La lumière fut

     Rarity ne pensait plus à rien. Depuis des heures elle restait allongée sur son matelas, concentrée sur le seul bruit de sa respiration légère et rapide, le regard perdu dans le vide, sans parvenir a trouver le sommeil. Elle était véritablement exténuée, ayant passé toute sa journée à tourner en rond dans sa boutique, sans voir personne. Sweetie Belle était chez leurs parents, et elle n’avait pas vu un seul client aujourd’hui, mais d’un autre coté elle en était bien heureuse. En aucun cas elle n’aurait voulu que quelqu’un la voit ainsi, les joues d’une teinte rouge hideuse, la crinière et la fourrure poisseuses de sueur… sans parler de l’odeur ! Elle en avait des frissons rien que d’y penser, elle aurait été la risée de tout Ponyville, sa réputation en aurait souffert à tout jamais ! Pour cette même raison, elle n’avait pas osé sortir de chez elle. Elle devrait sans doute aller chercher de l’aide auprès de ses amies, tout particulièrement auprès d’une certaine étudiante qui savait toujours quoi faire dans ce genre de situations. Mais elle n’avait pu s’y résoudre, et cette situation la stressait affreusement. Elle n’avait rien pu accomplir de productif, passant le plus clair de son temps sous sa douche ou sur son lit a pleurer dramatiquement, bien que ce dernier passe-temps perde beaucoup de son intérêt lorsque personne n’est là pour y assister et pour s’apitoyer avec elle sur son sort. La fatigue avait finalement prit le dessus et elle restait là, incapable de bouger. La température n’avait pas cessé d’augmenter depuis. C'était comme si, au dessus d’elle, une main invisible pressait son corps inerte de toutes ses forces, une main de fer chauffé à blanc. Son souffle était court, car chaque inspiration trop profonde lui donnait l’impression de remplir ses poumons de vapeur ardente et asséchait encore d’avantage sa gorge endolorie. La feu semblait s’être immiscé en elle, relâchant tous ses muscles et la plongeant dans une sorte de léthargie qui avait presque quelque chose d'agréable. Son esprit avait bientôt suivit, s’étant laissé purifié comme un morceau de métal dans une forge : elle n’avait plus la volonté pour rien, elle avait l’impression de mourir…

     Elle revint doucement à elle lorsqu’une désagréable odeur de poil roussit vint chatouiller ses naseaux. Alors que sa conscience se réveillait, elle se rendit peu à peu compte que son sabot avant gauche lui faisait effroyablement souffrir. Elle se leva brusquement, comme si un courant électrique venait de traverser son corps, criant de douleur et tenant sa patte blessée. Les dents serrées et les larmes aux yeux, elle l’examina et y vit son pelage noircit couvrir une large tache rouge cramoisi. Une bonne brûlure sans le moindre doute. Cherchant autour d’elle ce qui avait bien pu causer cela, elle remarqua qu’un rayon lumineux filtrait à travers ses rideaux jusqu’à son lit, à l’endroit où se trouvait tout à l’heure son sabot. Sans plus y réfléchir, elle se hâta vers sa salle de bain pour faire couler de l’eau sur sa blessure. Elle ne pu obtenir que de l’eau chaude, mais celle-ci paraissait fraîche en comparaison avec l’air ambiant. Elle se mit à sangloter en sentant la douleur pulser et se propager jusqu’à son épaule. Les nuages que les pégases avaient rassemblés s’étaient donc déjà dispersés… et le soleil, lui, refusait toujours de se coucher. La licorne blanche considéra à nouveau la plaque rouge qui couvrait sa peau. C’était bien plus profond qu’un simple coup de soleil, un peu d’eau ne sera sans doute pas suffisant pour la soigner correctement… Combien de temps avait-il fallu pour qu'elle se fasse ça ? Rarity sentit l’angoisse la gagner de nouveau. Mais que diable était-il en train de se passer avec le soleil depuis hier ? Elle avait le sentiment que la situation était bien plus grave que ce qu’elle avait jusqu’alors estimé…

     Elle se mit à marcher en boitant vers sa porte d’entrée, peu importait sa réputation désormais, il fallait qu’elle voit Twilight. D’une part pour s’occuper de sa brûlure, mais surtout car son instinct lui criait que les choses iraient encore en s'empirant, et qu’il fallait agir au plus vite. A peine eut-elle posé le sabot sur la poignée qu’elle le retira aussitôt, le métal était brûlant ! Cela la conforta plus encore dans ses inquiétudes, elle alla chercher un torchon dont elle se servit pour ouvrir la porte sans risque de se blesser d’avantage. Alors que celle ci tournait lentement sur ses gongs, Rarity fut aveuglée par une puissante lumière. Si forte qu’elle poussa un cri strident en cachant son visage derrière ses pattes. Elle sentit un souffle ardent s’engouffrer par l’ouverture et la frapper de plein fouet. Surprise et déstabilisée, elle s'écroula sur le sol, devant son entrée. Si on lui avait dit quelques instants auparavant qu’elle ressentirait bientôt une chaleur bien supérieure à ce qu’elle endurait déjà, elle ne l’aurait jamais cru. Et pourtant, si rester allongée dans sa boutique lui avait donné l’impression de cuire a petit feu, elle avait maintenant l’impression d’avoir ouvert sa porte sur un véritable brasier, comme si l’on venait de la jeter vivante dans un foyer crépitant. Comme si des milliers d’aiguilles embrasées étaient tout à coup venues piquer chaque centimètre carré de peau exposés. Elle voulu gémir, mais elle peinait déjà à respirer, elle suffoquait en rampant sur le sol pour rejoindre une zone d’ombre. Sa tête lui tournait, elle sentait le sang tambouriner dans ses tempes. Utilisant ses dernières forces comme seul l'instinct de survie peut le permettre, elle résista autant qu’elle le pu au feu dévorant qui l’englobait toute entière, et parvint finalement à se traîner jusque derrière sa porte ouverte, hors de portée de la lumière mortelle qui avait envahit son seuil. Elle s'assit dos contre son mur et tacha de reprendre son souffle. Elle en avait à peine l'énergie, son être tout entier la faisait souffrir. De sa vision tremblante elle remarqua de nombreuses brûlures d’apparence bien profondes sur tout son corps. Elle se sentait brisée, détruite. Le désespoir la gagna, mais elle ne pouvait se permettre de gâcher ses maigres réserves d’eau pour pleurer. Quelques courtes minutes passèrent avant que, ne pouvant plus lutter, Rarity ne s’évanouisse.

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     Il était 5h du matin lorsque le réveil de Twilight sonna, elle l’avait réglé sur cette heure ci afin de ne pas rater le premier train pour Canterlot. Son sortilège de blizzard était toujours actif, elle n’avait donc pas à souffrir du même problème que les autres habitants de Ponyville. Pourtant, elle avait passé une nuit épouvantable… enfin, si l’on peux appeler ça une nuit, puisque le soleil ne bougeait plus. C’était d'ailleurs d’autant plus visible que la couche de nuage des pégases météo s’était déjà dispersée. Twilight se félicita à nouveau d’avoir eut l’idée d’employer cet enchantement pour préserver la bibliothèque. Quoi qu’il en soit, si la licorne avait si peu dormi, c’est qu’elle n’avait pu s'empêcher de ruminer ses pensées des heures durant, imaginant les pires scénarios et se privant de tout sommeil réparateur. Elle n’eut cependant pas de difficultés à se lever, l’angoisse la motivant plus que tout. Spike fut un peu plus lent, mais se trouva néanmoins rapidement sur pied pour s’occuper des derniers préparatifs. Avant se sortir, la licorne ferma ses yeux, et fit de nouveau défiler dans son esprit les runes de son fameux sort protecteur. Elle prit un peu plus de temps pour les réarranger cette fois, et lorsqu’elle libéra son énergie magique, l’enchantement prit la forme d’une bulle invisible autour de la ponette, de quelques mètres de diamètres. De cette manière, elle pourrait aller à l'extérieur sans risquer d'être indisposée par la chaleur. Elle et son assistant sortirent alors, prêts à prendre la direction de la gare.

     Isolée du monde extérieur grâce à sa magie, Twilight n’avait pas idée d’à quel point la situation avait empirée au cours des dernières heures. Elle constatait à présent, avec une expression aussi horrifiée qu'incrédule, toute l’ampleur de la catastrophe. La lumière qui se reflétait sur le sol et les façades des maisons était tout simplement insoutenable, malgré sa protection, elle devait plisser les yeux pour examiner les alentours sans être éblouie. L’air chauffé donnait l’illusion que le paysage vibrait autour d’elle. L’herbe était grise sous ses pattes, elle pouvait en sentir les brins casser à chaque pas, et les quelques arbres qu’elle voyait ça et là étaient tous très mal en point, en partie ou totalement carbonisés. Le seul qui demeurait intact était le grand chêne dans laquelle se trouvait sa bibliothèque, mais elle savait que si elle n’y restait pas pour renforcer régulièrement son sort, il ne le resterait pas très longtemps. Elle mesura alors toute la fragilité de sa situation, c’était comme explorer un océan d’eau bouillante dans un sous-marin en bulle de savon. Si l’idée lui était venue de sortir sans précaution, elle aurait sans doute très vite été gravement brûlée, voire pire… seul un dragon comme Spike pouvait supporter sans dommage la traversée de cet enfer. D’ailleurs les rues étaient complètement désertes, chacun restant terré chez soi, et un lourd silence pesait. Mais ce qui terrifia la jeune étudiante au delà de toutes choses, c’était le soleil. Elle le devinait plus qu’elle ne le voyait, car le regarder directement aurait été pure folie dans de telles circonstances, mais elle avait la certitude que celui ci apparaissait bien plus large que d’ordinaire… Massif et impitoyable, dominant le ciel au dessus de la ville sans le moindre égard comme un titan écraserait une fourmilière. Il projetait ses rayons mortels comme autant de flèches acérées.

- Par Celestia… jura tout bas la petite jument, se posant de plus en plus de question sur le rôle de sa mentor dans cette affaire.

- T… tu as vu ça ? demanda Spike, aussi livide que son amie. On dirait que le soleil à grossit…

Où alors... il s’est rapproché, pensa sinistrement Twilight. Tous deux restèrent un moment là, leurs esprits angoissés sautant d’idées en idées à un rythme effréné, cherchant une explication. Ils se regardaient dans les yeux avec une expression effrayée, luttant pour ne pas céder à la panique.

     Spike se mit alors à renifler, interpellé par une odeur inhabituelle, une odeur de très mauvaise augure. Celle du crin et de la viande brûlée… Il tourna la tête, et se mit en marche, tentant d’en déterminer la source, sa patronne le suivait sans mot dire. Le mystère fut bientôt levé de la façon la plus macabre par ce qu’ils découvrirent au tournant d’une rue. Ils n’eurent que le temps de l’entr’apercevoir lorsque Twilight poussa un cri d’épouvante, avant de revenir immédiatement sur ses pas, mû par le réflexe le plus primaire. Elle s’adossa contre un mur de la rue adjacente, l’air perdu et hagard, sentant la nausée la gagner. Peu de temps après elle fut ramenée à la réalité par la voix tremblante du jeune dragon qui l’accompagnait :

- C’est… c’est pas possible. Je dois rêver… Tu as vu la même chose que moi ?

L’image était désormais gravée à tout jamais dans l’esprit de la ponette. Dans la rue qu’ils venaient de quitter, à quelques mètres seulement de l’endroit où ils se tenaient à présent, la carcasse d’un jeune étalon achevait de dorer au soleil, face contre terre. Elle ne l’avait vu qu’une seconde, mais elle pouvait en citer avec précision les moindre détails. La peau de son dos et de ses membres avait l’aspect du carton, brun et noir, là où sa chair n’avait pas encore été dévorée jusqu’aux muscles ou aux os. Sa position semblait indiquer qu’il avait voulu échapper à son sort funeste jusqu’au dernier souffle, et sur la moitié de son visage encore presque intacte se lisait une expression cauchemardesque, témoignant des souffrances innommables par lesquelles il avait dû passer. Elle fondit d’un coup en larmes. Cet étalon devait se trouver dehors lorsque les nuages se sont dispersés, et ne s’était rendu compte que trop tard du danger. Ou alors il avait voulu fuir la ville. Et pendant qu’il mourrait de la façon la plus horrible imaginable, elle, Twilight Sparkle, gardienne de l’Élément de la magie et élève de Celestia, attendait tranquillement le lendemain pour agir, bien à l’abri. Et il n’était probablement pas la seule victime. La culpabilité la rongeait autant que n’importe quel brasier. Elle tourna ses yeux pleins de larmes vers Spike, voulu lui confier toute cette amertume en elle, confesser que tout était sa faute, mais ce ne furent que des gémissements et quelques syllabes inintelligibles qui s'échappèrent de sa bouche alors que le jeune dragon la prenait tendrement dans ses bras, et la serrait contre lui. Il resta ainsi un moment, lui murmurant quelques paroles réconfortantes, s’en voulant également de ne pas avoir prit les inquiétudes de son amie au sérieux plus tôt. Ils n’avaient aucune idée de ce qu’ils allaient faire à présent, mais ils étaient heureux d’être là l’un pour l’autre.

     Alors qu’ils brisaient finalement leur étreinte, Twilight sentit sa gorge et ses yeux lui piquer tout à coup, et se mit à tousser violemment. Elle se rendit alors compte qu’un épais nuage de fumée noire enveloppait désormais l’endroit, chargé de cendres et de poussières ardentes. Oh non ! pensa t-elle simplement alors que ravalant ses larmes elle se mit à galoper pour en chercher l’origine. Des hurlements de douleur et de panique commencèrent alors à se faire entendre et s'amplifiaient à mesure que Twilight approchait de son but. Elle arriva bientôt devant une nouvelle vision infernale : les cris s'échappaient d’une maison dévorée sans résistance par de hautes et vives flammes, qui dans leur insatiable appétit menaçaient déjà de se propager aux bâtiments voisins. Ce ballet endiablé de couleurs, d’ombres et de lumières, formait un spectacle à la fois sordide et envoûtant, qui inviterait sans peine l’être dénué coeur à une contemplation pleine de sadisme et d’admiration envers cette force destructive brutale et élégante. Un spectacle qui n’aurait été complet sans la mélodie du bois crépitant et des appels à l’aide, ni sans l’arôme parfumé de la cendre mêlé à celui plus fort et stimulant de la chair carbonisée. Mais la licorne n’était bien sûr pas dans un tel état d’esprit. Elle demeurait paralysée à quelques dizaines de mètres de la scène, incapable d’aligner la moindre pensée ou parole, son esprit trop occupé à rassembler les morceaux tranchants de son innocence à nouveau brisée. Une jument s'échappa tout à coup de la fournaise en brisant une fenêtre, fit quelques pas dehors en titubant puis s’écroula misérablement sur le sol. Mais le soleil n’était pas un bourreau moins cruel que l'incendie, et il rappela bien vite la malheureuse à son destin. Elle se mit bien vite à pousser de long gémissements, le corps entier parcourut d'incontrôlables convulsions. Les deux spectateurs accoururent pour lui porter secours, mais arrivés prêt de la victime, ils ne purent que constater leur impuissance. Twilight baissa ses yeux vers la jument qui la fixait en retour, les yeux grands ouverts et terrifiés. Les spasmes qui agitaient son pelage violacé se firent de plus en plus faibles et espacés, comme si le démon qui l’habitait la quittait peu à peu. Sur son flanc noir de suie, on devinait une fraise et une grappe de raisin.

- Je suis désolée… murmura Twilight à l’intention de la mourante, qui pour toute réponse émit son dernier râle.

Elle aurait aimé pleurer, offrir une minute de recueillement à cette innocente qui venait d’expirer sous ses yeux… mais elle n’en avait guère le temps, car des cris de détresses s’élevaient toujours de la bâtisse en flammes.

- Twilight ?.. Il ne faut pas rester ici, on ne peux rien faire ! Lui cria Spike d’une voix insistante.

Mais celle-ci n’avait aucune intention de suivre le conseil avisé de son ami : il n’était pas question que d’autres poneys meurent par sa faute. La gardienne de la magie ferma ses yeux, et sa corne brilla d’un halo pâle. Elle remit chaque rune à sa place, redonna à chaque syllabe son sens originel, ancien et secret, et prononça la formule dans sa tête avec rage et détermination. Spike vit la magicienne ouvrir des yeux entièrement blanc, tout son être était emplit d’une énergie magique forte, que peu de licornes auraient su supporter. Et au même moment, une formidable tempête de givre et de glace se leva, englobant Twilight et écartant les flammes sur son chemin alors qu’elle s’engageait dans le bâtiment en feu. Spike lui implora de revenir : c'était bien trop dangereux, elle pourrait se faire tuer ! Mais les mots se perdirent dans le crépitement de l'incendie et dans le sifflement du vent glacial.

     Elle avançait dans un monde dépourvu de formes et de sens. Tout bougeait, tout changeait en permanence. Allant du froid au chaud, puis du chaud au mort. La scène fragile où l’incendie pouvait composer à loisir son théâtre fou et destructeur. Mais Twilight n’avait pas peur. Partout où elle passait le démon fuyait, là ou ses pas la menait le feu était réduit au silence. Autour d’elle le blizzard faisait son oeuvre, faisant régner la terreur parmi les flammes par ses hurlements stridents. Elle se sentait puissante. Plus jamais elle ne voulait ressentir cette sensation amère et corrosive, la découverte des pertes innocentes qu’elle avait provoqué en restant les pattes croisées. Son objectif désormais était simple, elle suivait les cris. Spike quant à lui attendait devant le brasier où il avait vu la licorne disparaître, le coeur battant à tout rompre, les dents serrées. Chaque seconde comptait pour lui comme une éternité. Et alors qu’il semblait prêt à perdre espoir, il sentit le vent et la neige sortant brutalement de la maison fouetter son visage. Une silhouette émergea bientôt à son tour au milieu de la tempête, et faisait léviter à sa suite une jument et une jeune pouliche, toutes deux inconscientes. Spike poussa un soupire de soulagement lorsqu’il vit Twilight sortir enfin de cet enfer, et une lueur de joie naquit dans ses yeux. L’heure était cependant loin d’être aux réjouissances.

- Spike ! Il n’y a pas une minute a perdre ! Il faut vite les mettre à l’abri du soleil, trouver un endroit sûr et-

Elle ne put jamais finir cette phrase, car elle reçu de plein fouet une lourde poutre de bois qui s’était brisée au dessus d’elle dans un craquement sinistre. Elle se retrouva clouée au sol, entravée par le bois massif, et aussitôt le sort de lévitation brisé les deux survivantes qu’elle avait pu ramener s’écroulèrent à ses cotés.

- Twilight ? Twiliiiiight !

Il se précipita sur elle, et tira de toutes ses forces sur ses pattes pour tenter de la sortir de là. Mais toute sa persévérance resta vaine. Il sentit alors le sabot de son amie prendre sa main. Dans ce qui sembla lui coûter d’immenses efforts, elle leva la tête vers lui, et articula :

- C’est… inutile… p… part… pour Canterlot… fais vite.

Elle lui adressa un regard profond, insistant et chargé de chagrin. Un regard qu’il n’oublierait jamais. Après quoi elle perdit connaissance. Spike refusa de croire ce qui venait de se passer. Elle allait s’en sortir vivante ! Elle devait s’en sortir vivante !

- Twilight, courage ! N’abandonne pas ! On… on va te tirer de là !

Il insistait encore et encore, s'évertuant à faire bouger la ponette qui demeurait malgré tout bloquée et aussi inerte qu’une poupée de chiffon. Le sort de blizzard commençait quand à lui à disparaître… et sans lui les 3 ponettes inconscientes n’allaient pas survivre longtemps aux rayons solaires. Spike paniquait. Il appelait à l’aide mais sans résultat. Il tournait sa tête dans tous les sens, à la recherche de quelqu’un qui pourrait venir à son secours. C’est alors qu’il le remarqua. Une forme massive sembla surgir de nul part et s’approchait de lui, une silhouette sombre dont la tête sans visage reflétait l’éclat du soleil.