Article du Foal Free Press, 1927

Hier était un jour historique pour l'aviation mondiale. Seulement deux semaines après la tragique disparition de l'Oiseau Blanc au dessus de l'Atlantique, ce n'est pas un, mais deux appareils qui ont relevé l'épique défi de la traversée New York/Paris sans escale, transformant de fait, ce qui était déjà une aventure extraordinaire, en course acharnée au dessus de l'océan.

Monsieur Lindbergh, à bord du Spirit of St Louis, affrontait en solitaire le fleuron des ballons dirigeables de la compagnie Rich, l'Etoile Blanche.

Monsieur Rich, PDG de la compagnie éponyme expliquait prouver ainsi la capacité de ses appareils, bien connus pour traverser la Manche, sur de plus longues distances.

Outre le prestige, le célèbre prix Orteig, d'une valeur de 25 000 $ serait remis au gagnant, de quoi motiver les pilotes au dessus des flots.

Au terme de 33h de vol, c'est finalement monsieur Lindbergh qui s'est posé le premier à l'aéroport du Bourget, sous les applaudissements des spectateurs français. Le ballon equestrien n'arrivant lui, que 2h plus tard. Belle joueuse, la compagnie de transport, par le biais de monsieur Big Maccintosh, son porte parole, a adressé un télégramme de félicitations à monsieur Lindbergh, soulignant néanmoins qu'elle ouvrait dès le mois de juillet, une ligne régulière entre l'Europe et l'Amérique du Nord.

Dès cette nouvelle, les cours de l'action Rich Airship ont pris 15% à la bourse de New York.

Monsieur Rich a peut-être vu le prix Orteig lui passer sous le museau, mais on ne l'accusera jamais de ne pas savoir faire des affaires !