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Ma Petite Applejack

Une fiction écrite par Toropicana.

Chapitre 1

Tout a commencé par une belle journée d’été...enfin c'est tout ce dont je me souviens. Ce qu’il s’est passé avant, ça n'a aucun intérêt. Ce que je faisais à ce moment-là ? Rien de spécial, je fumais une cigarette tout en contemplant le ciel ainsi que ce pommier dont le tronc était assez large et massif, pas très commun pour un pommier dont normalement le tronc est extrêmement fin. Peu importe, il était parfait pour s'y reposer en tous cas ; rien ne pouvait me déranger en cette belle après-midi, même pas ma tante qui me regardait de loin sur le palier de la porte à une vingtaine de mètres de ma position. D'ici, à travers mes lunettes de soleil je pouvais voir son regard ferme, comme si sur son front on pouvait lire « je n'aime pas quand tu fumes sur ma pelouse ».


Compréhensible, sa pelouse était une vraie moquette, tondue à la perfection et suffisamment humide, rafraîchissante pour ne pas mouiller mes vêtement. Je ne savais pas si un tel endroit aussi bien entretenu par une famille modeste pouvait exister ailleurs qu’au Texas, mais s’il y avait bien une chose appréciable à faire chez ma tante c’était justement de m'allonger sur l’herbe, contre ce pommier que le temps n'avait visiblement pas affecté. Comme leur maison, une architecture typique de la région des années 70, fenêtres carrées et murs en bois caractéristiques couleur blanche, un toit fait de tuiles noires, pointu et surmonté d’une girouette, c’était la seule chose qui rendait cette maison différente des autres car autrement elle était vraiment banale. A croire que le temps n'avait pas eu trop raison d'elle, même si l'on croit la météo de cette région si calme... et pourtant....


La seule et unique chose qui me dérangeait ce jour-là était mon téléphone qui vibrait sans arrêt, un ami qui voulait me parler d'une série animée: il m'avait harcelé des heures et des heures pour que je la regarde afin d'en parler avec lui. Certes, à chaque épisode j’avais le droit à une crampe au visage à force de sourire, mais après chaque visionnage, je ne pouvais m'empêcher de me sentir coupable à l’idée de devenir accroc à un dessin animé pour enfants, mettant en scène des petits poneys multicolores. Ça m'effrayais, surtout à 19 ans. J'avais donc arrêté de la regarder en plein milieu de la deuxième saison, à cause d'un emplois du temps chargé, puis parce que j'étais devenu adepte à un jeu en ligne auquel mon ami jouait aussi. Celui-ci était tellement fan de la série qu'il en faisait des BD sur ordinateur, et avait modifié le jeu en le mélangeant avec l’univers des poneys, sur un FPS, je trouvais ça totalement bizarre.


Bref, je ne prêtais pas beaucoup d'attention à ce dessin animé même s'il était plutôt pas mal dans son genre. En tout cas, je n'y pensais pas ce jour-là. Quelque chose attira soudain mon attention: le vent commençait à se lever petit à petit. Je vis un nuage passer à vive allure suivi d'un deuxième puis un troisième. C'est lorsque le soleil fut totalement caché que je compris que le temps se gâtait. Mais tout à mon indolence, je ne me pressais pas de me mettre à l’abri car, après tout, la pluie ne tombait pas encore. En me relevant je parvins à entendre quelqu'un crier de loin, impossible de comprendre les paroles ni d’identifier la voix avec ce vent qui soufflait en rafales. Elles se faisaient de plus en plus violentes, jusqu'à en faire tomber mes lunettes de soleil. Sans elles, j'aperçus enfin ma tante qui hurlait vers moi, le visage exprimant la terreur la plus totale. Regardant vers l’horizon derrière moi, je me retourna, et c'est là que je vis une tornade noire comme la nuit fonçant tout droit sur moi. Je pris mes jambes à mon cou, courant plus vite que jamais jusqu'à ma tante pour ensuite me précipiter dans sa maison. Mon oncle était en train d'ouvrir une cave par une trappe située en plein milieu du salon. Je n'eus pas besoin de réfléchir pourquoi une telle chose se trouvait ici et surtout à ce moment là, je n’étais pas en mesure de me poser des questions. J’entrais en trombes dans la maison, avisais la trappe et me jetais dans l’abri anti-tornades. Cela fit rire mon oncle et ma tante de voir à quel point j’avais eu peur. Quand j'y repense, ce n'était pas une si grosse tornade, en plus de ça elle était encore à plus de deux kilomètres du pommier. Cependant le fait de voir une si grande chose d'un seul coup alors que l’on était tranquillement assis à buller dans les secondes précédentes peut vous donner une énergie insoupçonnée...


« Foutue tornade » maugréait mon oncle alors que nous étions serrés comme des sardines, avec pour seule lumière le flash de mon téléphone à attendre que la tempête passe. Il fut étonné que cela ne dure que dix minutes, elles furent pourtant diablement longues pour moi. En sortant de la cave, j'étais rassuré de voir que le salon ainsi que le reste de la maison était encore là, mais mon oncle lui râlait encore plus car ce qui n'était qu'une banale petite tornade avait quand même réussi à casser les fenêtres projetant des morceaux de verre partout sur le tapis, faisant tomber des vases, décrochant des tableaux et remplissant toute pièces disposant d’une ouverture de feuilles et de branches. Mais ce n'était rien comparé à ce qui nous attendait dehors.


J'avais d'abord regardé ma voiture garée non loin de la maison. Elle n'avait rien de cassé mais était recouverte de papier toilette. Le hasard fait bien les choses des fois. Quand au jardin il était recouvert d'objets en tous genres, certain abîmés comme une barque, cassée en deux, ou un tricycle, dont il manquait des roues ; sans compter les morceaux de papier et branches, il y avait aussi des objets intacts, notamment un chapeau de cow-boy posé à l'envers au milieu de pommes vertes tombées de mon pommier préféré. Il y avait un petit sac vert kaki et une liasse de billet qui, en quelques instants, fut ramassée par mon oncle.


« Ça remboursera les dégâts de la tornades » disait-il. Assez ironiquement, on aurait dit que cette tornade avait déposé ces billet ici, bien rangés, comme pour s'excuser de son passage. Il continuait à dire que c'était assez inhabituel qu'une tornade de ce genre apparaisse subitement, qu'elle n'ait duré qu'une dizaine de minutes sur une si petite zone et par dessus tout qu'aucune goutte de pluie n'ait été déversée. Moi même sur le coup je m'étais posé la question, mais je l'oubliai rapidement alors que je commençais à ramasser les débris laissés par ce tourbillon éphémère. Ma tante insista pour que je les laisse faire, déclarant qu'un invité n'avait pas à faire ce genre de choses. J'eus beau leur proposer mon aide, elle eut le dernier mot. Je commença donc à rebrousser chemin vers ma voiture, blasé de voir qu'au moins vingt kilos de PQ s'était déroulé dessus, on ne voyait même plus sa couleur rouge...


En passant à côté du pommier quelque chose attira mon attention : le chapeau de cow-boy, d’un marron clair, bougeait un peu: le vent sans doute. Je continuais mon chemin mais il s’agita encore, et cela de façon étrange et saccadée alors que le vent était quasi-nul - encore plus étrange alors qu'une tornade venait de passer quelques minutes auparavant - . Il remuait irrégulièrement comme s’il tremblait. J'oubliais quelques minutes ma voiture en désolation pour marcher vers ce chapeau, et me baissais pour le ramasser. C'est alors que j’y vit une chose étrange, dormant au milieu de ce grand chapeau, assez petite pour s'enrouler entièrement dans son centre, à l'abri du soleil qui commençait à revenir très vite. J'ai d'abord cru à un chaton, puis ensuite à un chiot... sauf que ces animaux n'ont pas de crinière blonde ni une queue ébouriffée de la même couleur dès la naissance. Je fis un bond en arrière, comme si j’avais vu une araignée monstrueuse ou une bestiole bizarre... mais quelle était cette chose !? Je revins avec prudence et dans le plus grand silence. Ce petit être me disait quelque chose, avec sa couleur orange claire et sa crinière blonde: un petit museau aussi rond et simple que le reste de son corps. Une petite ponette. On aurait dit l’un de ces personnages de cette série que mon ami m’avait fait regarder, My Little Pony. Cette petite boule de poils ressemblait trait pour trait à la fermière... Apple quelquechose... Apple... APPLEJACK !?


Impossible ! Ce... truc... machin... cette chose ne pouvait pas être réelle ! Ça défiait toutes les lois de la physique. Tentant tant bien que mal de me convaincre que ce que j’avais devant moi était une hallucination, secouant la tête, clignant et me frottant les yeux, je me donnais même des claques, tentant de faire disparaître cette vision irréelle. Elle était pourtant toujours bel et bien là. Une baffe dût faire un peu trop de bruit et fit tressauter le petit poney dans son sommeil sans pour autant la réveiller. Je me forçais alors à retrouver mon calme pour ne pas la déranger et de ne pas attirer l'attention de mon oncle et ma tante, voir ça les aurait sans doute chamboulés et connaissant leurs méthodes “traditionnelles” quant aux choses étranges de ce genre, il ne fallait en aucun cas qu'ils mettent la main dessus.


Mis à part moi ou une autre personne ayant vu la série, un pelage fin, d'une couleur uniforme et parfaite, avec des petits sabots rond de la même couleurs que le pelage et une longue crinière blonde incomparable avec un poney classique. Quelqu'un n'ayant jamais vu une seule image de ceci ne pourrait dire ce que c'était. Parce que ça provenait d'un dessin animé. Mais c'était là, devant moi, non plus en deux dimensions comme je l'avais déjà vu mais bien ici, bien réel, avec des poils à peine visibles de près !


Je ne tenais pas en place, tournant en rond autour de ce chapeau qui contenait l’inoffensive petite jument toujours à dormir. J'étais fou, je ne m'étais jamais autant frotté la tête. Au bout d'un moment je cessais, pas parce que je pensais qu'en continuant je pourrai devenir chauve, mais parce que je pouvais entendre mon oncle se rapprocher, et ronchonner à chaque fois qu'il ramassait un débris. J'étais paniqué, je ne pouvais pas laisser la pouliche ici toute seule, de peur de la laisser dans les mains de mon rustre d’oncle.


Je me suis tenu debout, droit devant ce grand chapeau, tremblant et hésitant encore à faire l'irréversible, puis j'entendis de nouveau sa voix et me décida à prendre le chapeau. Je trottinais à pas d'ange, esquivant les gravas de la tornade, faisant le moins de bruit possible tout en tenant le chapeau droit, essayant de le faire bouger le moins possible voir pas du tout. Une fois arrivé à la voiture, je cherchais la poignée de la porte recouverte par au moins trois couche de papier toilette rose. J’ouvris la porte le plus silencieusement et doucement possible. J'y posa le chapeau et son contenu invraisemblable sur le siège passager et referma la porte avec soin même si la claquer était obligatoire. Au moment même du claquement, j'entendais mon oncle me demandant ce que je faisais encore ici. Je resta immobile, le visage tendu de stress tout en regardant si le petit poney ne s'était pas réveillé.


Elle dormait encore, mais le destin jouait contre moi. Mon oncle était loin et je ne pouvais en aucun cas lui crier ce que je faisais. Je regarda tout ce papier toilette jonchant ma voiture, je le pris et le levais en l'air pour lui montrer pourquoi ce retard, il émis un rire tonitruant avant de faire demi-tour. “Sauvé !” me dis-je, jusqu'à ce qu'il me propose un coup de main en revenant sur ses pas. Je n'ai pas souvenir d'avoir agité le doigt aussi vite pour faire signe que non : je dû donc déballer ma voiture comme un enfant ouvrant un cadeau de Noël: le plus vite possible afin de lui montrer que je n'avais pas besoin d'aide. Je ne mis que quelques secondes pour nettoyer ma voiture et ça dans un silence de mort. J’ouvris la portière côté conducteur le plus calmement possible tout en faisant un signe d'au revoir à mon oncle, lui aussi fit de même tout en me regardant d'un air troublé.


Mais je ne m'en souciais guère, tout ce qui me préoccupais était de savoir si le petit poney dont je trouvais l’existence encore trop impossible pour l’admettre, aurait pu être réveillé par ma voiture heureusement silencieuse. “Et une épreuve de passée” pensais-je. C'est alors que je vit le chemin menant de la maison de mon oncle et ma tante jusqu'à la route principale. Un simple chemin abîmé parsemé de trou pour n'importe qui, la pire route du Texas pour moi. Il ne fallait surtout pas réveiller mini Applejack. Plus je la regardais et plus elle m'y faisait penser, surtout que dans mes souvenirs du dessin animé, elle portait justement ce chapeau dans lequel elle dormait. Pour faire presque cinquante mètres je mis plus de dix minutes. Prenez ce chemin ne serait-ce qu’un peu plus vite et votre voiture devient un tape cul antigravitationnel. Ce furent les douze kilomètres les plus long de ma vie pour retourner dans la ville où je logeais, je ne voulais absolument pas qu'elle se réveille dans cette voiture et faire de cet endroit la première vision de ce monde déjà bien étrange comparé à celui dont ce poney venait. Chaque virage fut accompagné par une prière, et chaque freinage avec le plus de délicatesse possible afin de ne pas faire glisser le chapeau.


Quand je suis arrivé devant chez moi, la torture était finie... enfin presque. La rue où j’habitais, connue pour être bruyante, m'obligea à attendre plusieurs minutes avant qu'il n'y ai plus de voiture trop près pour faire suffisamment de bruit, risquant de la réveiller dans ce brouhaha insupportable pour une ponette venant d'un monde imaginaire. C'est sans doute ce jour-là que je me suis dit que j'avais la chance d'habiter au RDC d'un appartement, seulement quelques mètres à faire avec en plus de cela des portes coulissantes automatiques que je n'ai jamais été aussi heureux de voir sur le coup. J'étais bien logé dans ce grand immeuble aux installations modernes, surtout avec mon petit salaire. Beaucoup trouvaient ça louche. Je fus encore plus satisfait d'avoir une porte à ouverture électrique par le simple passage d'une carte qui se trouvait dans ma poche gauche. J'ai juste eu à faire passer ce côté-ci devant la serrure. Tu parles d'une situation embarrassante, comment j'aurais expliqué pourquoi je me dandinais contre une porte en tenant un chapeau de cow-boy à l'envers si j’avais eu le malheur de croiser quelqu’un.


Enfin chez moi, sans tarder, je posa le chapeau et son vulnérable contenu sur la table basse du salon pour enfin m'asseoir et évacuer toute la pression que j’avais accumulé sur cette longue route, un peu comme si j’avais retenu ma respiration à partir du moment même où je pris ce chapeau. Avais-je réalisé l'ampleur de la situation ? Ou est-ce que justement les événements étaient si surréalistes que je ne pouvais pas réaliser ? Comment une si belle journée avait-elle pu en finir là ? Mais elle n'était pas vraiment finie. Malheureusement, j'étais chez moi et assis dans mon fauteuil noir en cuir à regarder une chose qui n’était pas “censée” exister en vrai. Difficile de me faire une idée, ni même de réellement me rendre compte de ce qui se passait. Un grand silence planait dans mon appartement, le seul bruit perceptible était celui de ma respiration, rapide et irrégulière. En moi, ce n'était pas le silence ou le vide, mais la cacophonie d’un millier de questions qui résonnaient dans ma tête. “Comment est-elle arrivé là ? Est-ce vraiment l'un de ces petit poney ? Suis-je devenu fou ? Et si c'était une expérience de laboratoire qui s'était échappée ? Que va-t-il se passer maintenant ? Que vais-je bien pouvoir faire de ça ?”


Impossible de les arrêter, autour de moi j'essayais de chercher un moyen de reprendre mon calme puis de pouvoir penser raisonnablement. Une mauvaise habitude, peut-être qu’une cigarette allait me détendre. Mais très vite je réalisa mon erreur, il aurait fallu être fou pour fumer une chose aussi toxique en présence de cet être si pur et fragile.


Comment donc pouvais-je me détendre ? Boire un bon verre d'eau ne me ferait pas de mal. J’allais prendre de quoi me servir en eau fraîche sur le bar en carrelage noir de l’entrée. En revenant de la cuisine, j’eu un léger accident, de ceux qui m’arrivent régulièrement. Mais pourquoi n'y avais-je pas pensé plus tôt ? Cette maudite table basse avait la particularité d'avoir de grands pieds aussi larges que le meuble lui même, il était donc facile de se cogner dedans. Ce qui venait justement de m’arriver. La table bougea brusquement et donc tout ce qui se trouvait dessus également tandis que de mon côté, j’essayais d’étouffer mes exclamations de douleur. Malgré l'épaisseur de mes chaussures, je sentis mon petit doigt de pied se cogner contre ce maudit pied de table basse en aluminium inoxydable. Je crois que tout le monde dans sa vie a connu ce genre de douleur n'est-ce pas ? Pas besoin de la décrire, j'avais juste envie de hurler, mais impossible quand on ne doit pas faire plus de bruit qu'une mouche. Mais je mis de côté la douleur d’une traite car ce qui devait arriver... arriva. Le choc subi à la table fit pencher le chapeau de gauche à droite légèrement. Je resta immobile, mettant l'horrible douleur de côté au fond de mes entrailles. Quand le chapeau cessa de bouger je pu me remettre calmement dans mon siège, fixant le chapeau comme jamais. Assis, je ne voyais plus le fond du chapeau de là ou j'étais, mais à chaque seconde je m'attendais au pire.


C'est alors que le chapeau s'agita: elle devait se réveiller, ou simplement changer de position dans son sommeil. Je priais pour la deuxième option, mais cette fois on n'écouta pas ce que je pensais le plus fort possible. J'ai donc commencé à voir l'un de ces sabots rond se tenir sur le bord intérieur du chapeau, puis un deuxième pour enfin voir une petite tête ronde coiffé d'une crinière blonde pleine d'épis ébouriffés, les yeux entrouverts sans doute due à la forte luminosité régnant dans la pièce qui lui empêchait de les ouvrir totalement. J’approchais ma tête de cette pouliche qui se comportait comme si elle venait de naître, mais au bout de quelques secondes elle ouvrit enfin les yeux, de grand et globuleux yeux noir cernés de vert... du vert pomme. J'étais comme hypnotisé par ces yeux ressemblant trait pour trait à ceux des poneys du dessin animé en question, particulièrement à ceux d'Applejack. Ce fut à cet instant que j'étais sûr et certain qu’il s’agissait d’elle ! Je voulais dire quelque chose mais rien ne sortait de ma bouche, les mots me manquaient tandis qu'elle me regardait toujours avec ces grands yeux vert pomme et noir, le genre de pupille que l'on ne voit que dans les mangas ou autre dessin animé du même genre.


Les mêmes que dans My Little Pony : Friendship is Magic !


Encore une fois j’eu envie d'exploser d'incompréhension, pourquoi était-elle là ? C'est théoriquement et même réellement impossible qu'une chose comme ça puisse arriver ! Ça défiait toutes les lois possibles et imaginables ! En plus de regarder ces yeux, essayant de garder mon sang froid, j'essayais de lui dire quelque chose mais mon esprit était tellement noyé par ma stupéfaction que le poney se mit à regarder autour d'elle en tournant la tête. Mais soudain elle tomba de nouveau au milieu du chapeau sur son postérieur, ne pouvant plus la voir de là ou j'étais, je me leva pour la regarder. J'étais un géant pour elle mais elle ne semblait pas effrayée plus que moi, moi qui essayais de ne plus trembler pour ne pas lui faire peur. C'est alors que je pu dire quelque chose :


« Coucou toi ! »


Sa seule réaction fut de relever la tête pour me regarder, ses oreilles pointues se redressant d'un coup. Elle me regardait avec ses grands yeux. Plus je les regardais, et plus les miens devenaient comme les siens, tout ronds. Mon cœur fondait littéralement à la vue de cette petite ponette si adorable: qui pouvait être assez cruel pour vouloir faire du mal à ça, tout simplement parce que ce n'est pas commun ? Moi pas. Je n'osais d’ailleurs rien faire à part la regarder durant plusieurs minutes. Elle aussi me fixait sans arrêt et à force je fus assez embarrassé de ne pas savoir quoi faire. J'étais quoi pour elle, me disais-je ? Un extraterrestre ? Une chose intrigante comme elle l'était pour moi ? Sa mère... ? Mais quelle idée ! Je savais que la première chose aperçue par un bébé animal était aussitôt considérée comme sa mère. Mais je me refusais d'y croire, déjà que je ne croyais pas à sa présence non plus, je voulus vérifier tout de même en approchant ma main afin de voir sa réaction.


Sans surprise, elle se mit à reculer contre une paroi du chapeau, terrorisée, voulant se cacher derrière ses petits sabots rond, tremblant comme une feuille dès qu'elle vit ma main s'approcher d'elle. Inutile d’insister. Doucement je l'ai éloignée pour lui montrer que je ne lui voulais aucun mal, mais malgré ça je pouvais lire dans ces yeux l'inquiétude derrière ces pattes qu’elle tentait de cacher. Je replongea de nouveau dans mes pensées, essayant de comprendre de nouveau le pourquoi du comment de tout cet impossible.


J'ai soudain entendu un petit gargouillement, trop petit pour que ça vienne de moi. J'ai donc regardé dans le chapeau et je pu constater que le petit poney regardait son ventre avec curiosité. Elle devait avoir faim, je me suis donc levé délicatement afin de ne pas faire de geste brusque et ne pas effrayer l'innocente créature. Je cherchais dans ma cuisine, mais pas l'ombre d'un légume mise a part les rondelles de carottes surgelées que je possédais dans mon réfrigérateur, je savais qu'il y avait une épicerie non loin de chez moi mais cela voulait dire que j'aurais été obligé de m'absenter et laisser seule cette curiosité. Je m’approchais d'elle doucement encore une fois pour lui faire comprendre que je ne partais pas longtemps, elle ne compris pas un traître mot.


Je pris mon sac et couru aussi vite que je le pouvais à l'épicerie à une centaine de mètre de chez moi. Je n’avais jamais acheté autant de carottes et de pommes auparavant, le vendeur, un vieux monsieur assez fort, cheveux blanc avec des lunettes, me regardait débouler dans le magasin prenant le premier légume qui me tombait sous la main avec un air neutre mais trop fixe pour paraître indifférent à mon affolement. Une fois à la caisse, il me regardait de façon vraiment bizarre tandis que moi je reprenais mon souffle. J'entendis “9,50$” mais je ne fis pas attention à ce que je posais comme argent sur le comptoir, on aurait même pu dire que je lui avais presque jeté le tout à la figure. Je couru, carotte et pomme en main le plus vite possible car je ne devais pas traîner ni laisser la mini Applejack seule trop longtemps de peur qu'elle fasse quelque chose que je pourrai regretter.


J'étais essoufflé avec un point de côté et une douloureuse crampe à la cuisse, mais une fois chez moi j'entendis des petits cris, des petit hennissement d'inquiétude. J’oubliais tous mes petits soucis dans l’immédiat. Je la vis, essayant de se tenir sur ses petites pattes arrières sur le bord du chapeau, à chercher une présence vivante et ne pas être seule. Je revint vers elle pour lui montrer que j'étais là, elle était morte de peur, des larmes avaient coulé de ses yeux encore humides, prêts à déborder. La pauvre, elle devait vivre un cauchemar, loin de toutes ses amies, parachutée dans ce monde si hostile, sans défense avec en prime un retour à la case départ sur son âge. J'étais sûr de son identité et ça malgré le fait qu'elle ait vraisemblablement rajeunie, malgré son hennissement trop aigu et ne sachant pas encore marcher ni même tenir sur ses quatre pattes. Puis surtout, sans la moindre cutie mark. S'étant de nouveau retrouvée assise au fond du chapeau, je lui coupais un bout de carotte pour le lui apporter. Elle s'était cachée un œil mais laissa un espace entre ses minuscules pattes pour voir ce que je faisais. Je posais une rondelle de carotte sur le bord intérieur du chapeau afin de la laisser faire, je savais qu'elle ne mangerait pas en lui tenant la rondelle. Elle commença donc à s'avancer maladroitement vers ce morceau de légume pour le renifler, puis elle le chippa avec sa petite bouche pour le tenir entre ses petits sabots. Elle dévora la rondelle, je pu voir que manger lui faisait le plus grand bien.


Tout en la regardant manger je dis :


« Comment t’as fait pour te retrouver là ? »


Trop affamée et occupée à manger, je n’ai eu aucune réaction de sa part. Je me posais une autre question : comment moi j'en étais arrivé là ? Mais bizarrement rien d’autre ne me venait en tête. J'étais fatigué mentalement, tous ces événements m'avaient épuisé sur tous les plans. Sa petite bouche lui permit de finir sa rondelle de carotte en deux minutes: je pensais qu'elle en redemanderait une autre mais immédiatement après l'avoir fini elle se rendormit en boule. Je soupirais de fatigue, affalé dans mon fauteuil, je ne savais absolument pas quoi faire du petit poney et encore moins de ce qui se passerait ensuite. Pour le moment la seule et unique chose que je devais faire était de faire en sorte que personne d'autre que moi ne voit ça.


Mais quelque chose me sorti de mon vide mental qui s’instaurait, un appel sur mon portable, il ne faisait que de vibrer et je me félicitais mentalement de l’avoir laissé en mode silencieux. C'était mon ami, celui avec qui je parlais par texto avant qu'une tornade ne vienne balayer ma tranquillité. Je lui répondis, parlant calmement et doucement pour ne pas réveiller la pouliche.


« Oui Polycop ? »


Drôle de nom pour un ami hein ? En fait c'était son pseudonyme de jeu, il refusait que je le nomme autrement.


« Ouais c'est moi ! Alors tu ne viens pas jouer ?

-Euh... eh bien... »


Je regardais mon ordinateur, l'idée même de jouer alors que j'étais dans une situation des plus délicates me traversa de loin l’esprit.


« Franchement Poly je suis fatigué, puis j'ai vraiment pas envie là maintenant tu vois..., disais-je en soupirant.


-Même pas une petite partie ?


-Non désolé, demain si tu veux.


-D'accord repose toi bien mon pote ! Au fait, t'en es où dans MLP ?


-Je sais plus...j'ai vraiment pas la tête à ça en ce moment tu sais...


-OK pas de problème, t’as pas l'air dans ton assiette à ce que j’entends. Si il y a un pépin je suis là ne t'en fais pas...


-Ne t'inquiète pas ! Je vais bien, allez tchao !


-Tcha... »


Je raccrochais avant qu'il ne finisse sa phrase, je n'avais absolument pas envie de jouer, regarder un dessin animé... ni quoi que ce soit d'autre en fait. Vous feriez quoi vous, si vous étiez en présence d'un être prétendument imaginaire, en train de dormir sur votre table basse dans un chapeau de cowboy ? J'étais K.O., je voulais me réveiller de ce cauchemar infernal, mais il n'y avait rien d'autre à faire que de contempler et de faire face.


Je ne bougeais pas de mon fauteuil durant des heures, dans le silence et perdu dans mes pensées à me remémorer cette journée, essayant de résoudre chaque moment passé si possible pour oublier les douleurs que je pouvais compter. Pourquoi une tornade d’abord? Même si nous étions dans ce fameux couloir météorologique bien connu sous le nom de “Tornado Alley”, il avait fallu que ce soit l’une de ces choses qui amène cette pouliche. Il y avait un lien entre elle et ce tourbillon, je n’avais aucun doute là-dessus, ça faisait trop de coïncidence pour nier les faits. C’est tout ce que je pouvais faire, essayer de comprendre, devant ce chapeau si banal mais en même temps trop simple pour être réel sans compter sa détentrice. Je n’avais rien d’autre à faire dans cet appartement trois pièces que de me noyer dans le doute.


Le salon, deux fauteuils noir en cuir et une table basse avec derrière un ordinateur, pouvait aussi faire office également de bar et cuisine, le tout dans un style de décoration moderne aux couleurs noire et blanche rendant les surfaces lisses comme du verre. Puis ensuite une salle de bain et d’une chambre assez grande pour y mettre un lit deux places et quelques meubles. Le tout est d’apparence normal mais le loyer lui était à la hauteur de sa réputation, inaccessible pour un salaire d’apprenti bien sûr mais j’avais la “chance” de recevoir de l’aide de mon père, sa retraite mensuelle dont il n’avait nullement besoin et encore moins là où il était...


Le sommeil fit son apparition, j'en avais marre de définir la raison tout ou rien, et regarder cette mignonne absurdité dormir me faisait somnoler un peu. Trop flemmard pour aller dans mon lit et de peur de laisser la jeune jument seule, je suis resté dans mon fauteuil qui paraissait de plus en plus profond au fur et à mesure que le temps passait. Puis je fini par tomber dans les limbes alors qu'il était à peine 18h... Me réveilla en sursaut ! Regardant si rien n'avait bougé ce qui était heureusement le cas, il y avait encore ce chapeau immobile avec le petit poney dedans, et mon téléphone avec un message affiché de Polycop demandant si j’étais de nouveau en forme. Je fut assez surpris de l'heure, 20h, je n'avais dormis que deux heures et ceci assez mal, mais j'étais encore dans les vapeurs du sommeil et je voulu me rendormir. Pour être sûr d'être à l'aise je posa mes pied sur la table de façon à être comme allongé, sans faire bouger la table pour ne pas de nouveau la réveiller.


En fermant les yeux je me disais que si ce n'était qu'un rêve - je me persuadait de croire que s'en était un - , pourquoi je fis tout ça ? Autant d'attention sur un être imaginaire qui ne sera je l'espère sûrement plus là quand je me réveillerais... assez louche mais c'était sûrement à cause de la réalité absurde de ce rêve qui me forçait à agir comme si c'était la réalité. Je comptais revivre la même journée en vrai cette fois, sans tornade et sans poney tout rond et joli.


Ce fut une nuit assez étrange. Pendant que je dormais je cru entendre des petits bruits mélangés avec des douleurs partout sur mon corps, bougeant pour changer de position un bras ou ma tête. J'eu des fourmis dans les jambes à un moment, ça ne m'avait pas réveillé, mais en pleine nuit noire sur les 4H du matin, je sentis une chose qui réchauffait mes abdominaux, de doux et chaud posé sur ma main que je voulais bouger. Cette chose m'en empêchait, c'est alors que j'ai craint le pire... ça n'était quand même pas arrivé !


Je devais en avoir le cœur net ! Je me servis de mon autre bras pour mener ma main silencieusement vers la lampe qui était posée derrière mon fauteuil, et quand la lumière fut : elle était là, dormant le corps une fois de plus en rond sur moi. Je sentais son petit ventre se dilater contre le mien, pour ensuite se vider sur ma main où était posée sa tête. J'étais pétrifié, mon cœur se fit plus liquide que le sang qui coulait dans mes veines à forte allure. Mon visage était rouge, paralysé par la surprise. Dans quelle état j'étais ? Gêné ? Embarrassé ? Attendri ? Ému ? Terrorisé ? Je n'osais plus bouger d'un poil, de peur de faire une étourderie et de la réveiller. J’étais véritablement tendu à en exploser. Comment avait-elle fait pour arriver jusqu'ici ?


Ayant sans doute froid, elle dût avoir besoin de chaleur et donc parvînt à apprendre à marcher et à sortir toute seule du chapeau pour ensuite venir me voir. Décidément, cette petite chose était pleine de surprises. Une chance pour elle que j'avais la jambe posée sur la table ce qui dût lui permettre de se hisser jusqu’à moi... tous ces efforts rien que pour dormir au chaud ? J'étais sous le choc mais en même temps détendu de voir qu'elle n'avait plus peur de moi, au point de faire tout ça juste pour un peu de chaleur. J'hésita un moment avant de poser mon autre main sur elle, avoir l'occasion de toucher un petit poney en vrai, ne voulant pas interrompre son sommeil dont elle a dû mérité durement. Son pelage était si doux et si fin que c'est à peine si on pouvait voir les poils, à moins de vraiment se concentrer pour en voir un. C'est alors qu'une phrase me vint à l'esprit:


« J'ai un personnage de dessin animé qui dort sur moi. »


Je dus me répéter la phrase au moins pendant une heure, tout en dorlotant la ponette qui n'avait pas l'air d'être dérangée, c’était vraiment quelque chose de dingue... Je finis par m'endormir. Je n'ai pas souvenir de mes dernières pensées si ce n'est que je me disais que je sombrais probablement dans la folie.



Quand je me réveillais le lendemain, il faisait déjà jour et c'était une chance que ce soit le week-end car autrement, j'aurais été en retard pour mon travail. Je baissa la tête et elle était encore là. Elle n'avait pas changé de position, toujours endormie. Moi, j'étais encore gêné à ne pas savoir ce que je comptais faire dans les temps à venir. Je la regardais, cette chose si mignonne et sans défense qui s'était retrouvée dans ce monde si violent, si difficile et compliqué.


Pour commencer à me dire ça, n’avais-je pas déjà accepté sa présence réelle ? Je n'en savais rien, je ne pense pas avoir été atteint de folie ou autre hallucination dans mon passé, ni personne dans la famille de qui j'aurais pu hériter de choses de ce genre. De plus je ne pense pas avoir pris quoi que ce soit d’hallucinogène si ce n'est une cigarette qui aurait pu être mal conçue et qui aurait pu provoquer ce genre de phénomène. Seulement ça faisait désormais plus de douze heures que je n’avais pas tiré une latte sur l'une de ces cancerette, et ce poney était encore sur moi à dormir, que je commençais à caresser tel un chaton.


Malheureusement je la réveilla brusquement sans le vouloir. Elle ouvrit les yeux et les posa sur moi et me fixa pendant un moment. J'imaginais toutes sortes de réactions de sa part mais au lieu de ça, elle se contenta de sourire, un petit sourire de satisfaction s'adressant à moi, de nouveau figé par la stupeur. Mon cœur explosa littéralement, j'étais si... content !


Le regard de ce poney voulait clairement dire qu’elle me considérait déjà comme si j’étais sa mère ou père. Son sourire, je n'avais pas souri comme ça depuis si longtemps, je ne crois même pas avoir eu autant le visage crispé de bonheur une fois dans ma vie. J'avais beau me forcer, il restait bloqué, tel une crampe. Mais voir cette petite ponette me regarder avec bonheur me fit fondre, je pouvais lui caresser le dessus de sa tête sans qu’elle ne bronche, au contraire, en plus de se laisser faire elle aimait ça alors que la veille je ne pouvais pas faire le moindre geste brusque sans l'effrayer.


Comment un tel changement avait-il pu se produire ? ...Et pourquoi je souriais bêtement comme ça ? Inexplicable. Je regardais de nouveau par la fenêtre et repensais encore une fois à ce qu'il y avait dehors, un monde plein de danger et d'horreurs qui pourrait effacer ce sourire si fragile. Je me posais de nouveau la question mais cette fois plus sérieusement, cherchant une explication “comment a-t-elle fait pour se retrouver là ?” Je ne pouvais pas rester sans rien faire, cette pouliche venant d'un monde féerique ne devait certainement pas rester ici dans ce monde nuisible, il fallait que je fasse quelque chose, mais quoi ? Je regarda la mini Applejack pour lui faire une promesse sans pour autant cesser de sourire.


« Je te promet qu'un jour tu retourneras là d'où tu viens »


Pourquoi une telle promesse ? Je ne savais même pas comment elle avait pu arriver ici, mais au point où on en était, le simple fait que ce genre de créature se retrouve ici pour de vrai voulait dire pour moi que rien était impossible.



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mégabuilder
Il y a 2 ans · Répondre
Sunlight4
Sunlight4 : #35632
Sa ressemble un peu a My little Dashie. Mes c'est tellement mignon et adoreble je craque complètement.
Il y a 2 ans · Répondre
Sonatwilipie
Sonatwilipie : #28346
Trop cute ! ^^
Il y a 2 ans · Répondre
JackHyde
JackHyde : #513
je n'ai émit qu'un seul son lors de ma lecture, mais plusieurs fois : bllblwamignoneuh !
Il y a 4 ans · Répondre
Piapiou
Piapiou : #506
"Deja vu"
Et pourtant... Ce premier chapitre est tellement bien écrit ! J'ai vraiment eu l'impression de ressentir ce que ressentait le personnage.
Non c'est pas original, mais oui ça promet !
Il y a 4 ans · Répondre

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