Chapitre 1 : L’arrivée

Cette nuit-là semblait à toutes les autres, pensa Luna : aucune agitation dans les rues, le silence régnait dans la citadelle de Canterlot, à part quelques personnes qui se déplaçaient en rasant les murs ou le bruit lointain d’une fête mondaine chez l’un des nobles. Luna décida de passer la nuit dans son domaine privé. Elle s’envola donc.

Soudain, un grand bruit attira son attention et elle chercha son origine qui semblait de plus en plus proche. Devant, rien. A droite, rien. A gauche, rien non plus. En dessous, toujours rien. Elle se hasarda à regarder par-dessus son épaule. Elle eut juste le temps de s’écarter pour éviter l’objet. Ce semblait être un petit météore, qui traversa l’horizon. Luna, remise de ses émotions, se dit que cet objet se désintégrerait dans l’atmosphère avant qu’il n’atteigne le sol d’Equestria. Et s’en alla donc vers son repère. Le lendemain, elle se dirigea vers le palais royal où Célestia et elle se retrouvèrent confrontées aux quelques problèmes du jour, puis quand elles furent seules avant une autre réunion royale, Luna demanda aux gardes de ne faire entrer personne pendant environ un quart d’heure.

- Que se passe-t-il, Luna ? demanda Célestia intriguée par la demande de sa sœur.

- Un météore est tombé du ciel la nuit dernière. Nos scientifiques et astronomes auraient dû le prévoir, tu ne crois pas ?

- Étrange en effet. Lui accorda Célestia, pensive. Le météore a-t-il touché terre ?

- Non je ne pense pas, je ne l’ai pas bien vu mais il était de la taille d’un poney, il a dû se désintégrer dans l’atmosphère. Quoiqu’il en soit, je tenais à te prévenir.

- Merci Luna. Il faut que nous éclaircissions ce mystère et nous assurer que plus aucun oubli de ce genre ne soit commis.

**

Léo se réveilla, la tête embrumée, comme si un millier de cloches sonnait dans sa tête. Il se releva sur ses quatre sabots mais retomba sur son derrière du fait de son mal de tête. Il se massa la tête avec son sabot tout en regardant autour de lui, pensif : « Où suis-je ? Qu’est-ce … ». Soudain son regard fut attiré par un pendentif en argent qui brillait à quelques pas, de cette lumière du matin que l’on connait si bien. « LÉANN !!! » cria-t-il avant de mettre le pendentif autour de son cou et de partir au triple galop.

C’était un jeune pégase alezan doré, au crin or et rouge. Il quitta un grand trou dans le sol qui n’accapara pas son attention. Il se dit qu’il avait dû faire ce trou en tombant comme ça arrive parfois aux pégases. Il aurait pu se servir de ses ailes mais était trop préoccupé pour s’envoler.

Il s’engouffra dans la forêt et traversa une bonne partie sans encombre. Soudain, il entendit quelques cris de détresse et sans plus réfléchir il se dirigea vers l’origine de ce bruit. Trois jeunes pouliches s’étaient trouvées coincées par un Brancheloup. L’animal sautait pour les dévorer. En un éclair Léo sortit d’on ne sait où, frappa la tête de l’assaillant, toujours en l’air, qui s’écrasa à terre. Tout aussi rapidement Léo prit les pouliches sur son dos et partit si vite que le Brancheloup n’eut pas le temps de reprendre ses esprits. Il sortit de la forêt au galop, les trois petites sur son dos.

- Sweetie, où étais-tu passé ? Je me suis fait un sang d’encre ! C’était Rarity arrivant d’un trot gracieux, avec Applejack et les autres légendaires.

- Qui es-tu, jeune poney ? demanda Twilight, intriguée par cet inconnu.

- Je me nomme Léo, Princesse, dit-il en une grande révérence après avoir déposé les trois petites.

- On a été dans la forêt Everfree pour gagner nos marques de beauté en chasseuses de monstres et…

- APPLE BLOOM ! La voix de sa grande sœur la fit s’arrêter net. Tu aurais pu te faire dévorer, en as-tu conscience ?

- C’est presque arrivé, fit Sweetie Belle.

- On s’est fait attaquer par un Brancheloup, il nous a sauté dessus et Léo est arrivé en flèche, il a décoché un coup sur le Brancheloup encore en l’air, qui s’est écrasé par terre, fit Scootaloo imitant un combat imaginaire. C’était DÉMENT !

Les trois petites se blottirent contre les pattes de leur sauveur, le regardant comme un héros. Léo souleva légèrement sa patte encore libre, gêné par ce soudain geste et du regard interloqué des juments. En effet, les gens n’osaient pas s’approcher de ces créatures de peur de se faire dévorer : le plus souvent, ils leurs envoyaient des pierres. Twilight fut la première à réagir, elle secoua la tête puis dit :

- Bien, hm, tu n’es pas de Poneyville : je ne t’ai jamais vu auparavant : d’où viens-tu ?

- Je l’ignore moi-même, Princesse. Ce que je sais en revanche c’est que ma petite sœur Léann a besoin de moi. Au revoir, Princesse. Mesdemoiselles. Dit-il, baissant la tête avant de s’envoler.

- Un bien étrange poney, s’accordèrent-elles à dire.

Le lendemain, après avoir veillé à la belle étoile, Léo arriva à Poneyville en trottant, regardant le village d’un air curieux.

- Salut toi, le surprit Pinkie Pie, que fais-tu ici ? Tu cherches une bonne pâtisserie ? Un sac ? Un saxo ? Un canard plumé déplumé ? Une bougie ? Un vase plein percé ?... Elle commençait à déballer son attirail d’on ne sait où d’ailleurs.

- PINKIE !! C’étaient Applejack et Rarity, qui venaient à la rescousse de Léo.

Tout le monde les regardait et les gens se rassemblaient pour voir qui était vraiment le « héros » des trois pouliches. Chacun avait entendu parler du « beau et jeune sauveur de juments en détresse ».

- Vite les filles, amenez-le ici, dit Twilight à ses trois amies.

Elles l’amenèrent le plus vite possible dans le château de Twilight où elles étaient toutes les six. Twilight verrouilla la porte et ils se retrouvèrent tous les huit : les six légendaires, Spike le dragon, sauveur du royaume de cristal, et lui-même. Il baissa les yeux.

- C’est bizarre, remarqua Spike, tu as une odeur familière mais je ne t’ai jamais vu dans le coin.

- Quel genre d’odeur, Spike ? demanda Twilight Interrogée.

- Je ne sais pas comment la définir d’une autre manière, avoua le dragon. Mais il y a quelque chose de familier avec lui que je n’avais jamais ressenti avant, pas même avec toi.

- Excusez-moi, vous êtes jeune, vos parents doivent s’inquiéter, pour vous et votre sœur. Qu’êtes-vous venus faire ici ? osa Fluttershy de sa plus petite voix.

- Ma sœur et moi n’avons pas de parents, avoua Léo le regard toujours baissé, Nous sommes orphelins : je n’ai qu’elle et elle n’a que moi. Voilà pourquoi je dois la retrouver et la protéger.

- Je suis désolée pour vous, ça a dû être dur, si vous voulez en parler nos portes vous seront toujours ouvertes.

- Ne vous excusez pas, Princesse, ce n’est rien.

Twilight lui redressa la tête de son sabot et il vit un sourire triste sur son visage.

- Nous vous accompagnerons dans votre périple pour trouver votre sœur, précisa Twilight.

- Si vous voulez, cela ne me dérange pas, en revanche je vous prie de me tutoyer.

- C’est entendu, mais toi aussi tu peux tous nous tutoyer, Léo.

- Je le retiendrai… Bien je crois me souvenir que la dernière fois que j’ai vu ma petite sœur, on était plus au nord et des Gobelins nous ont attaqués, puis j’ai été pris dans une tempête et éloigné de bien des milles.

- Des Gobelins ? c’est quoi ? demanda Rainbow Dash.

- Ce sont de vilaines créatures légendaires, à ce que j’ai lu, qui… commença Twilight sur le ton d’une leçon.

- Oui c’est tout à fait cela, Twilight. Ce ne sera pas une balade de santé, bien que je sois sûr que vous le savez car j’ai entendu tant de légendes sur vous.

- Bon, alors qu’est-ce qu’on attend : allons sauver ta petite sœur ! dit Rainbow, tendant son sabot.

- Oui, tu as raison Rainbow : arrêtons de discuter et agissons, dit Applejack mettant son sabot sur celui de son amie.

- Je vous suis ! Et peut-être pourrais-je étudier les us et coutumes des gobelins… QUOI ? fit Twilight rajoutant son sabot, l’air plus que sérieuse.

- Pour ta sœur qui compte plus que tout pour toi, dit Rarity en ajoutant le sien.

- Vous comptez vraiment faire la FIESTA ? Je viens, annonça Pinkie Pie s’ajoutant, ce qui fit rouler des yeux tous ses amis.

- Je viens aussi pour t’aider, dit Fluttershy s’ajoutant.

- Il vous faut bien un chevalier pour vous défendre. Je viens aussi, dit Spike ajoutant sa griffe. De plus je veux savoir pourquoi tu m’es aussi familier.

Léo fut ému par tant de douceur dans tous ces regards plantés dans ses yeux dorés. Ils attendaient tous la même chose alors il posa sa patte par-dessus toutes celles de ses amis en disant : « Oui, en avant ».