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Melting Snow

Une fiction traduite par inglobwetrust.

Chapitre 3: Rencontres

Caramel avait le sabot qui tremblait en amenant le médicament vers sa bouche. « Ça a encore changé… », marmonna-t-il entre ses dents serrées. Il était bien placé pour le savoir ; les pilules blanches étaient devenues plus grandes, et ovales. Cependant, il devait admettre qu’il préférait celles-là ; elles étaient plus faciles à prendre en l’absence d’eau. Il hésita brièvement avant de l’avaler d’un coup, regardant enfin autour de lui.

Les arbres autour étaient nus, comme attendu vu la saison ; cependant, il ne reconnaissait plus les alentours, encore moins vu qu’il ne voyait plus le chemin sous ses sabots à cause de la neige. L’étalon regarda droit devant, décidant de se fier à la foi aveugle qu’il mettait dans l’intervalle entre les arbres qui semblait se poursuivre sans fin devant lui.

Avant de continuer, il amena son sabot derrière lui, ouvrant son sac de salle pour remettre la petite bouteille orange dans la pile de choses qu’il avait amenée avec lui. Il ajusta son écharpe verte et blanche avant de mettre un sabot en avant.

« Alors… c’est la Ferme de la Douce Pomme, hein ? » dit-il à haute voix, le ton interrogateur. « Je me demande de quoi ça a l’air quand les arbres sont en fleur, je parie que c’est magnifi… » Caramel s’interrompit, baissant les yeux en secouant sa tête. Il devait vraiment cesser cette constante habitude de se parler à lui-même s’il ne voulait pas se mettre la honte quand il finirait par passer ce gigantesque champ d’arbres. Il poussa un petit gémissement, les yeux baissés au sol sous lui.

Caramel froissa son visage, la neige continuant à faire des bruits de craquement sous ses sabots. C’était différent de ce à quoi il était habitué, plus fort que l’agitation pour laquelle Poneyville était célèbre dans les alentours. La neige parlait simplement pour elle dans ces bois. La brise qui caressait lentement sa crinière le força à repenser à quel point il aimait l’hiver. Même si c’était très joli, la neige pendant des arbres, une couverture blanche couvrant la lande, il ne savait si le froid valait une telle beauté. Il resserra à nouveau son écharpe.

Le voyage vers la colline semblait plus long que nécessaire ; son corps était lourd au moment où la grande grange était enfin visible. Caramel ne put cacher la façon dont son visage s’illumina devant cette vision. Ses sabots se firent plus rapides, et ralentirent seulement quand il réalisa que son excitation le faisait ressembler à un idiot. Il s’autorisa à rougir, la rougeur de ses joues passant pour quelque chose de naturel au vu de la fraîcheur de l’air. Il scannait les alentours, voyant une grande grange, une maison pas très loin d’elle, et un petit poulailler.

C’est lorsque ses yeux tombèrent sur le poulailler que Caramel comprit exactement pourquoi il avait effectué ce long chemin. Il vit un arrière-train rouge se dirigeant vers le poulailler. Il était parti presque au moment où il le vit, il était clair que l’étalon ne l’avait pas vu.

Caramel sentit soudainement une gêne au fond de son estomac. Son petit sourire disparut. Une pointe d’inquiétude commença à grandir au fond de son esprit. Deux jours, n’était-ce pas trop peu pour aller dans la maison de quelqu’un, encore plus de quelqu’un dont on ne connaît que le nom et le travail ? Et si Big Macintosh était occupé, ou lui disait juste qu’il ne voulait pas être dérangé ?

L’étalon ocre fit un son similaire à celui que ferait un poney qui se retrouverait avec un mal de ventre. Il commença à se demander s’il avait le droit de continuer. Agissait-il normalement, devenant trop excité à la simple pensée de revoir cet étalon ? En se posant la question, la douleur dans son ventre ne fit que grandir. Son regard triste empira en fixant le poulailler. Son corps se balança d’avant en arrière, mais ses sabots ne bougeaient pas. Il était simplement enraciné au sol, incapable de continuer.

Il avait presque dû supplier Sage de le laisser aller dehors aujourd’hui… peut-être qu’il devrait écouter le conseil de son frère et s’en aller…

« Eh ben, qu’est-ce que tu fais là, part’naire ? » Une voix aigüe venue de derrière Caramel l’appela. L’étalon bondit, se retournant et regardant directement dans les yeux d’une jument orange. Ses yeux verts lui rappelaient ceux de Big Macintosh, cependant, les siens portaient un doux feu, la chaleur presque partie d’elle, et pourtant, elle semblait assez gentille. Elle recula un peu, poussant un petit gloussement. « Héhé, désolée si je t’ai fait peur, c’est juste assez rare d’avoir des visiteurs en ce moment ! J’suis Applejack, t’es le nouveau facteur ou quelque chose ? »

« Quoi… non… » Caramel semblait assez confus. Big Macintosh avait bien parlé d’une sœur… mais celle-là semblait un peu vieille par rapport à celle qu’il devait aller chercher à l’école. Est-ce qu’il avait une grande famille ?

« Ben alors, crache le morceau, qu’est-ce que tu fais là ? » Un bref regard agacé sortit de ses yeux et parvint à sortir Caramel de sa torpeur. Est-ce qu’elle et Big Macintosh étaient vraiment reliés par le sang ?

« Je… je… euh… Big Mac… Je viens le voir… » La voix de Caramel se faisait de plus en plus calme à chaque mot. Son énergie était si… vive.

« Oh, lui ? » dit Applejack, un sourire s’amenant sur son visage. « Mince, il est dans l’poulailler ! L’pauvre gars s’ennuie tellement qu’il fait les corvées d’Apple Bloom ! »

Caramel ne parvint ou n’essaya pas à retenir son sourire devant cela. « V-Vraiment ? » bégaya-t-il. « C-C’est super ! » Il rougit soudainement alors qu’Applejack le regardait d’un air confus. Il réalisa qu’il devait sûrement être le seul à être aussi excité…

« Peu importe… », dit Applejack, secouant sa tête pour reprendre ses esprits. « Je vais aller le chercher, attends-là, il aura fini vite ! »

Caramel garda son sourire, son mal de ventre s’effaçant peu à peu en se sentant assez idiot pour la façon dont il agissait il y a à peine quelques secondes. Il hocha la tête, regardant Applejack courir vers le poulailler.

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« Pourquoi tu souris ? » Big Macintosh avait la voix grave, le gloussement des poulets manquant de noyer sa voix basse, et ça ne l’aida pas que ses mots étaient étouffés par le seau qu’il tendait entre ses dents. Il regarda Applejack, qui était debout à ses côtés et souriant comme s’il avait un secret enterré dans son esprit sur lequel elle mourrait d’envie qu’il lui pose des questions. Il leva un sourcil interrogateur quand elle continua à sourire. Elle le regarda comme si elle allait bondir de haut en bas comme une pouliche.

« Y’a quelqu’un qui est là pour toi », dit-elle, la voix au bord de la taquinerie. « Et il a l’air plutôt mignon, y’a une raison pour laquelle il vient te voir ? »

Big Macintosh secoua sa tête, retournant le regard vers les poulets devant lui. Son sabot continua à chercher sous les nids des animaux. « Ce type est un peu bronzé avec les cheveux bruns ? » marmonna-t-il, levant son sabot pour révéler deux œufs bruns. Il les inspecta rapidement avant de les déposer dans le seau à moitié rempli.

« Ouaip », dit Applejack, forçant sa voix pour atteindre sa hauteur. Big Mac leva les yeux au ciel, sourit brièvement dirigé vers le mélange de sa sœur et du poney l’attendant lui. Il pouvait l’entendre glousser à essayer d’obtenir une brève réaction de lui, qu’il prolongea d’un sourire. « Alors, qui c’est ? » demanda-t-elle, la curiosité brillant dans ses yeux verts. « Un ami ? »

« Il s’appelle Caramel. » L’étalon rouge secoua sa tête. « Je le connais pas assez pour dire que c’est un ami. » Il bougea vers l’autre poulet, sentant les flammes de sa sœur tenter de le percer.

« Alors, pourquoi il est là si c’est pas un ami ? » s’enquit Applejack, marchant autour de son frère dans l’espace étroit du poulailler.

« Pour que je puisse mieux le connaître », répliqua Big Macintosh, souriant devant l’agacement qui commençait à clairement se montrer sur le visage de sa sœur. Il ne se dérangea même pas à la regarder pour savoir que c’était la vérité.

« Il semble… assez calme, et timide », dit Applejack, faisant signe vers l’ouverture du poulailler. « Comment vous allez faire pour parler ? Ça serait comme te mettre avec Fluttershy dans la même pièce, tu parles autant qu’elle aux inconnus. »

« J’sais pas. » Big Macintosh haussa les épaules, amenant son sabot sous un autre poulet, qui poussa un gloussement assez fort. « Mais je pense qu’il parle un peu plus que Fluttershy… » Il leva à nouveau les yeux. Il commençait à se demander si Caramel n’allait pas être mal à l’aise en étant forcé d’attendre dans la neige glacée.

Le visage d’Applejack devint vide. « Qu’est-ce que tu prévois de faire avec lui ? »

Le terrestre haussa à nouveau les épaules. « C’est à lui de voir je suppose. » Il amena lentement son sabot vers sa bouche, prenant le seau de ses dents et le donnant à sa sœur. « J’vais sûrement l’savoir », dit-il, marchant devant elle sans attendre une réponse.

Alors que le soleil frappait son corps, il leva son sabot pour protéger ses yeux. Il pouvait voir un étalon au pelage bronzé assis sous un arbre au loin, triturant ses sabots en attendant patiemment. Il sourit, en sachant toutefois que l’autre ne l’avait pas encore vu.

Il ne pouvait pas expliquer pourquoi… mais une petite partie de lui était excitée.

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Le tintement de la cloche quand ils entrèrent dans le café sembla résonner. Caramel se retrouva soudain à reculer quand le son résonna dans ses oreilles. Bien sûr, durant tout le chemin, il y avait des poneys qui passaient par là et parlaient, mais leur route ensemble s’était déroulé dans un silence de mort. Ce n’était pas le genre de silence qui semblait insupportable ou vraiment insensé, il était simplement là, et était en fait assez réconfortant.

Caramel leva enfin son cou pour voir Big Macintosh après qu’il ait poussé du sabot contre la porte. L’étalon rouge lui offrait toujours son petit et doux sourire propre à lui. Cela fit aussi sourire Caramel, et il ne pouvait pas vraiment expliquer pourquoi. Il avança plus à l’intérieur du bâtiment, laissant de la place à Big Mac pour que son grand corps puisse passer à travers la porte.

« Merci beaucoup », dit Big Mac à l’étalon dans son ton habituellement calme, hochant la tête en marchant hors du monde glacé extérieur et dans celui chaud de l’intérieur. Caramel relâcha la porte dès que l’autre était entré, l’entendant se remettre en place avant de se retourner et de regarder tout autour de lui. C’était assez simple, et à la fois calme. Les murs étaient vert, le toit fait de foin. Assez étrangement, seuls quelques autres poneys étaient dans le magasin, deux d’entre eux lisant et un autre couple de juments et étalons discutant calmement.

« Je pensais qu’il y aurait du monde… », marmonna Caramel, reparlant à haute voix à lui-même. Peut-être que c’était juste de la chance.

« Tu viens souvent ici ? » demanda l’étalon rouge, forçant Caramel à réaliser qu’il n’était pas seul, et en effet, il s’était parlé à lui-même. Il rougit avant de secouer sa tête.

« P-Pas vraiment… seulement quand la bibliothèque est fermée… ou quelque chose. » Instantanément, il se sentit bizarre en réalisant que c’était l’endroit où les poneys venaient parler quand ils ne se connaissaient pas bien. Il baissa la tête, pour la relever quand une jument rose arriva vers lui. Elle les guida vers une table sans un mot, avec simplement un hochement de tête et un sourire qui semblait forcé.

La courte marche vers la table laissa assez de temps à l’étalon pour réaliser qu’il n’avait aucune idée de la façon de parler aux autres. Caramel ne réfléchit pas vraiment quand il dit la première sorte de thé qui lui vint à l’esprit quand ils arrivèrent à leur table. Il enregistra à l’esprit que l’étalon en face de lui avait commandé un café noir. De quoi pouvaient bien discuter deux étalons ? On vient généralement dans des endroits de ce genre pour connaître quelqu’un quand on l’imagine comme…

« Chaud ? »

La voix grave de Big Macintosh fit dérailler le train de pensées de Caramel. L’étalon ocre bondit, les joues rouges en levant les yeux. « Q-Quoi ? T-Tu es fou, pas ça ! » dit-il à haute voix, secouant sa tête. Big Macintosh le regarda d’un air confus. L’étalon réalisa qu’il enlevait sa nouvelle écharpe, la laissant glisser sur son corps en la tirant depuis une des extrémités. « O-Oh… » marmonna Caramel, ses joues devenant encore plus rouges. « J-Je prends froid assez vite. Mon pelage n’est pas t-très épais pendant cette saison. C-C’est pour ça que je n’aime pas beaucoup l’hiver… »

La soudaine envie de fuir du café disparut complètement quand Big Mac gloussa. Il n’était pas moqueur, le petit étalon devait avoir l’air bizarre, et il était simplement amusé par la situation. Caramel pouvait sentir ses joues se rafraîchir. « J’aime pas beaucoup l’hiver non plus, y’a rien à faire », dit Big Macintosh.

Caramel acquiesça, portant un petit sourire soulagé. « J-Je pense que je suis nerveux… je ne sais pas vraiment pourquoi… » Caramel gloussa nerveusement, les yeux baissés vers la nappe bleu et blanc.

« C’est pas grave », répliqua Big Macintosh, les yeux regardant directement dans ceux de Caramel. « Alors, qu’est-ce qui t’a fait venir si vite ? C’est pas que ça me dérange. » Il semblait vouloir changer rapidement de sujet pour empêcher la conversation de dérailler.

Le visage de Caramel passa du vide à un petit plissement d’yeux en réfléchissant. Il mit un sabot sur son menton en réfléchissant, détournant les yeux du regard de Mac. « Eh bien… », marmonna-t-il. « J’en avais marre de rester chez moi toute la journée. » Il acquiesça, comme pour se confirmer que c’était la réponse qu’il voulait donner. « Aussi… je voulais te revoir. » Il ne savait pas exactement pourquoi il avait ajouté cela, mais c’était la vérité.

Big Macintosh acquiesça. « Pour t’dire la vérité, j’étais aussi un peu content quand tu es venu. »

Caramel résista à l’envie de faire autre chose à part acquiescer et sourire. Une chaleur grandit dans sa poitrine quand l’étalon devant lui parla ainsi. Avant qu’il puisse répliquer, il leva les yeux pour voir une petite tasse placée devant lui. La serveuse ne lui donna rien de plus qu’un « Bon appétit » avant de prendre les pièces de Caramel et de se diriger vers son prochain client.

L’étalon ocre cligna quelques fois des yeux, levant plus haut sa tête pour regarder Big Macintosh siroter sa boisson. Une forte odeur de café se battait avec le thé devant lui. « Je ne comprends pas comment des poneys peuvent boire un café aussi noir… », dit-il, secouant sa tête d’avant en arrière en frissonnant rien qu’en y songeant. « Je peux même pas penser à ça sans y mettre une tonne de sucre. »

« C’est un goût que l’on acquiert », Big Mac parlait doucement, tenant son mug dans ses sabots avec précaution, presque comme si c’était un enfant. « Pa avait l’habitude d’en boire avec nous quand on était petits. » L’étalon rouge commença à rire, secouant sa tête. « J’avais l’habitude d’en prendre un peu, ça avait un goût horrible. J’pensais que tous les grands poneys le buvaient comme ça, alors j’ai appris à l’aimer. »

Caramel hocha la tête, compréhensif. « Je peux voir ça », dit-il, prenant sa tasse afin de prendre une gorgée de son thé. Lorsque le liquide toucha ses lèvres, l’odeur lui dit qu’il avait commandé du thé vert. « Tu fais des choses comme ça quand quelqu’un que tu admires les fait. Sage avait l’habitude de manger des carottes quand on était jeunes… j’ai essayé tellement de fois que ça m’a fait vomir… » Caramel montra le dégoût sur son visage en tirant la langue, presque comme s’il pouvait goûter cette affreuse nourriture.

« Sage est… ton grand frère, non ? » s’enquit Big Macintosh, prenant une autre longue gorgée de son verre.

Caramel s’arrêta. « Euh… non… » Il commença à se triturer sur sa chaise, se sentant mal à l’aise en se mordant la lèvre. « Techniquement… Je suis l’aîné. » Il baissa les yeux vers son verre. « Seulement d’une demi-heure… on est jumeaux. Mais c’est pas difficile de nous différencier, il est une licorne. »

« Tu parles de lui comme s’il avait dix ans de plus… », dit Big Macintosh, pensant à haute voix.

L’étalon ocre haussa les épaules, prenant une longue gorgée de thé. « J’ai souvent cette impression. » Il regarda droit devant, fixant le cou de Big Mac. « Son nom complet est Sage Leaves, mais personne ne l’appelle comme ça. Hé, je pense même que peu de gens connaissent son vrai nom. » Caramel rit avant de poursuivre. « Sage a toujours été plus mature que moi… il a un travail à l’hôpital, il a acheté une maison, il m’a défendu. Les poneys de l’hôpital disent qu’il est très en avance pour quelqu’un d’aussi jeune que lui » Caramel commença à frotter un sabot de haut en bas de sa patte avant. « Il m’a aussi presque élevé ces dernières années… tout ce que je fais, c’est lui faire perdre du temps…. mais il est tout ce qui me reste. »

L’étalon rouge acquiesça, fermant ses yeux. C’était comme s’il parlait avec le cœur. « Famille ? » demanda-t-il, ouvrant ses yeux en levant un sourcil.

Caramel pouvait soudainement sentir les grands yeux verts de Big Macintosh le fixer avec émerveillement. Il évita de le regarder, se sentant une fois de plus mal à l’aise en tortillant ses pattes. Il détourna les yeux, resserrant son emprise sur la tasse dans ses sabots. « Ils… ils… » Ses oreilles s’affaissèrent involontairement. Le regard de Big Mac avait l’air de prendre l’apparence de poignards.

« Je… je… j’ai presque élevé mes sœurs par moi-même », dit Big Macintosh, relevant son corps et changeant rapidement de sujet. Caramel put enfin lever les yeux, levant un sourcil ainsi que ses oreilles. « Quand j’ai été assez vieux, Granny m’a donné la ferme, mais tout ce que je fais, c’est récolter des pommes toute la journée. »

« Famille ? » demanda le poney terrestre avec de la curiosité dans sa voix, oubliant qu’il copiait la question précédemment demandé.

« Non », répliqua Big Macintosh, secouant sa tête, le visage triste. Il but le reste de son café d’un coup. « J’étais toujours un poulain quand ils sont partis… Apple Bloom était né un an avant. C’était à cause d’une longue maladie dont je ne peux plus me rappeler le nom. » Il secoua sa tête. « C’est bizarre que des noms aussi importants sont oubliés aussi vite. »

« J-Je suis désolé… », dit rapidement Caramel. « T-Tu n’as pas à en parler… Désolé d’avoir demandé, c’était évident… »

Big Macintosh sourit. « On commence à se connaître, ça doit finir par arriver, hein ? » demanda-t-il. « En plus, c’est pas comme si c’était arrivé la semaine dernière. J’ai fait le deuil depuis longtemps, les filles sont assez compliquées à gérer pour ne pas y penser tout l’temps. »

« C’est bien », murmura Caramel. « C’est difficile d’oublier des choses comme ça… » Il fit une pause, regardant vers la fenêtre avant de soupirer. « Tiens bon... » grommela-t-il. Il ignora le regard confus de Big Macintosh avant de se pencher vers ses sacs de selle derrière sa chaise. Il farfouilla dedans pendant un moment avant de sortir une bouteille orange.

« C’est ta pilule de deux heures d’l’après-midi ? » gloussa Big Macintosh en posant la question. Caramel sourit avec une pointe d’émotion en se relevant. Il déverrouilla le couvercle. « Elle a l’air différente de l’autre. C’est pour quoi ? » marmonna l’étalon.

« J’en ai plus qu’une », murmura doucement Caramel. « Et c’est pour… les maux de tête… » Le sang remontait jusqu’à ses joues, et il commença à se demander pourquoi il se sentait gêné à ce propos, ce n’était pourtant pas si étrange de prendre des pilules, n’est-ce pas ? En mettant la pilule dans sa bouche, il utilisa le reste du thé pour la faire couler dans sa gorge.

« Je vois », bredouilla l’étalon rouge. Il baissa les yeux vers son mug vide pendant une dizaine de secondes avant de rouvrir sa bouche. « Je suis heureux que tu sois venu aujourd’hui. J’pourrais devenir fou si j’restais à rien faire aussi longtemps. »

L’expression maussade de Caramel s’émerveilla, plus que n’aurait voulu le montrer l’étalon. « Vraiment ? » répliqua-t-il. « C-C’est génial ! »

Le poney devant lui sourit pour montrer son approbation. « Dis », commença-t-il, repoussant sa chaise. « Ça sent un peu le renfermé ici, tu veux marcher un peu avant de rentrer à la maison ? » dit l’étalon en se frottant doucement le sabot.

Caramel hocha la tête, le moral toujours bien haut. « O-Okay. Quand tu veux », répliqua-t-il.

« Pourquoi pas maint’nant ? » demanda l’étalon rouge, se levant de son siège, les yeux baissés vers l’autre.

« O-Ouaip », répliqua Caramel.

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« Tu es chaud… »

L’attention de Caramel était toute attirée vers son sabot griffonnant de haut en bas d’une page devant lui en faisant des mouvements rapides avant de sentir un sabot contre son front. L’étalon ocre poussa un grognement avant d’essayer de repousser son frère. Cependant, un autre sabot était pressé contre ses oreilles, les frottant de haut en bas. « Je pensais que tu allais juste au café… » Une légère pointe d’agacement était cachée dans la voix de la licorne.

L’étalon ocre dut réfréner son envie de gémir, sachant que cela ne le ferait que plus gronder par Sage en admettant sa culpabilité. « Je l’ai fait… et puis, je suis allé marcher… » Sa voix était faible. « Désolé… » Il pouvait entendre le soupir irrité de Sage alors que ses sabots continuaient à lui tripoter le visage.

« Tu as dû tomber malade juste avant que je doive m’en aller, n’est-ce pas ? » grommela Sage, ajustant les lunettes sur son museau. Il secoua sa tête, marchant autour du canapé sur lequel se trouvait Caramel. Il soupira, se tenant en face de son frère et lui jetant un rapide coup d’œil. » Je t’avais dit de ne pas sortir aujourd’hui, pour que tu ailles mieux… »

Le visage de Caramel prit un air désolé. Il câlina son livre contre sa poitrine. « C’est juste… » Sa tristesse se répandit sur ses traits. « Désolé… » marmonna-t-il à nouveau.

« Est-ce que tu as pris tes médicaments quand tu étais dehors aujourd’hui ? » marmonna Sage, s’asseyant à côté de Caramel, prenant son livre en pressant son oreille contre la poitrine de l’étalon. « Je ne pense pas que je dînerais ce soir… », bredouilla-t-il tristement.

Sage poussa un soupir, se levant et reculant du canapé. « Tiens bon mon grand », dit-il, trottant en direction de la cuisine. Le visage de Caramel se remplit d’inquiétude en s’affaissant sur le canapé, amenant ses pattes arrière plus près de son torse pour qu’il puisse s’asseoir avec son corps entier sur le canapé. Quand Sage revint, l’étalon ocre sentit un linge humide posé contre son front. « Tu avais besoin de quoi ? »

Alors que le linge rafraîchissait son visage, Caramel se sentait comme un stupide étalon qui ne pouvait pas prendre soin de lui. « De voir quelqu’un. »

« Quelqu’un ? » s’enquit Sage. « Qui… pouvais-tu bien vouloir voir ? » Il ne voulait pas avoir l’air méchant, simplement curieux.

« Juste un étalon que j’ai rencontré il y a à peu près une semaine… » dit Caramel, triturant ses sabots tandis que Sage caressait doucement le cou de son frère. « On a pris du café et du thé, et on a marché un peu tout en parlant. » L’étalon ocre détourna les yeux de Sage, un petit sourire s’étalant sur ses lèvres. « Il… il a dit que je pouvais venir à chaque fois que je voulais le refaire… »

« Un étalon ? » Sage arrêta ses mouvements pendant un moment. « Est-ce… est-ce que tu te sens bien avec lui ? » demanda-t-il, la voix douce comme s’il y avait des autres poneys autour d’eux. « Tu n’es pas… contrarié ou quelque chose, n’est-ce pas ? Tu sais que je n’aime pas vraiment… » Sage s’interrompit, tête basse.

Caramel retint sa respiration pendant quelques secondes, le sourire le quittant. « C-Ce n’est pas… non », grommela-t-il, tête basse aussi. « J-Je veux dire… je n’ai pas de problème avec… » Il s’interrompit, se mordant la lèvre. « T-Tais-toi, d’accord ? »

« Désolé… je posais juste la question », marmonna Sage, devenant maintenant celui qui s’excusait. Il enleva le linge, voulant très vite changer de sujet. « Écoute, pourquoi tu ne vas pas dans ta chambre pour t’y reposer. Si tu tombes malade ou quelque chose, retiens-toi jusqu’à ce que je rentre. »

Caramel acquiesça, sans faire de bruit. Il renifla, levant un sabot vers son museau pour le frotter avec délicatesse. « Je pense que je dormirais d’ici à ce que tu reviennes… », bredouilla-t-il, réfrénant un bâillement.

Sage se força à sourire avant de regarder Caramel avec une vague inquiétude dans ses yeux. « Très bien, Cara », dit-il, amenant un sabot autour du cou de son frère, utilisant l’autre pour frotter de haut en bas le dos de Caramel.

« Je reviens très vite. »

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