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A Punk's Death

Une fiction écrite par Ponycroc.

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« Tu... tu es trop gentille avec moi... » « Non... Je n'y arriverais pas. » « Vous et moi, vous pensez vraiment que... » « Surtout, ne pleure pas... Ça la rendrait folle furieuse. » « Grande sœur... » « Runway et Dust Stomper... » « Je sais que c'est difficile, mais vous devez vivre... » « Em... Embrasse-moi. » « Ce train de vie est fini maintenant... Tout est fini. » « Pourquoi... Vous n'ouvrez jamais les yeux ? » « Désolée, mais je peux pas te le laisser... J'y tiens... » « Elle s'est tirée. » « J'veux mourir ! Vous m'avez sauvée pour rien !! » « Ce que je ferai te regarde pas. » « Vous êtes forte. » « Je l'ai tué. » « Je dois m'en aller... Et tu ne dois surtout pas me suivre... » « Seuls les êtres vivants possèdent un nom. » « On t'a fait attendre beau gosse ? » « Vous avez des choses pour lesquelles vivre... » « Comment vas-tu ? » « Très... Très mal... »

Le froid s'effaça peu à peu pour ne laisser plus qu'une atroce douleur dans les entrailles de la jument. Malgré ça, elle sentit tout de même un contact contre son visage. Celui-ci se fit de plus en plus perceptible jusqu'à ce qu'il n’émette de la chaleur. Elle eut aussitôt un mouvement de recul, mais fut inutile étant donné qu'elle était sur le dos.

La chaleur s'intensifia jusqu'à devenir douloureuse. Le visage en feu, elle se mit aussitôt à hurler, mais la douleur se répandit très vite dans sa gorge la privant aussitôt de sa voix quand elle se mit à s'étrangler.

Chacun de ses membres était paralysé. Incapable de se mouvoir, ni même d'ouvrir les yeux, la panique se mit à faire battre son cœur à un rythme effréné. La chaleur descendit lentement dans les tréfonds du corps de la jument, irradiant chaque parcelle du corps depuis l'intérieur.

Il était impossible de respirer, sa gorge, et ses poumons étaient emplis de douleur. Suffocante, elle sembla entendre une voix lui parler, mais était couverte par les battements de son sang sur ses tempes. Elle était seule.

« Vous avez des choses pour lesquelles vivre... »

Chaque centimètre de son corps s'arrachait à elle, rejetait jusqu'à son appartenance à ce qui faisait d'elle un poney comme les autres. Elle voulait en finir, elle voulait que ça s'arrête. Et même si le feu qui la consumait prenait le temps d'incinérer chaque fragment de son être, il finit très vite par arriver au dernier maillon de la chaîne qui le retenait ; son cœur.

Mais là encore, la lancination se vouait plus que perfide. À la place de la libérer rapidement, elle s'amusait à grignoter chaque contour pour prendre un maximum de temps. Toujours incapable de respirer, son cœur battait furieusement dans sa poitrine, ajoutant ainsi à la douleur qui ne faisait que s'accumuler.

Voulant se mettre à hurler de nouveau, elle ne put que lâcher un gémissement inaudible pendant que les derniers fragments de sa vie se faisaient dévorer par les flammes pour le ralentir. Le dos arqué, le dernier battement se fit entendre avant qu'elle ne puisse se laisser retomber au sol.

« J'veux mourir ! Vous m'avez sauvée pour rien !! »

Tout était terminé, il n'y avait plus aucune douleur, plus aucun battement, plus aucune parcelle de vie dans le corps Dread Pink. Était-ce cela la mort ? Elle lui semblait pourtant encore être de ce monde. Immobile, inconsciente, mais pourtant, présente. Il faisait froid.

« Ça a marché ?

— Qu'est-ce que tu crois ? Elle n'a même pas encore commencé, c'est maintenant que ça va faire mal... »

Était-ce les voix de l'au-delà ? Elle n'y réfléchit pas plus, car un son assourdissant lui transperça les tympans. On aurait dit une explosion brûlante qui provenait encore de son propre corps. Cette décharge violente lui fit arquer le dos brutalement au point qu'elle sentit une vive douleur dans sa colonne vertébrale.

Le bruit était assourdissant, mais cette fois-ci, elle pouvait le combattre. Ses poumons lui faisaient à nouveau mal, et les aiguilles qui les transperçaient resserraient encore leur emprise sur ses organes. Mais peu à peu, deux sacs vides et desséchés, se remplir d'air pour produire un son aigu et inarticulé à la sortie.

L'air qu'elle inspirait ne la calmait en rien, bien au contraire, il semblait empoisonner son corps, et elle s'empressait de recracher cette sensation. L'air ne lui convenait plus, et la douleur qui la réveillait avait ceci de particulier qu'elle s'acharnait directement sur son cœur qui ne battait pourtant plus. Une nouvelle décharge la fit hurler encore plus fort. Sa gorge se remplis d'un liquide dont elle connaissait le goût que trop bien. Crachant son sang en hurlant, elle voulut reprendre une seconde inspiration qui la fit encore se tordre de douleur quand ses poumons se soulevèrent.

Quelque chose se produisit à l'intérieur même de sa bouche, chacune de ses dents était en train de la démanger à la manière de carie. Toutes étaient en train de produire la même agonie quand l'une d'elles se mit à tomber, suivie d'une autre. Ne comprenant pas ce qui était en train de se produire, la jument voulait que la douleur cesse avant toute chose, c'est pourquoi elle claqua sa mâchoire et sentit aussitôt la plupart de ses dents se briser sous la pression.

C'était impossible eut-elle le temps de penser juste avant qu'une seconde vague de douleur ne vienne de nouveau la planter au sol. Tout son corps semblait la rejeter, lui faire comprendre qu'il ne voulait plus d'elle. C'était peut-être ça finalement, la mort.

« Vous êtes forte. »

Elle se mit à vomir ce qui ressemblait encore à du sang, mais mélangé à bien d'autre substance qui n'était pas juste liquide. C'était impossible vu qu'elle n'avait pas mangé depuis longtemps.

Elle reprit une nouvelle inspiration qui la fit se tordre de douleur, mais le mal n'était rien comparé à la sensation de son dos qui se déchirait pour sentir son squelette lentement s'extirper de son corps. Était-elle en train de subir la punition pour la vie qu'elle menait ? Allait-elle être châtiée ? Hurlante, elle n'arrivait pourtant plus à entendre le propre son de sa voix, comme-ci elle était devenue tout à coup sourde.

Sa peau semblait s'étirer de plus en plus pour suivre les os qui s'enfuyaient de son corps, la paralysant ainsi sur le sol et l'empêchant de hurler à nouveau. La seule chose qu'elle pouvait encore faire, c'était serrer les mâchoires pour stopper la douleur provoquée par ses dents qui se mettaient déjà à repousser. Elle recracha les petits bouts de canine et de molaire. Chaque fois que la douleur revenait dans sa gueule, elle pratiquait ce geste pour la calmer.

« Elle n'y arrivera jamais si elle se détruit les dents à chaque fois ! » entendit la jument qui semblait avoir recouvert l'ouïe

— Taisez-vous ! » Hurla une voix féminine.

La jument sentit quelque chose s'introduire dans sa bouche. La douleur revenait déjà à l'intérieur, mais à cause de cet objet, elle ne pouvait plus fermer les mâchoires, et se contentait de serrer le corps étranger de toutes ses forces pendant que ses dents poussaient lentement dans la souffrance.

« Arrêtez ça, elle va vous broyer le sabot !

— Ne touche pas à un cheveu de maman, elle sait ce qu'elle fait ! »

La jument finit par arrêter de serrer les mâchoires quand un nouveau déchirement se produisit dans son dos. Elle pouvait aisément entendre un bruit humide. L'agonie la fit gémir en mordant à nouveau l’objet intrus. Ses yeux brûlaient et pas juste à cause de ses larmes. Il était devenu impossible pour elle de les garder ouverts.

La douleur était insupportable, le sang coulait par tous les orifices possibles. Sa gorge lui faisait mal à force de hurler ses poumons la tiraillaient à chaque inspiration, son cœur pesait lourd dans sa poitrine et lui donnait plus l'impression d'une pierre, immobile, froide. Son corps la brulait complètement, mais pas du même feu que la première fois. Cette fois-ci, la jument eut l'impression que le froid avait pris place dans l'ensemble de son corps.

C'en était devenu insupportable, la tête lui tournait et ne pouvait plus aligner la moindre pensé logique. Les yeux toujours fermés, la jument tomba peu à peu dans l'inconscience.

« Seuls les êtres vivants possèdent un nom. »

C'est à ce moment qu'elle sentit un contact sur son visage, une présence qui ne l'avaient pas quitté une seule seconde depuis que cette lente agonie venait de commencer. Elle caressait son visage alors même que la douleur s'imposait comme de plus en plus dans son corps.

« Est-ce que ça va, Punk ? » Demanda la présence juste avant que la jument ne sombre dans l’inconscience.

Remuant peu à peu à moitié dans l’inconscient, la jument sentait de la chaleur. Douce, agréable, elle l’enserrait légèrement et se contentait de se diffuser paisiblement dans son corps. Ouvrant lentement les yeux, la jument ne réalisa pas tout de suite la situation. Elle était dans les bras d’une autre ponette bleu foncé. Bien qu’elle ne sache comment elle en était arrivée là, elle n’arrivait pas à trouver la force de s’en défaire. Qui était-elle ? Que lui voulait-elle ? Est-ce qu’elle lui avait fait quelque chose ? Tournant la tête pour examiner le reste du décor, son regard s’arrêta aussitôt sur le lit dans lequel elle était maintenue : recouvert de sang. Que lui avait-on fait ?

La scène qui se présentait à elle avait tout d’un cauchemar. N’importe qui de censé aurait déjà pris ses sabots à son cou pour fuir loin d’ici, mais la jument observa à nouveau celle qui la retenait.

Quatre pattes d’un bleu tout à fait particulier pour un poney. Jamais elle n’avait vu de couleur semblable et était ébahie face à tout le reste. Celle qui la retenait couché était bien plus grande qu’un poney normal, et deux ailes démesurées gisaient sur le corps des deux juments.

Elle ne savait l’expliquer, mais elle éprouvait aussitôt un besoin indescriptible de la toucher, comme-ci un lien physique pouvait brusquement la rassurer.

La captive se tourna alors vers sa geôlière et passa un sabot dans sa crinière, elle était incroyablement douce et se mettait à pulser d'une lumière vive à l'endroit ou sa patte la touchait. Loin de penser qu’un tel geste se voulait plus qu’impoli, la situation dans laquelle elle se trouvait lui faisait comprendre qu’il y avait plus important à s’inquiéter. Le premier contact fut timide, mais avec un peu plus de détermination, la ponette réussit à glisser le long de la crinière de la jument endormie.

Sa crinière était magnifique. Remplies de couleur aux teintes sombres et brillantes rappelant un ciel étoilé le soir de pleine lune. Elle découvrit très vite une corne sur le front de sa propriétaire.

La jument captive ne réfléchit pas plus longtemps avant de se blottir contre le ventre de sa geôlière. Il faisait froid à l’extérieur, et cette jument semblait lui apporter toute la chaleur dont elle avait besoin. Pendant qu’elle sombrait tranquillement dans l’inconscient, elle sentit un mouvement contre elle avant que l’alicorne ne se mette à placer son menton sur sa tête et une aile pour recouvrir l’ensemble de son corps.

« Punk… » Murmura-t-elle dans un souffle.

Le froid, la glace, la solitude. Toute seule, devant un lac qui commençait à geler. Le froid, la peur. Attendant un signe, de l’aide, n’importe quoi qui pourrait la sauver. Combattre, combattre le froid, ou combattre cette vie. Perdre lentement chaque trace de celle-ci jusqu’à mourir. Mourir de froid, mourir de peur, mourir seule.

La jument gris clair à la limite du blanc se releva brusquement en sortant de son sommeil. Combien de temps venait-elle de dormir.

« Calme-toi. » Lui dit doucement une voix derrière elle.

Quand elle sentit un sabot se poser sur son épaule, elle se tourna lentement vers son propriétaire. C’était toujours cette alicorne. Elle lui souriait cette fois-ci.

« Tu devrais… » Elle n’eut pas le temps de finir sa phrase que la ponette l’avait plaqué contre le lit et la surplombait de toute sa taille.

L’alicorne n’allait pas lui en vouloir pour ce geste, et secoua la tête avant de planter son regard dans celui de son assaillante, mais il y avait quelque chose de différent. La jument gardait la gueule ouverte, présentant ainsi ses crocs à qui voulait les admirer. Sa crinière rose était encore recouverte de sang, mais réussissait tout de même à encadrer l’ensemble de son visage. Un long grondement s’éveilla dans le fond de sa gorge, attirant aussitôt la méfiance de l’alicorne.

« Doucement, je sais que c’est encore trop flou pour toi, détends-toi et fais-moi confiance. »

Elle approcha encore sa gueule garnie de crocs du visage de la jument et ne s’arrêta que quand leurs museaux étaient sur le point de se toucher.

« Je sais ce que ça fait, il te déchire au même endroit que moi, mais n’y succombe pas si facilement… »

Le regard de la jument dévia sur la gorge vulnérable de sa victime avant de se pencher.

« PUNK ! »

La jument se stoppa net. Comme paralysé. Elle referma la gueule pendant que son regard vaquait dans le vide, complètement perdu. Elle se redressa en gardant toujours l’alicorne cernée entre ses sabots et tourna la tête dans tous les sens, incapable de se remémorer la pièce où elle se trouvait.

Bien vite, deux sabots se posèrent sur son encolure et remontèrent jusqu’à sa mâchoire et ses joues. Reprenant aussitôt l’attention de la jument, l’alicorne poursuivit.

« Tu es chez toi, ici ! »

Cette simple phrase eut l’effet d’un coup de poing dans la face de la jument qui ne put tenir plus longtemps debout. Elle s’écroula littéralement sur l’alicorne qui la reçut sans peine. Machinalement, elle se mit à lui caresser la crinière.

« Je suis Luna, Princesse dirigeante d’Equestria et alicorne liée à la lune. As-tu déjà entendu parler de moi ? »

La jument restait allongée sur le poitrail de la dirigeante les yeux grands ouverts. Luna gloussa.

« Tes souvenirs, ton histoire, ta vie... je t’ai pris tout ça. Il n’en reste rien, à part ça. » Dit-elle en pointant son regard vers le dos de la jument.

Cette dernière fut étonnée de voir deux ailes en cuir se dresser hors de son dos. Elle ne se rappelait pas si elle avait déjà eu des ailes ou pas. Ses seuls souvenirs pour le moment se résumaient à ce que l’alicorne venait de lui dire. Reportant son attention sur la princesse, elle remarqua qu’elle ne pointait pas ses ailes, mais ce qu’elle portait sur son dos ; un blouson en cuir.

« Tu ne dois pas garder ça. Il va falloir t’en défaire. »

La jument n’avait plus aucun souvenir de ce qu’avait pu être cette veste, mais elle ne l’incommodait pas, elle semblait même l’apprécier.

« Je ne veux pas passer pour un monstre, je ne veux pas que tu m’en veuilles pour ça. » Déclara Luna en posant un sabot sur son front pour se masser le crâne. « Mais je dois faire ça pour ton bien. » Elle fit briller sa corne et enveloppa le blouson de Punk d’une aura bleutée. Quand elle tira, la jument qui était restée statique jusqu’alors siffla violemment. Luna remarqua aussitôt le problème. « Ton blouson tire sur tes ailes et je n’arrive pas à les refaire passer par les trous. »

La jument siffla encore son mécontentement avant de s’allonger à nouveau sur la régente lunaire et de fermer les yeux.

« Tu ne pourras pas le garder, Punk, j’en suis désolé. » Chuchota encore Luna en se mettant à caresser la crinière rose de la ponette blanc grisâtre.

« Et moi je te dis qu’elle ne fera pas plus de quelques secondes avant de vouloir se tirer ! Tu as bien vu ses premières réactions, non ?

— Tu n’as rien à me dire, Funk, c’est encore moi qui prends les décisions ici !

— à d’autres, maman. » Dit-il sur un ton amer. « Quoi qu’il en soi, nous savons tous les deux quel est mon rôle et ce que je devrais faire si je dis vrai.

— Tu sais Funk, au lieu de jouer ce rôle, tu peux essayer de l’aider à trouver sa place.

— Sa place n'est pas ici ! » Rétorqua-t-il sèchement. « Comme n’importe qui d’autre. »

C’est à ce moment que Punk décida d’ouvrir les yeux, signalant au passage aux deux personnes dans la pièce qu’elle était réveillée. L’étalon le remarqua aussitôt, et secoua la tête avant de demander:

« Elle est là depuis combien de temps maintenant ?

— cinq jours. » Lui répondit Luna en dégageant une des mèches de crin du visage de Punk.

« Si elle a réussi à t’attaquer au bout du troisième, il vaudrait mieux être prudent.

— Tu veux monter la garde ? » Interrogea Luna du coin de l’œil, un léger sourire aux lèvres.

« Sûrement pas ! » Avait-il lancé depuis l’épaule en quittant brusquement la pièce. « Je vais appeler le soldat, il se fera un plaisir de mater sa reine. »

L’alicorne secouait la tête en levant les yeux au ciel. Elle le connaissait par cœur et ne pouvait s’empêcher d’éprouver du remords pour lui. Et lui… gardait constamment une idée en tête. Quoi qu’il fasse, il ne le fera jamais par hasard.

Elle reposa la tête contre l'encolure de Punk qui restait toujours à l’affût du moindre mouvement. Trois jours qu'elle était là, et elle arrivait à peine à se rappeler ce qui lui était arrivé. À force de rester dans ce lit imbibé de sang, une odeur nauséabonde avait fini par naître. Bien sûr, Luna connaissait ce genre de parfum, elle n'en était pas à sa première fois. Mais la jument devait sûrement avoir des nausées rien qu'à respirer ces effluves.

Punk n'était en réalité en rien incommodé par ces odeurs. Même si son odorat s'était amplifié de manière bien étrange, son attention s'était focalisée sur quelque chose qui lui semblait bien plus important. Le bruit que faisait sa sueur en tombant sur le lit. Toutes les dix-sept secondes, ce bruit insupportable la faisait froncer les sourcils et rabattre ses oreilles.

Elle pouvait entendre le sifflement de la goutte d'eau qui tombait juste avant de percuter le sol dans une explosion de tous les diables. Dix-sept secondes. Elle entendit aussi le bruit de la porte qu'on ouvrait, mais gardait les oreilles baissées à l'approche de la prochaine explosion. Dix-sept secondes. Une silhouette se présenta dans l’embrasure de la porte avant de la refermer derrière elle. C'était un étalon assez grand, il portait une armure sombre. Dix-sept secondes. Chacun de ses coups de sabot sur le sol était une nouvelle percussion assourdissante qui venait se placer sur les gouttes qui tombaient. Dix-sept secondes. La voix de l'étalon était incroyablement grave, et résonnait fort dans le crâne de Punk qui ne put qu'exploser lorsque la goutte de sueur de trop s'éclata bruyamment au sol.

Le temps semblait s'être arrêté lorsqu'elle se releva brusquement pour partir loin d'ici. Les couvertures n'étaient même pas redescendues qu'elle avait déjà quitté le lit. Tout semblait s'être arrêté. Elle jeta un coup d'œil en arrière pour remarquer que l'alicorne était toujours en train de fixer le garde, n'ayant pas encore remarqué sa fuite. Quant au garde en armure sombre, il fixait toujours la jument lunaire sans même l'apercevoir.

Il ne lui semblait pas pourtant courir aussi vite que cela, mais ce n'était pas important. Sa priorité était de fuir par cette porte juste derrière le garde. Elle continuait de le surveiller durant sa course, appréhendant chaque réaction que celui-ci pourrait avoir, mais il était totalement aveugle à ses mouvements. Mais à la seconde où elle s'approcha un peu trop près de lui, elle vit aussitôt son regard se braquer sur elle. Elle avait baissé sa garde et s'était rapproché un peu trop de lui, ce qui la laissa sans défense quand il fondit sur elle.

L'action dura moins d'une seconde avant que Punk ne se retrouve plaquée au sol. Le silence reprit peu à peu place dans la chambre pendant que le souffle provoqué par l'attaque du soldat agitait les longues tentures des fenêtres. Après quelques secondes pour se resituer, Punk partit dans une rage folle où elle se mit à hurler en se débattant. Bientôt, ses hurlements devinrent des cris inarticulés n'ayant plus rien d'équin. Le garde en armure sombre qui la surplombait et la maintenait d'un simple sabot sur la gorge appuya un peu plus pour lui bloquer la gorge.

« J'en déduis que c'est une ancienne terrestre, vu qu'elle n'a pas tenté de fuir par la fenêtre.

— Oui, Blues, tu peux la relâcher !

— Si je la relâche, elle s'enfuira ou au mieux, elle se retournera contre moi.

— C'est un ordre Blues. »

Il savait parfaitement que son message n'était pas de lui montrer son rang, mais bien sûr de lui demander de lui faire confiance, ce que Blues ferait sans jamais douter une seule seconde. Il défit son emprise sur la jument en reculant aussitôt de quelques pas. La jument n'attendit pas un instant de plus pour se mettre à siffler en fonçant sur son agresseur, mais fut stoppé à moins d'un mettre de lui, entouré d'une aura bleutée.

Elle faisait claquer ses mâchoires tout près du visage du garde qui restait impassible. Luna lui avait demandé de lui faire confiance, et il n'allait pas se permettre le moindre doute.

Le corps de la jument agité fut lentement éloigné du dénommé Blues et lévita lentement vers Luna qui était toujours allongé sur le lit.

« Elle semble encore très agitée... » Jugea Blues comme un avertissement pour Luna.

« Elle va être plus calme avec moi. » Répondit-elle en plantant son regard dans celui de la jument qui continuait de siffler. « N'est-ce pas Punk ? »

À l'appel du nom qui lui avait été fourni, la jument dressa aussitôt les oreilles en se calmant légèrement. L'alicorne la libéra alors pour la laisser atterrir doucement sur le lit. Cette dernière gardait toujours un grondement dans le fond de la gorge, mais proche de Luna, elle ne semblait plus aussi en colère. Elle ne se rappelait même plus la raison de sa fuite quand elle reporta son attention sur l'alicorne et la chaleur qu'elle semblait dégager. En silence, elle se rapprocha pour s'allonger contre elle.

« Vous ne serez pas toujours là pour elle.

— Elle se calm...

— Et si ce n'était pas le cas ? » Questionna-t-il aussitôt. « Un soir, pas aujourd'hui, pas demain, mais un soir, elle succombera, et elle…

— Je sais ce que je fais ! » Coupa-t-elle brusquement. Blues garda aussitôt le silence en se remettant au garde à vous. « Ce que je veux dire… grmf... » elle colla un sabot contre son front. « Chacun d'entre vous se doit de combattre... » Elle secoua la tête en fronçant les sourcils. « J-je… il ne faut pas... » Elle n'arrivait plus à rassembler ses pensés, ses émotions était en ébullition dans son crâne et empêchait toutes phrases cohérentes.

« Vous n'avez pas à vous expliquer ma reine. Vous savez que je n'irais jamais mettre votre parole en doute. »

Luna gardait les yeux fermés quand elle sentit quelque chose lui chatouiller le menton. Elle ouvrit les yeux pour voir la crinière rose et imbibée de sang de Punk. Cette dernière regardait de tout les côtés, la bouche grande ouverte comme étonné.

« Excuse-moi Blues, merci de la confiance que tu me portes.

— Tout est un plaisir pour vous aider, ma reine. D'ailleurs si je puis me permettre... » Il posa son regard vers la jument, Luna acquiesça silencieusement.

Blues grimpa sur le lit sale et s'approcha lentement de la protégée de l'alicorne qui se mettait déjà à grogner. Arrivé à une certaine distance de sécurité, il s'assit simplement sur le lit et plongea son regard dans celui de la jument.

Son grondement n'était qu'un simple mécanisme de défense, elle-même n'était pas convaincue de son pouvoir d'intimidation. Mais elle était intriguée par autre chose. En effet, sa vue venait de lui faire une drôle de surprise. Au début, elle en avait eu peur et pensait même que c'était douloureux, mais après deux minutes à scruter le nouveau décor qui s'offrait à elle, elle s'en retrouvait intrigué.

« Ça surprend n'est-ce pas ? Toutes ces nouvelles sensations. » Commença le soldat. « Tous ces détails sur mon visage, tu te sens capable de compter chaque poil de mon crin. »

Punk restait muette. Il avait raison, chaque détail de son corps était visible. Elle pouvait voir chaque égratignure sur l'armure sombre de l'étalon. Elle arrivait même à voir sur son renfort de sabot un petit renfoncement comblé par une ligne de métal, comme une lame. Il remarqua son interrogation et fit un coup de sabot contre son armure pour faire sortir une lame fine, mais assez longue pour être efficace d'un seul coup.

« Cette vision est un outil important et fiable à cent pour cent. Fais confiance à ta vue. »

Elle prit une grande inspiration pour sentir le parfum de l'étalon, mais celui-ci était caché par une odeur affreuse. Elle renâcla ce que le garde nota tout de suite.

« Je nettoie mon armure régulièrement, désolé si l'odeur de l'huile te dérange. »

Elle se remit tout de même à renifler l'air, car une autre odeur semblait la captiver, celle du sang. Même si cela faisait trois jours qu'il avait séchés et se mettait à produire un horrible parfum. Pourtant, ça ne semblait pas lui déplaire… comme à Blues.

« Ça recommence. » Prévint-il en continuant d'observer Punk. « Laissez-moi faire s'il vous plaît. »

Il se rapprocha encore de la jument qui ne grognait plus à son approche, la raison était simple étant donné qu'elle gardait la bouche ouverte et son regard dans le vide comme hypnotisé par ses nouveaux instincts.

« Tu le sens, n'est-ce pas ? C'est au fond de toi, et tu le sens peu à peu remonter. Tes émotions se brouillent, ta réflexion en est ralentie au point même que tu ne cherches plus à réfléchir pour rien. Le sang t'attire comme du miel. » Il s'approcha et passa ses sabots de chaque côté de son corps pour la maintenir cernée entre ses jambes. La jument s'était mise à serrer les dents en écarquillant les yeux. « Tu le sens, n'est-ce pas ? » Il la perça de ses yeux dorés, la forçant à lui prêter l'attention qu'il demandait. « Tu le sens, n'est-ce pas ?

— Oui. »

Elle se jeta sur lui en obéissant à ses plus bas instincts. Mais le garde l'avait déjà prévu et avait remis son sabot sur sa gorge pour la bloquer contre le lit. Pendant qu'elle hurlait, il approcha son visage proche du sien.

« Cette chose, c'est le monstre qui est en toi, ne le laisse pas prendre le contrôle. Bienvenue chez les batponies.

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Note de l'auteur

Alors bon, ce chapitre, c'était aussi un défi entre moi et Ghost pour voir comment on pouvait rendre la transformation la plus éprouvante. En effet si vous avez lu son autre fiction « De la tristesse au bonheur... ! » vous assistiez à la transformation d'un personnage en batpony. J'avais été un peu déçu parce que je m'étais attendu à voir quelque chose de bien pire, mais bon, ce n'était pas spécialement l'objectif alors je ne peux pas le critiquer pour ça. Bref le but de l'exercice : décrire un maximum la douleur.

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