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MAI - My Arcane Intelligence

Une fiction écrite par lnomsim.

Chapitre 7 - Devenir une espionne (pour les nuls) - Partie 2

Chapitre 7 - Devenir une espionne (pour les nuls) - Partie 2


"Alors, qu'est-ce que tu as pensé de ce repas?"

"Le gâteau était bon." Je réponds en jetant un regard vers les miettes -seules preuves de son existence passée- qui restent au fond du plat et de nos assiettes.

Après ce passage désastreux chez le duc, nous nous sommes empressées de rentrer au palais avec notre trophée que nous avons finit dans le quartier de Night Stalker. Le ventre enfin remplit je me sens prête à affronter le reste de la journée.

"Est-ce que tu as pu faire ce que je t'ai demandé ? Tu as bien observé ce qui s'est passé ?" Me demande la jument noire.

"Oui, je pense même que j'en ai vu plus que je ne l'aurais voulu." Je lui réponds en repensant à son appétit vorace.

"Et ta conclusion ?"

"Vous mangez comme une goinfre, je n'ai jamais été aussi gênée de ma vie. J'avais peur de nous faire honte, mais vous avez surpassé toutes mes attentes dans ce domaine, je n'ai pas eu grand chose à faire pour que le repas prenne un mauvais tournant." Je dis renfrognée.

"Ce n'est pas moi que je t'ais demandé d'observer mais le duc." Dit-elle en fronçant les sourcils.

"Et bien excusez moi de ne pas avoir pu manquer l'éléphant dans le couloir. Pour ce que j'ai pu voir, vous êtes la seule responsable de ce qui s'est passé là bas, si vous aviez pu garder votre calme, je suis sûre que l'on aurait pu terminer la rencontre de façon plus diplomatique. Cependant," je rajoute en voyant que mon commentaire commence à l'agacer. "Je n'arrive pas à savoir si le duc nous a invité pour essayer d'obtenir des informations ou simplement nous humilier. S'il vous connaît aussi bien que vous le dites, il devait probablement savoir pour votre tenue à table, et il savait que je suis une terrestre. A mon avis c'est probablement les deux."

"C'est mon avis aussi." Dit-elle, toujours semblant m'en vouloir pour ma critique de sa tenue de table.

"Mais est-ce que ça ne va pas poser problème ?" Je lui demande, un léger ton d'inquiétude dans ma voix.

"Comment ça ?"

"Vous avez manqué de respect à un haut dignitaire, et un ministre qui plus est, votre supérieur, est-ce qu'il ne va pas y avoir de répercussions ?"

"Il y a une chose que tu dois bien comprendre." Dit-elle en reprenant son ton d'instructrice. "Nous ne sommes qu'au service des princesses. Comme je lai rappelé au duc, les seuls comptes que nous avons à lui rendre se tiennent à nos rapports officiels, que lui remettent directement les princesses. Crois moi, il a plus de soucis à se faire que nous si les princesses venaient à apprendre qu'il a essayé de nous soutirer des informations. Qu'est-ce que tu as pu apprendre d'autre ?"

"Son histoire de transcendance m'intrigue, il faudrait peut être que je vérifie directement auprès des Me s'ils ne sont pas en contact."

"Non." Répond simplement Night Stalker. "Pour le moment les princesses ne veulent que nous enquêtions sur lui. D'autres s'en occupent déjà. Et même si c'était le cas, je doute que les Me te donneraient cette information, elle n'est pas nécessaire à la mission qu'ils t'ont donné. Continue."

"Sinon, le seul problème que j'ai vu venait de vous deux, on aurait dit une querelle d'amoureux, vous étiez tout les deux aussi fautifs, vous avez tous les deux perdu votre sang froid, c'était quoi, de la jalousie ? Et pourquoi ? Qui avait le meilleur boulot, sérieusement ?" Rien que d'y repenser, ça m'énerve aussi.

"Eh, on se calme." Me dit-elle sévèrement, le regard dur. "Je t'ais dis qu'il y avait une situation entre nous, et tu es plutôt mal placée pour me faire ce genre de reproche, pour ce que je sais, tu n'es pas ce qui se fait de mieux en matière de contrôle de soi."

"Je ne suis ni ministre ni capitaine de je ne sais quoi, vous êtes tout les deux des poneys adultes et plus que responsables, ce n'est certainement pas ce que j'attendais, ni de lui, et encore moins de vous. Et par pitié, arrêtez de me tutoyer, on ne se connaît même pas !"

Elle semble surprise l'espace d'un court instant par mon éclat de voix avant de se reprendre. "Tu ne me connais peut être pas, mais moi je te connais, nous allons travailler ensemble pendant longtemps, c'est à toi de faire un pas en avant, pas à moi de faire un pas arrière."

"Mais il est là le problème ! Comment voulez vous que je fasse un pas avant si vous refusez de me dire ce que je veux savoir, de toute évidence vous m'avez suivi comme mon ombre, mais comment, et depuis quand ?"

"Tu veux savoir comment ?" Me demande-t-elle calmement.

"Oui." Je réponds en baissant la voix, vais-je enfin avoir une réponse ?

"Tant mieux, c'est la prochaine partie de ton entraînement, ça ne pouvait pas tomber à un meilleur moment, suis moi." Sans un autre regard, elle me tourne le dos et quitte la chambre.

Je la suis dans un silence pesant jusqu'à ce que nous arrivions au pied de la grande tour, désormais je connais le chemin par cœur, même si je n'ai pénétré dans l'édifice qu'une seule fois. Le soleil commence à descendre vers l'horizon et le ciel à prendre une teinte orangée lorsque nous contournons la tour en direction d'une porte de service.

Celle-ci, au lieu de déboucher dans le hall d'entrée n'est en communication qu'avec une petite cage d'escalier en colimaçon tournant autour d'un seul axe. Du fait de l'espace exigu, autant en hauteur qu'en largeur, nous ne pouvons monter les marche qu'une à la fois. Je commence à peine la montée que Night Stalker a déjà disparu derrière l'axe quelques marches plus loin. Je suis presque étonnée qu'elle réussisse à tenir sans se cogner la tête contre les marches supérieures.

"C'est un ancien escalier de service." Explique-t-elle pendant notre ascension. "Autrefois les servants l'utilisait pour accéder rapidement aux ailes royales. Aujourd'hui il n'y a que nous qui y avons accès."

"Les princesses veulent nous voir ?" Je lui demande perplexe. "Quelle est le rapport ce que vous deviez me montrer ?"

"Non, les princesses ne nous ont pas demandé." Répond-elle simplement. "La réponse à ta question est la prochaine étape de ton entraînement, la discrétion, et le travail d'équipe. Tu veux savoir comment je t'ai suivie ? Réussi cette épreuve et tu auras ta réponse."

"Et quelle est cette épreuve ?" Je lui demande perplexe.

"Nous allons nous introduire dans l'aile de la nuit et voler notre ordre de mission." Répond-elle simplement, mettant totalement de côté la gravité de cette déclaration.

"Pardon ?" Je réponds choquée. "Jusqu'à maintenant je n'ai fait que courir et monter des escaliers, comment je suis censée m'introduire dans l'un des endroits les mieux protégés du pays ? D'autant plus que Princesse Luna ne va plus tarder à prendre ses devoirs. Et je croyais qu'on devait aller à Fillydelphia, ce n'est pas ça notre ordre de mission ?"

"Tu as l'air sûre de toi, dis moi alors, qu'est-ce que nous ferons une fois là bas ?"

Elle marque un point. "Je n'en sais rien, mais c'est vous qui avez dit que nous irions là bas, je pensais que vous saviez ce qu'on y ferait."

"Je sais que nous saurons une fois que nous aurons notre ordre de mission."

"Princesse Luna ne peut pas nous le donner directement ?"

Elle arrête sa montée et avec cette agilité qui m'étonnera toujours, elle se retourne. Dû au manque de place, ou probablement pour accentuer son effet, son visage se retrouve presque collé au mien, ses yeux sévères plongés dans les miens. Si je ne risquais pas de nouveau de faire une mauvaise chute, je ferais un pas un arrière. Au lieu de ça, je rentre légèrement ma tête dans les épaules et plie les oreilles.

"Pourquoi penses-tu que nous avons passé ces quatre derniers jours au palais plutôt que de partir directement pour Fillydelphia ?" Me demande-t-elle de son ton d'instructrice.

"Parce que j'avais besoin de me reposer ?" Je demande en hésitant. A son regard, il n'est pas difficile de deviner que ce n'est pas la bonne réponse.

"Oh, bien sûr, pour te reposer. Les princesses te confient la tâche de restaurer l'ordre, et plutôt que de s'y mettre aussitôt, nous prenons quatre jours de repos. J'espère sincèrement que ce n'est pas comme ça que tu as perçu ces derniers jours, ou alors j'ai faillis à ma tâche."

"Comment ça ?"

"A ton avis, pourquoi je te faisais courir tout les matins ? Pourquoi faisions-nous de la gymnastique et tous les autres exercices physiques ? Si c'est ta conception du repos, j'aurais dû te ménager plus. Endurance et agilité, je doute qu'il y ait encore quelques semaine tu aies pu faire la moitié de ce dont tu es capable aujourd'hui. Cette épreuve consiste à évaluer ta discrétion et ton adresse."

"Mais comment ? Je ne connais pas les lieux, je ne sais pas combien ni comment sont disposés les gardes-"

"Plus tard les questions." M'interrompt-elle avant de se retourner et de nouveau disparaître quelques marches plus loin. "Nous sommes bientôt arrivées, nous aurons tout le temps d'en discuter."

"Arrivées où ?" Je lui demande. "Ce ne sera pas trop tard pour en discuter une fois sur place ?"

Seul le son de ses sabots sur les marches de pierre me répond puis nous continuons la longue montée dans le silence. Je dois bien reconnaître que mon endurance s'est améliorée, nous gravissons cet interminable escalier depuis plus de dix minutes et je commence tout juste à me sentir essoufflée. Il y a quelques jours, j'aurais déjà fait quelques pauses avant d'en arriver là, mais maintenant, malgré la douleur dans mes pattes et la brulure de mes poumons, je n'ai qu'une envie, atteindre la fin.

Finalement j'entends les pas devant moi ralentir et une porte s'ouvrir. Après avoir contourné l'axe du colimaçon, je vois que Night Stalker est entrée dans une pièce, au beau milieu de l'escalier, il n'y a même pas de palier, les marches continuent de monter au niveau même de la porte. Je n'attends pas qu'elle me fasse signe et la suit à l'intérieur, la lumière s'allume d'elle même une fois que j'ai refermé la porte derrière moi.

La pièce n'est pas très grande mais le contraste avec la cage d'escalier est flagrant. Là où ce dernier était exigu, tout de pierre et humide, nous nous trouvons maintenant dans un lieu beaucoup plus moderne. Des barres de néon éclairent le sol et les murs recouvert de plaques de plâtre et de barres métalliques de soutient. En effet, je suis sûre que le palais devait déjà avoir ce genre d'équipement dans l'ancien temps. Heureusement que les princesses voulaient conserver son état d'origine. Je ne peux pas m'empêcher de froncer les narines à cette pensée.

Ou alors c'est dû à l'odeur, une légère flagrance de plastique, d'huile et de métal. Si elle n'agresse pas vraiment mon odorat, elle est difficile à ignorer. Sur les murs à notre gauche se trouve une rangée de casiers dont deux vestiaires. Un tableau prend la plus grande partie du mur qui lui fait face surmonté de plusieurs horloges numériques à des heures différentes. Deux bureaux surmonté chacun par un ordinateur ornent le mur par lequel nous sommes entrées tandis que le dernier ne possède qu'un comptoir adossé à une autre porte qui mène je ne sais où.

La pièce est dépourvue de toute fenêtre ou éclairage naturel. Seul la lumière des néons qui m'agresse les yeux inonde la salle et accentue ses tons blancs. Je suis obligée de plisser les yeux et de me mettre une patte devant le visage en attendant de pouvoir m'y habituer.

"Bienvenue dans mon sanctuaire. Notre sanctuaire." Annonce Night Stalker en dépliant ses ailes et montrant dans toutes les directions en tournant sur elle même. "Ma partie préférée de ce travail." Dit-elle d'une voix légère. Elle s'approche d'un des casiers et l'ouvre, elle jette un regard furtif à l'intérieur et le referme en laissant échapper un soupir de soulagement, ou d'excitation ? Elle se tourne vers moi et me fait un clin d'œil le sourire aux lèvres "Après toi bien sûr."

Urgh, et la voilà qui recommence. Elle a peut être oublié l'échange que nous venons d'avoir, mais ce n'est pas mon cas. Ce comportement ne fait rien pour améliorer mon humeur, je fronce les sourcils et essaie du mieux que je peux de contrôler ma voix. "Waouh, une pièce blanche cachée dans un ancien escalier de service, c'est sûr, ça répond à beaucoup de mes questions..." En fin de compte le sarcasme prend le meilleur de moi tandis que je fais cette observation d'une voix plate. Je pense qu'il vaut mieux que je me contente de sembler ennuyée qu'énervée.

"Qu'est-ce qu'on fait là ?" Je demande en sentant ma patience s'amenuiser peu à peu.

Elle me regarde déçue en haussant un sourcil puis me répond sérieusement. "Toute mission a besoin d'être planifiée et préparée." Elle refait un tour sur elle même en me montrant certains aspects de la salle. "Ceci est Notre salle d'opération. C'est ici que nous ferons nos briefings." Dit-elle en pointant la grande table au milieu de la pièce et le tableau contre le mur. "On partagera les informations qu'on a reçu sur notre objectif et mettrons au point un plan d'action avant de préparer l'équipement qui nous semble nécessaire." Cette fois elle porte mon regard vers les casiers et vestiaires.

"Et enfin, où nous nous occuperons de la rédaction des rapports pour les princesses, qui se chargeront à leur tour de les remettre au gouvernement. Et j'insiste encore," dit-elle en me fixant d'un regard sévère. "Seules les princesses ont l'autorité compétente pour nous donner ou modifier nos ordres de missions, et elles seules reçoivent nos rapports. Pas d'intermédiaires, sous aucun prétexte. D'ailleurs ces ordinateurs ne sont pas reliés au réseau et n'ont pas de périphériques pour du stockage externe."

"Même pas de connexion avec les MAI ?" Je demande en espérant une réponse négative.

"Surtout pas avec les MAI." Répond-elle.

C'est ce que je craignais. Taper sur un clavier avec des sabots relève de l'exploit. Les licornes et les pégases n'ont pas ce problème, les premiers pouvant utiliser leur magie pour actionner les touches, et les deuxièmes utilisent généralement le bout de leurs ailes. Cela dit, Apple Tech a mis au point depuis plusieurs années un système permettant de contrôler les ordinateurs par la pensée à l'aide du MAI. Il est très rare de trouver un ordinateur domestique équipé d'une souris ou d'un clavier de nos jours.

Les rares ordinateurs disposant encore de tels périphériques en sont généralement équipés pour des raisons de sécurité, il faut quelqu'un doué d'une certaine dextérité pour les utiliser, et c'est facilement décourageant.

"Ne t'inquiètes pas." Dit-elle en voyant mon air inquiet. "J'essaierai de t'apprendre à taper, mais pour le moment, commençons par le commencement."

Elle me fait signe de m'assoir à la table et regarde l'heure affichée au dessus du tableau. Je prends place sur l'un des poufs qui font office de siège, de son côté, elle se dirige vers le tableau et prend un feutre. "Notre objectif aujourd'hui est de s'infiltrer dans l'aile de la nuit et de récupérer nos ordres de missions. Qu'est-ce que tu propose ?"

"Pardon ?" Je demande abasourdie. "Vous me demandez à moi comment nous allons procéder ? J'en ai pas la moindre idée, je vous rappelle qu'on est là pour que vous puissiez répondre à mes questions, pas le contraire."

Elle soupire et rebouche le feutre avant de venir s'assoir en face de moi. "Très bien..." Elle prend une pause le temps de choisir ses mots. "La discrétion. Avec de la discrétion on peut obtenir toutes les informations dont on a besoin. Il faut savoir écouter et observer, ça tu m'as montré qu'avec un peu d'effort tu pouvais y arriver. Mais parfois il faut aussi savoir aller chercher l'information, savoir se trouver au bon endroit au bon moment. Savoir passer inaperçu. Et pour ça il y a plusieurs façons, en se cachant ou en se montrant. Pour ma part, j'excelle dans les deux, et à peu près dans tout les domaines touchants à la discrétion."

Oui, c'est ce que j'ai pu remarquer, que ce soit pour m'attaquer par surprise ou me causer des réveils mouvementés, elle s'y prend très bien.

"Et c'est comme ça que je t'ai trouvé, suivie et surveillée." Reprend-elle. "Si tu veux plus de détails, tu devras attendre, d'une part tu n'es pas prête à en savoir plus, d'une autre j'aimerai que nous puissions commencer ton entraînement dans les temps."

Je m'apprête à protester quand elle m'en empêche et son ton est sans appel. "Il faut impérativement que tu puisses être capable de mener une opération avant que nous partions. Bien entendu, je ne peux pas te faire une formation complète, ça prendrai des années, et c'est pour ça que je t'accompagnerai. Je dois impérativement voir ta capacité dans la gestion de la mission, dans le travail d'équipe et la discrétion. Mais pour ça je dois évaluer ce dont tu es déjà capable.

"Alors fais un effort, et dis moi, selon toi comment devons nous planifier cette opération ?"

Je prends un instant pour réfléchir, me frottant un sabot sous le menton et fronçant les sourcils.

"Premièrement, l'aile de la nuit doit être protégée par de nombreux gardes. Il faudrait connaître les lieux; savoir combien ils sont, comment ils sont disposés, et savoir où chercher serait un plus. Je nous vois mal mettre à sac toute l'aile pour trouver ce que nous cherchons. Je ne sais même pas à quoi ça ressemble."

Elle se lève de la table et reprend le feutre en commençant à noter mes idées sur le tableau. "Autre chose ?" Me demande-t-elle.

"Je pense qu'il faudrait agir en dehors de la présence de Princesse Luna. Le mieux serait pendant qu'elle lève la lune, mais ça ne nous donnera pas beaucoup de temps."

Night Stalker hoche la tête et continue d'écrire sur le tableau avec ses ailes. Je n'ai jamais vu de pégase aussi agile, je ne savais même pas qu'il était possible d'écrire de cette façon.

"Bien, bien. D'autres idées ?"

Je réfléchis encore un moment, mais rien ne me vient. "Non, c'est tout ce que je vois pour le moment, mais comment est-ce qu'on va faire ? Nous n'avons même pas les informations dont nous avons besoin."

"C'est déjà un bon début." Dit-elle en s'approchant d'un des bureaux, elle ouvre un tiroir et en sort des documents qu'elle vient poser sur la table avant de s'assoir à nouveau. "Quand aux informations, les voilà."

Elle ouvre le dossier et en sort plusieurs feuilles. L'une d'elles est un plan représentant plusieurs pièces et couloirs, il y a même les meubles, portes et fenêtres, le tout complété par la position des gardes statiques. Une autre montre les chemins de ronde et les heures de relève.

"Ca." Dit Night Stalker en me montrant les documents. "Normalement c'est la première étape de nos missions, la reconnaissance. On obtiendra rarement tout les renseignements dont nous aurons besoin, et parfois, avec de la chance nous les aurons sans avoir besoin de les chercher. Je t'aurais bien prise avec moi ce matin, mais il s'agit de la garde de nuit, ça aurait pris trop de temps, et j'ai l'habitude de faire leur reconnaissance."

"Donc ce n'est pas bon si je dois faire la reconnaissance mais ça ne pose pas de problème si je dois m'infiltrer à travers eux ?"

"N'oublie pas que nous allons aussi voir le travail d'équipe. Faire la reconnaissance de la garde avec toi aurait éveillé des soupçons, alors qu'ils sont habitués à me voir rendre visite à la princesse. En revanche, je ne vais pas te jeter dans la cage au lions, je serais là pour t'épauler et t'aider dans la recherche.

"Princesse Luna devrait quitter l'aile de la nuit pour le changement d'astre d'ici une demi-heures. Le procédé devrait durer aussi longtemps, il n'y aura pas de relève pendant ce temps là, mais la garde sera plus vigilante. La plupart d'entre eux ont une ouïe et une vision améliorée, ils peuvent voir dans l'obscurité et entendre une mouche éternuer, donc essaie de respirer le moins fort possible." Dit-elle avec le sourire.

Je regarde de nouveau le plan et la disposition des gardes, il n'y a pas un angle mort dans les couloirs, toutes les portes et fenêtres sont surveillées. Les chemins de ronde sont presque inutiles, et permettent principalement de couvrir les pièces dans lesquelles il n'y a pas de garde. Je lève la tête vers mon mentor, le doute gravé sur mon visage.

"Donc si je comprends bien, on va devoir réussir à se faufiler dans les couloir sans être vues et sans faire aucun bruit alors qu'ils peuvent voir dans le noir et que rien échappe à leurs oreilles ? Comment va-t-on réussir une telle prouesse ?"

Son sourire s'étire jusqu'à toucher ses oreilles avant qu'elle ne se lève et se dirige vers les deux vestiaires. Elle les ouvre et en sort deux pièces, mélange de plastique et de tissus, teintés de gris et de noir, qu'elle vient poser sur la table. "Grâce à ça." Répond-elle.

Je prends la plus petites dans mes sabots et la texture me semble familière au toucher. C'est plutôt souple et élastique, je sens plus le plastique que le tissu. Je tourne l'objet dans mes pattes et me rend compte qu'il s'agit en fait d'un vêtement. C'est la même combinaison que portait Night Stalker quand elle s'est introduite chez moi.

"J'espère que tu sais t'habiller." Me dit-elle alors qu'elle prend la sienne et commence à l'enfiler. Elle glisse lentement ses pattes arrière dans l'ouverture et fait glisser la fabrique lentement le long de son corps. Je peux entendre le tissu frotter contre sa fourrure et ses sabots contre le plastique. Elle plaque ses ailes le long de ses côtes puis tire sur le col avec sa bouche pour qu'elles puissent entrer dans la combinaison.

Une fois à l'intérieur, elle les déplie, les deux membres vont directement se mettre dans les deux 'manches' prévues pour les recevoir. Contrairement au reste de la tenue, les deux membranes sont en plastique transparent et léger, il semble si fragile qu'on pourrait croire qu'il se déchirerait au moindre geste. Pourtant, il semble faire comme une deuxième peau recouvrant les ailes sans pour autant gêner leurs mouvements. Maintenant que ces dernières sont bien mise en place, le plastique semble avoir disparu, je dois lutter pour ne pas tendre un sabot et lui toucher l'aile, je suis sûre que je n'en sentirai que les plumes.

Enfin, ses pattes arrières atteignent à leur tour leur emplacement et le tissu vient directement se coller contre sa peau, accentuant plus que je ne l'aurais cru possible ses courbes et ses muscles. D'un mouvement agile, presque digne d'un contorsionniste, elle plie ses jambes avant et les glisse d'ans l'ouverture avant d'enfiler les manches. L'effet est aussi immédiat qu'avec sa croupe et ses ailes, le col vient se resserre autour de son long cou, faisant ressortir son buste bombé, la courbure de son dos ainsi que ses épaules. Elle force légèrement et je peux voir la base de sa queue remuer frénétiquement à l'arrière de la combinaison avant qu'une cascade de crin n'en sorte.

Devant moi se tient maintenant une grande jument noire comme la nuit, recouverte d'une magnifique tenue presque aussi sombre que son pelage, lui collant au corps et accentuant chacun de ses traits. Je ne peux m'empêcher de déglutir bruyamment alors que son attention est portée sur ses ailes. Elle les fait bouger dans plusieurs positions, aidant la membrane qui les recouvre à bien se mettre en place. Faisant cela, elle contracte la plupart de ses muscles et le sang me monte à la tête. C'est moi ou il fait chaud tout à coup ?

Je commence à avoir le souffle court, essayant de reprendre le contrôle de moi même, j'essuie la sueur qui commence à couler du front quand j'entends ma camarade se frotter la gorge. Mes yeux remontent de sa croupe suivant chaque partie de son corps avant d'atteindre son visage et son regard. J'ai du mal à déchiffrer ce que j'y lis, satisfaction, fierté et désapprobation, oui, ce doit être un mélange des trois.

"J'espère que c'était instructif." Dit-elle calmement, l'ombre d'un sourire apparaissant sur ses lèvres. "Mais j'apprécierais que tu enfiles aussi la tienne, nous n'avons pas toute la soirée."

Je sens de nouveau la chaleur me brûler les joues. Ma propre tenue m'attend toujours posée sur la table. J'en étais venue à complètement oublier son existence. Je m'empresse de la prendre et tente de passer mes pattes arrières par l'ouverture, une à la fois. J'essaie tant bien que mal 'atteindre les jambes à l'arrière en remuant le miens dans tout les sens. Sans grand succès, le plastique et le tissu viennent frotter contre mon pelage, le brossant contre le sens du poil et m'irritant la peau. J'entends le plastique geindre et couiner au fur et à mesure que mon corps pénètre le vêtement, se chargeant en électricité statique à chaque nouveau centimètre gagné, je pourrais allumer une lampe si on me la mettait dans la bouche.

Ma bouche ! Suis-je bête, si je prends le col dans ma bouche, ce sera probablement plus facile, comme l'a fait Night Stalker. A la différence que mon cou est loin d'être aussi long que le sien et que je suis tout sauf aussi souple. Tout ce que je réussi à faire c'est me tordre le cou et faire claquer mes dents dans le vide à chaque essai. Rajoutant ainsi à la cacophonie des couinements du plastique, des étincelles que font mes poils à l'intérieur de la tenue et mes halètements.

Je réussi enfin à glisser mes pattes arrières dans les jambes et la fabrique vient directement se plaquer contre mes cuisses rebroussant de nouveau mon poil et le bloquant dans cette position plus que désagréable. Ca serre tellement que j'en ai les muscles qui se contractent d'eux même, je crois que je ne vais pas tarder à avoir une crampe.

Night Stalker me regarde me dandiner l'air perplexe, haussant un sourcil, mais semble profiter du spectacle burlesque que je lui offre. Je sens l'ouverture glisser le long de mon dos, frottant contre chaque vertèbre, m'arrachant un grincement de dents à chaque nouvel os passé. Le résultat sur mon ventre n'est guère mieux, si elle en avait la volonté, la combinaison pourrait me rentrer dans l'estomac, elle frotte en serrant le long de mes intestins, je lutte pour éviter d'avoir un relâchement gazeux impromptu, puis ce sont mes côtes qui deviennent les nouvelles victimes de ce bourreau vestimentaire.

La lente glissade s'arrête lorsque le col atteint l'arrière de mes épaules. J'essaie d'abord de plier mes pattes avant pour forcer l'ouverture à les laisser entrer, le résultat n'est pas là. Je tente alors de les déplier vers l'avant et vide mes poumons. La glissade reprend et enveloppe peu à peu mes bras jusqu'à ce que je sois capable de les plier à l'intérieur. Une fois fait je lutte comme une déchaînée pour trouver les manches. Le manque d'espace et d'air à l'intérieur ainsi que la tenue serrée me font sentir soudainement claustrophobe. Je commence à paniquer et mes mouvements s'intensifient arrachant de nouveaux couinements au plastique, ponctués de mes propres gémissements.

A bout de force et de souffle, je m'affale au sol, laissant à la combinaison le soin de m'achever. C'est finit, je n'ai plus envie de lutter. Au diable les corporations, au diable l'endoctrinement, au diable le MAI, au diable Equestria ! Que la mort m'emporte si cela lui fait plaisir, mais j'ai perdu tout espoir de trouver ces maudites manches. Oui, je la sens venir avec sa faux, elle s'approche lentement, grande, sombre et majestueuse tandis que ma vision se trouble et se remplit d'étoiles, mes larmes ruisselant le long de mon visage. Je n'ai aucun regret, je pars en paix, le sourire aux lèvres et remplaçant la terreur dans mes yeux par de la béatitude, je vais enfin être libérée.

La mort s'arrête à quelques centimètres de moi et soupire un air de déception. "Qu'est-ce que je vais faire de toi." Dit-elle ennuyée tandis que ses douces ailes, fines comme la peau d'un jeune poulain me saisissent par l'abdomen pour me remettre sur pattes. Son visage s'approche du mien, comme pour me donner le dernier baiser qui m'apportera aux portes d'Elysium mais dévie au dernier moment pour longer mon cou, le sien frottant contre ma joue et épongeant mes larmes. Je sens ses dents se refermer contre le col de la combinaison et tirer d'un coup sec.

Mes pattes avant tombent d'elles même dans les manches et la combinaison se referme violemment sur mon buste, compressant mes poumons dont le peu d'air qu'ils contiennent encore s'échappe faisant exploser mon larynx. Si ce n'est pas le cas, la douleur est toute comme. Le choc me ramène à la réalité, ou ce qui s'en rapproche le plus. L'ange de la mort se transforme en un magnifique ange noir portant une combinaison quasi identique à la mienne, si ce n'est pour la fine membrane qui recouvre ses ailes.

J'aspire l'air comme à travers une paille et sa brûlure familière vient peu à peu raviver mes poumons. Je laisse échapper une grosse toux tandis que ma vision revient lentement. Les ailes me relâchent et je tombe de nouveau au sol. Je sens mon cœur tambouriner contre la tenue qui vient le remettre en place serrant contre mes côtes et mon buste.

Je gis ainsi contre le linoléum blanc jusqu'à ce que ma respiration rapide et saccadée reprenne un rythme normal. Quand je me sens de nouveau capable de tenir debout, je force sur mes pattes pour me lever et à ma surprise, cette action me semble moins pénible que je ne l'aurais cru. La pression du tissu et du plastique accentuent la force de mes muscles et le mouvement me semble presque plus que naturel, plus fluide, plus rapide, moins fatiguant. J'en oublie presque la douleur.

Mes poils se remettent en place un à un me faisant légèrement grimacer sous la sensation particulière, et chaque respiration se fait de plus en plus puissante, j'inhale et exhale plus d'air sans pour autant respirer plus vite. Maintenant que mes sens sont revenus, je me sens plus forte, plus puissante, plus légère, mais aussi une sensation extrêmement désagréable à l'arrière main.

J'essaie de remuer la queue mais l'action est entravée par le tissu. J'essaie plus fort avant de me retourner et sursaute à la vision d'horreur; ma queue a disparue ! Je sens la panique m'envahir de nouveau tandis que Night Stalker laisse échapper un nouveau soupir avant de se diriger vers ma croupe. Elle approche son visage de mes flancs et je sens son museau frotter contre ces derniers à travers l'orifice de la tenue. Je suis trop affolée pour réagir, mais je doute que ce soit le moment pour ça. Je couine de surprise quand elle tire rapidement, ma queue dans bouche avant de la relâcher.

Je la regarde embarrassée, le rougissement brulant mon visage et les oreilles plaquées sur la nuque. Je lui offre mon meilleur sourire gêné qu'elle me rend avec déception et incrédulité.

"Quinze minutes, c'est un nouveau record." Dit-elle exaspérée avec un troisième soupir. "Et si je dois ajouter à ça la crise d'anxiété et le fait que tu as faillis mourir de suffocation, je te déclare pire agent spéciale que je n'ai jamais eu à formé, ou connue. A l'avenir c'est moi qui t'habillerai, on ne peut pas perdre autant de temps à chaque fois, d'autant plus que tu n'étais pas le meilleur exemple de discrétion qui soit."

"Désolée." Je réponds d'une petite voix. "C'est la première fois que je porte une tenue, qui plus est ce genre de tenue."

"Peut être que tu aurais mieux fait de porter attention sur la façon dont j'ai enfilé la mienne plutôt que sur moi."

Elle ne fait rien pour arranger mon embarras. Je me racle la gorge avant de reprendre la parole. "Et en quoi ces horreurs vont elles nous aider à être discrètes ?" Bien que sur elle, ce soit tout sauf une horreur, comment j'ai fait pour manquer une telle splendeur la première fois ? Ah, probablement le fait qu'elle avait faillit me tuer, quoi qu'au final elle ait réussi...

"Je pense que tu as déjà dû ressentir certains de ses effets. Essaye de trotter." Me demande-t-elle.

Je m'exécute et fait quelques trots autour de la pièce. Chacun de mes muscles se contracte avant que j'en ai la volonté, mes mouvements sont légers et fluides et je ne ressens aucune fatigue. Plus impressionnant, la texture sous mes sabots, ce n'est pas très épais, mais très souple, elle absorbe chacun de mes pas, j'ai l'impression de flotter. Mieux encore, pas un seul son ne s'échappe de ma courte course.

Mon visage s'illumine face à cette merveille, et le sourire revient sur celui de Night Stalker. "Et ce n'est pas tout, il y a un talisman à la base de la nuque, essaye de l'atteindre et tapote simplement dessus."

Je cherche du sabot le long de mon cou, passant au dessus de mon implant et toujours plus bas, j'atteins le col et finalement une surface dure et lisse en forme de losange. Je tape dessus de la pointe du sabot et une sorte de courant me traverse le corps, partant du talisman jusqu'à mes oreilles et ma queue.

Le seul changement apparent est ma vision qui semble s'être légèrement brouillée, mais un clignement de la paupière la restaure aussitôt. "Qu'est-ce que c'est censé faire ?" Je demande étonnée. Ou j'essaie car aucun son ne sort de ma bouche.

Night Stalker regarde dans ma direction, légèrement trop de côté et lève une patte en faisant un signe vers celle-ci. "Regarde tes sabots et tu comprendras."

Je lève à mon tour ma patte gauche pour la porter devant mes yeux, mais la seule chose que je vois est le vide. Je le remue devant moi et toujours rien, même pas un mouvement d'air ou une quelconque déformation.

"Redonne un petit coup sur le talisman pour annuler l'enchantement." Dit la jument noire.

De nouveau le courant me parcoure et quand je baisse la tête je peux de nouveaux voir mes sabots, du moins manches de la combinaison. "J'ai compris pour la partie discrétion, mais on communiquera comment, je ne pouvais pas parler."

"En plus d'annuler l'image, l'enchantement des combinaisons annule aussi les sons qu'émettent leur porteur. Tu peux parler, mais personne ne peut t'entendre."

"Ca va quand même poser un problème de communication."

"Pour ça j'ai ce qu'il nous faut." Dit -elle en se retournant et allant vers l'un des casiers. Elle revient vers la table avec deux appareils et deux verres de lunette. "Ceci," dit-elle en prenant l'un des deux appareils et me le fixant autour de l'oreille gauche. "Est un téléphone." Dit-elle la bouche pleine. Je sens son museau chercher dans ma crinière et quelque chose se brancher à mon implant.

"Et même plus que ça, ce n'est pas l'horreur que t'ont refilé les Me, c'est un mini-ordinateur, une sorte d'interface pour le MAI. A l'aide cette lunette," elle m'attache le morceau de verre sur l'appareil et un écran apparaît devant mon œil gauche. Je n'ai même pas besoin de me concentrer dessus, l'image apparaît comme du filigrane sur mon champ de vision, se mêlant à ce qui est devant mon regard. Plusieurs informations apparaissent indiquant une synchronisation avec mon implant, je ressens le même courant qu'avec le kit d'activation traverser ma nuque et voyager entre les deux appareils.

"Synchronisation terminée." Annonce la voix dans ma tête, ça faisait longtemps que je n'avais pas entendu la voix de mon MAI. Le même message s'affiche dans mon champ de vision ainsi qu'un menu.

"J'ai fait apporter quelques modifications à ton appareil pour qu'il te corresponde mieux." Me dit Night Stalker. "J'ai synchronisé la liste des contacts des Me pour que tu puisses y avoir accès directement. Les numéros devraient se mettre à jour automatiquement lorsqu'ils t'enverront les nouveaux. J'ai aussi fait installer une option d'activation/désactivation de l'accès au Grand Réseau; si tu es en mission pour les Me, tu pourras garder ton implant actif sans pour autant balancer les infos vers la Bibliothèque Royale. En revanche, les Princesses en seront tenues informées, ainsi que moi, ce qui est normal, vu que je ne te quitterai pas d'un sabot.

"Dernier point, tant que la lunette sera active, la voix de ton implant-" Elle se coupe en prenant l'air songeur. "Je n'arrive pas à croire qu'ils fassent encore ce genre de MAI, je croyais que les derniers avaient étés retiré du marché il y a plusieurs siècles." Puis elle reprend son explication. "Je disais, tant que la lunette sera active, la voix de ton implant ne devrait plus se manifester aussi souvent, les informations s'afficheront à l'écran. Tu ne devrais entendre la voix que pour les informations imminentes."

J'essaie de ruminer toutes ces infos, mais quelque chose m'échappe. "En quoi ça règle notre problème de communication ?"

"J'y viens." Me répond-elle. "Toutes les fonctions de l'appareil sont activées par la pensée. Il en va de même pour notre communication. Lorsque je porterai aussi le mien," dit-elle installant à son tour le dispositif autour de son oreille gauche.

L'écran de sa lunette s'allume et un onglet apparaît dans mon champ de vision avec la tête de Night Stalker. "Confirmer communication ?" Demande la voix de mon implant. Je me concentre et répond oui.

"Je vois que tu arrives à maîtriser les commandes de base." Me dit Night Stalker sans remuer les lèvres.

J'essaie de me concentrer pour répondre mais elle ne semble pas recevoir le message. "Tu peux parler à voix haute si ça peut t'aider, sous l'enchantement de la combinaison, seule moi t'entendrai. Essaye."

J'active le talisman et lui demande si cette fois-ci la communication fonctionne. En effet, je n'entends toujours pas ma voix, mais elle me répond, cette fois-ci en me regardant directement dans les yeux.

"Ca marche très bien." Dit-elle en activant son talisman à son tour. "Tu devrais aussi être capable de me voir, il suffit de penser à moi, que tu veux me voir."

Bien, ça ce ne devrait pas être trop dur, comment résister à une telle apparence ? Elle apparaît de nouveau devant mes yeux avec un large sourire aux lèvres. "J'espère que tes yeux sont satisfait. Rappelle toi qu'on communique par la pensée, essaye d'éviter ce genre de réflexion pendant les missions. Même si je suis flattée, rappelle-toi ce que je t'ai dis ce matin, reste concentrée."

"Pardon." Je m'excuse.

"On a encore un peu de temps avant que Luna ne quitte l'aile de nuit." Dit-elle en regardant vers l'horloge au dessus du tableau. "Désactive le talisman, son énergie n'est pas illimitée." Je m'exécute et elle reprend après avoir fait de même. "Essayons des fonctions plus avancées.

"Le radar t'indiquera la direction de ton objectif si tu la connais déjà, essaye."

Je pense à un radar et une boussole géante vient envahir mon regard. Elle est divisée en trois cercles de taille différente mais de même centre. A l'intérieur du plus petit se trouve un point bleu, point qui se déplace en même temps que Night Stalker.

"Il t'indique aussi la position de tes alliés, dangers potentiels ainsi que des tierces partis. Pour le moment, partons du principe que ton objectif est ton bureau dans cette pièce. Va t'assoir à ce dernier."

"Objectif trouvé." M'annonce la voix. Une flèche apparaît en bas de la boussole, je me retourne et la flèche remonte pour se positionner en haut du plus petit cercle. Mon regard se porte sur les deux bureaux, l'un d'eux entouré d'une aura jaune. Je me dirige vers ce dernier et y prend place. "Objectif atteint." Et l'aura ainsi que la flèche disparaissent.

"Impressionnant n'est-ce pas ?" Me demande ma camarade. "C'est tout ce dont tu as besoin de savoir pour le moment, le reste devrait te venir intuitivement. Maintenant reviens à la table que je t'explique notre plan d'action pour ce soir.



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