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Unexpected

Une fiction traduite par System.

Chapitre 6 – Enlevée

C’était folie que de prendre un draconequus par les cornes, seuls les suicidaires et les inconscients s’y aventuraient. Ses pouvoirs étaient virtuellement inégalés car il était le chaos personnifié, car on ne pouvait savoir ce qu’il vous réservait, car il se plaisait à vous faire combattre un être cher.

Le qualifier de manipulateur aurait été un euphémisme.

Le mensonge était dans ses gènes, les émotions profondes lui étaient inconnues, inhabituelles. Seule la petite jument rose qui se tenait dans ses pattes savait le contrôler, apaiser son moi tumultueux. Mais cette dernière était partie. Elle était allée chez Fluttershy, le condamnant à faire les cent pas, dans l’attente de son retour. Les objets présents dans la pièce suivaient ses mouvements, bougeant de manière imperceptible, sautillant et se transformant parfois en quelque chose de complètement différent. Ayant la tête ailleurs, sa magie pouvait librement s’emparer de la maison. Les murs ployaient vers l’intérieur, les meubles variaient de tailles, et Floyd fut saisi par une lampe et jeté à travers la pièce avant d’atterrir en plein sur le museau du draconequus, le ramenant à la réalité. Il tapa fermement sur le sol, absorbant la magie dont les murs s’étaient imprégnés, et rendit à la pièce un aspect proche de son agencement habituel. Il ôta Floyd de son visage.

Elle était censée se trouver ici. Elle aurait dû être dans ses bras, pas dans les rues à divaguer en pleine nuit alors que l’astre de Luna était haut dans le ciel. En regardant furtivement par la fenêtre, son attention fut attirée par quelque chose. La lune était plus grande qu’à l’ordinaire, son éclat avait doublé. Il savait que cet astre était soumis aux émotions de sa régente. Elle n’avait jamais laissé sa lune briller avec une telle intensité depuis la mort de son compagnon.

Il cessa de regarder à travers la fenêtre et se remit à faire les cents pas, incapable de se trouver une occupation. Bien qu’il fût d’une nature chaotique, il restait un être vivant et avait besoin de savoir que sa jument allait bien. Un coup retentit à la porte.

Il soupira, rassuré, et ouvrit la porte à la jument rose dont la crinière bougeait en rythme avec son corps, puis elle entra. Elle lui sourit comme à son habitude, comme si elle ne l’avait pas inquiété. Il sourcilla dans sa direction, mais elle haussa les épaules.

« Quoi de neuf, Dizzard ? »

Il se retint d’hurler, ou de rire, et se contenta de l’étreindre en souriant alors qu’elle s’agitait afin de trouver une meilleure position. Après l’avoir reposée à terre, il s’abaissa à son niveau.

« La prochaine fois que tu prévois de sortir pour un rendez-vous galant nocturne, fais en sorte de m’en informer. »

Une étincelle traversa ses yeux bleus lorsqu’elle réalisa ce qui avait rendu le draconequus si inquiet.

« Diz, t’inquiète pas pour moi. Je suis grande maintenant, lâcha-t-elle sans retenue, laissant un bâillement s’échapper d’entre ses lèvres.

— Plutôt fatiguée, on dirait. » Il l’attrapa et l’emmena jusqu’au lit, puis elle s’assit. Elle se mit à quatre pattes sur le matelas, sauta aussi haut qu’elle le put et retomba lourdement sur celui-ci. Elle rebondit à plusieurs reprises avant d’atterrir une ultime fois sur le dos dans une position confortable, riant à gorge déployée, forçant le draconequus à lever un sourcil.

« Fais attention au bébé, Pinkie.

— Dizzy, je suis sûre que, quel que ce soit cet enfant, il est déjà habitué à sauter partout », gloussa-t-elle.

Il se pencha pour embrasser la jument sur le front, puis acquiesça doucement.

« Certes. Bonne nuit, Pinkie.

— Bonne nuit, Diz ! » Elle se mit sur le côté et se roula en boule. Son souffle ne tarda pas à ralentir et son sabot se dirigea vers sa bouche, et ce fut à cet instant qu’il sut qu’elle s’était endormie.

Il s’enroula autour d’elle, rassuré à l’idée qu’elle serait à ses côtés à son réveil.

***

Le draconequus dormait, toujours serré contre sa compagne. Deux silhouettes se tenaient face à la fenêtre et un rire discret s’échappa de la bouche de l’une d’elles tandis qu’elle se vaporisait, piégeant l’un des deux corps avant de le faire disparaître à son tour. L’esprit tressaillit légèrement, ressentant soudain un vide, puis la corne de la silhouette masculine s’activa et une aura vert impérial enveloppa le draconequus, estompant ses mouvements. La brume s’évapora.

De retour au fin fond du château, la princesse de la Nuit et le prince du Poison partagèrent un baiser passionné, entrecoupé de ricanements dus à la facilité déconcertante avec laquelle ils avaient manipulé leurs pions. La jument rose était recroquevillée sur le sol, près des sabots de Nightmare Moon. Cette dernière se retint de ne pas réduire ses petits os en miettes et se retourna plutôt pour se plonger dans le regard de Nightlock.

« Patience, Nightmare. Il viendra la chercher, tout comme tu es venue pour moi. »

Elle acquiesça, ses yeux anguleux reflétant la lumière du soleil, et ses boyaux se tordirent tout à coup, se retranscrivant instantanément dans le rictus douloureux qu’elle affichait.

« N’abandonne pas, Nightmare. N’abaisse pas la lune. Tu es plus forte que ta sœur. »

Son intérieur la fit à nouveau souffrir, puis elle prit une profonde inspiration et ses crins se dressèrent tout autour d’elle, se mêlant à l’air frais nocturne.

« Je vais laisser ce jour se lever, Nightlock. Ma sœur ne doit pas encore savoir. »

Elle posa sa corne sur celle de l’étalon, faisant apparaître une étincelle sommaire et la magie imprégna leurs corps, les enveloppant et les traversant jusqu’à la moelle. Ils rapetissèrent, la princesse usait clairement beaucoup de ses forces, et l’armure qui encombrait sa forme frêle chuta dans un bruit sourd. Lorsqu’ils ouvrirent les yeux, ils se toisèrent l’un l’autre. Luna avait toujours la même allure, tout comme Nightlock qui n’avait changé que de taille. Il fit rapidement apparaître une cape et la passa au-dessus de ses ailes pour les recouvrir. Avec sa corne, il fit léviter leur prisonnière, embrassant au passage Luna sur les lèvres en murmurant un au revoir à son oreille, puis il prit son envol.

La corne de Luna brilla une dernière fois, faisant lentement descendre la lune sous l’horizon à mesure que le soleil de Celestia se levait de l’autre côté. Elle s’effondra, épuisée.

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rainbownuit
rainbownuit : #15809
*Arrive devent luna en mode rambo et armée j’usqu’aux dents (aux sens literal)*On ne touche pas à PINKIE èwé
Il y a 3 ans · Répondre

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