Chapitre 3 : De drôles de manières !

Je frissonnai. Ouvrant les yeux, je découvris que je m'étais endormie vu qu'il faisait nuit noir et que personne n'était là... Je regardai la boule écume qu'était la Lune, me demandant si ici aussi, quelqu'un la gérait elle et le Soleil... Ça m'étonnerait.

Je me levai de mon banc tremblant encore pas mal des pattes arrière me posant plusieurs questions. Où allais-je dormir ? Comment manger ? Je n'ai pas un rond ! Et puis qu'est-ce que je cherche au juste ?! C'est la meilleure celle-là ! Je traverse un miroir magique sous risque d'une grande punition à mon retour et je ne sais même pas pourquoi ! Repartir à zéro c'est bien beau mais c'est quand même bien galère... Je fis soudainement cesser toutes ses pensées me disant que j'avais bien d'autres choses à faire.

Je me dirigeai donc vers la sortie du parc -non sans difficultés- et en sortit, commençant à marcher dans la ville. Je me crus de retour à Manehattan ! C'était immense, je devais lever haut la tête pour voir le bout des immeubles. Ici, pas de formes de chevaux ou de poneys... Mais ce n'était pas bien grave ! Je m'arrêtai lorsque je vis une petite taverne où les prix n'étaient vraiment pas chers ! Regardant dans mes poches, je découvris avec bonheur quelques pièces. J'entrai donc dans le petit bâtiment en bois rustique.

À l'intérieur, régnait une immonde odeur d'alcool, quelques ivrognes traînaient là, dont plusieurs étaient à moitié couchés sur le bar. Je pris place à côté de l'un d'entre eux et demandai une boisson non alcoolisée. Le barman me regarda bizarrement et disparut derrière une porte pour en revenir plus tard avec une grosse bouteille contenant un liquide noir, marron, pétillant, qui portait une étiquette rouge où je ne pouvais voir ce qui y était écrit à cause de la grosse patte du barman. Dans son autre patte, il tenait un grand verre. Arrivant devant moi et les posa sur le comptoir, versant une partie du contenu de la bouteille dans le verre, il le fit glisser vers moi.

-3.50 ma ptite, me dit-il d'une grosse voix rauque, je plongeai ma patte dans ma veste me disant que quatre pièces devraient suffire, les sortis de ma poche et les posai devant le barman, qui avait étrangement blêmi en les voyant, le regard de l'homme fit plusieurs allers-retours entre les pièces et moi. Au bout du cinquième, il me regarda avec un sourire mauvais, les yeux emplis de malice et de démence. Je commençai à trembler légèrement lorsque je sentis une grosse patte se refermer sur moi au niveau inférieur de ma poitrine tandis qu'une autre se plaquait sur ma bouche. Sur le coup je tentai de me débattre, les yeux fermés mais je les rouvris et me figeai en voyant le barman pointer une dague sur moi.

-Tu vas être une gentille fille et bien faire tout ce qu'on te dit d'accord ? m'ordonna-t-il avec une voix menaçante alors que je vis que c'était un des ivrognes qui me tenait ainsi alors que ceux autour de lui se levaient également, certains regardant mes pièces. Je sentis soudain que l'on fouillait mes poches.

-En v'là d'autes ! Cte gamine a d'l'or plein les poches ! De l'or ? Ce ne sont que quelques bits voyons ! Je me figeai en pensant que quelques bits valaient sûrement de l'or ici ! C'est vrai que ces pièces ressemblaient à cette matière mais bon... Quoi qu'il en soit, il fallait que je me sorte de là et vite ! Je pensai donc en toute vitesse et paniquai d'avantage en sentant une corde se serrer là où se tenait la patte quelques secondes plus tôt, me débattant de plus belle, je reçus un grand coup de patte dans le ventre alors que la patte sur ma bouche s'était enlevée. Je criai un peu jusqu'à sentir un vieux bout de tissu dans ma bouche. Ils le serrèrent très fort alors que je continuais toujours de me débattre. Comment m'en sortir ?! J'aurai d'avantage de mal à m'enfuir attachée ainsi ! Pourtant il fallait que je trouve une solution et vite ! J'entendis soudain un petit clic, rouvrant les yeux je vis le barman tenir une drôle de petite machine dans sa patte. Elle avait un espèce de cylindre en fer, relié à un manche en cuir et à une gâchette de fer également. Je ne savais pas ce que c'était mais je sentis pourtant que cette chose pourrait me mettre en danger de mort donc je me figeai, blêmissant.

-Tu bouges encore t'es morte ! Capiche ma jolie ?! Je hochai la tête lentement les yeux, toujours fixés sur la sûrement arme.

-Bon... Maintenant tu vas être sage et rester discrète ! On va te d'mander où tu vis et si quelqu'un serait prêt à payer une rançon pour toi et si tu ne réponds pas correctement et sagement tu pourras faire tes prières ! Pareil si tu nous mens ! Je hochai à nouveau la tête après avoir ravalé ma salive. Je sentis soudain que l'on m'empoignait par les côtés, c'était une espèce de montagne qui m'avait prise par les pattes avant et qui me posa sur son épaule, je voulais me débattre mais mes yeux se posèrent à nouveau sur l'arme, me calmant d'un coup. La montagne commença à marcher alors que je gigotais malgré moi. Me sermonnant intérieurement, je finis par me dire qu'après tout si je me faisais tuer tant pis... Qui ne tente rien n'a rien ! Surtout que si ces types découvrent que je ne vis pas ici et que je n'ai aucun proche, ils vont faire des recherches et risquent de découvrir que je ne viens pas de ce monde ! Ils pourraient me vendre à des scientifiques qui passeraient leur temps à m'examiner ! J'étais mal... Très mal ! Autant mourir ! Car si jamais ils découvrent la vérité, ils risquent de me torturer pour que je parle d'Equestria ! Et s'ils découvrent Equestria... Je frissonnai à cette pensée, autant être tuée ! me dis-je finalement avant de me débattre frénétiquement, je réussis à donner plusieurs cous de sabots arrière dans la tête de la montagne, au bout d'un énième coup, je réussis à l'assommer, me relevant difficilement et courant vers une fenêtre par laquelle j'avais l'intention de sauter mais ma course s'arrêta lorsqu'un lourd objet me tomba sur la tête, m’assommant.

*****

J'ouvris les yeux, réveillée par une horrible odeur de moisissure, découvrant une vieille cave autour de moi. J'étais également attachée à une chaise, paniquant à nouveau, j’essayai de me dégager.

-Qu'est-ce qu'on t'a déjà dit gamine ?! En entendant la voix rauque du barman, je levai la tête pour le voir descendre l'escalier de la cave en face de moi, toujours cette drôle de machine à la patte. Je commençai à trembler alors qu'il se rapprochait. Une fois devant moi, il braqua son arme sur mon front.

-Maint'nant tu vas nous dire c'qu'on veut savoir ok ?! J'allais hocher la tête lorsque la porte en haut de l'escalier explosa, un sabot arrière tenant dans le vide. Alors que le barman se retournait, une arme semblable à la sienne, se braqua sur son front comme moi quelques secondes plus tôt. C'était un jeune homme roux plus orangé que moi, portant un sweat-shirt marron, une veste en cuir et un jean qui avait ainsi "ouvert" la porte et tenait l'arme.

-Je peux savoir à quoi vous jouez ?! 

-À-À-À rien du tout voyons ! lui balbutia le barman, avant que le sabot du garçon s'écrase dans sa face et alors que le corps inerte de l'homme tombait, gisant dans une flaque de sang, le garçon s'avança doucement vers moi. Je tremblai à nouveau et fermai les yeux. Je les rouvris peu de temps après lorsque je sentis l'une de mes mèches de cheveux se soulever, se dégageant de mon visage. En rouvrant les yeux, je vis le garçon à quelques centimètres de moi, le sourire aux lèvres mais pas un sourire mauvais hein ! Non ! Lui c'était... un sourire gentil et bienveillant... Le jeune homme avait également rangé son arme dans sa poche et il me parlait d'une voix calme et rassurante :

-Ne t'en fais pas... Tout va bien... me rassura-t-il avant d'entreprendre de défaire mes liens. Une fois ceci fait, je lui demandai son identité d'une petite voix hésitante, ayant toujours été une grande timide.

-Grégoire. Mais mes amies m'appelle Grég' ou Shining.

-Shining ? Pourquoi ?

-C'est un pseudo que j'utilise souvent... Et toi ? Comment tu t'appelles ?

-Littera Inkwell... Mais... Tu t'appelles Grégoire comment au juste ?

-Juste Grégoire, me répondit-il d'une voix légèrement sèche.

Soudain, des bruits de pas se firent entendre. Je levai les yeux et vis les ivrognes de tout à l'heure qui brandissaient déjà leurs armes qui étaient encore les mêmes que celles du barman. Grégoire s'était retourné et les fusillait du regard. Mais au lieu de prendre son arme il se retourna vers moi et me prit dans ses pattes avant. Je commençai à rougir alors qu'il courait vers les escaliers, évitant avec une habileté déconcertante les choses que tiraient les hommes avec leurs machines.

Il passa derrière eux toujours en évitant les choses et sauta même au-dessus d'un tireur, traversant ensuite la fenêtre. Une fois celle-ci brisée après notre passage alors que Grégoire continuait de courir, je fus surprise de voir que je n'avais reçu aucun bout de verre !

Nous continuâmes donc notre course, s'arrêtant finalement dans une petite ruelle. Il me posa assise, au sol et m'examina après avoir repris son souffle.

-Tu n'as rien ?

-N-Non ç-ça va... Nous restâmes silencieux quelques instants jusqu'à ce qu'il se lève et me fasse signe de le suivre. M'appuyant sur le mur, je me levai et le suivit sans trop de difficultés. Nous marchâmes donc pendant quelques minutes avant qu'il ne s'arrête devant une vieille maison, toujours dans la même ruelle. Il ouvrit la porte avec sa paire de clés et entra en me faisant encore signe de faire de même. J'entrai donc, découvrant un salon empli de poussière. Les meubles en bois comme le plancher faisaient sombre. Le canapé rouge clair, lui, était plus chaleureux. Je frissonnai après avoir fermé la porte. Comme il faisait froid ici ! Grégoire apparut de derrière une arche de bois où commençait à côté un escalier. Il me fit cette fois signe de m'asseoir, ce que je fis, me demanda si je voulais quelque chose à boire ou à manger et après lui avoir donné une réponse négative, passa devant moi et alluma une cheminée, cachée derrière un écran noir et plat qui crachait au vieil aspect de la pièce. 

-Dis-moi... commença-t-il, toujours concentré sur sa tâche. Tu n'es pas d'ici hein ?

-Non...

-D'où viens tu ?

-Eh bien... *Je me passai un sabot avant derrière la tête, l'air gênée. Je ne pouvais quand même pas lui dire que je venais d'Equestria ! Comment faire...

Alors que je cherchais une solution, je vis Grégoire passer devant l'écran, prenant un petit objet rectangulaire avec plusieurs boutons, qu'il pointa dessus, appuya sur un bouton et je restai bouche bée devant ce que je voyais. Non seulement une image était apparue comme ça ! mais en plus ce qui était apparu dessus était plus que surprenant ! Ce n'était rien d'autre que...

... Ma cousine...