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I'm just a pony

Une fiction écrite par Flovecteur.

Colocation de fortune

La discussion avec le propriétaire avait été abominable, ses cris stridents résonnaient encore dans ma tête alors que nous marchions, Vinyl et moi, dans les rues impeccables de Manehattan. La tête rivée sur la route devant mes sabots depuis la fin de l’appel, je me lamentais de mon infortune.

« Une semaine pour refaire des clés, c’est un cauchemar ! Comment peut-on être assez distrait pour donner les seules clés d’un appartement sans en faire des doubles avant ?! »

« Si tu veux j’ai… »

« Comme tu l’as dit, aujourd’hui je suis la plus poissarde des juments ! Et maintenant hein ? Je dors où ? »

« Tu peux v… »

« Et si je reprenais le taxi sans payer pour retourn… »

Vinyl me prit la tête entre ses deux sabots, la forçant à pivoter vers elle. C'était la première fois que je la voyais sous un bon éclairage, elle était légèrement plus grande que moi, la crinière en nuance de bleu électrique était (naturellement ?!) en pétard, et surtout, fait plutôt rare chez les poneys, Vinyl était albinos ! Ses yeux rubis contrastaient avec sa robe d’un blanc immaculé et vous attiraient irrésistiblement. Les voir dans une cellule et à l'extérieur étaient des expériences complètement différentes.

« Tu vas m'écouter oui ?! Tu peux rester quelque temps chez-moi si tu veux ! » me dit-elle en me secouant la tête.

« Non ! » dis-je du tac au tac.

Choquée par la rapidité de ma réponse Vinyl me lâcha.

« Quand c’est pas les fesses c’est la tête ! »

« Quoi ? »

« Désolé, c’est un réflexe. C’est que je veux pas déranger… Surtout qu’on ne se connaît que depuis quelques heures… passées en prison. »

« Alors vois plutôt ça comme une occasion de me racheter pour le coup du taxi. » Vinyl souriait à la limite de l’équinement possible.

« Je me sentirai mal de vivre à tes crochets … »

Elle n'attendait que ça pour m'asséner le coup final

« Justement ! » Là, elle détenait le record. « Prête-moi ton plus grand don en échange. Autant joindre l’utile à l'agréable non ? »

M’avouant vaincue, j'opinai du chef en riant de bon cœur quand mon amie se mit à sautiller de joie. Elle fit signe à un taxi, anticipant ma remarque en me montrant la bourse pleine de pièces que les policiers lui avaient restituée (Elle avait recompté deux fois pour être sûre).

En chemin vers mon logement provisoire, je me sentis obligée de lui demander quelque chose.

« Tu prévois de m'utiliser comme lecteur de vinyle du coup. » Je pouffais de ma propre blague.

« On appelle ça un jukebox, ou un tourne-disque.» dit-elle, acceptant de bon cœur cette blague éprouvée de longue date. « Et non, ça serait vraiment dommage, disons que c’est une surprise, tu pourras l’ouvrir demain. Tiens, on y est. »

L’heure était très avancée quand nous arrivâmes devant le palier de son immeuble. Pendant que Vinyl s'évertuait à essayer d’ouvrir la porte qui m'avait l’air méchamment rouillé, je jetai un coup d'œil au cadre qui s’offrait à moi. Nous étions dans la périphérie de la ville, suffisamment éloignées pour que les bâtiments descendent de plusieurs étages sans faire tache dans le décor. L'immeuble de Vinyl était plutôt bien placé car il donnait directement sur une place et un grand parc verdoyant. Les familles vaquant à leurs occupations remplaçaient les hordes de poneys surmenées par leur travail.

« Je me demande à quoi ressemblera mon cadre de vie quand je serai enfin dans mon appartement »

Un crissement effroyable me fit grincer des dents, m'indiquant que Vinyl était sans doute parvenue à ouvrir la porte. Me retournant, je vis que oui la porte était ouverte mais que non ce n'était pas Vinyl qui l'avait ouverte.

« Vinyl, ma chère, tu es ici depuis six mois. » dit le premier étalon à sortir du bâtiment.

« Mais tu oublies encore comment on ouvre cette porte vétuste ! » déclara le deuxième qui… ok on se fixe. Wow, des jumeaux ! C’est presque aussi rare qu’un poney albinos.

Alors que ma nouvelle amie bégayait des excuses à propos de son manque de mémoire, je les observais de plus près, intriguée, persuadée que quelque chose de flagrant m’échappais… mais quoi… Robe beige pour les deux ? Check. Crinière sucre d’orge ? Check. Licorne ? Check. Mon intense concentration à chercher une différence entre les deux me fit rater une discussion passionnante à propos de l’ouverture de porte. Trouvé !

« Ah ! Il y en a un qui a une moustache et pas l’autre ! » Criai-je à haute voix, fière de ma découverte.

Fierté qui se transforma rapidement en gêne d’avoir hurlé ça si fort, surtout que c'était évident. Mais les intéressés choisirent d’en rire de bon cœur, Vinyl aussi. Je suis persuadée qu’elle leur avait fait une réflexion similaire.

« Bien vu jeune demoiselle, mais je pourrais simplement la couper me diriez-vous, ça ne me va pas après tout. » débuta celui à la moustache volumineuse en s'avançant.

« Mais s’il le faisait seriez-vous capable de nous différencier ? » Termina son frère imitant le mouvement.

« Heu… vos Cutie mark sont … différentes… » Ils m’intimidaient légèrement à s'avancer vers moi comme ça, me faisant presque douter de ce que j’avais vu.

Les deux étalons se reculèrent en se regardant, le moustachu prit la parole.

« Veux-tu savoir ce que je pense mon cher jumeau ? »

« Il va falloir revoir notre numéro. » Acheva ce dernier. Une habitude de jumeaux je suppose.

« Au fait ma chère Vinyl, qui est cette adorable créature ? »

« Une colocataire en intérim. » répondit le poney blanc. « Elle a quelques difficultés à se loger en ce moment. Du coup je l'héberge et elle me prête sa voix. »

« Pour ton travail, je suppose. »

« Absolument et mon flair me dit qu’on va bientôt avoir une nouvelle célébrité messieurs. » déclara-t-elle pleine de conviction.

« Oui comme les autres fois n’est-ce pas ? » Les oreilles de Vinyl se rabattirent légèrement. « Excuse-moi mais, si ton flair était infaillible ça ferait longtemps que tu aurais déménagé… »

« Je peux vous dire la même chose vous savez. » déclara Vinyl une lueur de défi dans le regard. « Mais je suppose que vous avez autre chose à faire que chercher des noises. »

Devant cette offre de paix providentielle, les frères opinèrent du chef et s’en allèrent rapidement sans un mot de plus.

Quand ils furent loin, je me tournais vers Vinyl.

« Qui était ces gens ? »

« Les frères Flim et Flam, ils habitent au premier étage. Ils se décrivent comme les “Futurs plus grand marchands d’Equestria blabla” mais ce sont juste des charlatans. »

Mon amie me fit signe de la suivre à l'intérieur. A l'âge certain du bâtiment s'ajoutait le manque d’entretien, la peinture intérieure autrefois orange tirait vers le jaune caca d’oie là où elle ne s'était pas déjà détachée des murs. La pièce servant de hall était très petite, on avait à peine la place pour accéder aux appartements du rez-de-chaussée en contournant l’escalier en colimaçon qui montait sur quatre étages. D'après Vinyl, il y a trois appartements par palier et près d’une quinzaine de poneys vivent ici, plus moi.

« Ça fait donc un poney par logement, sauf quatre qui sont occupés par deux… mais j’ai pas compté les familles et apparemment il y a des apparts vides… Pourquoi se casser la tête hein ? Je verrai bien, ou pas, une semaine ça passe vite. »

L’escalier était une abomination sans nom. En plus de grincer à chaque pas, chacune des marches était petites et aucune n’avaient la même hauteur, ce qui rendait l'ascension éprouvante. Nous arrivions enfin à destination. La porte de l’appartement de Vinyl se trouvait juste en face des dernières marches.

« Tu vas voir, c’est un peu petit mais c’est un oasis luxuriant au milieu de tout ce béton déprimant. » se vanta Vinyl en entrouvrant la porte. Elle se figea sur place.

Je tentais de regarder par-dessus son épaule, curieuse de voir ce qui l’avait arrêté.

« Heu… Tu peux attendre deux secondes ici Coloratura ? » me demanda Vinyl, alors qu’elle essayait de se glisser en marche arrière dans l’embrasure de la porte qu’elle maintenait, tant bien que mal, la plus étroite possible pour m'empêcher de voir l'intérieur.

Alors qu’il ne lui restait plus que la tête à faire passer, je parvins à voir un T-shirt traîner par terre, avant de me faire claquer la porte au museau. Levant les yeux au ciel, je toquais à sa porte.

« Vinyl~ » susurrais-je alors que j'entendais le boucan qu’elle faisait de l’autre côté. « Je sais ce que tu essaies de cacher~ ou plutôt de ranger. Ça arrive à tout le monde de ne pas ranger ses affaires. Laisse-moi entrer maintenant. »

Je n’avais pas entendu la jument verrouiller sa porte, je me jetais donc sur la poignée déterminée à entrer par la force si nécessaire. Apparemment, l’idée traversa aussi l’esprit de Vinyl qui se précipita pour verrouiller la porte, j'entendis le clic alors que mes sabots s'abattaient sur la poignée. Trop tard pour s'arrêter...

Alors que je soufflais sur mes sabots douloureux, je l'entendis à travers la porte.

« Non mais c’est pas ce que tu crois… c’est… c’est la chatte à une des locataires qui est entrée par une de mes fenêtres… oui c’est ça par la fenêtre. » Je rêve où elle essayait de s’en convaincre ? « Vilaine Opale ! Vilaine ! Elle… aime pas vraiment les nouvelles têtes tout ça… Bref je me dépêche de la faire sortir et je t’ouvre ! »

Le vacarme reprit de plus belle, pour s'arrêter dix minutes plus tard avec le clic de la porte. Je me jetais à l'intérieur comme une pouliche (bon d’accord je l'étais peut-être encore… mais juste un peu.) regardant de chaque côté de la porte, mais avant que j’ai pu entreprendre la moindre recherche, Vinyl me barra la route vers ce qui pourrait devenir une situation compromettante.

« Tu veux jouer à ça hein ? » mon regard pétillant de malice.

« Ok on va jouer à un jeu ! Et le but c’est de rien chercher partout. Pas mal hein ? Je pense que c’est un challenge à ta mesure. Pendant que tu joues, moi je vais aller nous faire à manger. »

Me redressant, je décidais de remettre mon investigation à plus tard. Vinyl disparut dans la cuisine. Je me mis à parcourir son appartement qui sera aussi le mien pour une semaine.

Pas étonnant que les paliers soient si petits étant donné la taille des appartements par rapport à celui de l'immeuble. Il était composé de quatre pièces : cuisine, salon, chambre et salle de bain, comme dans tous les appartements de jeunes voulant un loyer modéré. Enfin ça serait plutôt trois pièces et demie, la cuisine n'était séparée du salon que par un plan de travail/bar improvisé.

Le plafond du salon était haut, bien plus haut que la plupart des logements. Vinyl s’en était donné à cœur joie pour décorer les murs et même le plafond à coup de posters, éclairages et enceintes diverses, à tel point qu’on ne voyait presque plus la peinture. Entre la cuisine et le salon se trouvait une petite table et deux chaises.

« Oooooh, elle a déjà préparé la table, quelle jument prévoyante. La première impression est toujours la plus importante après tout. »

J'entendis l’alarme incendie rugir dans la cuisine, me retournant je fus juste assez rapide pour voir Vinyl la faire taire d’un violent coup de sabot. Elle était entourée d’un épais nuage noir venant de la cuisinière. Fermant rapidement la porte de celle-ci, mon amie scanna la zone pour m’assurer que je n'avais rien vu, ce qui n'était pas le cas, évidemment. Je mis mon sabot devant le museau pour cacher mon rire, mais c'était peine perdue.

« Je… heu, tout est sous contrôle ! Va plutôt choisir un vinyle et met le sur la platine, histoire de mettre un peu de musique et d'arrêter de me stresser avec tes regards. » Elle me tira la langue et retourna à sa cuisine.

Les disques en question se trouvaient rangés dans, sur, et autour des étagères. Au centre de l'étrange amoncellement, à l’allure de petite montagne, se trouvait un accès aux platines dont me parlait Vinyl, ainsi qu’un nombre astronomique de boutons et autres modules dont l’utilité m'échappait complètement. Je farfouillais le plus délicatement possible dans les vinyles afin de ne rien faire de fâcheux.

« Facile à dire quand on est une licorne, essaie donc de manipuler des tours de vinyles avec des sabots. »

Me résignant, je me concentrais sur ceux à ma portée. Bien que j’ai toujours fait en sorte de me renseigner sur les nouveaux groupes et mouvements artistiques, il semblerait qu’aucun ne soit arrivé jusqu’ici ou alors je n'étais vraiment pas à la page. Cherchant de plus en plus profondément dans l’espoir de reconnaître au moins un artiste, je tombais sur quelque chose de “plus” intéressant. Un sourire maléfique prit place sur mon visage alors que je sortais ma prise à coup de patte. Levant celle-ci, afin de la mettre en évidence.

« Dis-moi Vinyl, que font ces adorables chaussettes montantes rayées chez une jument aussi distinguée et soigneuse que toi ? » déclarais-je en levant un sourcil provocateur.

L’intéressée manqua de s'étouffer avec de l’air. Sortant de la cuisine, elle saisit les “preuves” par magie et les envoya rapidement dans sa chambre. Après quelques secondes de pause pour reprendre son souffle au milieu de mes éclats de rire, elle me regarda droit dans les yeux, une lueur malicieuse dans le regard. Elle avait préparé sa contre-attaque.

« Veux-tu réellement que je te dise sur quoi tu as mis le sabot et à quoi ça a servi ? Aaaaaah quelle nuit épuisante ça a été… »

« C’est pas le genre de chose qui se raconte ! » La coupais-je, mes joues écarlates me brûlaient, je me sentais honteuse d’avoir ne serait-ce qu'imaginer quelque chose.

« Après deux ou trois verres peut-être ? » Je n’arrivais pas à savoir si elle se moquait de moi ou … non elle se moquait de moi. « Ceci étant, ma chère invitée, le repas est prêt. »

Avant de me mener à table, mon hôte sélectionna un des vinyles des piles supérieures et le fit lire par son installation. La musique elle-même était un classique mais certaines sonorités électroniques ajoutaient du dynamisme à l’ensemble. Jetant un dernier coup d’œil à la chambre, nous nous dirigeâmes vers la table, d'où s’échappait un fumet fort appétissant.

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Malgré les apparences, Vinyl était plutôt bonne cuisinière si on oubliait l’incendie de tout à l’heure. Cette pensée me fit rire.

« C’est pas bon ? » me demanda-t-elle, n’ayant pas compris pourquoi je riais.

Je la rassurais en lui disant de ce que je pensais.

« Ah ça ? J’ai oublié que j’avais encore des marguerites frites dans le four quand je l’ai lancé, du coup tout a brûlé. »

La discussion avançait tranquillement, interrompue quelque fois quand Vinyl allait chercher la suite, mais elle reprenait très vite. J'appris que Vinyl avait deux ans de plus que moi. Elle vivait à Manehattan depuis sa naissance. Elle ne voulait pas entrer dans les détails de son enfance, mais je compris qu'elle restait à Manehattan car comme pour moi, c’était ici que son rêve pouvait voir le jour. Mais quand j’essayais de lui tirer les vers du naseau, sa réponse fut la même que lorsque je voulus connaître son travail.

« Je veux permettre aux étoiles de briller. » Elle regardait un point flou entre moi et l'extérieur, puis revint à moi. « J’adore mixer. Ça me réussit plutôt bien d'ailleurs. Hier j’ai été appelé pour faire la DJ dans une grosse boite de nuit du centre, d’où mon… ivresse de ce matin. Et toi qu’est ce qui t'amène dans cette graaaaande ville ? »

Je venais juste de réaliser que je n'avais rien dit à propos de moi depuis notre départ du commissariat. Un peu gênée, j’entrepris de me rattraper.

« Depuis que j’ai obtenu ma cutie mark… non, bien avant cela, j’ai toujours aimé le chant. Dès qu’il était question d’activités en lien avec la musique, je voulais y participer. J’étais plutôt timide à l’époque, je stressais dès que les gens me regardaient. Le problème est, que, dès que j’ouvre la bouche tout le monde a tendance à le faire. » Je souriais à ces souvenirs pas si lointains. « Maintenant que j’y pense c’est plutôt bête, je chantais pour être écoutée, pour transmettre mes sentiments aux autres. Il me fallait juste un peu de confiance en moi pour le comprendre. »

Vinyl écoutait, la tête posée sur la table, et ses yeux rubis focalisés sur moi.

« A partir de ce moment, je compris ce pour quoi j'étais faite. Je veux être une grande artiste. Chanter me comble de joie et je me sens capable de la transmettre. C’est pour cela que je suis venue. Attendant ma majorité patiemment, puis j’ai sauté dans le premier train pour Manehattan. Je sais que c’est la seule ville capable de réaliser mon rêve, et je compte bien y arriver. »

Quand je finis enfin de parler, le silence régnait dans l’appartement, le vinyle avait arrêté de tourner et la jument du même nom me souriait doucement. Après quelques secondes, elle se décida à ouvrir la bouche.

« J’en suis convaincue maintenant, j’ai du flair. Demain, je te montrerai ce que j'attends de toi comme loyer.» Elle me fit un clin d'œil. « Mais avant je pense que tu aimerais peut-être te reposer après toute l’agitation de cette journée. Ma salle de bain est aussi la tienne, mais je peux pas en dire autant de … ma chambre. »

« Je dormirai sur ton canapé, si ça te dérange pas. “J’aimerais ne jamais savoir ce qu’elle y a caché”. Mais avant je vais t'emprunter ta douche, j’en ai bien besoin. »

« Vas-y. Par contre, fais gaffe… »

Je ne l'écoutais plus, fermant la porte de la salle de bain derrière moi, une seule idée en tête, prendre un bon bain bien mérité. Cette journée avait été un désastre pour ma crinière aussi apparemment, après un bon bain quoi de mieux que de se pomponner un peu hein ?

N'ayant rien sur moi, je sautais directement sous la douche. Une mauvaise habitude me fit mettre l’eau chaude au maximum. C'était peut-être ça que Vinyl voulait me dire : Fais gaffe, l’eau est directement brûlante…

Du feu ! Du feu partout ! Tombant en millier de gouttes sur mon corps fatigué. Je criais de surprise et de douleur alors que j'essayais de sortir de l’antichambre de l’enfer qu'était devenue la douche. Me prenant les sabots dans une serviette qui traînait, je m'étalais lamentablement, croupe par-dessus tête, contre l'évier. J'entendis Vinyl me parler depuis la cuisine.

« Oui, l’eau est … très chaude et … la porte ferme assez mal, fais attention. »

En effet, celle-ci était grande ouverte. Heureusement que l'intérieur n'était pas visible depuis la cuisine.

« Cette gêne d'être vue sous la douche est étrange, on se promène pourtant souvent sans rien… »

Je fermais la porte correctement cette fois, enfermant à l'extérieur ces pensées toutes aussi bêtes que ce qu’elles questionnaient.

Retournant vers la douche assassine déversant toujours son torrent de feu, je collais ma patte le long du mur afin d'éviter de me brûler pour atteindre le robinet. Une fois le danger écarté, je me remis en position prête à toutes éventualités.

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Cette douche fut une bénédiction, nettoyant mon corps et mon esprit de toutes les atrocités de la journée.

« J’avais dit quoi avant de me laver ? Ah oui, je vais prendre un peu soin de ma pauvre crinière. Un petit coup de peigne n’a jamais fait de mal à personne. »

Vinyl m'avait gentiment prêté un de ses peignes. Enfin disons plutôt son seul peigne et au vu de l'étiquette du prix toujours présente, elle ne l'avait jamais utilisé. L'empoignant, j'entrepris de me recoiffer correctement.

L’avantage d’avoir des cheveux naturellement bouclés était évidemment qu’il ne fallait pas grand-chose pour leur redonner forme. Pour être précise, ma crinière faisait des anglaises, ce qui était bien plus élégant quand même.

Après vingt minutes à prendre soin de ma coupe et de ma queue, je sortis enfin de la salle de bain, revigorée par ce petit traitement, mais fatiguée par les évènements de la journée et l’heure avancée. Vinyl était encore dans la cuisine, à préparer je ne sais quoi.

« Tu te décides enfin à sortir. J’ai cru que tu t'étais noyée ou un truc du genre, j’ai bien failli appeler les secours. » Vinyl me sourit et leva deux récipients. « Vu que je sais pas ce que tu veux boire avant de te coucher, j’ai vu large, Cappuccino ou Thé. »

« Je prendrais bien du thé, si ça ne te déranges pas, merci. »

« Pas mal ta coupe au fait, ça fait bien plus distingué que tout à l’heure. » mon amie faisait flotter les tasses en sortant de la cuisine. « Une vraie lady, je dirais même. »

« Arrête de me charrier. » dis-je. Vinyl déposa ma tasse devant mon museau, l’odeur de cerise qui s’en échappait me fit pousser un soupir de contentement. « Aaaah parfum cerise… mon préféré. »

Mon interlocutrice était déjà en train de finir son Cappuccino, elle reposa son mug sur la table avec un soupir similaire au mien. Elle avait de la mousse sur le museau, faisant un petit nuage beige sur sa robe immaculée. S'essuyant furtivement, elle se tourna vers moi.

« Tant mieux que tu aimes ça. » Elle sourit. « Car je ne m’y connais pas du tout en thé. C’est juste des infusions de grand-mère. Donc quand tu as fini direction le pieu, mamie. »

« Qu’est-ce que tu peux dire comme bêtises. » la taquinais-je, reprenant une gorgée de ce “thé pour les doyens”.

Alors que je terminais ma tasse dans un silence reposant, Vinyl avait déjà préparé mon lit de fortune et attendait patiemment que je finisse ma tasse pour me la piquer des sabots et l'envoyer au sale.

« Pourquoi es-tu aussi brusque ? » ronchonnai-je. « On était bien là… »

« Oui mais demain on se lève tôt, donc allez au lit petite. »

On continua à se chamailler quelques minutes mais la fatigue reprit vite le dessus. Me glissant dans la couverture, je vis Vinyl éteindre magiquement les lumières et rentrer dans sa chambre en traînant des sabots.

« Bonne nuit Coloratura. » me dit-elle avant de passer sa porte.

« Bonne nuit Vinyl. » dis-je avant de tomber rapidement dans les sabots de Célestia.

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Note de l'auteur

Bon... en fait 1 par semaine sa va être chaud ^^" J'ai bientôt mes exams donc voila!
Mais j’arrête pas bien sur ;)

Merci à mon Bro, à ma moitié, à mon ami Google, à BroNie et à Plénitude pour avoir fait les grammar nazis!

Et nouvelle bannière pour la fic, merci Neko!

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Ponycroc
Ponycroc : #32793
Alors la fic est toujours aussi bien. J'ai quand même un petit reproche à faire au début du chapitre quand elle prend un taxi avec Viny. On ne ressent plus vraiment le gigantisme de la ville. C'était bien décrit dans les premiers chapitres, mais là, on a fait un voyage éclair sans vraiment avoir cette impression. En deux phrases le trajet était plié, donc ouais, pour le coup je m'attendais à un peu plus ^^.

C'est vraiment la seule critique que j'ai. Les descriptions sont très bien dans la seconde partie, l'intérieur de l'immeuble comme l'appartement son bien décrit ce qui est très positif.

Je te dirais peut-être d'éviter les parenthèses dans la fic, mais bon, c'est plus un choix personnel ça, tu peux facilement les retirer en modifiant légèrement la phrase pour mettre une virgule à la place, ou même un point et mettre ça tout seul.

Oh et j'ai aussi remarqué que tu as dit « nez » au lieu de naseau.

Les dialogues sont bien, mais je pense qu'il y a moyen de leur donner un peu plus d'impact. Mais là, on va plutôt attendre la suite pour voir si c'est vraiment nécessaire ou si ça se fera tout seul. Bonne chance pour la suite en tout cas, l'histoire est toujours aussi intéressante.
Il y a 2 ans · Répondre
LordOfMuffins
LordOfMuffins : #32043
Flovecteur26 décembre 2015 - #32038
mouahahahaaaaa tu es tombé dans mon piège! Luna est toujours sur la lune xD
Ah mer-- bien joué x) ! Au fait, avec toutes ses enceintes, Vinyl doit faire chier ses voisins ;D
Il y a 2 ans · Répondre
Flovecteur
Flovecteur : #32038
LordOfMuffins26 décembre 2015 - #32037
Géééénial comme d'hab' !! Et pour le "1 chapitre par semaine" j'comprends que ça peut être dur x) J'vais juste faire mon canard sur deux p'tits détails : "le jaune caca d’oie" tu aurais du trouver mieux parce-que bon, voilà ;) et le " dans les bras de Celestia " Je pense que tu devrais mettre " dans les bras ( ou même patte ou sabot ) de Luna " Vu que c'est la nuit :) Sinon j'attends la suite avec impaaaaaaatience :D
mouahahahaaaaa tu es tombé dans mon piège! Luna est toujours sur la lune xD
Il y a 2 ans · Répondre
LordOfMuffins
LordOfMuffins : #32037
Géééénial comme d'hab' !! Et pour le "1 chapitre par semaine" j'comprends que ça peut être dur x) J'vais juste faire mon canard sur deux p'tits détails : "le jaune caca d’oie" tu aurais du trouver mieux parce-que bon, voilà ;) et le " dans les bras de Celestia " Je pense que tu devrais mettre " dans les bras ( ou même patte ou sabot ) de Luna " Vu que c'est la nuit :) Sinon j'attends la suite avec impaaaaaaatience :D
Il y a 2 ans · Répondre

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