Mac sortait de sa douche et poussa un long soupir. S’amuser dans un rêve était bien et tout mais nettoyer le bazar au petit matin n’était pas une partie de plaisir ! Il n’avait pas eu cela depuis qu’il était un poulain. Il avait tout juste eu le temps de se lever avant le reste de la famille et déposer ses draps souillés dans la pile de linges. Comme ça, pas de questions bizarres sur ce qu’il faisait. Il sourit en repensant au souvenir tout frais. La phrase ‘et tout cela n’était qu’un rêve’ n’avait jamais été si aigre-douce. Il n’avait pensé qu’une des Princesses puisse être si…entreprenante.
Celestia avait toujours semblé si distante en comparaison, mais il avait déjà pensé cela avec la conversation qu’il avait eu avec Luna durant leur premier rendez-vous. Luna était vraiment d’humeur changeante, comme la Lune qu’elle faisait lever chaque nuit. Il sécha sa crinière et nettoya le miroir de la buée. Il se tourna, vérifiant ses flancs dans le miroir ; les plaies avaient toutes disparues grâce à sa guérison rapide, mais une petite pointe de douleur continuant à le lancer jusqu’à ce qu’il se lève et bouge.
En parlant de bouger, il réalisa qu’il avait une livraison prévue aujourd’hui. Un chariot de pommes à livrer à un camp de mineurs au sud de Poneyville. Ça devrait être vite fait, la route était facile, pas comme celle à travers le marais de feu…Il était heureux d’avoir laissé AJ gérer ça même si il s’inquiétait parfois pour elle, bien qu’il savait de quoi elle était capable.
Des jets de feu, des monstres rugissants, il pensait même en rencontrer la première fois qu’il avait emprunté cette route. Il n’aimait pas particulièrement faire des livraisons là-bas. Mais ils le payaient bien pour ses produits alors il n’y avait pas moyen que la famille Apple leur tourne le dos, parce lorsque les choses sont aussi tendues au niveau finances, peu importe le risque.
Il se regarda dans le miroir. La même mâchoire carrée, la même couleur de crinière, les mêmes taches de rousseur. Il ne savait toujours pas ce que voyait Luna en lui. En pensant à son amoureuse, son reflet lui sourit timidement.
Il avait abandonné tout espoir d’être à nouveau avec une jument, s’était résigné à être seul. Une partie de lui pensait finir comme un de ces vieux étalons, assis sur un rocking chair et agitant sa cane vers les enfants, les hurlant de ficher le camp de sa propriété. Mais qu’est-ce que le futur était prêt à lui offrir désormais ? Des bals et des galas ? Des gardes et des servants ? Des décrets royaux et le regard acéré des médias…
Les yeux de Mac s’écarquillèrent. Le rêve. L’avertissement de Luna. Oh mince. Il finit de se sécher au plus vite et se hâta vers la chambre d’Applejack, frappant légèrement du sabot sur la porte. « AJ ? Tu es réveillée ? »
La porte s’ouvrit un instant plus tard et sa sœur apparut avec son chapeau vissé sur la tête. « Mac, tu es bien matinal aujourd’hui. Je dois partir dans une heure ou deux. Il y a un problème ? »
Mac hésita avant de répondre. Le fait d’y penser suffisait à Applejack. Elle soupira doucement, et frotta son visage avec son sabot.
« Y’a quelque chose ? »
« Ouaip. »
« Quelque chose de gros ? »
« Ouaip. »
« Quelque chose en rapport avec la Princesse Luna ? »
« Ouaip. »
« Je dois le dire aux filles ? »
Il s’apprêtait à secouer sa tête, puis hésita le temps d’y penser. Qu’il le veuille ou non, il avait besoin d’elles.
Rarity avait l’habitude de gérer les médias alors elle pouvait lui donner des conseils pour gérer les inévitables questions et rumeurs. Rainbow Dash pourrait servir de distraction, et Pinkie Pie aussi. C’est difficile de poser des questions quand on a les oreilles bourdonnantes après un arc-en-ciel supersonique ou quand on est couvert de crème chantilly et de confettis. Fluttershy serait trop timide pour vraiment être utile mais il ne voulait pas la laisser en dehors de ça. Ses amis animaux pourraient l’aider et son regard servirait en dernier recours. Twilight serait probablement la plus utile dans cette situation. Peut-être qu’elle pouvait utiliser son autorité de Princesse pour les éloigner de lui.
Il ne le dit pas à haute voix, ce n’était pas comme ça qu’il marchait. Il se contenta d’acquiescer. Puis il ajouta son « Ouaip » coutumier.
« On a besoin d’elles très vite ? »
« Sûrement », soupira Mac. « Luna est venu dans mon rêve hier soir. Elle m’a dit qu’on a révélé notre relation à la cour hier. Il y a des reporters et photographes qui vont débarquer rapidement à Poneyville. »
Applejack serra les dents, les oreilles abaissées. « AI-je que j’ai besoin de demander qui est responsable ! Ce batponey ! Si je le revois, je vais lui botter le croupion toute la semaine ! »
Mac toussa et regarda d’un côté. Applejack le fixa, les yeux s’écarquillant lentement. « T’es pas sérieux. Il vivra ici ? »
« On lui a proposé de venir travailler à la ferme au lieu d’aller en prison », pointa Mac. « Luna l’a missionné pour être mon garde du corps et conseiller, il a dit qu’il venait nous aider jusqu’à ce qu’on pense qu’il ait payé se dette envers nous. »
« Nous aider, hein ? » Le froncement de sourcils d’Applejack se transforma en sourire machiavélique. « Je ferais mieux de commencer à travailler sur sa liste de corvées. Autant s’y mettre tout de suite. » Elle fit un clin d’œil à son frère. « Tu devrais partir tôt Mac. Si les journalistes arrivent ici, vaut mieux que tu ne sois plus là. »
« Je ne peux pas me cacher d’eux éternellement, AJ. On sait que ça va arriver. »
« On ne se cache pas, Mac, on gagne du temps. Si on les laisse te coincer ici, ou en ville, ils poseront les questions, ils seront ceux qui attaqueront. Si tu quittes la ville un moment, je pourrais parler aux filles, aller voir Madame le Maire et organiser, je sais pas, une sorte de conférence de presse où quelque chose pour s’assurer de garder les choses sous contrôle. »
Mac cligna des yeux, la tête penchée sur le côté. « C’est….une bonne idée, AJ. Comment tu sais tout ça sur ces trucs ? »
Applejack grimaça timidement. « En traînant avec Rarity, je pense. Elle bavarde toujours sur ce qui se passe à Canterlot, la façon dont elle organise ses shows et les célébrités. Ne pense même pas à aller lui dire que j’écoute tout son bla-bla ! Elle n’aurait pas fini de m’en parler. »
« Mes lèvres sont cousues », la rassura-t-il. « Okay. Laisse-moi prendre de quoi manger et j’irais faire la livraison. J’éviterais la forêt Everfree plutôt que de passer en ville. Comme ça, on me verra moins… » Il s’interrompit alors qu’Apple Bloom dévalait les escaliers, l’air inquiète. « Bloom ? » demanda Mac. « Ça va ? »
« Uh-huh », dit Bloom. « Je suis juste…sortie dehors prendre à boire et il y avait un poney sur le porche. Il a de drôles d’ailes, pas comme celles d’un pégase. Il…ressemble au poney qui t’a fait mal, Big Mac. Je lui ai demandé ce qu’il faisait là et il m’a dit qu’il t’attendait. »
Mac soupira. « Il est là tôt. Je ferais mieux d’aller lui parler. »
« Il ne reste pas à la maison », grommela Applejack. « Il peut rester dans la grange. Il y a plein de place dans le grenier à foin pour lui. »
Mac fronça les yeux, mais ça ne mènerait à rien de se disputer avec sa sœur, pas maintenant. Mourne devait gagner sa place dans la famille, et gagner son pardon. Elle était plus rancunière que lui. Rien de ce qu’il pouvait dire maintenant ne la ferait changer d’avis et il ne pouvait pas la blâmer pour ça. Il hocha simplement la tête et câlina Apple Bloom pour la remercier.
« Ça va, Bloom », dit-il pour la rassurer. « Je m’en occupe ; »
Il alla en bas, s’arrêta un instant avant d’ouvrir la porte d’entrée. Il trouva le garde, comme Apple Bloom l’avait dit, assis sur le porche, l’œil tourné vers les vergers. Pour sa plus grande surprise, Winona était assisse à côté de lui, glapissant de joie pendant que Mourne passait son sabot entre ses oreilles et le long de son dos, la queue frétillante.
« Winona t’aime bien. C’est un début », nota Mac en s’asseyant à côté du batponey, jetant un œil à ses sacs de selles sur les marches. « Tu pourras aller dans la grange pour te reposer. Le grenier à foin est chaud et grand, pas besoin de t’inquiéter du froid. Ça prendra du temps avant qu’AJ te laisse venir dans la maison pour faire autre chose que manger, je pense. » Les premiers jours de Mourne à la ferme seraient inconfortables pour lui si AJ faisait la loi.
« Je comprends », dit Mourne, tournant la tête pour fixer Mac. « Je suis arrivé hier soir et j’ai fait le tour du coin. J’ai vu des endroits peu sécurisés, mais pas beaucoup. »
Mac s’ébroua. « Hier soir ? Tu as dormi où ? »
« Qui a dit que je l’ai fait ? Je suis un Garde de Nuit. »
« Ça ne marchera pas comme ça ici. On n’est pas des chauves-souris ou des batponeys sur ce point. Tu vas devoir t’adapter à notre rythme. Ça ne sera pas un problème, hein ? J’ai pas beaucoup vu de gars comme toi en journée. »
« La lumière du soleil me dérange », admit Mourne. « Mais mon casque m’aide à protéger mes yeux. Si je dois porter des lunettes pour protéger ma vue, alors je le ferais. »
Mac acquiesça en silence. Un silence qui le mettait assez mal à l’aise avant que Mourne ne sorte quelque chose de son sac, l’offrant à Mac.
« Mes ordres. »
Mac accepta le rouleau, brisa le sceau et le déroula pour le lire. Rien de plus que ce que lui avait dit Luna dans son rêve, mais cela rendait le tout officiel. Il hocha la tête et le déposa à côté de lui, puis prit une longue inspiration.
« Alors tu vas être mon garde du corps. »
Mourne acquiesça.
« J’ai juste une question. Est-ce que je peux te faire confiance ? Tu as essayé de me jeter du haut d’un toit il y a pas longtemps. Excuse-moi si ton changement d’attitude me rend un peu sceptique. »
C’était au tour de Mourne de soupirer, le batponey se tournant une fois de plus vers les vergers avant de répliquer. « Tes inquiétudes sont compréhensibles, mais injustifiés. Je comprends maintenant que…j’avais tort. Au lieu de te vilipender, j’aurais dû te défendre dès le début. J’ai déshonoré la garde. » Il se leva avant de s’incliner lentement devant Mac, les sabots déployés, le museau contre le sol. « De simples excuses ne suffiront pas à me racheter. Tout ce que je peux t’assurer, c’est que je te défendrais toi et ta famille, avec ma vie s’il le faut. Je le jure sur tout ce que je chéris. Je n’échouerais pas une nouvelle fois. »
« Ça suffira pour commencer », grommela Applejack en sortant de la maison, lançant un regard noir vers le batponey avant de se tourner vers Mac. « Le petit-déjeuner est prêt. Viens te servir avant de commencer ta route. J’imagine que tu peux venir aussi. Des excuses t’offriront le petit-déjeuner, mais rien de plus ! »
Elle n’attendit pas une réponse, et rentra dans la maison sans un mot.
« Merci », dit Mourne vers elle en se relevant lentement.
Applejack s’arrêta, regarda par-dessus son épaule. « Tu ne seras pas un bon garde du corps si tu meurs de faim, n’est-ce pas ? Viens ici et mange avant que je change d’avis. »
« Bon », dit simplement Mac. « Ça s’est mieux passé que je le pensais. Elle est prête à te donner une chance, mais il faudra du temps. Pour le moment, je me ferais discret si j’étais toi », le conseilla Mac en se remettant sur ses quatre sabots. « On a beaucoup à faire aujourd’hui et on ne s’arrêtera jusqu’à ce qu’on fasse la livraison alors mieux vaut se mettre à table tout de suite. » Mac ouvrit la porte, faisant signe au batponey d’entrer. « On aura le temps de parler sur la route si tu veux me dire des trucs. »
« Tu m’rites au moins que je t’explique mon attitude. » Mourne se leva doucement, remit ses sacs de selle sur son dos. « En voyant la façon dont tu courtises la Maîtresse, il y a d’autres choses que tu devrais savoir sur elle, et sur ce que le futur te réserve. Il y a déjà des mouvements au sein de la noblesse, les yeux et les oreilles sont tendus vers Poneyville en ce moment. »
« Je ne peux pas dire que ça me surprenne », Mac haussa les épaules en laissant Mourne entrer, avant de refermer la porte derrière lui. « Les nouvelles voyagent vite. »
« MAC ! Le batponey est dans la maison ! » Une jeune voix criait depuis la cuisine. Mac grimaça. Peut-être qu’il aurait dû passer le premier. « Va chercher Applejack ! Je le retiens ici ! »
« Allons, Bloom. Ça va. Il n’est pas là pour me faire du mal, en fait il est là pour aider à la ferme. N’est-ce pas, Monsieur Mourne ? » demanda Applejack en regardant Apple Bloom debout sur sa chaise, une cuillère tendu vers son ennemi comme si c’était une épée. « Et descends d’ici avant que tu te casses quelque chose. »
« Mourne suffit et non, je ne suis pas là pour faire du mal à qui que ce soit. En fait, jeune fille », il tourna son attention vers la pouliche, « je suis ici pour protéger Mac. »
« Ouais, c’est ça. Qui va le protéger de TOI ? » grommela Apple Bloom en se rasseyant sur sa chaise, reposant la cuillère sur la table.
Mac aurait dû lui dire, mais il comprenait pourquoi elle était aussi en colère, alors il prit une chaise et s’assit à la table pendant qu’Applejack amenait les plats, chacun rempli de pancakes fraîchement cuits et encore chaud. Il s’en lécha les babines, puis regarda Mourne qui s’était aussi assis et regardait les plats comme si quelqu’un venait de déposer un bol de vers devant lui.
« Il y a un problème ? » demanda Applejack.
« Qu’est-ce que vous….FAITES avec ça ? » questionna Mourne, en touchant un pancake avec le bout de son sabot.
Mac et Apple Bloom échangèrent des regards qui étaient partagés entre le rire et l’atterrement. « Tu n’as jamais eu de pancakes ? » osa Apple Bloom.
Mourne secoua lentement sa tête en scrutant la pile. « Notre choix de nourriture était assez limité en grandissant. Nous n’avons pas l’occasion de manger ce genre de….choses. » Il se pencha pour renifler avant de mordiller le bout de l’un d’eux, grimaçant en se brûlant presque la langue.
« On met du sirop dessus », expliqua Apple Bloom en déposant du beurre sur sa propre pile, le regardant fondre et disparaître dans le plat. « Tu peux mettre du beurre, du sirop, du chocolat ou d’autres trucs. Les pancakes, ça va avec tout ! »
« Je vais amener le petit-déjeuner à Granny, Mac. Je lui dirais pour notre nouveau fermier et tout », dit Applejack en pointant du menton Mourne.
« Okay, AJ. Dis-lui que je vais partir livrer dès que j’ai fini de manger. Je sais à quel point elle est tatillonne sur ce genre de choses. » Il se tourna pour voir Mourne déposer prudemment du sirop sur ses pancakes, l’œil extrêmement concentré.
Apple Bloom, comme d’habitude, ne prit pas autant de précautions et mangea à toute vitesse. Elle déposa le plateau sur la table dans un bruit sourd. « Fini ! » déclara-t-elle. « Je peux aller voir Sweetie et Scootaloo ? On a une journée bien remplie pour trouver notre marque de beauté. »
Mac hocha la tête. « Ne fais pas trop de dégâts en ville cette fois. »
Son dernier mot se perdit dans le vide alors qu’Apple Bloom disparaissait hors de la cuisine sans un regard, la porte se refermant derrière elle quelques secondes plus tard. Il soupira, et tourna son attention vers son propre petit-déjeuner alors qu’Applejack le rejoignit.
« C’est….incroyable », dit Mourne en dévorant ses pancakes, léchant le sirop qui coulait le long de son museau. « Si doux et délicieux. Je n’ai jamais goûté quelque chose comme ça. »
Applejack fronça les yeux en prenant place à la table et en se servant en sirop. « Mais ils ne servent pas ce genre de choses au palais ? »
« Oh, aux invités et à la famille royale, bien sûr, mais rarement aux gardes de Celestia et encore moins à la garde de Nuit. La Maîtresse n’est pas une grande amatrice de douceurs et elle a choisi de ne pas nous en infliger, pour suivre son exemple. »
« J’imagine que je n’y ai jamais vraiment pensé. Pour nous, les pancakes n’ont rien de spécial. C’est facile et rapide à faire, bon et nourrissant. Ça remplit pour la journée », dit Applejack.
Mourne en prit une autre bouchée puis tourna les yeux vers la chaise vide d’Apple Bloom. « Qu’est-ce qu’elle voulait dire ? Trouver sa marque de beauté ? »
Mac et Applejack échangèrent un regard de connaisseur avant qu’AJ ne hausse les épaules. « Elle et ses amies sont les trois dernières pouliches dans leur classe qui n’ont pas encore leurs marques de beauté. Alors elles ont créés un club, les Chercheuses de Talent, et elles passent leurs journées à essayer de trouver leur talent. Charpenterie, escalade, garde de poulets.. ; »
« Bibliothécaires, acrobates, domptage de tigres, tir à la corde.. » ajouta Mac.
« Danseuses, actrices, chanteuses… » Applejack secoua sa tête et rit. « Elles ont assez d’énergie pour me fatiguer rien qu’en évoquant leurs activités. »
Mourne finit son dernier pancake, se léchant les lèvres une dernière fois. « Je ne sais pas si une marque de beauté est faite pour rassurer ou restreindre. Avoir sa vie entière réduite à une marque sur le flanc.. »
« Attends…les batponeys n’ont pas de marque de beauté ? » demanda Applejack, surprise. « J’imagine que je n’ai jamais vraiment fait attention. »
Mourne secoua sa tête. « Non. Je pense que c’est dû à la façon dont notre race a été créée. Pour certaines raisons, la magie de l’harmonie ne nous affecte pas de la même façon que les autres races de poneys. »
Applejack s’ébroua. « Je n’y avais jamais songé. Les batponeys doivent être un peu non-nat- » elle retint ses mots et rougit alors que Mac tourna ses yeux vers elle. Elle s’éclaircit la gorge. « Désolée. Ça m’a échappé. Je ne voulais rien insinuer. »
Mourne la regarda un moment, puis haussa les épaules et finit son petit-déjeuner. « On s’y habitue. Même à Canterlot, c’est toujours commun d’être considérée comme des monstres. Peu importe s’il a fallu deux Princesses pour créer les batponeys originels. Je suppose qu’ils ne peuvent pas comprendre pourquoi la Princesse du Soleil s’impliquerait avec quelque chose d’aussi intrinsèquement lié à la nuit. »
« Alors pourquoi elle a fait ça ? » demanda Applejack.
Mourne cligna lentement des yeux. « Parce que Luna lui a demandée », dit-il simplement, comme si il parlait à un enfant. « Au moment où la Maîtresse commençait sa descente vers la solitude et la jalousie qui l’amènerait à devenir la Jument Séléniaque. Elle a dit à Celestia que sa garde n’était pas faite pour garder sa nuit, qu’elle avait le droit d’avoir ses propres gardes. »
Mourne s’arrêta le temps de se servir un verre de jus d’orange, prit une gorgée avant de poursuivre sa leçon d’histoire. « Les premiers batponeys étaient justes des pégases avec des sorts placés sur leurs armures, similaires à ceux qui donnent la même apparence aux gardes de Celestia de nos jours, mais Luna voulait plus que des illusions. Elle ne voulait pas de poneys qui prétendaient aimer sa nuit, elle en voulait qui l’aimaient vraiment, des poneys qui serait une part de la nuit autant qu’elle l’était. Celestia a résisté au début, mais a fini par capituler et ensemble, elles ont concentrés la plus grosse quantité de magie jamais vu à Equestria. Pour créer une nouvelle race de poneys. »
Il ouvrit sa bouche pour en dire plus, puis fronça les yeux, pencha sa tête d’un côté avec ses longues oreilles qui s’agitaient. « Est-ce que vous attendez quelque d’autre ce matin ? »
« Non, mais je pense que ça doit être une des filles », dit Applejack, repoussant son plateau et trottant vers la fenêtre. « Je ne vois personne dehors. »
« Il y en a plus qu’un », murmura Mourne, les yeux à moitié clos en se concentrant sur le son au loin. « J’entends plusieurs voix et un son de chariot. Ils vont être visibles d’un moment à l’autre sur la route. »
Applejack fronça les yeux, retira son chapeau en collant son visage sur la vitre. « Je ne vois toujours….attends. Les voilà. Il y a un groupe de poneys qui arrive à la ferme. C’est quoi qu’ils tirent dans ce chariot ? »
Mac et Mourne la rejoignit à la fenêtre, regardant par-dessus ses épaules les invités. « Je ne sais pas », finit par dire Mac. « On dirait un télescope. Ça a une grosse lentille devant, je vois pas avec le reflet sur la vitre. »
« C’est une caméra », soupira Mourne en secouant sa tête. « Contrairement aux autres caméras qui prennent seulement des images comme dans les journaux, c’est quelque chose de tout nouveau. Des images qui bougent. Ils les projettent sur un grand écran blanc et on peut regarder ce qui a été enregistré. Il n’y en a que trois qui existent, si je comprends bien, et il n’y a qu’un écran à Canterlot pour regarder les images. Ce qu’on voit là, ce sont les journalistes de Canterlot. Bravo, fermier. Tu es une célébrité. »
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