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MAI - My Arcane Intelligence

Une fiction écrite par lnomsim.

Chapitre 9 - Douces Nuits

Chapitre 9 - Douces nuits


Mes sanglots se sont arrêtés il y a quelques minutes, les larmes séchées se mêlant à la poisse de mon visage. J'ai beau passer un sabot pour essayer de m'essuyer, tout ce que j'arrive a à faire c'est étaler le mélange gluant. Je n'arrive même pas à savoir si mes yeux brulent de mes récentes émotions ou d'y avoir fait glisser de la substance.

Je ne me suis jamais sentie aussi sale, autant à l'extérieur qu'à l'intérieur. Pour moi les lowcasts ont toujours été les bas-fonds de la société, ceux à qui l'on donne les tâches jugées trop dégradantes ou dangereuses pour les commoners. Des poneys qui ne manqueront jamais à personne.

Les villes lowcasts sont les moins sûres du pays, chaque jour plusieurs poneys sont agressés ou disparaissent à Low Garden, et pourtant on n'en parle pas dans les journaux, personne n'en parle, c'est juste normal. Comment peut-on attendre de poneys sous-développés à qui on a offert la liberté, la possibilité de penser autrement, de vivre de manière civilisée ?

Les lowcasts sont les seuls poneys que la population méprise plus que les Me. Non, ce n'est même pas du mépris, juste de l'indifférence. Tant qu'ils font ce qu'on leur demande, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.

En plus du dégoût que j'ai pour eux, je dois bien l'avouer, il y aussi la crainte. Sans le contrôle du comportement, ils sont imprévisibles. Si la plupart ont le regard vide de toute intelligence ou se contentent d'effectuer leurs tâches, il arrive dans de rares cas que certains répondent ou montrent des signes de rebellions. Un mauvais regard, des actions répréhensibles. L'endoctrinement empêche le recours à la violence sauf pour se défendre, mais ce n'est pas le cas pour les lowcasts puisqu'ils ne sont pas implantés.

Pour le coup, il arrive qu'on entende parler d'un lowcast arrêté ou banni pour avoir violenté un commoner ou pire, un upper. Et j'ai eu goût de cette violence sous les sabots de Scarlet Day.

Oui, pour moi les lowcasts sont des sous-fifres dont il faut savoir se méfier, mais que l'on peut maîtriser avec une bonne poigne. Du moins c'est ce que je pensais jusqu'à ce soir. Jamais je n'ai songé que le traitement que nous leur faisions subir pouvait être immoral, c'était juste normal, c'est la façon dont les choses se passent.

Mais je ne peux m'empêcher de repenser à la comparaison du traitement des commoners par les uppers. Les commoners sont juste bons à être leurs servants, à exécuter chacune de leurs envies, une source de revenu exploitable et dispensable. Au sein des grandes corporations, un commoner qui n'est plus assez rentable sera remplacé au même titre qu'un lowcast, à la différence que le commoner ne se rebellera jamais. Même s'il est plutôt rare qu'un tel évènement se produise. La plupart du temps le MAI donne accès au savoir faire nécessaire pour effectuer la plupart des tâches.

La confusion règne en maître dans mon esprit, j'ai beau commencer à percevoir où mon comportement était déplacé, je ne peux pas m'empêcher de penser que les lowcasts nous sont inférieurs. Je veux dire, ils ne sont pas intelligents, ils vivent dans des ghettos, ils sont lents et peu productifs, ils ne contribuent pas à la richesse du pays. Bien au contraire, ils nous tirent vers le fond.

Comment suis-je donc censée les traiter ? Je pourrais passer la nuit avachie dans le carrosse, le visage collé par la crasse contre son sol en bois, je doute que je finirais par trouver la réponse. Je ne vois pas comment je pourrais respecter de tels poneys. Je n'aide pas Scarlet Day par ce que je suis d'accord avec elle, mais par crainte qu'elle me fasse subir un autre de ses châtiments. Mais les autres ? On tolère uniquement leur existence car encore une fois on peut facilement les remplacer et qu'ils ne manqueront à personne.

La seule chose pour laquelle je serais capable de m'excuser demain sera mon comportement, mais je doute de pouvoir cacher au maire et au reste de sa population le mépris que j'ai pour eux.

Je me passe à nouveau une patte devant les yeux pour me débarrasser de la douleur à leur coin. Quand je les rouvre, je sens la suie coller mes paupières à mes sourcils, j'ai vraiment besoin de me laver mais pour ça je dois changer. Pourquoi a-t-il fallu que Night Stalker parte juste comme ça ?

Qu'est-ce qu'elle voulait dire par égalité et liberté, je ne vois vraiment pas en quoi je pourrais un jour les considérer comme mon égal. Mais pour qu'elle s'énerve à ce point, c'est que j'ai du louper quelque chose, je dois avoir tort quelque part dans mon raisonnement, bien que j'en doute. Je pense qu'elle a réagit trop violemment, elle a juste voulu faire passer ses intérêts avant moi. Oui, comme chez le duc, elle voulait juste me ridiculiser et me faire sentir misérable....

Je détends les muscles de mon visage qui se sont crispés à ces pensées et lâche un soupir. Non, ça ne peut pas être ça, Night Stalker ne se serait pas énervée à ce point s'il s'agissait juste de me ridiculiser. Elle a dit qu'elle était ma gardienne, qu'elle me protégerait, elle n'irait pas jusque là. Et il y avait ce tremblement dans sa voix, comme du regret ou de la déception. Elle parlait de m'ouvrir les yeux, des Me.

J'ai vu des lowcasts là bas, Sapphire Night m'a dit que les Me aidaient autant les commoners que ces derniers. Est-ce qu'ils peuvent avoir la réponse, est-ce qu'ils peuvent me montrer où je me trompe ?

Je n'ai pas vraiment envie que ce soit l'un d'eux qui m'éclaire, mais si je dois en passer par là pour me sentir plus propre, c'est un sacrifice que je dois faire. Lentement, je me relève, ma nouvelle résolution combattant l'étourdissement de mes pattes que je n'ai presque pas sollicitées depuis que je suis étendue là.

Je quitte le carrosse et me dirige vers la malle à l'arrière de celui-ci. Je l'ouvre et récupère à l'intérieur de mon compartiment une petite pochette d'où je sors l'appareil que j'accroche autour de mon oreille gauche. Je branche la lunette sur son montant et après quelques essais insère le cordon sur mon implant. La lunette s'allume et peu à peu le paysage fusionne avec les informations qu'elle affiche. J'espère que je suis à porté d'un relai Me. D'une simple pensée je désactive le lien au Grand Réseau et recherche le répertoire.

Je n'ai que deux barres de portée avec la cellule la plus proche, j'espère que ce sera suffisant pour l'appel que j'ai besoin de passer. Et plus important que le poney que j'essaie de joindre sera disponible.

A ma surprise, ce n'est pas un opérateur qui me répond, mais directement celle que je cherchais à joindre. "Free Will ? Qu'est-ce qui me vaut votre appel ?" Me demande la voix surprise. Une icône avec le visage de la licorne bleu apparaît, ne laissant plus aucun doute sur mon interlocutrice.

"Sapphire, j'ai... j'ai besoin d'aide." Je dis à contrecœur, la voix encore tremblante.

"Il y a un problème ?" Demande-t-elle légèrement inquiète. "Vous avez besoin de renfort ?"

"Pardon ?" Pourquoi j'aurais besoin de renfort ? "Ah, non, plus besoin de conseils, de discuter, vous êtes disponible ?"

Le silence est ma seule réponse, je lève les yeux au ciel et me rend compte qu'il doit être assez tard, la lune s'éloigne de plus en plus de l'horizon et la brume lointaine commence à se dissiper. "Dites moi ce qui ne va pas, je verrai ce que je peux faire." Finit-elle par répondre.

"Je-" Je commence hésitante, courage Free Will, ce n'est qu'un mauvais moment à passer, j'espère juste qu'elle aura les réponses que je cherche. "Il semblerait que j'ai un problème avec les lowcasts." Je finis par lâcher précipitamment.

"Vous m'en direz tant." Répond-elle platement à l'autre bout de la ligne. "Ecoutez, si vous voulez m'ennuyer avec vos préjugés, je vous prierai de la faire avec quelqu'un d'autre, j'ai des choses plus importantes à faire." Je la sens prête à raccrocher et m'empresse de l'en empêcher.

"Non ! Attendez, je veux savoir, où est-ce que je me trompe, j'ai besoin de savoir !" Je la supplie presque.

Il y a un nouveau silence avant qu'elle réponde surprise. "Oh, vous devez vraiment être désespérée pour en arriver là, vous voulez vraiment savoir ce qui ne va pas ?" Je la sens aussi légèrement agacée, je pense que le moment que je redoute le plus ne va pas tarder arriver.

Elle souffle avant de reprendre. "Pour commencer, dites moi ce que vous pensez des lowcasts."

Je lui raconte mon point de vue, hésitant par moment. Elle m'écoute mais ne m'interromps pas une seule fois, je me demande même si elle est toujours là. Malgré la confusion de mes propos, elle prend note de ma détresse et souffle une nouvelle fois quand j'ai fini avant de répondre.

"Vous êtes encore pire que ce que je croyais." Je ne la voie pas, mais je n'ai pas de mal à l'imaginer se passer un sabot sur le visage. "Ne me dite pas que quand je vous ai raconté l'histoire de ma sœur, vous avez pensé que ce qui lui est arrivé quand les écoles et les corporations lui ont fermé les portes au nez était normal ?"

"Non, sur le coup j'ai trouvé ça révoltant, quand quelqu'un a les capacités de faire aussi bien qu'un implanté, il est normal de lui offrir les mêmes chances. Mais là ce n'est pas pareil, ils n'ont pas de travail, ils vivent dans des taudis !"

"Vous vous rendez compte de ce que vous dites ?" Me demande-t-elle choquée. "Vous croyez qu'ils ont choisit ce mode de vie ? Qu'ils sont fiers d'être ce qu'ils sont ? D'être traités comme ils sont traités ?"

"Mais en quoi traiter des moins que rien comme tel-"

"NON !" Crie-t-elle en me vrillant le tympan. "Ce ne sont pas des moins que rien, arrêtez avec ce discours ségrégationniste. Les lowcasts sont des personnes comme toutes les autres, ce n'est pas parce qu'ils ont eu la malchance de ne pas être implantés que ça fait d'eux des êtres inférieurs ! Le gouvernement pense qu'en les privant d'écoles, en les cloitrant dans des cités insalubres, en les tuant à la tâche ils finiront par disparaître. Mais expliquez moi alors, pourquoi les poneys ou les autres espèces dans les autres pays, où ils ont accès aux écoles mais pas au savoir Equestrian, pourquoi arrivent-ils à vivre normalement ?"

Elle reprend son souffle et continue, je l'écoute abasourdie, c'est comme un monde qui s'effondre autour de moi, pourtant les étoiles sont toujours fixes dans le ciel et le chemin de terre ne bouge pas sous mes sabots. Toutes ces certitudes dans ma tête qui se mélangent et se bousculent, je crois que je commence à comprendre pourquoi Night Stalker s'est aussi énervée sur le sujet.

"Ce sont des poneys comme vous et moi, ils ont juste eu la malchance de vivre en Equestria, dans un monde trop avancé pour eux et qui refuse de les adapter, il est plus facile de les persécuter et d'essayer d'oublier leur existence. Si vous êtes incapable de comprendre ça, vous perdez l'estime que j'avais en vous."

Un silence pesant s'installe bien que je puisse l'entendre souffler bruyamment de l'autre côté du téléphone.

"A vous entendre lorsque nous nous sommes quittées," reprend-elle plus calmement. "Vous aviez l'air d'avoir votre propre point de vue sur notre monde, mais je me rends compte qu'au final vous ne valez pas mieux qu'un vulgaire endoctriné. Comment réagiriez vous si toute votre vie on vous traitait comme un vulgaire objet bon à jeter après usage ?"

"N'est-ce pas déjà ce que je suis ? Si ma vie avait continué normalement à Apple Tech, ils auraient finit par se débarrasser de moi pour quelqu'un de plus dynamique, plus ponctuel, plus sociable. Je ne sais pas ce que feront les princesses de moi quand j'aurai terminé leur mission. Et vous, qu'est-ce que vous ferez quand j'aurai fait ce que vous me demandez ?"

Elle marque une hésitation avant de répondre, mais sa voix m'indique qu'elle s'attendait à ma réponse. "Et est-ce que vous acceptez cette situation ? Ne faites vous pas entendre votre voix lorsque quelqu'un est en contradiction avec vous ? Bien sûr que si, et j'en sais quelque chose. Alors pourquoi les lowcasts, qui en ont la possibilité ne le feraient pas. Pourquoi devraient-ils continuer à vivre dans l'ombre des implantés, à devoir subir et se taire ?"

Je m'apprête à répondre parce que ce sont des lowcasts, mais l'absurdité de la chose vient me frapper un grand coup sur la tête. Je m'assois dans la poussière le temps de ruminer toutes ces informations.

"Certains se satisfont de leur situation ou ont simplement perdu espoir, comme vous lorsque nous vous avons trouvé. Pensez vous toujours que vous êtes l'erreur dans l'équation, pensez vous toujours qu'ils soient une erreur ?"

"Je... Je ne sais pas." Je réponds en balbutiant. "J'ai besoin de temps pour réfléchir."

"Je n'ai pas fini." Répond-elle. "Les autre viennent dans nos écoles, nous leur donnons du travail, ou les aidons à en trouver dans d'autres pays. Enfin, d'autres sont fiers et indépendants, ils se nourrissent de leur mépris pour ceux qui les regardent de haut, pour mieux les écraser lorsqu'ils tomberont." Je ne peux m'empêcher de penser à Scarlet Day.

"Vous vouliez mon avis sur la question, je vous l'ai donné, j'espère que j'ai réussi à vous faire entendre raison. Sinon, comment avance votre mission ?"

C'est un changement de sujet assez brusque, j'essaie d'organiser mes pensées et de les mettre de côté pour plus tard avant de répondre. "Je suis en route pour Green Pasturges, la corruption semble avoir atteint la ville et les princesses veulent que j'y rétablisse l'ordre."

"Mmh, nous avons une cellule à proximité de la ville, n'hésitez pas à les appeler si vous avez besoin de leurs 'services'. Et une dernière chose, méfiez vous de votre coéquipière, quelque chose n'est pas net avec elle." Il n'y a pas grand chose de net dans les poneys que je côtoie depuis quelques jours, difficile de savoir de qui se méfier. Et tant qu'elle ne m'aura pas dit comment elle en sait autant sur moi, j'aurais du mal à lui faire confiance.

"Attendez, comment vous savez pour Night Stalker ?" Je demande choquée en prenant pleinement conscience de ce qu'elle vient de dire.

"Vous ne pensiez tout de même pas que nous allions vous laisser travailler pour les princesses sans vous surveiller. Ne pensez pas que vous pouvez nous cacher quoi que ce soit. Ce que nous ne savons pas encore, nous finirons par le savoir, n'essayez pas de nous doubler." Elle dit ça calmement, mais je sens clairement le poids de la menace dans ses paroles. "Réfléchissez bien à la conversation que nous venons d'avoir. La nuit porte conseil, si nous estimons que vous n'êtes plus apte à nous aider nous trouverons un autre moyen de vous faire payer, ne l'oubliez pas." Sur ces derniers mots, elle coupe la conversation, me laissant tremblante dans la nuit, une sueur froide dans le dos.

Je reste assise dans la poussière au milieu du chemin de terre, le regard fixe dans le vide pendant un moment. Les idées recommencent à se bousculer et mes notions de bien, de mal, de justice, d'équité perdent tous leurs sens. J'ai vraiment du mal à imaginer les lowcasts comme nos égaux, même après cette conversation. Mais je ne peux pas nier que leur situation vient uniquement du fait qu'on les traite différemment et non le contraire.

D'un autre côté, s'ils étaient implantés comme la loi leur oblige, leur caste n'existerait même pas. La seule raison pour laquelle ils ne sont pas implantés est que l'un de leurs ancêtres a assez mal géré son argent pour payer le plus basique des implants. Avec la loi, l'état contribue à l'opération et la famille ne paye que le MAI. Même si les lowcasts en eux même n'ont pas choisit leur situation, quelqu'un dans leur famille l'a fait pour eux.

Mais est-ce une raison pour les haïr comme je les hais ? Pour les traiter comme je les traite ? Au plus j'y pense, au plus je trouve légitime la réaction du maire après mon comportement à la mairie. Même la réaction de Night Stalker commence à prendre du sens, je me suis comportée comme le pire des poneys.

Il me faudra encore du temps pour peser tous les pour et contre, pour mieux comprendre. Mais déjà je me sens plus dans l'état d'esprit pour faire des excuses. Peut être même que si j'y vais maintenant il y aura une petite chance qu'elles soient acceptées et que je puisse passer une bonne nuit. Elle a beau porter conseil, je suis sûre que je réfléchirais mieux une fois propre et bien reposée. Au pire, qu'est-ce que j'ai à y perdre, je ne m'attends pas à prêtre totalement pardonnée, mais je préfère y aller volontairement maintenant, tant que je suis dans le bon état d'esprit plutôt que par simple besoin demain matin.

Je débranche la lunette et l'appareil que je remets dans leur étui puis dans la malle. La ville n'est qu'à dix minutes de marche d'ici, je peux encore voir la tour de l'horloge dans le ciel clair. Si j'y vais en trottant j'y serai d'ici peu, avec un peu de chance ils n'auront pas encore mangé et je pourrais me remplir l'estomac. Je n'aime pas l'idée de savoir qu'ils vont dîner en tête à tête, il pourrait profiter de la situation et... Non, vilaines pensées, ouste. Je longe le chemin de terre avec objectif de la mairie au galop, ça me changera les idées.

A cette heure-ci, même la place centrale est déserte. La majorité des volets des bâtisses encore habitées qui l'entoure sont fermés, ne laissant filtrer que quelques traits de lumières. Il semblerait qu'ils soient prudent concernant l'économie d'énergie, la place est plongée dans le noir, les lampadaires ayant étés éteints. Seul la lune et les étoiles se reflètent légèrement sur les bords de certaines pierres qui la pavent.

Je ne sais pas vraiment à quoi je m'attendais, mais lorsque j'arrive sous le porche du grand bâtiment blanc, la grande porte de la mairie me barre la route, fermée. Je prends un peu de recul, mais aucune des fenêtres de la façade n'est allumée. Soit ils sont déjà couché ou en train de- Non, soit ils sont déjà couché, soit ils sont dans une autre pièce.

Je contourne le bâtiment, par sa droite, le mur de gauche étant occupé par le beffroi. Il n'y a aucune fenêtre sur le mur que je longe, uniquement des briques blanches et les mêmes poutres que sur la façade avant. A l'arrière de la mairie se trouve un petit jardin assez sobre. Il y a des bancs de fleurs plantés contre les fondations du bâtiment et un auvent en bois. Le reste n'est que pelouse vulgairement entretenue qui se fond dans un bosquet marquant la lisière de la ville.

Je repère enfin mon objectif, une des fenêtres du rez-de-chaussée est faiblement éclairée par une lumière vacillante. Je n'arrive pas à croire qu'ils soient réellement en train d'utiliser des chandelles. Je m'approche lentement, collant au mur tout en évitant d'écraser les fleurs, jusqu'à arriver au pied de la fenêtre. Bien entendu, je suis beaucoup trop petite pour réussir à l'atteindre, j'essaie de cabrer pour grimper à son rebord mais sans succès.

Je cherche dans le jardin pour trouver quelque chose qui puisse me permettre d'atteindre une bonne hauteur, mais il n'y a rien, à part les arbres. Je n'ai jamais grimpé à un arbre, premièrement parce que j'ai le vertige, deuxièmement car de toute évidence, les poneys terrestres n'ont pas été conçu pour réaliser ce genre d'exploit. Mais c'est pour la bonne cause. J'inspire un grand coup et commence mon ascension dans l'un des arbres les plus proches de la fenêtre. Je saisis chacune des branches avec des pattes tremblotantes et le corps collé au tronc, rajoutant de la poussière d'écorce au fabuleux mélange qui recouvre ma fourrure.

Maintenant que je suis sur une branche assez solide, je me rends compte que ce n'était pas si difficile que ça, après tout j'ai grimpé sur le toit d'un véhicule en marche au milieu d'une circulation dense. Les arbres ont le mérite de ne pas bouger. Mais leurs branches restent quand même beaucoup plus fines. Je m'agrippe sur celle où je me trouve, l'enlaçant de toutes mes forces, comme si ma vie en dépendait. Quand je regarde vers le bas, je me dis que de toute façon ma vie doit véritablement en dépendre.

Je n'ai plus qu'à attirer leur attention à travers la vitre et je pourrai redescendre, le plus tôt sera le mieux.

Night Stalker et l'étalon beige sont tous les deux assis autour d'une petite table avec des assiettes vides devant eux, ils ont l'air d'être en train de discuter. La question, c'est de savoir comment je vais réussir à me faire remarquer. J'aurais peut être dû me contenter de lancer des pierres près de la fenêtre, c'est plus efficaces et les chances de se briser le cou sont nettement plus mince.

Je me frape un sabot sur la tête à ma bêtise, manquant de perdre l'équilibre. Ces histoires d'espionnage sont en train de me monter à la tête. Je m'apprête à reculer pour descendre de ma branche quand je remarque quelque chose d'étrange entre les deux poneys à l'intérieur. En fait Night Stalker semble être la seule à parler, mais l'expression du maire n'est pas celle de quelqu'un d'attentif. Non, son regard semble totalement absorbé par la jument noire, pas comme quand nous étions toutes les deux au guichet, plutôt comme hypnotisé. Probablement le regard que je devais avoir quand je me suis cassé la figure dans les escaliers à Canterlot. Comme à chaque fois qu'elle pavane devant moi, ou qu'elle fait un effort, bandant ses muscles et-

Je m'essuie le léger filet de bave qui me coule du coin de la bouche avant de reporter mon attention sur l'étrange scène qui se passe devant moi. Une partie de mon esprit se sent souillée de voir l'étalon dévorer ma camarade avec un tel regard, tandis qu'une autre, pour une raison qui m'échappe crie au danger. Pourtant je suis sûre que de là où ils sont ils ne peuvent pas me voir. Il n'y a quasiment aucun bruit dans la nuit, par bonne mesure je jette un coup d'œil autour de moi, mais il n'y a personne.

Je me mets un sabot dans la bouche pour retenir un couinement de surprise en retournant mon regard vers la mairie. Le visage des deux poneys commence à se rapprocher lentement au dessus de la table. Leur ombre masquant peu à peu les plats devant eux et les deux verres de vin. La flamme de la chandelle vient faire danser leur ombre jusqu'au pied de l'arbre où je me trouve.

Je regarde les yeux écarquillés, le sabot toujours fourré entre mes dents, me laissant envahir par la confusion, je ne devrais probablement pas être là, et encore moins en train de regarder, j'hésite à m'en aller quand Night Stalker rouvre les yeux, ses lèvres au lieu de joindre celles de l'étalon s'entrouvre pour laisser passer quelques dents pointues.

Son visage dévie légèrement de sa trajectoire, elle longe le cou de l'étalon pour que ses crocs puissent se planter à la base de ce dernier. Les yeux du maire s'embrument, semblant se vider de toute vie, et ce coup ci je mords mon sabot à le fendre pour retenir un cri d'effroi. Pourtant, quand la jument noire relâche sa proie, un air satisfait gravé sur son visage, aucun croc ne dépasse de ses lèvres souriantes, et il n'y a aucune trace de morsure dans le cou de sa victime qui s'est effondrée mais respire encore.

Elle se tourne légèrement vers la chandelle et d'un souffle court l'éteint. Je peux légèrement apercevoir sa silhouette se déplacer à l'intérieur, mais je n'ai aucune idée à avoir si elle regarde vers l'extérieur ou l'intérieur. Je n'en ai aucune idée et je m'en fiche, je veux juste être loin d'ici, loin d'elle. Illusion ou non, j'en ai assez vu pour cauchemarder pour plusieurs nuits.

L'instinct de survie prenant le dessus, je me contente seulement de lâcher la branche pour me laisser glisser au sol, moins de deux mètres plus bas. A peine mes sabots ont-ils touché ce dernier qu'ils se mettent à me porter, peu importe la direction, juste ailleurs, ignorant la douleur dans ma patte gauche. Je retrouve légèrement mes esprits en me rendant compte que je me dirige vers le carrosse, le premier endroit où Night Stalker se rendra demain pour venir me trouver. Le dernier endroit où je veux me trouver.

Je quitte le chemin de terre, m'enfonçant dans les arbres qui le borde. Je ne tarde pas à déboucher dans la nature sauvage, pas d'arbres, pas de champs, juste de l'herbe bleutée par le ciel nocturne, de l'herbe à perte de vue. Je continue de courir tout droit, l'herbe venant frotter mon pelage contre le ventre et m'apaisant peu à peu. Mais l'air frais de la nuit m'enivre et continu à me porter toujours plus loin, jusqu'à ce que je sois à bout de souffle et m'effondre sur le matelas bleu.

Les herbes se relèvent peu à peu, m'enveloppant d'une couverture se chauffant de mon corps. Je les regarde monter, me masquant les étoiles tandis que mes yeux se ferment peu à peu, bercés par le mouvement régulier du vent dans la prairie.

*****

Je cours à travers les squelettes de métal et de bêton, certain montant jusqu'au ciel, vestige d'une civilisation s'étant effondré sur elle même. Le sol est blanc et poussiéreux, le ciel noir et remplit d'étoiles malgré que le soleil soit levé. En levant ma tête, je peux apercevoir au loin une planète bleue, tandis que derrière moi, l'ombre continue de me poursuivre.

Je continue à courir à travers les ruines pour lui échapper, jusqu'à ce que j'arrive en bordure de l'ancienne cité. Je suis accueillie par les dunes blanches et les cratères au loin. Je trébuche contre un morceau de la route rocailleuse qui dépasse et m'effondre épuisée. Lorsque mon regard se porte sur la planète, elle commence à se recouvrir d'un épais nuage jaune et un violent mal de crâne vient m'envahir.

Je ferme les yeux sous la douleur et lorsque je les rouvre, elle a disparu, emportant avec elle la fatigue. Je me relève légèrement déboussolée, devant moi, la même étendue désertique de roche blanche s'étend jusqu'à l'horizon, tandis que du coin de l'œil, je peux apercevoir les ruines. En revanche il n'y a plus aucune trace de l'ombre qui me suit.

"Free Will ? Qu'est-ce que vous faites là ?" Me demande une voix derrière moi.

Je me retourne et me trouve face à face avec Princesse Luna. Elle est habillée dans son armure, sa tenue fière légèrement gâchée par la surprise. Ses yeux sont toujours du bleu de la nuit, comme son pelage. C'est bien la Princesse que j'ai vu il y a quelques jours en quittant la capitale.

"Est-ce que je suis morte ?" Je lui demande, ma voix curieusement vide de toute anxiété.

"Pardon ?" Me répond la princesse encore plus surprise.

"La dernière fois que je suis venue ici," je lui dis en montrant le paysage autour de nous. "C'est quand je suis morte."

"Vous êtes déjà venu ici ?" Demande-t-elle étonnée.

"Oui, et vous étiez là aussi, enfin, je crois."

Elle me dévisage un long moment, son regard allant de ma queue à la pointe de mes oreilles à plusieurs reprises. Elle a l'air aussi perdue que moi. Elle s'avance de quelques pas, tend un sabot dans ma direction, et alors que je louche en le regardant s'approcher, elle me donne un coup sur le bout du museau.

Je laisse échapper un couinement de surprise en me frottant le nez vigoureusement. Au moins je sais- "Elle est bien là." Dit Princesse Luna d'un air renfrogné. Au volume de sa voix elle ne voulait probablement pas que j'entende, mais c'est raté.

"Vous n'êtes pas morte." Dit-elle en plongeant ses yeux bleus dans les miens. Pour une fois au lieu de me sentir envahir, c'est plutôt de l'apaisement qui entre par ce regard. "Ceci est mon sanctuaire, c'est ici que je viens pour reposer mon esprit." Elle montre à son tour les étendues blanches et le champ de ruine. Drôle d'endroit pour venir trouver le repos, mais je remarque qu'elle ne parle pas d'elle au pluriel, c'est que ça doit vraiment être relaxant.

"Où sommes-nous ?" Je lui demande en regardant autour de moi.

"Dans mon rêve." Répond-elle avant de se reprendre. "Où plutôt le votre, je n'ai jamais vu autant de désolation avant. Et je doute que vous soyez capable de pénétrer mes rêves."

A ces mots, les débris jonchant le sol se mettent à danser dans les airs, recouvrant les ruines d'un fin nuage de poussière blanche. Elle danse à son tour laissant des traînées comme du pollen derrière elles. Peu à peu les ruines commencent à retrouver de leur superbe, les gris sont remplacés par un blanc étincelant, des vitres bleues si claires qu'on croirait voir une rivière couler le long des façades. Les blocs collés au sol s'élèvent peu à peu pour aller toucher les étoiles.

De l'autre côté, les dunes s'affinent et se renforcent formant des montagnes et des collines toujours aussi blanches. Une herbe platine sort du sol et ondule au rythme du spectacle dansant de la ville. Des arbres au tronc d'ébène et aux feuilles scintillantes comme la neige ne tardent pas à les rejoindre. Les cratères se remplissent d'une eau cristalline, reflétant les montagnes blanches et le ciel violet emplit d'étoiles. Celles-ci sont toujours accompagnées du soleil et de la planète solitaire, mais aussi de magnifiques aurores multicolores.

J'entends des bruits étranges derrière nous et me retourne pour voir la ville grouillante de vie. Les nuages ont disparus et les tours brillent aux lumières des néons et de la circulation dans les rues et dans les airs. Des véhicules de métal volent en ligne continue entre les tours, le reflet des étoiles et du soleil rebondissant sur leur carrosserie et illuminant le paysage urbain. Au sol il y a une foule comme je n'en ai jamais vu dans aucune ville. De nombreux poneys de toutes races, certaines que je ne reconnais même pas occupent toute la voie allant et venant sur la pierre noire.

Princesse Luna est figée, elle regarde le spectacle devant nous stupéfaite, la bouche bée et les yeux grand comme des soucoupes. Ses derniers me regardent furtivement en coin occasionnellement. "C'est impossible." Murmure-t-elle. "Qu'est-ce que vous avez fait ?" Me demande-t-elle en me fixant.

"Je n'ai rien fait." Je réponds aussi surprise qu'elle. "Qu'est-ce qui se passe ?"

"Ceci est mon rêve, vous ne devriez pas être là, c'est impossible." Répète-t-elle paniquée. "Vous avez forcément fait quelque chose."

"Non, je n'ai rien fait, j'étais là, c'est juste... arrivé. Vous l'avez bien vu, vous étiez là avec moi."

"Je ne comprends même pas pourquoi ce monde est apparu dans vos rêves en premier lieu, seule moi connais cet endroit, comment êtes vous arrivée ici ?"

Je m'apprête à répondre mais hésite en me rappelant des évènements qui ont précédé mon arrivée. Je prends une grande inspiration avant de me lancer.

"J'ai... Nous nous sommes disputées avec Night Stalker, elle m'a laissé seule pour réfléchir." Je marque une nouvelle pause, remuant mon sabot dans la... terre ? J'aurais juré que c'était de la poussière, je n'ai jamais vu de terre blanche.

"Et ?" Me demande Luna, m'invitant à continuer.

"J'ai réfléchit, j'ai voulu aller m'excuser, mais quand je l'ai trouvée, je l'ai surprise en train de... Je ne sais pas ce qu'elle faisait, mais la dernière chose dont je me souvienne c'est que je la fuyais, et je me suis retrouvée ici, puis vous étiez là."

"Qu'est-ce que vous avez cru voir ?" Insiste-t-elle en reprenant son air princier. La surprise et le choc ont disparu pour faire place à son assurance et sa maturité auxquelles je suis plus habituée.

"Je ne sais pas, elle avait des crocs et mordait le cou d'un étalon. Il s'est effondré, mais quand elle l'a relâché, il n'avait pas plus de blessure qu'elle n'avait de croc."

"Oh... Ca..." Répond la princesse en évitant mon regard.

"Vous savez quelque chose ?"

"Ce n'est pas à moi de vous en parler, mais à elle." Elle me fixe de nouveau avec un regard sans appel. "Vous ne devez pas la fuir, sachez que quoi que vous croyiez avoir vu, elle ne vous fera aucun mal, elle a dédié la plus grande partie à votre protection." Je me permets d'en douter, elle m'a déjà tué une fois et il y a quelques heures seulement, ma tête était à quelque centimètre de se faire écraser par l'un de ses sabots.

Princesse Luna me voit commencer à froncer les sourcils et m'interromps avant que je n'ai le temps de protester. "Trouvez-la et demandez lui, vous aurez vos réponses. Mais fuir n'est pas la solution. Sans elle vous n'avez aucune chance de mener à bien votre mission. Et il vaut mieux que ce soit vous qui alliez la trouver que ce soit elle qui vous trouve."

Je prends un instant pour y réfléchir. Le son cristallin des feuilles des arbres se mélange avec le vent dans l'herbe blanche, formant une douce symphonie lorsque le son de la ville vient se joindre à l'orchestre. Lentement je me laisse bercer par les sons et sans m'en rendre compte ferme les yeux.

*****

Lorsque je les rouvre, la terre sur laquelle je suis allongée est aussi chaude que la couverture d'herbe qui me recouvre. Le ciel commence à s'éclaircir, baignant la prairie du même orange que l'astre qui commence à apparaître à l'horizon. Je me relève et part en direction du sud ouest, je suppose que c'est par là bas que doit se trouver la ville. Je n'ai aucun autre repère que l'est pour me guider. Il n'y a pas la moindre trace de barrière, de route, de ruine ou de vie civilisée où que je regarde.

Chacun de mes pas vient briser la légère brume qui commence à envelopper le sol. Ma fourrure se mouille de la rosée et je commence à prendre conscience de la faible température de l'air. Je marche de plus en plus vite pour échapper à la brume froide, puis me met à trotter et galoper dans l'espoir que l'exercice puisse me réchauffer.

Je vois enfin le léger bosquet que je m'empresse de traverser à grand pas. Lorsque j'arrive finalement en vue du carrosse, je suis épuisée et le mal qui me ronge l'estomac et le sabot fendu me rappelle mes mésaventures de la veille. Night Stalker n'est pas là, mais je ne pourrai pas faire un pas de plus. A bout de souffle j'ouvre l'une des portières et grimpe dans le véhicule pour m'écrouler sur l'une des banquettes.

J'espère que la princesse a raison et que j'aurais enfin mes réponses. Même si une partie de moi redoute la confrontation que je devrais avoir la pégase noire. J'essaie de rester éveillée en attendant son retour. Les premiers rayons du soleil passent au dessus de la cime des arbres et viennent chauffer l'intérieur du carrosse. Je m'abandonne à la douce sensation du velours et des rayons qui viennent sécher et réchauffer ma peau.

Ce fut une longue nuit, mais en effet, je ne pourrais pas nier qu'en quelque sorte chacune d'entre elle m'a porté conseil. Night Stalker m'a fait prendre conscience de mon comportement odieux, Sapphire Night de ma vision probablement erronée sur les lowcasts, et la princesse de la nuit m'a donné la confiance nécessaire pour confronter ma camarade et enfin obtenir mes réponses.

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lnomsim
lnomsim : #666
iarwainPi18 avril 2014 - #662
j'aime ce chapitre

Je trouve ça futé de ta part de montrer que Free Will a une opinion assez discutable des lowcasts, cela complète bien le personnage. Quelqu'un qui vit fatigué des gens qui l'entourent et oppose une vive critique de la société dans laquelle il vit parce qu'il est le seul à pouvoir prendre du recul c'est bien et plaisant à lire. Mais si la vision de cette personne est obscurcie par ses propres préjugés c'est encore mieux!
La prise de conscience de Free Will dans son échange avec Sapphire est intéressante non seulement parce qu'elle admet ses préjugés assez rapidement mais aussi parce qu'elle trouve quand même le moyen d'argumenter (avec raison) contre elle, un truc du genre "vous plaignez les lowcasts car ils sont considérés con jetables dans la société et trouvez ça révoltant, mais vous les Me me considérez tout de même de la même façon". D’ailleurs soit elle n'a pas notée, soit elle s'en fout mais Sapphire termine la conversation ainsi -si nous estimons que vous n'êtes plus apte à nous aider nous trouverons un autre moyen de vous faire payer, ne l'oubliez pas- confirmant ce que vient de dire Free Will. Et c'est ce que j'aime dans ce personnage : même dans une situation compliquée elle cherche à montrer les erreurs de raisonnement avec ses interlocuteurs. Le bon état d'esprit! :D
Après les soupçons se confirment sur Night Stalker, elle semble bien être changelin. On pouvait déjà se douter de quelque chose au chapitre 6 ou elle grognait quand il était question du royaume changelin et des poneys qui y vivaient comme de la nourriture gratuite (si je me souviens bien). Ça expliquerait comment elle a pu surveiller Free Will pendant toute ces années. Et si c'est le cas reste à expliquer son lien avec lien princesses. Peut être la recherche de l'esprit revient à un changelin vu que la légende rapportant son apparition provient de leur folklore, dans ce cas le Duc serait-il un changelin? Les changelins peuvent ils porter un MAI? Ou alors Night Stalker à déjà fait un tour chez eux? On parlait il y a quelques chapitres d'un esprit de ruche... Enfin je suppose qu'on vas voire au prochain chapitre.
Ce qui nous laisse l'épisode du rêve. Si j'ai apprécié la discussion avec Luna (à ce propos bien vu le fait de la faire parler à la première personne dans son "sanctuaire" affin de montrer l'objectif apaisant de l'endroit) reste à savoir comment free Will a pu se retrouver là, ne serais-ce pas plutôt Luna qui est intervenue sans se rendre compte dans son rêve et y apportant un nouveau décors?Ce n'est sans doute pas le cas mais semble possible. Et pour le décors je ne sait pas si il a une quelconque importance dans le récit mais l'ambiance onirique est vachement bien retranscrit ça fait super plaisir!

J'aurais peut être plus à dire mais attendons le prochain chapitre, j'ai hâte!


Hum, je crois que je vais demander dans la boîte à idée à mettre une fonction spoiler dans es commentaires :-)

Au moins je suis sûr que j'ai bien réussi à faire passer le message. Merci pour ton commentaire.
Il y a 4 ans · Répondre
iarwainPi
iarwainPi : #662
j'aime ce chapitre

Je trouve ça futé de ta part de montrer que Free Will a une opinion assez discutable des lowcasts, cela complète bien le personnage. Quelqu'un qui vit fatigué des gens qui l'entourent et oppose une vive critique de la société dans laquelle il vit parce qu'il est le seul à pouvoir prendre du recul c'est bien et plaisant à lire. Mais si la vision de cette personne est obscurcie par ses propres préjugés c'est encore mieux!
La prise de conscience de Free Will dans son échange avec Sapphire est intéressante non seulement parce qu'elle admet ses préjugés assez rapidement mais aussi parce qu'elle trouve quand même le moyen d'argumenter (avec raison) contre elle, un truc du genre "vous plaignez les lowcasts car ils sont considérés con jetables dans la société et trouvez ça révoltant, mais vous les Me me considérez tout de même de la même façon". D’ailleurs soit elle n'a pas notée, soit elle s'en fout mais Sapphire termine la conversation ainsi -si nous estimons que vous n'êtes plus apte à nous aider nous trouverons un autre moyen de vous faire payer, ne l'oubliez pas- confirmant ce que vient de dire Free Will. Et c'est ce que j'aime dans ce personnage : même dans une situation compliquée elle cherche à montrer les erreurs de raisonnement avec ses interlocuteurs. Le bon état d'esprit! :D
Après les soupçons se confirment sur Night Stalker, elle semble bien être changelin. On pouvait déjà se douter de quelque chose au chapitre 6 ou elle grognait quand il était question du royaume changelin et des poneys qui y vivaient comme de la nourriture gratuite (si je me souviens bien). Ça expliquerait comment elle a pu surveiller Free Will pendant toute ces années. Et si c'est le cas reste à expliquer son lien avec lien princesses. Peut être la recherche de l'esprit revient à un changelin vu que la légende rapportant son apparition provient de leur folklore, dans ce cas le Duc serait-il un changelin? Les changelins peuvent ils porter un MAI? Ou alors Night Stalker à déjà fait un tour chez eux? On parlait il y a quelques chapitres d'un esprit de ruche... Enfin je suppose qu'on vas voire au prochain chapitre.
Ce qui nous laisse l'épisode du rêve. Si j'ai apprécié la discussion avec Luna (à ce propos bien vu le fait de la faire parler à la première personne dans son "sanctuaire" affin de montrer l'objectif apaisant de l'endroit) reste à savoir comment free Will a pu se retrouver là, ne serais-ce pas plutôt Luna qui est intervenue sans se rendre compte dans son rêve et y apportant un nouveau décors?Ce n'est sans doute pas le cas mais semble possible. Et pour le décors je ne sait pas si il a une quelconque importance dans le récit mais l'ambiance onirique est vachement bien retranscrit ça fait super plaisir!

J'aurais peut être plus à dire mais attendons le prochain chapitre, j'ai hâte!
Il y a 4 ans · Répondre

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