Chapitre 2 : Voyage à Canterlot

Les huit aventuriers décidèrent de faire leur première étape à la grande citadelle de Canterlot. Ils partiraient tous ensemble le lendemain matin. Pour l’instant il fallait se reposer et chacun partit donc de son côté, Léo retourna à l’endroit où il avait veillé : sur le bas-côté de la route du Nord. Au petit matin, ils se retrouvèrent tous à l’endroit où Léo se relevait tous juste. Ils étaient prêts à partir.

- Salut, Spike. Mesdemoiselles, bonjour. Bien dormi ? demanda-t-il en baillant et s’étirant. Prêts à partir ?

- Ouais, firent Applejack et Rainbow après un signe du sabot.

Ils partirent donc vers le nord. Tout en marchant en silence, Twilight remarqua l’air triste de Léo qui était à quelques pas devant. Ils virent la grande citadelle se dessiner à l’horizon de plus en plus grande et majestueuse au fil des landes. Ils y arrivèrent enfin, et Léo contempla, émerveillé, cette cité. Il n’avait jamais rien vu de semblable : Les épais murs de marbre blanc, les imposantes statues royales érigées de part et d’autre de la grande porte, les différentes tours de cette cité semblaient à de scintillantes flèches de nacre et d’or perçant les cieux. Ils pénétraient dans la Cité des Reines.

La vie des nobles n’y était que semblant d’harmonie : ils étaient peut-être amicaux mais ce n’était rien de plus qu’une façade, chacun d’eux recherchait son profit personnel, en tentant de ruiner les autres plus riches que lui. Ici seuls les marchands, les démunis, les voyageurs et les gens simples s’entraidaient et semblaient de loin les plus heureux. Cela troubla Léo qui s’attendait à trouver un tout autre style de cité. Ils s’avancèrent sur une place où il découvrit une grande foire devant l’entrée de la demeure royale. Twilight et les autres se séparèrent, se donnant rendez-vous à cet endroit le lendemain matin. Léo décida de visiter la cité jusqu’au soir. Préoccupé, il passa à travers une foule de gens qui le regardait passer nonchalamment, il n’entendait pas leurs remarques jusqu’à…

- Hé toi, le bouzeux - Léo se redressa. - Oui c’est bien de te reconnaître quand je te parle. - C’était le prince Blueblood, mécontent. - Tu oses embêter toutes ces dames en passant sur ce trottoir ? Change de trottoir ou décolle mais va-t'en vite.

- Excusez-moi pour ce dérangement, mesdames. Je me suis perdu, et je ne connais pas cette cité : Pouvez-vous m’indiquer où je pourrais trouver un Informateur ? dit Léo, ignorant le prince, qui s’énerva.

- Un Informateur ? Ha ha, tu te crois peut-être le roi du monde, bouvier, mais laisse-moi te dire que tu es un moins que rien. Et maintenant dégage de là !

Léo s’envola sans mot dire, il avait l’habitude d’être traité plus bas que terre, et cela ne lui faisait plus grand mal. Il atterrit un peu plus loin et continua à marcher. La nuit commença : les gardes de nuits s’envolaient. Soudain il perçut un scintillement et une forme noire, dans l’impasse voisine. En un éclair il arriva, ses sabots arrières sur l’attaquant qui lui prit un sabot, Léo vrilla, pour lui envoyer sa patte arrière libre au niveau de la tête. L’autre se vit projeté contre le mur et s’effondra dans les poubelles. Léo se retourna pour voir la victime. C’était Fluttershy.

- Merci beaucoup, Léo, dit-elle en sanglotant.

- Tu veux un câlin ?

Elle fit un signe dans ses pleurs, Léo la pris tendrement dans ses bras comme avec sa sœur lorsqu’elle avait grand peur. Elle sentit la chaleur de son corps venir à elle et posa sa tête sur son épaule. Elle se sentait en sécurité. « Merci » dit-elle et il laissa son amie se relever tranquillement pendant qu’il scrutait les rues alentours. Elle le rejoignit en quelques pas puis ils prirent la direction du centre. « Viens » dit-elle. Ils entrèrent dans une auberge. Le barman les salua et ils s’assirent avec leurs amis.

- Que prendrez-vous, mon beau ? Léo leva les yeux et vit le doux visage de la serveuse lui faisant un clin d’œil.

- Trois verres d’alcool fort, s’il-vous-plaît.

- Et ceci en prime, dit-elle en l’embrassant langoureusement tout en l’enlaçant. Je suis Agnès.

- Et bah, et bah, et bah. On dirait qu’y en a un qui va bien dormir, dit Rainbow en faisant un clin d’œil à Léo une fois que la serveuse l’eut délivré et qu’elle passa sa queue sous son menton, l’air malicieux, avant de passer à une autre tablée.

- RAINBOW ! s’écria Applejack rougissant comme toutes les autres.

- Ce soir ce sera ta fête !...

- PINKIE !! S’écrièrent Twilight, Applejack et Rarity encore plus rouges.

Léo ne réagit pas aux exclamations à ses côtés, il semblait perdu dans ses pensées… Jusqu’à ce que sa serveuse revienne avec les verres pleins et lui susurre « Je termine mon service à onze heure et je te rejoins » en lui mordillant l’oreille. Léo soupira alors qu’elle partait. Il but les trois verres cul sec. Les autres n’en revenaient pas. « Vous inquiétez pas : je viens du Nord, j’ai l’habitude ».

Après un grand silence autour de la table, il prit le pendentif autour de son cou et le porta délicatement à ses lèvres. Il commença à jouer un air d’Harmonica, le regard dans le vide au début puis en fermant les yeux. Tout le monde dans la salle écoutait cet air venu du cœur et qui semblait vraiment enjoué, si bien que les gens commencèrent à danser. Il s’arrêta lorsqu’une de ses larmes tomba sur le plancher. « Je vous prie de m’excuser » dit-il, se levant triste et sortant de l’auberge. Les sept amis sortirent aussitôt mais il avait déjà disparu. Elles rentrèrent donc.

Léo était assis sur le toit de l’auberge, regardant le ciel d’un air triste. Il fixait les étoiles scintillantes dans le noir bleuté de la nuit. Il se mit à jouer de son instrument. Lorsqu’il eut fini, une tendre voix se fit entendre derrière lui. « C’est donc là que tu étais ». Il ne dit rien car il n’y avait rien à dire. La pégase blanche vint s’assoir à coté et se blottit dans ses bras en regardant les cieux.

- Pourquoi es-tu si triste ?

- Ma petite sœur est la seule famille qu’il me reste et elle m’a été enlevée… Je sais pourtant qu’elle est en vie.

- Laisse ces tristes pensées derrière toi, dit-elle en l’embrassant, et regarde toujours le lendemain : je suis sûre que tu la retrouveras bientôt comme tu le penses. Et enlèves-moi cette tristesse de ton visage à tout jamais !

- Oui tu as raison, je dois me tourner vers l’avenir, lui sourit-il les yeux pétillants.

La serveuse l’embrassa avant de se tourner sur le côté pour contempler le ciel découvert de Canterlot : le tendre sourire de la lune et le scintillement des étoiles lointaines la fit rêver. Ce n’était pas seulement beau, c’était magnifique et magique. Elle se dit que c’était pour cela qu’il préférait dormir sur les toits ou le gazon, pour contempler le ciel toute la nuit, plutôt que de dormir dans un lit douillet. Elle l’embrassa, il ferma les yeux, puis elle s’endormit ainsi sur le toit de l’auberge sous la lune bienveillante.