Un licorne courait au milieu de la forêt. Son crin blanc luisait à la lumière de la lune lorsque celle-ci dépassa la cime des arbres. Pendant un instant, il se croyait poursuivi par des Timberwolves au sein de la forêt d’Everfree, mais la vérité était toute autre. Ce qui le poursuivait dans l’ombre était bien pire que les monstres auxquels il aurait préféré faire face.
Malgré cela, les lumières percèrent l’obscurité et les aboiements des chiens de chasse vinrent rompre le silence nocturne derrière lui, ainsi que des voix, des mots, des ordres invectivant avec force de rattraper les captifs. Mais le licorne ne pouvait pas se laisser rattraper. Il avait beau être resté en arrière pour retarder l'avancée de la battue et permettre à ses camardes de fuir, il n’avait aucune envie de retourner là-bas, pas après tout ce qu’il y avait subi, et pire, ce qu’il y avait vu. Il se souvenait encore de ce poulain, qui s’était retrouvé couvert de cicatrices de la tête aux sabots sous l’unique prétexte de le “comprendre”. Pour lui, il avait juré de faire éclater l’horrible vérité.
Alors il accéléra, encore et encore, faisant fi des protestations des ses sabots brisés, de ses pattes lourdes, et du feu incendiant sa poitrine. Encore quelques efforts et il aurait rejoint les autres en ville et y serait en sécurité. La nouvelle devrait déjà s’être répandue grâce aux autres et les chiens et leur maîtres n’auraient plus d’autres choix que de rebrousser chemin.
Mais pour comprendre tous ces évènements, il va nous falloir retourner quelques temps dans le passé, à une époque où notre protagoniste vivait encore insouciant.
…
La porte de la chambre s’ouvrit en grand, une femme d’âge mûr pénétra immédiatement dans la pièce et se dirigea vers la fenêtre dont les volets étaient fermés.
- “Jack, il faut que tu te lèves, ton père et moi partons dans un instant pour notre voyage célébrant notre anniversaire de mariage et tu pourrais au moins nous dire au revoir.” dit-elle en ouvrant les volets de la chambre.
La lumière inonda immédiatement la chambre, révélant un véritable capharnaüm : De nombreuses piles de vêtements étaient éparpillées un peu partout dans la pièce, des posters recouvraient les murs à tel point que l’on devinait à peine la couleur de la peinture en dessous. Un ordinateur en veille émettait un doux et régulier ronronnement par dessous un tas d’emballages de nourriture amoncelés sur le plan de travail.
Mais tout ce surcroît de luminosité eut aussi pour effet d’enfoncer encore plus dans sa couverture la créature encore à moitié endormie. On ne distinguait plus qu’une boule de tissu recroquevillée au milieu du matelas.
- “Tu pourrais au moins faire le ménage dans ta chambre, c’est à peine si l’on voit le sol !” Elle prit une des figurines trônant sur l’étagère. “Et essaie de te débarrasser de tous ces jouets pour fille, ce n’est ni pour toi ni les garçons de ton âge. Eux, sortent et vont faire la fête avec leur amis.”
- “J’ai pas besoin de sortir pour me faire des amis ‘man, et pis je fais ce que je veux avec mon argent.” gémit une voix de sous la couette remuante. “Laisse-moi dormir j’suis crevé là.”
Elle soupira.
- “Bon… Eh bien nous ne rentrerons pas avant une semaine, tâche de ne garder que ta chambre aussi sale, et pas le reste de la maison.” Elle reposa la figurine de poney à sa place. Avant de franchir la porte, elle ajouta : “Et ne fais pas de bêtises avec ta copine.” glissa-t-elle subtilement.
La porte se referma derrière elle, laissant de nouveau seul son occupant. On entendit quelques instants plus tard le bruit d’un claquement de porte, suivit du grondement d’une voiture.
Quand enfin le silence fut de retour, il espérait de nouveau pouvoir continuer sa nuit. Mais même emmitouflé dans son cocon de couverture, la lumière du soleil de printemps perçait le tissu, l’empêchant de retourner auprès de sa princesse nocturne préférée, car sa soeur avait pris le relais.
Son estomac commença toutefois à se manifester, réclamant pitance. C’est donc sans grand enthousiasme que Jack tenta de s'arracher à la douceur de son lit. Mais encore fallait-il qu’il parvienne à se dépêtrer de sa couverture, enroulée autour de lui plus fermement qu’un boa. Alors ce qui devait arriver arriva : Il se réceptionna lamentablement par terre, juste au pied du lit dans un “paf” relativement sonore.
N’importe quelle douche froide, tasse de café serré ou encore électrisation aurait sans doute été moins brutale que ce qu’il vit à cet instant sous ses yeux, tant cela le jetait dans un mélange de surprise, de stupeur et d'effroi. Il ne l’entendait pas mais il devait sûrement être en train de hurler car il avait mal à la gorge et sa bouche était grande ouverte, tout comme la créature présente devant lui :
Au milieu des draps et à moitié emballée dedans, se tenait une bête vaguement équine, au crin blanc et à la crinière bleu électrique, ses yeux vairons le fixaient avec stupeur pendant qu’elle hurlait elle aussi.
C’est uniquement quand sa gorge fut au bord de l'explosion et non que ses poumons se soient vidés plusieurs fois qu’il cessa de hurler, la chose en fit de même. Jack vit que le regard bleu et rouge de cette chose paraissait terrifié en le regardant, ce n’était sans doute rien à côté de ce qu’il ressentait lui-même à cet instant. Aucun des deux n’osait esquisser le moindre mouvement, c’est à peine s’ils osaient respirer. Il se contentèrent donc de se fixer longuement et dans le plus grand silence. Jack put donc examiner plus en détail ce qu’il avait devant les yeux, d’autant qu’elle lui était vaguement familière : Il remarqua que non seulement il possédait des yeux vairons bleu/rouge ainsi qu’une crinière fantaisiste extrêmement longue, mais qu’une corne émergeait de tout ce crin. Longue et pointue. Il avait devant lui une licorne. Mais c’est en s’attardant sur ses détails plus celui des proportions que l’évidence lui sauta au visage : Des sabots plus gros que ceux d’un cheval mais pas repoussants, les dimensions de la boîte crânienne supérieure à celle d’un équidé normal, le museau tellement réduit qu’il en ressemblait presque à un nez avec un peu plus d’effort, mais surtout la taille presque démesurée des yeux que possédait cette chose.
Pour Jack, plus aucun doute n’était permis, il avait devant lui ce qu’il avait toujours rêvé de voir depuis le jour où il commença à regarder sa série préférée. Il avait devant lui un authentique poney issue de la célèbre série de Lauren Faust, My little Pony : Friendship is magic ! Et comme si cela ne devait pas suffire, il avait devant lui la parfaite copie de son avatar !
Le poney commençait également à s’agiter tandis qu’il remarquait cela, plus aucune trace d’inquiétude n’apparaissait dans son regard et il paraissait même heureux, peut-être avait-il compris que l’on ne lui voulait pas de mal ? Comme pour tenter de confirmer ses pensées, Jack tenta alors d'approcher sa main droite pour essayer de toucher le poney, et lui aussi commença à approcher son sabot. Jack sentit alors que quelque chose n’allait pas, mais il continua à approcher sa main, son regard n’ayant pas quitté le poney qui en faisait de même. Alors que le contact allait s’établir, à chaque seconde s’ajoutait son lot d’angoisse, de stress et d'excitation. Après tout, Jack était en train de vivre un de ses rêves les plus fous, mais quand il finit enfin par toucher le sabot du poney, ce rêve prit des allures de cauchemar. Ce qu’il toucha ne lui procura pas les sensations auxquelles il s’attendait, alors il baissa les yeux sur ce qui touchait sa main : non pas la chaleur et la douceur du crin, mais plutôt la solidité et la froideur d’une surface en verre poli.
Un miroir.
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