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La Vie Ennuyeuse de Dreary Sky

Une fiction écrite par Betshet.

PARTIE II - Chapitre 1 : Grottes et Chiens

La Vie Ennuyeuse de Dreary Sky

PARTIE II : Le Voyage de Dreary Sky

Chapitre 1 : Grottes et Chiens

Le jour où Dreary Sky avait tenté de se suicider, une bourrasque de vent l'avait empêché de commettre l'acte irréversible. En y réfléchissant, il s'était dit qu'il y avait peut-être une force invisible à l'œuvre ici. C'était grâce à ce coup de vent qu'il avait survécu, qu'il était allé trouver Sunflower, et qu'aujourd'hui, il prenait le train de cristal en direction de l'Empire Cristallin. Il n'avait jamais réellement cru au « destin », même si en tant que poney avec une cutie mark, il était difficile de ne pas y croire, mais en tout cas, il n'avait jamais pensé que quelque chose guidait leur vie à tous, et que tout était déjà écrit. Dreary Sky était un poney pragmatique.

Et pourtant, là, ligoté et transporté par des chiens adamants comme otage, seulement une heure après être parti de Canterlot, Dreary Sky se dit que si le destin existait réellement, il avait un sale sens de l'humour.

L'objectif du poney, en embarquant en direction des montagnes de cristal, était d'aller le plus au nord possible, puis de retourner à Canterlot par lui-même en se dirigeant tout droit vers le sud. Il avait acheté de quoi tenir plusieurs jours, mais comptait bien se ravitailler dans les villes qu'il croiserait.

Malheureusement, ses plans étaient tombés à l'eau lorsque le train de cristal avait été pris en embuscade par une horde de chiens adamants. Certes, ils étaient peu nombreux à Equestria et se tenaient généralement à carreau, surtout depuis un épisode particulièrement traumatisant où une certaine jument leur avait fait comprendre qu'attaquer les poneys n'était pas une bonne idée, mais ces derniers temps, avec la réapparition de l'Empire Cristallin, ils étaient de plus en plus audacieux. Des histoires de kidnappings et de rançons parvenaient parfois aux oreilles des citoyens, bien que la plupart prenaient tout cela pour des rumeurs.

Pour une rumeur, le chien qui transportait Dreary avait l'air sacrément réel.

Ce qui étonnait l'étalon, qui avait plein de temps libre pour réfléchir, jeté sans ménagement dans un chariot avec les autres passagers du train, c'était la façon dont les chiens avaient mené l'attaque. Ses quelques cours de biologie sur les autres espèces d'Equestria lui avaient appris que bien qu'ils chassaient en meute et arrivaient même à former des sociétés autonomes, les chiens adamants n'avaient pas une intelligence très développée, et surtout, leurs instincts de chasseurs de gemmes les empêchaient de coopérer pacifiquement. Leurs sociétés se basaient surtout sur la loi du plus fort, et mener une attaque coordonnée aussi précise et efficace était impossible pour eux. De plus, les chiens chassaient les gemmes, pas les poneys. Kidnapper des poneys pour exiger une rançon demandait un niveau de réflexion particulièrement élevé pour une meute de chiens.

Et pourtant, Dreary ne pouvait que constater l'attaque fulgurante dont leur train avait été la cible, ainsi que la discipline et l'organisation exemplaire des chiens. Tout ceci était décidément louche.

Alors qu'il pensait à tout cela, le chariot roula sur une bosse et secoua tous les poneys pris en otage. Le choc lui fit réaliser qu'il pourrait très bien réfléchir à tout cela plus tard, et qu'il devait tenter de s'échapper. Il avait à peine commencé le grand voyage sensé l'aider à trouver le sens de sa vie, et voilà qu'il était enlevé pour servir de rançon. Il n'allait quand même pas se laisser faire.

L'étalon remua un peu, tentant de desserrer ses liens, mais cessa vite lorsqu'il sentit la pointe d'une lance contre son flanc.

« Poney pas bouger. » grogna l'un des gardes marchant à côté du chariot.

Inutile de dire qu'il se tint à carreau après cela.

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La porte de la cage se referma dans un claquement qui résonna longuement entre les murs de pierre. Les otages avaient tous été jetés au même endroit, et gigotaient à présent les uns sur les autres, chacun tentant de gagner un peu d'espace vital.

Ils avaient été transportés dans une grotte au beau milieu des montagnes de cristal, et d'après ce qu'avait vu Dreary du voyage, ils avaient peu de chances d'être retrouvés s'ils n'agissaient pas par eux-mêmes. L'entrée de la caverne était difficilement visible par ceux qui ne la connaissaient pas, en plus de se trouver dans un recoin reculé du massif montagneux. Personne ne viendrait les secourir là.

Les cavernes en elles-mêmes avaient dû être magnifiques il fut un temps : à présent, les murs criblés de trous étaient les seuls témoins des trésors dont elles regorgeaient autrefois. Pillant sans respect pour la beauté de ces grottes millénaires, les chiens adamants avaient creusé les parois sans pitié, extrayant la moindre gemme de la pierre.

Leur prison consistait en une simple porte d'acier fermant une cavité creusée dans la roche des murs. L'espace était restreint, et les poneys ligotés se marchaient tous un peu dessus. Avoir les membres liés n'aidait pas à se trouver une position correcte.

D'un coup, Dreary sentit la corde autour de son corps se desserrer. Surpris, il vit qu'elle avait été sectionnée par un objet tranchant, et regardant autour de lui, il remarqua une jument tenant un morceau de gemme taillé en un couteau rudimentaire entre ses dents. Elle était encore prisonnière, n'arrivant pas à suffisamment tordre le cou pour se délier elle-même.

Crachant la gemme, elle dit avec un grand sourire : « Salut ! Tu me files un petit coup de sabot ? »

Comprenant vite ce qu'elle essayait de faire, il prit à son tour le couteau de fortune et trancha ses liens. Libre, elle s'ébroua, et il vit lorsqu'elle déploya ses ailes qu'elle était un pégase. Son attitude confiante et presque détendue l'étonna.

« Bon, on se met en route ? » lui demanda-t-elle, toujours avec un sourire.

Dreary la regarda avec des yeux ronds. « Où ça ? »

Elle répondit en levant les yeux au ciel, comme s'il venait de dire une absurdité :

« Dehors, bien sûr. On s'échappe. Écoute, dit-elle en voyant sa mine hébétée, je t'ai choisi parce que tu es le seul à avoir tenté de t'échapper durant le trajet, parce que tu n'as absolument pas l'air paniqué, et parce que comparé au tas d'ahuris encore saucissonnés à côté, tu as l'air relativement intelligent. »

Et effectivement, elle avait raison. Dreary ne paniquait pas. L'idée de s'être fait enlever et de possiblement subir bien pire si les négociations avec les princesses échouaient ne le secouait pas. Non, s'il ressentait quelque chose à l'instant, c'était plus de la colère. Son grand voyage pour se trouver un but dans la vie et chercher qui il était s'était fait interrompre avant même d'avoir réellement commencé, et il trouvait toute cette situation légèrement irritante.

Jetant un regard au « tas d'abrutis », il vit qu'il s'agissait pour la plupart de nobles de Canterlot et d'ambassadeurs de l'Empire cristallin, qui n'avaient sans doute jamais mis le pied en-dehors d'une grande ville. Se retournant vers sa compagnonne d'infortune, il acquiesça :

« C'est quoi le plan ?

- On sort tous les deux, on se faufile hors de la caverne, je vole jusqu'à la ville la plus proche pour prévenir les princesses, et hop, en deux temps trois mouvements, une brochette de chiens capturés et une guerre évitée. Simple, non ? »

- Et comment tu comptes sortir ? demanda-t-il en pointant la porte du sabot. Tu aurais mieux fait de prendre une licorne pour ça.

- Pff, aucun d'entre eux ne serait assez calme pour lancer un sort correctement. Et en plus, je sais exactement comment sortir d'ici. Regarde bien... »

Elle s'arracha une plume d'une de ses ailes, et s'approcha de la serrure. Quelques secondes plus tard, la porte était grande ouverte, et la mâchoire de l'étalon menaçait de se décrocher.

« Qui es-tu ? demanda-t-il, une fois remis de sa surprise.

- Disons juste que je suis habituée à ce genre de situations » lui répondit-elle mystérieusement.

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La suite du plan se déroula sans accroc. Les chiens ne s'attendaient pas à une évasion, et ils étaient bien trop occupés à creuser leurs mines pour faire attention aux deux poneys se faufilant dans l'ombre. L'obscurité des couloirs éclairés seulement par quelques torches aidait leur progression, et les rares chiens qu'ils croisèrent ne les voyaient pas, les chariots de gemmes qu'ils poussaient occupant toute leur attention.

Lorsqu'ils arrivèrent devant la salle du trésor, protégée par deux gardes qui avaient l'air de s'ennuyer profondément, Dreary se rappela que leurs geôliers leur avaient pris toutes leurs affaires. Une pensée se forma dans son esprit, et d'un coup, récupérer ses possessions devint sa priorité absolue. Silencieusement, il fit comprendre à sa nouvelle associée ce qu'il voulait faire. Celle-ci leva les yeux au ciel mais accepta, ce qui lui évita d'avoir à tenter le coup seul. Utilisant une poignée de gemmes comme appât, les deux poneys réussirent à distraire les gardes et à se faufiler dans la salle.

Là, un spectacle magnifique les attendait. Une montagne de gemmes montant jusqu'au plafond encombrait la majeure partie de l'immense salle. Des tunnels étaient creusés sur toute la paroi, et des wagonnets en sortaient régulièrement pour se déverser sur le gigantesque amas de richesses, avant de repartir en sens inverse. L'avidité des chiens était telle qu'ils avaient même emporté le train de cristal dans lequel avaient voyagé les poneys, sans doute pour le démonter et en revendre les pièces.

Dans un coin de la salle, les affaires des prisonniers avaient été empilées, probablement pour être vendues plus tard contre des gemmes à des marchands. Dreary s'y précipita, et fouillant rapidement son sac, y trouva la photo qu'il cherchait. Rassuré, il la rangea, et prit le tout.

Sa compagnonne, elle, avait également récupéré ce que les chiens lui avaient pris, à savoir un chapeau qui avait l'air d'en avoir vu de toutes les couleurs, ainsi qu'une simple veste kaki.

« On peut y aller ? » chuchota-t-elle.

Acquiesçant, l'étalon se préparait à repartir, mais le museau d'un énorme chien lui bloquant le chemin lorsqu'il se retourna le dissuada d'avancer.

Les gardes étaient revenus, et s'étaient faufilés derrière les deux poneys. Dreary glapit d'horreur.

La seconde d'après, le garde était étalé à ses pieds.

La jument décidément pleine de mystères venait de lui asséner un coup à l'arrière du crâne en moins de temps qu'il en fallait pour cligner des yeux. Elle se retourna, et vit l'autre garde fuir en-dehors de la salle, sûrement pour donner l'alarme et amener des renforts.

« On s'arrache ! » cria la pégase pour sortir Dreary de sa torpeur. Se secouant, il la suivit vers la sortie, quand une cloche résonna dans les couloirs de la caverne.

« Demi-tour ! Tout l'endroit va grouiller de gardes d'ici une minute ! On ne va pas pouvoir sortir ! »

Son ton urgent commença à le faire paniquer. Sa compagnonne, si confiante jusqu'à présent, commençait à perdre son calme : cela ne signifiait rien de bon. Se retournant, il chercha une issue du regard.

Il fallait se rendre à l'évidence : ils étaient piégés. La salle n'avait pas d'autre sortie, et les gardes allaient déferler d'ici quelques secondes. La réalité de sa situation frappa brutalement l'étalon. Il allait repartir au cachot, voir pire, et allait passer des semaines enfermé, à attendre une hypothétique rançon.

Paniqué, songeant à ce qui allait se passer s'il se faisait prendre, il ne faisait plus attention à ses alentours. Il fallut que la pégase à ses côtés le frappe pour lui faire reprendre contact avec la réalité.

« Bouge-toi, enfin ! Je t'ai pas donné une chance de t'échapper pour que tu restes bloqué comme un idiot à la première difficulté ! Moi en tout cas je vais pas me rendre sans me battre, alors ou tu m'aides à sauver nos peaux, ou je te laisse ici tout seul ! »

Il porta un sabot à sa joue douloureuse. La situation lui rappelait beaucoup trop une autre scène dans le même genre, qu'il avait vécue il n'y a pas si longtemps que ça.

Elle avait raison. Dreary se gifla mentalement, et remit ses pensées sur la bonne voie. C'était à cause de ce genre de pensées pessimistes qu'il avait pris la route, il devait se prendre en main et commencer à changer.

Un bruit non loin attira son attention. Un wagonnet venait de sortir d'un des tunnels dans les murs pour déverser son contenu sur la montagne de gemmes. Sans prendre le temps de réfléchir plus avant, il agrippa la jument qui était déjà en position de combat, une dizaine de gardes entrant dans la salle, et l'entraîna en direction du wagonnet, galopant de toutes ses forces. Surprise, elle voulut résister, mais compris le presque-plan du poney gris en avisant elle aussi le wagonnet et les rails qui s'enfonçaient dans le tunnel.

« Bien vu ! » lui cria-t-elle alors qu'ils grimpaient à la hâte dans le chariot, qui commençait déjà à repartir en sens inverse. Dreary voulut répondre, mais il tomba au fond du véhicule, qui prenait de la vitesse. La jument grimpa juste à temps pour baisser la tête à l'entrée de l'étroit tunnel, et ils échappèrent de peu aux pattes des gardes qui regardèrent, impuissants, leurs proies s'échapper.

Leur moyen de transport assuré, les deux poneys soufflèrent de concert. Ils étaient saufs pour le moment. Mais les rails les emmenaient au fond des mines de gemmes, à l'opposé de leur destination. Ils devaient trouver un moyen de changer de voie, et vite.

La pégase avisa un aiguillage devant eux. Sachant que s'ils continuaient tout droit, ils couraient à leur perte, elle se dit qu'ils n'avaient rien à perdre à tenter d'autres chemins. Seulement, ils avaient peu de temps avant d'y arriver, et le levier se trouvait au niveau de l'aiguillage en question. Elle prit alors son chapeau entre ses dents, et, se servant de ses sabots arrières comme d'un lance-pierre, elle le projeta vers le levier, qu'il actionna avant de tomber à terre.

« Yeehaw ! » cria-t-elle, tandis qu'encore une fois, Dreary se demanda qui pouvait bien être cette jument aux multiples talents. Elle réussit même à se pencher suffisamment en-dehors du wagonnet lancé à pleine vitesse pour récupérer son chapeau au passage.

Alors qu'ils se dirigeaient vers une destination inconnue, Dreary eut plus de temps pour détailler sa sauveuse. Il remarqua pour la première fois que sa crinière et sa queue, qu'il pensait être monochromes, étaient en fait un dégradé de gris. Sa fourrure, elle, avait une couleur de sable. Bizarrement, elle lui rappelait quelqu'un, mais il n'arrivait pas à se souvenir exactement de qui il pouvait s'agir.

La chance avait apparemment décidé de leur sourire, puisque la voie qu'ils avaient empruntée menait vers le haut. Cela ne pouvait signifier qu'une chose : la sortie. Dreary se dit que peut-être une fois depuis le début de son voyage, il allait avoir de la chance.

Il retira immédiatement cette pensée lorsqu'il vit la sortie en question. Même si « sortie » n'était pas le bon terme ici. Il est difficile de désigner un trou dans une paroi de falaise comme une sortie. Visiblement, les chiens avaient creusé ce tunnel pour se débarrasser de tous leurs déchets, qui tombaient alors au fond d'une fosse. Fosse vers laquelle les deux poneys se dirigeaient à pleine vitesse.

Pendant quelques secondes, ils volèrent au-dessus du gouffre.

Puis ils tombèrent.

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L'avantage d'avoir un pégase avec soi est de pouvoir compter sur lui pour se sortir de situations périlleuses du type « chute de trente mètres de haut ». La jument qui avait accompagné Dreary, gardant son calme même au-dessus du gouffre béant, l'avait attrapé – laissant son estomac dans le véhicule – et les avaient hissés jusqu'au bord de la falaise. Le wagonnet, lui, était allé s'écraser au fond de l'abîme.

Ils n'entendirent même pas le son de sa collision avec le sol.

Haletant, l'un de peur, l'autre de fatigue, les deux poneys étaient étendus dans la neige des montagnes de cristal. Ils mirent un bon moment avant de reprendre leur souffle, et même alors ils restèrent allongés, se remettant de leurs émotions.

L'étalon se mit à réaliser sérieusement tout ce qu'ils venaient de faire. Ils s'étaient échappés d'une prison gardée par une horde de chiens adamants à bord d'un wagonnet. Dreary se dit qu'il n'avait jamais eu autant d'émotions fortes de toute sa vie.

Il aimait bien ça.

Enfin, quand il eut pleinement accepté l'irréalité de sa situation, il se mit à rire. Un rire de soulagement, mais aussi de plaisir. Il avait du mal à comprendre pourquoi, mais toute cette aventure, après coup, était absolument hilarante. Excitante. Enivrante.

Même s'il se promit de ne pas remettre ça avant un bon bout de temps. Il était sûr d'avoir perdu pas mal d'années de vie et de n'y avoir gagné que quelques cheveux blancs de plus.

Sa compagnonne d'infortune se joignit à lui lorsqu'il se mit à rire, et tous deux évacuèrent leur stress et leurs émotions à travers ce rire libérateur.

Une fois calmés, ils se relevèrent, et s'ébrouèrent pour se débarrasser de la neige.

« Bien joué, partenaire ! le félicita la jument. Vraiment pas trop mal pour une première fois.

- On remet ça quand ? plaisanta-t-il avait un sourire. »

Elle éclata de rire. « Tu sais quoi ? Je t'aime bien. Dommage que je ne puisse pas t'emmener avec moi, je t'aurais appris pas mal de choses.

- C'est quoi la suite du plan ?

- Moi, je vais voler jusqu'à la ville la plus proche pour avertir les princesses de ce qui se passe ici. Elles enverront sans doute l'armée libérer les otages. Si tu veux, je peux te déposer. »

Dreary regarda autour de lui. Il était perdu en plein milieu des immenses montagnes de cristal. Il regarda son sac, qu'il avait récupéré des griffes des chiens adamants. Il était toujours rempli de vivres.

Il se rendit compte qu'au final, il était exactement là où il voulait se rendre lorsqu'il avait embarqué à bord du train.

« Non, je vais me débrouiller. » lui répondit-il avec un grand sourire.

Elle le lui rendit. « Décidément, tu me plais. J'espère qu'on se reverra. »

Alors qu'elle allait s'envoler, Dreary la retint : « Attends ! Tu ne m'as même pas dit ton nom ! »

Elle le regarda avec un air mystérieux.

« Tu peux le deviner tout seul, non ? »

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Dream Walker fixait son compagnon avec des yeux ronds, la bouche grande ouverte. Sa réaction fit sourire Dreary.

« Quoi ? demanda-t-il, amusé.

- Ce – ce pégase... Pelage de sable, crinière grise, chapeau et veste... »

Il acquiesça : « Eh oui. C'est pas tous les jours qu'on rencontre un personnage de fiction en chair et en os. »

Le pégase se reprit, refermant sa mâchoire, et resta silencieux, plongé dans une intense réflexion en fixant ses sabots.

Dreary frissonna. Plongé dans son récit, il n'avait pas remarqué que la nuit était tombée depuis longtemps, et que les vents glacés du désert commençaient à souffler.

« Bon, dit-il, sortant Dream de ses pensées, il va falloir penser à dormir, maintenant. Il faut se lever tôt demain si on veut profiter de la fraîcheur de l'aube.

- Mais... mais comment veux-tu que je dorme après m'avoir raconté une histoire pareille ? C'était palpitant ! Tu es sûr que tu n'as pas tout inventé ? »

Il secoua la tête. « Non, tout est vrai. Et je t'assure que moi aussi, même en l'ayant vécu, j'ai encore du mal à y croire. Et ce n'est même pas la fin de l'histoire...

- C'est vrai... Les montagnes de cristal sont à l'autre bout d'Equestria ! Comment t'es-tu retrouvé dans ce désert ? »

- Je te l'ai dit, c'est une longue histoire. Je te raconterai la suite demain, si tu veux. Ça fera passer le temps. »

Dream acquiesça, et sur ces derniers mots, les deux poneys se mirent au lit, bercés par le vent frappant les murs de toile de leur tente.

Le pégase mit longtemps à s'endormir, le récit de Dreary encore bien présent dans son esprit.

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Note de l'auteur

Je l'avais déjà précisé dans ma traduction de "The Mare of the Night", mais je le redis ici : je traduis "Diamond Dogs" par "Cheins Adamants" parce que même si le terme est un peu archaïque, c'est toujours plus joli que "Chien à Diamants".
Et sinon, vous avez deviné qui était le pégase avec Dreary? :D

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