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Dreams of Flying

Une fiction traduite par inglobwetrust.

Chapitre 14: Pendant ce temps à Equestria (Partie 2)

Un jour plus tard

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Emberfire

« Encore. Redis-moi tout encore une fois. »

« Mourne a attaqué le petit ami de Luna. Il est arrête et menacé d’être inculpé de tentative de meurtre, défection, trahison et tout ce que pourra penser la Maîtresse. »

Emberfire regardait Shadowstep depuis son bureau. L’entendre une nouvelle fois ne simplifiait pas les choses. « Dis-moi qu’il a juste pété les plombs. Magie noire ? L’amulette de l’alicorne ? Possédé par Discord ? Quelque chose ? N’importe quoi ? »

« Rien de tout cela », répliqua-t-elle, enlevant son casque et le déposant à côté d’elle en passant un sabot dans sa crinière courte. « Il pensait sauver Luna d’un scandale en faisait peur au poney terrestre. Mourne a rendu les choses pires. Il les a rendu plus que pires en essayant de se justifier envers la Maîtresse. »

« Je suis maudit », Emberfire s’enfonça dans sa chaise et laissa sa tête frapper le bureau. « Ele va revenir de Poneyville et me botter le cul. J’aurais de la chance si je ne sers pas de boulet de canon. » Il roula sa tête de gauche à droite. « A quoi est-ce qu’il pouvait bien penser ? »

« Qu’il faisait ce que font les gardes, chef. Protéger la Maîtresse. »

« La protéger ? De son petit ami ? » Emberfire leva sa tête du bureau. « Par Celestia, pourquoi ? Comme si elle faisait attention à ce que disent les nobles ? Il y a un scandale ? La belle affaire ! Personne n’aurait lui dire quelque chose en face par peur de finir sur une île déserte dans un océan lointain. Qu’est-ce qu’il pensait qu’il allait arriver ? Des émeutes dans les rues ? »

Shadowstep hésita pendant le plus bref des instants. « Je ne saurais pas le dire, chef », répondit-elle.

Emberfire fronça les yeux, les lèvres pincées. Il se leva, tourna autour du burau. « Tu me caches quelque chose », l’accusa-t-il.

« Chef, Emberfire-- »

« Epargne-moi ça. Tout le monde sait que vous êtes ensemble depuis longtemps. Je me fiche des détails, mais ça veut dire que tu le connais mieux que moi et que tu dois avoir une idée d’où il a pensé que Luna pouvait être en danger. » Il s’avança vers elle, se penchant si près qu’elle pouvait sentir son souffle sur sa joue. « Si c’est le cas, tu ferais mieux de cracher le morceau ou je devrais te charger des nettoyer les chiottes jusqu’à la fin de ta vie. Je ne plaisante pas, Shadowstep. Mourne s’est mis dans le plus gros merdier possible et c’est ta seule chance pour t’assurer qu’il ne t’y entraîne pas. »

Shadowstep refusa de rencontrer son regard et fixa ses yeux vers le mur. Les deux se trouvaient dans les quartiers privés d’Emberfire, loin des yeux ou oreilles indiscrètes. Au départ, sa demande de solitude l’avait rendu perplexe, mais une fois qu’elle avait commencé à parler, il comprenait. Si l’histoire fuitait, concernant la perte de contrôle de Luna, ce que Mourne avait fait, les cris pour dissoudre la Garde de Nuit et écarter Luna du pouvoir se feraient entendre dans tout Canterlot en un clin d’œil.

« C’est une affaire privée, chef », finit-elle par dire. « Vous devez voir ça avec Mourne. »

« Oh ne t’inquiète pas, c’est prévu. En fait, pendant que je pense à tout ce fiasco, où étais-tu quand tout cela a eu lieu ? Pourquoi as-tu laissé ton partenaire seul pour qu’il puisse tenter de commettre un meurtre ? » Il s’arrêta un moment, un air de suspicion clairement visible dans ses yeux. « Tu étais dans le coup ? »

« Quoi ? Bien sûr que non ! »

« Et pourtant, tu l’as laissé seul assez longtemps pour qu’il attaque le fermier. Tu as brisé la règle la plus basique, celle qu’on nous ancre dans la tête dès que tu poses le sabot sur le terrain d’entraînement. Ne jamais quitter son partenaire. »

Emberfire recula, puis soupira en se remettant dans sa chaise, regardant la pile de papier sur son bureau. « Soit tu as désobéie à cette règle, et dans ce cas tu es juste incompétente, soit tu savais ce qui se passait et tu n’as rien fait, ce qui te rend coupable. Dans les deux cas, tu me mets dans une situation très délicate. »

Il sortit un morceau de papier de la pile et écrivit dessus, le referma et le scella avec de la cire avant de le pousser vers elle. « Tu es confinée dans tes baraquements jusqu’à ce que l’enquête sur ce fiasco se termine. Si j’entends que tu as posé un sabot hors du sol, tu es morte. SI tu parles à quelqu’un de ce que tu m’as dit aujourd’hui, tu es morte. Si je te voie toi et Mourne échanger un regard dans le couloir, tu es morte. Est-ce que je me suis bien fait comprendre, Shadowstep ? »

Elle se mordit la lèvre jusqu’à ce que le sang remplisse sa bouche. Elle prit la lettre, la mit sous son aile avant de placer un sabot contre sa poitrine. « Vive la-- »

« Stop », l’interrompit-il avant qu’elle ne puisse terminer le salut traditionnel de la Garde de Nuit. « Stop. Hors de ma vue. »

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Blueblood

L’air sentait le complot, tout comme il l’aimait.

Oh, certainement, certains tombaient sous le charme de ce personnage insipide qu’il jouait en public, mais la vérité était que même sa supposée ‘tante’ ne savait pas vraiment ce que faisait son neveu lorsqu’il n’était pas à la cour et c’est comme ça qu’il aimait. Il était confiant. Arrogant ? Peut-être un peu, mais il ne l’était pas jusqu’à penser qu’il pouvait tenir tête avec une Princesse et s’en sortir sans dommage.

C’était là où il gérait son business, là où il négociait les accords et renforçait son pouvoir. Hors des yeux de la cour et de ses rivaux. Peu de personnes connaissaient cet endroit mais recevoir une invitation pour s’y rendre montrait que l’on avait tapé dans l’œil des puissants.

« Je suis», grommela-t-il en sirotant un verre de whiske, roulant le liquide sous sa langue avant d’avaler. Il reposa le verre et poussa des jetons au centre de la table. « Cinq cent de plus. »

« Comment est-ce que… » Le pégase gris en face de lui jeta ses cartes sur la table, s’affaissant dans sa chaise en croisant ses sabots. « Je me couche. Sois maudit, Blueblood. Personne n’a aucun de chance que toi. »

Cet étalon était Lord Slate et tout s’était passé selon le plan de Blueblood. Il n’avait pas besoin de tricher, pas avec lui. Le pégase ne cachait pas ses émotions. Chaque fois qu’il avait un mauvais jeu, ses ailes s’agitaient, juste un peu, assez en tout cas pour que lui le remarque.

Blueblood tourna sa tête pour faire face à son autre opposant. La licorne rose pâle tapotait du sabot sur la table, le regardant sans cligner des yeux. Son nom était Lady Amber, et elle était une énigme. Elle avait été invitée à la table par l’ami d’un ami après qu’il eût été informé qu’elle avait le sabot long. Des recherches basiques l’avaient informé qu’elle venait d’une famille modérément noble qui restait souvent en dehors des intrigues à la cour. Ce n’était pas sa richesse qui l’intéressait pour autant, mais parce qu’elle avait des yeux et des oreilles partout.

Pour le moment, toutefois, elle n’avait donné que peu d’indications sur ce qu’elle avait à lui offrir à part une jolie frimousse. Elle avait joué prudemment, sans risque, refusant d’aller plus loin lorsque le jeu se corsait pour finir par se retrouver face à Blueblood à travers la pile de jetons.

« Alors ? » demanda Blueblood. « Vous suivez ou non ? »

Amber regarda sa pile, puis Blueblood, avec un masque d’indifférence sur son visage. « Je suis un peu à sec, mais je ne suis pas prête à abandonner. Peut-être que je peux vous proposer quelque chose qui vous intéressera ? »

Ah, cela commençait à devenir intéressant. « Comme quoi ? »

« Des informations. »

« Je peux en trouver partout. J’ai de nombreux poneys qui m’en fournissent. Qu’est-ce que vous me proposez d’autre, Lady Amber ? »

« Un de mes contacts était à Poneyville hier », commença-t-elle et Blueblood devait retenir son envie d’en savoir plus. Ce village. Il devait y avoir y avoir quelque chose à propos de la présence des éléments d’équilibre qui en faisait un repaire de problèmes. « Il est revenu avec l’histoire d’un incident impliquant une des Princesses. »

Il était trop sage pour demander laquelle. Elle ne lui dirait rien de plus tant qu’il ne s’accorderait pas avec ses conditions et si, finalement, elle remporterait ce round alors elle partirait avec son lot d’informations cachées…à moins qu’il ne soit prêt à payer hors de la table de jeu.

« Intéressant, mais ça peut aussi ne pas valoir un clou », dit-il en réfléchissant aux options que lui offraient ses cartes. « Remettons-tout cela en contexte, voulez-vous ? Parlons-nous de cet ‘incident’ concernant quelqu’un qui mange avec la mauvaise cuillère ou un incident comme une invasion de changelins ? »

La licorne leva son verre avec sa magie pour prendre une gorgée. Lord Slate avait déjà quitté la table et, par ordre, seuls ceux qui jouaient avaient le droit d’être près de la table. Tout était fait pour que leur discussion reste privée, ce qui inclus l’utilisation d’un sort anti-son.

« Le dernier », finit-elle par admettre en reposant le verre. « Mais c’est tout ce que je vous donnerais gratis, Prince. Est-ce que mes conditions sont acceptables ? »

Il leva son propre verre et le fit tinter avec le sien. « Acceptables, en effet. J’imagine que vous suivez alors ? »

« En effet », répliqua-t-elle, sans une once de stress dans sa voix en poussant les jetons au centre de la table.

Blueblood hocha la tête et attendit patiemment que sa corne s’illumine pour qu’elle dévoile son jeu. Une paire, et une élevée. Les dernières cartes suivirent. Un carré.

Finissant son verre, sa propre corne s’illumina alors que ses cartes se retournaient et que le sourire disparut du visage d’Amber en révélant son jeu. Une quinte flush.

« Vous le saviez », grogna-t-elle, son masque impassible craquant en regardant les cartes « Vous saviez que vous alliez gagner. »

« Bien sûr », répliqua-t-il, acquiesçant vers son servant qui amassa au plus vite ses gains. Il s’assurerait qu’il en prendrait soin ; Blueblood n’aimait pas se déranger avec des choses si futiles. Une fois que son servant les quitta, son attention se reconcentra sur la licorne. Elle n’était plus très jolie lorsqu’elle était en colère, pensa-t-il. « Maintenant, passons à mes gains. »

Amber grinça des dents, mais finit par acquiescer. Un accord était un accord, même si elle ne pouvait pas s’empêcher de penser que Blueblood avait triché. « Il se trouve qu’il y a eu une altercation entre l’un des gardes de Luna et un des étalons du coin… »

Blueblood était au départ peu intéressé. Lorsqu’elle eût fini, il était fasciné. Lady Amber avait certainement gagné le droit d’être à la table ce soir.

Il y avait maintenant beaucoup de choses à prendre en compte, des tas d’options se présentant à lui. L’arrivée d’un Garde de Nuit dans cette situation ouvrait des possibilités qui mériteraient enquête si celle de Red Tape échouerait à produire des résultats.

Amber présenta ses excuses et le laissa seul à la table, l’œil planté vers ses sabots en roulant un jeton dorée entre eux.

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Mourne

Comment tout-cela avait-il pu aussi mal se finir ?

Il était assis dans son lit d’hôpital, l’œil tourné vers la porte de sa chambre où il pouvait voir la tête casquée d’un des gardes de Celestia. Sa propre armure lui avait été retirée, confisquée le temps de déterminer son sort.

Elles étaient venus lui proposer une offre venant de l’élément d’honnêteté, lui proposant de travailler avec le fermier, de le protéger et même de l’éduquer. Sottises, stupidités du premier ordre. Il préférerait qu’on lui enlève ses ailes que d’aider cet imbécile à conquérir le cœur de sa Maîtresse.

Il ne l’avait pas dit à haute voix, bien sûr. Il avait demandé du temps pour penser à son prochain coup. La confrontation avec la Maîtresse avait était assez terrifiante pour qu’il manque de se retrouver avec le pelage blanc. Lui parler directement n’était définitivement pas une option. La Garde de Nuit connaissant les histoires de la Jument Séléniaque mieux que quiconque à part les Princesses et pendant que certains idiots évoquaient un retour à « l’âge d’or », les autres savaient mieux qu’eux. Personne ne voulait souffrir de la folie de la Jument Séléniaque.

La Garde de Nuit de Luna était restée avec elle durant sa folie, elle s’était battu contre les forces du Soleil, en avait payé le prix en étant exilée, et pourtant, elle était toujours avec elle.

Pourquoi ne pouvait-il pas faire comprendre à Luna que tout ce qu’il faisait était pour elle ? La Garde de Nuit était sa vie depuis qu’il était un poulain, c’est tout ce à quoi il aspirait, servir celle qui l’a créé. Son meilleur souvenir était lorsqu’il avait juré de se mettre au servir de sa Maîtresse, et maintenant ? Maintenant, il y a avait un gouffre insurmontable entre eux et il ne savait pas comment le traverser. Il n’était ni un diplomate ni un politicien, les mots ne lui venaient pas naturellement. Il était un soldat et on lui disait que ce n’était pas son combat.

Résistant à l’envie de jeter son oreiller à la porte, il se leva du lit. Le son des sabots sur le sol carrelé était assez pour que la garde jette un œil dans la chambre. Mourne devait aussi résister à l’envie de lui tirer la langue.

Au lieu de ça, il tournait autour de la pièce, comptant ses pas. Il devait y avoir un moyen. Elle ne l’écouterait pas alors qui écouterait-elle ? Qui pourrait comprendre et pourrait prévenir Luna avant qu’elle ne commette une autre erreur ? Qui d’autre pourrait la sauver ?

Il s’arrêta au milieu de la pièce. C’était évident. Dans le monde entier, il n’y avait qu’un poney que Luna écoutait, un poney qui pourrait lui faire comprendre. Il devait sortir de là, il devait voir Celestia. Mais il y avait un seul problème…il devait d’abord sortir de la chambre.

Il regarda autour de lui et soupira. Ça ne serait pas aussi facile que dans les livres de Casse-Cou. Il n’y avait aucune fenêtre où s’enfuir ou un conduit d’aération où se glisser. Non, le seul moyen de sortir de cette pièce était la porte où se trouvait le garde.

Aussi discrètement que possible, il s’avança vers la porte et regarda à gauche, et à droite. Personne d’autre dans le couloir à part le garde qui avait fait une erreur de débutant, se tenant directement devant la porte au lieu de se mettre sur le côté. Mourne ne prit même pas soin de regarder la serrure, il savait qu’il l’aurait laissé ouverte car c’était un rookie inexpérimenté. Il se tourna, mit ses sabots sur la porte et rua avec toute la force qu’il lui restait.

Il ne laissa pas une chance à la porte de l’hôpital ; la serrure se cassa et la porte s’ouvrit, frappant le croupion du garde et l’envoyant la tête la première dans le mur en face. Avant qu’il puisse tenter de se relever, Mourne était au-dessus de lui et avec un coup d’expert, il s’assura que l’étalon fasse une longue sieste.

Il enleva l’armure du garde inconscient, et Mourne s’habilla avec. Il grimaça un peu en serrant l’habit autour de sa taille mais le diamètre était assez proche du sien pour que personne ne pose de question. En enlevant l’armure, le poney inconscient commença à changer de couleur, son pelage blanc passant au brun avant de révéler un poney marron foncé.

C’était pour cela que les gardes de Celestia se ressemblaient, un enchantement contenu dans leurs armures dorées qui cachaient leur véritable apparence. Ce qui était au départ un simple concept esthétique avait trouvé son utilité durant le soulèvement de la Lune. En cachant les identités de ses gardes, Celestia s’était assuré qu’aucun étalon ne puisse être désigné et ciblé pour être assassiné.

En mettant la dernière pièce en place, il sentit sa peau piquer tandis que l’enchantement prenait effet. Il se regarda dans un miroir, trouvant un étalon blanc stoïque face à lui, ses ailes de batponeys se transformant en ailes de pégase.

Il amena le poney inconscient à l’intérieur et le mit sur le lit avant de refermer la porte. Il entendait des voix dans le couloir, quelqu’un venant constater ce qui avait causé tout ce bruit.

Quelques secondes plus tard, deux infirmières trottèrent dans le couloir, ralentissant un peu devant Mourne qui tenait la garde. Après un bref coup d’œil envers leur collègue, l’une d’entre elles trotta vers lui. « Tout va bien ici ? On a entendu un gros bruit. Le garde n’a pas essayé de se faire du mal, n’est-ce pas ? »

« Non, m’dame », répondit-il, ne rencontrant jamais le regard de la jument. Il savait qu’elle ne le regardait pas vraiment, de toute façon. Elles avaient vu l’armure, les yeux et les ailes et elles n’avaient plus prêté attention. De Luna ou Celestia, les gardes étaient tous les mêmes. « Il a frappé une chaise dans la porte avant de se remettre au lit. Rien de plus. »

« Oh », elle s’interrompit, réfléchissant un moment. IL pouvait voir ses yeux, et savait qu’elle n’abandonnerait pas aussi facilement. « Eh bien », osa-t-elle, « peut-être que je devrais entrer pour m’assurer qu’il va bien et qu’il ne s’est pas fait mal lorsqu’il l’a frappée ? »

Il secoua sa tête. « Ordres de la Princesse, m’dame. Personne ne doit voir le prisonnier pour le moment. Je garde un œil sur lui et je vous ferais savoir s’il a besoin d’une assistance médicale. » Il fit une pause, se pencha un peu plus près. « Entre vous et moi, je pense qu’il boude. Il ne vaut mieux pas lui laisser une chance de s’échapper. »

« Oh », redit-elle, en regardant par-dessus son épaule l’autre infirmière qui attendait dans le coin. La seconde pouliche haussa les épaules, visiblement peu intéressé, et la première hocha la tête. « Bon, faites en sorte qu’il fasse moins de bruit. Il y a des poneys malades qui ont besoin de repos. »

« Oui, m’dame », dit-il en mettant son sabot sur son torse pour la saluer et l’infirmière gloussa avant de rejoindre sa collègue. Tandis que les deux disparurent dans un coin, Mourne s’autorisa à laisser échapper un petit soupir de soulagement. Après une minute sans nouvelle interruption, il trotta vers la sortie la plus proche. Il devait aller à Canterlot.

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Celestia

Elle tapota légèrement sur le bois de la porte avec un sabot. Pas de réponse. Elle refit de même, un peu plus fort.

« Nous avons donné comme ordre de ne pas être dérangés ! »

Celestia soupira et retoqua à la porte. Certaines choses ne changeraient jamais, il semble. « C’est moi, Lulu. »

Il y eut une pause. « Nous avons donné comme ordre de ne pas être dérangés ! »

Celestia grogna et se pencha pour laisser reposer son museau sur le bois de la porte. « Lulu, s’il te plaît. Ouvre la porte. Tu sais que je ne partirais pas d’ici avant de tout savoir. »

Alors qu’elle commençait à penser à se téléporter là-dedans, les poignées devinrent bleues et la porte s’ouvrit pour révéler la noirceur de la chambre de Luna. Celestia entra avant de refermer la porte derrière lui, marchant jusqu’au balcon où se trouvait sa sœur, le regard tourné vers les lumières de Poneyville.

« Je ne boude pas », insista Luna avant que Celestia puisse prendre la parole..

« Je n’ai jamais dit que tu le faisais. Tu es tout de même assisse dans le noir. »

« Nous sommes la Princesse de la Nuit ! Le noir est notre domaine », grommela Luna, « l’obscurité nous offre une meilleure vue de la nuit. »

Celestia s’assit sur un coussin près de Luna, la rejoignant dans sa méditation silencieuse avant de tourner les yeux vers le ciel étoilé au-dessus de Canterlot. « La nuit est magnifique, une fois de plus, Lulu. »

« Cela suffira. Mon esprit est ailleurs en ce moment. Le placement des étoiles n’est pas idéal et la Lune était assez récalcitrante ce soir jusqu’à ce que je comprenne que je l’avais mal placé. Nous avons dû avoir une discussion avec elle. »

« Vraiment ? Elle ne parlait pas autant quand je la faisais se lever. »

« Tu n’as jamais vraiment été sur la même, mmm, longueur d’ondes », dit Luna. « J’imagine que c’est la même chose pour moi quand je lève le soleil. Il marche avec moi, mais je n’ai pas le même rapport qu’avec la Lune. »

Celestia hocha la tête lorsqu’un nouveau coup se fit entendre à la porte. Luna grommela, ouvrant sa bouche pour réprimander l’intrus mais Celestia était plus rapide qu’elle.

« J’ai pris la liberté d’amener du café et des biscuits », expliqua-t-elle en utilisant sa magie pour ouvrir la porte et amener le chariot vers elles avec le poney perplexe qui tirait le chariot. « Je pensais que tu aimerais quelque chose à boire. »

« Il est un peu tard pour cela, non ? Tu sais que tu ne dormiras pas bien si tu prends du café après la tombée de la nuit. »

« Ça ne sera pas un problème », la rassura Celestia, « et je sais que tu n’es pas une fan de thé. »

« Le thé ne devrait pas être vert », grommela Luna en servant deux tasses, levant la tasse vers son museau pour sentir le parfum avant de prendre une gorgée. Quand elle reprit la parole, les mots étaient lents et dit à contrecœur. « La situation s’est compliquée. »

Celestia sirota sa tasse, grimaçant un peu devant le goût du café avant de le reposer pour chasser l’amertume persistante avec un biscuit. Elle le mordilla en réfléchissant à sa réponse. Elle connaissait assez bien sa sœur pour savoir que ce dont avait besoin Luna maintenant n’étaient pas des mots vides, elle était assez sage pour savoir que leur relation n’était qu’un volcan prêt à exploser lorsque l’information serait rendue publique. Non, dans des situations comme celle-là, Celestia devait jouer son rôle de grande sœur. « Combien de poneys ont vus la transformation ? »

« Assez pour que les langues se délient », grommela Luna, laissant passer sa frustration sur un biscuit qui finit en miettes en deux coup de dents. « Je comprends que les rumeurs ont déjà commencé à se répandre à travers Canterlot. Je suis sûre que tu peux espérer que les nobles t’en touchent un mot avant d’appeler à mon renvoi. »

« Et qu’à fait Mac quand tu as changé ? »

Luna cligna des yeux. « Ce n’était pas une réponse attendue et la question la prit par surprise. « Il était à l’hôpital. Il ne nous a pas vus au départ. Je ne comprends pas pou-- »

« Mais il est venu te voir, n’est-ce pas ? » la pressa Celestia. « On m’a dit qu’il était sorti de son lit et avait marché jusqu’à l’entrée en entendant le bruit. Alors, lorsqu’il était là, lorsqu’il a vu la Jument Séléniaque et plus la pouliche qu’il aime, qu’a-t-il fait ? »

« Il s’est inquiété pour moi. Il était celui qui s’est approché de moi avant que je perde complètement le contrôle, qui m’a parlé gentiment, à Luna, pas à la Jument. Avec son intervention et l’aide de l’élément de la générosité, nous nous sommes arrêtés avant…avant que les choses ne soient pires. Pourquoi ? Pourquoi cela importe-t-il de savoir ce que Mac a fait ? »

« Parce que plus que quiconque, il doit comprendre que la Jument Séléniaque n’est pas complètement partie et que, eh bien, parfois tu as besoin d’aide pour contrôler ton tempérament », ajouta Celestia en souriant.

« Est-ce que tu peux me blâmer ? Parce qu’un de mes propres gardes a attaqué non seulement un citoyen innocent, mais un qui m’est cher ? Je… » Luna s’interrompit et soupira doucement, regardant le liquide noir qui remplissait sa tasse. « Je pensais que seuls les nobles seraient capables d’une telle chose. »

« Tu en as parlé à Emberfire ? J’ai entendu que l’autre garde est confinée dans ses quartiers le temps de l’enquête. »

Luna secoua sa tête. « Pas encore. Je sais que Mourne restera à Poneyville le temps de penser à l’offre d’Applejack. »

« Une offre surprenante en effet », ajouta Celestia « Les résidents de Poneyville ne cesseront jamais de me surprendre avec leur capacité à offrir des secondes chances à ceux qui ne le méritent pas. Penses-tu qu’il va dire oui ? »

« Il connaît les conséquences si il refuse », railla Luna, sa tasse bougeant avec sa magie. Il y eut un bruit sourd et la porcelaine se brisa au sol. « Mince », marmonna-t-elle en lévitant une nouvelle tasse qu’elle remplit de café.

Celestia laissa passer sa colère sans commentaire. « Et qu’en est-il d’Emberfire ? Je sais qu’il est a la tête de ta garde et que ce n’est pas mon droit de demander, mais je suis curieuse de savoir comment tu vas gérer ça. »

« Il avait choisir Mourne pour veiller sur moi à Poneyville », répliqua Luna. « Emberfire est son commandant et il est tout aussi responsable pour tout ce qu’a fait Mourne sous le signe de la garde de Nuit. »

Celestia hésita, sentant la colère monter dans la voix de sa sœur. « Peut-être qu’il l’est, mais Emberfire ne pouvait rien savoir de tout cela, ou prévenir quoi que ce soit. Est-ce que Mourne a déjà montré des signes de résignation avant ? »

« …Non. »

« Est-ce qu’il t’a donné à toi où à Emberfire d’autres raisons de penser qu’il ne serait pas plus qu’un simple garde fidèle à la couronne ? »

Celestia entendait presque Luna grincer des dents. « Non. »

« Est-ce qu’Emberfire a demandé la clémence pour Mourne ou essayé de justifier ses actions ? »

« Non. » Luna soupira et admit sa défaite. « Il ne l’a pas fait. Tout ce qu’il a fait est de demander deux fois une audience avec moi. J’ai…refusé avant de savoir quoi faire. »

« Alors réprimande-le s’il le faut, Lulu, mais ne soit pas trop dur. Souviens-toi qu’il n’y avait rien qu’il ne puisse faire pour prévenir ces évènements. Souviens-toi qu’il t’a servi avec loyauté depuis ton retour, et qu’il n’y a personne d’autre dans la Garde qui t’a aidé à la définir comme tu le voulais. »

Luna ne répondit pas, les yeux toujours dirigés vers Poneyville.

« Est-ce que tu as au moins put passer du temps avec Mac ? Je sais que ses blessures ne sont pas trop graves. »

« Côtes cassés, plaies, cicatrices et coupures. Il survivra », grommela Luna. « Il avait pensé à nous emmener à un pique-nique au-dessus de la ville. Au lieu de ça, nous l’avons fait dans une chambre d’hôpital. La nourriture était délicieuse, même si elle était un peu gâchée par l’odeur d’antiseptique. Mac était…était plus inquiet de mon humeur que de ses propres blessures. »

Celesta sourit. « Quand vas-tu le revoir ? »

« Demain. Je vais m’assurer qu’il soit bien installé. Oh, ton élève m’a demandé si je pouvais l’assister. Mac me posait des questions sur la guérison par la magie et elle est réticente à le faire sans assistance. »

« C’est très sage de sa part », acquiesça Celestia. « La guérison par la magie est très utile, en effet, mais il faut être prudent avec. Cela peut être épuisant pour celui qui fait la guérison et celui qui est guérie. Je ne savais pas qu’elle avait étudié cette magie. »

« Qui sait combien de livres elle a lu dans l’aile de la bibliothèque consacré à Tourbillon Etoile le Barbu », observa Luna, avant de soupirer. « Merci pour ta compagnie, Tia. Je verrais Mac demain en espérant que Mourne aura fait le bon choix d’ici là. »

« Je suis sûre qu’il l’aurait fait, ma sœur », la rassura Celestia en finissant son café. « Je pense qu’il veut ce qui est le mieux pour lui. »

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fredericdu2375
fredericdu2375 : #16996
Ele va revenir de Poneyville et me botter le cul manque un l
Il y a 3 ans · Répondre
Toropicana
Toropicana : #5973
Si tu traduit Starwild par Tourbillon Étoile, tu peux le faire pour tous les autres poneys.
Il y a 3 ans · Répondre
GhostPonyRider
GhostPonyRider : #5899
Aïe aïe aïe ! Ça va mal finir !
Il y a 3 ans · Répondre

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