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Diary of a Baker

Une fiction traduite par System.

Chapitre 2 - Nuits blanches

Je ne dormis pas, cette nuit-là. Ni la nuit suivante. Ni celle encore après, selon mes souvenirs. Nuit après nuit après nuit, je restais éveillé, fixant le ventilateur au plafond, visualisant encore et encore ces vingt minutes de rencontre dans ma tête. Les juments m’avaient toujours rendu nerveux, mais il y avait quelque chose chez cette demoiselle qui me terrifiait au plus haut point. Ces vingt minutes avaient été, très certainement, les minutes les plus troublantes de ma vie.

Alors pourquoi désirais-je si désespérément son retour ? Pourquoi revoyais-je ce pelage bleu azur, ces yeux magenta et ce sourire sensuel chaque fois que je fermais les yeux ?

Je n’en avais pas la moindre idée. Mais chaque jour, je consacrais mes heures de travail à faire la sieste (pour rattraper tout le sommeil perdu pendant la nuit) ou à surveiller attentivement les fenêtres en priant Celestia de pouvoir entrevoir de nouveau cette crinière rebondissante couleur barbe à papa. Oh, et à cuisiner, je suppose.

Cela dura des semaines. Ou des mois. Je ne peux pas être sûr. J’avais complètement perdu la notion du temps, et toutes mes journées semblaient se mélanger les unes aux autres. À un moment, je regardai ma montre et je jure qu’elle resta immobile.

Quoi qu’il en soit, cela dura pendant… un certain temps, jusqu’à ce que finalement, une nuit, juste avant la fermeture, mes prières soient entendues. J’étais en plein dans une de mes siestes quand je fus réveillé par un soprano familier...

« Debout, petite marmotte. »

J’ouvris les paupières, levai les yeux, et rencontrai immédiatement son regard. Elle était revenue.

Je redressai rapidement la tête et me secouai pour me réveiller. « Oh, pardon, Mademoiselle ! Bienvenue au Sugar Shack ! Puis-je prendre votre commande ?

— Bien sûr, dit-elle. Je prendrai la même chose que la dernière fois.

— La même chose ? questionnai-je. Vous voulez dire le… le… »

Mince, pourquoi ne pouvais-je donc m’en souvenir MAINTENANT ? Était-ce un muffin aux pépites de chocolat ? Une viennoiserie à la framboise ?

« Vous voulez dire que vous ne vous en souvenez pas ? » demanda-t-elle, indignée. Elle se cabra sur ses postérieurs, croisa les antérieurs et fit la moue. « Vous ne vous souvenez même pas de moi, c’est ça ?

— Si ! me récriai-je sur la défensive. C’était… c’était un… »

Réfléchis, Carrot, RÉFLÉCHIS ! Elle s’est montrée à ta porte, tu l’as laissée entrer, elle a chatouillé ton cou, et après elle a commandé un… un…

« … scone à la cannelle ? » devinai-je.

Elle sourit de contentement. « Gentil garçon », roucoula-t-elle, me donnant une petite tape condescendante sur la tête.

Je rougis, et me mis immédiatement au travail. En temps normal, je détestais être appelé “garçon”, mais j’étais trop intimidé pour dire quoi que ce soit. La demoiselle avait tous les pouvoirs sur moi, et je crois qu’elle le savait.

Dès que j’eus achevé la pâtisserie, je l’enveloppai dans du plastique et le poussai sur le comptoir jusqu’à ses sabots, tout comme la fois précédente. Et tout comme la fois précédente, elle s’assit à l’une des tables et commença à manger devant moi. Cette fois, je trouvai le courage de lui dire quelque chose.

« Alors… d’où venez-vous ? demandai-je, aussi décontracté que possible.

— Baltimare, répondit-elle. J’ai déménagé il y a deux semaines. »

Alors c’est pour ça que je ne l’ai jamais vue auparavant, pensai-je. « Eh bien, que pensez-vous de Ponyville ?

— C’est charmant, je suppose. L’air est beaucoup plus pur qu’à Baltimare, je peux vous le dire. J’ai rencontré beaucoup de personnes intéressantes, aussi. J’ai même rencontré un pâtissier qui s’est déshabillé pour moi. »

Je rougis de nouveau, et laissai échapper un petit rire nerveux. « Eh heh… eh heh… elle est bien bonne, m’dame.

— Alors, vous allez me dire votre nom ou je dois vous donner un pourboire d’abord ?

— N-non, m’dame, pas du tout. Je m’appelle Carrot. Carrot Cake.

— Le monde est petit, lança-t-elle malicieusement après avoir avalé une autre bouchée de scone. Je m’appelle Cup Cake.

— Cup Cake ? répétai-je. C’est… c’est un joli nom. Un très beau nom, je veux dire. Un beau nom.

— Heureuse que vous l’aimiez, fit-elle avec un petit rire. Vous savez ; je dois dire, Carrot, que c’est une boutique vraiment agréable que vous avez là. Propre, ordonnée, avec une ambiance chaleureuse… Dirigez-vous ce commerce tout seul ?

— Bien sûr, répondis-je avec un soupçon d’orgueil dans la voix.

— Pas d’assistants, de partenaires ou de stagiaires ?

— Rien de tout ça. »

Elle finit sa pâtisserie, jeta l’emballage et s’avança fièrement vers le comptoir. « Vous ne pensez pas que vous pourriez avoir besoin d’une paire de sabots supplémentaire ? » demanda-t-elle en battant des cils.

OUI ! Oui, oui, oui, oui, oui, un millier de fois OUI !

« Non merci, Cup Cake. J’apprécie l’offre, mais je pense que je me débrouille bien. »

Douce Celestia, pourquoi ma langue ne fait-elle jamais ce que je lui dis ?

Elle roula des yeux. « Comme vous voudrez, dit-elle en se tournant vers la porte.

— ATTENDEZ ! » m’écriai-je juste avant qu’elle ne parte, désespéré de la laisser s’en aller comme ça de nouveau.

Elle se retourna vers le comptoir. « Oui ?

— J’espère que vous ne m’en voudrez pas de demander, mais faites-vous… quelque chose ce samedi ?

— Nan. Pourquoi ?

— Pensez-vous… Peut-être voudriez-vous manger quelque part ? »

Elle sourit avec douceur. « Ça me plairait.

— Café de Ponyville, une heure et demie ?

— Bien sûr, fit-elle, reculant vers la porte. Je vous vois là-bas. »

Mon cœur s’accéléra d’anticipation, car ce qui allait venir me terrifiait et m’excitait tout à la fois. Dans quelle diablerie t’es-tu fourré, Carrot ?

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