Chapitre 3: Goodbye Blue Sky

The Thin Ice

Des corps sans vie s’étalaient partout, le carnage sur le champ de bataille était indescriptible. Des carcasses de griffons et de poneys s’étalaient à l’horizon. Et au milieu de cet océan de cadavres, il y avait de la vie, l’étalon ouvrit ses yeux et chercha de l’air. Il se leva, repoussant le griffon mort de son pelage brun. Il regarda autour de lui, les blessés étaient évacués des tranchées, les docteurs courant de gauche à droite pour aider leurs patients. Un chariot s’arrêta près de lui pour ramasser les blessés, les avions volaient au loin, les débris d’une cité couvrant le champ de bataille.

L’étalon remarqua une longue coupure le long de son torse, une fontaine de son propre sang couvrant ses sabots. Il se rappela d’un grand griffon, la mort se lisant dans ses yeux, volant à toute vitesse vers lui. Il se rappela de sa futile tentative de se protéger des yeux de son agresseur. La bête n’avait aucune arme, mais avait ses grandes griffes et son bec. Sans échappatoire, le père de Pinkie prit une lance, l’arma vers la bête et se prépara au pire. La bête s’empala sur la lance, la brisant à moitié dans le processus. Le père de Pinkie tomba au sol, sa tête frappant un rocher, avec sur lui une des griffes du griffon qui percuta à pleine force son estomac. Il n’avait rien pu faire pour stopper la griffe acéré de lui ouvrir le ventre.

Il ne rentrerait pas chez lui.

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Ceremony (Bring the Boys Back Home)

Une jeune Pinkie regardait le cercueil, une pièce de bois froid avec un signe dessus, « En honneur d’un guerrier courageux, mort pour sa reine et sa patrie ». La mère de Pinkie se tenait à côté d’elle dans la cathédrale, les larmes dans ses yeux qui coulaient sur son visage ; Le vieux bâtiment était décoré de piliers qui arrivait jusqu’au plafond, des centaines de drapeaux dépeignant leur reine, la Jument Séléniaque, accrochés aux murs comme décoration. L’humeur était sombre.

Toute la famille portait des robes noires, ses sœurs continuaient à pleurer devant le cercueil. Pinkie ne comprenait pas quel type de fête cela était, elle ne comprenait pas pourquoi son père était allongée dans le cercueil, pourquoi il dormait dans ce drôle d’endroit. Pourquoi est-ce qu’il ne se réveille pas et vient jouer avec moi ? pensa-t-elle en regardant dehors, toutes les autres pouliches qui avaient retrouvés leurs pères après la guerre et qui jouaient. Il est fatigué de son voyage d’affaires ? Pourquoi personne n’essaie de le réveiller ? Il ne veut plus être avec nous ? Tout cela commençait à la mettre mal à l’aise.

« Maman, pourquoi papa dort dans la boîte ? » demanda Pinkie.

« Eh bien, tu vois, papa est….comment dire ? Il est parti Pinkamena », dit la jument, entre deux sanglots, à sa fille.

Pinkie comprit enfin le pourquoi de la cérémonie, ce n’était pas une fête, il n’y avait rien à fêter, c’était….triste. Quelque chose se brisa dans la pouliche, sa crinière devint lisse, ses yeux s’agitaient dans différentes directions.

Tous se levèrent, séchant leurs larmes en commençant à s’en aller. Hors de la cathédrale, il y avait un terrain de jeu où beaucoup d’enfants jouaient avec leurs parents. Alors que la famille Pie se dirigea vers son chariot, Pinkie s’en écarta pour aller jouer. Elle était là, grimaçant de façon malsaine, regardant les autres enfants s’amuser. Elle s’approcha d’un étalon licorne qui utilisait sa magie pour faire tourner sa fille sur un manège et tapota sur ses pattes. L’étalon faillit bondir devant cela et se retourna pour un voir un poney terrestre rose qui souriait.

«Bonjour petite, tu es perdue ? » demanda-t-il en remarquant la grimace sur son visage.

Pinkie secoua sa tête de gauche à droite.

« Euh…tu veux faire un tour ? » Pinkie secoua sa tête de haut en bas. « D’accord, laisse-moi juste t’aider à grimper », dit-il en la faisant léviter jusqu’au manège.

Pinkie s’assit à côté de l’autre petite, profitant du manège comme si son père la faisait tourner. Une fois qu’il s’arrêta, la licorne et sa fille s’en allèrent vers le toboggan, Pinkie les suivant de près.

« Hé p’tite, tu nous suis ? » demanda la licorne mal à l’aise. « Va voir tes parents. »

Pinkie resta derrière, seulement pour recommencer à les suivre une fois qu’il était plus loin. La petite pouliche bleue glissa sur le toboggan, pour être rattrapée par son père en bas. Pinkie glissa juste après elle, mais personne n’était là pour la rattraper. Elle resta là un moment, en bas du toboggan comme si elle attendait que son père apparaisse pour l’attraper. Elle trouva la licorne qui quittait le terrain de jeu avec sa fille sur son dos, elle les suivit, s’approcha et essaya de grimper sur son dos.

La licorne sentit quelque chose qui essayait de grimper son dos, se retourna et trouva cette petite pouliche rose. « Hé arrête, je t’ai dit d’aller voir tes parents, je ne suis pas ton père. »

Ces derniers mots restaient collés à ses oreilles, son sourire s’effaça, pour être remplacé par un froncement de sourcils. Elle regarda le père et la fille s’en aller vers les balançoires. La pouliche bleue s’assit sur la balançoire, son père la faisait balancer d’avant en arrière, la pouliche riant de joie.

Pinkie s’assit sur une balançoire au fond. Elle resta là à attendre que son père la pousse, attendit et attendit mais rien ne se passa. Elle regarda les autres enfants jouer avec leurs parents. Pourquoi ils peuvent s’amuser et moi pas ? Pourquoi je ne peux pas m’amuser une journée avec mon papa ? Pourquoi moi et pas eux ? Pourquoi il a dû partir ? Qui pourra le remplacer-…Non, personne ne pourra le remplacer… Ses pensées furent interrompues lorsque sa mère l’appela pour la ramener au chariot.

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Alors que la famille rentrait à la maison, Pinkie s’en alla à la cuisine et se fit un sandwich, puis prit le journal de la table. Elle se rappelait que son père lisait le même journal chaque jour au petit-déjeuner. Elle monta les marches comme pour aller dans sa chambre, mais quelque chose capta son regard avant d’y être. Elle regarda à travers la porte qui menait vers la chambre de son père, elle resta là et regarda de loin pendant un moment. Elle sentait que quelque chose l’appelait, comme si elle était attirée par la pièce, comme un moustique à une lampe.

Elle s’avança à l’intérieur, la chambre était restée intacte, comme si le temps s’était arrêté depuis le départ de son père. Le lit était toujours fait de la façon qu’il aimait, la commode avec trois miroirs en face du lit était bien rangée. Elle s’avança vers la penderie qui était attachée au mur près de la porte. Elle ouvrit le dernier tiroir pour trouver tout l’équipement militaire de son père. Elle trouva le rouleau envoyé à sa mère par la reine, lui disant que son père était mort au combat. Elle prit le rasoir que son père avait l’habitude de porter et le trouva en parfait état. Elle remit le rasoir dans le tiroir, et vit l’uniforme de son père posé en bas.

Pinkie s’avança vers le miroir, elle portait tout l’uniforme de son père, qui était trop grand pour elle. Elle approcha le miroir, remit le chapeau, comme si son père faisait pareil. Elle regardait son reflet, et sentait que son père la regardait aussi.

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Ecole de la Jument Séléniaque pour les Jeunes, Poneyville

Rainbow Dash appela Pinkie, qui sortit de sa rêverie et elle se rappela que le cours n’était pas fini. Elle regarda à sa gauche, pour trouver une pégase arc-en-ciel qui la fixait.

« Tu faisais quoi ? » demanda Dash en murmurant pour ne pas se faire entendre par Cheerilee.

« Faisait quoi ? » murmura Pinkie.

« Ce truc genre ‘écrire des choses, que tout le monde peut voir’ »

« Oh, désolée, j’écrivais juste un poème pour mon papa, mais des mauvais souvenirs sont remontés. »

« Okay, alors dis-moi de quoi tu parles dans ton poème ? »

« C’est sur ses actions de héros pendant la guerre, je l’appelle Good Blue Sky. »

« Ça a l’air génial, j’espère qu’il l’aimera, tu pourras peut-être me le présenter plus tard, j’ai toujours aimé les trucs militaires. »

« J’aimerais bien, mais…il est mort pendant la guerre », parvint à dire Pinkie avant qu’un lourd « QUOI ?! » se fasse entendre de la jument prismatique qui semblait à la fois choquée et embarrassée.

Le sang de Pinkie se gela.

« Qu’est-ce que nous avons là ? » demanda une glaciale Miss Cheerilee. « Des écrits mystérieux ? Un code secret ? Non, un poème. Un poème, vous entendez ! » Elle y ajouta un rire sarcastique que la classe reprit en cœur. Elle lut les vers du poème à haute voix pour que tout le monde puisse l’entendre.

« Un déchet complet, jeune fille », dit-elle à Pinkie avant de lui frapper les sabots avec sa règle. « Retourne au travail ! » ordonna la jument.

« Répète après moi, notre reine la Jument Séléniaque est la seule souveraine d’Equestria.. ; » La classe entière répéta, à part la ponette rose au fond.

« Toi, debout ! » cria Miss Cheerilee en désignant Pinkie.

Pinkie se prépara à la punition. « Pourquoi ne répètes-tu pas la leçon ? Tu penses autrement ? » demanda Miss Cheerilee.

« Oui », dit à voix basse Pinkie, et toute la classe haleta à part Cheerilee qui semblait en colère. « Si vous pensez que cette vieille jument est votre reine, vous vous trompez, je ne me lèverai pas pour quelqu’un qui lave le cerveau des enfants. ON N’A PAS BESOIN D’EDUCATION ! » cria l’étudiante à son institutrice.

« Assez ! » Miss Cheerille prit sa règle et frappa Pinkie jusqu’à ce qu’elle pleure de douleur. « Pour ton insolence, je te mets en retenue ! Un tel gâchis de potentiel ne mérite pas d’aller dehors après l’école ! »

Pinkie ne put s’empêcher de s’arrêter de pleurer. La cloche sonna et la classe s’en alla, à part Pinkie, qui restait toujours allongée au sol. Rainbow attendit que tout le monde soit parti pour arriver devant la masse rose.

« Désolée Pinkie, je ne voulais pas… »

« Ça va Dashie, ce n’est pas de ta faute. J’aurais vraiment dû me taire », répliqua la jument avec un sourire sur son visage.

« Tu sais, tu n’aurais pas dû parler de révolution à l’école, il y a des gardes partout ; les professeurs sont tous choisis par la reine elle-même », l’informa Dash.

« Tu aurais pu me le dire plus tôt tu sais ? » répondit Pinkie avec un ton sarcastique.

« Désolée. C’est juste que…tout le monde a peur d’être aussi courageuse que toi. » Pinkie leva les yeux vers le visage de Dash, qui était un mélange de douleur et de honte. « Tu es quelqu’un de courageuse, Pinkie, notre mouvement aurait besoin de quelqu’un comme toi. »

Pinkie était intriguée à présent. « Quel mouvement ? »

« Moi et des amis, on a formé un groupe opposé à la Jument Séléniaque, on est huit…euh neuf si tu nous rejoins », Dash regarda Pinkie avec de l’espoir dans ses yeux. « Je sais que ça à l’air stupide mais-- »

« J’en suis », répondit Pinkie avec détermination.

Dash restait ébahie devant la vitesse à laquelle son amie avait répondue, la plupart des poneys ne l’écoutait pas, d’autres refusaient avant même qu’elle ne puisse finir. « V-vraiment ? »

« Oui vraiment, maligne », répondit la jument qui riait en bondissant en cercles autour de Rainbow. « Je veux dire, on a le même but, et je voudrais vraiment me faire des amis. »

« Okay, mais avant de les rencontrer, je dois d’abord te faire évader. Ecouter, quand tu seras en retenue, demande à aller aux toilettes, entre par le troisième, tape trois fois sur le mur à gauche, le reste sera évident », dit Rainbow dans un murmure avant de quitter la pièce.

Pinkie n’était plus triste, elle ne se sentait plus vide, elle avait maintenant un but dans la vie, elle avait une amie.