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My little Arcadia : Piracy is magi [...]

Une fiction écrite par AuBe.

Chapitre 1

Chapitre 1

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Le mystérieux éclair de feu nocturne était au centre de toutes les conversations des habitants de Ponyville le lendemain. Chacun y allait de son hypothèse, de la plus sceptique (Rainbow Dash, dont le sommeil n’avait pas été troublé, affirmait qu’il ne s’agissait que d’un mauvais rêve collectif) à la plus farfelue (Pinkie Pie devait en être à son cinquième ou sixième scénario apocalyptique).

Quoi qu’il en soit, les six gardiennes des Éléments d’Harmonie s’étaient naturellement réunies chez Twilight dès les premières heures du matin. Applejack était arrivée la première, les traits tirés de fatigue faute d’avoir pu se rendormir après les événements de la nuit (Sweet Apple Acre se situait à l’écart de Ponyville : ce qui était tombé du ciel était passé très près du toit du ranch familial de la ponette orange). Rainbow Dash et Fluttershy, les deux pégases, l’avaient suivie de quelques minutes, la première l’air blasé, la seconde dans l’attente anxieuse d’une catastrophe imminente. Rarity, toujours pragmatique, leur avait apporté une collation de thé et de biscuits. Pinkie Pie enfin leur détaillait tous les ragots qu’elle avait pu colporter, et il semblait qu’elle avait réussi à discuter avec tous les habitants de Ponyville avant de parvenir à la bibliothèque.

— Des envahisseurs de l’espaaace ! psalmodiait la ponette rose en enchaînant les grimaces monstrueuses.

Twilight lui lança un regard résigné. La logique de Pinkie était définitivement inaccessible au commun des mortels, si toutefois son amie possédait une logique.

— C’était peut-être un dragon ? hasarda Applejack.
— Impossible, décréta Spike en dressant une griffe péremptoire. Les dragons crachent du feu. Ils ne brûlent pas.

Twilight secoua la tête pour s’éclaircir les idées. Elle avait passé une bonne partie du reste de la nuit à consulter ses livres et la fatigue se faisait ressentir de son côté également. La licorne violette était néanmoins satisfaite d’avoir trouvé une explication plausible au phénomène.

— D’après ce livre, annonça-t-elle en montrant le volume ouvert sur son pupitre, il s’agit d’une chute de météorite trop massive pour se consumer lors de son entrée dans notre atmosphère. … C’est un phénomène qui n’est pas si rare ! ajouta la licorne devant les regards éberlués de ses amies. L’auteur du livre estime qu’il doit en avoir une vingtaine de ce genre qui tombent sur Equestria chaque année.

Twilight referma son livre dans un claquement.

— Mais rassurez-vous, la plupart s’écrasent en mer, termina-t-elle.

La licorne fronça les sourcils. Malgré son explication, Applejack avait toujours l’air dubitative.

— Tu veux dire que ce n’était qu’un caillou, Twilight ? Ça semblait beaucoup trop… je ne sais pas exactement… pointu ?

Twilight fit la moue. L’objet, nimbé d’un halo incandescent, était tombé trop rapidement pour que quiconque réussisse à distinguer sa forme, mais Applejack venait de pointer précisément le détail qui la gênait elle aussi.

— Quoi qu’il en soit, répondit-elle, on ne saura ce que c’est que lorsqu’on le verra.

Elle fit un sourire entendu à ses amies.

— C’est tombé dans la forêt d’Everfree. Ça vous dit une petite virée, les filles ?

———————

— Capitaine ! Capitaine, réveille-toi ! Capitaine !

Les cris et les coups de poings répétés contre son dos finirent par se frayer un chemin jusqu’à la conscience d’Harlock. Le capitaine cligna des yeux, désorienté, avant de se souvenir de l’endroit où il se trouvait : à l’intérieur du cockpit de son spacewolf, sa tête reposant sur ses avant-bras et contre le tableau de bord. « Note pour plus tard : penser à se sangler correctement avant un warp en atmosphère », songea-t-il en passant sa main dans ses cheveux et en la ramenant tâchée de sang.

— Capitaine, tu vas bien ?

La voix de Lydia trahissait sa peur. Depuis combien de temps était-il inconscient ? se demanda-t-il. Plusieurs heures, a priori. Dehors, le ciel se devinait à peine à travers les frondaisons, mais le noir avait été remplacé par un bleu éclatant. Le soleil devait déjà être haut.

— Ça va, répondit-il.

Il ne pouvait pas en dire autant du spacewolf.
Harlock enclencha une série de commandes sans obtenir la moindre réaction, fronça les sourcils, puis ouvrit manuellement le cockpit et se mit debout sur son siège pour jauger les dégâts consécutifs au warp et au crash.
La gouverne de queue avait disparu avec une bonne partie de la tuyère centrale et, semblait-il, le générateur warp. L’appareil ne redécollerait pas.

Harlock se força à sourire à Lydia.

— On va devoir attendre ici que Tochiro vienne nous chercher avec l’Arcadia, annonça-t-il à la petite fille d’un ton qu’il espérait rassurant.
— Tu les as appelés au secours ?

Alors, la balise de détresse automatique se situait juste au-dessus du moteur warp et avait dû être vaporisée avec le reste, quant à la radio…
Harlock se rassit sur le siège du pilote et tourna une nouvelle série de boutons.
… la radio avait besoin d’un minimum d’énergie pour fonctionner, et le spacewolf n’avait plus rien à lui fournir. Le générateur warp s’était fait la malle dans l’hyperespace, le conventionnel n’avait pas survécu au crash, et toutes les batteries étaient vides.

— Tochiro va nous trouver, assura-t-il.

Du moins, le petit ingénieur s’efforcerait de tracer la trajectoire du spacewolf dès lors qu’il admettrait qu’Harlock ne le rejoindrait pas au point de repli.
Ce qui impliquait qu’il devait encore être en train de l’attendre là-bas, déduisit Harlock. Tochiro le connaissait bien et imputerait son retard à des manœuvres évasives. Il laisserait passer un jour, voire deux, avant de véritablement s’inquiéter et lancer des recherches sérieuses. D’ici là, la traînée ionique du spacewolf serait-elle toujours perceptible ?

Harlock pinça les lèvres et se tourna vers Lydia. La fillette le regardait avec espoir.

— En attendant, je vais voir si quelqu’un habite à proximité, continua-t-il.

Avec un peu de chance, les autochtones ne seraient pas hostiles aux pirates et accepteraient de les héberger. Ce serait plus confortable que de dormir à la belle étoile dans une forêt – surtout pour Lydia.
Avec un peu plus de chance, il pourrait même se procurer de quoi réparer sa radio.

— Ne bouge pas, okay ?

La petite fille opina. Harlock s’extirpa du cockpit, referma la verrière derrière lui, puis, après un petit signe de la main et un dernier sourire à Lydia, il ignora les troncs noirs, les ronces proliférantes et les ombres menaçantes, referma la main sur la crosse de son cosmodragon et s’enfonça entre les arbres dans la direction approximative où il lui semblait avoir aperçu des lumières la nuit précédente.

———————

— Tu es sûre que nous sommes dans la bonne direction, Twilight ?

Fluttershy jetait des regards apeurés autour d’elle. Everfree était décidément trop dense, trop sombre, trop étrange et trop effrayante pour sa quiétude.

— Certaine ! affirma Twilight. D’après nos observations de cette nuit et mes calculs, nous devrions arriver à l’endroit exact où s’est écrasé cette météorite d’ici une quinzaine de minutes.
— Oui mais… Que fait-on s’il y a des bêtes sauvages ? objecta Fluttershy de sa voix fluette.
— N’aie pas peur, sucre d’orge, intervint Applejack. À nous six, rien ne peut nous résister !

Fluttershy n’aurait pas été aussi catégorique. Elle se tut néanmoins, s’obligeant à maîtriser sa peur tandis qu’elle suivait ses amies, mais son imagination transformait les ombres en monstres prêts à fondre sur elle, et elle ne pouvait s’empêcher de sursauter à chaque fois qu’une herbe la frôlait.
Lorsqu’un objet non identifié lui heurta le dos (une feuille, une fruit mûr, un insecte, une araignée venimeuse), elle poussa un cri, fit un bond en arrière et, complètement affolée, se mit à galoper droit devant elle sans même regarder où elle allait. Elle aurait continué ainsi jusqu’à épuisement si Rainbow Dash ne l’avait pas rattrapée d’un battement d’ailes et avait stoppé sa course en se jetant sur elle.

Les deux pégases roulèrent au sol.

— C’était juste une branche, Fluttershy ! lui reprocha la ponette à la crinière arc-en-ciel. Pourquoi es-tu toujours si émotive ?
— Désolée…
— Avec tout ça, on a perdu les autres. Ohé, Twilight ? Applejack ? Rarity ? Pinkie ?

Fluttershy rentra la tête dans les épaules. Oh, non, personne ne répondait. Une créature horrible avait peut-être déjà attaqué Twilight et les autres. Et Rainbow Dash et elle étaient égarées au milieu de la forêt d’Everfree et de ses dangers.

— Elles ne doivent pas être loin, continuait Rainbow Dash avec une insouciance totalement hors de propos aux yeux de Fluttershy. Tu viens ?

Pétrifiée, Fluttershy fixait un buisson voisin. Il bougeait. « Ce n’est qu’un petit animal inoffensif », se répéta-t-elle. « Un gentil petit animal sans défense. »

Une longue plainte lugubre retentit soudain. Elle provenait du buisson. Et elle n’avait rien de gentil.

Fluttershy hurla.

———————

La végétation était trop touffue pour que Twilight entende Fluttershy crier, mais le hurlement qui avait terrorisé la pégase jaune en entraîna d’autres, plus proches.

— Un timberwolf ! comprit Twilight.
— Plusieurs, je dirais, corrigea Applejack.

Twilight hésita une fraction de seconde. Elle avait perdu de vue Fluttershy et Rainbow Dash dans la direction des timberwolfs, alors que la supposée météorite qu’elle recherchait se trouvait de l’autre côté.
La licorne secoua la tête. Allons bon ! Pourquoi donc se posait-elle ce genre de questions ? Bien sûr que ses amies étaient plus importantes qu’un caillou !

— Vite les filles ! s’exclama-t-elle. Dash et Fluttershy vont avoir besoin de notre aide !

———————

Ailleurs, mais finalement pas si loin de là, le capitaine Harlock tentait de contourner un bosquet de plantes qu’il aurait sans problème nommées « bambous » si elles n’avaient pas été munies de feuilles jaunes rayées de marron et hérissées de piquants longs comme le bras.
Il était en train de se demander s’il n’était pas judicieux de réévaluer la dangerosité de cette forêt (et, accessoirement, s’il avait été sage de laisser Lydia seule dans le spacewolf), lorsqu’un hurlement qui tenait à la fois du train à vapeur éraillé et de la sirène d’alerte aérienne se fit entendre. Le côté bestial qui s’y superposait rendait cependant peu probable que ce fût l’un ou l’autre.

Harlock raffermit sa prise sur son cosmodragon et dégaina son gravity sabre pour faire bonne mesure. Quoi que ce soit, si ça se retrouvait dans sa ligne de mire, ça n’allait pas faire le malin.

Un cri aigu déchira l’air. Harlock tressaillit malgré lui. Bon sang ! Quelqu’un était en danger, là-bas !

Il se mit à courir.

———————

Lorsque le timberwolf émergea à découvert, Rainbow Dash s’envola d’un coup d’aile, non pas pour fuir (elle était tout de même le poney le plus héroïque de Ponyville), mais pour prendre de l’élan avant de contre-attaquer. Générés par la magie d’Everfree, les timberwolfs étaient dangereux mais relativement fragiles : un seul coup bien placé pouvait suffire à désolidariser l’assemblage de branches et de feuilles dont ils étaient constitués.

Fluttershy, figée par la peur, n’avait pas bougé. Lentement, comme s’il était déjà certain que sa proie ne pourrait lui échapper, le timberwolf darda son regard luminescent sur la pégase jaune recroquevillée sur elle-même.

Rainbow Dash évalua la situation en un éclair. La bête mesurait bien trois fois sa taille, mais si elle la percutait avec suffisamment de vitesse peut-être pourrait-elle la déséquilibrer et la mettre hors d’état de nuire.

La pégase n’eut cependant pas le temps d’appliquer ce plan audacieux. Surgie des taillis, une ombre vêtue d’une cape noire la devança et, sans le moindre signe d’hésitation, envoya sur le timberwolf un rayon lumineux qui le disloqua instantanément, parcourut les alentours du regard comme déçu de ne pas y trouver quelque chose de bien précis (qui n’était ni Fluttershy, ni un timberwolf, a priori), puis fit demi-tour et disparut aussi soudainement qu’elle était arrivée.

Rainbow Dash cligna des yeux. L’ombre ne ressemblait à rien de ce qu’elle connaissait. C’était habillé, donc il ne devait pas s’agir d’un animal, et ça se déplaçait sur deux pattes, donc ce n’était pas un poney. Ni un zèbre. Ni un griffon. Ni… Bon sang, qu’est-ce que c’était ? Les théories extravagantes de Pinkie lui revinrent en mémoire. Des envahisseurs de l’espace !

La pégase fit une grimace involontaire avant de secouer la tête. Non, c’était stupide. Et elle ne se laisserait pas impressionner. Après tout, avait-elle bien vu ? Tout s’était déroulé si vite ! L’ombre avait agi avec une telle rapidité, une telle fluidité, une telle prestance, une…

— Dash ! Tout va bien ?
— Hein ? Euh… Oui, pas de problème.

Twilight ne semblait pas convaincue.

— Tu es sûre ? Tu as l’air d’avoir vu un fantôme !
— Un fantôme ? reprit Fluttershy d’une voix tremblante.
— Non, je n’ai pas dit que c’était un fantôme, corrigea Twilight un peu plus sèchement que nécessaire. J’ai dit…

Twilight s’aperçut à temps que ça ne servait à rien de s’énerver contre la timidité chronique de Fluttershy. Coupant court à un vain plaidoyer, la licorne se tourna vers Rainbow Dash.

— Le timberwolf a été détruit par magie, c’est cela, Dash ?

Peut-être. Ou peut-être pas. Rainbow Dash était troublée sans trop savoir pourquoi.

— C’est… euh… C’est parti par là, répondit-elle en pointant le sabot entre deux arbres.

Sensiblement dans la direction vers laquelle la « météorite » de Twilight devait se trouver, s’aperçut-elle. Ignorant la mine interloquée de ses amies, elle se fendit d’un sourire enthousiaste.

— Alors, on va la chercher, cette météorite ?

Des envahisseurs de l’espace, hmm ? En tout cas, elle avait hâte de les rencontrer, à présent. Parce qu’ils avaient une sacré classe !

———————

Alors qu’il revenait à grandes enjambées vers le spacewolf tout en essayant de ne pas se perdre, Harlock ressassait les événements récents. Quelque chose le perturbait, sans qu’il ne parvienne à déterminer quoi exactement. Il restait persuadé avoir entendu quelqu’un crier, et s’il se fiait à la tonalité particulièrement aiguë qui était parvenue à ses oreilles, il s’était attendu à secourir une demoiselle en détresse. Au lieu de cela, il avait dérangé une espèce de grosse bestiole végétale alors qu’elle allait se jeter sur un animal plus petit, probablement pour le manger.

Le capitaine secoua la tête. Il envisagerait des recherches plus poussées dès lors qu’il aurait mis Lydia en sécurité. À présent qu’il avait vu le genre de créatures que recelait cette forêt, il était hors de question qu’il laisse la fillette seule.

— Capitaine ! Tu as trouvé des habitants ?

Perchée sur une aile du spacewolf et inconsciente des dangers potentiels qui l’entouraient, Lydia l’attendait avec un grand sourire.

— Je t’avais demandé de ne pas bouger, la gronda Harlock.
— Mais je n’ai pas bougé ! rétorqua-t-elle avec une moue innocente.

Harlock grogna. Les enfants, pff…
Il préféra ne pas argumenter. Lydia cherchait toujours à avoir le dernier mot, surtout avec lui, et encore plus depuis qu’elle avait remarqué à quel point cela l’agaçait.

— Descends. Tu viens avec moi, déclara-t-il plutôt.

Il se raidit, se préparant à une explosion de joie enfantine (et peut-être à une vingtaine de kilos de petite fille lui sautant dans les bras), mais Lydia ne bougea pas. Les yeux écarquillés, la fillette fixait un point par-dessus son épaule, tandis qu’un concert d’exclamations entrecroisées retentissait au même moment derrière lui.

— Ça alors ! Vous parlez notre langue ?
— Euh… Bonjour ?
— Je le savais ! Des monstres de l’espace !

Harlock se retourna d’un bloc, furieux contre lui-même d’avoir baissé sa garde et de s’être laissé approcher sans qu’il ne le remarque, puis il haussa un sourcil : personne n’était visible dans la clairière où gisait son spacewolf.

À l’exception de six poneys.

Des poneys aux robes de couleurs vives. Avec des ailes. Une corne sur le front. Ou encore un chapeau de cow-boy.

— Bonjour ? répéta ce qui ne pouvait être décrit que comme une licorne violette.

Des poneys qui, de toute évidence, cherchaient à engager la conversation avec lui.

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rainbownuit
rainbownuit : #8122
sa est la rencontre tant attendue est arrivé LA RENCONTRE DU TROISIÈME TYPE

pikie: c'est pas le titre d'un film ?

moi: si pourquoi ?
Il y a 3 ans · Répondre

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