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La Vie Ennuyeuse de Dreary Sky

Une fiction écrite par Betshet.

PARTIE I - Chapitre 1 : Gravats

La Vie Ennuyeuse de Dreary Sky

PARTIE I : La Dépression de Dreary Sky

Chapitre 1 : Gravats

Canterlot. Une ville majestueuse, aux rues grouillantes de vie. Capitale politique d'Equestria, et résidence permanente des sœurs royales, on y trouvait principalement les poneys les plus riches et les plus influents du royaume. Sa position géographique en faisait également une plaque tournante du commerce à travers le pays, étant située en plein cœur du territoire. C'était une grande ville, imposante, surplombant les environs du haut de sa montagne, et même en ruines, elle dégageait toujours autant de prestance.

La catastrophe qui avait frappé la ville, ainsi que la majeure partie d'Equestria, portait le nom de Tirek. Bien sûr, les dégâts n'étaient pas aussi importants que durant l'invasion changeline, mais ils étaient présents. Mais ces derniers temps, la ville commençait à s'habituer à ce genre de désastres. Même si "habitués" ne peut pas être le bon mot : il est impossible de s'habituer à la destruction et à la terreur. Disons seulement que les réparations allaient bien plus vite que lors de la première attaque du genre. Des artisans et architectes venus de toute la région avaient été convoqués pour réparer le plus important, et donner le plus vite possible un toit aux sinistrés, qui se remettaient doucement de la perte de leur foyer. Ils avaient été rassemblés dans des espaces publics en attendant de pouvoir trouver un autre endroit où vivre. Certains attendaient que leurs proches envoient des réponses à leurs lettres, d'autres cherchaient des appartements intacts à louer quelques temps… bref, la vie se réorganisait lentement, mais sûrement. Les princesses avaient fait le nécessaire pour gérer cette situation de crise, et peu de poneys s'étaient plaints jusqu'à présent. Malgré les dégâts matériels, le caractère optimiste de ses habitants permettait à Canterlot de garder sa dignité en tant que capitale. Et, preuve de ce refus de se laisser abattre, les tours du château royal se dressaient au centre de la ville, inspirant quiconque levait les yeux, tel un phare éclairant des marins désorientés.

Et pourtant, au milieu de cet enthousiasme général, au milieu de cette célébration de la victoire du bien sur le mal, au milieu de ce lien invisible qui faisait se serrer les coudes aux poneys en ces temps difficiles, il y avait un poney en particulier qui semblait être le total opposé de l'ambiance qui parcourait la ville. Il se traînait, maussade, dans les rues effervescentes de Canterlot, plaçant un sabot devant l'autre presque péniblement. Là où tous couraient en tous sens, aidant aux réparations, ou vaquant à leurs activités habituelles, lui marchait d'un pas lent et régulier, comme si rien ne valait la peine qu'il presse le pas. Il n'était pas perdu, et n'errait pas dans les rues au hasard. Il se dirigeait vers un point très précis, à son rythme.

Quelqu'un, en passant, le heurta, et s'excusa rapidement en continuant à courir, sans même prendre la peine de se retourner pour voir qui il avait bousculé. Le poney le regarda s'éloigner, haussa les épaules, et reprit sa marche. Rien se semblait l'atteindre. Ni l'ambiance de la ville, ni la rudesse de certains de ses habitants. Il était immunisé à tout cela depuis bien longtemps.

Après plusieurs minutes de marche, il arriva à sa destination. Levant les yeux, il contempla l'immense château royal quelques secondes. Comme toujours lorsqu'il admirait le chef-d’œuvre architectural, ses yeux s'illuminèrent. Il resta le nez en l'air encore quelque temps, puis sembla se rappeler ce qu'il était venu faire. Son visage redevint alors inexpressif, ses yeux vides de joie, et il reprit sa marche.

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« Qu'est-ce que vous voulez ? »

Le poney gris soupira. Il se rendait au château chaque jour depuis maintenant près d'un mois, et devait pourtant toujours passer par le même interrogatoire. Il regarda le garde qui l'avait interpellé.

« Réparations du château. » répondit-il sèchement.

« Nom? » demanda le garde sur le même ton.

« Dreary Sky. »

Le poney terrestre sortit de son sac une carte d'identité, qu'il présenta au poney en armure. Celui-ci la regarda brièvement, vérifia quelques informations supplémentaires sur une feuille, y griffonna quelques mots, et finit par s'écarter.

« Allez-y. »

Dreary rangea sa carte et passa la porte du château. À peine rentré cependant, il failli en être éjecté par un pégase qui sortait en courant, puis qui prit son envol aussitôt dehors sans même prendre la peine de s'excuser. Dreary reprit son équilibre de justesse, et lança un regard assassin vers le pégase, qui était déjà loin dans le ciel. Se retournant pour pénétrer dans le couloir, il s'écarta au dernier moment pour laisser passer un groupe de griffons. Probablement des ambassadeurs. Pestant, Dreary reprit son chemin, évitant à chaque pas des poneys pressés ou importants. Bousculer le représentant d'un autre pays n'était sans doute pas une bonne idée.

Il traversa le long couloir menant à l'aile du château en réparation. Peu de monde s'y rendait, ce qui permit au poney terrestre de respirer un peu et de retrouver son pas régulier. La lumière du soleil matinal baignait le couloir, colorée par les vitraux des fenêtres. Mais malgré les magnifiques jeux de couleurs et de lumière sur les murs, Dreary Sky n'avait d'yeux que pour la structure du bâtiment, véritable chef-d’œuvre architectural. Chaque pilier, chaque porte, chaque pierre avait été disposée de façon à créer un équilibre parfait entre chaque constituant du château. Il avait beau la contempler chaque jour, la beauté imposante du château l'émouvait à chaque fois.

Sortant de sa rêverie, l'étalon se rendit compte qu'il était arrivé à sa destination. À cet endroit du bâtiment, seuls des ouvriers étaient présents, travaillant sans relâche à la reconstruction. Passant sous un ruban jaune destiné à éloigner les passants, Dreary avança dans la zone dévastée.

Ici et là, des morceaux entiers de plafond et de murs gisaient sur le sol, témoignages de la catastrophe qui avait frappé la capitale quelques semaines plus tôt. Des ouvriers s'affairaient à nettoyer les gravats, et commençaient déjà à travailler sur des échafaudages installés sur les murs pour les reconstruire. On trouvait parmi les ouvriers toutes sortes de poneys : les pégases effectuaient des réparations en hauteur, les poneys terrestres déplaçaient les matériaux aux endroits prévus, et les licornes déblayaient, et maniaient les outils. Chacun avait une tâche assignée, et tous se coordonnaient pour être le plus optimal possible.

Dreary sourit à cette vue. Tout marchait comme sur des roulettes. La fourmilière que formait l'équipe d'ouvriers fonctionnait parfaitement, chacun des engrenages du mécanisme étant huilé à la perfection. Après tout, ce n'était pas la première fois qu'ils avaient à reconstruire le palais.

Soudain, il sentit un objet recouvrir son crâne. Surpris, il se retourna, et vit une grande licorne à la fourrure ambrée et à la crinière orange bouclée. Celle-ci lui souriait.

« Pas de casque sur un chantier ? Mais qui êtes-vous et qu'avez-vous fait de Dreary Sky ? » dit-elle en riant.

L'intéressé tâta le casque qu'on venait de lui mettre sur la tête, et se frappa le front lorsqu'il se rendit compte qu'il avait oublié la plus élémentaire des règles d'un chantier.

« Quel idiot ! » se blâma-t-il. Il tourna son regard vers la licorne. « Désolé. J'étais distrait. »

Une lueur amusée dans le regard, la jument répondit « Ne t'en fais pas. »

Elle portait elle aussi un casque, comme tout le monde à cet endroit, mais ne semblait pas travailler. Sa fourrure était propre, et elle ne se pressait pas pour une quelconque tâche.

« Comment avancent les travaux, chef ? » s'enquit Dreary en se mettant en marche.

Elle eut un sourire joueur l'espace d'un instant, puis d'un coup, prit une attitude très sérieuse, et dit d'une voix hautaine :

« Je dois dire, mon cher Dreary Sky, que votre travail m'impressionnera toujours. Votre équipe est parfaitement rodée à ce genre de situations, je ne peux que m'incliner. »

Se prenant au jeu, l'étalon gris prit lui aussi un air hautain, et dit d'une voix faussement sérieuse :

« Je vous en prie, Madame Sunflower, ne soyez pas aussi modeste. Après tout, je n'aurais jamais pu exprimer l'immensité de mon talent sans votre précieuse aide. »

Les deux poneys s'arrêtèrent de marcher, se jetèrent un regard, et Sunflower se mit à glousser, tandis que Dreary se contenta d'un petit sourire.

« Plus sérieusement, je pense qu'à ce rythme, nous pourrions avoir fini dans moins d'un mois. » reprit la licorne en se remettant à avancer.

« Je vois. Des problèmes ? » s'enquit-il.

« Je viens à peine d'arriver, mais pour l'instant rien en m'a été reporté. » répondit-elle. « Tu devrais quand même aller faire le tour des chefs d'équipe, cela dit. Les princesses veulent qu'on leur fasse un rapport d'ici la fin de la journée, et je veux être sûre d'avoir toutes les informations avant de l'envoyer. »

« Un rapport ? Tu veux de l'aide, peut-être ? » proposa-t-il aimablement.

Sunflower lui jeta un regard. « Tu as l'air un peu fatigué. Tu es sûr que ça va aller ? »

« J'ai tout le temps l'air fatigué. »

« C'est faux. Avant, tu étais bien plus énergique. »

Dreary soupira. « Tout va bien, je t'assure. Je te le dirais s'il y avait quoique ce soit qui m'empêche de travailler correctement, tu le sais bien. »

Baissant les yeux, la jument se murmura à elle-même : « Justement non, tu ne le dirais pas. »

« De quoi ? »

« Rien. »

Ils arrivèrent devant l'entrée d'une grande salle dont la porte avait été arrachée. La pièce en elle-même avait été relativement épargnée, comparée au reste de l'aile. Sunflower, propriétaire de l'agence de reconstruction et directrice des travaux, y avait établi son quartier général. Le chantier était trop grand et important pour qu'elle se contente de rester dans leurs bureaux : elle devait être sur le terrain, prête à intervenir au moindre problème.

Dans la pièce, qui avait été une salle de réception avant que son mobilier ne soit réduit en miettes, se trouvait un bureau, sur lequel s'empilaient des papiers administratifs. Il avait été placé au milieu de la salle, qui était, à part ça, complètement vide. Les fenêtres avaient été brisées, aussi le soleil entrait-il librement, baignant les deux poneys de lumière.

« Je vais aller faire le tour des équipes. » annonça Dreary. « Je peux t'aider quand tu veux pour le rapport –après tout, je suis le plus qualifié pour ça. »

« Exactement. C'est d'ailleurs pour ça que je ne t'ai pas encore viré malgré ton sale caractère. » plaisanta-t-elle en tirant la langue.

Elle se dirigea vers son bureau, tandis que le poneys terrestre repartit en sens inverse superviser les travaux.

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« Et pour finir, les pégases ont déjà bien entamé la première étape de la réparation du toit. Les échafaudages sont en place, les matériaux sont là, la structure a été installée, ils pourront passer à l'étape suivante dès demain. »

Sunflower écrit encore quelques lignes sur le papier devant elle, puis posa la plume qu'elle tenait dans sa magie, et s'étira.

« Enfin ! J'ai passé la journée assise dans cette chaise, et pourtant je me sens épuisée. »

« Bon boulot. » la félicita Dreary. « Maintenant que le rapport est fini, il ne nous reste plus beaucoup de travail pour aujourd'hui. »

Il y eut quelques secondes de pause dans la conversation, durant lesquelles Sunflower sembla réfléchir. Finalement, elle finit par demander :

« Dis-moi Dreary, tu es libre Vendredi soir ? »

Il la fixa pendant un long moment, avant de répondre :

« Si tu essaies de me- »

Elle leva les yeux au ciel en le coupant.

« Non, je sais très bien que tu es déjà marié. Je voulais juste qu'on discute un peu autour d'un verre. J'ai pensé que ça te ferait du bien, tu tires une tête horrible ces derniers temps. »

« Vraiment ? » répondit-il, interloqué.

« Vraiment. Donc on va aller en ville et boire un coup, ça va te faire du bien. »

Dreary tapota son menton, réfléchissant à la proposition. Il était vrai qu'il ne sentait pas très bien, ces derniers temps, pour une raison inconnue. Peut-être que sortir lui ferait du bien.

« J'en suis. »

« Fantastique. Je te donnerai les détails plus tard. Pour l'instant, concentrons-nous sur le reste du travail. »

L'étalon lut l'heure sur l'horloge accrochée au mur.

« J'ai fini pour aujourd'hui. Bonne chance. » lança-t-il à la licorne, toujours le nez dans ses documents.

Celle-ci acquiesça : « D'accord. On se voit demain. »

Dreary Sky se leva, et sortit de la salle de son pas lent et mesuré. « À demain, Sunflower. »

La majorité des ouvriers rentraient eux aussi chez eux. Alors qu'il traversait l'aile endommagée du château, Dreary vit tout autour de lui ses compagnons, qu'il avait recrutés et formés, discuter entre eux de quoi faire après le travail, de sorties, et d'autres sujets de la vie de tous les jours. Cela le fit réfléchir.

Qu'est-ce qui l'attendait chez lui ? Un repas réchauffé, un livre, un lit ? Non, clairement, Dreary n'avait pas envie de rentrer chez lui pour le moment. Sortir ? Seul, ça n'avait pas beaucoup d'intérêt. Et faire quoi ?

Il stoppa net. Une pensée venait de le frapper. Ce n'était pas le fait de sortir seul qui le gênait, il n'avait jamais été très sociable. Non, à cet instant précis, alors qu'il était entouré de ses ouvriers discutant de leurs centres d'intérêts et de leurs amusements, Dreary Sky se répétait la même pensée encore et encore dans sa tête. Une pensée dont la simple évocation le faisait frissonner. La seule chose à laquelle il pouvait réfléchir à cet instant était :

« Qu'est-ce que j'aime ? »

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Note de l'auteur

Et voilà! Je me suis lancé, et j'ai publié ma première fanfiction!
N'hésitez pas à me donner des avis et des conseils, je suis à votre écoute.
La partie 1 de cette histoire est entièrement écrite et fait 6 chapitres, que je publierai au fur et à mesure, pour laisser un peu de suspense (et me permettre de les modifier si vous avez des conseils utiles).
J'espère que vous apprécierez la vie ennuyeuse de mon poney gris autant que moi !

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Sangohan38
Sangohan38 : #23560
Cette scène d'exposition est vraiment très bien. C'est facile à lire, fluide, pas de fautes et les infos essentielles y sont.
Et l'histoire est un slice of life avec de la romance donc ça m'attire encore plus. Je vais suivre la suite avec attention.
Il y a 3 ans · Répondre
Brocco
Brocco : #23526
Nous avons là un premier chapitre pour une première fiction et je dois dire que niveau écriture, tu commences très bien. La narration est très fluide, suffisamment descriptive sans être lourde et les dialogues s’enchaînent plutôt bien. A la limite, cela peut être perçu comme un défaut vu que ton style est en soit très "classique" mais c’est tout à fait normal, tu viens juste de te lancer et personne ne peut te reprocher ça.

Toutefois, je pense qu’il y a quand même quelques points où il te faudrait être prudent. Par exemple, il t’arrive parfois de suivre des structures redondantes (deux phrases de suite commençant par "Et" ou un enchaînement de type "lalala mais lalala. Mais…"), ce qui peut amener une certaine lourdeur. J’ai aussi parfois l’impression que tu abuses des virgules, par exemple avec la phrase "Il n'était pas perdu, et n'errait pas dans les rues au hasard" ; cette virgule était-elle vraiment nécessaire ? Néanmoins, c’est très léger et on parle de corrections limites cosmétiques.

Pour ce qui est de l’histoire, on a droit pour le moment à une mise en place tout à fait correcte ; le contexte est bien déterminé, nous avons déjà droit à plusieurs informations quant à la personnalité des personnages, il reste maintenant à attendre que l’histoire se lance. En résumé, continue comme ça.
Il y a 3 ans · Répondre
MissPanini
MissPanini : #23514
Je rejoins les autres. Même si il ne se passe pas grand-chose pour le moment, c'est une bonne présentation pour le début de cette histoire et donc on a quoi à s'attendre. J'ai envie de savoir la suite car le héros de ton histoire m'intéresse et aussi, je me demande bien ce qui va se passer après. En plus, c'est vraiment bien écrit et je trouve que c'est déjà bien pour une première fiction avec des chapitres ! Donc un à lire et un coup coeur pour t'encourager !
Modifié · Il y a 3 ans · Répondre
La Furry
La Furry : #23503
Ennuyeuses? Je ne serai par vraiment du même avis, et on peux remarque qui a quelque petite chose qui aime faire aussi. Il a une passion pour les bâtiments, du temps que ceux ci sois autre qu'une simple maison. A un moment du nous dit qui est marié, mais le personnage semble est indifférant a sa. Peux être que sa moitie n'est plus? Ou, il est passer quelque chose, mais pour le moment on a rien sur ce détaille. Hormis sa, on a droit un texte facile a lire, sans lourdeur et qui nous donne envie de connaitre la suite. Donc c'est pour ça que je vais maitre un a lire et attendre que le prochains chapitre sois dispo.
Cordialement la Furry.
Il y a 3 ans · Répondre
HakunaLuxus
HakunaLuxus : #23502
J'apprécie les vies ennuyeuses ! , je suis ta fiction. Je trouve que pour un premier écrit c'est plutôt pas mal. Je t'encourage pour la suite.
Il y a 3 ans · Répondre

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