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Melting Snow

Une fiction traduite par inglobwetrust.

Chapitre 11: Fers à cheval

Les chutes de neige autour de son corps donnèrent l’impression au grand étalon que l’espoir d’un printemps précoce avait été faux. Aucune trace de neige fondante de Poneyville ne se trouvait sur le terrain de la ferme, comme si tout était un souvenir distant à cet instant. Même si la neige elle-même n’avait pas commencé à s’entasser, il semblait toujours confirmer que l’hiver lui-même allait rester dans le coin pendant un petit bout de temps.

Le ciel n’était pas exactement noir, mais il avait déjà dépassé la chaude lumière du matin et était en route vers le milieu d’après-midi. Il y avait toujours une teinte orange derrière les nuages de neige, un signe que le jour s’apprêtait à raccrocher son chapeau. L’étalon rouge se retrouve à frissonner en silence en se mettant à frotter ses sabots ensemble, donnant un coup à sa queue pour enlever les quelques gouttes d’eau qui s’étaient regroupées dessus. La brève chaleur de la semaine précédente semblait être un lointain souvenir à cet instant.

Big Macintosh ne put s’empêcher de soupirer, se demandant à quel point la Fête de la Fin de l’Hiver serait stressante pour la petite ville de Poneyville cette année. Même s’il n’avait pas expérimenté les effets du travail sous un tel temps, ce n’était pas anormal pour certains poneys de tomber malade durant le processus et d’avoir besoin de rentrer à la maison.

Il baissa les yeux vers ses sabots, qui continuaient à dessiner des cercles dans la fine couche de neige sous lui. Son corps s’agitait régulièrement pendant qu’il se mordait la lèvre, une simple pensée lui traversant l’esprit tandis que ses yeux regardaient tout autour.

Caramel manquait vraiment à Big Macintosh.

« Big Mac ? »

L’étalon cligna des yeux, tournant lentement sa tête sur le côté en regardant à l’intérieur du petit poulailler orange, regardant impassiblement la petite pouliche jaune, sa propre écharpe rose fermement attachée autour de son cou alors qu’elle le regardait. La voir lui fit sortir la tête des nuages.

« Hmm ? » répondit l’étalon, concentrant son attention sur la plus jeune de ses sœurs et s’extirpant du monde glacé autour de lui.

La pouliche soupira, baissant les yeux en commençant à taper du sabot sur le sol en bois. Elle semblait grommeler quelque chose à voix basse ; cependant, l’étalon ne parvint pas à l’entendre au-dessus du son constant des poulets autour d’elle. Il s’arrêta un instant quand ses yeux rencontrèrent à nouveau les siens avant de lever un sourcil et d’incliner sa tête.

« Répète, sucre d’orge », dit l’étalon, amenant un sabot vers son oreille en essayant de l’entendre plus clairement.

Apple Bloom soupira, commençant à jouer avec son ruban tout en parlant. « E-Est-ce que tu peux… me laisser grimper sur ton dos pour que j’prenne les derniers œufs ? » lui demanda-t-elle, les joues gentiment rouges. « J’ai oublié de prendre l’échelle quand on était dehors. »

Big Macintosh resta silencieux pendant un moment, regardant sa petite sœur éviter son regard. Elle ne le regarda pas jusqu’à ce qu’il se lève lentement, prenant un instant pour étirer ses jambes fatiguées.

L’étalon baissa la tête en entrant dans la petite pièce. Il tendit son sabot pour attraper sa sœur, l’amenant sur son dos en un seul mouvement. Il pouvait sentir ses sabots creuser dans son dos alors qu’elle essayait de trouver son équilibre… elle était bien plus lourde qu’il ne s’en souvenait.

« Y’a une raison pour laquelle tu veux pas aller la chercher ? » demanda l’étalon à la pouliche s’agitant sur son dos tandis qu’elle luttait pour tendre son sabot afin de collecter les œufs des poules placés plus haut dans le poulailler. Big Macintosh frappa du sabot avec une pointe d’impatience, se demandant pourquoi il l’était autant.

Il pouvait presque entendre Apple Bloom se mordre sa propre langue tandis que le corps de Mac se pétrifiait. Elle rétracta le sabot, sans œuf dessus. Big Macintosh la regarda du mieux qu’il pouvait de l’angle où il se trouvait, remarquant qu’elle était en train de passer son sabot dans sa crinière.

« Tout le monde est… bizarre cette semaine », dit-elle, se retournant pour regarder son frère avec une légère inquiétude sur son visage.

« Chaque fois que t’es dans une pièce, tout le monde se tait… E-Et AJ m’a réveillée quand je l’ai entendu crier il y a quelques jours… elle ne nous crie jamais dessus… » marmonna la pouliche, son corps s’affaissant lentement jusqu’à ce qu’elle soit allongée sur le dos de son frère, d’une façon similaire à celle de Caramel il y a quelques semaines.

« Apple Bloom… je… » Big Macintosh s’interrompit, regardant la confusion dans les yeux de sa sœur. Elle commença à secouer sa tête, comme si elle essayait aussi de faire sortir cette sensation. « Ce n’est pas à cause de toi, tu le sais ça sucre d’orge ? »

« Je sais ! » La voix d’Apple Bloom était un ton plus haut qu’elle ne l’espérait en regardant son frère. « C’est juste… j’comprends pas… » Elle parla doucement en tirant gentiment sur son ruban rose. « Les Apples ne se disputent jamais… Jamais ! »

« Tout le monde est bizarre quand je suis dans une pièce… » La pouliche jaune se mit à presser nerveusement ses sabots sur le dos rugueux de Big Macintosh, tirant gentiment sur sa fourrure comme pour qu’elle y reste bien établie. « Granny Smith me demande toujours si tu viens me chercher à l’école avec cet étalon… »

« Caramel ? » la questionna Big Macintosh, sachant déjà de qui elle parlait. Si c’était vrai, Granny Smith avait fait de son mieux pour s’assurer qu’elle garde un œil sur la vie amoureuse de son petit-fils… peut-être qu’elle était inquiète qu’Apple Bloom voie quelque chose qu’elle n’approuvait pas.

L’étalon regarda la pouliche jaune avant de retenir sa respiration, réalisant qu’Apple Bloom était soudain en train de se tortiller pour rester sur son dos en transférant son poids sur un sabot, le sien tapant légèrement quand son esprit pensa à Caramel. Il pouvait sentir ses joues rougir en réalisant à quel point il était impatient rien qu’en pensant à l’étalon.

Apple Bloom hocha la tête, soupirant à haute voix pour vider son sac plein de frustration et d’agacement devant toute cette situation avant qu’elle ne retrouve son équilibre sur le dos de l’étalon. « Tout le monde est bizarre quand ils parlent de lui… il a l’air gentil, est-ce qu’il a fait quelque chose de mal ? »

Big Macintosh avait la tête qui tournait avant même qu’Apple Bloom ne finisse. Non, Caramel n’avait rien fait de mal, même aux yeux de sa famille, il ne pouvait pas être tenu pour responsable pour avoir démarré cette spirale chaotique.

« Je suis désolé, sucre d’orge… dit l’étalon, tendant son sabot en arrière pour le frotter sur la joue de sa sœur. « On essaie pas de te faire sentir comme ça… C’est pas juste pour toi. »

« T’as l’air vraiment heureux quand Caramel vient te voir… » lui dit Apple Bloom avec une curieuse expression sur son visage, regardant dans les yeux émeraude de son frère. « Est-ce que Caramel est ton meilleur ami ? » bredouilla-t-elle, pressant son museau contre le dos bien bâti de Big Mac.

Big Macintosh prit une grande inspiration en détournant les yeux de la pouliche jaune, enlevant son sabot de sa joue en expirant. « Caramel est juste… » Il s’arrêta un moment, retenant sa langue en réfléchissant à la suite.

« Caramel est juste… spécial pour moi… » finit Big Macintosh, mordant sur sa lèvre. « É-Écoute, je ne veux pas que tu t’inquiètes pour moi », lui dit-il dans une tentative pour changer rapidement de sujet, laissant le caquètement des poules remplir son esprit pendant quelques instants. « Moi et Granny, on a juste un petit désaccord… AJ est juste prise au milieu de tout ça… ça se finira un jour… » dit-il, une pointe d’espoir dans le ton de sa voix. « Et si tu me laissais finir tes corvées, tu n’as pas dit que tes amies voulaient jouer avant le dîner ? »

Apple Bloom semblait un peu irritée par la façon qu’eut son frère de vouloir éviter le sujet de Caramel. Elle soupira à haute voix en hochant la tête, descendant prudemment du dos de son frère, atterrissant en tremblant en se remettant sur ses sabots, donnant un coup de queue.

« Je comprends pas les grands… » marmonna-t-elle à voix basse en s’éloignant de son frère, retrouvant un peu de son ton habituel en resserrant son écharpe et en sortant du poulailler.

Big Mac n’eut même pas le temps de ramasser un seul œuf qu’il entendit son nom être appelé par la même jeune voix de pouliche. Elle ne semblait pas agitée ou inquiète, alors il ne se précipita pas pour prendre l’œuf sur son sabot avant de le mettre dans son seau.

L’étalon reposa doucement le seau, s’assurant de calmer la poule chez qui il l’avait volé d’une douce caresse avant de repasser la tête hors du poulailler, ses sabots craquant sur la neige au lieu de grincer sur le bois. Il regarda sa sœur qui la regardait aussi.

Apple Bloom leva simplement son sabot, pointant au loin, que Mac suivit rapidement des yeux, réalisant qu’elle pointant en direction du chemin qui menait en ville. Ses yeux prirent un moment pour s’ajuster au-delà des flaques de neige avant que ses yeux ne remarquent en effet un poney marchant en direction de la ferme.

Big Macintosh ne réalisa pas que son cœur battait soudain plus vite jusqu’à ce son esprit enregistre que l’étalon au loin avait un pelage à la couleur ocre bien distinctive. Il parvint à garder son expression neutre en réalisant qu’Apple Bloom le regardait.

« Je… » commença l’étalon rouge avant de regarder l’autre. « A-Attends ici une minute… »

Il ne se dérangea pas à regarder la réaction de sa sœur en commençant à marcher en direction de l’étalon, sentant un sourire se dessiner sur son visage en accélérant légèrement ses pas. La vue de Caramel lui réchauffait le cœur, il avait l’impression que c’était la meilleure chose qui lui soit arrivée cette semaine. Il put voir que Caramel l’avait remarqué, levant son sabot avant de marcher vers lui. C’était un chemin tout tracé ; la seule chose entre les deux était un seau dont il ressentit presque la nécessité de sauter au-dessus.

Plus l’étalon s’approchait, plus il réalisa que les lèvres de Caramel bougeaient légèrement… comme s’il se parlait à lui-même. Ses yeux se fermaient aussi régulièrement, quand il secouait sa tête, s’élargissant en souriant tendrement. Il se tortillait sur place, le son de plastique étant audible même à l’intérieur de son sac de selle.

« Euh… sucre d’orge ? » demanda l’étalon, s’approchant assez près pour que l’autre soit à portée de voix avant de commencer à parler. Il regarda l’autre bondir, l’air de sortir de sa rêverie avant de lever les yeux vers Mac avec un sourire nerveux sur son visage.

« M-Mac… c’est bon de te voir… » dit Caramel alors que son sourire grandit. Il était constamment en train de se balancer d’un sabot à l’autre, un peu plus agité que d’habitude. Il baissa les yeux un moment, redisant quelque chose qui semblait être encore et encore les mêmes mots. Ses yeux se dirigèrent vers la grange, comme s’il essayait de gagner encore quelques secondes pour répéter ce qu’il marmonnait.

« Y’a quelque chose qui va pas ? » demanda le poney rouge de sa douce voix. Il ne savait pas vraiment comment lui parler à cet instant… il ne semblait pas inquiet, juste nerveux… mais il souriait toujours.

« O-Oh… oui… » dit Caramel, regardant l’autre avec détermination en secouant sa queue. « I-Il y a… euh… un endroit à Poneyville… » Il parla en hochant la tête tandis que ses yeux commençaient à s’illuminer. « C’est un restaurant… c’est un peu chic… B-Bon, pas trop chic… C-C’est ouvert cette semaine, alors il y aura un peu de monde, mais Sage a mangé là avec ses collègues pour un rendez-vous et a dit que c’était vraiment bon alors j’ai juste… » Caramel continua à parler avant de faire une pause en secouant sa tête. « Non, ce n’est pas de ça que je veux parler… »

Big Macintosh continua à regarder l’autre avec une confusion sur son visage qu’il n’avait pas besoin de retenir, parce qu’en toute honnêteté, il n’avait aucune idée de là où voulait aller Caramel à cet instant.

« Est-ce que tu penses qu’on… pourrait aller là… ce soir ? » le questionna l’étalon, retenant sa respiration en finissant de parler. « J-Je paierai, c’est promis. »

« J’imagine que… oui. J’dois quand même dire à ma famille que je s’rai pas là ce soir », dit Big Macintosh à l’autre, essayant toujours de réfléchir pourquoi Caramel était si nerveux à l’idée de demander quelque chose comme…

L’étalon sentit l’autre presser soudainement ses lèvres contre les siennes. C’était à la fois inattendu et assez réconfortant pour l’étalon, en tout cas assez pour le faire bondir. C’était un peu trop rugueux, mais son inexpérience était assez charmante pour le plus vieux. Il ne put s’empêcher de sentir ses joues rougir quand cela arriva… et avant qu’il puisse l’embrasser à son tour, l’étalon le relâcha avec un gloussement de joie.

« C-C’est un rencard alors ! » dit-il d’un ton de voix joyeux.

« O-Oh… » marmonna l’étalon à voix basse, se sentant un peu bête de ne pas avoir remarqué qu’on lui demandait de sortir jusqu’à cet instant. Il plaça un sabot sur son nez pour sentir l’endroit où Caramel l’avait embrassé, espérant que cette rougeur ne ressortait pas dans cette chute de neige. « J-J’imagine que ça l’est… »

Le poney terrestre cligna des yeux vers l’autre, sentant sa poitrine se serrer devant la témérité inhabituelle qu’avait son ami aujourd’hui. Il n’avait pas pu voir Caramel depuis qu’ils s’étaient fait leurs adieux la semaine précédente, parce qu’il avait été trop occupé à gérer sa famille pour donner à tout le monde assez de temps pour se calmer avant qu’il ne retourne voir Caramel.

« A-Alors, e-est-ce que tu veux partir maintenant… Je pourrais revenir un peu plus tard et… » commença Caramel, mais avant qu’il puisse aller plus loin, son ami le coupa.

« C’est bon pour maintenant… j’dois juste aller chercher des trucs chez moi… » sourit-il vers l’autre, tendant son sabot pour lui ébouriffer la crinière. « Je veux pas partir à notre rencard sans me préparer… » dit-il doucement.

L’étalon ne put contenir son sourire en voyant le visage de Caramel s’illuminer de rose. Dire le mot ‘rencard’ était un peu bizarre sur sa langue en se référant à un étalon, mais le réconfort qu’il sentit dans son cœur lorsque les traits de Caramel semblaient se réchauffer et rougir contre la neige froide blanche rassura Mac sur le fait que c’était bien ce qu’il voulait.

« Je reviens très vite », dit l’étalon avant de s’éloigner de l’autre, laissant son sabot tomber de sa crinière.

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Big Macintosh ne put s’empêcher de jeter de temps en temps un œil vers l’étalon ocre qui marchait à ses côtés, le pays des merveilles de l’hiver dans lequel ils pataugeaient forçant Caramel à se démarquer encore plus que d’habitude de lui. Ses sabots manquaient de le faire trébucher quelques fois, simplement parce qu’il ne put faire autrement que de le regarder longuement.

L’étalon parvint tout de même à détourner le regard en y pensant, ne sachant pas vraiment quoi penser sur ça. Il décida de ne plus y penser, tout simplement, détournant ses yeux de Caramel pour changer en regardant les arbres devenir de plus en plus rares au fur et à mesure de leur avancée. Il n’avait pas vu de pommier depuis un moment, la plupart des arbres étaient déjà des pins ou des chênes alors qu’ils trottaient sur le chemin enneigé qui se distinguait seulement par quelques brins d’herbes sortant des bords de la route.

Le poney terrestre rouge regarda droit devant lui, trouvant les premiers signes de civilisation à travers le ciel s’assombrissant rapidement, soupirant, ne réalisant pas jusqu’à ce moment-là à quel point il était heureux de sortir de la ferme. Bizarre, il ressentait normalement l’inverse quand il venait en ville.

Il accéléra légèrement son rythme de marche ; s’assurant que Caramel pouvait toujours le suivre en passant devant une maison normale, le foin recouvrant le toit caché sous une pile de neige. L’étalon regarda tout autour avec un petit sourire, heureux de voir que la grande statue et fontaine de Celestia en face d’eux en entrant rapidement au centre-ville de Poneyville.

« Euh… » La voix de Caramel était plus faible que d’habitude, détournant le regard de Big Macintosh du monde extérieur et à nouveau vers lui. Il regarda Caramel le fixer, essayant de former des mots avant de ralentir le pas. Big Macintosh le suivit. « E-Est-ce que je suis venu au mauvais moment ? P-Pour te demander te sortir, je veux dire… » le questionna-t-il avec un sourire un peu triste sur son visage.

Big Macintosh lui lança un regard empreint de doute, inclinant légèrement sa tête sur le côté, ses lèvres pincées en secouant sa tête, répondant à Caramel avec un simple « Non », secouant sa tête de gauche à droite, sentant sa crinière voler au vent.

Caramel marcha lentement, soupirant à voix haute en agitant sa queue, un peu frustré, laissant un petit gémissement sortir de ses lèvres. « O-Okay… » répondit-il, hochant la tête. Peut-être qu’il essayait de se rassurer ou quelque chose du genre, quoi que c’était, il semblait vouloir le garder pour lui. « C’est bien… »

« J’étais vraiment heureux de te voir. » L’étalon lui sourit, faisant un pas vers lui en baissant la tête pour le regarder dans les yeux. « J’ai dû me forcer pour pas courir vers toi. »

Les yeux de l’étalon se tournèrent vers ceux de l’autre durant un moment de brève excitation qu’il se força très vite à calmer, s’assurant qu’il ne semblait pas anxieux d’avoir une réponse si positive. Il se força à le regarder d’un œil, sachant qu’il se remettrait à rougir s’il le regardait trop longtemps. Cependant, il ne put s’empêcher d’avoir un sourire plaisant.

« C’est bien… » murmura-t-il à voix basse, s’appuyant d’un sabot à l’autre, altérant légèrement sa marche, tournant à droite, l’autre le suivant rapidement en le menant vers une rue peuplée de magasins et restaurants. « J’étais vraiment inquiet sur ça, parce que je sais que tu avais dit qu’on devait attendre que les choses se calment avant que l’on refasse quelque chose ensemble, et je ne savais pas si une semaine était assez… Je sais que ta famille prend du temps pour s’habituer à quelque chose… » Il continua ainsi, parlant rapidement, se forçant à s’arrêter avant qu’il ne change complètement de sujet.

« Ils sont pas encore habitués à toi », répondit l’étalon avec un rire forcé, suivi par un regard triste. « Je pense pas que quelqu’un soit vraiment en colère contre toi, ou moi… Granny est juste assez contrariée par tout ce truc en général… »

Caramel hocha la tête en signe de compréhension, incapable de refréner une petite expression de déception sur son visage. Il espérait pouvoir venir voir Big Macintosh un peu plus près de sa maison dans le futur au lieu d’espérer que l’autre soit dehors. « Comment… tu as fini par leur dire ? » le questionna-t-il.

« J’leur ai dit que c’était pas leurs affaires », répondit Big Macintosh avec un peu d’émotion dans sa voix. « Quand ils se sont plaints, je leur ai dit que si j’étais heureux d’avoir… un amoureux, alors ça ne comptait pas… »

L’étalon souffla de l’air hors de ses naseaux en signe de frustration, cependant, elle fut très vite dissipée quand il entendit Caramel glousser sans s’y attendre. Il regarda vers l’étalon avec un air éberlué sur son visage avant de voir l’expression d’excitation que portait Caramel. Il pouvait voir les joues de l’autre rosir dans la lumière des neiges tombantes autour d’eux quand il parvint à refréner sa nervosité en ayant juste désigné l’étalon comme son ‘amoureux’.

Il remarqua que Caramel le fixait, son expression passant d’un sourire joyeux à un plus timide. Il semblait faire de son mieux pour refréner ses émotions à cet instant. Il regarda rapidement Big Macintosh avant de marcher droit devant, pointant du sabot vers un restaurant. « O-On est arrivés… » murmura-t-il presque, ralentissant ses pas.

Big Macintosh tourna le regard vers l’avant, tombant sur un signe se distinguant en face d’eux et disant simplement ’Hay and Oats’. L’endroit en lui-même n’avait pas l’air excessivement chic, parce qu’il était coincé entre deux autres bâtiments avec quelques mètres les séparant. Il avait une fraîche couche de peinture bleu nuit, un grand sticker « Grande Ouverture » visible sur l’une des fenêtres du front.

Quand l’étalon baissa les yeux, il réalisa qu’ils avaient trotté vers la porte, et Caramel marchant rapidement devant lui, le forçant à s’arrêter soudainement, laissant une drôle de trace dans la neige qui en traîna quelques centimètres. Il observa Caramel trotter vers la porte, l’ouvrant avant de regarder Big Macintosh avec une expression de nervosité, mais des yeux pleins de joie et d’excitation. Il tint la porte ouverte pour son ami, hochant la tête en avant pour l’inviter à passer.

Big Macintosh sourit gentiment à l’autre, se sentant aussi rougir avec un sourire sur son visage alors que Caramel détournait les yeux. « M-Mac, tu rougis… » marmonna-t-il avec un indéniable sourire. « T-Tu ne fais pas ça d’habitude… »

L’étalon rit, marchant lentement avant de s’arrêter à côté de Caramel, levant le sabot pour lui caresser doucement la crinière. Il pouvait voir que Caramel le regardait avec un sourire joyeux… cependant, ce sourire disparut très vite quand il regarda tout autour, ses yeux tombant sur une licorne dans la foule qui était quelques mètres devant eux, qui leur lança un regard.

Caramel baissa les yeux, puis les releva au niveau des lèvres de Big Mac, sa respiration restant coincée dans sa gorge avant qu’il ne rebaisse les yeux, regardant vers la rue en observant les poneys sans visage passer. Il essaya de retenir sa respiration aussi longtemps qu’il le pouvait, refrénant tout ce qu’il ressentait à cet instant. Il sentait son ventre se nouer en fermant les yeux pendant quelques secondes, attendant que cette sensation passe.

« Allons-y, sucre d’orge… » dit l’étalon avec un petit bégaiement dans la voix, essayant de sortir Caramel de la situation dans laquelle il se trouvait en ce moment.

Caramel acquiesça, souriant en se tournant pour marcher en avant, ne voulant pas que Big Mac voie pas la douleur sur son visage. Il se mit à regarder tout autour de la pièce pour la première fois dans une tentative pour extirper son esprit des poneys autour d’eux. Les murs avaient une teinte de bleu foncé, tout comme l’extérieur du bâtiment. Les tables et les chaises étaient faites en bois poli, elles semblaient toutes neuves. L’odeur de l’endroit avait une odeur d’herbe fraîchement coupée et de foin brûlé, les deux se mélangeant pour créer une odeur décente mais pas trop insupportable pour l’étalon ocre.

Caramel posa ses yeux vers un étalon vert qui entra soudainement dans le coin de son œil, se dirigeant droit vers les deux avec un petit sourire sur son visage. Il portait une veste noire, et même de loin, Caramel pouvait dire qu’elle semblait un peu trop serrée pour lui, tenant fermement le ventre du poney vert avec peu de place pour des ajustements, donnant à ce poney une figure assez dodue. Une cravate était attachée autour de son cou, un peu de façon précipitée, mais ses rayures noires et grises allaient bien avec le reste de son costume. Avec quelques pièces en plus, il aurait pu être une veste absolument éblouissante. Mais sur l’instant, il n’avait pas besoin d’être trop habillé ou trop chic pour un endroit comme celui-ci, alors l’étalon pensa que c’était quelque chose que devaient porter tous les serveurs.

« Juste deux », dit l’étalon ocre aussi clairement qu’il le pouvait, tournant sa tête pour acquiescer à l’étalon derrière lui.

Le serveur acquiesça aussi, souriant de manière un peu forcée aux deux, se retournant et espérant que les deux le suivent, ce qu’ils firent. Ils passèrent devant des familles et couples en train de dîner, parlant et gloussant et riant en étant absorbés dans leurs propres vies, seuls quelques-uns jetant un œil aux deux qui passaient en trottant.

Caramel détourna le regard d’eux et le baissa vers le sol en bois qui faisait un petit bruit à chaque fois qu’il y posait le sabot. Il pouvait sentir son front commencer à suer en essayant de faire de son mieux pour garder une expression neutre.

« Nous y voilà, gentlecolts ! » dit l’étalon avec une voix enjouée, prenant deux menus de son dos, les disposant sur une table de taille moyenne près d’une fenêtre qui leur permettait de voir le centre-ville de Poneyville, qui commençait maintenant à s’illuminer par les lumières des fenêtres autour d’eux.

Big Macintosh passa devant Caramel, brossant doucement sa queue contre l’autre pour le ramener à la vie avant de trotter vers la table. Il s’assura que Caramel avait levé sa tête avant de se glisser dans le petit endroit isolé, réalisant seulement à mi-chemin que s’asseoir causerait à sa poitrine de frotter contre la table. Il poussa un petit grognement, essayant de repousser un peu la table avant de réaliser qu’elle était clouée au sol.

« Euh… » dit Caramel en regardant Big Macintosh, sachant très bien qu’il n’y avait aucun moyen que Big Macintosh puisse rentrer ou sortir de là. Sa queue commença à se mettre sous ses jambes en regardant le serveur, évitant tout contact visuel. « E-Est-ce que vous pensez que nous pourrions… a-avoir une autre table ? » demanda-t-il. « Une qui n’est pas… attachée au sol. »

La licorne verte acquiesça, son front essuyant quelques gouttes de sueur impossible à rater avant d’utiliser sa magie pour reprendre les menus, trottant rapidement alors que Big Macintosh parvint à se remettre debout, prenant un moment pour se gratter timidement la crinière avant de marcher en avant, ne se dérangeant pas à regarder les curieux qui l’observaient et qu’il obtenait de tous ceux qui tournaient leurs regards vers eux.

Il suivit le serveur avec Caramel, le remerciant pour avoir une table avec des chaises qu’il était possible de déplacer, qu’il tira rapidement vers lui, regardant Caramel glisser dans sa propre chaise en face de lui, posant ses sacs de selle à côté de lui en commençant à jeter un regard un peu gêné vers l’étalon.

« Gentlecolts, vous attendez vos petites amies ce soir ? » demanda l’étalon vert d’un ton interrogateur, essayant de toute évidence d’engager une conversation habituelle et légère qu’il allait sûrement faire pour la nuit entière, à en juger par son ton presque ennuyé.

La question prit au dépourvu l’étalon quand il se mit instantanément à détourner les yeux du serveur, regardant Caramel quand il finit de parler. Il commença à regarder l’expression du plus jeune se faire timide quand ses mots se coincèrent douloureusement dans sa gorge. Il commença à regarder la table sans même le regarder, incertain de la façon de répondre à cette question en sentant son visage se réchauffer. Il enfonça son visage dans son écharpe dans une vaine tentative de cacher son bégaiement nerveux qui ne produisait aucun son.

« Non », fut le premier et dernier mot qui émergea de la bouche de Mac en regardant le serveur avec une expression impassible sur son visage, faisant de son mieux pour cacher son agacement, ce qui était heureusement plus simple qu’essayer de cacher les émotions de Caramel à cet instant.

« Oh… Euh… » dit le serveur, son ton presque apologétique, en regardant Caramel qui avait l’air de vouloir s’enfoncer six sabots sous terre. « D-Dans ce cas, qu’est-ce que je peux vous servir à boire ? »

« Un cidre pour moi… » marmonna Caramel, détournant les yeux du poney quand sa bravoure retrouvée sembla se dissiper. Il pouvait entendre Big Macintosh répondre la même chose, les bruits de pas du serveur finissant par disparaître. Il pouvait entendre Big Macintosh soupirer quand il fut hors de portée, et du coin de l’œil, il le vit enlever et prudemment plier son écharpe, la posant juste à côté de lui.

« D-Désolé… » dit Caramel, se forçant à regarder à nouveau les yeux de Big Macintosh. « J-Je me suis un peu pétrifié là… » Il n’était pas encore prêt à enlever sa propre écharpe, une partie de lui voulait toujours cacher la majorité de son visage derrière en se remettant à tirer sur l’un des coins avec son sabot.

« T’inquiète pas, sucre d’orge », dit l’étalon avec son ton comme d’habitude compréhensif. Son visage était solide, mais ses mots semblaient compatissants pour l’autre. « C’est pas comme si je l’avais insulté ou quoi que ce soit… En plus, c’est pas ses affaires non plus… » Il hésita, regardant un instant dans les yeux de Caramel. « Est-ce que ça va Caramel ? »

L’étalon au pelage ocre regarda l’autre avec de la perplexité gravée sur son visage. « B-Ben… je viens juste de sortir d’un rhume… b-bon, pas complètement, mais j’ai assez négocié avec Sage pour qu’il me laisse sortir vu que ç-ça faisait longtemps et t-tu me manquais vraiment… »

« C’est pas de ça que j’parle », le coupa Big Macintosh.

Caramel regarda brièvement Big Mac avant de baisser la tête, observant la pièce en de rapides coups d’œil. « Tu penses que quelqu’un nous regarde ? » lui demanda-t-il d’une petite voix, sans vouloir répondre à la question de l’étalon, choisissant de poser la sienne.

« Pourquoi est-ce qu’ils feraient ça ? » demanda l’étalon en inclinant sa tête, donnant à Caramel une expression bizarre que l’autre ne put s’empêcher de trouver bête en détournant ses yeux de lui.

« T-Tu sais… » dit Caramel de sa petite voix. « O-On est tous les deux des étalons… et o-on est juste tous les deux… » Son ventre commençait à se nouer alors qu’il faisait de son mieux pour garder une voix stable. Il resserra son emprise sur le bout de son écharpe, tirant et triturant le bout dans ses sabots, incapable de dire ce qu’ils faisaient exactement ça. « Peut-être qu’on aurait dû aller dans un endroit moins chic… P-Peut-être le parc ou p-peut-être m-même ma mais- »

L’étalon tendit doucement son sabot, agrippant le sabot de Caramel qui était resté sur la table. L’autre bondit d’un coup devant la chaleur couvrant soudainement son sabot, regardant vers l’étalon au lieu de la foule de poneys dans le restaurant. Il voulait retirer rapidement ce sabot, inquiet que le serveur puisse revenir à tout moment… mais le regard de l’étalon le distrayait juste assez pour qu’il repousse ces pensées au fond de son esprit.

« C’est notre rendez-vous », dit l’étalon, tirant gentiment sur son sabot tout en gardant un visage vide de toute émotion, mais forçant le dernier mot. « Et personne ici ne s’intéresse à ce qu’on fait, ils sont tous dans leur propre monde, et même s’ils nous regardent, ça n’importera pas à la fin. »

Il y eut un bref instant de silence, un qui laissait le public parler pour prouver son point durant la pause dans la conversation, pas une phrase n’étant terminée avant qu’une autre ne commence. Les muscles dans ses jambes se tendirent légèrement quand un vieux poney leur passa devant, son sabot toujours dans celui de Mac, les regardant brièvement sans une vraie opinion lisible sur son visage.

« T’as pas à t’inquiéter, sucre d’orge », lui dit Big Macintosh, passant le regard du poney à Caramel, un sourire venant sur son visage en hochant la tête vers son ami. « Personne ne va s’intéresser à nous si l’un de nous a soudain envie de montrer qu’on s’amuse. » Il tendit lentement son sabot, agrippant l’écharpe de Caramel et l’abaissant pour révéler le visage caché de son ami. Il la tira de l’autre côté avant de regarder longuement son visage.

Ses joues étaient toujours rouges, ce qui fit sourire Big Macintosh, passant lentement son visage sur le doux visage de Caramel, sentant l’autre à la fois se tendre et se détendre au toucher de l’autre en passant son sabot sous son menton. Sa fourrure était douce, bien plus douce que celle de l’étalon qui avait tant travaillé au fur et à mesure des années et dont la peau était devenue rugueuse à force. Il pouvait sentir sa poitrine se serrer en regardant Caramel, forçant l’autre à lever les yeux vers lui.

« T’es si mignon… tu devrais pas cacher ton visage… » dit-il, son ton montrant une chaleur et une joie qu’il ne montrait pas d’habitude. Il pouvait sentir la chaleur de ses joues attendre le champ de vision de Caramel, parce que son expression se changea rapidement en embarras.

« M-Mignon ? »

Les yeux de l’étalon s’écarquillèrent en réalisant ce qu’il venait de dire. Il ne trahissait aucune émotion, mais se mordit l’intérieur de la joue en concentrant ses yeux sur Caramel.

« Je… je ne te l’ai jamais dit à haute voix, pas vrai ? » demanda-t-il à l’autre avec un rire forcé pour essayer de cacher sa propre gêne. Il enleva presque avec réticence son sabot de la joue de Caramel en le plaçant derrière sa tête, grattant sa crinière orange en reprenant son expression impassible, les joues toujours rouges. « Tu es… mignon, je veux dire… Si c’est bien de t’appeler comme ça… Je sais pas vraiment comment parlent deux étalons pendant un rencard… » marmonna-t-il en baissant les yeux vers ses sabots.

Caramel acquiesça rapidement, les yeux écarquillés en regardant ceux de Big Macintosh. Il baissa aussi les yeux, se tortillant inconfortablement sur sa chaise en se mordant la lèvre. Il enleva son sabot de celui de Big Mac, commençant à jouer avec le sien en bégayant quelque chose à voix basse.

« Tu peux répéter, sucre d’orge ? » Il put entendre l’étalon le lui demander, le faisant grimacer en mordant à nouveau dans sa lèvre.

« T… T-Tu es… » commença-t-il, se forçant à regarder les yeux de Big Macintosh en parlant, se tortillant toujours sur son siège. « Tu es… tu es… vraiment incroyable… avec ton corps… e-et tes muscles… » Il referma ses yeux, se sentant comme un idiot.

« Merci beaucoup, Caramel », répondit l’étalon avec un sourire sincère sur son visage.

Le silence s’installa entre les deux. Caramel baissa les yeux vers son écharpe, se demandant à quel point cela semblerait bizarre de l’attacher autour de son visage alors qu’il sentait ses joues se réchauffer. Au moins, Big Mac ne s’était pas moqué de lui en disant quelque chose d’aussi bizarre…

Deux mugs se posèrent entre les deux étalons, faisant bondir Caramel et ramenant Big Macintosh à la réalité, regardant tous deux l’étalon vert les accueillant avec leurs boissons.

« Voilà votre cidre, est-ce que vous êtes prêts à commander ? »

Big Macintosh regarda Caramel, l’étalon retournant son regard avec un air interrogateur de sa part. Ils regardèrent tous deux le menu qu’ils n’avaient même pas encore ouvert. Caramel réalisa très vite qu’il n’était pas prêt à parler comme un poney bien éduqué à ce moment.

« Je… pense qu’on a encore besoin d’un peu de temps… » répondit Big Macintosh au serveur.

« N-Non ! » dit rapidement Caramel, un peu plus fort qu’au besoin en commençant à secouer sa tête, sa crinière se balançant de gauche à droite. « J-Je suis prêt, désolé ! » dit-il en ouvrant le menu et en le scannant aussi vite que possible.

Big Macintosh observa Caramel en train de lire son menu avant d’ouvrir le sien, les yeux se posant sur la première rangée de plats, chacun listé sous la section des salades. Ses yeux se dirigèrent vers le serveur, remarquant son petit agacement et le sourire forcé qu’il continuait à porter sur son visage.

« Des patates et de la salade au foin », dit Big Macintosh à la licorne avec son habituelle expression neutre, le regardant directement dans ses yeux dorés. « Et pas de beurre sur les patates, j’ai jamais aimé le goût de ce truc. »

Caramel reposa rapidement son menu pendant que l’autre passait sa commande. Il regarda lui aussi le serveur, incapable de le regarder dans les yeux avec le même visage sans expression que parvenait à montrer son ami. « Euh… P-Pareil… mais avec du beurre… »

Le serveur acquiesça rapidement, écrivant tout sur un petit carnet, la plume tenue dans son aura magique. Il finit d’écrire les mots en trottant vers la table suivante, laissant à nouveau les deux étalons seuls.

Alors que Caramel reposait son regard sur Big Macintosh, il pouvait sentir son cœur battre violemment dans sa poitrine. Il baissa les yeux vers son cidre, le prenant à toute vitesse avec ses sabots tremblants en l’amenant à ses lèvres. Il le sirota rapidement, l’enlevant de ses lèvres avec un petit gémissement, l’alcool un peu plus fort que ce à quoi il s’attendait.

« Un peu fort ? » le questionna Big Macintosh en inclinant sa tête, repoussant son mug en bois de ses lèvres. « J’dois admettre… t’es le dernier auquel je pense quand il s’agit de boire. »

Caramel regarda à nouveau sa boisson, léchant ses lèvres alors que la saveur y restait. Il secoua sa tête devant les mots de Big Macintosh, ses battements de cœur ralentissant à un rythme plus normal alors que leur conversation redevenait plus calme. « J’ai déjà bu des trucs forts… Sage ramène des vins à la maison de temps en temps, mais je n’aime vraiment que les plus doux… J’aime vraiment le cidre, c’est tout et ça ne te rend pas dingue… »

« Je pense que notre cidre a un meilleur goût que celui-là… » dit doucement Big Macintosh en prenant une gorgée, plissant les yeux dans son verre en balançant le verre d’avant en arrière pour regarder le liquide frémir. « C’est du bon matos quand même, assez doux aussi… »

« J’aime juste la saveur pomme », répondit Caramel, commençant à prendre une autre gorgée de sa boisson avant de sentir un chatouillis dans sa gorge, qui le fit soudain tousser. Une petite goutte de liquide tomba accidentellement, atterrissant directement sur la poitrine de Caramel. Il parvint à sauver le reste du liquide, qu’il parvint à reposer en toussant à nouveau, ses yeux s’embuant involontairement.

L’étalon sentit ses sabots s’agiter alors que le liquide coulait dans sa fourrure, ses yeux scannant la table en quête d’une serviette avant de sentir un sabot pousser contre sa poitrine. Il baissa les yeux en regardant une petite serviette être trempée par le liquide, un grand sabot rouge forçant l’objet à se déplacer en cercle autour de sa poitrine.

« T’es sûr que tu vas bien, sucre d’orge ? » demanda Big Macintosh, reposant la serviette mouillée et en prenant une autre avant que ses yeux ne se posent sur Caramel, avec un peu d’émotion dedans, en essayant d’enlever la plupart du liquide avant qu’il puisse couler dans la fourrure de l’autre. Il pouvait sentir sa poitrine se serrer à son toucher, et son cœur s’accélérer.

« Oh… je… euh… » dit Caramel, se mordant la lèvre en baissant les yeux vers ses sacs de selle, le regard toutefois peu attentif. « J-J’ai oublié de prendre mes médicaments il y a quelques temps… d-désolé, c’est de ma faute… »

« Tu devrais prendre soin de toi. Juste parce que tu t’amuses ne veut pas dire que tu dois mettre ta santé de côté. » Big Macintosh regarda Caramel dans les yeux, le visage ocre se faisant de plus en plus timide. Il devait sonner comme Sage à cet instant, parce que Caramel détourna ses yeux de lui pendant un instant, levant ses sabots pour prendre ceux de Big Mac, enlevant lentement les serviettes.

« J’ai compris… » marmonna-t-il, frottant sa poitrine pendant encore dix secondes, toujours sans regarder Big Macintosh. Il y eut un silence entre eux dont personne ne profita, parce qu’il semblait tendu, presque froid. Il pouvait sentir sa fourrure mouillée en enlevant la serviette, décidant qu’elle était assez sèche en se penchant, ouvrant rapidement son sac de selle et en sortant une bouteille à moitié remplie.

« J’suis désolé, sucre d’orge », lui dit calmement Big Mac en le regardant jouer avec le bouchon pendant un moment. « Je voulais pas te faire la leçon… j’suis juste inquiet pour ta santé… »

Caramel secoua sa tête en l’écoutant en mettant à toute vitesse une pilule dans sa bouche, avalant avec difficulté et finissant avec un gémissement, prenant une rapide gorgée de cidre, le repoussant doucement avant de tousser, qui semblait moins sec qu’avant. « Non… tu as raison… » dit-il entre deux quintes de toux. « J’ai été tellement heureux de ce qu’on faisait que je n’y ai même pas pensé… »

Big Macintosh reposa son visage sur son sabot, regardant dans les yeux bleus que Caramel refusait de poser sur lui. « Je suis pas en colère contre toi… » fut tout ce qu’il dit, le regard un peu triste en secouant légèrement son visage. « Je voulais pas te parler comme Apple Bloom ou quelque chose comme ça… c’est un réflexe de grand frère. »

L’étalon se pencha, laissant sa bouteille de médicaments retomber dans son sac de selle avant de le refermer. Il se rassit, parvenant à regarder Big Macintosh avec un sourire forcé sur ses lèvres. « Je reconnais ça… Sage fait la même chose quand il découvre que j’ai zappé une pilule parce que j’ai trop dormi ou quelque chose… Il crie beaucoup comme ça quand je fais quelque chose de stupide… »

Big Macintosh se mordit la lèvre en refermant ses paupières. Être vu comme une comparaison au frère de Caramel n’était pas vraiment la chose la meilleure chose au monde pour lui, surtout vu ce qu’ils faisaient à cet instant.

Caramel se mit à reposer son visage sur son sabot, son sourire révélant un regard concerné pendant qu’il se perdait brièvement dans ses propres pensées. Il avala sa salive, sentant la boule se forcer à descendre dans sa gorge en soupirant à haute voix. « Désolé, je fais mon dépressif, n’est-ce pas ? » lui demanda-t-il alors que l’étalon baissait les yeux vers son mug. « Je ne pense pas à ce que je dis parfois… Je deviens n-nerveux… »

« Ouaip », dit Big Macintosh en voyant le visage de Caramel devant sa propre idiotie. Il pouvait avouer que c’était une chose assez maladroite à dire à cet instant, Caramel détournant ses yeux de lui avec un visage rouge, se tortillant sur place en reprenant une gorgée de cidre, peut-être pour s’éloigner de la situation.

« M-Mais j’aime bien ça ! » dit l’étalon, un peu plus fort qu’il le voulait, parce que quelques poneys tournèrent leurs têtes vers eux avec des regards interrogateurs. Il se remit en place, devenant impatient que les choses se calment un peu. Il commença à frotter ses sabots ensemble avec nervosité avant d’ouvrir sa bouche. « J-Je… je veux dire… tu ne serais pas toi si… ben, tu étais toujours aussi calme… Je t’aime quand tu es un peu plus… toi… » L’étalon bégayant tira sur sa crinière en signe d’agacement devant la situation. « Désolé… j’suis pas habitué à… expliquer pourquoi j’aime quelqu’un. »

« C-C’est bon… » dit doucement Caramel en tirant sur un morceau toujours humide de sa fourrure sur sa poitrine, sa rougeur se dissipant, mais restant toutefois sur son visage. « Je… j’aime aussi comment tu es… »

Big Macintosh lui sourit à nouveau, semblant se reprendre quand ses émotions se calmèrent. Il devait penser que le rencard était de retour sur la voie qu’ils avaient quittée si les deux reprenaient leurs compliments adressés l’un à l’autre. « Merci, sucre d’orge. »

Le silence s’installa pendant un petit moment entre les deux, et pour une fois, Caramel était heureux de ne pas avoir à parler plus sur le sujet en entendant un fredonnement de magie venu de derrière.

Il se tourna vers la source du son, regardant le même serveur qui amenait deux plateaux pleins de nourriture avec sa magie, les posant rapidement entre les deux étalons, les patates sur l’assiette de Caramel semblant un peu plus jaunes et beurrées que celles de son ami.

« Voilà votre plateau ! » dit d’une voix enjouée la licorne verte avant d’hocher la tête en regardant un à un les étalons. « Y a-t-il quelque chose d’autre que je puisse faire pour vous, messieurs les gentlecolts ? Remplir vos verres ? »

« Non merci », dit Big Macintosh en adressant un sourire poli à l’étalon, acquiesçant avant de le voir se retourner et trotter vers d’autres clients. Il se tourna vers Caramel, qui était assis patiemment, se tortillant un peu sur place en avalant lourdement, les yeux fixés sur le dîner avec des yeux écarquillés.

« Ne me laisse pas t’empêcher de manger, sucre d’orge », dit Big Macintosh à son ami, vers qui Caramel ne leva même pas les yeux avant d’attraper une fourchette à côté de lui avec son sabot en commençant à poignarder une grosse quantité de feuilles de laitue et de les mettre dans sa bouche.

Au moins, les légumes avaient un goût frais et croquant pour ce que pouvait en dire Caramel en les mâchant. Il était déjà en train d’enfoncer sa fourchette dans un gros morceau de patate avant de lever les yeux, voyant Big Macintosh mettre un morceau de patate deux fois plus grand dans sa bouche, mâchant lentement en laissant la fourchette se détendre un moment dans son sabot. Il avala le morceau avant de regarder l’autre avec des yeux interrogateurs. « Y’a quelque chose qui va pas, Cara ? »

L’étalon le fixa avec des yeux écarquillés. « R-R- » Il aurait continué s’il n’avait pas réalisé que la nourriture était déjà dans sa bouche, la refermant rapidement et mâchant rapidement, se sentant comme un porc en essayant de cacher ses joues rouges en reposant sa tête sur un sabot. Il avala un peu trop de nourriture d’un coup, s’obligeant à prendre une gorgée de cidre pour faire passer le tout rapidement. Pendant tout le procédé, il sentait les yeux de Big Macintosh le percer.

« Rien… » dit-il doucement quand il parvint à prononcer un mot, jouant avec sa fourchette en l’enfonçant dans diverses choses sur son plateau, l’en sortant à chaque fois. « J’ai juste… un p-peu trop mangé en un seul coup… »

Big Macintosh fixa Caramel pendant encore quelques minutes, mais haussa les épaules en imaginant qu’il ne devait pas se sentir au mieux ce soir avant de continuer à manger.

L’étalon agité prit une autre gorgée de cidre, espérant que l’alcool l’empêcherait de se tortiller inconfortablement à chaque fois que Big Macintosh le regardait avec sa bouche pleine de nourriture.

C’est seulement à la moitié de son repas que Caramel réalisa que son ventre continuait à grogner fortement malgré tout ce qu’il avait déjà mangé. Il se demanda brièvement s’il était possible que son ventre avait un portail vers une dimension de nourriture dedans et qui volait toute la nourriture qu’il avait mangée. Il regarda Big Mac l’observer au son de son ventre quand son esprit finit enfin de s’extirper de ses fantaisies.

« Tu es sûr d’avoir eu assez à manger ? » le questionna l’étalon avec un regard vers le peu de nourriture qui restait sur l’assiette de son ami. Il regarda le sien, réalisant qu’il n’était pas à la moitié de ce qu’avait mangé Caramel. Il vit Caramel le regarder avec un sourire forcé inhabituel et de la sueur son front.

L’étalon baissa encore les yeux. « Tu… veux un peu de ma nourriture ? » demanda-t-il à son ami en face de lui, levant un peu son plateau pour l’offrir au plus jeune s’il le voulait.

« N-Non, je n’en ai pas besoin… » répondit rapidement Caramel, secouant sa tête en amenant sa fourchette pleine de feuilles dans sa bouche, les yeux baissés vers son plateau en mangeant rapidement sa nourriture, sans savoir s’il goûtait vraiment sa nourriture en la mâchant aussi vite. Il décida de simplement prier pour que son ventre se taise encore un peu plus longtemps.

Big Macintosh décida de manger le reste de son repas comme il le faisait normalement, en silence, ce qui en tout honnêteté ne dura pas longtemps, parce qu’après quelques bouchées, il sentit son ventre lui hurler d’arrêter de manger. Il fronça légèrement les yeux en se léchant les lèvres, repoussant son plateau en posant sa fourchette, tapotant doucement sur son estomac avec un signe de contentement, regardant l’autre qui semblait toujours se forcer à manger à son rythme.

« T-Tu as fini ? » lui demanda Caramel avec les deux sourcils levés en regardant le plateau de l’autre, qui était à peine à moitié vide. Il pouvait sentir son ventre se remettre à grogner, ce qui le fit rougir et se rasseoir dans sa chaise. Il commença à prendre une autre bouchée, mâchonnant les feuilles mollement avec un air un peu triste.

« Un fermier sait comment conserver la nourriture, on doit manger lentement pour qu’on soit plein plus vite… » dit Big Macintosh en se grattant ses oreilles avec son sabot, et commençant à baisser les yeux vers l’assiette de Caramel qui se vidait rapidement. « Tu, euh… t’es sûr que tu veux pas un peu du mien ? »

« Ça va… » marmonna doucement Caramel en prenant son mug de cidre en sabot, avalant rapidement une dernière gorgée. « T-Tu es plus grand que moi… tu es sûr que tu n’en veux pas plus ? »

« O-Ouais… mais j’ai plus vraiment très faim maintenant… » Big Macintosh se mit à baisser le regard, jouant un moment avec ses sabots en fixant son plateau rempli, incapable de trouver une bonne raison expliquant pour laquelle il n’avait pas faim. Il commença à regarder Caramel tout en sachant que l’étalon éviterait de croiser son regard. Il vit Caramel couvrir sa bouche avec son sabot, ses quintes de toux devenant épaisses et grasses. « Tu devrais plus manger, tu n’as pas l’air si chaud. »

« C’est juste une toux », déclara l’étalon, pas sûr de savoir s’il devait être agacé envers l’étalon pour ses réprimandes, ou heureux qu’il prenne soin de lui. « Ça fera juste un rhume ou quelque chose, c’est déjà arrivé… » Il commença à s’assombrir un peu en baissant le regard vers son plateau. « E-Et… je ne veux pas trop manger… » Il parla doucement quand son sabot lui couvrait le ventre, les yeux regardant tout autour, sauf Big Mac, en secouant la graisse, la boule qui semblait plus grande que d’habitude. « E-Est-ce que les poneys normaux mangent aussi peu que toi ? » demanda-t-il.

« ‘Sais pas… J’y ai jamais fait attention maintenant que tu me le dis », murmura-t-il en baissant les yeux, passant son sabot sur son propre estomac, sentant très peu de graisse. « Apple Bloom mange beaucoup… mais elle grandit, alors je fais pas attention tant que y’a rien de mal. »

« J’aurais dû les prendre sans le beurre… » murmura Caramel, abaissant sa fourchette et évitant la patate restante. « Sage me dit toujours que je devrais manger plus sainement, vu que je suis déjà assez souvent malade… » Il comprima à nouveau son ventre, incapable de garder un visage neutre en l’approchant plus près de la table, espérant que Big Mac ne voie pas là où il se touchait. « Je n’aime vraiment que les fruits… Je n’arrive pas à penser à beaucoup de légumes que j’aime… Je devrais maintenant essayer de faire plus attention vu que j’ai un… amoureux… » Il s’arrêta avant le dernier mot, comme s’il avait du mal à le dire.

« Tu… tu n’es pas si mal… » lui dit Big Macintosh, ne sachant pas s’il devait vraiment dire à haute voix ce qu’il pensait du corps de Caramel à cet instant, sans dire que la simple pensée réussissait à le rendre un peu agité. « J’veux dire… j’aime comment tu es. » Il réalisa que ses mots se faisaient de moins en moins forts. Son esprit était rapidement distrait par une certaine image sur laquelle il ne parvenait pas à mettre des mots.

Caramel le regard avec un léger intérêt dans ses yeux , incapable de répondre, se mordant la lèvre, à chaque fois qu’il essayait d’ouvrir la bouche. La vue de Caramel à cet instant troublait un peu Big Macintosh.

« Sucre d’orge, tu es très b- » Il essaya de parler, mais s’arrêta net quand il vit la licorne en veste trotter vers eux, déposer un morceau de papier avec quelque chose d’écrit dessus, l’addition totalisant dix-sept pièces.

« O-Oh… » dit Caramel, les yeux décrochant de Big Macintosh en regardant le morceau de papier. « A-Attends, je vais payer… » dit-il, farfouillant dans son sac de selle en sortant un sac assez lourd. Il repoussa son plateau de côté, déposant un grand nombre de pièces pour commencer à les compter.

Big Macintosh commença à rassembler aussi bien que possible son plateau et celui de Caramel, s’assurant de mettre l’argenterie sur son plateau tout en glissant celui vide de Caramel en dessous du sien. Il regarda son plateau, toutes les patates ayant perdu depuis longtemps leur fumet, presque tristes de ne pas être mangées. Tout ce à quoi il pouvait penser était à quel point c’était vraiment agaçant de ne pas pouvoir exprimer clairement ses pensées à son propre ami.

Il entendit un tintement de pièces quand le serveur les rassembla avec sa magie, attrapant les plateaux et mugs avant de les reposer confortablement sur son dos, les remerciant ensuite, la tête inclinée en signe de politesse avant de s’éloigner une dernière fois avec un sourire poli gravé sur son visage.

Quand l’étalon regarda Caramel, ses yeux parvinrent à attraper la seconde moitié d’un soupir de l’autre, qui commençait à se masser le cou en regardant l’étalon avec un petit sourire. « C-C’était… amusant », dit-il en souriant. « E-Est-ce qu’on devrait y aller ? Il commence à se faire tard… »

Big Macintosh acquiesça, le regardant se lever de son siège, étirant ses pattes avant de prendre son écharpe, un bâillement interrompu par une quinte de toux qui parvint à faire grimacer l’étalon devant sa force et son bruit. Il attacha rapidement son écharpe, regardant les poneys autour d’eux alors qu’il se mettait à taper impatiemment du sabot contre le sol, espérant qu’ils arrêtent de les regarder comme si c’était un spectacle ou quelque chose.

Caramel laissa sa queue faire quelques petits mouvements en essayant de s’éclaircir la gorge contre ce qui pouvait bien le faire tousser de cette façon. Ils trottèrent devant beaucoup de poneys, la plupart étant enveloppés dans leurs rendez-vous. Il semblait rester à l’esprit de Big Macintosh que la plupart des familles avec des jeunes enfants étaient déjà parties, et la raison l’expliquant devenait de plus en plus évidente quand l’étalon jeta un œil dans la rue sombre, seulement éclairée par les quelques endroits toujours ouverts.

Big Macintosh regarda tout autour, voyant Caramel à nouveau tenir la porte ouvert pour lui. Il lui sourit, cependant, pas avant d’avoir une nouvelle quinte de toux. Big Macintosh fit de son mieux pour garder sa bouche fermée en passant devant Caramel, le remerciant avec un hochement de tête en passant.

Quand l’étalon marcha dehors, il fut accueilli par une grosse masse de neige sous ses sabots, en levant un pour examiner de plus près en frissonnant sans crier gare, sentant des petits flocons de neige recouvrir son dos. Il trotta en avant, entendant un petit gémissement derrière lui.

« I-Il a beaucoup neigé… » marmonna Caramel quand l’étalon le regarda. Il frissonnait tout autant devant l’air froid et inattendu autour d’eux. Il grimaça, faisant un son assez féminin quand une violente brise d’air froid s’enroula autour de son corps. Il utilisa ses dents pour tirer sur son écharpe, la serrant du mieux qu’il le pouvait en s’avançant à côté de l’étalon.

Les yeux de l’étalon se détournèrent lentement de l’autre en commençant à examiner la rue autour d’eux. Le chemin de retour vers sa maison semblait devenir de plus en plus noir à cause du manque de devantures de magasin allumées. Peu de poneys étaient en vue, en tout cas pas assez près pour les voir.

« Est-ce qu’on… » La voix de Caramel ramena Big Macintosh à la réalité en le regardant dans les yeux, le visage toujours impassible en examinant celui de Caramel, qui continuait à éviter son regard. « Est-ce qu’on… rentre à la maison maintenant… D-Désolé, je ne sais pas vraiment ce que je suis censé faire… » admit-il, avec un rire qui était accompagné par un sourire forcé. « J-Je devrais le savoir, n’est-ce pas… désolé, j’ai rendu tout ça très bizarre, pas vrai ? »

« Non, ça va… j’me suis amusé. » Big Macintosh leva lentement son sabot en secouant sa tête. Il regarda Caramel le questionner du regard alors que son sabot rouge s’amenait vers le front de son ami. Il regarda l’étalon sans émotions avec confusion avant de voir son visage vide se froncer.

« T’es chaud. »

L’étalon détourna ses yeux de l’autre. « C-C’est juste un coup de froid… J’ai en eu plein avant… Je peux juste rentrer à la maison et me reposer un peu. »

« Sage n’est pas à la maison ce soir, hein ? » demanda Big Macintosh, sans attendre une réponse en plongeant son regard dans les yeux de l’autre en continuant. « T’as été comme ça toute la nuit, et ça fait qu’empirer… » Il s’arrêta brièvement, baissant les yeux en se laissant se perdre dans ses pensées pendant un bref instant. « Ma maison est plus proche que la tienne… ça va finir en blizzard avant que tu rentres chez toi s'il continue à neiger comme ça. »

« Mais… mais je… » L’air froid força Caramel à frissonner sans pouvoir le cacher. Il serra les dents pour les empêcher de claquer. « Ta famille est… tu sais… »

« Je ne veux pas que tu sois dehors. Ils seraient encore plus contrariés si je finis par dormir chez toi… au moins, à la maison, ils sauront qu’on ne fera rien d’indécent », déclara Big Macintosh, essayant de finir sur une blague, même si elle semblait plus sérieuse qu’il ne l’espérait. « Granny doit sûrement être au lit maintenant, et si AJ est debout, je peux voir ça avec elle. »

Caramel baissa les yeux, le regard un peu apeuré en commençant à poser des questions à l’étalon devant lui, « Est-ce que… ils seront en colère contre toi ? »

« J’suis pas sûr… mais ils le seront pas trop si j’te donne juste une tasse de thé et si on s’assoit un moment sur le canapé. » Big Macintosh hocha la tête, tendant son sabot et le frottant délicatement contre le cou de l’autre. « J’accepte pas un non comme réponse », murmura-t-il en tournant les yeux vers le ciel, capable de voir de gros nuages de neige malgré l’obscurité. « On pourra te ramener à la maison quand la neige aura fini de tomber si tu veux. »

L’étalon ocre battait du sabot contre la neige craquante. Il finit par soupirer après environ dix secondes d’attente, hochant la tête en signe de défaite, sentant son visage être soudain poussé contre la chaude poitrine de Big Macintosh alors que le sabot qui frottait son cou l’amenait vers lui pour lui faire un câlin. C’était bref, mais l’étalon parvint à garder son étreinte, ses muscles se détendant en enfonçant son nez dans la crinière couleur chocolat.

« Tu veux grimper sur mon dos, sucre d’orge ? » le questionna-t-il en le relâchant. « On pourra aller plus vite… et t’as l’air d’avoir un peu froid… »

L’esprit de Caramel le ramena immédiatement à la première fois où il avait vécu cette situation, son cœur s’accélérant. « Je… je… e-est-ce que tu le veux ? »

L’étalon rit, une rougeur se voyant clairement sur son visage alors que ses tâches de rousseur blanches commençaient à se dissiper dans sa fourrure. « Ben , c’est pas le pire mode de transport… c’est bien si je devais l’admettre… alors, c’est oui ? »

Caramel acquiesça très rapidement, il voulait presque refuser tellement il semblait impatient, mais heureusement, Big Macintosh ne fit que rire en voyant la joie dans ses yeux.

« Grimpe, Caramel », lui dit-il, courbant ses jambes en sentant Caramel grimper sur son dos. Ses muscles étaient tendus au départ, mais ils se détendirent très vite quand un museau se retrouva pressé contre sa nuque. L’étalon ne put s’empêcher de sourire, heureux, son cœur battant plus vite alors que le corps frais de Caramel était réchauffé par le sien.

Big Macintosh laissa ses lèvres sourire en grand à chaque fois qu’il jetait un œil à son petit ami se reposant sur son dos. Il hocha la tête en signe de satisfaction une fois que Caramel semblait enfin bien installé. Et sur ce, il était parti.

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Big Macintosh pouvait sentir le début d’un long bâillement atteindre le bas de sa gorge en faisant une brève pause dans ses pas, levant son grand sabot jusqu’à sa bouche en commençant à secouer sa tête, essayant de faire partir sa fatigue en se forçant à rester éveillé.

Il sentait Caramel s’agiter sur son dos, resserrant son étreinte autour du cou de l’étalon en penchant son corps en avant, son souffle chaud lui chatouillant le dos. Il ne put s’empêcher de retenir sa respiration, gardant le visage aussi neutre que possible alors que le jeune étalon remontait peu à peu vers sa crinière, son corps soudain beaucoup plus chaud près de son visage.

« On y est presque ? » le questionna Caramel, la voix un peu groggy, peut-être parce qu’il s’était brièvement endormi durant la marche vers la ferme.

Le poney terrestre hocha la tête, concentrant ses yeux dans le noir alors que les arbres autour d’eux semblaient se dégarnir vers une large clairière où se trouvait la résidence de la famille Apple. Un simple lumière sortait d’une fenêtre, et c’était celle de la cuisine, peut-être que quelqu’un allait se servir un verre d’eau ou avait envie d’un casse-croûte nocturne.

L’étalon leva les yeux au ciel, regardant la neige tomber avec des flocons plus épais. Il poussa un petit gémissement en trottant lentement, s’assurant de ne pas trop secouer son ami maintenant qu’il semblait hors du chemin protégé qui empêchait la neige de tomber autour d’eux.

Un bref coup de vent poussa Caramel à le serrer un peu plus fort, frissonnant contre son dos.

« Tu tiens le coup derrière, sucre d’orge ? » L’étalon tourna sa tête pour jeter un œil vers les yeux bleus mi-clos de l’autre, le regardant acquiescer lentement, les sourcils froncés en laissant échapper un nuage de fumée dans un halètement. Ses joues étaient toujours un peu roses, mais pas de quoi s’inquiéter jusque-là.

L’étalon retourna sa tête, les oreilles dressées en entendant Caramel tousser dans son dos, déclamant des excuses nerveuses qui sonnaient comme ceux de quelqu’un de fatigué. Il avait plus que tout besoin de repos maintenant, c’était évident.

Big Macintosh accéléra un peu son rythme en trottant devant le poulailler et la porcherie vide, approchant la porte de la maison aussi vite qu’il le pouvait sans déranger l’étalon sur son dos. Il laissa ses sabots reposer dans la neige en approchant la porte de la maison, s’arrêtant un moment en jetant un œil à l’étalon derrière lui.

« Tu peux descendre ? » demanda-t-il doucement à l’autre, avec un sourire forcé. « Je sais que j’ai dit que je m’occuperais d’AJ et Granny, mais je veux pas avoir à leur expliquer pourquoi j’ai un étalon sur le dos… »

« Oh… euh… okay… » dit Caramel avec une voix tremblante, son corps glissant de celui de l’étalon qui dut se pencher un moment contre lui le temps que ses jambes retrouvent des sensations. Son corps était toujours chaud au toucher, mais avoir Caramel penché contre lui rendait un peu plus difficile la mission de l’étalon pour garder le visage clair.

« J-Je vais ouvrir la porte… » dit l’étalon bégayant, marchant en avant presque au moment où Caramel s’était enfin remis sur sabots. Il posa le sabot sur la poignée de porte, heureux que quelqu’un l’avait laissé fermer jusqu’à ce qu’il rentre à la maison en la tournant pour l’ouvrir, baissant les yeux quand ses yeux touchèrent le plancher, Caramel le suivant de peu derrière.

L’étalon fut accueilli par une boule de poils descendant les escaliers pour courir vers lui, se blottissant entre ses jambes, heureusement sans pousser son habituel aboiement en regardant avec précaution ce poney étranger dans la maison de son maître.

« Winona, qu’est-ce que tu fais ici et pas dans la chambre d’AJ ? » demanda l’étalon à la chienne nerveuse qui continuait à regarder intensément Caramel, faisant quelques pas en avant et pressant son museau contre le sabot de Caramel. Il pouvait entendre Caramel rire en silence, levant son sabot pour caresser le petit chien, qui se mit très vite à lécher le sabot qui le caressait.

« Tu parles d’un chien d’attaque… » marmonna doucement Caramel en s’asseyant là où il se tenait, commençant à caresser le visage de la joyeuse chienne, regardant dans ses grands yeux noirs en continuant d’essayer de lécher l’étalon riant. Big Macintosh baissa les yeux alors que Caramel lui parlait d’une voix de fausset, ses sabots courant d’avant en arrière sur l’épaisse fourrure marron et blanche. Il lui tira gentiment sur le collier pour l’empêcher d’attaquer son visage avec ses léchouilles.

Pendant qu’un sourire vint se loger sur le visage de Big Macintosh en constatant que Caramel semblait aller bien mieux autour des animaux qu’il ne connaissait pas comparés aux poneys, il put entendre un grincement venu du haut des escaliers. Pendant que ses yeux se levaient et qu’il reprenait une expression neutre sur son visage, il put voir une jument orange se tenant à l’étage, la crinière encore en pagaille en frottant doucement l’un de ses yeux verts.

« Qu’est-ce qu’il fait là ? » questionna-t-elle, les yeux dirigés vers Caramel, qui leva très vite son regard vers les escaliers et Applejack, les yeux écarquillés comme s’il venait de se faire prendre avec son sabot dans la boîte à cookies. Il repoussa Winona, la chienne commençant à marcher tout autour en cercle, regardant tous les poneys autour d’elle.

Big Macintosh put voir Caramel s’éloigner légèrement de lui en se forçant à se remettre sur ses sabots, ses jambes cognant contre lui en réalisant qu’il l’empêchait de faire un pas en avant.

« A-Applejack… B-Big Mac et moi, on… I-Il voulait que je vienne ici et… » L’étalon ocre s’arrêta, les yeux regardant partout sauf la jument orange qui avait commencé à trotter vers les deux étalons. « N-Non… pas comme… » Il s’interrompit, incapable de finir ses mots quand une quinte de toux le prit, le forçant à reprendre son souffle quelques instants plus tard. Il regarda encore le chien, ne voulant pas regarder l’un des poneys autour de lui.

« Pourquoi tu es debout ? » demanda l’étalon assez agacé en interrompant Caramel en parlant à sa sœur. « T’as l’air de dormir depuis des heures… »

« Je l’étais… » grogna Applejack en trottant en bas des marches avec un air strict sur son visage, en regardant son frère puis son ami. « Winona est toujours excitée quand quelqu’un ouvre cette fichue porte… Maintenant, tu peux me dire pourquoi t’as ramené Caramel ici ? »

L’étalon poussa un soupir en passant le regard de l’un à l’autre. « J’vais te faire du thé pour te calmer un peu, sucre d’orge… » Il parla doucement en se penchant. « Tu peux attendre dans le salon si tu veux, on garde la fenêtre fermée là-bas pendant l’hiver… »

Caramel hocha la tête alors que Big Macintosh fit quelques pas en arrière, laissant Caramel passer devant lui en direction du salon. L’étalon ocre jeta un œil derrière lui à un moment, parvenant à rencontrer le regard d’Applejack pendant un bref instant avant de le détourner, trottant maladroitement dans le noir avant d’atterrir sur le canapé. Il se remit à tousser, mais parvint cette fois à couvrir sa bouche pour être plus calme que d’habitude.

Big Macintosh trotta en avant, marchant droit devant sa sœur pour se diriger vers la cuisine et les placards, en ouvrant un et prenant la théière dans ses sabots, l’abaissant vers l’évier en commençant à la remplir d’eau chaude, laissant ses pensées vagabonder vers la saveur avec laquelle il nourrissait les filles quand elles étaient malades… était-ce du thé vert, ou quelque chose de plus doux ? Caramel aimerait sans doute quelque chose de plus doux…

« Mac ! » Le ton brusque d’Applejack ramena l’étalon à la réalité. Il regarda sa sœur, lui donnant une expression plutôt confuse quand son visage devint agacé en constatant que ses pensées étaient loin d’être dirigées sur quelque chose qu’elle considérait comme important.

Il inclina sa tête en signe d’interrogation vers elle, la regardant mettre son sabot contre son visage avec un soupir frustré passant sur ses lèvres. « Pourquoi tu l’as ramené ici ? » demanda-t-elle d’une voix qui voulait des réponses. « Granny va faire une crise… Elle est déjà contrariée contre toi… »

« Ça se refroidira », déclara l’étalon en levant les yeux à ce qui était censé l’inquiéter, amenant la théière vers le réchaud avant de le poser contre le métal, tournant le sabot pour allumer la flamme afin de chauffer l’eau. « Granny a été comme ça toute la semaine, je peux juste lui expliquer ce que je t’ai dit, elle comprendra… »

« J’en serais pas si sûre à ta place », lui dit Applejack en trottant vers son frère, son visage à quelques centimètres du sien alors que ses yeux se remplissaient à nouveau d’inquiétude. « Apple Bloom a… dit qu’elle avait vu Caramel t’embrasser dans le champ… »

Big Macintosh avala la salive dans sa bouche le temps que sa sœur parle, faisant de son mieux pour garder une expression neutre en l’écoutant. Le ton de sa voix quand elle parlait le faisait serrer les muscles dans ses sabots. Elle parlait avec incrédulité, comme s’il était possible que l’étalon eût à nouveau l’audace d’embrasser Caramel. Ses yeux se concentrèrent sur la théière, regardant le plateau chauffé sur lequel elle se trouvait commençant à la faire trembler. Il frotta ses yeux fatigués, soupirant à haute voix.

« Elle allait finir par trouver… » marmonna calmement l’étalon, les yeux baissés vers ses sabots en se tournant vers les placards, attrapant un mug et un sac de thé vert, éteignant le brûleur en commençant à verser le thé dans la tasse, soupirant lourdement en regardant l’eau la remplir et brunir. « Ça va pas tuer Apple Bloom de savoir que son frère a embrassé un étalon… »

« Granny semble le croire. » Applejack semblait de plus en plus frustrée contre son frère, ses sabots triturant avec impatience contre le sol en faisant quelques pas. Regarder son frère faire chaque action si calmement semblait la rendre encore plus impatiente. « Elle continue à dire à Apple Bloom qu’elle a imaginé ça… »

Big Macintosh soupira, sa voix montrant son manque de patience. « Je vais pas empêcher Granny de faire ce qu’elle pense qui est bien… tant que Caramel se retrouve pas mêlé à ça, je m’en fiche. J’parlerai à Apple Bloom demain matin… »

« Nom d’une pomme… » Applejack se mordit la lèvre en détournant les yeux de son frère. Elle se retourna pour regarder dans le salon, incapable de voir le corps de Caramel de l’angle où elle se trouvait. Elle se tourna un moment, marchant d’avant en arrière avant de s’arrêter un instant, seulement pour passer nerveusement son sabot contre les planches de bois sous ses pattes.

« Je comprends pas pourquoi t’insistes à t’entêter sur ça… » marmonna Big Macintosh à voix basse, les yeux froncés devant les actions de sa sœur. Il commença à remuer le thé en silence, sentant la chaleur sortir et attraper son sabot.

« Je veux plus que Granny te crie dessus… » Applejack finit enfin par s’asseoir en soupirant à la table de la cuisine, reposant sa tête sur son sabot en fermant ses paupières lourdes. « Je comprends pas pourquoi tu dois amener ton petit ami ici pour le baiser. » (NdT : Blague originale - plow him- soit labourer)

« Je vais pas l’baiser ! » Big Macintosh finit enfin par lâcher à la jument, son expression passant de la neutralité à l’agacement en la regardant enfin. « Écoute, la seule raison pour laquelle il est là, c’est parce qu’il est malade, je veux pas qu’il soit seul chez lui ce soir s’il a une fièvre… et ça allait plus vite de revenir ici plutôt que chez lui. » L’étalon leva son sabot, le pointant vers la fenêtre en regardant la neige continuer à tomber en abondance. « Je vais pas le laisser marcher dans ça plus qu’il le faut. »

L’expression de l’étalon s’adoucit en voyant Applejack le fixer avec une expression de surprise sur son visage. Il baissa les yeux, choqué par le ton de sa voix, mais pas encore prêt à retirer ce qu’il venait de dire. Il avala lourdement, sentant la boule dans sa gorge se dissiper en secouant sa tête.

« Je… » dit-il à voix basse, laissant sa voix se lever avant de regarder sa sœur. « J’apprécierais si tu pouvais m’faire confiance pour cette nuit pour que je baise pas mon petit ami avec toute ma famille dans la maison. »

Applejack continua à le regarder, un peu choquée devant l’aisance et la témérité qu’il avait eues pour prononcer ces phrases. Elle baissa les yeux vers ses sabots avant de fermer les yeux, les sourcils froncés en se levant de sa chaise, ses sabots frappant contre le sol en secouant sa tête.

« Tu tiens vraiment à lui… »

L’étalon sourcilla en l’entendant, mais choisit de ne pas prolonger la question.

« Bon… J’te fais confiance… mais viens pas pleurer si Granny s’énerve », dit-elle en trottant rapidement, sans vouloir revoir son frère en sortant de la cuisine, le son de pas trottant les escaliers disparaissant rapidement, laissant Big Macintosh avec son propre silence.

L’étalon cligna quelques fois des yeux, parvenant à sortir de la rêverie dans laquelle il était en prenant le mug dans son sabot, attrapant aussi un petit plateau au-dessus des mugs, posant le thé dessus en prenant le plateau avec ses dents, et trottant rapidement vers le salon.

Il pouvait voir Caramel l’observer avec un sourire fatigué sur ses lèvres quand l’étalon s’approcha. L’étalon reposa avec précaution les mugs sur la table basse devant le canapé avant de s’asseoir à côté de Caramel, tendant ses sabots en levant son mug avec un soupir, soufflant la fumée en le tendant vers Caramel, qui le prit rapidement dans ses sabots et commença à le siroter.

« Ça va ? » demanda l’étalon en enlevant les mèches de Caramel de ses yeux. « T’as besoin d’autre chose ? »

« Sage va se demander où je suis… » marmonna Caramel entre deux gorgées, regardant son reflet dans son thé, commençant à tousser en détournant sa tête de Big Macintosh et de la boisson. « En plus, Applejack est en colère contre nous… » parvint-il à dire après que sa quinte de toux se soit dissipée.

L’étalon gémit en silence en tendant son sabot derrière le cou de Caramel, le poussant vers son corps dans ce qui avait l’air d’être un demi-câlin quand son museau s’enfonça dans la crinière de Caramel, son souffle chaud le chatouillant de haut en bas de son oreille droite. Il voulait bouger devant cette sensation de chatouille, mais une partie de lui avait peur que l’autre arrête s’il le faisait, alors il fit de son mieux pour rester droit.

« Tu t’inquiètes beaucoup… » soupira l’étalon, son souffle chaud chatouillant son dos. Son autre sabot commença à lui frotter durement l’épaule, essayant de garder son corps chaud en prenant une gorgée de thé. C’était inhabituel pour l’étalon d’être aussi… tactile… mais Caramel n’était pas du genre à se plaindre.

« M-Mac… » L’étalon essaya de parler avant que l’autre sabot du poney rouge ne s’enroule autour de sa taille, resserrant son étreinte dans un doux mais ferme câlin, sa chaleur semblant recouvrir entièrement le corps de l’étalon. « P-Pourquoi… tu fais ça ? »

« Je voulais te donner un baiser pour te dire bonne nuit… » murmura l’étalon dans son oreille, son câlin se resserrant encore un moment avant de le relâcher. « Mais si tu tombes malade, ça sera de ta faute… J’aime bien comme ça… C’est bien de te faire un câlin. »

« O-Oh… » dit Caramel, prenant une autre gorgée de thé en essayant de calmer ses nerfs, un peu triste quand le sabot s’éloigna de son corps ; cependant, cette déception ne dure pas longtemps quand Mac le rapprocha de lui avec l’autre sabot. « Vraiment ? »

« Ouaip », acquiesça Big Macintosh en pressant sa joue contre l’oreille de Caramel. « J’me suis bien amusé ce soir… même si c’était un peu bizarre… J’voulais juste que tu le saches », lui murmura l’étalon à l’oreille avant de reculer, la voix se levant en continuant à parler. « Après que t’as fini ton thé, je m’assurerai que tu sois bien et confortablement installé dans mon lit. »

« Où… où est-ce que tu vas dormir ? » le questionna Caramel, une douce rougeur sur son visage en retenant sa respiration devant les images qui couraient dans sa tête en imaginant être dans le lit de Big Macintosh.

« Sûrement le canapé… si ça empire, je pourrais dormir au sol, prendre des couvertures et… »

Caramel regarda l’autre avec l’inquiétude se lisant sur ses traits. « N-Non, je ne devrais pas dormir dans ton lit… Je devrais dormir ici ; c’est ta maison et tout… ça va, vraiment… » supplia-t-il presque, la culpabilité prenant possession de son corps en imaginant Big Macintosh dormir sur le sol à ses dépens.

« Non. » Big Macintosh mit son sabot contre la poitrine de Caramel. « Tu prends mon lit, j’prends le canapé, point. »

« Mais je… »

« Point », ordonna l’étalon avec un regard strict dans ses yeux. Ces yeux qui percèrent assez longtemps le corps de Caramel pour les lui faire baisser, hochant la tête avec un peu de tristesse sur son visage en soupirant. L’étalon n’était vraiment pas bon à prendre ‘non’ pour une réponse quand il s’inquiétait pour un poney.

« C’est mieux. » L’étalon put sentir sa crinière être ébouriffée quand les mots furent murmurés à son oreille par une voix chaude. « Allez sucre d’orge… allons au lit… »

Caramel voulait résister plus longtemps, peut-être lui demander s’il valait mieux rester debout jusqu’à ce que la neige cesse et qu’il puisse rentrer en sécurité à la maison… cependant, il ne le voulait vraiment pas. Il préférait à cet instant se laisser tomber dans le piège de Big Macintosh consistant en un lit chaud et des couvertures. Malgré l’inquiétude dans son esprit que tout se briserait dans un chaos une fois le matin venu, il ne put s’empêcher de repousser cette inquiétude au fond de son esprit. Son cœur battait toujours, sa tête légère à cause de la maladie et de l’affection de Big Macintosh.

Caramel leva ses yeux dans ceux de Big Macintosh, hochant la tête en signe d’agrément pour son offre. Il pouvait voir l’étalon baisser sa tête en étant gratifié d’un doux et inattendu baiser sur sa joue, ses lèvres rugueuses aussi douces que son câlin, ce qui fit rougir son visage au point qu’il ne pouvait plus le mettre sur le compte de sa fièvre. Il ferma ses yeux, prenant une grande inspiration à travers son nez quand l’autre le relâcha.

Juste pour le moment… il voulait prétendre que tout était parfait.

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inglobwetrust
inglobwetrust : #17041
LordAngelos31 mars 2015 - #17040
Mince, moi qui pensait que ce long chapitre ne m'arrêterais pas, j'avoue que la scène du restau est vraiment indigeste, c'est long et il se passe rien à part des échange hyper bénin, y'a même pas une monté des sentiments ou quoi, bref, ça m'a fait un peu chier. Le passage avec Applejack passe déjà mieux.

Par contre, un truc que j'ai pas compris pour la traduction, pour choisir "baiser" plutôt que labourer ? C'est très peu poétique, mais se faire labourer est une expression qui existe, hors, même si on perd le jeu de mot anglais, on garde quand même la signification tout en gardant un terme assez campagnard.
J'ai hésité à le mettre, mais je ne pensais pas que ça passerait en français, surtout dit comme ça. D'où la note d'auteur. Après, chacun son interprétation, même si je reconnais que l'emploi de "baiser" peut être sujet à caution.

Et oui, j'ai trouvé ce chapitre extrêmement long moi aussi.
Il y a 3 ans · Répondre
LordAngelos
LordAngelos : #17040
Mince, moi qui pensait que ce long chapitre ne m'arrêterais pas, j'avoue que la scène du restau est vraiment indigeste, c'est long et il se passe rien à part des échange hyper bénin, y'a même pas une monté des sentiments ou quoi, bref, ça m'a fait un peu chier. Le passage avec Applejack passe déjà mieux.

Par contre, un truc que j'ai pas compris pour la traduction, pour choisir "baiser" plutôt que labourer ? C'est très peu poétique, mais se faire labourer est une expression qui existe, hors, même si on perd le jeu de mot anglais, on garde quand même la signification tout en gardant un terme assez campagnard.
Il y a 3 ans · Répondre

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