Applejack s’approcha de la chambre d’amis de la maison et frappa trois fois à la porte. « Babs ? On peut parler une minute ? »
« AJ ? Bien sûr », dit une voix à l’intérieur. Applejack ouvrit la porte et entra, et trouva sa jeune cousine Babs Seed lisant son scripte. « Qu’est-ce qu’il y a, cousine ? »
« Babs, j’ai parlé avec Trixie aujourd’hui », dit Applejack, s’avançant près de Babs et s’asseyant sur le plancher à côté de la pouliche. « Elle a dit que t’avais du mal à jouer ton texte. »
« Quoi ?! C’est ridicule ! » protesta Babs. « Hé, regarde ça ! Priez, baissez vos armes et joignons nos sabots comme camarades ! Plus jamais nous ne serons ennemis, notre amitié est l’arme la plus acérée de notre arsenal… »
Applejack était impressionnée au départ, mais remarqua que la voix de Babs commençait à vaciller près de la fin de sa ligne, et qu’elle s’était figée dans le silence en marmonnant à la fin. « Babs, est-ce qu’il y a quelque chose qui ne va pas ? »
Babs secoua rapidement sa tête. « Bien sûr que non ! J’suis juste fatiguée, c’est tout. »
« T’es sûre ? Tu sais, Trixie avait l’air de penser que t’avais peur de quelque chose. » Applejack remarqua que sa cousine grimaçait.
« Moi ? Peur ? Ah, elle est bonne. Ouais, cette Trixie est assez drôle parfois… »
Applejack soupira et s’avança plus près de Babs, enroulant un sabot autour de la pouliche pour la rapprocher d’elle. « Ecoute Babs, tu sais que je suis ta cousine, et que tu comptes pour moi. On est une famille, et une famille veille les uns sur les autres, peu importe le problème. Alors, s’il y a quelque chose qui te dérange, n’aie pas peur de m’en parler. Je ne rirai pas, je n’irai pas le crier sur les toits non plus. »
« … Ben… C’est juste… Je veux pas qu’il se passe la même chose que la première fois où je suis venue ici… »
« Je t’d’mande pardon ? » demanda Applejack. « Qu’est-ce que tu veux dire ? »
« Tu sais… Quand on m’embêtait à Manehattan, mes parents m’ont envoyé ici pour que j’y échappe. Mais au lieu d’en parler, je suis devenue le même genre de brute que ceux que j’essayais de fuir. » Babs se pressa elle-même contre le pelage d’Applejack et ferma ses yeux. « Je voulais juste être sûre que personne ne se moque de moi en jouant les dures, mais j’ai tellement joué la brute que je suis devenue une brute. »
Applejack caressa doucement la crinière de Babs en l’écoutant. « T’as peur de jouer, à cause de ce qui est arrivé y’a longtemps ? » Babs hésita pendant une seconde avant d’acquiescer. « Babs, tu dois m’écouter. Tu es toi, et aucun rôle que tu joueras ne changera ça. Tu peux être l’assassin ou le Prince de je sais pas quoi quand t’es sur scène, mais ça ne changera pas qui tu es vraiment dans ton cœur. »
Babs ouvrit ses yeux et regarda sa cousine, pleine d’espoir. « T’es sûre ? »
« Bien sûr que je l’suis », dit Applejack. « Souviens-toi juste de qui tu es vraiment et ne laisse aucun rôle te changer. Bien sûr, si tu crois pas en ça, je pourrai parler à Trixie pour te faire sortir du cours de théâtre- »
« Non ! », dit rapidement Babs, s’arrêtant un moment avant de continuer. « Non ! Ne fais pas ça. Je veux vraiment être avec mes amies sur scène… » Babs sourit et enroula ses sabots autour de sa cousine pour lui faire un câlin. « Merci, cousine. T’as raison ; je suis moi, et aucun script stupide ne le changera ! »
Applejack sourit aussi et retourna le câlin. « Heureuse de t’aider. »
« Hé, tu pourrais rester un peu et m’aider à apprendre mon texte, hein ? »
« Je s’rais heureuse de le faire ! Je dois juste aller chercher Apple Bloom avant qu’il commence à pleuvoir. » Applejack se leva sur ses sabots et se tourna pour quitter la pièce, une chaleur irradiant sa poitrine après avoir aidé sa cousine dans un moment où elle avait besoin d’elle. Prochain arrêt : le clubhouse.
*****************************************************************************
Apple Bloom grimaça en fixant l’objet repoussant droit devant ses yeux. Elle se sentait malade et son front s’égouttait de sueur en continuant à le regarder avec les dents serrées. ‘J’peux pas croire que je pense à faire ça. Mais c’est la seule façon…’
Apple Bloom avala lourdement et fit un pas en avant, uniquement pour refaire un pas en arrière et refermer ses yeux. ‘Pas question ! Je peux pas le faire, c’est trop dur !’
Apple Bloom rouvrit ses yeux et fixa la photo de Diamond Tiara accrochée sur un ponequin en face d’elle. La photo avait été initialement utilisée par Scootaloo pour un jeu de fléchettes, mais pour le moment, elle servait à des fins biens plus repoussants.
Peu importe à quel point elles avaient suppliés, la scène du baiser ne pouvait être enlevée. Trixie avait insisté que c’était la partie la plus importante de la pièce, et que beaucoup de tickets avaient été vendus au moment où la nouvelle de cette scène avait atteint les oreilles du public.
Apple Bloom ne voulait pas faire cette scène, mais au même moment, elle voulait vraiment une marque de beauté. Et en plus, reculer devant Diamond Tiara reviendrait à admettre sa défaite, et il n’était pas question qu’elle fasse ça.
La photo de Diamond Tiara sembla prendre vie pendant un moment. Apple Bloom regarda l’arrogante et si suffisante petite pouliche sur la photo, lui donnant un sourire qui semblait lui dire ‘Admire-moi’, et grogna. Et elle entendit un rire. Le rire moqueur de Diamond Tiara, chantant sa victoire devant la pouliche de ferme et se proclamant elle-même comme une meilleure actrice que ne le sera jamais Apple Bloom.
Apple Bloom avala la boule dans sa gorge, contrôla ses nerfs, et se jeta en avant, les lèvres plissées.
*********************************************************************************
Applejack regarda simplement la fenêtre pendant ce qui sembla durer un millénaire. Elle essaya de fermer ses yeux, et les rouvrit, dans l’espoir qu’elle s’était cogné la tête et qu’elle hallucinait simplement. Pas de chance. Sa tête allait bien, et l’image en face d’elle était toujours la même : Apple Bloom verrouillant ses lèvres avec un ponequin qui avait la photo de Diamond Tiara attachée dessus.
« Nope », fut tout ce qu’elle put dire avant de reculer lentement du clubhouse, les yeux toujours grands ouverts et son esprit vagabondant dans un orage de chaos alors qu’elle essayait et échouait à enlever l’image de sa mémoire.
Vous avez aimé ?
Coup de cœur
S'abonner à l'auteur
N’hésitez pas à donner une vraie critique au texte, tant sur le fond que sur la forme ! Cela ne peut qu’aider l’auteur à améliorer et à travailler son style.
Les créations et histoires appartiennent à leurs auteurs respectifs, toute reproduction et/ou diffusion sans l'accord explicite de MLPFictions ou de l'auteur est interdite. Ce site n'est ni affilié à Hasbro ni à ses marques déposées. Les images sont la propriété exclusive d'Hasbro "©2017 Hasbro. Tous droits réservés." ©2017 MLPFictions, version 1.2.7. Création et code par Shining Paradox, maintien par Sevenn.
Pour donner votre avis, connectez-vous ou inscrivez-vous.