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Ma Petite Applejack

Une fiction écrite par Toropicana.

Chapitre 2

De retour à la maison de mon oncle, je devais trouver d'autres indices sur la venue du bébé poney, espérant obtenir un moyen de la faire sortir de ce monde. Dans le jardin, non loin de la porte d'entrée, il y avait un tas de gravas large comme ma voiture et haut de presque deux mètres. On pouvait y voir beaucoup de branches arrachées et des feuilles de papier en tout genre. Mon oncle était plutôt fier du travail accompli, le jardin était redevenu tel qu’il était avant le passage de la tornade. Seul le gros pommier semblait encore porter les stigmates de son passage, des branches et des feuilles manquaient. Il me demanda pourquoi j'étais revenu. Bien sûr je mentis une réponse rapidement, je voulais juste savoir s’ils allaient bien et n'avaient pas besoin d'aide mais qu’au final ma venue était inutile, le jardin était comme neuf. On regardait le tas de débris pendant qu'il me racontait le beau et mauvais temps, particulièrement celui de la veille.


Pendant ce temps-là je scrutais avec attention les gravas à la recherche d'un détail. Dans un tas de feuilles vertes mélangées à des branches, une sacoche kaki peu commune me tapa à l’oeil, elle m'attira encore plus l'attention par le symbole de pomme qui l’ornait. J'étais certain que ça appartenait à Applejack, je me devais de le prendre pour être sûr mais ça aurait parût louche devant mon oncle si je la prenais comme ça.


« Dis-moi ? Tu as tout jeté ?


-Pas encore, pourquoi ? Tu as perdu quelque chose ? dit-il avec étonnement.


-Oh non, comme ça...Tiens, tiens... »


Je fis mine de prendre cette sacoche comme si je venais tout juste de la voir. J’avais posé cette question de savoir si il avait jeté quelque chose afin d'être sûr qu'il ne pourrait rien manquer. La sacoche était un peu sale, sa texture était rugueuse, cousue avec un gros tissu, comme si elle avait été faite à la main... ou au sabot.


« Tu vas faire quoi de ce machin ? demanda mon oncle en me regardant avec un air étrange.


-L'autre jour j'ai croisé une petite fille dans mon immeuble qui pleurait parce qu'elle avait perdu son sac. Je pense que ça peut lui remplacer.


-...Je croyais qu'il n'y avait que des gens de mon âge qui y habitaient.


-En disant ça tu me traites de vieux aussi tu sais ?


-C'est toi qui vient de le faire, crétin ! s’esclafa-t-il.


-Il y a une ou deux familles... enfin bref ! Ce serait dommage de le jeter, il est plutôt bien foutu dans son genre...Je pense que ça lui plaira, pas toi ?


-....Mouais, et si je te payais un café plutôt ?


-Non merci je dois y aller, ça aurait été avec grand plaisir.


-Très bien, fais attention à toi. »


Je retournais vers ma voiture. J'avais menti sur toute la ligne. Sans parler du sac que j’avais pris pour moi, il avait raison en disant que mon immeuble était habité uniquement par des retraités mis à part moi. Je n'ai jamais croisé de petite fille dans celui-ci non plus, et ce n'était pas spécialement mon style de couleur ni même un sac que je porterais. Un café n’aurait pas été de refus, surtout en compagnie de mon oncle avec lequel plaisanter était une chose qui me rappelait ce que c’était que d’avoir une famille. Mais pas aujourd’hui, pas avec la découverte que j’avais fait dans ce jardin la veille.


Dans la sacoche, il y avait quelque chose de dur, rectangulaire et plat. En avançant, je regarda dedans pour y voir ce qui ressembla à un bouquin. Mais je fus ensuite distrait par ma voiture, particulièrement par ce qui se trouvait dedans. J'étais à une dizaine de mètres de celle-ci que je pouvais déjà voir une petite tête avec de grand yeux ovales dépasser de la fenêtre côté conducteur. Impossible de la laisser seule dans mon appartement, me souvenant du résultat je n’osais pas reprendre le risque. En ouvrant la portière sur laquelle elle se tenait, je la fit tomber en avant mais ma main la rattrapa de justesse. Je la posa sur le fauteuil passager, de façon à ce que personne ne puisse la voir. Elle ne s'était même pas débattue, au contraire la pouliche se laissa faire me regardant manifestement curieuse.


En rentrant, je pris une pomme dans un saladier parmi celles que j'avais acheté la veille. La pouliche que je posa sur la table basse me regarda, avec un air pitoyable exprimant sa faim. Sans même me poser de question, ne pouvant pas résister à ce petit minois je lui donna un bout. Elle goba le tout avec ferveur, la pomme devait être son met favoris car elle en redemanda. Ses petits coups de sabots sur mon genoux et ses yeux remplis d'étoiles voulaient tout dire. Je lui donnais un quartier de pomme qu'elle mangea entre ses petits sabot assise devant moi, qui regardait joyeusement son repas.


Mais je revins soudainement à la raison, j'avais mentis à mon oncle pour une simple sacoche destinée à aider un personnage issu d’un monde imaginaire dont je n'étais pas sûr de la véritable présence à 100%. Cette pensée que je devais halluciner ne voulait pas partir, j’avais beau me prêter au jeu pour m'occuper du petit poney comme ma progéniture, mais quoi que je fasse il n'y avait rien à faire.


Pour ne plus me tourmenter je pris la sacoche verte pour sortir son contenu. Je ne m’étais pas trompé, c'était bien un livre, fin, avec une couverture faites d'une sorte d’écorce marron dure et lisse sans aucun titre dessus. Même quand je l'ai ouvert il n'y en avait pas. Il commençait par des écrits faits au crayon à papier, notés de par et autres des pages, non-alignés et parfois de travers. Au fur et à mesure que je feuilletais, j'aperçus des croquis avec des légendes, des dessins représentant des pommes aux motifs étranges.


Mais ce qui me choqua le plus, c'était que tout était écrit en Anglais, la même langue que la mienne ! Alors que la ponette mangeait encore son quartier de pomme, je lisais certaines notes décrivant l'aspect d’une pomme dessinée. Représentée avec des variations de couleurs allant du plus clair au plus sombre, elle me disait quelque chose, je les avais déjà vues quelque part. C’était difficile de lire certains passages, les pages étaient sales. Mais rien que le fait de savoir qu’elle écrivait et parlait la langue de Shakespeare était quelque chose.


Mais alors que j'avais décidé d'en apprendre plus de ce livre, j'entendis quelqu'un frapper à la porte. Mais quel boulet ! J'avais totalement oublié que Polycop devait passer me voir cet après-midi ! Tout était prévu depuis plus d’une semaine, je ne pouvais pas simplement le renvoyer chez lui au risque de lui donner des soupçons. Dans la précipitation, je pris Applejack pour la poser sur mon lit se trouvant dans ma chambre, tout en disant à Polycop d'attendre quelques instants. Après avoir fermé la porte, j'improvisais un rangement en urgence en remettant le mystérieux bouquin dans sa sacoche, jetant celle-ci dans un tiroir du premier meuble venu, j'accueillis enfin mon ami chez moi avec un air innocent. L’invitant à s'asseoir à ma table basse, nous commençâmes à discuter de mon état de santé, soi-disant douteux.


« Alors, ça va mieux ? me demanda-t-il.


-Mmh...mieux qu'hier mais pas non plus guéri, dis-je.


-Pourquoi il y a un bout de pomme sur la table ? »


Merde ! J’avais complètement oublié de le laisser à la pouliche. Non seulement je l'avais interrompue dans son repas mais en plus je l’avais laissée seule sans explications, le ventre vide. Cachant mes émotions, je dit à Polycop que j'étais distrait au point d’oublier de finir ma pomme. Avant que je ne la prenne pour la jeter, celui-ci prit le quartier déjà entamé pour le gober croyant qu'il était à moi… S’il avait su... N’ayant pas pu lui faire la remarque, il continua la discussion.


“-Alors comme ça tu aurais vu une tornade hier !?


-Hein...mais...comment tu sais ça ?


-Ton oncle s'est fait accoster par la presse locale mon gars ! m’avoua-t-il avec surprise.”


Mon inquiétude ressurgit. Pourquoi parler de cette tornade qui n'avait duré que quelques minutes ? Si ça ce trouve, ils savaient que ce tourbillon n'était pas normal et qu'ils étaient à la recherche d'éventuelles traces d'éléments paranormaux, qu'ils allaient remonter à moi pour découvrir ma petite Applejack et... mais qu'avais-je donc pensé là ? Polycop m’interrompit dans ma panique intérieur en continuant sa découverte sur mes aventures.


« Ton oncle a précisé à la journaliste que tu avais détallé comme un lapin dès que tu l'avais vu ! Je n'en pouvais plus de rire quand j'ai lu ça ! Ricanait-il.


-...Et c'était quoi comme journal ? demandais-je nerveusement.


-Oh... il n'y a qu'un seul truc qui parlait de ça, le journal de la ville. Une journaliste, qui prenait en photo des statues recouvertes de crottes de pigeon, l'avait vue au loin avec la maison de ton oncle à côté.


-Et c'est tout !?


-Euh...oui, c'est tout. Pourquoi ?


-Non, pour rien. repondis-je avec un soupir de soulagement.


-Tu sais dans le coin, si une tornade ne balaie pas une maison sans la détruire ça n'intéresse personne. »


Je devais me calmer, mon comportement trop suspect aurait pu lui mettre la puce à l’oreille. Finalement cette tornade n'avait intéressé personne et j’eus donc bon espoir d’être le seul à savoir pour la chose paranormale qui se trouvait dans ma chambre. Je continuais à nourrir la conversation, il me parla du jeu auquel on jouait et de ce qui se passait, moi je lui dis que j'en avais un peu marre d’y jouer, que le boulot d'apprenti me prenait beaucoup de temps et me fatiguait. Là encore je mentais, mon travail d'apprenti bricoleur sur les chantiers ne durait qu'une demi journée, je ne faisais que regarder les autres faire afin d’apprendre. Pour ce qui était du jeu, je ne m'en lassais pas en vérité, mais maintenant que j'avais une occupation beaucoup plus importante et pour sûr unique au monde, je l'oubliais.


Ensuite il commença à me reparler de la série My Little Pony. Pour une fois je trouvais le sujet vraiment utile car je devais absolument savoir quelque chose à propos de ces pommes étrange. Ce mec était un dictionnaire à petits poneys, il savait presque tout sur eux et Equestria. Quand je citais ces pommes multicolores il mentionna immédiatement les “Pommes Zap”, des pommes uniques et spéciales dont le secret de conception était très élaboré. Il ne m'en dit pas plus, mais de toutes manières les informations seraient sûrement dans ce livre que j'aurais sûrement le temps de lire plus tard. Il fut assez content que l'on puisse parler de poney, d'habitude il était seul à s'émerveiller de ce monde magique et “normalement” imaginaire.


Et si je lui montrait ce que j'avais dans ma chambre ? Il serait peut-être en mesure de comprendre mieux cette situation que moi, dépassé. Mais évaluant les risques, je su qu'il avait parfois la langue bien pendue et qu'il pourrait révéler l’existence en vrai d'un petit poney sur ses forums de “bronies” et donc mettre en péril le destin de cette ponette. Alors je ne dis rien, tout simplement, un jour peut-être je devrais...ou pas… .


Je cessa de me poser la question. Le temps s’écoulant, il continua à me parler de tout et de rien sur le monde d'Equestria, cela me permit d'en apprendre un peu plus sur ce royaume, mais rien qui aurait pu m'aider à ramener mini-Applejack chez elle.


Après trois heures de conversation il décida de rentrer chez lui... enfin ! Polycop était vraiment sympa comme ami, mais une fois lancé c’était un vrai moulin à paroles. J’oubliai très vite ma petite mesquinerie à son sujet, car je venais de me rendre compte de l’expérience traumatisante que je venait d’infliger à une créature innocente. J'avais laissé la petite ponette seule toute une après-midi dans un endroit totalement inconnu pour elle et sans rien à manger. Je la retrouva cachée sous le lit, pleurant d'affolement devant ce qui lui arrivait, au moment même où je me baissais pour essayer de réparer mon erreur, elle se jeta sur moi pour chercher du réconfort, juste une présence... De toutes ces petites forces je la sentait se serrer contre moi... moi, j’étais de nouveau en train de fondre.


Je ne savais pas quoi faire, la situation était embarrassante. J’étais perdu dans les tréfonds de mon esprit encore préoccupé par un certain côté rationnel, un moyen d’éviter d’être submergé par la culpabilité... comment consoler un être imaginaire ? Mais par instinct, je la serra délicatement contre moi, passant ma main dans sa crinière, cherchant à la rassurer, lui disant que tout était fini, que tout irait maintenant pour le mieux. Assis contre le mur face à mon lit, je pouvais l’entendre sangloter dans mes bras mais je sus pourtant qu'elle se sentait en sécurité, plus de petits hennissement d'inquiétude, plus de gémissements, seulement des sanglots d’un être fragile et bouleversé. Au bout d'un moment elle se mit à me regarder, les yeux débordant de tristesse, je lui répétais que désormais j'étais là et que plus jamais je ne lui ferais subir ce châtiment non mérité, je lui répétais encore et encore que j’étais désolé.


Le reste de la journée fut plus calme, ma petite Applejack ne me quitta plus d'un pouce, je commençais de plus en plus à m'y habituer. “Ma petite Applejack”, j’avais pensé ça de façon si naturelle... mais pourquoi aussi vite et aussi soudainement ? En deux jours, je m'étais attaché à elle aussi vite qu'elle l'avait fait avec moi, c’était incompréhensible, inexplicable. Tout bien pensé, ces poneys avaient vraiment quelque chose de magique. En plus de leur apparence, ils avaient un effet attractif. C’était le cas avec Polycop qui ne pouvait plus se passer de la série même si je n'irais pas jusqu'à dire que c'était comme une drogue. Mais la preuve bien vivante couchée sur mes genoux m’en disait autant, moi aussi je ne pouvais plus me passer de sa présence, mais j’étais encore incapable de dire pourquoi.


Puis je revint définitivement à la réalité : le travail. Comment allais-je faire ? Si je partais ne serait-ce cinq minutes la petite jument commençait à sangloter. Je fut obligé d’appeler mon patron pour lui demander de décaler ma semaine de vacance qui était normalement prévue trois mois plus tard. Ce petit poney n'était pas prêt à rester tout seul dans ce grand appartement de trois pièces, mais je savais que je ne pourrais pas rester en vacance éternellement, il me fallait trouver une solution pour ne plus qu'Applejack ne pleure dès que je m'éloignais.


J’imaginais bien qu'un jour j'en aurais besoin, mais j’aurais pensé que cela n’arriverait que dans un futur plus éloigné. Il me fallait une télévision. C'est sans doute pour ça que tous les parents en ont une, car une fois chez moi, installée, branchée et allumée sur la chaîne enfant, Applejack ne bougeait plus de devant l’appareil. C'était très efficace mais elle réclamait toujours ma présence au bout d'un moment lorsqu'elle voulait se dégourdir un peu les sabots. Il fallait donc que je trouve autre chose.


Je finis par trouver le moyen pendant cette semaine de vacances : la communication. Je pensais que c’était encore un peu tôt pour ça et je n'étais même pas sûr de pouvoir le faire un jour. Mais à en juger par ce qui était écrit dans le livre, qui s’avéra être un journal personnel, avait à coup sûr été rédigé par Applejack avant de redevenir bébé et ce dans ma langue, j'en conclus que c’était possible. Je procédais d’abord en la regardant dans les yeux à chaque fois que je lui parlais. Par étapes, je faisais des choses simples comme aller me brosser les dents ou encore aller chercher le courrier. Même si ça ne marchait pas du premier coup cela porta ses fruits après plusieurs essais, je pouvais partir faire des courses durant une heure en lui ayant dit dans les yeux que je revenais dans un petit moment. Une fois de retour elle était soit devant la télévision sur un dessin animé, soit à faire autre chose comme trottiner dans l'appartement. Certes, j'étais accueilli tel un sauveur à chaque fois mais elle ne pleurait plus, aucun signe de panique mais juste du bonheur à chaque retour.


Autre chose me préoccupais, même si son statut ne lui permettait pas d'aller dehors comme tout un chacun, je ne pouvais quand même pas la laisser enfermée ici pour toujours, je n’étais pas assez cruel pour la séquestrer. Par chance, mon immeuble avait une cour avec des plantes et assez d'espace pour qu'un poney de son âge puisse se dégourdir un peu plus naturellement les jambes. Pendant que j'étais accroupi à lui montrer ce qu'étaient ces végétaux, je me souvint qu'Applejack était une fermière à Equestria. Je devais donc lui apprendre les bases du jardinage en lui montrant comment planter une graine.


Je lui appris à faire un trou en grattant la terre avec son sabot, à poser la graine avec sa bouche puis à le reboucher. Pour finir, je n’oublia pas de mentionner qu'il fallait arroser tous les jours sa plantation. Et bien, ce fut un succès sans précédent à tel point qu'elle développa une technique bien à elle. J'achetais des outils de jardinage pour enfant rien que pour elle, et chaque jour, sauf par temps de pluie, nous allions dans l'arrière-cour nous occuper des fleurs ainsi que des fraises qu'elle avait planté un peu partout. Je ne risquais pas d'être vu par qui que ce soit car aucun des résidents ne venait s'y promener. C'était assez déprimant mais en fin de compte, c’était aussi une occasion pour elle de pouvoir respirer un peu d’air frais.


Le jour où je repris le travail, il n’y eût pas un instant sans que je ne me demande si elle allait bien, car je savait que c'était une absence plus longue que les autres fois pour elle, et que son inquiétude pourrait reprendre le dessus. Ça me rendait malade, je n'avais jamais été aussi pressé de rentrer chez moi, à se demander qui était le plus inquiet de nous deux... Une fois chez moi, je la trouvais en train de dormir sur le fauteuil, couchée de tout son long avec la tête posée sur ses pattes. La télévision était éteinte, je lui avais appris à se servir du bouton marche/arrêt quand elle ne voulait plus la regarder. Lorsque je rentra dans le salon, elle se réveilla, et dès que ses yeux se posèrent sur moi, elle galopa vers moi et fit un bond assez haut pour finir dans mes bras. Sachant qu'elle risquait d’être perturbée par cette absence de ma part plus longue que d'habitude, j'avais acheté une tarte au pomme pour me faire pardonner, le gâteau ne fit pas deux minutes, elle en raffolait. La ponette ne me quittait plus d'une semelle dès que je rentrais du travail. Je pus dès lors l'éduquer plus facilement mais ce qui me marqua par dessus tout, c'est la vitesse à laquelle elle arrivait à comprendre ce que je lui expliquais. Se servir des toilettes, utiliser le robinet pour boire, ou encore même éteindre ou allumer la lampe... c’était bluffant ! Je n’avais pas d’autres mots pour décrire son évolution, savoir qu'elle avait assimilé tout cela si facilement... Elle était vraiment très habile et cela malgré son si jeune âge.


Le temps passa vite, déjà plusieurs mois s’étaient écoulés depuis que j’avais trouvé ce chapeau. Je l'avais rangé dans un placard en me disant qu'un jour je pourrais le lui redonner quand il serait à sa taille si jamais elle était encore là... ce que je n'espérais pas pour elle. Je parvint à lui dissimuler les horreurs de ce monde, et ça malgré la télévision en m’assurant que celle-ci était branchée uniquement sur la chaîne jeunesse. Elle s'était habituée à mes absences quand j'étais au boulot mais j'eus toujours le droit à une étreinte joyeuse à chaque retour du travaille. La pouliche et moi ne pouvions plus nous passer l’un de l’autre, inséparables lorsque nous étions ensemble, pour faire la cuisine, pour le ménage et même quand j'étais sur mon ordinateur à chercher de temps en temps des indices sur sa venu dans mon monde. De temps en temps, parce que je n'ai jamais trouvé quoi que ce soit sur la toile pouvant m'aider à résoudre ce mystère. La cour, dans laquelle Applejack planta énormément de graines de toutes sortes, ressemblait de plus en plus à quelque chose, ce qui me tracassait car cela pouvait motiver quelque habitant à faire une petite marche, obligeant le petit poney à faire une croix sur l'irrigation de ses cultures. Mais visiblement, malgré la présence de fraises mûres cela n'attira personne, rien de mieux pour nous deux.


Une seule chose embêtait Applejack dans nos habitudes : les visites de Polycop, qui forçaient la ponette à rester dans ma chambre pour attendre son départ. C'était le même rituel une à trois fois par semaine, elle comprit pourquoi je faisait ça - chose vraiment étonnante pour un poney de son âge - mais personne n'aimerait rester seul dans une pièce avec pour unique occupation l'attente pas vrai ? Chaque fois je m'excusais auprès d'elle, lisant sur sa frimousse de la contrariété. Parfois elle boudait, mais je connaissais le remède : un petit câlin et une part de tarte aux pommes. Nous faisions nous même nos gâteaux, mais si la cuisine devenait un champ de bataille le résultat était toujours satisfaisant et les après-midi à faire des plats en sa compagnie font partit des meilleurs moments de ma vie.


Il arrive qu'un jour les choses changent. Fini pour moi la vie d'apprenti et maintenant place à un véritable métier. Grâce au diplôme et aux longues heures d'apprentissages, j'obtins un vrai statut dans ma vie professionnelle. Le travail dans le bâtiment allait être beaucoup plus intéressant ainsi que le salaire, mais tout cela n’était d'aucune valeur comparé à ce que je vivais avec mini Applejack chez moi.


Un an déjà... elle grandissait, si bien que dans son chapeau, seule sa tête pouvait encore rentrer. C'était assez drôle de voir un chapeau de cowboy se balader dans l'appartement, celui-ci cachait tout son corps ce qui confirmait bien qu'il était encore un peu grand. Beaucoup de choses se produisirent durant cette année mais il y eut un évènement plus marquant que tous les autres.


Je mangeais une pomme (encore) dans mon fauteuil et en avais une sur moi d'avance car j'étais certain que la petite ponette allait débarquer pour m'en réclamer une. Et effectivement elle arriva en trottinant, sautant sur moi en me regardant. J'attendais ce fameux petit coup de patte mais au lieux de ça j'entendis « pomme ! ». Ça faisait un moment qu'elle ne m'avait pas figé de surprise. Je lui montrais le fruit et immédiatement elle pointa du sabot la chose en répétant toujours le même mot : « pomme ». Je la pris dans mes bras pour la féliciter de cet exploit auquel je ne m'attendais pas du tout, mais ça ne s’arrêta pas là. Quelques secondes plus tard elle me regardait dans les yeux avec un sourire pour me dire autre chose :


« Papa ! »


Il n'avait pas explosé, ni fondu dans tous les moment émouvant que j’avais vécu avec cette petite ponette, mais cette fois j'ai bien cru que mon cœur allait s'arrêter. Elle le disait si naturellement, « papa », je me doutait un peu quelque part que j'étais considéré comme tel, mais là j'en eus vraiment la certitude, à présent que c'était elle qui le disait. Elle avait une toute petite voix, semblable à celle d'une petite fille, une raison de plus pour fondre de tendresse chaque fois qu'elle ouvrait la bouche. Chaque jour elle apprenait des nouveaux mots, surtout grâce à la télévision. Je m’étais bien renseigné sur la chaîne pour enfant, et je savais qu'elle n'apprendrais pas de vocabulaire déplacé ni de gros mot. J’étais serein... rien d'autre ne pouvait faire mon bonheur.


Les visites de Polycop étaient toujours aussi fréquentes, mais Applejack commençait à les accepter, de plus je réussis à lui trouver une occupation lorsqu’elle devait se cacher. Mon baladeur MP3. Non seulement ça l'occuperait, mais en plus elle découvrait la musique. Je n’avais aucune idée sur ce qu’un poney pouvait écouter, mais la distraire était le plus important. Avec Polycop, on avait plus largement l'occasion de parler de mon job qui était beaucoup plus intéressant maintenant, et lui, en retour, me parlait de la saison 3 de la série My Little Pony qui venait de s’achever. Je ne l'avais toujours pas regardée, je m’étais arrêté avant la fin de la saison 2... devrais-je m’y remettre ? C'était un comble de ne pas en savoir autant, pas plus qu'un brony alors que l'on a un véritable petit poney chez soi. Mais je ne pouvais pas, Applejack était constamment avec moi dans l’appartement et je ne pouvais pas lui montrer ça de peur de la perturber. Je savais qu'un jour, si elle n'était toujours pas repartie chez elle auprès de ses amies, quand elle serait en âge de comprendre, j'aurais le devoir de lui dévoiler la vérité sur son existence. J'appréhendais le jour où ça arriverait, j’avais peur que ça la tourmente et qu'elle se sente prisonnière par la suite, et bien d'autres pensées qui pourraient lui gâcher la vie dans ce monde.


Rien que d'y penser me ramenait une fois de plus à la réalité, encore et toujours cette pensée que j'étais fou, que tout ça n'était que mon imagination et que la petite Applejack n'existait pas ailleurs que dans mon cerveau malade. J'en avais marre de penser ça sans le vouloir, mais plusieurs évènements la firent disparaître. Un matin alors que j'accompagnais ma petite Applejack arroser ses myrtilles, une vieille dame venant de nul part surgit juste derrière moi.


« Bonjour, vous promenez votre toutou ?


-Euh... et bien... oui je lui fait sa petite promenade, comme d'habitude. »


Figé de terreur, je dus improviser pour ne pas révéler la vérité sur mon “toutou”. Applejack s'était réfugiée dans un buisson avec son petit arrosoir jaune en plastique dans la bouche. C'était une chose que je lui avais apprise, une fois en dehors de l’appartement, si jamais elle entendait une voix étrangère, par reflexe elle devait sauter dans le premier buisson venu. Je pensais que la vieille dame parlait d'un chien à cause de sa vue brouillée qui ne lui montrait qu'une silhouette indéfinissable, mais c'était autre chose :


« Pouvez-vous me dire quelle est son espèce ? Je suis aveugle et le bruit ne m'a pas permis de deviner sa race... »


-Oh... euh... c'est un.... un labrador ! Oui c'est ça, un bon petit labrador ! »


En même temps que je mentais une fois de plus, je fit signe à la ponette de revenir. Il n'y avait rien à craindre... enfin presque, car lorsqu'elle marchait on pouvais entendre sur les graviers des pattes dures s'y poser... dures comme des sabots de poney.


« Votre labrador a des pattes assez robustes dites-moi »


-Euh... c'est une race de labradors venant des montagnes, c'est sa particularité.


-Etrange... je n'en ai jamais entendu parler. »


Il fallait faire quelque chose, elle avait perdu la vue mais pas son ouïe. Je fit signe silencieusement à Applejack d'imiter le chien, comme tirer la langue ou se mettre assise les pattes avant en l'air. Je voyais que cela la dérangeait mais nous n’avions pas d'autre choix, cependant quand je la vis faire, je ne put m'empêcher de pouffer de rire. Soudain la vieille dame se baissa et donna une caresse à ce qui pour elle était un chien.


« Votre labrador monsieur sens bon, vous en prenez soin et c'est une bonne chose, et je n'ai jamais eu l'occasion de toucher un poil aussi doux. Continuez comme ça, bonne journée.


-Merci beaucoup et bonne journée. »


Elle marcha doucement vers l'entrée de l'immeuble. Le doigt sur la bouche, je fis signe à Applejack de ne rien dire. Si cette vieille dame à l'ouïe surdéveloppé entendait ce « chien » parler, notre couverture serait fichue. Mais je n'avais pas rêvé, elle venait bien d’entendre les sabots de la pouliche sur les graviers, avait touché son pelage doux et senti sa bonne odeur. Une preuve de plus que ce poney n'était pas uniquement le fruit de mon imagination.


Ce qu’on m’a toujours reproché dans la famille, lorsque j'étais plus souvent en contact avec eux, c’est ma négligence. “Un jour tu seras distrait une fois de plus et il sera trop tard” ; “ta négligence te jouera un mauvais tour”... toujours la même musique. C'est ce genre de leçon de morale qui rentre dans une oreille pour en ressortir par l'autre mais qui un jour vous retombe dessus, et ça je peux désormais le confirmer. Comme j'avais un poney issu d'un dessin animé vivant chez moi, la négligence m'était interdite. Chaque fois que quelqu'un passait chez moi j'effaçais toutes traces d'un quelconque individu autre que moi. Quand la personne partait je veillais chaque fois à attendre quelques minutes supplémentaires afin d’être sûr qu'elle soit partie pour de bon avant de faire sortir Applejack de ma chambre. Il n'y avait pas que Polycop qui passait : quelque amis d'enfance du lycée et d'autre collègues de travail. C’est alors que je me suis dis que, malgré ma situation, je réussissait à vivre une vie à peu près sociale, donc personne ne pouvait avoir de soupçons. Je vivais, pour ainsi dire, normalement.


Je veillais également à ce que personne n'oublie rien ainsi on ne pouvait pas s'attendre à ce que quelqu’un rentre par surprise. Mais un jour mon meilleur ami est parti en oubliant sa veste. Ce fut la seule et unique erreur de ma part.


Je ne m’en rendis pas compte, Polycop pénétra dans mon appartement alors que la pouliche et moi commencions à faire un gâteau.


Il fonça directement à la cuisine pour découvrir devant lui une petite Applejack tenant dans sa bouche une cuillère en bois avec moi, derrière, sur le point de tomber dans les pommes. Mais c'est lui qui s’évanouit, il tomba raide comme un piquet sur la moquette dès qu'il croisa les yeux de la pouliche qui ne cessa ensuite de me poser des questions. J'étais à présent dans une merde totale. Je pris le brony pour le mettre sur mon fauteuil, me préparant à lui révéler la vérité pendant qu’il reprenait ses esprits, terrifié des horribles conséquences que cela pourrait avoir. Il l’avait vue, impossible de faire marche arrière. Lorsqu'il ouvrit les yeux, j'étais en face de lui. Je tenta de le rassurer et de lui expliquer ma situation. Mais dès qu'il revit le poney, il se mit à hurler, faisant peur à la petite Applejack qui se cacha derrière moi. Son comportement m'énervait. Non seulement Polycop risquait d’alerter le voisinage, mais il faisait peur à la pouliche. Je fût obligé de lui mettre une claque retentissante pour qu'il cesse de crier.


« Calme-toi bon sang ! Tu vas ramener tous le quartier chez moi ! le calmais-je en chuchotant.


-Mais... mais... mais comment c'est possible !? bégaya-t-il.


-Oui tu l'as vu, je comprend ta surprise mais calme-toi s'il te plaît et laisse-moi t'expliquer !


-C'est... c'est Applejack ! Pour... pourquoi elle est là ? C'est la vraie !?


-Je pense que oui, laisse-moi te raconter comment...


-C'est impossible ! Je ne peux pas y croire ! Je suis fou ! »


Difficile de le calmer, mais d’un côté je comprenais son état. Voir un personnage que l'on a l'habitude de regarder sur un écran dans sa réalité devait pour lui être un choc, plus que moi lorsque je l'avais découverte. Il avait du mal à respirer et tremblait d'affolement, je m’assis donc en face de lui avec la petite ponette sur mes genoux pour essayer une fois de plus de le raisonner. Il ne quitta plus la petite Applejack des yeux, et de ma vie je n'avais jamais vu quelqu'un d'aussi pâle. Voir une héroïne en vrai l’avait bouleversé de tout son être, il avait cependant compris plus vite que moi que c'était un petit poney de sa série favorite. Ces yeux vert pomme et ovales ne trompaient pas, sa couleur et la forme de ses pattes qui la caractérisaient.


Je lui sortis le livre de notes d’Applejack. Il le feuilleta et pendant ce temps là, je lui avoua tout... absolument tout. Comment je l'avais trouvée, comment elle était arrivée et également comment je lui avais dissimulé sa présence pendant ses visites durant plus d'un an. Il m'écouta avec attention, sans cesser de fixer la petite Applejack qui était blottie contre moi, regardant Polycop avec inquiétude. Je lui expliqua tout pendant presque une heure, constatant aussi qu'il avait reprit des couleurs et que son visage ne montrait plus de la peur mais de l'émerveillement. Ses yeux, plus ouverts que jamais et remplis d'étoiles, me causèrent une peur panique car je craignais qu'il dévoile le tout sur internet... rien que d'y penser me donnait la chair de poule.


« Tu dois être le mec le plus chanceux de la terre ! dit-il avec émerveillement.


-Quoi ?...Comment ça ?


-Tu as ton propre petit poney mec ! Le rêve de presque tous les bronies !


-Euh... peut-être mais en attendant elle est coincée ici et je ne connais aucun moyen de la faire retourner dans son monde.


-Tu sais même pas à quelle point je t'envie ! Applejack en plus !


-Papa, il est bizarre le monsieur.


-...Papa !? »


Oh non ! J'aurais voulu qu'elle ne dise rien, encore moins qu'elle m'appelle de cette façon. C'est pourquoi je dus encore me justifier : ça faisait plus d'un an que je m'occupais d'elle comme ma fille... enfin je disais ça sans vraiment le savoir car je ne savais pas ce que ça faisait d’avoir véritablement une fille. Il comprit très vite, il jubilait encore plus, je craignais toujours le pire. Il faisait nuit mais il était encore là. La passion qu'il avait à m'écouter sur mes mésaventures avec la petite Applejack était sans limite. Je le voyais regarder de plus en plus la ponette et je savais ce qu'il avait en tête, devant lui se trouvait l'un des personnages de sa série favorite si ce n'est pas pour dire vénérée. Je ne l’ai pas fait attendre plus longtemps. Je demanda donc à Applejack si elle voulait voir mon ami de plus près, mais je sentais qu'elle n'était pas rassurée. Je la regarda dans les yeux, lui certifiant qu'elle ne craignait rien. Alors elle s'approcha de lui avec prudence, et commença à poser ses pattes avant sur les genoux de Polyclop qui lui n'osait plus faire le moindre geste, sa tête était plus rouge que les pommes de mon saladier.


À l’observer, je me reconnu dans ce fauteuil, un an en arrière, avoir sur soit un petit poney, être dans le désarroi total. Mais la scène d'après m'avait presque chamboulé : Applejack était maintenant assise sur ses genoux avec un petit sourire, lui avait les larmes aux yeux... des larmes de bonheurs. Je n'osais rien dire, mais lui ne cessait pas de me gémir des merci sans arrêt avec la voix tremblante, pendant qu'il touchait le pelage doux et fin de la petite pouliche. Pourquoi tant d'effet pour si peu de chose ? Ces poney avaient-il quelque chose de magique en eux capable de rendre une personne plus tendre que jamais, ou était-ce parce que le rêve d'un brony était en train de se réaliser juste devant mes yeux ? J'optais pour la deuxième option, je profitais de ce moment magique pour faire comprendre à Polycop quelque chose de très important.


« Maintenant tu comprends pourquoi je n'ai rien dit à personne à propos d'elle ? Si trop de monde savait qu'une telle chose existe en vrai, on me la retirerait mais son existence serait épouvantable, pas besoin de te dire pourquoi je suppose...


-Tu as ma parole, je ne dirais rien à personne !» dit-il avec une Pinkie promesse à la clef.


Je ne posa même pas la question qu'il me fit la promesse de ne rien dire, ça m'avait complètement détendu. Il devait sûrement penser comme moi, que ce monde était trop rude pour un être aussi doux pure et innocent. C'est Polycop qui me le fit savoir vraiment pourquoi.


« Le monde extérieur est trop curieux, et les gens trop curieux ont une mauvaise manie de dépecer leurs trouvailles avec des scalpels et des tubes à essais. Ce monde ne mérite pas de savoir qu'elle existe ! »


Il n'était pas mon ami pour rien, non seulement il ne se gênait pas de dire ce qu'il pensait à ce qui pourrait arriver de pire à la jument mais en plus de ça, j'avais l'impression de m'entendre dans sa façon de décrire le monde dans lequel on vivait. C'était cruel de penser ça de notre planète, mais avec toutes les choses que nous avions vu lui et moi à la télévision, sur internet... et même vécu, il était clair que nous avions compris qu'il valait mieux que personne d’autre ne sache pour elle. J'avais eu de la chance avec Polycop, c'était un brony aux pensées justes mais aussi mon ami, mais je ne pensais pas que la prochaine fois j'aurais autant de chance. Quand à lui, il partit de chez moi vers une heure du matin, la ponette s'était endormie sur les genoux de Polycop et il n'osait pas la réveiller. Il voulait surtout profiter de ce moment magique et le faire durer le plus longtemps possible.


J’eus tout de même quelque suspicion à son égard le lendemain et les jours suivants, peur qu'il en parle à quelqu'un mais rien ne se passait. J'avais maintenant toutes les raisons de dire que c'était une personne de confiance. Lui et moi voulions protéger Applejack plus que tout au monde, afin que le jour où elle retournerait sur Equestria il n'y ait que des bons souvenirs.


Au final, les choses continuaient normalement et je pouvais encore mener une vie à peu près normale. Polycop lui passait plus souvent que d'habitude, parfois tous les jours dès que je rentrais du travail afin de voir la ponette plus souvent. Ce n’était pas très étonnant de sa part, puis ça me rendait joyeux de les voir jouer ensemble à la balle et à des jeux de sociétés. Polycop était heureux comme tout et Applejack avait maintenant un ami. Je lui demanda cependant de ne pas parler de la série animée devant elle, la pouliche n’était pas prête à connaître sa véritable nature. Il me dit qu'un jour je devrais le faire quand elle serait en âge de comprendre. Je le savais mais j'appréhendais ce moment avec une boule au ventre.


Il pu me donner des conseils, comme par exemple l’emmener dans des endroits isolés et calme dans la nature pour lui faire découvrir un peu plus ce monde, et si possible ses plus beaux aspects. Il était vrai que mon appartement et le jardin transformé en potager comme seule vision du monde faisait un peu juste. Polycop connaissait un endroit non loin de là où j'habitais, dans le même secteur que là ou résidait mon oncle et ma tante. C'était une grande clairière munie de quelques arbres, personne n'y venait puisqu'il n'y avait rien à y faire. Ce champ de verdure sauvage était une prairie qui n'allait pas tarder à subir sa période de moisson avant d’être mise en jachère, parfait pour en faire profiter Applejack qui ne cessait de galoper dès qu'elle y était, de temps en temps avec Polycop qui s’amusait à faire la course avec elle, tout cela durant quelques années. Il m'avait donné un autre conseil, celui de regarder la série, la saison 3 venait de s'achever, et c’était un bon moyen pour que j'en apprenne un peu plus sur ses origines. Malheureusement, je ne pouvais pas par manque de temps et surtout parce qu'une fois que j'étais à l’appartement, la pouliche ne pouvait pas se passer de moi où que j'aille dans la maison, ni moi d’elle, et même quand elle dormait je n'osais pas prendre ce risque.


Mais sans le savoir, j'avais de précieuses informations en ce qui concernait la venue d'Applejack ici. Le livre de notes. Un soir je repris sa lecture par curiosité et pour peut-être en savoir plus sur elle. S'il n'y avait pas de note concernant les Pommes Zap, je pouvais tomber de temps en temps sur des notes parlant de ses amis sur lesquelles elle pouvait toujours compter, mais plus précisément :


« Je me rend compte que je ne pourrais pas vivre sans elles, Twilight m'a montré que j'étais importante pour nous six, pas seulement pour mon utilité dans la magie de l'Harmonie mais aussi par les sentiments que j'ai envers chacune d'entre elles. Je peux toujours compter sur Rarity lorsqu'il me manque quelque chose et jamais je ne lui serais assez reconnaissante. Pinkie Pie est toujours là quand j'ai besoin d'aide à la ferme et chaque visite est une fête, sans elle ma vie serait d'un ennui que je ne veux pas imaginer. Fluttershy a un talent exceptionnel avec les animaux et n'hésite pas à m'aider avec ceux de la grange, sa gentillesse me permet de rester forte quoi qu'il arrive. Et Rainbow Dash, qui sera toujours là quoi qu'il se passe, malgré nos petites rivalités, moments de rivalité que je perçoit comme les meilleurs souvenirs que j'ai avec elle. Je ne sais pas ce que je ferais sans elles. J'aime mes amies, et même si mon amitié pour elles ne sera jamais aussi forte que celle de chacune d'entre elles pour moi, je les aimerait pour toujours et à jamais. »


Je fus détruit sur place à la lecture de cette note, rendant le jour du dévoilement sur ses origines encore plus dur à envisager. Si jamais ces épisodes lui redonnaient des souvenirs, réalisant qu'elle se trouvait dans un autre monde plus dangereux et difficile que celui d'Equestria mais par dessus tout, être loin de ses amies... sans aucune possibilité de retourner les voir. J'avais presque envie de pleurer lorsque je lus ça mais devant la petite Applejack c'était impossible même si elle dormait. Je compatissais alors qu'elle ne savait même pas ce qui lui arrivait, y avait-il quelque chose qui clochait chez moi ? Peut importe, j'imaginais cette scène qui devrait arriver un jour ou l'autre, la retournant sous toutes les coutures pour me tenir prêt le moment venu tout en espérant au fond de moi qu’elle soit retournée dans son monde.


Mais trois ans plus tard j'en était encore là. Elle était toujours avec moi, je ne lui avais toujours rien dit.

 

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Sunlight4
Sunlight4 : #35638
Le Pauvre Polycop il ne s'attendait vraiment pas a ça. Mes c'est chouette car AJ a un amie. Mes c'est triste quand son papa decouvre se qu'elle à écrit sur ces Amies. Et Moi aussi je rêve d'avoir un poney à la maison sa serait le paradis et qu'elle Brony n'en rêve pas.
Il y a 2 ans · Répondre

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