C’était un autre jour ennuyeux pour moi au Sugar Shack.
J’étais un pâtissier qui tenait un tout petit commerce en plein centre de Ponyville. Ce n’était pas un travail très passionnant, comme vous pouvez l’imaginer, et aujourd’hui ne faisait pas exception. Toutes les deux heures à peu près, un client entrait, commandait un muffin ou un scone, et restait éventuellement une minute ou deux pour discuter si j’avais de la chance. Le reste de la journée, j’étais condamné à rester assis dans la pâtisserie, à me tourner les sabots et à attendre que quelque chose d’intéressant se produise.
Pas que mes meilleurs jours de travail aient été vraiment plus excitants. Au mieux, je pouvais généralement espérer faire… environ vingt-cinq ventes dans la journée. Vous pourriez penser qu’il serait un peu plus facile d’acquérir de la notoriété dans une minuscule ville au milieu de nulle part comme Ponyville. Mais moi ? Eh. Certains poneys me connaissaient, d’autres pas. En général, le succès de mon commerce était juste assez pour me préserver de la faillite. Mes revenus ? Juste assez pour maintenir un régime constant de céréales et de cheeseburgers surgelés, ce qui était juste assez pour que je ne meure pas de malnutrition.
Juste assez. C’étaient les mots qui avaient défini toute ma vie jusqu’à cet instant. Des années durant, je m’étais contenté du minimum vital. Navrant, je sais, mais ce n’était pas comme si j’étais destiné à de grandes choses avec ces trois gâteaux glacés sur mon flanc.
Dix-neuf heures survinrent, et je décidai que j’étais trop fatigué pour rester plus longtemps à mon poste. Mon commerce était censé être ouvert jusqu’à vingt et une heures, mais personne ne remarquait vraiment quand je fermais la boutique plus tôt. Je me débarrassai de mon chapeau et de mon tablier alors que je me traînais lentement vers la porte d’entrée, et juste au moment où je plaçai mon sabot sur la pancarte “OUVERT/FERMÉ” et commençai à la retourner...
« Attendez ! » s’écria un soprano léger et gracieux de l’autre côté de la porte. Je l’entrouvris pour voir de qui il s’agissait, et juste devant mes yeux se tenait une jument au pelage bleu, qui devait avoir mon âge. Sa crinière était un énorme et volumineux cupcake couleur barbe à papa, qui semblait rebondir de haut en bas à chacun de ses pas. Sa généreuse crinière complétait ses formes généreuses ; elle avait l’air en bonne santé et bien nourrie, avec juste un petit ventre qui dépassait entre ses antérieurs.
« Il y a un problème, Mademoiselle ? demandai-je timidement.
— Pourquoi fermez-vous maintenant ? Il est seulement sept heures. »
Je jetai un coup d’œil discret à l’horloge située au-dessus de mon four. « Oh, euh, c’est vrai ! fis-je, penaud, feignant l’ignorance. Pardonnez-moi. Entrez. »
Je lui tins la porte et elle entra rapidement, sa queue frôlant accidentellement mon cou alors qu’elle passait devant moi. Je dus étouffer un gloussement, car je suis assez chatouilleux là et même le contact le plus anodin suffit à provoquer en moi un fou rire.
Je rejoignis le comptoir au galop et me préparai à noter sa commande. « Alors… qu’est-ce qui vous plairait aujourd’hui, m’dame ?
— Un simple scone à la cannelle, s’il vous plaît. Rien d’extraordinaire, je cherche juste quelque chose pour satisfaire mes envies de sucre nocturnes. Pourquoi n’avez-vous pas vos vêtements ? »
Mes yeux brouillés de sommeil s’ouvrirent instantanément de surprise, et une rougeur commença à s’insinuer sur mes joues. La façon nonchalante dont elle avait ajouté ça à la fin de sa phrase m’avait pris au dépourvu. « Je… je vous demande pardon, m’dame ?
— Votre uniforme. Il est sur le sol. »
Elle avait raison, bien sûr. J’avais négligemment oublié de le remettre avant d’aller ouvrir la porte. Au moment où je réalisai que je me trouvais devant elle sans rien d’autre qu’un nœud papillon, mon fard s’accrut pour couvrir mon visage entier. « Oh, ouais… c-c’est, bégayai-je, submergé par l’embarras. Je, hum, l’ai enlevé… j’avais trop chaud.
— Il fait quatre degrés dehors, répondit-elle, le visage impassible.
— Eh b-bien, balbutiai-je, vous voyez, la température dépend d-de votre… localisation… et ce qui est chaud pour vous peut ne pas être… peut ne pas être chaud pour… un scone à la cannelle, vous disiez ?
— Un scone à la cannelle.
— Il arrive tout de suite. »
Je me mis immédiatement au travail, pétrissant, saupoudrant et cuisant la pâtisserie, tout en évitant à tout prix le regard de la demoiselle. Dès que j’eus fini, je l’enveloppai en hâte dans du plastique et le poussai sur le comptoir jusqu’à ses sabots. « P-passez une bonne soirée », émis-je.
La demoiselle rit, s’assit à l’une des tables, et commença à déballer son scone. « Qui a dit que je partais ? demanda-t-elle malicieusement.
— Eh bien… je… personne, mais… l’heure de vous coucher n’est-elle pas dépassée ? » lâchai-je.
Son rire bruyant résonna dans la pâtisserie tout entière.
« Vous êtes drôle, Monsieur, lança-t-elle dès qu’elle eut réussi à reprendre son calme. Mais non, je pense que je vais confortablement m’installer ici pour un petit moment, merci beaucoup. »
Et c’est ce qu’elle fit. Pendant ce qui me sembla une éternité, elle resta assise là à déguster son scone, alors que j’étais complètement recroquevillé derrière le comptoir. Elle n’essaya heureusement pas d’entamer la conversation, mais elle s’arrêtait occasionnellement pour lever les yeux et rire de ma timidité.
À peine avait-elle mis le dernier morceau dans sa bouche et jeté l’emballage à la poubelle qu’elle commença à se glisser vers le comptoir. Je tremblais.
« Délicieux, dit-elle, me souriant gentiment alors qu’elle léchait la cannelle de ses lèvres. Vous avez un vrai talent pour ça, vous savez ?
— M-merci, bégayai-je. J-je… j’apprécie le compliment, m’dame. »
La jument rit. « Je suis sûr que c’est le cas. Mais je pense qu’il est temps pour moi de m’en aller ; l’heure de me coucher est dépassée, après tout. »
Après un rire gêné et quelque peu forcé, je parvins à sortir ces mots : « Bonne nuit, mademoiselle » de mes lèvres nerveuses.
« Bonne nuit », chantonna-t-elle. Lorsqu’elle se retourna en direction de la porte, sa queue effleura mon cou.
Cette fois-ci, c’était FORCÉMENT fait exprès...
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