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Diary of a Baker

Une fiction traduite par System.

Chapitre 4 - Employée du mois

Cup Cake arriva au magasin le lundi suivant à huit heures, pleine d’entrain. Une longue journée s’annonçait, je le savais.

« Eh bien, regardez qui est là ! » m’exclamai-je joyeusement, essayant d’avoir l’air aussi enthousiaste que possible. « Juste à l’heure, en plus.

— Je sais », annonça-t-elle fièrement tout en se jetant sur le tablier que j’avais laissé pour elle près de la porte. « Alors, Carrot Cake, quand puis-je commencer ?

— En fait, tout de suite », répondis-je en lui tendant une serpillière et un seau. « Un de nos clients s’est montré bien étourdi vendredi dernier et je n’ai pas eu le temps de nettoyer. » Je montrai le dessous d’une des tables, où le sol était recouvert des restes d’un milkshake au chocolat.

Le sourire de Cup Cake s’évanouit en un instant. « Sérieusement ? marmonna-t-elle. Je débute tout juste ici, et la première chose que vous me dites c’est : “nettoyez ce bazar” ? »

Je haussai les épaules. Ça avait l’air un peu rude dit comme ça. Cependant, je ne pouvais pas lâcher le morceau. « Je suis désolé, Cup Cake, déclarai-je de manière polie bien que ferme, mais vous disiez vouloir m’aider à faire tourner cette pâtisserie, n’est-ce pas ? Une partie du fonctionnement consiste à la garder propre et présentable. Maintenant, dépêchez-vous, les clients vont arriver d’une minute à l’autre. »

Cup Cake soupira et ses yeux plongèrent au sol. « Vous avez raison, murmura-t-elle. Je suis désolée. » Après quoi, elle s’affaira à nettoyer la flaque.

“Vous avez raison” ? “Je suis désolée” ? Ces mots résonnaient dans ma tête, de plus en plus fort à mesure que les secondes s’écoulaient. Je commençai à avoir la chair de poule lorsque je saisis enfin la chose : je venais juste de remporter une victoire. Je l’avais fait ! J’avais tenu bon, sans céder, et, finalement, c’était elle qui avait lâché prise. Je pouvais à peine contenir mon excitation. Pour la première fois depuis que cette jument était entrée dans ma vie, je sentais que j’étais celui qui avait le contrôle. Carrot Cake le Faible avait été remplacé par Carrot Cake le Chef.

Elle nettoya remarquablement bien la flaque. Je pensais que j’aurais besoin de la diriger un peu, mais cela semblait inutile. Jusque-là, la journée se passait bien. « Y a-t-il quoi que ce soit d’autre que vous voudriez que je fasse ? demanda-t-elle en me rejoignant derrière le comptoir.

— Pas pour le moment, répondis-je. Il se pourrait que je vous demande d’aller à l’épicerie pour prendre un peu plus de farine, mais pour le moment vous pouvez vous détendre jusqu’à ce que le premier client...

— Bonjour, Carrot Cake ! »

En parlant du loup. Alors que j’étais sur le point de finir ma phrase, l’une de mes plus fidèles clientes arriva. Bien que ma pâtisserie n’ait jamais été très populaire, je pouvais toujours compter sur elle pour venir chaque lundi matin à l’heure du petit-déjeuner.

« Bonjour à toi aussi, Derpy. Je suppose que ce sera comme d’habitude ?

— Ouais ! dit-elle joyeusement. Un muffin aux pommes et aux noix, s’il te… »

Elle s’arrêta dès lors qu’elle remarqua le visage étranger à côté du mien. « Qui est-ce ? s’enquit-elle.

— Oh, elle ? C’est simplement ma nouvelle assistante.

— Donc elle t’aide à la pâtisserie ?

— Eh bien, oui, Derpy, c’est ce qu’une assistance fait.

— Est-ce que c’est ta compagne ?

— Quoi ?! » m’écriai-je, surpris, rechignant à répondre à cette question. Derpy était une gentille jument, mais elle n’était pas connue pour son tact. « Enfin… non, non ce n’est pas ma compagne. Juste mon assistante, Derpy. » Au même moment, le rire de Cup Cake redoubla d’intensité.

« Ah, d’accord, dit Derpy, visiblement satisfaite de la réponse que je lui avais donnée. Eh bien, on se verra plus tard, Carrot. Salut !

— Attends ! m’exclamai-je alors qu’elle s’apprêtait à partir. Tu ne veux pas ton muffin avant ? »

Derpy rit d’elle-même et retourna lentement vers le comptoir. « Oh, ouais, c’est vrai. Pardon ! »

Je souris, roulai des yeux, et commençai à me diriger vers mon plateau de muffins déjà prêts quand je reçus une petite tape sur l’épaule.

« Oui, Cup Cake ? demandai-je en me retournant pour croiser son regard.

— Puis-je m’occuper de cette commande ? proposa-t-elle timidement. Je voudrais en faire un frais. Est-ce qu’elle ne préférerait pas ça ?

— Un muffin frais ? Cup Cake, ça va bien prendre trente minutes ! dis-je.

— C’est bon, déclara Derpy. Je peux attendre.

— Vous voyez ? Ça ne la dérange pas, fit Cup Cake. Et puis, ça ne vous a certainement pas dérangé de le faire pour moi.

— C-c’était différent ! bégayai-je. Écoutez, j’apprécie l’offre, mais je dois vous apprendre comment cuisiner avant que vous ne tentiez quelque chose comme ça.

— Vous n’en avez pas besoin ! s’exclama-t-elle. Je sais déjà le faire. Laissez-moi vous montrer ! »

Elle n’avait pas l’air de plaisanter, alors je haussai les épaules et m’éloignai du comptoir. « Puisque vous insistez », lâchai-je, avec seulement une pointe de méfiance dans la voix.

Mais il s’avéra que je n’avais strictement aucune raison de m’inquiéter. Juste sous mes yeux, elle présenta un plateau entier de ses propres muffins. Faits à partir de zéro. Et qui plus est, Derpy les adora. Elle les apprécia plus que n’importe lequel des muffins que je lui avais jamais servis, je peux vous l’assurer.

« C’est délicieux ! s’écria-t-elle, transportée de joie. Je vais parler de cet endroit à tous mes amis du Muffin Club ! » Et sur ces mots, elle se rua vers la porte.

« Cup Cake, c’était GÉNIAL ! m’exclamai-je, complètement abasourdi par ce qui venait de se produire. Pourquoi ne m’avez-vous jamais dit que vous saviez cuisiner comme cela ?! »

Cup Cake eut un sourire sournois. « Vous n’avez jamais demandé », dit-elle. Eh bien, je ne peux pas la contredire sur ça, pensai-je. « Bien que je sois surprise que vous ne l’ayez pas remarqué plus tôt », ajouta-t-elle, tortillant son flanc sous mes yeux.

C’est à cet instant que je remarquai que sa cutie mark était composée de trois cupcakes au glaçage rose, surmontés de cerises. « Les muffins sont ma spécialité, vous savez.

— Les muffins ? Mais ce sont des cupcakes », m’étonnai-je en désignant son flanc.

Cup Cake rit. « Vous savez quelle différence il y a entre un cupcake et un muffin ? Rien. Un muffin est juste un cupcake dégarni. »

Bon, je ne peux pas discuter ce point-là non plus.

« Vous savez, j’ai encore du mal à croire que vous n’ayez pas remarqué ma cutie mark plus tôt !

— Je… mmh… je suppose que je ne suis pas très observateur, m’excusai-je.

— Oh, ce n’est pas grave ! dit-elle. Vous n’avez pas à vous en vouloir. Au contraire même, ça prouve que vous n’avez pas passé votre temps à fixer mon derrière. »

Je gloussai. « Oh, croyez-moi, vous n’avez pas à vous inquiéter pour ça, affirmai-je. Je ne suis pas ce genre d’étalon.

— Alors quel genre d’étalon êtes-vous ? »

Je n’étais pas vraiment prêt à répondre à ça. « Eh bien, je… je suis probablement un...

— Parce que je crois que je sais quel genre d’étalon vous êtes. »

Je déglutis. « Lequel ? demandai-je nerveusement.

— Un étalon ADORABLE ! » couina-t-elle en ébouriffant mes crins orange et crépus.

Je rougis, riant comme un poulain. Cup Cake n’était vraiment rien d’autre qu’une séductrice.

Le reste de la journée se passa aussi tranquillement que la matinée. Les affaires avaient été un peu plus fructueuses que de coutume, et ce, de manière isolée (je n’avais pas encore fait le nécessaire pour modifier le nom de la pâtisserie), mais, avec Cup Cake à mes côtés, tout était facile. Elle cuisinait, elle nettoyait, elle faisait l’inventaire, elle aidait à faire les courses, et elle ne se plaignait jamais de quoi que ce soit (enfin, PRESQUE jamais).

Finalement, neuf heures sonnèrent. Il était temps de fermer boutique.

« C’est *bâille* l’heure de fermer, Cup Cake, déclarai-je alors qu’elle essuyait une des tables. Vous pouvez vous en aller. » Sur ce, j’allongeai ma tête sur le comptoir et me laissai aller au sommeil.

Cup Cake s’arrêta dans ce qu’elle faisait, se retourna et me fixa d’un air ahuri. « Vous n’allez pas dormir comme ça, n’est-ce pas ? demanda-t-elle.

— Mmh… si… répondis-je, somnolent.

— Carrot Cake, ce n’est pas bon pour vous, dit-elle, apparemment inquiète pour moi.

— C’est pas un drame, je le fais tout le temps », répliquai-je nonchalamment.

Cup Cake secoua la tête. « Carrot, vous faites fausse route si vous pensez que je vais vous laisser comme ça. Allez, montez les escaliers et allez vous coucher.

— Nan, dis-je. Je suis trop fatigué.

— Alors je vais vous porter », déclara-t-elle.

Je me moquai silencieusement de cette dernière remarque et considérai qu’elle plaisantait. Mais alors que j’étais sur le point de me rendormir, je fus saisi par la taille et élevé dans les airs. Avant que je puisse ouvrir les yeux, elle avait déjà commencé à gravir le premier étage. Elle ne plaisantait pas.

Et croyez-moi, cette jument était bien plus forte qu’elle n’en avait l’air. Elle me jeta sur son épaule comme une poupée et grimpa les escaliers sans peine. Par simple précaution, je demandai si j’étais trop lourd pour elle. Elle secoua la tête.

Mais quelle sensation ! Je n’avais pas été porté comme ça depuis que j’avais été un poulain. Vous pourriez penser qu’un étalon comme moi aurait bien trop de fierté pour se laisser porter par une jument, mais, à cet instant, je me moquais bien de mon ego. C’était… rassurant d’être promené comme un poulain et de sentir ses antérieurs fermement accrochés à mon dos. Je ne pouvais pas m’en plaindre.

Lorsqu’elle atteignit ma chambre, elle me posa gentiment sur le matelas, me borda, et déposa un doux baiser sur ma joue. « Bonne nuit, susurra-t-elle.

— Cup Cake… Attendez… » murmurai-je alors qu’elle était sur le point de quitter la pièce.

Cup Cake se retourna un instant vers moi. « Oui ?

— Pensez… pensez à fermer la porte en sortant. » Je jetai précautionneusement les clés de la pâtisserie dans ses sabots.

Elle sourit, acquiesça, et s’en alla sans bruit, en fermant doucement la porte derrière elle. Cette nuit-là, je crois que je dormis plus profondément que jamais auparavant.

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