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I'm just a pony

Une fiction écrite par Flovecteur.

Un petit coin à l’ombre

La porte à barreaux se referma dans un crissement suraiguë, qui témoignait de sa vétusté.

Un tic nerveux agitât ma paupière droite. Je… je crois que j’arrive à bout là… comment ça a pus finir aussi mal ! Je me recroquevillais dans un coin de ma cellule, elle était très faiblement éclairée par les lumières crépitantes du couloir, rendant le lieu encore plus inhospitalier. De chaque coté de cette cage à poney s’en étendaient d’autres. Le manque de luminosité ne me permettait pas de voir à plus de trois cellules et un brouhaha assourdissant y régnait.

Sanglotant dans mon coin, je me remémorais les atrocités de cette fin de soirée.

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« Huhum, Monsieur le chauffeur ? » Interpelais-je, une goutte de sueur froide perlait sur mon front.

« Oui Madame ? » demanda-t-il un peu essoufflé, tournant légèrement la tête pour mieux me voir sans pour autant quitter la route des yeux.

« Je viens de … » Je déglutis. « M'apercevoir que je m'étais faite volée en sortant de la gare. »

Il me jeta un regard suspicieux et ralenti un peu.

« Je vois et je suppose que vous pouvez pas me payer la course du coup ? »

Gênée, mes oreilles rabattues, je hochais la tête en me grattant l'arrière.

« Je vais vous amener au poste, il y en a un pas loin. Habituellement je vous aurai laissé sur place mais c’est la deuxième fois cette heure ci. Je commence à en avoir marre de me faire pigeonner. » Il me regardait droit dans les yeux. Je pouvais y voir de la colère et de l’agacement, puis il reprit entre ses dents. « Vous remercierez le DJ qui vous a mise dans cette situation. »

Avant que je ne lui demande ce qu’un DJ avait à voir avec notre affaire, le chauffeur tira un petit câble qui courait le long de sa selle pour venir pendre à coté de sa bouche. J'entendis un clic au niveau de ma ceinture de sécurité et il partit au triple galop.

En y repensant je crois que je n'avais vraiment pas compris ce que voulait dire le chauffeur. Je me suis détendue en me disant que tout allait bien se passer, le chauffeur avait été compréhensif et voulait même m'amener au poste pour que je puisse résoudre mon problème. Malgré ce que disaient beaucoup de mes proches sur Manehatan, force est de constater que ses habitants étaient aussi amicaux que partout dans Equestria.

En arrivant au commissariat je compris que quelque chose n’allait pas, le chauffeur s'était détaché et était rapidement entré, me laissant dans un taxi penché vers l’avant. Décidée à le suivre pour pouvoir régler rapidement mon problème, j'appuyai sur le bouton de la ceinture… qui ne broncha pas…

« Ok, ok ça va, elle s’est juste bloquée, ça arrive.

Ouais ou alors c'était ça le clic de tout à l’heure…

Pourquoi m’aurait il bloqué sur le siège ? J’ai rien fait ? Je suis la victime dans cette histoire ?!

Demande lui, il revient. »

En effet, l'intéressé venait de ressortir accompagné de deux policiers. Pendant que le conducteur se réharnachait, les représentants de la loi vinrent vers moi, un rictus de dégoût sur le visage.

« Bonjour mademoiselle, » déclara l'étalon de droite à la crinière noire et à la robe marron. Sa casquette trop grande retombait légèrement sur le coté de sa tête. « Il semblerait que vous causiez des ennuis aux gens honnêtes voulant juste gagner leur vie… »

« Mais absolument pas ! Je… »

Le chauffeur tira de nouveau sur sa petite ficelle, me détachant en plein milieu de ma phrase. Je m'écrasai brutalement contre le plancher, mais déjà les policiers me saisirent et me traînèrent malgré moi dans le commissariat. Une criminelle, j'étais une criminelle à leurs yeux! Ils n'écoutaient même pas mes protestations, sûrs qu’ils étaient d'arrêter une personne mal intentionnée !

Il me fallut attendre plusieurs heures menottée à une chaise avant qu’ils ne daignent s'occuper de mon cas, comme ils disent… Un frisson qui devenait familier me parcourra, voila qui n'annonçait rien de bon.

En effet, 5 heures éreintantes d’interrogatoire pour une histoire de non payement n’étaient vraiment pas de bon augure. J'étais à bout de nerf quand j'expliquais ma situation pour la énième fois à ces policiers qui n'avaient apparemment rien d’autre à faire. Ils avaient fouillé mes affaires et n’avaient rien trouvé d'intéressant, ils essayaient donc de me faire cracher un morceau que je n’avais pas !

Après plus d’une heure d’effort supplémentaire, je parvins à leur faire envisager que ce que je racontais n'était pas un énorme mensonge. Je dus leur donner toutes mes informations personnelles: nom, prénom, noms, prénoms des parents, adresse en ville, adresse des parents... Des numéros de téléphone à mon empreinte de sabot, tout y passa. Et moi qui voulait me faire remarquer comme artiste je n’avais vraiment pas atteint mon but… enfin si mais pas dans le bon rôle.

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Et me voilà, au fond d’une cage, glaciale et sombre de béton et d’acier, traitée comme une criminelle que je ne suis pas, à m’apitoyer sur mon sort. Les larmes coulaient le long de mes joues alors que les sanglots secouaient mon corps. La maison de mes parents me semblait si lointaine et chaleureuse…

« Peut-être que je pourrais rentrer… je ne suis pas prête…

Si ! Tu n’as jamais été aussi proche de ton rêve. Allez montre leur ce que tu vaux ! »

Le visage déterminé de AJ se dessinait dans mon esprit. Cette vision m'apaisa. Les yeux fermés, je relevai la tête, inspirant calmement, une vieille chanson en tête.

“Equestria, the land I love,

A land of harmony…”

Ma voix résonnait dans toute la pièce, se propageant le long du couloir, dans les autres cellules jusqu’aux oreilles des gardes. Le brouhaha ambiant des autres prisonniers désempli rapidement devenant un silence presque religieux. Certains balançaient leur tête au rythme de la chanson, d’autres bâtaient la mesure avec leurs sabots ou chantonnaient, donnant un fond musical à ce chant a cappella. Mais je ne le remarquais pas, absorbée dans de vieux souvenirs d’un camp de vacance avec ma plus vieille amie. Ma détermination me submergea, me poussant à me redresser, à chanter encore plus fort, encore plus juste. Mes sentiments imprégnèrent ma musique me faisant battre la mesure à mon tour !

Ce sentiment grisant de chanter de tout son coeur s’estompa en même temps que ma tendre mélodie, mais une sensation de bien être le remplaça.

Regagnant la terre ferme je me rendis compte que tout le monde me regardait bouche bée. Les joues commencèrent à me brûler alors que je regardais des deux cotés les poneys figés en silence. Me tournant légèrement gênée de m’être laissée aller, je tombai museau a museau avec une jument à la patte tendue vers moi, comme si elle avait été figée dans son mouvement.

« Ha ! » je lâchai, surprise, je fis un pas en arrière et marcha sur ma queue. Je rencontrai douloureusement le sol pour la troisième fois de la journée.

La jument semblait enfin revenir à elle, s'ébrouant comme pour remettre ses idées en place. Elle fit un pas vers moi et me tendit la patte. Malgré le manque d'éclairage je pouvais voir ses yeux briller. J'hésitais un moment avant de saisir sa patte, la position qu’elle avait il y a quelques minutes était assez suspecte. Elle semblait l’avoir remarqué et tenta de s’expliquer pendant qu’elle m’aidait à me relever

« Je t’ai vu pleurer dans ton coin, du coup ben… je m'inquiétais un peu alors je me suis approchée. Ah… et la patte levée était pour t'interpeller sans te faire trop peur. » Sous mon regard insistant elle se détourna en se grattant la tête. « Ouais bon, c'était peut-être pas la meilleure chose à faire puis… »

Elle s'arrêta brusquement se tourna vers moi avec les même yeux que tout à l’heure puis me prit par les épaules, me collant à elle

« Whaou ! Juste whaou ! Ta voix est un cadeau de Celestia elle-même ou quoi !? En quelques mots tu as transformé tous les poneys de l'assistance en public discipliné. »

« Voir en statue. » dis-je en lui jetant un regard malicieux. « Enfin quelqu’un d’aimable quoi qu’un peu bizarre »

« Disons que des voix comme la tienne on en entend pas trop en ville. » Me lâchant, elle se toucha le menton pour faire mine de réfléchir. « Même là où je travaille ça ne cours pas les rues et pourtant je t’assure que des voix j’en entends tous les jours ! »

« Oh je vois, madame est une connaisseuse. »

« Vinyl ! Vinyl Scratch ! » se présentât elle en me secouant le sabot. « Madame ça fait vraiment… trop vieux. »

« Enchanté Vinyl, je m’appelle Coloratura Vezzosa. Ça fait plaisir de voir un poney aimable dans cette ville. Même si on se rencontre … en prison. » Une réflexion d’une bêtise incroyable se glissa hors de ma bouche à ce moment là. « Ils mettent les gens sympathiques en prison à Manehattan ? »

Si mon sabot n'avait pas été tenu par Vinyl, il aurait fini entièrement dans ma bouche. Elle eut un rire nerveux et rougie légèrement.

« Disons que l’alcool n’est pas le meilleur des conseillers quand on se fait “interpeller” par quelqu’un, haha… On m’a mise ici pour que je dégrise. Mais après ton concert privé je peux t’assurer que je suis complètement sobre. » Avant que je ne puisse répliquer quoi que se soit à propos du fait que la musique ne soignait pas les effets de l’alcool, Vinyl enchaîna. « Et toi tu fais quoi ici ? »

Mes oreilles se rabattirent instantanément en arrière, au souvenir de l’affreuse journée que je venais de passer dans cette si belle ville. Secouant la tête je souris légèrement.

« Au point où j’en suis je peux bien me répéter encore une fois »

« Hein de quoi? »

J’entrepris donc, à la manière d’une musique bloquée sur répétition, de raconter mon histoire.

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J’arrivais enfin au moment de l’arrestation quand je vis Vinyl froncer le museau, les joues rouges comme si quelque chose voulait sortir sans y arriver.

« Heu Vinyl tu vas bien ? » lui demandais-je en levant un sourcil.

C’en était apparemment trop pour ma nouvelle amie qui explosa de rire au point de se tenir les côtes en se roulant par terre. J’attendis patiemment qu’elle se calme et l’aida à se relever. Voyant mon regard interrogateur, Vinyl prit une grande inspiration afin de se calmer.

« Tu dois être une des juments les moins chanceuses du monde, pffff !» Ne pas rire devant ma poisse était apparemment l’un des plus grand challenge de sa vie. « Malgré la centaine de taxi jaune de Manehattan, tu tombes sur celui qui m’a pris en selle quand j'étais … ivre. Vraiment pas de bol, il avait l’air super tendu quand il est parti… »

« Je suis contente qu’au moins une de nous deux en rie » ironisais-je.

« Désolé je sais que c’est pas vraiment drôle pour toi, mais faut me comprendre, je suis coincée ici depuis ce matin à ne rien pouvoir faire d’autre que de contempler mes sabots. »

« Au moins tu as un endroit où rentrer… sans mes clés, je suis sans abri, et même si je les avais je ne connais pas le chemin. »

« Ça va tu t’en sors bien, regarde, tu as un toit au dessus de ta tête… bon ok c’est pas le top confort mais bon c’est pas mal pour passer la nuit… »

Les efforts maladroits de Vinyl pour me remonter le moral m’auraient redonné le sourire si le policier à la robe marron n'était pas venu déverrouiller notre cellule.

« Vinyl Scratch, tu dois avoir dégrisé depuis le temps, tu peux filer. Quand à vous Mademoiselle Coloratura, nous avons réussi à joindre vos parents. Il semblerait que nous nous soyons trompés à votre sujet nous en sommes désolés, vous êtes libre. Bien sur, vos parents ont déclarés vouloir régler au taxi ce que vous lui deviez, mais vous rappellent votre souhait d’autonomie. »

« Et pour le vol de mes affaires ?! » m'empressais-je de questionner.

« On va les chercher, mais cela va prendre du temps, encore plus si vous faites la démarche de porter plainte contre X. »

« Que dois-je faire dans ce cas. » Je me sentais complètement désemparée.

« Pour nous excuser de la bafouille, on va se dépêcher de les retrouver et vous les envoyer à votre adresse à Manehattan dès que nous les aurons. Si ça tarde revenez pour entamer les démarches. »

« Mes clés sont avec mon portefeuille ! Je ne peux pas entrer chez moi sans elles. »

L’étalon semblait bien embêté. Après quelques secondes de réflexion, il se tourna de nouveau vers moi.

« Je n’ai pas le droit de vous laisser dans cette cellule alors que vous n’avez rien fait. Par contre, je peux vous laissez utiliser un de nos postes téléphoniques pour contacter le propriétaire de votre logement. »

« Très bien. Vous pouvez me montrer le chemin ? » demandais-je poliment.

Le policier haussa les épaules et passa devant. Vinyl était toujours à coté de moi, elle semblait inquiète.

« Ça sent mauvais cette histoire, je vais pas te lâcher jusqu'à ce que ce soit réglé. » dit-elle en me faisant un clin d'oeil.

Les yeux humides de la joie provoquée par ces quelques mots, je l'étreignis de toute mes forces.

-Merci.

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Note de l'auteur

Et voilà le chapitre 2 :D
Je vais essayer d'en posté un par semaine ^^

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Minuette
Minuette : #31809
Très bien jusqu'à ici !!Hâte de voir la suite !!!
Il y a 2 ans · Répondre
Flovecteur
Flovecteur : #31801
LordOfMuffins19 décembre 2015 - #31800
Génial ! Franchement, j'apprécie vraiment ton travail ;) J'espère de tout coeur que tu pourras poster un chapitre par semaine, parce-que j'ai vraiment hâte de lire la suite
Merci beaucoup sa fait super plaisir! TwT
Le plus long c'est la correction xD Ils ont tellement de courage mes correcteurs :)
Il y a 2 ans · Répondre
LordOfMuffins
LordOfMuffins : #31800
Génial ! Franchement, j'apprécie vraiment ton travail ;) J'espère de tout coeur que tu pourras poster un chapitre par semaine, parce-que j'ai vraiment hâte de lire la suite
Il y a 2 ans · Répondre

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