Chapitre 5 - La vie au Palais
Vingt ans, en vingt ans de ma vie je n'ai jamais rien fait de mes sabots. Au fur et à mesure que je grandissais, j'apprenais à cacher qui j'étais, essayais de garder mon indépendance. Je regardais mes proches sombrer sous les effets de l'endoctrinement sans rien dire, sans rien faire, sans même tenter de les aider. J'ai abandonné mes études et pris le premier travail disponible, un travail que je hais, un travail responsable de l'abrutissement de notre espèce.
Cinq jours, en cinq jours mon secret a été dévoilé, une bombe m'a explosé à la figure, j'ai été enlevée par des terroristes, forcée à trahir le royaume et je suis morte. En cinq jours il s'est passé plus de choses dans ma vie qu'en vingt années. Je suis morte à peine plus d'une minute et voilà que je renais.
*****
Nouvelle vie, nouvelle chambre, nouveau lit. C'est la première fois depuis le début de la semaine que je me sens enfin en forme, plus de fatigue, plus de douleur. Je m'étire et fait travailler ma mâchoire, je retire les draps soupirant de soulagement à l'absence de bandages ou de blessures. Mon corps est comme neuf, difficile de croire que j'ai vécu autant de péripéties ces derniers jours. D'un certains côté, l'absence de cicatrices ou d'une quelconque marque me désole, c'est comme si tout n'avait été qu'un mauvais rêve.
Les rideaux de la pièce s'ouvrent brusquement, inondant la chambre des rayons du soleil et m'envoyant la lumière en plein visage. La douleur aux yeux est telle que j'en pleurerai presque, je passe un sabot devant mon visage pour me protéger en attendant de pouvoir m'habituer. Le temps passe mais la douleur est toujours là. De toutes les séquelles que j'aurais pu garder, la photophobie est l'une de celles dont je me serais volontiers passée.
Une ombre passe et j'entends des sabots s'approcher de moi. J'ouvre un œil accompagné d'un grognement pour voir qui ose m'agresser de si bon matin, ou quelque soit le moment de la journée. La jument noire se tient à côté du lit, le visage à quelques centimètres du mien. Je sursaute de surprise et m'emmêle dans les draps avant de tomber de l'autre côté du lit. Même si c'est probablement grâce à elle que je suis de nouveau en vie, je ne peux m'empêcher de penser que si elle ne m'avait pas étranglé, je n'aurais probablement pas été en danger.
Elle contourne le lit et vient me tendre une patte pour m'aider à me relever, j'en profite pour jeter un coup d'œil à la pièce. La chambre semble gigantesque, elle est presque aussi grande que mon appartement. Le lit est posé au milieu d'un mur face à une grande fenêtre, elle fait probablement deux fois ma taille et elle n'atteint même pas le plafond. Il y a une porte sur chacun des deux autres murs, mais je suppose que la double doit être la porte d'entrée.
La décoration est beaucoup plus riche que chez les Me, la plupart des meubles sont en bois massif et travaillés, les tapisseries sont brodées et représentent des paysages verdoyants de différentes régions Equestrianes, ainsi que d'autres scènes désertiques qui semblent se trouver plus au sud du pays. Sur un bureau près de la fenêtre est dépliée une carte de Ponyville recouverte de cercles et de croix, avec un énorme cercle autour de mon immeuble.
"Hum, hum." Depuis que j'ai saisi l'aide de la jument, je me rends compte que je n'ai pas bougé d'un iota. Embarrassée, je me lève et la remercie. Elle ne porte plus sa combinaison et je peux désormais voir sa Cutie Mark, une sorte de paire de lunette avec un troisième verre, tout trois d'un vert brillant, je n'ai aucune idée de ce que c'est censé représenter.
"Vous savez, il n'est pas vraiment poli d'observer avec tant d'attention la croupe des autres." Me fait-elle remarquer d'un ton sec.
Je la considère un moment avant de répondre. "D'ordinaire je me sentirais gênée et m'excuserais, mais ça fait deux fois de suite que je me réveille pour vous trouver à quelques centimètres de moi. J'ignore si cela fait parti de votre politesse, mais ce n'est pas le cas pour moi."
En pleine forme, il est rare que j'aie autant de répondant de si bon matin. Quoi qu'un regard rapide vers la fenêtre et la maudite lumière m'indique que nous sommes plus proches de la mi-journée.
"Je suis votre gardienne, il est normal que je vous surveille de prêt." Répond-elle.
"J'ignorais que surveiller de prêt allait jusqu'à profiter de mon sommeil." Je rétorque ennuyée. Elle me regarde en haussant un sourcil, elle n'a pas l'air de comprendre de quoi je parle, je me sens obligée de développer. "Je n'ai pas l'habitude de partager mon lit avec quelqu'un, encore de moins de me réveiller enlacée et collée contre le poney qui m'a agressé la veille, quoi que vous m'ayez fait pendant la nuit, je suis heureuse d'avoir été inconsciente."
Elle me fixe toujours aussi incrédule, mais aussi sombre que soient ses joues, elles prennent peu à peu un ton rosé au fur et mesure où elle comprend ce que j'implique. Elle lâche ma patte et fait un pas en arrière avant de répondre choquée. "Je n'ai jamais rien fait de la sorte ! Vous vous êtes évanouie et je voulais m'assurer que vous ne vous échapperiez pas !"
"Une vraie réussite..." Je souffle. "A mon souvenir vous avez été aussi choquée que moi au réveil, et c'est vous qui vous êtes assommée au plafond. A cause de vous j'ai faillit mourir deux fois en seulement quelques heures."
"Vous n'auriez rien risqué si vous ne vous étiez pas débattue ni enfuie."
Ah ! Parce que maintenant c'est de ma faute ? "Quel poney normal ne se débattrait pas en se faisant attaquer par surprise au beau milieu de la nuit ? Qui resterait tranquillement immobile en se réveillant enlacé par son agresseur ? Rien de tout ça ne serait arrivé si vous aviez répondu à mon appel quand je suis rentrée chez moi."
"Je vous ai cherché pendant quatre jours." Dit-elle en pointant en direction du bureau et de la carte. "J'en suis vite venue à la conclusion que vous étiez soit morte soit chez les Me, je voulais savoir si vous étiez une menace avant de vous emmener au palais. Je vous ai vue utiliser le kit d'activation, bien que Celestia refuse de considérer les Me comme des criminels, la première chose que nous apprenons dans la garde royale est de vous considérer comme dangereux. J'ai juste pris des précautions."
Je m'apprête à lui répondre ce que je pense de ses 'précautions' quand un raclement de gorge nous fait toutes deux tourner la tête en direction de la porte d'entrée. Une jument habillée d'une robe noire et d'un tablier blanc nous lance un regard détaché et nous annonce d'une voix qui l'est tout autant, "Les princesses vous attendent et son prêtes à vous recevoir." Sur ces mots, elle disparaît en refermant la porte derrière elle.
La pégase noire se tourne vers moi un air renfrogné sur le visage. "Je serais ravie de ne pas continuer cette conversation. Heureusement, il semblerait que nous ayons des choses plus importantes à faire." Sans rien dire de plus, elle contourne le lit et se dirige vers la porte. Arrivée à sa destination, elle se retourne pour voir que je n'ai pas bougé de ma place. "Quand elle dit que les Princesses nous attendent, vous êtes inclue dedans."
Alors que je vais pour la rejoindre, je remarque qu'une couche de fortune a été posée de l'autre côté du lit. La jument noire ouvre la porte et je la suis dans un long couloir aux murs de pierres. Plusieurs arches possèdent à leur base une alcôve occupée alternativement par un set d'armure en exposition, puis un poney vêtu de l'armure dorée de la garde royale. A chaque fois que nous passons devant l'un d'eux, ils saluent ma 'protectrice' d'un signe militaire accompagné d'un 'ma dame' auquel elle répond d'un simple hochement de la tête.
Le côté du couloir où se trouvait la chambre que nous avons quitté est décoré de longues tapisseries aux couleurs du jour et de la nuit, portant l'emblème d'Equestria, deux alicornes tournant autour du soleil et de la lune, le tout entouré de plusieurs étoiles. Le mur opposé donne sur plusieurs balcons et terrasses, les parties du mur qui ne sont pas ouvertes sont couvertes de vitraux montrant des batailles dont je n'ai jamais entendu parler.
"J'imaginais les décorations du palais plus joyeuses." Je remarque à voix haute.
"C'est le cas du palais royal et des ailes dédiées aux dignitaires et ambassadeurs." Elle pointe des ailes vers la grande tour sur notre droite et les quelques bâtiments qui l'entourent, à travers l'une des terrasses. "Les baraquements sont censés rappeler à la garde royale la grandeur de notre armée et l'importance de notre devoir, sur le champ de bataille nous sommes fiers et valeureux, nous défendons notre drapeau, aussi bien pour la Princesse du Soleil que celle de la Nuit, et ceux peu importe la garde de jour ou de nuit." Dit-elle en pointant cette fois les vitraux et les tapisseries.
Puis elle montre enfin les armures vides posées debout dans les alcôves. "Ce sont les armures de héros anonymes qui ont donné leur vie pour défendre ces valeurs, si l'histoire ne les mentionne pas et qu'aucun poney ne se souviendra d'eux, leurs armures sont là pour nous rappeler que chacun d'entre nous est un héros pour le pays.
"Nous devons faire preuve de notre loyauté et démontrer notre héroïsme pour mériter l'honneur de porter une telle armure et intégrer la garde royale."
Bien qu'elle me sorte ce beau discours avec fierté, je ne peux m'empêcher de remarquer qu'elle ne porte pas d'amure ni de vêtement de quelque sorte, d'ailleurs en dehors de la combinaison noire qu'elle avait chez moi, je n'ai remarqué aucune tenue dans son quartier. Je lui fais part de mon observation et elle marque une pause avant de me faire face pour me répondre.
"Mes vœux sont différents de la plupart des autres gardes, je ne mérite pas plus de porter l'armure que je n'en ai l'envie ou le besoin." Dit-elle simplement avant de reprendre la marche en gardant le silence.
Il est vrai que j'ai dis que je préférais me déplacer sur mes sabots, mais je me dois d'ajouter qu'il y a une limite à tout. Comment ce couloir peut-il être aussi long ? Ou peut être ne l'est-il pas, mais le défilement incessant des mêmes tapisseries, les gardes ayant la même posture droite et sévère, le claquement de nos sabots contre le sol dur de pierre semblent ralentir le temps. Je ne pourrais pas dire si nous marchons depuis plusieurs heures ou seulement quelques minutes.
Alors que les balcons et vitraux laissent place à un mur aussi opaque que celui qui lui fait face, nous nous dirigeons vers une grande porte sur notre droite. Tout espoir que nous ayons atteint notre but s'envole quand la porte révèle un hall occupé en grande partie par plusieurs escaliers. Les marches sont parcourues par un flux constant de poneys habillés de veste ou de robe noire accompagnées d'un tablier ou d'un foulard blanc, probablement des serviteurs. La plupart d'entre eux ont la crinière coiffée uniquement d'un côté, ou de telle sorte que leur implant soit clairement visible à la base de leur crâne.
J'ai entendu dire que c'était un procédé assez fréquemment utilisé pour les commoners dans les lieux importants. Je ne suis pas vraiment étonnée de le voir en application au palais royal. Parmi tous ces poneys, il y en a aussi qui portent des tenues ou des coiffures plus sophistiquées, certains ont même la nuque recouverte, leur posture et leur démarche hautaine, ainsi que le regard méprisant qu'ils lancent envers les servants ne font rien pour cacher leur 'qualité' d'upper. C'est pour ça que j'ai horreur de cette ville, la plupart de ses habitants se comportent de la sorte.
Je suis la pégase noire le long d'un palier sans qu'elle semble se diriger vers aucun des escaliers. Nous ne tardons pas à attirer le regard mauvais des poneys en tenue de haute couture quand je me rends compte que nous sommes les deux seules à ne pas porter de vêtements dans le hall. Tout à coup, je me sens nue et embarrassée, pourtant je n'ai jamais porté de vêtements de ma vie. Je sens que ma compagnie accélère le pas et je ne tarde pas à faire de même.
Enfin, nous débouchons sur une terrasse sur notre droite, et l'air pur et frais s'engouffrant dans le palais vient m'oxygéner les poumons. Même si l'aventure dans le smog me semble lointaine, je pense que cette sensation restera gravée à jamais dans ma mémoire. Je prends une grande inspiration et savoure le moment avant de relâcher ma respiration. Si l'air pouvait être aussi propre partout en Equestria, ce serait probablement le paradis. Si on ne prend pas en compte la zombification de la population.
La grande tour trône devant nous et ne cesse de gagner en hauteur au fur et à mesure que nous nous en approchons. Sur notre gauche, le mur du palais royal se dresse, colossal. La vue vers son sommet n'est interrompue que par quelques balcons aux étages supérieurs et des sculptures le long des contreforts. En dessous de nous sur notre droite, je peux admirer une partie des jardins qui font la beauté de cette place.
Des chemins carrelés, bordés de haies, longent les murs et traversent les jardins à certains endroits. Ces derniers sont recouverts d'un tapis vert tel que je n'en ai jamais vu, il n'y aucune variation dans les couleurs d'un même parc, et aucun brin d'herbe ne semble plus long ou incliné qu'un autre. La pelouse ondule soyeusement sous les légers courants d'air. Le simple fait de les regarder bouger en rythme me suffit à me faire sentir emportée par le vent. Mais ce n'est rien, comparé aux arrangements floraux et aux arbustes taillés. Bien que certains mélanges de couleurs me semblent étranges, ils gardent tous une harmonie qui réchauffent les jardins dominés par des couleurs froides.
Mon regard se porte vers les bassins et fontaines quand la jument noire interrompt mon observation. "Vous aurez le temps d'admirer le paysage quand nous en aurons fini avec ce qui nous attend. Je n'aime pas faire patienter les princesses."
"Peut être que si vous aviez des tapis roulants ou des ascenseurs nous pourrions aller plus vite." Je lui fais remarquer en reprenant la marche derrière elle.
"Les Princesses ont fait un point d'honneur à ne pas moderniser le palais, alors dépêchez vous et avançons."
Maintenant qu'elle le dit, il est vrai que je n'ai encore vu aucun système électrique de tout notre voyage depuis que je me suis réveillée. Les couloirs étaient bordés de torches et les lustres dans le hall semblaient être allumés à la bougie. Même les illuminations de la mairie ou de la librairie de Ponyville sont au gaz ou à l'électricité, et pourtant l'aspect pittoresque de la ville fait sa fierté. Cela dit, le palais royal possède un symbole de modernité que seul le Crusader District possède dans ma ville natale.
"J'ai du mal à imaginer que les projections holographiques au dessus du palais pendant la nuit ne soient pas une modernisation."
"Canterlot est la ville la plus haute et la seule visible de tout le pays et au delà des frontières. Il n'est jamais mauvais de rappeler à certains de nos citoyens qu'au delà de leur personne il y a une nation, et aussi de montrer à nos voisins qu'Equestria est toujours aussi puissante. C'est une concession que les Princesses ont jugé acceptable, elles ne voulaient pas se retrouver face à un second risque de révolution. La plupart des poneys se sentent rassurés quand ils voient ces hologrammes."
"A ce compte là, elles auraient mieux fait d'inscrire ces messages sur la lune, elles auraient été sûres que personne ne les manquent."
Elle semble hésiter un instant et est parcourue d'un frisson de la queue à la tête, je peux voir ses ailes trembler et sa crinière se hérisser légèrement. "Si Princesse Luna a accepté à contrecœur d'ajouter un nouveau 'phare' dans sa nuit, vous ne voulez pas savoir ce qui est arrivé à ceux qui ont osé proposer de toucher à la lune." Elle se retourne et me regarde avec un visage effrayé. "Un conseil, évitez d'amener le sujet en sa présence."
Nous arrivons finalement au pied de la grande tour, mais au lieu d'emprunter une porte de service comme nous l'avons fait jusqu'à maintenant, nous contournons l'édifice en nous dirigeant vers la terrasse de la grande porte. Nous grimpons les quelques marches de marbre blanc avant de traverser la plate forme sur laquelle se trouve quelques poneys. Ceux-ci sont habillés aussi richement que ceux du hall, néanmoins leur tenue est moins extravagante et ont l'air moins hautain. Aucun d'entre eux ne nous jette de regard, si ce n'est pour voir les deux passantes se rendant à la tour.
Un poney blanc cassé à la crinière bleue et argentée quitte le groupe et se dirige vers nous, lorsqu'elle le remarque, ma guide s'arrête et fait la révérence. Alors que je reste debout, elle presse son aile droite sur ma tête pour que je salue le nouvel arrivant à mon tour.
"Duc Morgan." Dit-elle lorsque l'étalon arrive en face de nous. Elle se relève et je fais de même.
La licorne qui se trouve devant nous, nous lance un regard chaleureux et un sourire sympathique. C'est la première fois que je vois un upper, et noble qui plus est, aussi amical. Sa stature et la cicatrice qui barre son œil droit aveugle impose tout de même un certain respect. Son autre œil en revanche, aussi bleu que sa crinière fait un rapide passage sur chacune de nous avant qu'il ne salue à son tour.
"Capitaine !" Dit-il enthousiaste en direction de la jument noire. "Cela faisait longtemps que je ne vous avait plus vue au palais, c'est un plaisir pour les yeux d'avoir à nouveau votre présence parmi nous." Je ne peux que confirmer ces bonnes paroles, je dois dire qu'en matière de jument il a l'œil... Sans mauvais jeu de mots.
"Qu'est-ce qui vous a retenu aussi longtemps loin de nous ?" Demande-t-il à ma compagnie.
"J'étais occupée." Dit-elle en jetant un regard furtif vers moi. "Ordre des Princesses. D'ailleurs elles nous attendent, si vous voulez bien nous excuser."
"Bien sûr !" Répond-il toujours aussi galvanisé. "Je ne voudrais pas vous retarder, mais j'espère que nous aurons l'occasion de nous revoir après votre entretient. Donnez mon bonjour aux Princesses." D'un signe de la tête il nous salue et retourne vers l'autre groupe de poneys.
J'entends la jument noire bredouiller quelque chose d'inintelligible avant que nous reprenions notre quête vers le hall d'entrée de la tour. Celui-ci est gigantesque, il prend plus de la moitié de la base et s'élève sur une bonne dizaine de mètres. En face de nous se dresse un escalier, du même marbre blanc dont est faite la terrasse en dehors ainsi que les murs de la tour.
Un tapis rouge recouvre chacune de ses marches et continue son chemin jusqu'à la grande porte. La pièce est éclairée par de gigantesques baies vitrées qui donnent une ambiance légèrement rosée. Au pied des quelques piliers qui viennent soutenir le plafond lointain, se trouvent des bibliothèques et des bancs sur lesquels sont assis des poneys souriants, habillés dans les mêmes accoutrements que ceux que nous avons vu dehors. Certains d'entre eux nous font un signe de tête poli lorsqu'ils nous voient passer. J'ai l'impression de découvrir un nouveau monde.
Nous nous dirigeons vers une file de poneys qui attendent au pied de l'escalier. Une licorne tenant un carnet dans son aura et portant un manteau rouge et une cravate fait face à la queue et semble absorbée par le calepin. Ma guide dépasse le cortège sans lui prêter la moindre attention. Elle s'arrête devant la licorne pour s'annoncer. "J'emmène Free Will pour une entrevue avec les Princesses, nous sommes attendues."
L'autre jument quitte son carnet des yeux et m'observe derrière ses lunettes. Elle regarde de nouveau son carnet et sans relever la tête nous indique que nous pouvons continuer. Un garde s'approche de nous, mais la pégase noire le renvoie à son poste. "Je connais le chemin, je n'ai pas besoin d'être escortée."
"Bien Capitaine." Répond le garde avant de rebrousser chemin.
Nous montons le premier palier des escaliers et prenons le couloir sur notre gauche. Les vitraux sur notre droite sont en effet plus gais que ceux des baraquements, la plupart d'entre eux montrent des scènes avec les Princesses ou les éléments d'harmonie. Nous n'avons pas à avancer bien loin avant d'arriver devant une porte gardée par un pégase et une licorne, tout deux dans une armure dorée. A la vue de la jument qui m'accompagne, ils s'écartent et nous laissent entrer.
De l'autre côté se trouve une petite pièce, vide de tout autre porte ou fenêtre. Le mur du fond est tapissé d'une carte d'Equestria et ses environs tandis que les murs adjacents sont couverts de bibliothèques et porte-documents.
Au milieu de la pièce se trouve une longue table en métal avec la même projection holographique que j'ai pu voir chez les Me. Les points sont placés au même endroit, mais n'ont pas plus de sens pour moi que la dernière fois. Et derrière la table, se levant à notre entrée se trouvent Princesse Celestia et Princesse Luna.
La princesse de la nuit me lance un regard aussi dur que lors de notre première rencontre, tandis que le sourire de princesse Celestia fait toujours un aussi magnifique contraste avec l'atmosphère glaciale que génère sa sœur.
"Vous pouvez disposer." Indique Princesse Celestia aux deux gardes à l'intérieur de la pièce. Ceux-ci sont remplacé par ma guide qui prend leur place une fois la porte fermée. Une fois fait, la princesse du soleil retourne son attention vers moi.
"Tout d'abord, permettez-moi de nous excuser pour les désagrément que vous avez pu vivre ces derniers jours."
Un grognement de Princesse Luna me fait douter de sa volonté à s'excuser.
"Malgré nos informations," reprend Princesse Celestia. "Nous n'avons pas pu prévoir que le jour où nous vous trouverions enfin serait le jour de l'attentat."
"Me trouver ?" Je demande incrédule. "Pardonnez-moi Princesse Celestia, mais je ne suis pas sûre de bien comprendre."
"Ne vous en faites pas." Répond-elle. "Vous êtes justement ici pour que nous puissions vous l'expliquer."
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