Chapitre 6: A new allocate

Toc ! Toc ! Toc !

Le bruit du sabot sur la porte alerta le capitaine de garnison Lifeblood qui sorti le museau de ses paperasses militaires.

« Entrez ! » Beugla-t-il à l’intention du soldat qui n’attendit presque pas l’ordre pour entrer.

Midsheid avait été convoqué plus tôt dans la matinée alors que son tour de garde n’avait pas encore été  effectué. Il avait dû laisser Truesteal se débrouiller tout seul… une fois de plus. Le jeune pégase gris, autant nerveux que le pouvait l’être un soldat convoqué dans le bureau de son supérieur, en était à sa quatrième visite cette semaine. Les deux premières pour de simple connerie comme faire peur aux autres avec de faux explosifs ou encore taguer les murs des chiottes, et les deux autres pour avoir manqué de respect à un lieutenant, pourtant assez répondant.

Mais alors ce coup-ci, il n’avait strictement aucune idée sur la raison de son énième retour sur sa « chaise de l’horreur » comme il l’avait appelée. Sûrement pas quelque chose de négatif… enfin il l’espérait…

« Ah Midsheid, ce n’est pas trop tôt, j’aurais juré à quelconque autre vice de votre par pour vous manifester à une heure si tardive, m’enfin bon vous êtes là, c’est le principal. Asseyez-vous. »

Le jeune garde était abasourdi alors qu’il passait ses hanches sur la chaise en fer forgé au milieu de la pièce. Son capitaine ne lui avait en tout point jamais parlé de cette manière. Et c’est ce qui paraissait le plus terrifiant à son gout.

« Qu-Qu’est-ce que j’ai encore fait mon capitaine ? » Se risqua-t-il à demander.

« Vous ? Rien pourquoi ? Vous vous sentez coupable de quelque chose dont vous voudriez me parler ? » Dit-il en fronçant les sourcils et en approchant un peu par-dessus son bureau, le dominant de toute sa hauteur.

« Non, non bien sûr que non… enfin je crois… »

« Vous croyez… Hein-hein » Lâcha-t-il dans un souffle. « Bien je vous crois alors. Vous vous demandez certainement pour qu’elle raison je vous ai convoqué ici-même ? »

« Ou-oui mon capitaine » Bafouilla-t-il, de plus en plus perdu.

Lifeblood s’approcha de la fenêtre de son bureau, celle qui surplombe tout le camp militaire, à moins d’une minute à galop du château de la princesse Twilight. Son arme de poing reposant sur ses hanches alors que son fusil à pompe semblait ne former qu’un avec le bureau en bois au relief métallique. Lifeblood avait été un des premiers officiers à avoir reçu une formation rapide d’utilisation de cette arme, étant à proximité direct de la seule usine de production de Ponyville.

« Vous avez une des plus grandes chances de votre vie soldat. La princesse elle-même m’a envoyé une lettre de promotion à votre égard »

« Promotion ? Je crains de ne pas comprendre mon capitaine ? »

« Vous êtes dorénavant garde rapproché de la princesse Twilight Sparkle. Félicitations mon vieux… même si je ne sais pas ce qui a motivé notre altesse à faire ce choix. Truesteal ou Chifigueur auraient tous deux dû être de meilleurs choix. Mais bon… » Il termina sa phrase en prenant une inspiration de cigare qu’il avait allumé précédemment.

Midsheid quant à lui n’avait pas bougé, son cœur s’étant arrêté de battre à partir des mots « garde rapproché ». Il n’avait pas pensé ça possible étant donné son manque d’expérience en matière d’affrontement. Certes il avait suivis l’entrainement rapide de la garnison permettant aux bleus de savoir manier une arme et appris à se battre au corps à corps. Mais ce n’était qu’un entrainement de quelques mois, rien à voir avec l’entrainement, le vrai, destiné aux gardes rapproché, et qui lui, dure deux ans.

« Je… »

« Vous avez vraiment une chance des plus exceptionnelle soldat, votre section de garnison part demain. Vous n’en ferez bien sûr pas parti. »

Un déclic se créa dans la tête du pégase, lui permettant de reprendre possession de ses moyens. « Attendez ! Ma section part demain ? Et ils ne sont pas au courant ? »

« Nous ne prévenons jamais les troupes avant leur départ afin d’éviter les... euh, « agonies émotionnelles » comme certain les appelles. Pourquoi, ça vous pose un problème ? »

Le soldat ne répondit pas et baissa les yeux. Il savait qu’il devrait un jour partir au front, c’était pour ça qu’il s’était engagé dans l’armé il y a moins d’un an. Même sachant les risques qu’il prendrait, c’était surtout par vengeance pure et simple.

Le capitaine, ne le voyant pas réagir, termina l’entretien. « Vous pouvez disposer. Allez chercher vos affaires dans vos baraquement et soyez près devant les portes du camp dans une heure précise. Bien reçu ? »

« ….euh, cinq sur cinq mon capitaine » Répondit-il presque machinalement. Il secoua la tête, passant la partie sans fer à aimant de ses sabots sur ses tempes. Quand il se releva pour sortir, son supérieur le retint.

« Attendez soldat, tenez » Précisa-t-il en lui tendant un rouleau de parchemin scellé par le sceau de la princesse, « votre lettre de promotion, au cas où vous en auriez besoin… »

Le bleu prit le parchemin qu’il glissa dans le creux de son aile afin de ne pas le perdre. Puis il se retourna, plaçant son sabot sur son cœur avant de l’envoyer devant lui dans un mouvement sec. « Gloire à Equestria ! » Dit-il selon le protocole.

« Gloire à Equestria » Reproduit son chef avant que Midsheid ne referme la porte.

Le pégase resta là, devant la porte, quelques instants, avant de se mettre en marche vers sa chambre. Tout le long du couloir bien ajouré par des fenêtres ouvertes, il ne croisa aucun de ses camarades de section. C’était bien mieux pour lui qui ne voulait pas en voir un seul, de peur de recevoir des questions sur sa convocation. Il tourna au carrefour des couloirs et prit la direction de ses appartements. A mesure qu'il avançait, il sentait la crainte l’étreindre jusqu’au plus profond de son âme. L’appréhension de ce qui allait arriver à ses camarades au champ de bataille lui colla des frissons le long de la colonne vertébrale, parcourant ses ailes dans un sillage funeste et froid, faisant s’ébouriffer ses plumes directionnelles et raidir ses plumes de soutien. A mesure que le nom écrit en lettres noires et sinistres indiquant sa propre chambre s’approchait, la peur qu’un des amis déboule pour le voir lui glaça le sang. Qu’est-ce qu’il allait leur dire ? Avait-il le droit de leur parler une dernière fois ? Et Truesteal ? Il ne peut quand même pas apprendre comme ça que je suis parti… Pensa-t-il.

Alors que son sabot se posa sur la poignée en métal chromé de sa chambre, le contact froid lui fit dresser les ailes sans contrôle. Il la tourna consciencieusement, écoutant chaque petit cliquetis métallique que faisait le déverrouillage de la serrure contre la gâche en fer du mur. Quand enfin cette dernière s’ouvrit, son mouvement fut accompagné d’un grincement assez lugubre. Pile le genre de chose dont il n’avait pas besoin en ce moment. Il avait bien demandé il y quelque temps que cette porte soit huilée mais personne ne l’avait écouté.

A l’intérieur, la chambre noire faisait s’y profiler ses meubles a mesures que la lumière du couloir la remplissait. Bien, pas de lumière, pas de soucis… Se rassura-t-il tant bien que mal. Il y régnait un silence morbide. Le genre de silence qui ferait penser n’importe quoi à n’importe qui. Le genre de silence que l’on entend toujours dans les orchestres avant qu’il ne se passe quelque chose. Le… genre de silence avant la tempête, comme une métaphore de son état actuel avant de devoir expliquer à quelqu’un s’il ne se dépêche pas de rentrer.

Cette pensée lui donna un coup de sabot invisible dans le derrière. L’obligeant à avancer vers l’interrupteur. Alors que son sabot se trouvait à moins de quelques centimètres du bouton, la porte se referma violemment dans un courant d’air. Midsheid sursauta si fort que son cœur faillit lâcher. Il avait peut-être dix-huit ans, mais il avait toujours ressenti une terreur et une aversion inimaginable pour l’obscurité. C’est sûr, je n’aurais pas fait garde lunaire… Avoua-t-il, silencieux.

Quand son sabot gauche se posa sur le-dis bouton, ce dernier ne déclencha rien. Un grésillement se fit juste entendre avant que des étincelles jaillissent de l’ampoule au-dessus de lui. Génial ! Cracha-t-il mentalement, Voilà que je me retrouve dans ces histoires flippantes avec d’abord la lumière qui ne marche pas… manque plus que les bruits glauques tiens…

Il ne se fit pas prier. Dans le noir complet il entendit des casseroles qui dégringolèrent de l’étagère basse dans ce qu’il savait, d’après le plan qu’il avait en tête de l’appartement, de la salle lui servant de cuisine. Son sabot droit se posa instantanément sur son arme de deuxième dotation qu’il dégaina très lentement. Ce même sabot désenclencha la sécurité. Son fer le soutenant, il donna un coup rotatif sec qui actionna la petite roue située sur la crosse, chargeant l’arme. Il n’avait plus qu’a pousser d’un coup sec le sabot pour enclencher le ressort servant de détente, et tirer.

Tout en s’avançant extrêmement doucement, il sentit son sang se glacer jusqu’à ses plus profondes veines. Le sang tapa à ses oreilles et l’adrénaline tiraillant violemment son cœur lui donnait presque l’ordre de battre en retraite, de peur de tomber sur quelque chose qu’il ne saurait pas gérer. Mais quel genre de garde serait-il s’il abandonnait pour de simple bruit qui ne pouvait être que de simple casserole en équilibre que la porte claquante aurait déstabilisé et fait tomber. C’était plus probable que ça soit quelqu’un… ou quelque chose…

Un grognement lui fit définitivement abandonner l’idée que ce n’était qu’un coup de vent. Ses ailes toujours raidies par la peur grimpante, il contourna la forme, peu éclairée par la fenêtre ouverte, qui ressemblait à un truc qui respirait péniblement. Son seul sabot libre trouva enfin l’interrupteur de la cuisine et l’actionna d’un rapide coup, l’obligeant à se tenir sur les deux pattes arrières.

La lumière s’alluma sans problème et montra l’objet de la peur de Midsheid. Ce dernier poussa un soupir de soulagement si fort qu’il crut s’arracher les cordes vocales.

Truesteal dormait, au milieu des casseroles éparpillées, un paquet de nouilles ouverte dans le sabot gauche, reposant au sol. Le pégase rigola si fort qu’il le réveilla, le faisant grogner de mécontentement.

« Hummmm ! Éteint c’te putain de lampe Mid c’est pas encore l’heure de la relève… » Dit-il en se cachant les yeux des sabots, ce mettant des nouilles un peu partout. Remettant par la même occasion une casserole en guise de coussin…

« Aller espèce de marmotte debout » Rigola de plus belle son ami, « T’as essayé de faire à manger je parie ? T’as jamais été assez patient pour ce genre de truc il me semble, tu t’endors à chaque fois. »

« Humm… aller lâche moi c’est pas l’heure j’te dis, notre relève n’est que dans une heure… »

« Ou dans un quart d’heure suivant ma montre digitale. »

« Quoi ?! » Beugla Truesteal en se relevant, une casserole sur la crinière, faisant accentuer les gloussements de son colocataire. « Déjà ?! Mais faut que je me prépare ! » Dit-il en se levant, « J’ai pas fait briller mon armure et je me suis pas coiffé ! » Il courut dans le salon si vite que Midsheid n’eut même pas eu le temps de le retenir.

« Au fait la lumière est caché, le fil d’envoi du chus à l’ampoule a été ronché par quelque chose. P’t’être un rat. » Dit-il en frictionnant son armure avec un chiffon doux et un peu de lustrant, une lampe torche entre les dents.

« Truesteal je… »

« Et il faudra auchi que je me lave les dents, Oh lalalala… »

« Truesteal… »

« Et la convoque de Lifeblood ! J’me chuis pas préparé auchi ! Oh déeche... »

« TRUESTEAL ! » Hurla Midsheid, à bout.

Son ami s’arrêta net et le regarda, interloqué. Il cracha la lampe et lui demanda, « Qu’est-ce t’as mec, t’es bizarre depuis tout à l’heure »

« Truesteal je… » Midsheid chercha les mots, essayant de ne pas sortir ça d’une manière trop directe, mais ne trouvant aucune autre manière de le dire, il soupira juste. « Je-je quitte la garnison dans moins d’une heure… »

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« Quoi ?! Qu’est-ce que t’as dit ?! » Demanda Twilight.

Spike jeta un livre à la reliure abîmée par le temps, avec une tête de licorne entourée d’ailes sur la couverture, sur la table basse de la chambre. Il fit un bruit de feuille poussiéreuse en atterrissant sans ménagement sur le bois vernis du meuble. La princesse de l’amitié le scruta, lisant à voix haute le titre figurant en lettre dorée.

« Secret et processus d’une transformation Alicornienne… mais où t’as trouvé ça ? » Le questionna-t-elle.

« Au fond d’un tiroir de la chambre de Célestia en fouillant à Canterlot. Même en ruine cette ville renferme plein de chose tu peux me croire »

« Et… et-et tu l’as lu ? » Demanda-t-elle, pâle.

« Et comment ! C’était hyper intéressant, j’y ai appris plein de trucs… surtout concernant les transformations corporelles et magiques » Dit-il, un sourire en coin, « Alors Twily, tu croyais pouvoir me cacher que tu avais ouvert ta dimension astrale hein ? »

« Je… » La jument tritura ses sabots. C’est vrai que sa transformation n’était pas passé inaperçue depuis quelque temps. Elle avait pulvérisé plusieurs portes en voulant simplement les ouvrir, s’était téléporté à Cloudsdale alors qu’elle voulait simplement sortir de sa salle du trône, et avait appris qu’elle pouvait lire la puissance magique émanant des poneys capablent de l’utiliser et ainsi évaluer leur niveau d’aptitude. Ça venait surement de sa marque de beauté. Elle pouvait aussi, d’un simple sort qui lui était venu naturellement, rapprocher deux personnes qui s’étaient par exemple disputées, leur permettant de devenir bons amis. Elle avait juste compris plus tard qu’elle leur enlevait juste la haine qu’ils avaient dans le cœur à ce moment-là. Sans compter sa taille impressionnante. Elle dépassait maintenant Spike d’une tête, même si elle restait en dessous de la taille de Célestia. Elle faisait environ la taille de Luna quand cette dernière avait la forme de Nightmare Moon. Ses pattes s’étaient affinées et sa crinière allongée jusqu’à flotter dans le vent. Elle ressemblait en beaucoup de point à la princesse Luna, hormis les couleurs.

« Tu ? »

« Oui… je l’ai ouverte au début de la semaine » Avoua-t-elle en baissant la tête, rosissante.

« Trop cool Twily ! » Dit Spike en la serrant contre lui, « J’ai lu que tu pouvais accomplir beaucoup de chose en faisant ça ! Même… si j’ai oublié la moitié » Dit-il en faisant la moue.

Twilight rigola en lui caressant affectueusement les écailles. « J’ai cru que tu m’en voudrais de ne pas t’en avoir parlé plus tôt… »

« Bah en fait… quand je l’ai appris oui je t’en voulais, mais en y réfléchissant, et en lisant le chapitre sur le tabou d’en parler, j’ai rapidement compris » S’accorda-t-il à lui avouer en frottant son museau dans son poitrail mauve. « J’ai aussi appris plein de trucs sympas comme… çà » Dit-il en grattouillant à la jonction entre la poitrine de Twilight et les muscles de ces pattes avant. La jument se contorsionna soudain en cabrant le dos, prise d’un intense plaisir soudain. Ça n’avait rien d’un plaisir sexuelle ou autre, juste quelque chose de terriblement agréable. La tête lui tourna un instant et elle se retrouva sur le dos, les quatre sabots pointant le plafond, essayant de reprendre ses esprits.

« C’est une zone de… euh, attend comment ils ont dit… « Convergence magique » ? Je crois que c’est ça. Toutes les Alicornes ont le même à cet endroit. Et je vois que le livre n’a pas menti » Dit-il en riant à gorge déployée devant la position quelque peu, étrange, de son amie. L’Alicorne mauve se releva et le regarda, faussement outrée.

« Spike ! C’est pas drôleeeee… » Elle laissa trainer la fin du mot en faisant la moue comme une pouliche qui boude, croisant les sabots avant. Spike rit de plus belle en se tenant les cotes. Ça faisait longtemps qu’il n’avait pas ri comme ça.

Le temps que le dragon se calme, l’image de Célestia passa en un éclair dans ses pensées, rappelant à la princesse la vraie raison de l’expédition de Spike à l’ancien château des deux sœurs à Canterlot. La ville avait été détruite quelque semaines après leur disparitions, par une division de Griffons kamikazes. Il n’en restait presque plus rien. Seule la salle du trône et les appartements royaux avaient quelque peu survécu au désastre. Twilight avait espéré que Célestia s’y trouvait quand elle avait appris que cette dernière vivait toujours. Malheureusement elle n’avait pas pu retourner dans sa dimension astrale depuis qu’elle avait rencontré l’incarnation de la dimension de Célestia. Pour la simple raison qu’elle ne savait pas du tout comment faire. Elle ne pouvait plus y accéder en rêve et de ce fait, elle avait été frustrée durant tout ce temps.

« Tu as des nouvelles de Célestia ? Tu as trouvé quelque chose ? »

« Non… mais en lisant ça » Dit-il en montrant le bouquin d’une griffe, « et en me rappelant ce que tu m’avais dit sur le fait que tu puisses voir l’énergie magique des poneys, j’ai… élaboré une théorie… »

« Qui serait tenté d’essayer de trouver l’énergie magique de Célestia ?! » Dit Twilight en ouvrant de grands yeux, « Elle doit être totalement différente des autres puisque nous sommes au même rang ! Oh déesse pourquoi je n’y ai pas pensé ? Spike ! » Elle le prit dans ses sabots pour l’étreindre, « Tu es un génie ! »

« Si… Ouf, si tu le dis Twily… ouf, Twily je… je peux plus respirer » Dit-il d’une voix étouffée.

« Oups pardon » Gloussa-t-elle, désolée, en le relâchant, « Je contrôle pas encore totalement ma force Hehe » Elle sourit en se passant un sabot sur la nuque, un peu embarrassée.

Spike se remit droit en faisant rouler ses épaules endolories « Ouais j’avais vu. C’est que tu deviens presque aussi puissante qu’Applejack dis donc »

Twilight s’arrêta de glousser et lui offrit un sourire triste sans trop le vouloir, avant de tourner la tête. Le dragon s’en rendit compte et lui fit tourner la tête, apercevant qu’il lui avait fait de la peine.

« Oh pardon Twily je ne voulais pas te mettre dans cet état… »

« Ce n’est rien » Dit Twilight en souriant malgré quelques larmes qui commencèrent à humecter ses yeux violets, « C’est juste que… ça ne s’est pas complètement refermé… cent quarante ans ce n’est pas assez… »

Le dragon passa une patte griffue derrière son cou, dans sa crinière et la serra contre lui pour la réconforter, « Shhh… Tu n’as pas à te justifier… je sais… c’est pareil pour moi et depuis quelque temps… ça ne s’améliore pas… »

« Comment ça ? » Demanda la princesse, perplexe.

« Je suis tombé sur un magasin à Canterlot cette semaine, un magasin de mode et… » Il passa son bras sur ses naseaux, humidifié par les quelques larmes qu’il n’avait pu contenir, « et c’était une exposition des plus belles robes anciennes… elles étaient toutes de Rarity… j’ai reconnu la signature cousue dans le col des vêtements. » Il la serra un peu plus fort, les yeux embué de larmes. « Elle me manque terriblement tu sais… même si, quand elle était vivante elle vivait avec Rainbow Dash… je… » Il soupira, « Je n’ai pas cessé de penser à elle depuis… c’est horrible. »

Twilight posa un baiser sur son front avant de le serrer plus fort, sentant son cœur contre le sien. « Oh mon Spike… je te comprends… mais… » Elle soupira à son tour avant de briser l’étreinte et de se relever, « Viens, on a beaucoup de boulot. J’attends un invité spécial tout à l’heure… » Elle sourit par-dessus les quelques larmes. Spike renifla et se leva aussi.

« C’est qui ? »

« Ah, tu verras » Gloussa-t-elle. Certes le chagrin ne l’avait pas quitté, et ne s’apprêtait à ne jamais le faire, mais penser à autre chose lui faisait tellement de bien, surtout en ce moment. « Aller viens, allons-nous préparer. »

« D’accord » Dit-il en la rejoignant, quittant la Chambre en même temps qu’elle.

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« Alors tu pars, comme ça ? »

Midsheid marchait dans le couloir le menant dehors, vers la sortie du camp. Ses sacs de selle accrochés à ses flancs faisaient pression sur son M9, dans son fourreau. Tout en marchant, il se remémorait la discussion avec son ami, les larmes aux yeux.

« Mais Truesteal ! Je n’y suis pour rien ! Je viens de te dire que je l’ai appris y’a moins d’un quart d’heure… »

« Et tu me dit ça comme ça ?... » Avait dit son ami les larmes aux yeux.

« Tu veux que je te le dise comment hein… ? Comment j’aurais dû te l’expliquer autrement ? »

« Pas de cette manière en tout cas… c’est pas comme ça que des amis font ! »

« Bin si c’est ça c’est qu’on n’est pas amis… »

Truesteal n’avait pas répondu, les larmes coulant à flot sur son visage. Il avait juste rajouté, la voix si basse que seule une bonne ouïe comme celle de Midsheid avait pu l’entendre, « Non… effectivement nous ne sommes pas amis… » Puis il avait pris son armure en vrac qu’il avait déposée entre ses ailes et était sortis de la chambre, laissant le pauvre Midsheid seul dans une chambre sombre. Il était sorti à son tour quelques minutes plus tard, les yeux bouffis par les larmes. Il n’avait même pas pu lui dire à propos de demain sur l’envoie au front. C’était peut-être la dernière fois qu’il avait vu Truesteal.

En arrivant à la porte du camp, deux soldats armés de fusil à pompe le retinrent, le temps qu’il montre sa lettre de promotion. Arrivé dehors, il trouva une licorne aux lunettes noires et uniforme de gradé. Surement un colonel. Il lui fut expliqué qu’il serait téléporté au château de la princesse Twilight, par mesure de sécurité, et que c’était lui qui en avait été chargé. Alors que ce dernier lui souhaita bonne chance en le saluant, il teinta sa corne de particules jaunes et lança son sort sur le bleu. Ce dernier ferma juste les yeux, avant de s’effondrer, rendu inconscient par le sort.