle tourna la tête en arrière et vit sa sœur endormie avec un petit sourire sur son visage. « Je… » Elle hésita encore un peu.

« Est-ce que tout va bien ? » demanda Fluttershy, qui n’y tenait plus et voulait en savoir plus.

« Oh oui, c’est bon, tout va bien, elle va mieux, beaucoup mieux mais… » Elle se mordit la lèvre, cherchant ses mots. « On peut faire ça demain matin ? Elle est épuisée, ça vaudrait mieux. Tu sais, histoire de prendre la nuit pour réfléchir ? », suggéra la licorne.

Tous se regardèrent quelques secondes. Scootaloo voulait en finir vite et prit la parole. « Bon, on remet ça à demain ? »

Le groupe acquiesça et s’accorda qu’il valait mieux attendre demain et laisser les choses se calmer, surtout après ce soir. La nuit porterait conseil.

« Merci », dit simplement Sweetie. « Ne vous inquiétez pas pour elle, je m’en occupe. Je veux juste vous dire qu’elle est désolée pour ce qu’elle a fait. Vraiment. Alors… à demain. » Et sur ce, elle referma la porte.

Un long silence s’ensuivit entre les six poneys, qui décidèrent de ne pas poursuivre plus et se retirèrent dans leurs chambres respectives, certains un peu plus sceptiques que d’autres pour le lendemain. Après ce soir, la situation était sur un fil et pouvait basculer d’un côté comme de l’autre. Mais personne à part Sweetie et Rarity ne savait vraiment duquel.

Sweetie retourna en silence vers le lit et remonta les couvertures sur elle et Rarity, avant de l’embrasser sur le front, presque comme une mère à son enfant. Elle alluma sa corne et souleva Rarity pour pouvoir passer un sabot par-dessus et la serrer au niveau de la taille, avant d’enfin éteindre la lumière et de s’endormir après cette longue journée.

Mais avant, une idée lui vint en tête.

« Silence, plus de bruit, il est temps de se reposer, silence, plus de bruit… »

Elle commença à chanter la berceuse que lui chantait sa mère le soir, pour rassurer sa sœur, même si elle était endormie.

« … car c’est l’heure de se coucher… », finit-elle de sa douce voix en serrant un peu plus sa sœur.

Elle sentit l’un des sabots de sa sœur caresser les siens.

« Merci Sweetie. Je ne sais pas ce que je ferais sans toi », sourit Rarity de son côté du lit.

Un peu surprise de sa réaction, mais aussi heureuse de l’entendre, la licorne sourit aussi. « De… de rien, Rarity. Bonne nuit, dors bien. »

« Bonne nuit, Sweetie. Fais de beaux rêves », répondit-elle.

Et l’hôtel s’endormit enfin, alors que les rotatives des imprimeries commencèrent à peine à se mettre en marche dans une autre partie de la ville. Prête à étaler en une le drame qui venait de se jouer.

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Note de l'auteur

Je viens de vivre il y a peu l'un de ces moments de reconnaissance de mon travail qui fait du bien par où ça passe: figurer en une de FIM Fiction à l'occasion de la publication d'un chapitre de Night and Day. Ce n'est pas EQD, mais... c'est bien quand même.

Quoi d'autre? Je pense que l'évocation (même pas directement) du suicide dans ce chapitre est peut-être de trop, à vous de juger. Bronie, je lis tes critiques et je crains que tu ne peux qu'être déçu par ce qui va venir. Ou pas? Quoi qu'il en soit, je suis content que vous lisiez toujours cette fic. Et que vous preniez le temps de me remercier pour certaines vieilles histoires faites dans un temps qui semble être une autre vie maintenant.

Oh, et si vous avez vu le dernier épisode (No Second Prances), voir Big Mac parler sans se contrôler a dû vous rappeler quelque chose.... [lien]

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jojo
jojo : #38437
Excellent je me demande ce qui va ce passer ensuite ^^
Il y a 2 ans · Répondre
inglobwetrust
inglobwetrust : #38429
BroNie06 mai 2016 - #38427
Bon. J'ai très souvent l'habitude de râler qu'il ne se passe rien dans cette fic. Comme pour le chapitre 9, je révise mon jugement ici. Certes, c'est jamais qu'une scène ici, mais elle fait le taf. Et si ça amorce une évolution de Rarity, dieu que je serais content. En revanche, je suis persuadé qu'un chapitre de 8000 mots n'aurait pas été gênant à lire : on a déjà vu des fics avec des chapitre de 10, 15 000 mots. Et si on commence à se limiter par rapport à la taille, on est pas couchés.

De même, la scène de suicide n'est pas de trop puisque c'est la seule scène où y se passe quelque chose. Elle est donc nécéssaire. Et salvatrice, si j'étais un peu taquin, mais tu me connais Inglo, c'est pas mon genre.

Pour savoir si je serais déçu ou non, balance tout ce que t'as Inglo. Je jugerais sur pièce ;)
J'ai coupé en deux le chapitre parce que
1) mon éditeur m'a fait comprendre vocalement que c'était trop long à lire
2) je me suis rappelé de débats ici où les lecteurs disaient qu'un chapitre doit être aux alentours de 3500-4000 mots
Il y a 2 ans · Répondre
BroNie
BroNie : #38427
Bon. J'ai très souvent l'habitude de râler qu'il ne se passe rien dans cette fic. Comme pour le chapitre 9, je révise mon jugement ici. Certes, c'est jamais qu'une scène ici, mais elle fait le taf. Et si ça amorce une évolution de Rarity, dieu que je serais content. En revanche, je suis persuadé qu'un chapitre de 8000 mots n'aurait pas été gênant à lire : on a déjà vu des fics avec des chapitre de 10, 15 000 mots. Et si on commence à se limiter par rapport à la taille, on est pas couchés.

De même, la scène de suicide n'est pas de trop puisque c'est la seule scène où y se passe quelque chose. Elle est donc nécéssaire. Et salvatrice, si j'étais un peu taquin, mais tu me connais Inglo, c'est pas mon genre.

Pour savoir si je serais déçu ou non, balance tout ce que t'as Inglo. Je jugerais sur pièce ;)
Il y a 2 ans · Répondre

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