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Melting Snow

Une fiction traduite par inglobwetrust.

Chapitre 10: Confirmation

Caramel ne put s’empêcher de remarquer qu’il marchait plus lentement que d’habitude sur le chemin rempli de maisons. Il referma brièvement ses yeux quand il le comprit, réalisant qu’il ne pouvait pas déjà être midi, parce que le soleil brillant était déjà à mi-hauteur dans le ciel, frappant sa fourrure en marchant contre lui.

Le matin sembla être plus long qu’il ne l’était, en partie à cause du fait qu’il avait eu du mal à dormir et s’était réveillé deux heures plus tôt que d’habitude. En regardant en arrière, la raison pour son manque de ses huit heures de sommeil était seulement cinq secondes d’excitation et de choc à cause des actions de Big Macintosh.

L’étalon ocre cacha soudain sa queue entre ses pattes, sentant son ventre se nouer. Il se mordit la lèvre avant de se demander à quel point cette conversation serait normale pour les deux. Ce n’était pas comme s’ils pouvaient encore avoir une conversation en tant qu’amis.

Caramel soupira rapidement, se demandant s’il pouvait même rester ami avec Big Macintosh si les choses se passaient mal…

L’étalon secoua soudain sa tête. « T-Tais toi… » se dit-il, faisant de son mieux pour bloquer toutes ses pensées négatives. C’était un sentiment étrange pour lui d’agir sur ses émotions et de les bloquer si soudainement. Peut-être était-ce parce qu’il ne pouvait pas se permettre de se sentir mal pour le moment.

Il leva les yeux, regardant en direction de sa maison à une bonne vingtaine de mètres. Ses yeux s’écarquillèrent en voyant Sage assis devant, sur le pas de la porte, la queue frappant doucement le sol, un regard mi-agacé visible, même à la distance à laquelle se trouvait Caramel.

Le jeune étalon semblait confus pendant un instant en accélérant le pas, réalisant qu’il y avait deux paires de traces de sabots qui se dirigeaient dans la direction où il marchait. Il remarqua que Sage leva à la fois la tête et le sabot quand il approcha, faisant signe à son frère avec juste un peu d’émotions derrière son geste.

« H-Hé Cara… » dit-il calmement, donnant du mal à Caramel pour qu’il l’entende à la distance où il se trouvait. C’était comme si la licorne était perdue dans ses pensées.

Caramel s’arrêta juste devant le chemin vers sa maison, regardant brièvement Sage avant de hausser les épaules, marchant en avant à un rythme plus lent. L’inquiétude se lisait sur son visage quand il comprit que Sage ne le regardait toujours pas.

« Sage ? » s’enquit Caramel, marchant à travers la couche de neige fondue que personne n’avait eu envie de déneiger ce matin. En approchant de son frère, il réalisa que l’autre était toujours en train de secouer lentement sa tête, il lui rappelait quand l’autre essayait de penser à des réponses quand il étudiait tard dans la nuit des questions devant lesquelles il n’était pas familier.

« Oh… désolée… Je réfléchissais… » marmonna Sage, passant un sabot autour de sa jambe en regardant son frère, ses yeux bleus montrant l’inquiétude que son visage n’exprimait pas.

« Pourquoi tu es… dehors ? » le questionna Caramel, inclinant légèrement sa tête en posant sa question à Sage. Il laissa ses muscles se détendre, reprenant son souffle en marchant vers chez lui.

« Oh… rien, je profite juste de la chaleur », rit Sage, qui avait un rire qui semblait bien plus forcé que d’habitude. C’était vrai qu’il faisait plus chaud que jamais depuis un mois, mais l’autre ne semblait pas être dehors juste pour profiter de la chaleur du soleil en cette moitié d’hiver.

Caramel fronça les yeux, lui indiquant clairement qu’il n’était pas satisfait de sa réponse. Cependant, il parvint à dissiper rapidement l’agacement qu’il sentait au fond de son estomac, quand les yeux de Sage le distraire.

« Sage… est-ce que quelque chose ne va pas… ? » le questionna Caramel, ses mots s’interrompant quand Sage le regarda directement dans les yeux, il semblait retenir sa respiration, parce qu’il expirait assez fortement.

« Je suis, pour ainsi dire… tombé sur Big Macintosh… Q-Quand j’allais au café », dit Sage, se relevant lentement pour arriver à hauteur d’yeux de son frère, étirant une à une ses jambes. « Il allait prendre un café là-bas, et on a fini par rentrer ensemble à la maison… on a pas mal parlé… »

« B-Big Mac est là ? » demanda Caramel, la voix plus haut perchée que d’habitude quand ses sabots avant semblaient se transformer en gelée. Il les frappa doucement contre le sol, assez lentement pour que Sage ne pose pas les yeux dessus. Cependant, l’étalon ne put réussir à cacher une rougeur qui apparut, sans qu’il le sache, sur ses joues. « E-Est-ce qu’il va bien ? I-Il n’avait pas l’air en colère que je n’étais pas là, n’est-ce pas ? » L’étalon sentit la peur et l’excitation courir dans ses veines. « J-Je ne pense pas avoir pris une douche ce matin… O-Oh mince… » Ses oreilles étaient plaquées contre son scalp quand il examinait son corps. « O-Oh oui… j-je dois aussi lui parler d’Applejack… » Il marmonna à voix basse, l’excitation de moins en moins présente quand ses yeux.

« Calme-toi Cara, je lui ai juste demandé d’allumer le feu pour quand tu rentreras à la maison », dit Sage, tendant le sabot, le posant gentiment sur l’épaule de son frère, qui força l’autre à stopper son examen. Cependant, cela n’empêcha pas ses sabots de se sentir un peu agités, de courir ou de se dépêcher, il n’en avait aucune idée pour le moment.

Caramel se mordit la lèvre, enfonçant ses dents dans sa peau fourrée en commençant à soupirer pour montrer à haute voix son agacement. « O-Okay… » marmonna-t-il, admettant son trop plein d’excitation devant la situation. « E-Est-ce qu’l va bien ? » demanda-t-il, les yeux s’illuminant de curiosité en se posant la question.

« Ouais… il semble aller bien », répondit Sage, baissant les yeux pour enlever la neige sous ses sabots. « Il a beaucoup parlé de toi, on a surtout parlé de ça. »

« M-Moi ? » demanda Caramel, sachant que sa fourrure ne pourrait plus cacher très longtemps ses joues rouges, alors il détourna simplement les yeux de Sage, ne voulant pas rencontrer son regard. Cependant, il leva les yeux, essayant de faire un pas vers la porte.

Caramel s’arrêta brièvement, regardant combien les muscles de Sage semblaient se tendre, presque comme s’ils le bloquaient sur le chemin de la maison. Il allait demander à son frère pourquoi il faisait une chose pareille, et pourquoi il semblait agir aussi bizarrement… cependant, il fut coupé avant même qu’il ait la chance d’inspirer.

« É-Écoute, Caramel… B-Big Mac… » commença Sage, ses mots moins organisés que d’habitude, plus tremblants que ceux du poney terrestre en face de lui. « E-Est-ce que tu as pris tes médicaments ? » Il changea rapidement de sujet.

« Ouais… » dit doucement Caramel, ne sachant pas comment lui répondre. « J’ai eu une recharge comme la semaine dernière… Ce n’est pas comme si j’allais oublier. » Il inclina sa tête. « Est-ce que tu… vas bien ? » demanda-t-il, une pointe d’inquiétude dans sa voix.

« Tu me l’as déjà demandé et… o-oui, j’ai juste… » Sage semblait mal à l’aise, essayant de son mieux pour parler en prenant de grandes inspirations. « Big Mac… Il est… » La licorne referma ses yeux. « E-Est-ce que tu es sûr de… vouloir faire ça ? » demanda-t-il à son frère, ouvrant un œil pour fixer l’autre avec un air interrogateur.

« Quoi ? » demanda Caramel, la frustration se mêlant à la confusion dans son ton.

« Eh bien… c’est juste que… » Sage fit une petite pause avant de poursuivre. « Si tu ne te sens pas à l’aise ou quoi que ce soit… t-tu sais que tu peux me le dire, et je le ferai partir. » Sage hocha la tête, comme pour confirmer que c’était en effet ce qu’il voulait dire. « J-Je veux dire… s’il est méchant avec toi ou te contrarie… je pourrai toujours… »

« De quoi tu parles ? » Caramel coupa son frère, la confusion se lisant sur son visage. « D-D’où tu sors ça ? J-Je l’ai déjà dit avant… » L’étalon baissa les yeux, se mordant la lèvre. « Il me rend h-heureux… »

Sage retint son souffle, regardant les joues de son frère prendre une plus profonde teinte de rose qu’avant, une que Caramel voulait cacher, parce que l’étalon enfonça son visage dans son écharpe.

« Caramel… je veux juste… »

Juste au moment où Sage allait parler, le petit grincement de la porte d’entrée se fit entendre, Big Macintosh passant rapidement une tête. « On a besoin de plus de feu… » Il s’interrompit, sa respiration se coinçant dans sa gorge en voyant l’autre étalon. « Caramel… »

Caramel releva sa tête, ses yeux s’allumant à la vue de Mac. Il était clair qu’il souriait sous l’écharpe qui recouvrait son visage. En s’en extirpant, son sourire se fit voir. Il semblait complètement ignorer son frère, lui parlant à travers en accueillant l’autre, sa voix rauque montrant une joie inespérée.

« Bonjour à toi aussi », rit Big Macintosh, souriant de bonheur, son visage au-dessus de Sage, le faisant passer pour encore plus grand que d’habitude à la simple question de la taille. « Désolé, le feu n’est pas encore parti, je dois encore mettre plus de feu de bois dedans. C’est toujours au même endroit ? »

Le poney terrestre hocha la tête. « O-Oui, je peux te montrer », dit-il avec joie, sa queue s’agitant brièvement à la façon d’un chien tout excité.

Sage pouvait entendre Big Macintosh glousser derrière lui. « Allez sucre d’orge, j’ai besoin d’aide pour le porter de toute façon », mentit l’étalon, faisant signe vers la pile de bois au fin fond du jardin.

« A-Attendez. » Sage retrouva soudain sa voix, regardant les deux étalons se tourner pour le fixer au lieu de la pile de bois, à l’unisson, presque comme s’ils avaient été entraînés pour le faire. Big Macintosh le regarda avec son air impassible tandis que Caramel lui offrait son habituelle expression confuse.

« Quelque chose ne va pas ? » demanda Big Macintosh de derrière, sa voix presque surprise de constater qu’il y avait un poney se mettant entre les deux.

Sage regarda Caramel avant de tourner la tête vers l’étalon derrière lui. Il pouvait voir que l’étalon rouge essayait de cacher ses émotions, mais c’était évident à ses yeux qu’ils brillaient de joie, une joie qu’il n’avait pas vue ce matin avant qu’il ne vienne voir son ami.

« R-Rien… » marmonna Sage, secouant lentement sa tête. « Désolé, je suis juste sur le chemin… pas vrai ? » demanda-t-il, faisant un pas de côté après une seconde d’hésitation. Il retint sa respiration en voyant Big Macintosh passer devant lui, et lever son sabot pour ébouriffer la crinière de Caramel.

La rougeur qui vint sur le visage de Caramel en riant de joie était si évidente… c’était la première fois depuis un moment que la licorne avait vu son frère si ouvert à propos de ses émotions avec un autre poney.

« O-Ouais… sur le chemin… » soupira Sage, sa queue se coinçant d’elle-même entre ses jambes.

« T’as dit quelque chose ? » demanda Caramel, son sourire béat toujours présent sur son visage.

« O-Oh… » dit Sage. « J-J’ai dit que j’allais dans ma chambre et… m-me préparer pour le travail… » La licorne acquiesça, sentant un nœud se serrer dans son estomac. « V-Vous deux méritez… un peu de temps seul à seul. »

« Okay ! » dit Caramel d’un ton plein d’excitation, comme s’il était un enfant qui venait d’avoir la permission de jouer avec ses amis.

Sage regarda Caramel et Big Macintosh s’en aller, ne parlant pas vraiment, appréciant seulement la présence de l’autre. La licorne soupira à haute voix, se retournant lentement vers la maison.

Il était temps pour lui de sortir de la vie de Caramel… au moins pour un moment.

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Les douces vagues de chaleur du feu vacillant poussaient doucement contre son corps, forçant la fourrure et la peau de l’étalon rouge à se sentir un peu mal à l’aise en étant aussi près des flammes grandissantes. Il ne put s’empêcher d’avoir un regard à moitié agacé en mettant le sabot contre l’une des plus grandes bûches en haut de la pile, faisant craquer quelques étincelles en l’air, lui faisant manquer son sabot grâce à ses réflexes rapides.

« Le feu est bien… » La douce voix de l’étalon derrière lui se fit entendre. L’étalon se retourna en direction de la voix, regardant les yeux bleus de Caramel se détourner de lui, une teinte rose clairement visible sur son visage. Il vit l’esprit de l’autre ayant l’air de lutter pour trouver quelque chose sur laquelle parler maintenant que son ami le regardait.

« Je… je… euh… » commença Caramel, se tortillant inconfortablement sur le tapis duveteux. Il regarda le sol pendant quelques instants avant de trouver le courage de tourner ses yeux en direction de Mac, mais juste à la hauteur de la poitrine de l’étalon. « Est-ce que tu le penses ? Ou est-ce que tu préfères le froid… ? »

« Hmmm… » Big Macintosh prit la parole, amenant un sabot vers son menton pour réfléchir. « J’me sens bien mieux que dehors », décida-t-il, reculant de quelques pas en décidant que le feu n’avait plus besoin de lui pour rester enflammé.

L’étalon ocre acquiesça, traînant son sabot d’avant en arrière sur le tapis alors que Big Macintosh s’approchait de lui. Il détourna le regard de l’autre, heureux que l’étalon ait laissé une distance d’environ deux mètres entre eux deux.

« Désolé… je ne sais pas vraiment ce que je suis censé dire… » admit Caramel, tirant sur un des fil du tapis. « Je me sens… un peu comme les premières fois qu'on a parlé ensemble. »

« Comment ça ? » s’enquit Big Macintosh, lançant un air interrogateur vers son ami.

Caramel tourna les yeux vers Big Macintosh, se concentrant sur la grande marque de beauté de l’étalon. « Nerveux », commença-t-il, « comme un idiot… je continue à penser que je dois te parler ou que sinon, je vais t’ennuyer ou ne pas valoir le temps que tu me consacres… et puis j’ai réalisé que tu n’allais rien dire non plus, alors je me suis senti encore plus stupide pour essayer de commencer une conversation… »

« On ne peut pas vraiment rester assis et parler comme d’habitude, hein ? » le questionna Big Macintosh, regardant Caramel triturer nerveusement les fils du tapis blanc. Il soupira, frottant sa crinière avec son sabot pour l’ébouriffer un peu en regardant tout autour de la pièce.

Caramel secoua sa tête, son action invitant à un long moment de silence. Ce silence donna à l’étalon rouge assez de temps pour concentrer son ouïe sur Sage qui marchait dans sa chambre, ouvrant des tiroirs et vérifiant ses sacs. Ce n’était pas vraiment facile d’avoir une conversation sensée avec quelqu’un qui pouvait entendre chacun de ses mots.

« Quand je suis allé chercher mes médicaments… » entama Caramel, attrapant l’attention de l’étalon en commençant à frotter sa jambe. « J’ai dû m’arrêter un moment parce que je me sentais fatigué… e-et je suis tombé sur Applejack. »

Big Macintosh put sentir un nœud se nouer soudainement dans son ventre en voyant Caramel qui avait de plus en plus l’air mal à l’aise. Les muscles dans ses jambes se tendirent en baissant les yeux vers ses sabots, baissant sa tête.

« J-Je suis désolé, sucre d’orge… » Les mots de Big Macintosh étaient de plus en plus faibles. « Est-ce qu’elle t’a crié dessus ? » demanda-t-il, regardant dans les yeux de l’étalon avec de l’inquiétude dans le ton de sa voix. Il ne put s’empêcher de tendre le sabot vers l’autre, le brossant contre celui de Caramel. « Est-ce que tu vas bien ? »

Caramel acquiesça, regardant le sabot frottant contre le sien. « Elle était un peu en colère au départ… mais elle s’est calmée très vite… » Il enleva lentement son sabot de celui de Big Macintosh, le tenant contre sa poitrine. « Elle… était vraiment en colère contre toi, pas vrai ? » demanda-t-il.

« Ouaip… » Big Macintosh ajusta sa position assise en parlant, la chaleur du feu brûlant son dos comme un chaud rayon de soleil. Son regard se fit plus triste quand il tourna les yeux vers Caramel, l’étalon toujours aussi gêné. « M-Mais Caramel, ce n’est pas ce qui m’importe maintenant. »

« Elle… m’a dit… » commença Caramel. « Elle m’a dit qu’elle avait perdu ses nerfs avec toi… et m’a demandé plein de choses auxquelles je ne pouvais pas répondre… comme ce que j’avais fait pour que tu sois comme ça, ou pourquoi tu t’intéressais à moi plutôt qu’à d’autres poneys… »

L’étalon ocre avait l’air triste, soupirant à haute voix en amenant un sabot sur ses tempes, les frottant en cercles dans une tentative pour pouvoir réfléchir clairement. « Et tout ça parce qu’on s’est embrassés », déclara-t-il, son ton ne s’embêtant même pas à demander, parce qu’il savait déjà la raison. Il regarda Big Macintosh, rencontrant enfin ses yeux émeraude. Ils étaient toujours si chaleureux et compréhensifs, comme d’habitude. Cela lui faisait mal à la poitrine en les regardant aussi longtemps. Ce n’était pas une sensation douloureuse que lui donnait sa poitrine… juste une gêne.

« Je suis désolé. » Il parvint à garder une voix claire, en murmurant.

« Sucre d’orge, tu n’as pas- » Les mots de Big Mac étaient coupés quand Caramel détourna les yeux de lui, commençant à parler de manière inaudible.

« Je pense toujours que je pourrais arrêter de me sentir comme ça si j’abandonne un moment… » Caramel s’interrompit, détournant encore les yeux, enfonçant son sabot dans le tapis et le faisant courir d’avant en arrière dans un rythme mécanique. « Je… je ne peux pas arrêter de penser à quel point j’ai aimé ça… »

« A-Aimé ça ? » répondit Big Macintosh, de la curiosité dans sa voix.

L’étalon ocre savait que son visage s’éclairait lentement en fermant ses yeux. « M-Même après qu’Applejack m’a dit que toute ta famille était en colère contre toi… e-et même si je sais que tu ne sais pas encore ce que tu ressens avec les étalons… j-je continue à penser à des choses comme la façon dont j’ai aimé ton baiser… » L’étalon rouvrit ses yeux ; cependant, il refusait de regarder en direction de Big Mac. « Je continue à penser à ma crinière o-ou si je n’agis pas bizarrement quand tu me parles… T-Tout ça parce que je veux que tu m’aimes. » Caramel s’assombrit en baissant les yeux vers ses sabots. « Je ne peux pas m’en empêcher… c’est juste la première chose à laquelle je pense si je vais te voir… »

« Sucre d’orge… Je… » Big Macintosh ne put s’empêcher d’être un peu triste en entendant les mots de Caramel, l’étalon ocre devenant visiblement de plus en plus contrarié. L’étalon s’approcha plus près de lui, jusqu’à ce qu’il soit à côté de Caramel. Cependant, le plus jeune détourna les yeux, à la fois gêné et agacé.

« E-Et je déteste me sentir comme ça ! » lâcha l’étalon, ses jambes tremblantes. « Je me sens égoïste », grommela-t-il à voix basse. « Tout hier soir et ce matin, je n’ai pas arrêté de penser à vouloir te voir… à vouloir que tu m’embrasses à nouveau. » Le poney terrestre enroula son sabot autour de sa poitrine.

Big Macintosh regarda le poney terrestre parler doucement, sa voix devenant frénétique, plus en colère alors que son corps tremblait de temps en temps.

« Je veux être avec toi », déclara Caramel, essayant de garder sa voix mesurée, ce qui était assez difficile. « Même si je sais que tout le monde va te regarder b-bizarrement et que ta famille va continuer à être en colère contre toi… Tout ce à quoi je peux penser, c’est comment ça serait d’être avec toi… »

Cela demanda presque cinq secondes de silence entre les deux pour que Big Macintosh puisse tendre son sabot, le mettant directement au-dessus de la tête de Caramel. Il regarda l’étalon bondir, tournant lentement sa tête pour regarder l’étalon. Ses yeux étaient écarquillés, visiblement embués. Les larmes auraient pu couler si elles n’avaient pas été stoppées à temps.

« Tu d’vrais arrêter de penser à ça », dit calmement Big Macintosh, passant délicatement son sabot dans la crinière de Caramel, les mèches de ses cheveux bruns s’entortillant d'elles-mêmes dans sa fourrure. « Tu devrais seulement te concentrer sur ce que tu veux maintenant, pas sur ce que veulent les autres. »

Caramel acquiesça lentement, son sabot se levant pour frotter ses yeux. Il renifla, son corps toujours tremblant. La voix de Big Mac était pleine de compréhension en atteignant ses oreilles.

« Je ne veux pas d’autre étalon », déclara Caramel, son sabot tirant à nouveau le tapis duveteux. « Je n’ai jamais pensé à sortir avec quelqu’un ou à avoir des amis avec qui garder le contact ou même vivre tout ça avant de te rencontrer… m-mais maintenant, c’est tout ce à quoi je peux penser. » Il resserra les muscles de ses jambes. « Et tu es le seul à qui je pense comme ça. »

« Quand je t’ai vu tout à l’heure, est-ce que j’avais l’air contrarié ou triste ? » demanda l’étalon, passant maintenant son sabot sur celui de Caramel, la prenant dans le sien pendant un moment jusqu’à ce que ses muscles se détendent.

L’étalon ocre secoua sa tête de gauche à droite, enlevant son sabot de celui de Mac. « Non… t-tu avais l’air assez heureux… Je l’étais aussi, mais je n’ai pas pu m’en empêcher… Je ne sais pas comment tu as pu, ta vie entière semble s’être brisée à cause de… »

« Ne dis pas ‘moi’ », lui ordonna Big Macintosh, la voix ferme en le regardant directement dans les yeux. « J’avais l’air heureux parce que je t’ai vu… et je ne te pardonnerai pas si tu continues à te blâmer pour tout ce qui est arrivé. » L’étalon soupira, frottant son front avec son sabot. « Écoute Cara… je t’ai embrassé. »

Caramel regarda l’autre, une petite rougeur se mélangeant avec sa fourrure en acquiesçant, à la fois en signe d’agrément et de compréhension devant les mots de l’étalon. « Tu… tu l’as fait… » s’accorda-t-il, le ton amer. « M-Mais tu… »

« Tu te rappelles de la fois où tu es venu me voir ? » demanda Big Macintosh, coupant le plus jeune en se mettant à parler, continuant avant que Caramel puisse répondre.

« Quand tu viens me voir… t’es d’habitude si inquiet de ce que tu vas me dire », dit Big Macintosh, regardant l’autre étalon avec des yeux à la fois fermes et compréhensifs. « Tu bégayes parfois et essaies de ne pas trop me regarder quand tu viens. » Il rit, secouant sa tête. « Mais à la seconde où j’ai dit que j’étais heureux de passer du temps avec toi… tes yeux se sont illuminés… »

L’étalon le regarda avec les yeux grands ouverts, le fixant et l’écoutant tout simplement en le voyant sourire, le regard qu’il obtenait montrant bien plus d’émotions que d’habitude.

« T’es le premier poney à qui j’ai envie de parler depuis longtemps », dit Big Macintosh avec de la sincérité dans sa voix. « Quand tu as dit que tu étais heureux juste parce que j’ai dit ce que je pensais, ça m’a rendu aussi… heureux. » Le sourire de l’étalon s’agrandit timidement quand ses yeux se détournèrent lentement de l’autre.

« Heureux… » Caramel prononça lui-même le mot, pressant son sabot contre son ventre. « Est-ce que je te fais vraiment te sentir comme ça ? » lui demanda-t-il avec de l’incertitude dans sa voix.

« Ouaip », répondit Big Macintosh, un peu plus fort que d’habitude. « La nuit dernière… C’était spécial », admit-il, tendant son sabot pour le frotter contre la jambe de l’autre. « Q-Quelque chose chez toi, comment tu es ou ce que tu fais, ça me rend… plus confiant dans ce que je fais… »

Caramel sourit quand le sabot de Mac lui caressait le sien. Il ne put s’empêcher de s’approcher un peu plus, trouver du réconfort dans le fait que Mac était toujours aussi près de lui et essayait encore de le réconforter. « M-Mac… tu parles beaucoup aujourd’hui… » marmonna-t-il.

« Je fais seulement ça parce que tu agis comme un idiot », le taquina Big Macintosh, retirant lentement son sabot. « T’es le seul qui n’a aucune idée sur la façon de gérer toutes les choses qu’il ressent. C’est pas comme si je pouvais m’empêcher d’être heureux quand je te vois. »

« V-Vraiment ? » le questionna Caramel, faisant de son mieux pour refréner l’excitation et la curiosité. C’était vraiment difficile de le retenir maintenant qu’il savait que Big Macintosh l’appréciait autant.

L’étalon sourit tendrement, hochant la tête. « C’est pas une amourette qu’un des deux partage pas… souviens-toi, c’est pas toi qui m’a embrassé », il hocha la tête. « Je pensais pas à ce que ma sœur penserait où ce que ma Granny dirait si elles le savaient. » Big Macintosh regarda Caramel l’observer, sachant très bien que ses taches de rousseur se dissipaient dans sa fourrure quand il parlait. « Tout ce à quoi je pouvais penser… c’est que c’était bien d’embrasser Caramel… »

Caramel détourna les yeux de l’étalon en l’écoutant, mais il était clair qu’il était plus qu’heureux de les entendre. « Je… je ressens la même chose… » admit-il, souhaitant soudain d’avoir gardé son écharpe, juste pour cacher son sourire idiot. « Tout ce que tu fais me semble plus important que ça le devrait… »

« Tout ça, c’est pas seulement… une façon de voir si j’aime les étalons », dit Big Macintosh à haute voix, parlant directement à Caramel, sans essayer de se convaincre. « Je suis toujours là et je me sens encore comme ça parce que… parce que je t’aime… pas pour ton corps ou ce à quoi tu ressembles… mais parce que je m’sens comme ça avec Caramel. »

Caramel sentit son ventre se serrer avec une joie qu’il n’avait pas expérimentée depuis longtemps. Il avait l’impression que son corps allait éclater en essayant de prononcer un simple mot avec sa bouche. Cependant, quand il l’ouvrit, la seule chose qui parvint à sortir fut un rire nerveux.

Big Mac lui sourit, un rire dans ses mots, ce qui en retour rendit de plus en plus difficile la conversation avec le petit étalon. Il sentait que son souffle restait coincé dans sa gorge.

« J’ai pas l’habitude d’être si… ouvert… » admit l’étalon, frottant sa crinière, comme pour s’assurer qu’elle ne s’était pas devenue propre. « Mais… c’est ce que je ressens. J’imagine que c’est mieux de le dire plutôt que de le garder secret… Je m’fiche vraiment de ce que pense ma famille maintenant… Je les aime plus que tout mais je… »

L’étalon regarda le feu, la chaleur semblant lui brûler les yeux. « J’ai trop envie d’être avec toi pour que ça compte. »

« Je… je… » Caramel bégayait. Il semblait plus choqué par les mots. L’étalon se demanda brièvement si ces mots étaient trop extrêmes pour leur relation à ce moment…

Big Macintosh pouvait sentir son souffle rester aussi coincé dans sa gorge quand le corps de Caramel se pencha soudain contre lui à une vitesse impressionnante, deux sabots hésitants brossant tendrement sa taille. L’étalon ne put que rougir quand Caramel lui fit un câlin, pressant son visage dans Mac et le caressant doucement. C’était soudain, mais pas inattendu.

« C’est rare pour toi de faire le premier pas… » marmonna l’étalon, plaçant son sabot sur le dos de Caramel.

Caramel laissa une pointe d’inquiétude sortir de son souffle, comme s’il venait d’achever quelque chose d’incroyable en agissant de façon aussi téméraire. « D-Désolé, c’est juste que… t-tu es si… je le voulais vraiment aussi… » L’étalon baissa les yeux, pressant son front contre la poitrine du poney rouge.

« Merci… »

Big Macintosh parvint à simplement sourire, réalisant qu’aucun mot n’était nécessaire entre les deux. Il profitait simplement du souffle de l’autre sur sa poitrine, un souffle court et nerveux alors que l’étalon parvint lentement à faire passer ses actions de la nervosité à la joie.

L’étalon resserra ses muscles autour de l’autre, sentant sa respiration s’arrêter en souriant de joie, prenant à la fois la chaleur et l’odeur de Caramel dans son corps.

L’étalon relâcha son étreinte en plaçant doucement son sabot sur la joue de Caramel, regardant l’autre légèrement reculer pour lever les yeux vers lui, la fourrure sur son visage brossé d’avant en arrière par un sabot si délicat.

Big Macintosh ne sembla pas pouvoir s’empêcher de pencher la tête, pressant fermement ses lèvres contre celles de Caramel.

C’était encore mieux que la première fois où cela était arrivé, parce qu’il y avait moins de surprise quand l’étalon rouge parvint à trouver son nouveau souffle depuis la gorge de Caramel, et semblant lui donner assez de force pour continuer. C’est seulement quand Caramel pensa s’évanouir à cause du manque d’air que l’autre recula, pressant instantanément ses lèvres contre le nez de l’étalon.

Caramel ne put s’empêcher de rire quand il reprit enfin son souffle, simplement enchanté pour ce qui devait être la première fois depuis la nuit précédente. C’était un sentiment tout simplement fantastique. L’inquiétude précédente avait disparu de son corps, remplacée par un sentiment inhabituel de bonheur dans tout son système.

Big Macintosh le relâcha, son sabot quittant avec tristesse la joue de Caramel. Il souriait aussi, un sourire dont il n’aurait même pas eu conscience si ses joues n’avaient pas commencé à lui faire mal.

« Tu es… Tu es très spécial pour moi… » dit Caramel, reposant paisiblement son visage contre la poitrine de l’étalon, pas gêné par ses joues rouges pour l’une des premières fois dans sa vie. « J’espère que tu le sais. »

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