Prologue

Je me souviens des mots prononcés par mon père lorsqu’il me racontait ses histoires avec ses patients. Il était psychologue dans ce drôle établissement qui se trouvait dans la rue la plus sombre de Canterlot. Je me demandais vraiment pourquoi il me parlait de tout cela. Peut-être parce que j'étais trop jeune à l’époque pour comprendre et qu’il avait besoin de lâcher ce qu’il avait à dire avec quelqu’un d'autre que ma mère qui cette dernière, était infirmière. Mon père insista désespérément sur le fait que je ne travaillerais jamais dans cet endroit, pensant que ce n’était vraiment pas pour moi. Je pouvais voir sa sueur qui coulait le long de son corps. A croire qu’il ferait tout pour démissionner afin de passer à un métier plus heureux et moins stressant. Mais malheureusement, il n’eut pas le choix que de continuer à s’occuper de ses « malades ». Travailler dans cet asile était très demandé et il était bien payé. De toute façon, son entourage le soutenait toujours et moi de même, sans vraiment savoir pourquoi il respirait la nervosité. Ma mère me disait qu’il ne fallait pas chercher à connaître les conséquences de ce job dans cette sorte d’hôpital.

Cet Asile Psychiatrique est-il vraiment dangereux ? D’après les rumeurs, oui même si les avis sont mitigés. Certains disent que personne ne sortait bien dans sa tête et que ces personnes sont emmenées immédiatement dans un autre établissement de soins, d’autres pensent qu’il faut juste prendre du recul et de ne pas s’en préoccuper. Et des imbéciles racontent des histoires paranormales sur ce lieu pour faire peur. Parfois, mon espoir que je porte dans cette société s’éteint à petit feu à chaque fois que j’entends une absurdité sortant de la bouche d’un poney qui veut juste faire son intéressant. Ce qui me rappelle étrangement quelqu’un…

« Red... es-est-ce que ça va ? »

C’est alors que ma petite sœur Tenderheart me sort de ma torpeur alors que mon regard se pose vers mes dossiers d’affaires de l’hôpital de Ponyville sur mon bureau. Je secoue doucement ma tête avant d’adresser un sourire vers elle.

« Oui ne t’inquiète pas … j’étais juste dans la Lune … »

« Oh d’accord … n’oublie pas que c’est ce soir ton rendez-vous. »

Je regarde vers la pendule. 15h. J’ai encore mon temps avant de me préparer pour 19h. Un rendez-vous justement à l’Asile Psychiatrique avec le directeur en personne. Je me dis que de là-haut, mon père doit me détester à présent. Mais je ne ferai pas les mêmes erreurs que lui quand j’y serai. Le visage de ma sœur s'illumine.

« Tu sais, ils ont vraiment bien fait de te choisir, tu as un caractère et des méthodes pour les aider. »

En même temps, je suis la plus raisonnable de notre famille de soignants. Oui, notre famille ressemble un peu à celle de la famille d’Apple mais en un peu moins large niveau arbre généalogique. Les plus connues de nous toutes étaient mes trois cousines, ma petite sœur et enfin moi. On travaillait ensemble à Ponyville. Mes cousines sont des sœurs. Il y a Snowheart l’ainée, Sweetheart puis Rhyme la cadette. Le choix du directeur n’avait pas été bien long. Entre Snowheart la prétentieuse, Sweetheart la maladroite, Rhyme qui est trop jeune pour y aller et Tenderheart la peureuse, il avait pris la décision de prendre moi, alors qu’on lui disait que mes activités étaient exceptionnelles même si je pensais que ces gens en faisaient un peu trop sur moi.

« Oui, tu as sûrement raison … je trouve cela dommage qu’ils n’ont pris seulement moi. »

« Oh, ne t’inquiète pas pour nous ! On va bien s’occuper des soucis de nos patients pendant ton absence ! Et puis, on peut vraiment être sérieuses comme toi dans des situations critiques ! »

J’envie souvent la détermination de ma chère sœur, son côté mignon ajoute à cela un peu petit plus. Cela lui donne du charme. Au fait, quelle est la raison de sa visite dans mon bureau ? Je lui demande alors ses explications.

« Oh hum … c’était pour te dire que nous avons besoin de toi pour une patiente que tu connais sûrement bien … »

« Attends, laisse-moi deviner, c’est Pinkie Pie je suppose ? »

« Oui. »

« Elle a ENCORE mangé trop d’aliments sucrés ? »

« Oui … »

Je me relève péniblement de ma chaise. Cette terrestre va me rendre folle. Si cela continue, elle va devenir diabétique car son appendicite peut être très mortelle et fréquente pour elle ! Mais sans doute il va y avoir des miracles. Il y en a souvent avec cette ponette dynamique et enjouée, je me demande bien pourquoi tiens. Bon, pas le temps de discuter. J’accompagne ma soeurette vers la chambre n°204, en saluant au passage d’autres infirmières et docteurs.

~

Après cette mésaventure avec Pinkie Pie alors que je l’ai obligé fermement et sérieusement sur le fait qu’elle doit arrêter d’en manger pendant 3 mois, je salue mes collègues puis je passe voir ma mère à sa chambre bien à elle. J’ouvre la porte, son sourire m’accueille. Je précipite rapidement vers elle en pleurant. Cela fait maintenant plusieurs jours maintenant qu’elle porte une maladie grave dont on possède très peu d’informations. Donc on lui donne des soins intensifs. Je lui explique mon rendez-vous avant qu'elle ne me réponde.

« Tu as toute ma confiance, même si ton père ne penserait pas à la même chose que moi en ce moment. Il aurait peur pour toi, il t’aurait retenu pour ne pas y aller. Mais tu as maintenant bien grandi, une belle jument bien adulte. Je pense qu’un moment, je le rejoindrai bientôt. Mais ne t’inquiètes pas, tu ne seras pas seule. Il y a tes cousines, tes amies, tes collègues et surtout ta petite sœur qui est vraiment adorable. Ton père a été courageux pour travailler à l’Asile et tu l’es tout autant. On peut être fière de toi. »

Ses paroles me réconfortent, je me sens un peu mieux. Je me retiens de l’embrasser sur la joue pour éviter d’avoir sa maladie, ce qui est vraiment dommage. Je l’adore car c’est ma plus grande confidente après ma petite sœur. Bon, je dois aller à mon rendez-vous pour ne pas être en retard.

Je lui laisse un « Au revoir » avant de courir vers chez moi.

~

Je me mets en une tenue sobre mais classe. Je prends un carnet de notes et des crayons puis je sors mes papiers de convocations et d’informations sur l’Asile Psychiatrique et mes tickets de trains pour aller à Canterlot en mettant enfin le tout dans un sac. 18h. Il est temps donc de partir, une nouvelle aventure m’attend.