Chapitre 4

Sparkstar n’avait jamais été à une soirée pyjama avant. Où l’avait-il déjà fait ? Pour certaines raisons qui lui étaient inconnues, il ne s’en rappelait pas exactement, ce qu’il trouva assez étrange. Vu à quel point il s’amusait à cette soirée pyjama, il était sûr de se rappeler s’il en avait déjà une avant. Le pégase fut forcé de déduire, basé sur cette évidence, qu’il n’avait jamais été à une soirée pyjama avant. La question évacuée, il commença à se demander pourquoi il n’en avait jamais faite. Sans doute que ses amis de Canterlot l’inviteraient s'ils en faisaient une. Il ne serait jamais mis de côté par ses amis… dont les noms et visages lui étaient inconnus. Il était sûr d’avoir des amis chez lui, à Canterlot. Tous les poneys de son âge en avaient. Alors pourquoi ne se rappelait-il pas de l’un d’entre eux ? Il trouva que sa mémoire était assez brumeuse, et l’attribua à la fatigue causée par tout le fun de cette journée avec les Chercheuses de Talent. Sparkstar choisit de ne pas s’inquiéter de cela maintenant. Il s’en inquiéterait plus lorsque Twilight serait de retour.

« À ton tour, Sparkstar ! » chanta Sweetie Belle, le secouant pour le sortir de ses pensées. Il regarda autour de lui, d’abord le visage de la pouliche en face de lui. Sweetie était pratiquement submergée par l’excitation, portant ce joli sourire qu’elle avait eu pendant presque toute la journée. Il retourna ce sourire, puis tourna son attention vers les deux autres pouliches. Apple Bloom et Scootaloo le fixaient, sans qu’il sache pourquoi. Bloom semblait confuse, pendant que l’expression de Scootaloo était un mélange d’ennui et d’agacement.

« Mon tour pour quoi ? » demanda Sparkstar, en penchant légèrement sa tête d’un côté. Bloom soupira et Scoots se frappa le front avec son sabot.

« J’ai dit, action ou vérité ? » finit par dire Bloom, comme si elle venait de le répéter une centaine de fois. En fait, elle l’avait bien dit une bonne centaine de fois.

« Ohhh ! » dit Sparkstar, qui gloussait bizarrement. « Désolé, j’étais un peu… hors du coup pendant un moment. »

« On a remarqué », répondit platement Scootaloo. Sparkstar était un peu plus nerveux, conscient d’avoir agacé les autres, à part Sweetie.

« Euh… » songea Sparkstar, passant les options en revue dans sa tête. Action ou vérité était un jeu intense et intimidant. En tout cas, ça le semblait. Il ne se rappelait pas y avoir joué avant cette nuit.

« Action ? Ou vérité ? » répéta Bloom, en mettant l’accent sur les deux choix.

« Vérité ! » finit par dire Sparkstar. Bloom amena son sabot vers son menton, en cherchant la question parfaite. Ses yeux s’illuminèrent d’un coup.

« Tu as une petite amie à Canterlot ? » demanda Bloom. Les yeux de Sweetie s’écarquillèrent, pendant que Scootaloo faisait rouler les siens.

« Ewww, c’est une question nulle », dit Scoots. « Tu aurais pu lui demander un truc du genre ‘Est-ce que tu as déjà mangé un insecte ?’ ou ‘c’est quoi ton genre d’explosion préféré’ ou quelque chose ? »

« Arrête, Scootaloo ! » répondit Bloom. « C’est ma question, et c’est ce que je voulais demander ! » Elle retourna son attention vers Sparkstar. « Alors, tu as une petite amie à Canterlot ? » Sparkstar pencha sa tête. Il essaya d’y repenser, mais pour une raison inconnue, son esprit était vide.

« Je ne suis pas sûr », répondit-il en fin de compte.

« Quoi ? » interjeta Scootaloo. « Comment tu peux savoir si tu n’as pas de petite amie ? C’est pas le genre de choses que tu es censé te rappeler ? » Le pégase gloussa nerveusement.

« J’imagine que… non ? » fut sa réponse. Scootaloo grogna.

« Bon, j’imagine que ça marche aussi… » dit Bloom, l’air incertain. Sweetie commença à dire quelque chose, mais Scootaloo ne semblait pas convaincue.

« Pas question ! » cria Scoots en bondissant en l’air, les ailes battant à toute vitesse. « Il ne peut pas s’en sortir avec un ‘je ne sais pas’ ! Il doit faire un gage ! » Sparkstar commença à protester, mais Bloom semblait convaincue.

« Ouais, ça marche ! » sourit Bloom. « Tu dois faire une action maintenant ! » Sweetie gloussa, Scootaloo semblait fière de son coup, et Sparkstar soupira.

« Okay, bon », dit le poulain. « C’est quoi le gage ? » Un sourire mesquin fit son apparition sur le visage de Bloom.

« Je te défie de », dit Bloom, « … d’embrasser Sweetie sur les lèvres ! » Sparkstar et Sweetie devinrent tous les deux complètement rouges, trouvant soudain des choses très intéressantes à regarder sur le sol de la bibliothèque. Bloom souriait, triomphale, et même Scootaloo semblait intriguée. Un silence de mort remplit la bibliothèque, seulement brisé par un hululement.

« … Oh ! » s’exclama Sparkstar. « Je dois nourrir Owlowiscious ! » Il commença à se lever, mais des sabots jaunes et orange le retinrent au sol.

« Nan nan ! » le menaça Bloom. « Tu dois faire ton gage ! »

« Mais… » commença Sparkstar. Puis il regarda Sweetie. Il pensa qu’il avait l’air de tout faire pour échapper au pari, parce que le regard triste et le rejet dans les yeux de Sweetie étaient trop durs à supporter pour lui.

« D’accord », dit Sparkstar, remarquant le changement d’attitude de Sweetie lorsqu’il donna son approbation. Il essaya de se lever et de se diriger vers Sweetie, mais cela se révéla très vite inutile, lorsque les deux se retrouvèrent poussés l’un vers l’autre par leurs amies. Les deux poneys se regardèrent pendant ce qui sembla durer une éternité, rougissant profusément. C’est le poulain qui fit le premier mouvement, se penchant légèrement en avant. Sweetie hésita avant de copier ses mouvements. Deux paires de lèvres se découvrirent l’une l’autre, dans une rencontre bizarre qui ne dura qu’une seconde. Sparkstar sentit ses joues brûler alors que Bloom et Scoots ricanaient. Il regarda ensuite Sweetie, dont les joues étaient encore plus rouges que les siennes. Les deux se regardèrent un moment, avant de se sourire.

« Okay, allez ! » dit Bloom, brisant ce moment d’affection. « C’est à toi de demander, Sparky ! » Sparkstar cligna des yeux, sortant de sa stupeur.

« D-d’accord ! » bégaya le poulain. Sa voix avait pris une octave supplémentaire, obtenant une autre série de gloussements des pouliches. Le jeu continua, mais Sparkstar avait du mal à se concentrer, tandis que Sweetie s’était assurée de s’asseoir à côté de lui. Le fait qu’elle était penchée sur lui était une énorme distraction, mais personne ne s’en plaignit (même si Scootaloo faisait des cris de dégoût de temps en temps). Le jeu ne continua pas longtemps, puisque le manque d’attention de la moitié des participants le rendait très difficile à finir.

Le reste de la nuit consista en d’autres activités typiques d’une soirée pyjama. Durant tout cela, Sparkstar et Sweetie étaient pratiquement inséparables. Les deux s’étaient assurés de se mettre en équipe pour la bataille d’oreillers, et c’est grâce à Sparkstar, qui lui tenait le sabot, que Sweetie avait pu affronter une histoire de fantôme particulièrement terrifiante de Scootaloo. Les quatre jeunes poneys se retrouvèrent ensuite trop fatigués pour continuer, et ils se retirèrent vers leurs sacs de couchages. Sparkstar et Sweetie attendirent que leurs amies soient endormies, puis partagèrent un autre petit bisou avant de se glisser dans leurs propres sacs de couchages. Sparkstar ferma ses yeux et soupira de joie. Il ne se rappelait pas la dernière fois où il avait été aussi heureux. Mais encore, il ne pouvait pas se rappeler grand-chose. Mais cela importait peu. Il avait besoin de dormir.

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Twilight Sparkle devait admettre qu’elle espérait que le lundi n’arrive pas aussi rapidement. Oui, Spike lui manquait, ainsi qu’Owlowiscious, ses amies, mais c’était bien d’être à nouveau à Canterlot, et si excitant d’avoir joué un rôle aussi important lors de la rencontre avec les ambassadeurs venus de Zebrica. Jamais dans sa vie elle n’avait espéré qu’on lui confie un travail aussi important, mais une fois encore, quand elle avait pensé à son avenir en étant une petite pouliche, elle n’aurait jamais espéré vivre la plupart des événements qui lui étaient arrivés dans sa vie. Ses études l’avaient beaucoup aidée pour négocier avec les ambassadeurs, tout comme la présence de Zecora. Avec l’aide de Zecora, elle avait réussi à reproduire un parfait fac-similé de la coiffe traditionnelle de Zebrica utilisée pour des grandes occasions comme celle-là, et les ambassadeurs étaient très heureux de leurs efforts. Une première bonne impression était cruciale dans ce genre de situations, et vu les réactions des ambassadeurs, cette première impression avait été positive. Les pourparlers s’étaient bien déroulés, et un traité commercial entre Equestria et Zebrica fut très vite conclu. Tout avait été si excitant que Twilight ne voulait pas que cela se termine, mais même les bonnes choses ont une fin. Aussi déçue qu’elle était de voir cela se terminer, Twilight était tout de même excitée à l’idée de revoir ses amies.

Aussi heureuse qu’était Twilight du succès des négociations, elle ne pouvait pas être aussi heureuse que Zecora. Le zèbre n’avait pas vu de zèbres depuis des siècles, et elle était heureuse de parler non seulement avec des gens de sa terre natale, mais de le faire officiellement, après avoir été choisie par la Princesse. C’était un honneur inconcevable pour l’humble zèbre, et un qu’elle avait accepté avec gratitude (personne ne put manquer son regard plein de fierté quand l’un des délégués la reconnut). La joie de Zecora était un grand soulagement pour Twilight. En plus d’être heureuse de voir son amie ainsi, cela enleva une certaine pression de ses épaules concernant la situation avec Spike. Zecora lui avait clairement dit qu’elle n’approuvait pas l’abs chimique de Twilight pour se venger, mais la distraction amenée par la délégation l’avait sauvée de plus de réprimandes de Zecora. Bien sûr, cela ne l’empêcha pas d’en parler dans le train du retour.

« Ma chère Twilight, je dois t’avouer », dit le zèbre, se tortillant sur son siège pour être plus à l’aise. « Je dois t’avouer que je suis pas contente de ce que tu as fait. » La licorne soupira, en essayant de ne pas avoir l’air trop exaspérée.

« Je comprends ton inquiétude, Zecora », répondit Twilight. « Mais je peux t’assurer que j’ai fait de longues recherches sur cette poudre avant de mettre ce plan en place. Je me suis assurée qu’il n’y avait aucun mal à être exposé de façon prolongée à ce produit, ni à s’appliquer le faux antidote pendant que les effets persistent. La pire chose qui pourrait arriver est que la poudre tombe accidentellement sur un poney, et la pire chose serait qu’il ait une éruption cutanée. » Elle sourit fièrement, certaine que Zecora serait impressionnée par ses connaissances, et fut surprise de voir que son surprise tomba sur un regard incertain.

« Les outils d’un alchimiste ne sont pas faits pour jouer », dit sagement Zecora. « J’espère que tu ne le comprendras pas par ses mauvais côtés. »

« Je suis sûre que tout ira bien, Zecora », lui dit Twilight. Elle devait tout de même admettre que les inquiétudes de son amie commençaient à déteindre sur elle. Des petits doutes envahissaient son esprit. Peut-être avait-elle mis de côté une information cruciale ? Pouvait-elle avoir accidentellement oublié une probabilité ? Non, non, c’était impossible, pas elle. Elle avait été très loin pour vérifier la composition de chaque ingrédient de la poudre. Quand on en venait aux études, il n’y a personne de plus réfléchi que Twilight Sparkle, et elle avait concentré toute sa réflexion sur ce travail, parce que la sécurité de son assistant numéro un était en jeu. Elle avait recherché chaque option engendrée par la poudre, ce que lui ferait une dose, la durée des effets… tout. Absolument, positivement, à cent pour cent, sans-doute-peu-importe-même-si-son-esprit-pouvait-penser-à-d’autres-possibilités… tout.

« Mais je dois insister », commença Zecora.

« Il n’y a rien que j’aie oublié ! » l’interrompit Twilight, un peu fort. Son visage rougit lorsqu’elle détourna le regard, pas seulement de Zecora, mais de la plupart des passagers du train, la forçant à réaliser à quel point elle avait parlé trop fort. Elle sourit bizarrement avant de continuer. « Est-ce que tu voudrais venir à la bibliothèque avec moi pour que tu constates le résultat, Zecora ? »

« Peut-être qu’il le faudrait », répondit Zecora avec un sourire, enfonçant encore plus la licorne dans son siège.

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Le départ de Twilight du train était bizarre. Quelquefois, il suffisait juste d’examiner la manière de trotter de quelqu’un pour juger de son humeur, mais même le poney le plus empathique devait avoir des difficultés à discerner les motivations derrière sa démarche confuse. C’était une combinaison particulière de confiance et d’incertitude, et l’esprit de son propriétaire était composé de nombreuses émotions. Son visage avait l’air calme, montrant l’émotion exacte qu’elle souhaitait avoir à l’esprit. Avec cela, se battait un doute. Même si elle était sûre d’avoir fait attention à tout ce qui pouvait toucher à la poudre, quelque chose dans sa nature obsessive ne l’autorisait pas à se reposer sur ses lauriers, et des images peu claires qui n’allaient pas plus loin que le ‘quelque chose s’est mal passé’ la tourmentait. Mais elle ne pouvait pas laisser Zecora voir ça. Pas après leur discussion où ses doutes avaient commencé à s’insinuer en elle. Twilight regardait de temps à autre le visage de son amie, et à chaque fois qu’elle le faisait, elle avait un sourire qu’elle voyait comme de la suspicion. Si c’était le cas, Zecora n’en disait rien.

Twilight ouvrit la porte de la bibliothèque, faisant quelques pas avant de déposer ses bagages. Elle regarda tout autour, et comme espéré, c’était propre et rangé. Elle pensait que Spike avait désobéi et pris la poudre dans le laboratoire, mais elle n’avait jamais imaginé qu’il ne nettoierait pas tout l’endroit. Il était son assistant numéro un pour de bonnes raisons, après tout.

« Spiiike ! Je suis rentré ! » appela Twilight, en s’écartant pour laisser Zecora entrer. Comme attendu, son appel n’eut aucune réponse. Elle laissa le zèbre descendre dans son laboratoire, hésitant momentanément en trouvant la poignée de porte au sol. Elle pensait le réparer depuis des lustres, et résoudre ce problème dès qu’elle aurait informé Spike de la situation. Twilight voulait mener Zecora droit vers l’étagère où les fioles devaient manquer, mais de telles mesures étaient inutiles, car la découverte d’une fiole cassée au sol était tout ce dont elle avait besoin. Elle sourit vers Zecora, mais le regard stoïque de la zèbre l’arrêta avant même de pouvoir dire que tous les signes montraient qu’elle avait raison concernant la désobéissance de Spike. Au lieu de ça, elle l’amena simplement en haut, faisant signe avec sa tête de la suivre.

Cela ne prit que peu de temps pour trouver où Spike devait être, ou au moins avec qui il pouvait être. Twilight se rappela du regard de bonheur sur le visage de Spike lorsqu’elle l’avait trouvé avec Sweetie Belle, tout comme la joie qu’il partageait en racontant sa journée avec elle, Apple Bloom et Scootaloo. Il n’y avait aucun doute dans son esprit : elle le trouverait avec les Chercheuses de Talent. La seule question restante était où est-ce qu’elle devait chercher pour le trouver. Heureusement pour elle et Zecora, leurs recherches mirent peu de temps à porter leurs fruits.

« Les Chercheuses de Talent Ornithologues ! Ouais ! » Un cri se fit entendre de plus bas sur la route. Twilight et Zecora regardèrent avec amusement les Chercheuses de Talent, avec un Spike poneyfié dans la remorque, à la poursuite d’un troupeau d’oies très agitées. Twilight secoua sa tête en les regardant. Aussi fière qu’elle soit parce que Spike avait utilisé le nom « ornithologues », sa déception à cause de sa désobéissance prenait le dessus. Ce qui était encore plus douloureux pour elle était le fait qu’il semblait parfaitement à l’aise dans ce qu’il faisait. Elle s’attendait à le voir assez inquiet à cause de l’antidote qui ne marchait pas, mais il était évident qu’il ne pensait pas qu’on le trouverait ainsi. Elle alluma sa corne, levant le dragon-devenu-poney hors du sol.

« H-hé ! Qu’est-ce qui se passe ? » s’exclama Sparkstar, les sabots pendant dans les airs. Son attention se tourna vers une licorne violette qui avait l’air contrariée et son amie zèbre à côté d’elle, et il devint pâle. « Euh… S-salut, Twilight ! Salut Zecora ! Euh… Désolé, je n’étais pas là à la gare pour prendre tes bagages, Twilight ! Mais je te promets que j’ai fait toutes les corvées que tu m’as données à faire ! »

« Oui, cette maison est aussi propre que je l’espérais », concéda Twilight. « Mais tu m’as quand même désobéi, Spike. »

« Spike ? » demanda Sweetie, en levant un sourcil.

« Euh, Twilight ? » parla Scootaloo. « C’est Sparkstar. Tu n’as pas assez dormi cette semaine ou un truc du genre ? »

« Oui, je ne suis pas Spike ! » dit Sparkstar, qui semblait aussi confus que les filles. « Je suis ton cousin Sparkstar, tu te souviens ? » Twilight secoua simplement sa tête.

« Assez joué, Spike », dit fermement Twilight, prenant son ton le plus maternel. « Nous allons à la maison et nous allons te retransformer en dragon. Dis au revoir à tes amies ; je te laisserai aller les voir et t’expliquer une fois que tu seras redevenu normal. » Sparkstar, plus confus que jamais, fit un signe vers les Chercheuses de Talent, toutes aussi abasourdies, avant de se faire léviter loin d’elles.

« Je suis très déçue, Spike », dit Twilight alors que le groupe atteignit la bibliothèque. « Je t’avais spécifiquement dit de ne pas aller dans mon laboratoire, et qu’est-ce que tu as fait ? »

« Twilight, de quoi tu parles ? » demanda timidement Sparkstar. Même s'il savait qu’il n’avait rien fait de mal, le ton strict de Twilight était tout de même intimidant. Même s'il ne se rappelait pas une recommandation spécifique, il était certain de ne pas avoir été là-bas, et que ça ne devait pas être un endroit amusant.

« Je vais devoir te punir pour ça, Spike », continua Twilight, le laissant entrer, lui et Zecora, à l’intérieur. « Je pense que te sentir mal pour m’avoir désobéi est une punition suffisante. »

« Je ne suis pas Spike ! » cria Sparkstar, incapable de garder une voix calme. « Je suis Sparkstar ! »

« Très drôle, Spike », dit Twilight, en approchant le labo. « Maintenant, est-ce que tu as essayé l’antidote, ou tu as décidé de rester comme ça ? »

« L’antidote de quoi ? » demanda le pauvre poulain, complètement perdu.

« Tu n’as plus à faire semblant, Spike », lui dit Twilight en entrant dans le laboratoire. « Zecora sait ce qui se passe, et tes amis ne sont pas là. » Elle se tourna pour le regarder dans les yeux, et fut prise au dépourvu. Elle ne se rappelait pas que ses yeux étaient violets, pas même quand il était devenu un poney. Il n’y avait pas que ça. Elle avait déjà eu affaire à Spike quand il essayait piteusement de lui mentir, et il n’avait jamais été si convaincant avant. Vu son regard, on dirait presque qu’il croyait complètement ce qu’il disait, et qu’il faisait un travail très convaincant pour faire semblant d’être surpris. Elle regarda Zecora, qui choisit de rester silencieuse et de voir comment les choses allaient se passer. Cette pointe de doute commençait à grandir dans sa tête, et elle essayait tant bien que mal de l’ignorer en approchant de l’étagère où la poudre et l’antidote se trouvaient. Elle soupira légèrement en remarquant que le faux antidote n’avait même pas été touché.

« Tu n’as même pas essayé de le cacher », dit doucement Twilight, déposant le faux récipient sur une table à proximité. « Ça me fait mal, Spike. Ça me fait vraiment mal. »

« Je ne voulais pas te faire de mal, Twilight ! » dit Sparkstar, un ton désespéré dans sa voix. « Je ne sais même pas ce que c’est, mais je suis quand même désolé ! » Twilight leva un sourcil. Spike n’était pas aussi bon acteur. Elle regarda une nouvelle Zecora, qui ne disait toujours mot. Elle commença à chercher l’antidote, mais elle ne put s’empêcher de remarquer que pas une, mais deux fioles de poudre manquaient à l’appel.

« … Spike ? » demanda la licorne, incapable de mettre de côté la nervosité grandissante dans sa voix. « Est-ce que tu as utilisé deux fioles de poudre au lieu d’une ? » Zecora avait aussi l’air d’être inquiète.

« Quelle poudre ? » demanda-t-il en retour. « Et je ne suis pas Spike… »

La licorne ne répondit même pas. Pas un mot ne fut prononcé lorsqu’elle bondit en direction des escaliers menant vers son bureau de recherches.