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Hard Reset

Une fiction traduite par BlackSparkle.

Tu ne croyais vraiment pas que ça allait être si facile, non ?

Le train n’est jamais arrivé.

Luna suggère avec douceur de rentrer au palais avant la tombée de la nuit. C’est vrai qu’elle doit faire se lever la lune avant d’aller patrouiller en ville pour surveiller les activités des changelings. Je me laisse faire, non sans avoir jeté un dernier regard vers la voie ferrée, avec l’espoir fou de voir arriver le train au détour de la montagne, finalement juste un peu en retard.

Rien.

Nous nous dirigeons vers le palais en silence. Luna me surveille du regard, et je sens qu’elle veut me dire quelque chose mais qu’elle ne trouve pas les mots. La bataille bat toujours son plein dans le ciel. Les environs du palais sont sécurisés, mais certains quartiers à la périphérie de la ville sont tombés sous la menace des changelings. Pour chaque ennemi que les gardes parviennent à vaincre, quatre ou cinq apparaissent pour prendre leur place.

Comme nous nous rapprochons du palais, nous rencontrons une foule de plus en plus dense de poneys dans les rues qui fuient les parties de la ville conquises par les changelings pour chercher refuge au palais. Luna me prend sur son dos et se fraye un chemin dans la cohue qui s’étend sur presque deux pâtés de maisons jusqu'à la grille d’entrée, et semble grandir de plus en plus. Quelques gardes volent par-dessus les murs et s’approchent pour nous empêcher de passer, mais ils reculent en se prosternant en voyant Luna.

La foule est redirigée vers deux petites portes de côté où quelques mages-licornes vérifient chacun pour être sûrs de ne laisser passer aucun changeling. Cela prend du temps et j’en aperçois un qu’ils parviennent à démasquer, éliminé sur place dans une volée de magie. À cette vitesse, cela va prendre des semaines pour vérifier tout le monde.

Nous entrons dans le palais et Luna s’arrête. « Je dois retourner accomplir mon devoir, Twilight. Reste ici, tu seras en sécurité. »

Je ne réponds pas et m’éloigne.

« Twilight ? » dit Luna. Je m’arrête. « Je suis désolée. Moi aussi je les aimais beaucoup. »

Je continue simplement de marcher.

Quand je parviens à la grande salle, je vois Celestia qui fait les cent pas, ayant perdu toute contenance et attitude royale. La découvrir dans cet état donne à toute cette situation une apparence d’irréalité encore plus forte.

« Twilight, où sont… » Elle s’interrompt, réalisant que je suis seule. Si seule. Je me contente de secouer la tête. « Oh Twilight, je suis tellement désolée, » dit-elle en marchant vers moi pour m’enlacer. Comme si ça pouvait arranger les choses. Je m’avance, la repoussant, et elle recule. J’essaie de parler, mais c’est à peine si je parviens à articuler quelques mots.

J’y arrive enfin : « Avez-vous… réparé les Eléments ? »

Celestia baisse la tête. « En partie seulement. Dans les jours qui viennent je vais essayer de les stabiliser de façon permanente. Ils sont… je ne les ai jamais vu comme ça auparavant. Bien que cela soit éprouvant, je pourrai continuer à les contenir, mais je comptais aussi sur toi et tes amies, et donc… »

Je comprends trop bien son ‘et donc’. ‘Tout réparer pour elle’ sont les mots qu’elle cherche. Je lève les yeux vers elle et j’ai envie de lui hurler dessus, de la condamner pour toutes les souffrances qu’elle nous a fait endurer, à moi et mes amies. J’ai juste besoin d’en vouloir à tous les poneys de ce qui est en train de se passer de façon à cesser de m’en vouloir à moi-même.

« Elles sont parties, » est tout ce que je suis capable de dire. Des millions d’images me submergent, des milliers d'agonies qu’elles ont peut-être endurées, horribles pour la majorité d’entre elles. Tout ça parce que je les invitées à venir ici le pire jour que je pouvais choisir. C’est ma faute si elles avaient souffert, et probablement de façon atroce. « Il est tard, » dis-je, parfaitement consciente que ce n’est pas le cas. « Je vais me coucher, » dis-je encore en commençant m'éloigner.

« Twilight, attends. » Je m’arrête. « J’ai eu quelques rapports préliminaires au sujet de ces attaques de train. Si ça peut t’être d’un réconfort quelconque, en me basant sur eux, je pense qu’elles ont sans doute eut… une mort… digne.

— Comparé à quoi ? » Je me retourne et crache ma question sans réfléchir. « Comparé à quoi, Princesse ? Je vous en prie, dites-moi, selon votre grande expérience, quelle est la meilleure ou la pire façon de mourir. Combien de fois avez-vous senti la mort vous pénétrer, prendre possession de votre être entier, en vous arrachant à tout ce que vous aimez et qui vous est proche ? Ou encore, de nous deux, qui, pensez-vous, va mourir de la meilleure façon ? Vous ne l’avez sûrement jamais vécu du tout. Mais qu’en est-il de moi ? Je suis la seule qui l’ait expérimenté après tout. Je l’ai réellement ressenti, pas une fois, mais des tonnes de fois. Demandez-moi comment on se sent alors, Princesse. Vous devez être curieuse après toutes ces années, maintenant que vous avez enfin une chance de le découvrir. »

Elle se tait pendant un long moment. En fait elle semble un peu surprise, mais mon regard ne faiblit pas. Elle se ressaisit enfin. « Très bien, Twilight. Je t'en prie, raconte-moi ce qu'on ressent quand on meurt, » dit-elle, sans parvenir à maitriser complètement le tremblement de sa voix.

« C'est horrible, Princesse. Je suis morte tellement de fois, et à chaque fois c'était toujours aussi horrible. Même si je crois en ce que je fais, au dernier moment avant de sombrer c'est toujours la même chose : je suis toujours seule, Princesse.Quoi que je fasse, ou pourquoi je le fais, ou bien à quel endroit je me trouve, pendant ce dernier instant où je disparais je me sens toujours complètement seule, plus seule que je n'ai jamais été. » Je reviens sur mes pas et me rapproche d'elle : « Toutes mes amies sont mortes seules. »

Je n'ai jamais vu la Princesse être à ce point choquée. Je n'ai pas envie d'attendre qu'elle recouvre ses esprits. Je suis si fatiguée. Je me détourne et pars chercher un endroit pour me reposer.

Je ne vais même pas dans les appartements que j'utilise d'habitude dans le palais. Je trouve une pièce à l'écart et m'étends sur un lit. Techniquement je n'ai pas dormi depuis des semaines et maintenant tout semble me retomber dessus. Je sombre dans l'inconscience avant même que ma tête ait atteint l'oreiller.

Mes rêves sont faits d'impressions diffuses mais intenses. Des flash de l'époque où j'étais avec mes amies et de toutes les fois où je suis morte se mélangent. Tout se teinte de regrets et de peur. Après ce qui me semble être un court instant, je suis secouée par un garde.

« Bonjour, Miss Twilight. La Princesse demande comment vous vous sentez, » dit le garde. Ce serait un peu grossier de lui dire d'aller se faire tuer ailleurs avec sa propre lance, n'est-ce pas ?

Je me contente de grogner. La Princesse a probablement besoin de me parler. Canterlot est assiégé, et des milliers de poneys ont besoin de mon aide. Je ne suis pas assez mesquine pour les laisser tomber. Hé, qu'est-ce que Rainbow Dash penserait de moi sinon ?

Rien. Parce qu'elle est morte.

Cette pensée m'est venue spontanément, mais je me sens immédiatement envahie par la culpabilité de plus en plus forte vis-à-vis de ce qui lui est arrivé ainsi qu'à toutes mes autres amies. C'est moi qui les ai invitées à venir ici. C'est ma faute si elles étaient dans ce train. J'aurais dû être avec elles là-bas. J'aurais dû mourir avec elles, sans me soucier de ce qu'il y a après.

Qu'est-ce qu'il y a après ? Je n'y ai jamais vraiment réfléchi avant ce jour. Mes amies étaient toutes de bons poneys. J'espère que je mérite d'aller là où elles sont.

Ce n'est pas le moment d'y penser. Je m'arrache du lit et suis le garde jusqu'à la salle à manger où je trouve les princesses, toutes les deux en train de mâchonner des morceaux de fruits en silence. Je ne pense pas qu'elles aient dormi elles non plus depuis la dernière fois que je les ai vues. Luna n'a même pas pris la peine d'enlever son armure. Elle a de nombreuses blessures des combats de la nuit précédente. Voir ainsi couler le sang d'une déesse est profondément troublant.

« Luna, Celestia, » dis-je. Je pense que nous sommes toutes fatiguées des convenances. Toutes les deux hochent la tête puis continuent à manger.« Est-ce que vous avez une idée de ce qui est arrivé à mes parents, Princesse ? »

C'est Luna qui me répond au lieu de Celestia. « D'après ce que j'ai pu voir cette nuit, leur quartier est parmi ceux qui ont été infestés par les changelings, mais ils se sont peut-être enfuis. Peut-être font-ils partie des réfugiés qui arrivent au château. » Elle lèche les derniers bouts de fruits de son assiette et prend son casque. « Veuillez m'excuser pour mon brutal départ mais dehors la bataille continue et je ne peux m'attarder plus longtemps.» Celestia prend un parchemin à côté d'elle et le tend à Luna. « Je t'en prie, donne ceci à Spike, chère sœur, et qu'il l'apporte au Front, » dit-elle. Je souris. C'est bien lui ça, toujours trouver le moyen de se rendre utile. Pourtant, je me demande si quelqu'un lui a expliqué ce qui se passe. Si ce n'est pas le cas, il devrait l'apprendre de ma propre bouche.

Luna s’en va et me laisse seule avec Celestia. Un silence gêné pèse dans la pièce, interrompu de temps en temps par le grattement de la plume de Celestia inscrivant quelques directives sur un parchemin.

Finalement j’y mets fin. « Princesse, je suis désolée de vous avoir agressée hier. Ce qui est arrivé à mes amies n’est pas votre faute. »

Celestia pose la plume sur la table. « Tu n’as pas besoin de t’excuser. Cette journée a été très éprouvante pour tous, et pire encore pour toi si tu as été obligée de revivre tout ça tant de fois à cause de ce sort dont tu m’as parlé.

— À ce sujet, connaitriez-vous un moyen quelconque d’y mettre fin ? Non pas que j’aie envie de mourir, mais et si je restais bloquée dans cette boucle temporelle pour toujours ? »

Celestia me jette un coup d’œil, m’examinant, pensive. « Je peux le ressentir, je pense. Je n’ai jamais entendu parler d’un sort faisant ce que tu décris, mais en même temps… eh bien tu ne parais pas aussi réelle que par le passé, si je puis dire.

— Je ne suis pas réelle ? » Génial. Parce que tout ce dont j’ai besoin à cet instant-même, c’est d’une crise existentielle pour couronner le tout.

Celestia sourit. « Tu es bien réelle, Twilight, ne t’en fais pas. On dirait juste qu’il y a quelque chose en toi qui est dissocié du reste. Je ne peux rien te promettre, mais en tout cas je peux t’assurer que je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour t’aider, une fois que les choses seront rentrées dans l’ordre. »

J’aurais préféré quelque chose d’un peu plus rassurant, mais je vais devoir m’en contenter pour le moment. « Princesse, qu’est-ce que je dois faire maintenant ? Comment puis-je vous aider ? »

« Je dois aller veiller sur les Éléments, mais je suis sûre qu’une licorne aussi douée que toi va trouver quelque chose d’utile à faire toute seule. Pourquoi ne vas-tu pas voir dans la cour ? Tu dois avoir acquis pas mal d’expérience maintenant en combattant ces changelings, cela peut servir. Mais ne quitte pas le château. Nous nous reverrons ce soir pour le dîner. »

Cela semble parfait. Une tâche pour m’aider à m’occuper l’esprit, voir Spike, et peut-être retrouver mes parents. J’ai vraiment besoin de bonnes nouvelles.

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Luna ne revient pas vivante de la patrouille.

Les récits des autres gardes rapportent qu’ils sont tombés dans une embuscade. Des centaines et des centaines de changelings ont déboulé d’un coup de toutes les directions, par les allées, les fenêtres, les toits, même par les égouts. Alors que la panique et la confusion régnaient, Luna a tenté de maîtriser la situation mais même elle a été rapidement submergée par le nombre. Il n’est rien resté de son corps, seulement les restes tordus et ensanglantés de ce qui avait été autrefois sa glorieuse armure d’argent.

L’ambiance dans le palais est sombre, c’est le moins qu’on puisse dire. Nouvelles et rumeurs s’entrecroisent, chaque poney dit aux autres ce qu’il sait ou ce qu’il a entendu. Certains refusent de le croire. Si je ne l’avais pas entendu de la bouche même d’un des deux gardes qui sont revenus de là-bas, je ne l’aurais pas cru moi non plus. Les changelings ont laissé ces deux gardes en vie intentionnellement : ils voulaient qu’on sache.

Il est plus de dix heures du soir, ou de ce qui devrait être le soir, mais le soleil se tient toujours haut dans le ciel. Je retrouve Celestia au balcon de sa chambre en train de l’observer. Maintenant c’est à mon tour de ne rien trouver à dire, et je me contente de m’asseoir à côté d’elle.

J’ai dit beaucoup de choses la nuit précédente. De toute ma vie je n’ai jamais autant regretté ces choses que j’ai dites alors. Et je peux vous dire qu’elles résonnent encore dans ma tête à cet instant.

« Je n’étais plus jamais supposée faire se lever la lune, Twilight, » dit-elle. « Peut-être comme un service, ou parce qu’elle serait malade, mais pas parce qu’elle nous aurait quittées. J’ai attendu si longtemps qu’elle revienne, et je n’ai pu profiter à nouveau de sa présence que pendant trois ans.

— Je sais, » dis-je en m’appuyant contre elle. Elle n’est pas douce et avenante comme à son habitude. Elle est raide, toutes les fibres des muscles de son corps tendues comme un arc.

« Ce n’est toujours pas réel dans mon esprit. Tant que le soleil sera là, je pourrai me dire qu’elle est juste un peu en retard. Probablement dort-elle encore, ça lui ressemble tellement. Si je fais lever la lune, cela voudra dire que tout cela est réel. J’ai seulement besoin de quelques minutes encore, juste pour y croire encore un tout petit peu plus longtemps. Égoïste, pas vrai ?

— Mais non. Tous les poneys comprennent. Prenez tout le temps dont vous avez besoin. »

La corne de Celestia se met à briller, et sans fanfare ni gloire le soleil se couche et la lune se lève. Je tourne mon regard vers Celestia et vois dans ses yeux quelque chose en elle qui scintille puis meurt. Sans un mot elle se lève et s’en va. Je la suis. Je pense qu’il vaut mieux ne pas la laisser seule pour le moment. Nous descendons les escaliers et traversons la salle du Trône, puis le grand couloir, pour arriver enfin au donjon. Les gardes s’écartent tandis que Celestia se rend à l’unique cellule qui contient un prisonnier et l’ouvre.

« Salut, Princesse. On est venue bavarder ? » raille Chrysalis. Elle est attachée au mur par de lourdes chaines, mais à son sourire narquois on pourrait croire qu’elle est exactement là où elle voulait être. Peut-être est-ce le cas. « Je vois que tu as même amené ta petite étudiante favorite. Comment se passe mon invasion ? Tu n’es pas obligée de me raconter si tu n’en as pas envie, je peux sentir tout ce que fait mon armée d’ici. Je suis sûrement mieux informée que toi.

— Tu ne gagneras pas, Chrysalis. Nous te chasserons de notre ville. Nous exterminerons jusqu’au dernier des tiens. Tu as perdu à l’instant même où Twilight a découvert ce qui était supposé être une attaque surprise, » dit-elle avec une assurance qu’elle ne ressent sûrement pas. « Et même si nous n’y parvenons pas seuls, de toute façon mes renforts sont déjà en chemin.

— Lesquels, crois-tu, arriveront en premier ? » demande Chrysalis. « Le bataillon de Trottingham venant du Nord, ou celui de Manehatten approchant par l’Ouest ? Je dirais qu’ils sont tous environ à trois jours de distance, peut-être deux s’ils se dépêchent. Tu ne pensais tout de même pas que Canterlot était la seule ville que mes chers changelings ont infiltrée, non ?

— Que tu sois au courant de leur venue ne fait aucune différence. Ils vont t’écraser. »

Le sourire de Chrysalis s’évanouit. « D’accord, je ne nie pas que tu aies l’avantage niveau timing. Mais s'il se peut que nous perdions, que crois-tu qu'il va advenir de la ville avant que nous partions ? Dans l'ensemble, nous n'avons pas encore tué trop de poneys. Juste assez pour que les autres paniquent. Nous les conservons dans des cocons douillets et confortables, enveloppés et prêts pour le transport. Si tu nous forces à battre en retraite, nous emporterons la moitié de la ville avec nous. »

Mon cœur bondit dans ma poitrine. S'ils ne tuent pas les poneys qu'ils capturent, alors peut-être que...

« Ne serait-ce pas l’odeur de l'espoir que je sens ? Agréable, mais pas vraiment rassasiante. Ne te fais pas d'idées, Twilight, tes amies sont mortes. Je refuse de risquer quoi que ce soit en ce qui concerne les Éléments de l'Harmonie.» Son sourire ironique réapparait, victorieux. « Veux-tu que je te dise dans quel ordre nous les avons tuées ? »

J'ai envie de me jeter sur elle mais je me contrôle, au moins par respect pour la Princesse.

« Donne-moi une bonne raison de ne pas te tuer, Chrysalis, parce que là à l'instant, j'ai beaucoup de mal à me retenir, » dit Celestia. Je me rends compte qu'elle est très sérieuse, même si ce n'est pas une limite qu'elle franchirait à la légère.

Chrysalis se détourne et se tapote le menton du sabot tout en produisant un «Hmmmm… » très exagéré. Elle a été enchaînée avec vraiment beaucoup de soin, des chaînes ont même été passées à travers les trous de ses jambes, trainant au sol et le raclant au moindre de ses mouvements.« Eh bien si tu me tues, en dehors du fait que j'ai plusieurs lieutenants qui seraient tous capables de reprendre le commandement au moment critique, tu ne pourras pas entendre mon offre de reddition.

— Reddition ? Tu veux te rendre ? » demandé-je.

« Eh bien, ta Princesse est tellement convaincante quand elle affirme que ma tentative est vouée à l’échec ! Bien sûr, il y a des conditions, »dit Chrysalis.

« Lesquelles ? » demande Celestia.

« Tout d’abord, je veux vivre en toute liberté dans Equestria, ne plus me cacher dans l’ombre en essayant de rester hors de portée de tes gardes.

— Cela pourrait se faire, en principe, si tu es d’accord pour respecter certaines lois et restrictions, » dit Celestia. Je frissonne. Qui voudrait vivre avec un changeling comme voisin ?

« Splendide ! Tu vois comme c’est facile ? Ensuite, nous voudrions conserver tous les poneys que nous avons déjà capturés, dans leur cocon, ici à Canterlot.

— Pas question ! » crié-je. Mais Celestia ne répond pas. Elle ne peut pas considérer ça sérieusement, non ?

« Garde bien en esprit que la plupart d’entre eux sont pris au piège depuis presque un jour entier maintenant. Tu sais qu’on dit qu’une armée marche avec son estomac. Ils ont donc été largement engraissés, et bien plus qu’un esprit ne peut le supporter. À un niveau mental, la plupart d’entre eux ne sont sans doute déjà plus là maintenant. »

Celestia reste silencieuse tandis que Chrysalis continue. « Et enfin, nous voulons un tribut. Quelques centaines de poneys par an environ. Imagine que nous sommes amies, et que tu nous fais un cadeau parce que ça te fait plaisir. C’est ce que vous faites, vous les poneys, pas vrai ?

— Hors de question, » dit enfin Celestia d’un ton catégorique. « Je ne marchanderai pas avec la vie de mes sujets.

— Réfléchis bien. Tu perdras beaucoup plus si tu n’acceptes pas.

— Tu as déjà ta réponse.

— Ohh… c’est une honte ! Je sais bien comment tu nous vois, mais j’ai toujours pensé que nous pourrions faire une bonne équipe si nous mettions de côté nos différences. Ta magie et ton armée, notre système de communication et notre habileté en subterfuges, pense à ce que nous pourrions faire. La fierté des griffons est presque aussi délicieuse que l’amour des poneys, et je sais que ce n’est pas le grand amour entre toi et l’Empire.

— Comme si j’allais accepter de coopérer avec toi, ou avec ton essaim d’insectes !

— C’est le côté insecte qui te gêne ? Si c’est une question d’esthétique, nous pouvons faire un effort. Peut-être préfères-tu cette forme ? » Il se produit un éclair de magie verte, et quand celui-ci se disperse c’est Luna qui est enchaînée au mur. « Je te laisserai même m’appeler ‘petite sœur’, si tu le désires. »

La température de la pièce semble augmenter de cinquante degrés en l’espace d’une seule seconde, et les yeux de Celestia s’enflamment d’une rage blanche.

« COMMENT OSES-TU ? »

Chrysalis se contente de rire, un rire cruel qui ne va pas avec le corps qui le produit.

« Ouaou, soeurette, tu es vraiment excitante quand tu es en colère. »

Celestia laisse échapper le cri d’agonie le plus bestial que j’aie jamais entendu et il se produit un éclair de lumière blanche aveuglante. Je m’attends presque à me réveiller dans la bibliothèque après m’être faite carboniser, mais quand j’ouvre les yeux à nouveau je suis toujours vivante et dans la cellule de la prison. Encore plus étonnant, Chrysalis est là aussi. Celestia a disparu.

« Avec tout ça elle ne m’a toujours pas tuée. Vous les poneys, vous êtes tous les mêmes : misérables et pathétiques.

— C’est parce qu’elle est meilleure que toi, Chrysalis. Tu ne peux pas comprendre, mais elle ne pourrait jamais tuer un prisonnier sans défense, tout écœurant qu’il soit. Parce que c’est mal. C’est de la force, non de la faiblesse, » dis-je. Je ne sais pas pourquoi j’insiste. Quelqu’un comme elle ne pourra jamais comprendre ça.

« La dernière fois que j’ai vérifié, ce n’étaient pas ceux de mon espèce qui étaient sur le point de servir de petit-déjeuner, alors peut-être que tu ne t’y connais pas autant en force que tu crois. Qu’est-ce que tu dirais d’aller voir là où ta charmante Princesse s’est téléportée ? »

Peut-être que je devrais. Celestia a besoin de moi plus que jamais. Pourtant, avant de partir, je ressens le besoin de dire une dernière chose.

« Hé, Chrysalis ?

— Quoi encore ?

— Je ne suis pas meilleure que toi. »

Celestia ne m’a pas enseigné la magie noire pour rien. Je vais chercher dans les recoins les plus obscurs de mon âme et fais remonter toutes les choses horribles que j’ai accumulées pendant toute la journée, les déversant dans un sort : un sort qui ne la tuera pas mais qui lui causera un maximum de souffrance. Je ne peux pas lui causer autant de douleur qu’elle m’en a causé, cela seule Celestia le pourrait ; mais je peux au moins essayer.

Ce qui est un peu décevant, c’est que le vacarme que fait ce sort dans cet endroit étroit m’empêche de savoir si elle a eu le temps de crier ou non. Tout ce que je sais, c’est que quand j’en ai fini avec elle, il ne reste plus rien de la reine des changelings. Ou de ses chaînes. Le mur ne va pas mieux non plus.

J’aurais dû faire ça dès que j’étais entrée dans la chambre de Celestia, même si ça n’aurait peut-être pas sauvé Luna.

Je n’ai plus rien à faire ici, alors je monte, et monte encore, jusqu’à la terrasse la plus élevée. Je m’appuie contre la rambarde et parviens à voir ce qui pourrait bien être la maison de mes parents, leur toit recouvert d’une sorte de matière organique. Papa et maman sont peut-être là-bas, suspendus dans des cocons au plafond de ma chambre d’enfant. En me penchant un peu plus, il me semble apercevoir les débris du train qui est devenu la tombe de mes amies.

Je me penche encore plus et me laisse aller.

Même si les Éléments n’exploseront jamais et que nous parvenions à repousser l’invasion, de toute façon mon monde a été détruit. Ce futur n’a plus rien à m’offrir.

----------

« Eh bien, ça n’a pas marché. »

Je me relève avec un soupir. Comme d’habitude, je me dirige vers la chambre de Luna pour la réveiller. En chemin je m’arrête, si brusquement qu’un poney de chambre qui marchait derrière moi me heurte accidentellement et fait tomber le tas de draps qu’elle portait.

Après m’être excusée et l’avoir aidée à les ramasser, je me demande ce que va être mon plan maintenant. Je ne sais même pas si je parviendrai à atteindre le train avant l’attaque, encore moins si j’aurai le temps de réveiller Luna, sauver Celestia, et empêcher les Éléments d’exploser. Refaire la même chose que la dernière fois ne fera que produire le même résultat, et ce résultat n’est pas acceptable.

Pourquoi le serait-il ? Et si je parviens à sauver mes amies et ma famille, mais que la moitié de Canterlot brûle, est-ce que je me sentirai vraiment bien après ça ?

Je retourne à la bibliothèque. J’y retrouve Spike en train de ranger les livres dont je me suis servie pour le sort la première fois.

« Spike, laisse ça pour le moment. Allons nous promener. »

Nous sortons du palais, et je me souviens de la dernière fois où nous sommes sortis nous balader ainsi, quand j’étais encore naïve et inconsciente du nuage de malheur planant au-dessus de nous. Peut-être parviendrai-je à ressentir un peu cela à nouveau.

« Hé Spike. J’étais en train de penser…

— Tu penses tout le temps…

— Plus que d’habitude, grand sage. » Je lui lance un regard furieux, mais lui, image parfaite de l’innocence, me désarçonne avec son sourire d’ange. Bon d’accord. « Et si quelque chose de mauvais allait se produire dans Ponyville, et que je ne pouvais le dire à personne, est-ce que tu penses qu’il y aurait des poneys que je devrais sauver, et d’autres que je devrais sacrifier, et que si je ne le faisais pas, ce serait la fin du monde ? Non pas que je ne les aime pas, ou qu’ils ne sont pas importants, mais parce que je devrais faire un choix.

— Grands dieux, Twilight, pourquoi est-ce que tu penses à des trucs comme ça ?

— Oh, tu me connais, j’ai toujours des idées bizarres qui me passent par la tête. Mais plus sérieusement, qu’est-ce que tu en penserais ?

— Mmm… » Bien, il prend ça au sérieux. J’avais un peu peur d’avoir été un peu trop alarmiste pour son jeune esprit, mais j’ai besoin de quelqu’un pour clarifier mes propres pensées. « Eh bien, tu es Twilight Sparkle, tu trouveras bien un moyen pour sauver tout le monde.

— Merci Spike, mais si je ne le pouvais pas, et que je doive choisir quel poney va devoir mourir, comment je choisirais ?

— Tu sais, si j’avais su que Starswirl avait conçu un sort pour ‘Faire Broyer du Noir à Twilight Sparkle’, je ne t’aurais pas aidée à le lancer…

— Spike, est-ce que tu pourrais être sérieux une seconde ? J’essaie d’avoir une vraie conversation avec toi, là !

— Mais je suis sérieux ! Tu es obligée de sauver tous les poneys. Écoute, tu dois bien avoir déjà des poneys sur ta liste, comme les Princesses et tes amies, pas vrai ? »

J’acquiesce énergiquement. Nous y arrivons enfin ! « Oui, exactement.

— Mais prends Applejack par exemple. Tu ne peux pas la sauver elle et pas Big Mac, Granny Smith, et Applebloom, pas vrai ? » continue-t-il.

Je fronce les sourcils, mais je vois ce qu’il veut dire et suis d’accord.

« Bon, maintenant que tu as sauvé Applebloom, et Sweetie Belle aussi puis c’est la même chose pour elle et Rarity, tu dois bien sauver Scootaloo, je veux dire, ces trois-là sont inséparables. Et imagine comme ça les rendrait fous de voir que tu ne sauves pas Cheerilee, ou l’un de leurs compagnons de classe. Bon, ils seraient peut-être d’accord avec toi si tu ne sauvais pas Diamond Tiara, mais Filthy Rich est un bon poulain, et il ne serait certainement pas d’accord avec non plus…

— …et tous sont liés partant de là, » dis-je en finissant à sa place.

« Plutôt, oui.

— Mais ça ne m’aide pas. Comme je te l’ai dit, c’est impossible.

— Hé ! Ça ne t’a jamais arrêtée auparavant, » dit-il. Puis il aperçoit la devanture d’un magasin sur notre chemin. « Hé, Aux Gemmes Brillantes et Somptueux Bijoux ! Est-ce qu’on peut s’y arrêter, Twilight ? On peut, on peut, s’il te plait ? »

J’ai un peu de mal à suivre le changement de sujet. « Bien sûr, Spike, vas-y, je te rejoins. » Je le regarde se précipiter vers la bijouterie, repensant à ce qu’il vient de dire. La vérité sort de la bouche des bébés dragons.

« Dépêche-toi, Twilight, » dit Spike. Il s’arrête et attend que je le rattrape. Mais quand je le rejoins, il reste immobile un instant, l’air rêveur. « Hum… Twilight… Si tu devais faire une liste, je serais dessus, pas vrai ?

— Tu plaisantes ? Pour qui crois-tu que j’ai gardé la première place ? »

Son regard s’illumine et il se précipite joyeusement dans la bijouterie.

Je le rejoins l’instant d’après. La propriétaire, Ruby, est une licorne rouge (étonnant, je sais) et en même temps une amie qui est toujours heureuse de laisser Spike s’emparer de quelques restes ou débris qui restent quand elle taille les pierres précieuses à l’état brut pour leur donner la forme qu’elle désire, et que le petit dragon mâchonne comme si c’était du pop-corn. Naturellement, il est son plus grand fan.

« Salut Ruby ! C’est Spike ! »

Elle glousse. « Vraiment ? Tu es sûr ? Tu es peut-être l’un de ces nombreux bébés dragons qui passent par mon magasin. »

« Non, c’est vraiment moi ! Attends… ha ha, Ruby, très amusant. »

Elle éclate de rire cette fois-ci à la vue de sa moue boudeuse. Je ne peux pas l’en blâmer, il est trop adorable. « Comment vas-tu, Twilight ? »

Oh, pas trop mal. Juste piégée dans une boucle temporelle et m’apprêtant à être assassinée, à nouveau je veux dire, par une armée de changelings en furie. « Oh tu sais, pareil que d’habitude, » dis-je finalement.

« Je te comprends. »

Non, j’en doute.

« Hé, c’est le mois prochain l’anniversaire de tes parents, non ? » demande-t-elle.

« Mm-mm, » dis-je. Mon attention est attirée par la même chose que d’habitude. Une paire de boucles d’oreilles pendantes en améthyste que je désire depuis des années. La couleur parfaite pour compléter celle de mon pelage. La forme qui complèterait parfaitement celle de ma cutie mark. Mes boucles d’oreilles de rêve. Oh, au-delà, très au-delà de ce que je peux me permettre.

« Bienvenue à Twilight, Équestria à Twilight, » dit une voix toute proche. Je lève les yeux et vois Ruby en train de m’observer, moitié agacée moitié amusée. « Tu n’as pas entendu un seul mot de ce que je viens de te dire, pas vrai ?

— Je suis désolée, Ruby, je ne voulais pas t’ignorer comme ça. C’est juste que j’aime tellement ces boucles d’oreilles.

— Tu veux encore les essayer ?

— La dernière fois que je les ai essayées, j’ai écrit un rapport de onze pages prônant le fait que Celestia devrait me laisser vendre un de mes reins pour que je puisse te les acheter.

— Eh bien, pourquoi ne pas étudier la chose ? Donne-moi une seconde, je vais chercher les débris de pierres précieuses pour Spike et peut-être que nous pourrons nous mettre d’accord sur un paiement échelonné, ou une location. Tu n’as pas vraiment besoin de manger tous les jours, si ? »

Ruby va à l’arrière de son magasin où se trouvent ses outils et son atelier. Je regarde à nouveau les boucles d’oreilles, et soudain je réalise que je suis en train de découvrir un aspect inexploré de la boucle temporelle. Si je les volais, ça ne serait pas vraiment un vol, ça serait juste un emprunt... sans permission... pas pour longtemps...seulement jusqu’à la fin du monde.

Avant que j’aie pris le temps d’y réfléchir j’ai déjà attrapé un pavé dans la rue et l’ai ramené pour le lancer violemment sur la vitrine sous le regard effaré de Spike. Le verre se brise en mille morceaux.

« Hé ! Que se passe-t-il ici ? » crie Ruby de derrière la boutique. D’un seul mouvement j’enveloppe Spike et les boucles d’oreilles de ma magie et me téléporte avec jusqu’au parc le plus proche.

Je dépose Spike et mets les boucles, admirant mon reflet dans un étang à côté de nous. Oh ouaou, elles sont encore plus belles que dans mon souvenir.

« Twilight, mais qu’est-ce que c’est que ce bordel ? » demande Spike. Mon premier élan serait de le reprendre sur sa façon de parler, puis je réalise que je ne suis pas à l’instant moi-même un modèle de vertu. « Tu les as tout simplement volées !

— Techniquement parlé, Spike, quand on fait ça pendant une guerre ou un désastre naturel, ça s’appelle piller.

— Est-ce que tu vois une guerre ou une catastrophe autour de nous? » demande-t-il, faisant un grand geste en montrant les alentours. Pas loin, une mère et son poulain sont en train de pique-niquer sur la colline. Sur l’étang, un canard cancane de façon pittoresque.

« Eh bien, tu sais, j’ai pensé qu'il valait mieux le faire à l’avance pour éviter la cohue. »

Spike a du mal à respirer. « Oh grands dieux, je viens juste de comprendre. Ton sort temporel, toi posant des questions hypothétiques pessimistes, ta tendance à transgresser les règles et l’autorité comme si cela n’avait aucune conséquence… »

Je sens le sang se retirer de mon visage. Est-il possible qu’il ait deviné ? Ce n’est pas un sujet dont j’ai vraiment envie de parler à l’instant.

« … ce sort t’a fait revenir à l’âge de l’adolescence ! »

Euh… je pense qu’il n’aurait vraiment pas pu s’imaginer la vérité finalement.

« Ne fais pas ça, Twilight ! Ne teins pas ton pelage en noir et ne recommence pas à t’appeler ‘Darkness Nightshade’. Ce n’est pas aussi cool que tu le penses, » supplie-t-il.

« Spike, je croyais qu’on avait dit qu’on n’en reparlerait plus jamais, » dis-je. Parce que… ouais. Pas mon moment de gloire.

« Je dois parler à la Princesse ! » dit Spike. Il se retourne et court vers le palais.

« Darkness Nightshade est un nom tout à fait respectable dans certaines cultures, tu sais ! » lui crié-je.

Il ne va sans doute pas revenir. Tant mieux. Je regarde à nouveau mon reflet. Ces boucles d’oreilles sont vraiment très belles sur moi. Vraiment, il y aurait beaucoup à dire sur toute cette histoire de ‘pillage’…

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Quand les changelings arrivent, ils découvrent au moins une personne qui leur résiste. Une licorne couleur lavande avec des boucles d’oreilles absolument phénoménales et un bracelet de platine et diamant entrelacés, portant une robe de cocktail noir profond qui, pensait-elle, mettrait en valeur ses flancs. Elle avait tort sur ce dernier point pourtant. Cette robe fait paraitre ses flancs spectaculaires.

Elle traine aussi avec elle plusieurs sacs de shopping pleins de choses qu’elle n’a peut-être pas achetées au sens purement technique du terme.

Les changelings pensent que je suis une espèce de cible facile de la haute société, et trois d’entre eux descendent en piqué sur moi.

Je ne sais pas exactement à quel moment ils réalisent leur erreur. Peut-être est-ce quand j’éclate l’un d’eux dès qu’il est à ma portée. Ou peut-être est-ce quand j’attrape l’un de mes (enfin pas tout à fait légalement les miens) sacs de course et en sors une batte de base-ball dont je me sers pour frapper le deuxième et l’envoyer valser dans le ciel. En tout cas, le troisième bat en retraite à la dernière seconde avant de revenir pour un second tour.

C’est là que je sors le ruban adhésif. Je le jette en direction du changeling avant de laisser ma magie faire le reste, le déroulant et enveloppant le corps et les ailes du changeling avec. Quand je tire ensuite brusquement dessus, le plongeon du changeling s’accélère et il s’écrase au sol, sonné. La dernière chose qu’il voit, c’est moi venant tranquillement vers lui, balançant la batte de base-ball à mes côtés avant de la lever pour lui donner le dernier coup fatal.

Beuh, j’ai des éclaboussures de changelings partout sur ma nouvelle robe !

Rarity n’approuverait sûrement pas une batte de base-ball comme accessoire à une telle robe, mais malgré tout elle serait bien obligée de reconnaitre que je m’en sors plutôt bien.

En poursuivant les ombres et en attaquant deux ou trois changelings patrouilleurs à la fois, j’arrive à un score tout à fait respectable. J’en ai abattu déjà cinquante. Est-ce que ça sauvera Equestria ? Non, certainement pas. Est-ce que ça m’apporte de la satisfaction ? Oh oui, vous pouvez me croire !

Je sens le sol gronder et vibrer. L’heure est venue, les Éléments sont en train de céder. J’aperçois un autre groupe de trois. Je fouille dans mes sacs, presque vides à présent. Pourquoi ai-je donc pris un harnais d’alpiniste ? Je ne fais pas d’escalade. Aucune importance, je peux très bien le transformer en une camisole de force plutôt convenable.

J’immobilise le premier changeling, et le second tombe juste au moment où il aperçoit ma batte en train de se balancer. Je tente un coup d’œil vers le château, certaine que le Mur de l’Horrible Lumière de la Mort est déjà en train de s’étendre, prêt à brûler tout Équestria plutôt que de le voir détruit par la disharmonie. Tout ce qui reste dans mes sacs est un reste de rouleau de printemps de ce restaurant chinois plutôt médiocre où j’ai… euh… emprunté mon dîner. Je le jette en l’air pour attirer l’attention du dernier changeling qui s’étire pour attraper le morceau. Mais en faisant cela il expose son cou vulnérable. Je balance Home Run de toutes mes forces (ai-je mentionné le fait que j’ai donné un nom équestrien traditionnel à ma batte ? Elle le mérite). Je n’ai plus beaucoup de temps avant que le Mur ne m’engloutisse, mais ça me suffit.

Mon score à battre ? Cinquante-trois changelings.

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La cloche au-dessus de la porte de la boutique de donuts de Pony Joe sonne quand Spike et moi y entrons. « Hé Joe, comment ça va ? » demande Spike en faisant signe à un grand étalon terrestre en train d’essuyer son comptoir.

« Eh bien, voilà mes deux clients préférés ! Ça fait un bail que je ne vous ai pas vus, j’ai pensé que vous viviez à Ponyville maintenant.

— Nous sommes juste en visite pour la semaine, mais quel séjour serait parfait sans l’un de tes donuts ? » dis-je. Cet endroit m’a vraiment manqué. C’était mon repaire favori du temps de mes études à l’Académie. « Au fait, Joe, j’ai une question plus sérieuse à te poser. Tu t’y connais bien en donuts, non ?

— C’est ce que dit ma cutie mark.

— À ta connaissance, est-ce qu’il existe une étude toxicologique déterminant le LD50 des pépites de glaçage et de chocolat pour une jument de ma taille et de mon poids ?

— Je ne sais même pas ce que ces mots veulent dire.

— Excellent, alors ça va être le début d’une toute nouvelle recherche, » dis-je en ouvrant mon sac à dos et prenant un bout de parchemin et une plume pour prendre des notes. Bien sûr mes notes disparaitront, mais quand je fais quelque chose, je le fais bien. « Joe, j’ai besoin de tout un assortiment varié de quatre douzaine de donuts, et prend bien soin à la façon dont tu les sélectionnes. »

Joe lève les yeux au ciel. « Comme tu veux, Twilight. Je reviens tout de suite. »

Spike et moi nous asseyons face à face à l’une des tables de la boutique. Quand je regarde Spike, je suis étonnée de voir qu’en fait il est en train de pleurer de joie.

« Twilight, je ne te le dis pas assez, mais tu es le plus merveilleux boss que j’ai jamais eu.

— Spike, je suis le seul boss que tu aies jamais eu. »

Avant qu’il ait pu ajouter quoi que ce soit, notre conversation est interrompue par l’arrivée de Joe qui nous place sous le nez une véritable montagne de donuts. Plus deux tasses de café, que j’avais oubliées de commander.

« Pour la Science ! »

RAPPORT FINAL SUR LA TOXICITÉ DES DONUTS

Sujet : Twilight Sparkle, Licorne, F

Donuts consommés : 23

Variétés : 4 natures avec glaçage, 2 à la fraise et sucre glace (avec pépites, arc en ciel), 1 à la fraise et sucre glace (avec pépites), 3 au sirop d’érable avec glaçage, 4 beignets, 3 fourrés à la gelée (saupoudrés de sucre), 3 fourrés à la gelée (avec glaçage), 3 cakes traditionnels.

Cause de la mort : incapacité à fuir une attaque de changelings à cause de crampes d’estomac.

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Vous vous souvenez quand je vous ai dit que mon meilleur score était de cinquante-trois ? Quatre-vingt-sept. Qu’est-ce que vous en dites, tout le monde ? Bon, pour être honnête, la tronçonneuse a pas mal aidé.

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« Encore un peu de thé, Twilight ?

— Certainement, Queen Chrysalis. Pourrais-tu…

— Mais oui, volontiers. »

Après tous ces combats de vie ou de mort que j’ai traversés, je trouve bizarrement réconfortant de savoir que je peux tout simplement me rendre à la salle du trône, expliquer à mon ennemi mortel que je sais déjà tout ce qui va se passer mais que je n’ai aucun plan pour l’arrêter, et me voir offrir du thé et des scones en retour.

Bien sûr, ça serait nettement plus confortable si Chrysalis n’avait pas collé mon corps au mur avec une sorte de boue verte bizarre qu’elle a fabriquée à partir de je-ne-veux-pas-savoir-quoi, mais je suis un poney du genre ‘verre à moitié plein’. Ce n’est pas comme si je m’attendais à ce qu’elle me fasse confiance, et si les choses tournent vraiment mal, je pourrai toujours me téléporter.

La reine fait léviter une tasse jusqu’à ma bouche de façon à ce que je puisse me pencher et prendre une gorgée. Le thé est bon. « Alors donc, Shining Armor a toujours parlé dans son sommeil ? » demande-t-elle, me pressant pour que je continue là où j'en étais.

Que le sort du royaume soit en jeu ou non, quel genre de petite sœur je serais si je laissais passer une occasion pareille de révéler quelques anecdotes embarrassantes au sujet de mon grand frère ?

« Depuis que j’étais une petite pouliche ! C’est comme ça que j’ai su pour sa phobie des chiens. »

Chrysalis se met à glousser, ce qui est un peu déconcertant de la part d’un insecte géant monstrueux. « Pas étonnant qu’il ait eu l’air si effrayé quand je lui ai demandé ce qu’il pensait d’avoir un chien le jour où nous nous sommes mariés ! Oh, est-ce qu’il t’a dit ce qu’il voulait secrètement faire quand il prendrait sa retraite de la Garde ?

— Quoi donc ?

— Faire partie d’un groupe de Mariachi.

— Shining ? Non !... Tu me fais marcher !

— Je te jure que c’est vrai ! Lui et d’autres gardes ont tout planifié et ils s’entrainent secrètement une semaine sur deux. Il m’a tout avoué lorsqu’un soir je l’ai surpris en train de porter un sombrero.

— Tu sais, il y a quelques mois il a quitté la ville pour une semaine, prétextant qu’il avait des ‘exercices d’entrainement très importants’ dont il ne pouvait pas parler, là-bas à Mexicolt. Penses-tu que… »

La reine et moi éclatons de rire, et pendant un instant nous oublions notre animosité. Quand nous cessons de rire un moment plus tard, elle parait embarrassée. « Tu sais Twilight, malgré tout ce qui s’est passé entre nous, tu n’es pas un mauvais poney. J’aurais souhaité que plus de poneys soient comme toi et passent par-dessus le fait que nous sommes, eh bien, comme nous sommes. Peut-être les choses auraient-elles été différentes. »

Que puis-je dire à cela ? C’est un aspect de la reine dont j’ignorais l’existence. Avant que j’aie pu trouver les mots pour lui répondre, elle se lève de table et redevient un peu plus menaçante. « Je… dois y aller. Je devrais sans doute te tuer dès maintenant, mais je ne suis pas vraiment d’humeur. Je m’en occuperai plus tard. » Elle s’en va. La boue dans laquelle elle m’a engluée ne me permet pas vraiment de tourner la tête vers elle, mais j’entends la porte de la salle du Trône claquer quand elle part.

Je reste seule avec mes pensées agitées. Me serais-je trompée tout du long ? Se pourrait-il que Chrysalis soit si pleine de haine et de rancœur uniquement parce qu’elle aurait besoin d’une amie ? C’est sûr, les changelings ont fait des choses horribles aux poneys, mais pour être tout à fait honnête, nous ne sommes pas non plus complètement irréprochables de notre côté. Peut-être que les choses ne doivent pas forcément se passer ainsi. Est-ce pour cette raison que les Éléments de l’Harmonie se sont emballés ? Parce qu’ils veulent que j’essaie d’instaurer une entente entre nos espèces, et d’arrêter ce bain de sang avant qu’il ne commence ? Les changelings sont craints et haïs, c’est forcé qu’ils le ressentent. Peut-être ne sont-ils pas les vrais monstres. Peut-être que les vrais monstres… c’est nous.

Ma révélation est interrompue quand la tête de Chrysalis réapparait dans mon champ de vision.

« Resalut ! Alors, j’ai un peu réfléchi à tout ça, et j’ai changé d’avis par rapport à ce truc de ‘ne pas te tuer’. Merci pour la conversation, mais je vais juste reprendre là où j’en étais et pondre des œufs dans ton cerveau maintenant. »

Ou peut-être pas.

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Je fixe la porte d’entrée de chez mes parents depuis dix bonnes minutes maintenant.

C’est plutôt idiot de perdre du temps comme ça. Je n’ai environ qu’une heure avant que les changelings arrivent dans la ville. Je ne devrais pas la gâcher. Peut-être vaudrait-il mieux m’en aller et revenir à la prochaine boucle temporelle.

Non, j’ai remis ça à plus tard déjà trop de fois. Je dois savoir ce qu’ils diront, même si je doute que ce soit agréable à entendre. Toutes ces boucles temporelles sont devenues d’étranges petites curiosités et distractions qui ne sont qu’un prétexte pour éviter ce que j’ai le plus peur de faire. Mais je le regretterai toujours si je n’en saisis pas l’occasion maintenant.

Je frappe à la porte, et l’instant d’après j’entends un poney qui s’approche. La porte s’ouvre.

« Salut, maman.

— Oh, Twilight, entre donc. Tes amies sont déjà arrivées ? Je ne les attendais pas avant un petit moment, mais je peux préparer quelque chose en attendant que le repas soit prêt.

— Il n’y a que moi, maman. J’ai quelque chose à te dire, » dis-je en entrant. Ça fait un bon moment que je ne suis pas venue ici, mais chaque chose dans la maison est exactement restée comme dans mon souvenir. Une délicieuse odeur familière emplit la maison. Maman doit être en train de préparer des steaks de betterave, mon plat favori. Nous allons dans le salon et nous asseyons dans le grand sofa de velours vert. Les ressorts sont complètement cassés à cause des séances de trampoline que Shining et moi pratiquions dessus quand nous étions poulains et pensions que nous allions devenir acrobates, mais malgré tout il est encore plutôt confortable. Un pichet rempli d’eau glacée et quelques verres sont déjà disposés pour les invités.

« De quoi voulais-tu me parler ? » demande Maman

Tu peux le faire, Twilight, tu as répété ça dans ta tête des douzaines de fois en venant ici. D’accord, ça se terminait par des douzaines de façons dont ça m’explosait à la figure, mais j’essaie de ne pas penser à cette partie-là.

« Maman, tu te rappelles de Star Gazer, mon amie d’enfance ? » Ça semble une bonne entrée en la matière.

Maman sourit à ce souvenir. « La seule pouliche que tu me demandais d’inviter chaque année pour ton anniversaire. Bien sûr que je m’en rappelle. Tu n’as pas parlé d’elle depuis des années pourtant. Qu’est-elle devenue ? »

Je prends un verre de la table basse. Des petites vagues se forment à la surface de l’eau tellement mes sabots tremblent. Je prends une grande inspiration et le repose. « On suivait un cours ensemble à l’Académie. Une nuit, nous étions en train d’étudier pour l’examen final dans ma chambre, assises l’une à côté de l’autre et échangeant nos notes de lecture, ce genre de choses. Ensuite elle m’a regardée pour me poser une question, et elle était… si belle. La façon dont sa crinière tombait sur ses yeux, et la lumière de la lampe qui dansait sur son visage… je l’ai embrassée. »

Maman lève un sourcil, mais avant qu’elle ait le temps de dire quoi que ce soit, je la coupe et me lance. J’ai besoin de sortir enfin tout ce que j’ai gardé pour moi.

« Ça lui a fait peur. Elle m’a repoussée et jetée de ma chaise. Tu te souviens quand je suis venue au dîner de Hearth’s Warming avec une hanche déboitée ? C’était à cause de ça. Je n’ai pas glissé sur la glace. Elle était hors d’elle. Je n’avais jamais vu un poney aussi en colère auparavant. Elle m’a traitée de… de monstre et toutes sortes de choses horribles, et dit qu’elle ne voulait plus jamais me voir ni me parler. Je ne veux plus mentir à personne, maman. J’aime les juments. Je veux dire que je les aime vraiment, d’un point de vue sentimental. J’ai toujours été comme ça, et je suis tellement désolée de ne te l’avoir jamais dit, mais je n’y arrivais pas. »

C’est fait. Maintenant je vais savoir. Est-ce qu’elle va me hurler dessus et me détester elle aussi ? Me dire de partir, que je ne suis plus la bienvenue dans sa maison ? Ou peut-être va-t-elle simplement me donner une petite tape condescendante sur la tête et me dire ‘Oh, chérie, ne t’en fais pas, un jour tu rencontreras le bon étalon et nous éclaircirons tous ces malentendus’ mais en disant ça elle aura un air comme si elle ne me reconnaissait plus et que…

« Oui, ma chérie, je sais.

— Tu… sais ?

— Oui, et ton père aussi. Nous l’avons découvert quelques mois après que tu aies déménagé à Ponyville. J’étais en train de nettoyer ta chambre et j’ai trouvé une boite sous ton lit, pleine de… magazines. »

Oups.

« Pas besoin d’avoir ton intelligence pour comprendre… »

Pendant quelques secondes je ne sais pas quoi dire, tellement je suis étonnée. « Mais pourquoi tu ne m'as rien dit ?

— Eh bien, nous en avons discuté, et décidé que nous ne voulions pas avoir l’air de t’accuser de quoi que ce soit, ou de te faire pression. Nous ne savions pas ce qui s’était passé entre toi et Star Gazer. Tu étais partie vivre ta vie à Ponyville, et nous pensions que tu nous le dirais quand tu te sentirais prête. Peut-être qu’un jour aussi tu aurais une petite amie et que tu voudrais nous la présenter, » dit-elle en prenant une petite gorgée d’eau à son tour. Cela semble la préoccuper autant que si je venais de lui dire que je préférais le goût des mures à celui des framboises.

« Et cette petite remarque sur le fait que tu aimerais avoir des petits-poulains avant d’être trop âgée pour en profiter ?

— C’est toujours le cas, mais j’ai entendu qu’on faisait des choses incroyables avec la magie de nos jours. En plus, avec deux utérus, tu devrais être capable de m’en donner deux fois plus, non ? »

« Maman ! »

Elle pousse un petit rire. Elle parle de quelque chose comme d’un article qu’elle a lu la semaine précédente parlant des traitements de fertilisation de jument à jument, mais mon esprit est ailleurs. Je me remémore les deux années et demie qui viennent de s’écouler, chaque fois où j’essayais de ne pas éveiller les soupçons chez un poney, où je devais y réfléchir à deux fois avant de l’approcher ou le toucher, ou toutes les fois où j’ai changé des mots dans mes rapports sur l’amitié de façon à ce que la Princesse ne comprennent pas de travers. Ou plutôt ne comprennent que trop bien. Toutes les fois où j’ai pensé qu’il fallait que je garde tout ça au fond de moi et sous contrôle sinon je risquais d’être rejetée à nouveau.

Tout ce temps, maman et papa le savaient, et ça ne les embêtait pas ?

Et moi qui suis venue leur dire la vérité uniquement parce que je sais que dans deux heures tout ce que je leur aurai dit n’aura plus aucune importance ! Je suis une lâche, doublée d’une très mauvaise fille.

Maman s’arrête de parler quand elle remarque les larmes qui coulent sur mes joues. « Je pensais… je pensais que vous ne…

— Que quoi ? Que nous ne t’aimerions plus ? Cela n’arrivera jamais, Twilight. Certainement pas pour ce genre de choses, » dit-elle en s’approchant de moi pour me faire un câlin. Je pose ma tête en pleurant contre sa poitrine tandis qu’elle me caresse la crinière comme si j’étais à nouveau une petite pouliche. « Chhh… tout va bien, Twilight. Tout va bien se passer. »

Je vais faire en sorte qu’elle ait raison. Plus question de fuir maintenant. Je ne vivrai pas dans un futur où mes parents ne pourront pas me voir marcher à l’autel pour épouser la jument de mes rêves, devant mes amies, avec Princesse Celestia comme maitre de cérémonie. Je m’en fous que ce soit impossible. Par n’importe quel moyen, je vais faire en sorte que tout s’arrange.

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Camesky
Camesky : #33163
La vache, le fou rire que j'ai eu !!! Quand Twilight pète les plombs et profite de la boucle temporelle c'est trop classe ^^
Il y a 2 ans · Répondre
herdac
herdac : #30281
cedricc66611 novembre 2015 - #30260
Eh ben... Sacré chapitre! Entre action et révélation! Et Crycry... Elle excelle dans son rôle je dois dire. Même moi, je me demande si j'aurais résisté à la passer a tabac la vilénie! Et pondre des... Beurk! Sale bête!
En tous cas, ce chapitre me rappel beaucoup un épisode de Stargate SG1 (saison 4 - épisode 6 - L'histoire sans fin) avec une boucle temporelle ou ils finissent par ce "lâcher" au bout d'un moment. ^^


Et faire du golfe a traver la porte je m'en souvien ^^
Il y a 2 ans · Répondre
FlameWisp
FlameWisp : #30270
Hehe, moi ça me fait surtout penser à un épisode de Z nation!
En fait, c'est un homme zombifié qui contrôle les zombies et en fait, à un moment, il se ballade avec trois zombies derrière lui dans un magasin de fringues. Il est en kimono rose avec un boa à plumes autour du cou. Cette scène est presque "identique" à celle de ce chapitre x)
Il y a 2 ans · Répondre
cedricc666
cedricc666 : #30260
Eh ben... Sacré chapitre! Entre action et révélation! Et Crycry... Elle excelle dans son rôle je dois dire. Même moi, je me demande si j'aurais résisté à la passer a tabac la vilénie! Et pondre des... Beurk! Sale bête!
En tous cas, ce chapitre me rappel beaucoup un épisode de Stargate SG1 (saison 4 - épisode 6 - L'histoire sans fin) avec une boucle temporelle ou ils finissent par ce "lâcher" au bout d'un moment. ^^
Il y a 2 ans · Répondre

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