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Le Chevalier Noir

Une fiction écrite par knightwinter333.

Chapitre 3: Autour de pâtisseries

Ulrik se réveilla en sursaut et regarda de droite à gauche avec angoisse. Finalement, il poussa un soupir de soulagement en sachant qu’il se trouvait certainement dans un hôpital. D’instinct, le chevalier toucha du bout des doigts la blessure causée par le carreau d’arbalète : Aucune douleur, aucun bandage. Il examina et constata avec surprise que la plaie était entièrement cicatrisée. Aurait-il dormi si longtemps ? Se demanda-il.CSe qui expliquerait son mal de crâne et sa faim qui le tenaillait.

Ulrik tenta de se lever doucement. Très doucement, car il vit le monde virer au noir un instant et son environnement tourner. Une fois debout, il s’appuya contre le mur gris pour éviter de retomber et regarda la pièce : En plus du lit, il y avait une table et deux chaises en bois, une porte fermée et une seule fenêtre aux volets clos. Sur la table se trouvaient ses vêtements qu’il portait sous son armure et sa bourse. Ses habits, une simple chemise blanche, une ceinture, des chausses noires et une paires de bottes de cuire, étaient lavées et… Sentant la lavande. Par contre aucune trace de son équipement de combat.

-Certainement dans une salle d’arme, se dit-il.

Quand il termina de se rhabiller, le chevalier ouvrit les volets de l’unique fenêtre de la chambre. Il plissa les yeux devant les éclats de lumière du soleil avant de regarder dehors. Il ne vit qu’une rivière coulant paisiblement et une forêt touffue. Par contre, il remarqua des barreaux bloquant l’accès. Sur le moment, Ulrik ne fit pas attention car il n’était pas rare qu’on installe des barreaux devant des fenêtres d’une chambre d’hôpital, pour éviter qu’un patient dément ne s’échappe, mais après réflexion il repensa au miroir dans les ruines et… Les poneys étranges qui parlaient et l’observaient comme s’ils étaient humains.

Le guerrier ricana de bon cœur. Certainement une hallucination causée par la blessure que lui avait infligé Adrian. Un garde-chasse l’a trouvé, amené au village d’Hellborg ou de Tärgën qui étaient dans les alentours et les guérisseurs avaient fait leur travail. Mais franchement, le Divin avait vraiment un sens de l’humour bien particulier pour avoir donné cette « vision » avant de risquer de passer l’arme à gauche. Alors qu’il se dirigea vers la porte, celle-ci s’ouvrit.

Une ponette blanche à la crinière rose avec une coiffe d’infirmière sur la tête entra dans la pièce tirant un chariot chargé de linge. Elle chantonnait une petite air sans remarquer le patient. Ce fut quand elle se retourna qu’elle vit le géant qu’elle poussa un petit cri et s’en alla au galop dans le couloir.

-Attendez ! cria Ulrik en vain.

Par le Tout-Puissant Divin. Père miséricordieux du ciel. Créateur de la vie et de la mort. Et par les dessous de la grande prophétesse. C’était vraiment réel.

Il tenta de courir, mais le vertige reprit le dessus et faillit tomber. Sachant qu’il lui faut un moment pour se remettre complètement, il marcha s’appuyant contre les murs dans le couloir.

 

Le père Sirek, buvait tranquillement un thé noir au jardin de l’hôpital quand l’infirmière Naily fonça vers lui en état complète de panique en agitant les sabots dans tous les sens. Elle tenta de prononcer des mots qui demeuraient incompréhensible.

-La… le… truc… Machin… réveillé, il va…

- Déjà ? J’avais prévu qu’il se lèverait dès demain ou ce soir. Cette créature me surprend, devina le prêtre-guérisseur. Appelez la magicienne Twilight Sparkle, je vais chercher les gardes.

 

Les poneys qui regardèrent Ulrik étaient soit pétrifiés sur place, soit ils s’enfuirent ou soit ils tentèrent de se barricader dans d’autres pièces. Mais aucun d’entre eux n’avait la mauvaise idée de se trouver sur son chemin. Les questions se bousculèrent dans sa tête et le seul lien qu’il réussit à trouver était ce miroir dans ces ruines. Un objet de sorcellerie et de magie noire qui devrait être resté dans l’oubli pour toujours ou être détruit.

Quoi qu’il en soit il lui fallait des réponses.

-HALTE ! tonna un pégase en armure dorée accompagné d’un compagnon de la même race.

-NE BOUGEZ PLUS ! ordonna l’autre.

Ils avaient chacun sur leurs sabots et leurs ailes des lames rattachées à leurs armures. Comme des prothèses ou des gantelets. Ulrik dégaina son épée, mais il ne l’avait pas. Il cracha un juron et courut dans la direction opposé, malgré le vertige qui noircissait sa vision, alors que les deux gardes pégases le poursuivaient. Durant sa course folle, l’homme ne faisait pas attention aux choses ou aux poneys qu’il bousculait jusqu’à ce qu’il arrive devant un portail double battant et le défonça d’un coup d’épaule.

C’était un jardin intérieur, il n’y avait nulle sortie sauf une autre porte à l’autre bout. Malheureusement d’autres gardes arrivèrent. Certains arrivèrent sur les toits et les étages en volants pointant leurs arbalètes au poignet dans sa direction. D’autres soldats, mais à l’armure en fer et sans avoir d’ailes arrivèrent dans la cours levant des hallebardes et lances vers lui. Il était encerclé.

Alors que les poneys armés au sol avançaient lentement vers Ulrik, celui-ci se saisit d’une pelle à ses pieds. Crispé et sur ses gardes. Tenant la pelle à deux mains, il tint son arme de fortune avec fermeté et l’œil acéré.

-Laissez-moi passez ! Laissez-moi passez ! S’il vous-plaît, acclama une voix de jeune fille.

La licorne magicienne Twilight Sparkle, s’extirpa de la masse d’acier des soldats, s’étala sur l’herbe de manière comique et se releva presque aussitôt en frottant sur son pelage.

Le colosse borgne fit face à Twilight la menaçant de sa pelle. La licorne avala sa salive, inspira profondément et s’avança vers lui avec courage.

-Monsieur ! Nous ne vous voulons aucun mal. Je suis venu vous aider. Vous parler. Lâchez-ça s’il vous plaît.

Il n’y avait aucune hésitation dans sa voix, même si un peu de crainte se faisait entendre.

-Alors dit à tes gardes d’arrêter de pointer leurs armes vers moi. Je me sentirai beaucoup mieux. il avait une voix vraiment désagréable.

-Écoutez, soyez raisonnable, reprit la magicienne. Ils s’en iront dès que vous poserez votre pelle. Et nous parlerons seul à seul. D’accord ?

Le visage sombre n’arborait aucune peur, juste un dilemme… Obéir ? Ou bien…

Observant les expressions dures et impassibles des soldats poneys et celle compatissante de la licorne violette, il lâcha la pelle.

Twilight put enfin souffler. Et ordonna aux gardes de les laisser.

-Vous êtes sûre, Damoiselle Sparkle ?

-Oui, laissez-nous.

Les gardes se retirèrent à contrecœur, mais laissèrent tout de même quelques tireurs cachés dans les étages au cas où. Ce qui n’échappait pas à Ulrik contrairement à la jeune ponette. Celle-ci resta un moment figée devant le regard d’acier de l’homme avant de se présenter en inclinant la tête. Comme il se devait devant un dignitaire étranger.

-Je suis Twilight Sparkle. Apprentie-magicienne de la princesse Célestia.

A l’évocation sur le mot « apprentie-magicienne », le chevalier borgne songea aux mages et aux soi-disant éminences grises à la cour des rois, des empereurs et des seigneurs. Plus des comploteurs d’intrigues politiques que de véritables pratiquants de la magie. Et en parlant de magie, l’avis du chevalier noir était très claire ; une saloperie diabolique méritant d’être bannie.

-Ulrik de Varlëniss. Chevalier au service du roi de Blanches-Cimes, se présenta-t-il avec révérence, comme il le faisait avec une dame de la cour, sans le baisemain.

-Oh ! levant un sabot sur la bouche. Pardonnez mon erreur messire, reprit elle en s’inclinant d’avantage. Si j’avais su votre rang jamais je ne…

La chevalerie existait donc aussi dans ce monde équestre.

-Tout va bien. Il n’y a rien à pardonner. Par contre, auriez-vous quelque chose à manger ?

Comme si elle avait eu une illumination, l’élève de Célestia bafoua.

-Oui, oui… Euh attendez.

La corne de la ponette émit un halo de lumière mauve pendant un moment et un éclair jaillit. Devant l’expression ébahie d’Ulrik une nappe en carreaux rouges et blancs et des paniers chargés de victuailles apparurent sur le prés.

-J’avais prévu cette éventualité, déclara-t-elle en bombant le torse avec fierté.

L’homme s’assit sur un banc de pierre, sous un arbre et inspira profondément en fermant les yeux. Il essayait de remettre de l’ordre dans ses pensés. Un monde de poneys, de pégases et de licornes magiques qui se trouvait à travers un miroir ensorcelé. Et s’il n’était pas tombé dans cet endroit, il serait mort de sa blessure… Le Divin avait bien le sens de l’humour bien à lui.

-J’espère que vous aimez la pâtisserie. Les gâteaux du Sugarcube-Corner sont excellents.

Ulrik aurait plus préféré une belle pièce de viande et une bonne bière. Mais tant pis, il avait trop faim. Il saisit alors des viennoiseries, se versa un verre de lait et mangea voracement. Twilight grignota quelques friandises. Plus absorbée par la façon bizarre de l’étranger que par un véritable appétit. Lorsque son estomac se fut un peu calmé le chevalier demanda.

-Où suis-je ? Qui êtes-vous ?

L’apprentie reposa rapidement sa nourriture pour essayer de répondre clairement.

-Vous êtes dans le royaume d’Equestria et nous sommes des poneys.

-Sauriez-vous me renvoyez dans mon monde ?

La question épineuse arriva plus vite qu’elle ne l’avait prévu.

-De… Depuis votre arrivé nous essayons de trouver un moyen, répondit-elle.

-Vous ne savez donc pas, lâcha-t-il avec dédain. Ni comment je suis arrivé, ni comment repartir.

Ignorant la remarque Twilight demanda.

-Vous vous rappelez de ce qui s’est passé ? Dans votre monde, avant votre apparition ?

Le guerrier raconta brièvement au sujet du miroir intact dans une ancienne ruine et comment il s'était fait aspiré dedans.

-Que faisiez-vous dans ces ruines ? Est-ce en rapport avec votre blessure ? Ou l’activation du miroir ?

Avec un regard chargé d’avertissement l’homme dit tout simplement.

-Cela ne vous concerne en rien.

L’apprentie-magicienne se crispa en évitant son regard et n’osa plus rien dire. Voyant la mine presque apeurée de la licorne, Ulrik lâcha un soupire.

-Je suis désolé, gamine, dit-il avec sincérité. Mais je ne souhaite pas en parler.

-Non ! Non ! C’est ma faute, ma curiosité est souvent mal placée. Soudain un déclic dans son esprit survint. Euh. Vous m’aviez-tutoyée ?

-Si je me suis montré grossier je m’en excuse.

-Non ! Non ! C’est même mieux ainsi. Vous me le permettez aussi. demanda-t-elle avec un sourire adorable.

Le chevalier répondit oui de la tête et pour la première fois depuis son arrivée, il sourit. Certes, léger demi-sourire, mais quand même.

-Et bien pour vous… te répondre à ta question. Nous faisons tout, moi y compris, pour te renvoyer chez toi. Mais je ne peux rien te promettre.

-C’est mieux que rien. Vous auriez bien pu… il ne finit pas sa phrase.

-Bien put quoi ? l’interrogea-t-elle.

-Non rien. Je voulais dire, merci de m’avoir sauvé la vie. L’honneur m’oblige à payer ma dette envers toi et les tiens.

Les oreilles de Twilight s’aplatirent. Elle rougit en bougeant la tête de gauche à droite avec un rire nerveux.

-Nonnonnonnonnonnon ! C’était normal, n’importe qui l’aurait fait.

Elle se rappelait les fois où Spike rendaient service un quelqu’un pour rembourser une dette. Et ces services étaient laissés à désirer, la plupart du temps. Alors un espèce de géant armé jusqu’aux dents.

-Que tu le veuilles ou non, je payerai ma dette, Twilight Sparkle. Le Divin m’en est témoin.

La licorne haussa les épaules répondit d’un simple « d’accord, on verra. »

Alors que l’homme saisit son verre de lait avec sa main droite, la magicienne demanda avec timidité.

-Tu es quoi ?

-Un chevalier. Je te l’ai dit.

-Oui mais je te demandais à quelle… espèce tu appartiens. elle dit ces mots comme s’ils s’agissait de bouts de verres alors qu’Ulrik s’attendait bien à cette question.

-Je suis un être humain. Ou un homme si tu préfères.

-Et euh. elle hésita en rougissant de timidité. Je peux toucher tes mains ?

L’humain haussa les sourcils. Mais il posa son verre et présenta ses mains. Comme son visage et son corps, ses mains avaient quelques marques d’anciennes blessures et elles étaient calleuses, comme celles d’un paysan. Elle plaça les sabots dessus. Elle eut un petit sourire sur le coin de la bouche et elle commença à jouer avec les doigts et les compter. A frotter ses sabots contre la paume. A refermer et ouvrir. Ulrik retira la main et caressa la crinière, derrière les oreilles et sous la mâchoire. D’abord confuse, Twilight gigota comme ferait un animal de compagnie réclamant un câlin. Se rappelant qu’il avait affaire à une licorne douée d’intelligence, il arrêta. La licorne recula, gênée.

Un lourd silence s’installa entre les deux avant que Twilight brisa la glace.

-Je… J’ai une chambre d’ami chez moi, je peux t’héberger en attendant que nous trouvions une solution à ton problème. Et je pourrai te présenter Poneyville et tu me raconteras ton pays.

L’humain n’avait pas spécialement l’envie de jouer les invités d’honneur et les baroudeurs, mais dans ce monde inconnu autant accepter l’aide de quelqu’un si généreusement proposée. Et de toute façon il ne pourrait pas faire grand-chose.

-Très bien. J’accepte et te remercie.

-Splendide, alors on y va.

Elle fit disparaître le pique-nique et trotta à côté d’Ulrik de Valrëniss vers la sortie de l’hôpital. Soudain, l’homme mit un genou à terre et se massa la tête endolorie par une migraine. La ponette posa un sabot sur son dos, inquiète.

-Bon sang. Combien de temps j’ai été évanoui ?

-Deux jours et demie.

-Je comprends mieux pourquoi j’ai l’impression de me faire piétiner par un troupeau de vaches.

« Certainement autre chose » se rappelait Twilight, du coup de chaise de Rainbow Dash.

-Et par quelle prodige ma blessure a-t-elle guéri en si peux de temps ?

-Un bon chirurgien et un peu de magie, dit la ponette violette avec amusement.

La réponse de Twilight ne le choqua même pas. Il se releva posant sa main sur le dos de Twilight et allèrent tous les deux vers la sortie. Vers Equestria.

Juste avant la porte, Sirek se présenta devant le borgne.

-Vous revoilà enfin debout. Heureux qu'il n'y ait aucune séquelle.

-Ulrik, je te présente le prêtre-guérisseur Sirek. C'est lui qui t'avais soigné. annonça Twilight. Père Sirek je vous présente le chevalier Ulrik de Varlënniss.

-Ah oui? Merci pour les soins maître-guérisseur. C'était du bon travail. dit le chevalier.

Flatté par les compliments, le chirurgien se racla la gorge.

-Oui bon... Et bien vous me remercierez en évitant de vous faire tuer. J'ai eu assez fait de m'occuper des soldats blessés, il y a longtemps. Retirer une flèche ou un carreau, voilà une opération qui me fait rappeler de mauvais souvenirs.

-Qu'est ce qu'il c'est passé?

Le prêtre évita son regard et s'éloigna.

-C'est sans importance...Profité bien de votre séjour messire Ulrik.

Enfin la ponette et l'humain s'en allèrent également. Mais voyant ce guerrier avec ces blessures de guerre, le poney brun senti une larme lui coulait d'un œil. C'était de douloureux souvenirs tristes et sanglantes. Il avait seize années de cela.

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